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FAMILY GUMBO ☽ h a w k i n s & l a v e a u
Sam 24 Fév 2018 - 18:26
Family gumbo
h a w k i n s & l a v e a u
Mhairin se laissait bercer par le hamac accroché devant la maison de sa tante. C’était là qu’elle vivait depuis la mort de sa mère. Elle aurait très bien pu s’installer dans la maison de sa mère, mais Anna avait insisté pour qu’elle vienne s’installer chez elle. Elle avait catégoriquement refusé de laisser sa nièce seule.
Pourtant, Mhairin avait vécu sa perte surprenamment bien. Les premières heures qui avaient suivi le départ de sa mère, la culpabilité de ne pas l’avoir davantage vue avait écrasé May au point de ne plus la laisser rien sentir. Comme des muscles courbaturés après un trop gros exercice, May avait eu l’impression de ne plus pouvoir ressentir le moindre sentiment. Elle avait traversé l’enterrement comme la tête sous l’eau, retenant son souffle pour ne pas éclater en sanglot, la vision constamment troublée d’eau, tous les sons atténués par son esprit saturé de chagrin. Elle était rentrée chez sa tante et avait laissé les heures défiler en jours, immobile, constamment fatiguée par la bataille qu’elle menait contre elle-même pour ne pas se laisser submerger par la tristesse… Jusqu’à ce qu’elle voie sa mère. C’est alors que ça l’avait frappée. Elle avait hérité des pouvoirs de sa mère. Elle pouvait voir et communiquer avec ses ancêtres.
Depuis, elle avait passé des heures et des heures, allongée sous le doux soleil d’hiver de Louisiane, sur aux côtés de la tombe de sa mère, enterrée parmi ses ancêtres. Elle s’était plongée à corps perdu dans des conversations avec sa mère, avec Granma Sula, Oncle Abner et Tante Ivy. Elle avait tour à tour découvert leur histoire, leur caractère, ils lui avaient expliqué tous les phénomènes étranges qu’ils avaient provoqué pour tenter de communiquer avec elle et qui l’avaient tant terrorisée. Elle en avait découvert plus sur le vaudou avec eux en quelques jours que dans ses livres durant toutes ses années d’études. Il ne se passait pas un jour sans qu’elle ne se rende auprès d’eux. Mhairin ne s’était jamais sentie aussi entièrement elle-même. Elle n’avait pour ainsi dire pas la moindre envie de repartir en Ecosse…
Un léger sifflement se fit à son oreille. May avait senti Damballah glisser le long de son bras vers sa nuque pour profiter des rayons du soleil. Le serpent de sa mère ne la quittait presque jamais, et May le laissait aller selon son vouloir. De la fenêtre derrière elle, le Gumbo de Francelle, que May avait cuisiné avec sa grand-mère, laissait échapper des effluves aromatiques. Il y en avait une marmite pleine, assez pour nourrir au moins 10 personnes. Et pour cause, c’était Mardi Gras aujourd’hui, et ses cousins venaient rendre visite à leur mère.
« Ils ne devraient plus tarder à présent. » annonça Anna, venue attendre ses enfants, Aroha, Hiroana et Ozalee, aux côtés de Mhairin sur le porche de sa maison.
May s’assit dans le hamac, posant délicatement sa main sur la peau douce et chaude de Damballah. Anna lui sourit tendrement, un sourire qu’elle lui renvoya du mieux qu’elle put. Elle redoutait les retrouvailles avec ses cousins. Elle avait passé autant de temps et d’énergie à les éviter qu’elle en avait passé à éviter sa mère. Le vaudou l’avait toujours autant fascinée que terrorisée, et elle avait soigneusement fuit toute confrontation avec les membres du côté Laveau de sa famille… A présent… Tout avait changé. Et si May ne s’était jamais sentie aussi bien grâce à cette réconciliation avec elle-même, elle craignait encore la réaction de ses proches vis-à-vis de ce changement…
Pourtant, Mhairin avait vécu sa perte surprenamment bien. Les premières heures qui avaient suivi le départ de sa mère, la culpabilité de ne pas l’avoir davantage vue avait écrasé May au point de ne plus la laisser rien sentir. Comme des muscles courbaturés après un trop gros exercice, May avait eu l’impression de ne plus pouvoir ressentir le moindre sentiment. Elle avait traversé l’enterrement comme la tête sous l’eau, retenant son souffle pour ne pas éclater en sanglot, la vision constamment troublée d’eau, tous les sons atténués par son esprit saturé de chagrin. Elle était rentrée chez sa tante et avait laissé les heures défiler en jours, immobile, constamment fatiguée par la bataille qu’elle menait contre elle-même pour ne pas se laisser submerger par la tristesse… Jusqu’à ce qu’elle voie sa mère. C’est alors que ça l’avait frappée. Elle avait hérité des pouvoirs de sa mère. Elle pouvait voir et communiquer avec ses ancêtres.
Depuis, elle avait passé des heures et des heures, allongée sous le doux soleil d’hiver de Louisiane, sur aux côtés de la tombe de sa mère, enterrée parmi ses ancêtres. Elle s’était plongée à corps perdu dans des conversations avec sa mère, avec Granma Sula, Oncle Abner et Tante Ivy. Elle avait tour à tour découvert leur histoire, leur caractère, ils lui avaient expliqué tous les phénomènes étranges qu’ils avaient provoqué pour tenter de communiquer avec elle et qui l’avaient tant terrorisée. Elle en avait découvert plus sur le vaudou avec eux en quelques jours que dans ses livres durant toutes ses années d’études. Il ne se passait pas un jour sans qu’elle ne se rende auprès d’eux. Mhairin ne s’était jamais sentie aussi entièrement elle-même. Elle n’avait pour ainsi dire pas la moindre envie de repartir en Ecosse…
Un léger sifflement se fit à son oreille. May avait senti Damballah glisser le long de son bras vers sa nuque pour profiter des rayons du soleil. Le serpent de sa mère ne la quittait presque jamais, et May le laissait aller selon son vouloir. De la fenêtre derrière elle, le Gumbo de Francelle, que May avait cuisiné avec sa grand-mère, laissait échapper des effluves aromatiques. Il y en avait une marmite pleine, assez pour nourrir au moins 10 personnes. Et pour cause, c’était Mardi Gras aujourd’hui, et ses cousins venaient rendre visite à leur mère.
« Ils ne devraient plus tarder à présent. » annonça Anna, venue attendre ses enfants, Aroha, Hiroana et Ozalee, aux côtés de Mhairin sur le porche de sa maison.
May s’assit dans le hamac, posant délicatement sa main sur la peau douce et chaude de Damballah. Anna lui sourit tendrement, un sourire qu’elle lui renvoya du mieux qu’elle put. Elle redoutait les retrouvailles avec ses cousins. Elle avait passé autant de temps et d’énergie à les éviter qu’elle en avait passé à éviter sa mère. Le vaudou l’avait toujours autant fascinée que terrorisée, et elle avait soigneusement fuit toute confrontation avec les membres du côté Laveau de sa famille… A présent… Tout avait changé. Et si May ne s’était jamais sentie aussi bien grâce à cette réconciliation avec elle-même, elle craignait encore la réaction de ses proches vis-à-vis de ce changement…
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Re: FAMILY GUMBO ☽ h a w k i n s & l a v e a u
Mer 7 Mar 2018 - 23:55
Ce sont les cousins de Mhairin qui sont venus t'annoncer la mort de votre tante et t'as pas trop bien su comment appréhender la nouvelle, d'autant moins qu'elle venait des irlandais et que tu comprenais pas trop bien comment ça pouvait être le cas. Parce que t'as toujours ce sentiment poisseux de pas faire vraiment partie de la famille, de pas être légitime avec tes souvenirs disparates de ceux qui portent ton nom ou partagent ton sang. T'as été trop loin trop longtemps, t'as l'impression que ton appartenance au clan s'est dilué avec le temps et les kilomètres. Mais t'as été touché que ta cousine demande à ce qu'on te prévienne, et ça te fait quelque chose d'apprendre que ta tante a rejoint - ou va rejoindre, t'en es pas trop bien sûr au moment où on te l'annonce - les esprits. Et depuis t'as écrit quelques lettres, avec tes pattes de mouches illisibles, à ta cousine, mais t'as jamais été doué pour ça non plus. Tu voulais juste pas qu'elle croie que t'avais pas eu le message, ou que tu t'en fichais. Mais au-delà de ça, t'as pas trop bien su quoi dire, t'as jamais été doué avec les mots, ni à l'écrit ni à l'oral.
Alors quand les fêtes sont passées, que t'as tenté de te rapprocher de tes cadets sans te prendre une grosse claque dans la tronche même si c'est loin d'être évident, quand mardi-gras a approché, tu t'es franchement demandé ce que tu devais faire. T'as jamais trop été là pour les fêtes de famille, mais cette année est quelque peu différente, et t'as tergiversé un moment, en causant à ta salamandre ou avec ton saxo dans les pattes, avant de te décider à venir. Tu sais pas comment Ozalee et Hiroana conçoivent ta présence, aujourd'hui, mais toi, t'es plutôt content de faire la route avec eux jusqu'au Bayou. T'aurais pas cru que ça contrebalancerait à ce point ton mal-être, même si t'es quand même pas à l'aise quand tu vois la baraque se dessiner, et ces deux silhouettes sous le porche. T'aurais presque envie de prendre la main de tes frangins pour t'assurer d'un soutien, mais tu te sens tout bonnement ridicule d'avoir ne serait-ce que ce genre de pensée, et tu marches trois pas derrière eux, découvre, presque, les traits de ta cousine. T'as fait que la croiser toute ta vie, et pas mieux depuis que t'as intégré Poudlard.
Et aujourd'hui, tu te retrouves face à elle, et ça te frappe de plein fouet : avec Damballah autour des épaules, t'as l'impression de voir ta tante comme quand t'étais minot. Et tu marques un temps d'arrêt, comme si ça te rendait encore plus incertain de ta place parmi eux...
Alors quand les fêtes sont passées, que t'as tenté de te rapprocher de tes cadets sans te prendre une grosse claque dans la tronche même si c'est loin d'être évident, quand mardi-gras a approché, tu t'es franchement demandé ce que tu devais faire. T'as jamais trop été là pour les fêtes de famille, mais cette année est quelque peu différente, et t'as tergiversé un moment, en causant à ta salamandre ou avec ton saxo dans les pattes, avant de te décider à venir. Tu sais pas comment Ozalee et Hiroana conçoivent ta présence, aujourd'hui, mais toi, t'es plutôt content de faire la route avec eux jusqu'au Bayou. T'aurais pas cru que ça contrebalancerait à ce point ton mal-être, même si t'es quand même pas à l'aise quand tu vois la baraque se dessiner, et ces deux silhouettes sous le porche. T'aurais presque envie de prendre la main de tes frangins pour t'assurer d'un soutien, mais tu te sens tout bonnement ridicule d'avoir ne serait-ce que ce genre de pensée, et tu marches trois pas derrière eux, découvre, presque, les traits de ta cousine. T'as fait que la croiser toute ta vie, et pas mieux depuis que t'as intégré Poudlard.
Et aujourd'hui, tu te retrouves face à elle, et ça te frappe de plein fouet : avec Damballah autour des épaules, t'as l'impression de voir ta tante comme quand t'étais minot. Et tu marques un temps d'arrêt, comme si ça te rendait encore plus incertain de ta place parmi eux...
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Re: FAMILY GUMBO ☽ h a w k i n s & l a v e a u
Dim 18 Mar 2018 - 12:41
Lorsque la nouvelle t’es parvenue en plein dîner à l’université, tu n’as pas voulu y croire. Un froncement de sourcils, les oreilles qui ont bourdonné et ta voix enrouée par le sommeil qui a balbutié un "Quoi ?" Ta tante est morte et tu n’as pas voulu y croire. De ton déni incompréhensif, tu es désormais bloquée au troisième stade du deuil, le plus dévastateur, la colère. Ton cœur s’est immédiatement noyé et une vague de colère t’a aussitôt fait quitter la table sous le regard ahuri de tes amis. Le sang te montant aux joues, tu as fondu en larmes, toi qui ne comprenais pas cette injustice qui venait de frapper ta famille. Parce que tu as la sensation que la roue du Karma est défavorable à outrance avec toi, tu sens égarée au milieu de ce couloir. Petite Ozalee, tête posée contre la pierre rafraîchissante, un visage t’apparaît immédiatement à l’esprit. Cet homme chez qui tu aimerais tant te réfugier dans les bras, cet homme que tu as perdu définitivement à trop l’aimer d’un amour maladif. – Matthew, Matthew, Matthew, Matthew … Tu marmonnes inlassablement son prénom au milieu de tes sanglots, même si tu sais qu’en raison de votre amitié pulvérisée, plus jamais tu ne pourras lui faire face sans éprouver l’envie de l’embrasser comme au bal de noël. Il n’est plus ton meilleur ami, il ne pourra plus jamais l’être. Alors tu es seule, Ozalee, tu es si seule.
Et c’est toute seule que tu as trainée des pieds pour te rendre à ton dortoir. Tu t’es couchée le ventre à moitié rempli, contre ton coussin en plumes qui s’imbibe déjà de tes larmes. Le lendemain matin, tu as rejoint tes deux grands frères Aroha et Hiroana afin de prendre te rendre au Bayou, dans la maison de ta mère où un repas de famille a lieu pour Mardi Gras. Avant ton départ, tu as écrit un petit mot que tu as fait parvenir par hibou à ta mère et ta cousine Mhairin. Des mots maladroits, mais si sincères. Tu as somnolé pendant la moitié du trajet, tes cernes témoignent de ton absence de sommeil de la veille. L’épaule d’Aro et d’Hiro t’ayant servi d’oreiller, ce dernier a dû te réveiller pour te dire que vous étiez arrivés. Le sifflement de ton serpent à ton oreille te rassure alors qu’il reste logé autour de ta nuque, le contact de sa peau froide est comme un encouragement pour toi qui sort enfin de la voiture. Ton regard chocolaté distingue deux silhouettes que tu ne tardes pas à reconnaître : il s’agit de votre mère et votre cousine. Alors que tu avances à petits pas, tu caresses nerveusement ton serpent jusqu’à ton arrivée devant ta mère. Tu te jettes dans ses bras pour lui faire un câlin avant de te tourner vers ta cousine. Tu lui prends la main avant de lui adresser un sourire qui se veut serein. – Je suis contente de te voir. Mais tu es aussi désolée pour le décès de sa mère, de ta tante. Et ça, tu n’as pas besoin de le formuler à haute voix, car ton visage en témoigne, tes yeux gonflés en sont le signe. Elle le sait, elle le comprend, tu lui fais comprendre.
Et c’est toute seule que tu as trainée des pieds pour te rendre à ton dortoir. Tu t’es couchée le ventre à moitié rempli, contre ton coussin en plumes qui s’imbibe déjà de tes larmes. Le lendemain matin, tu as rejoint tes deux grands frères Aroha et Hiroana afin de prendre te rendre au Bayou, dans la maison de ta mère où un repas de famille a lieu pour Mardi Gras. Avant ton départ, tu as écrit un petit mot que tu as fait parvenir par hibou à ta mère et ta cousine Mhairin. Des mots maladroits, mais si sincères. Tu as somnolé pendant la moitié du trajet, tes cernes témoignent de ton absence de sommeil de la veille. L’épaule d’Aro et d’Hiro t’ayant servi d’oreiller, ce dernier a dû te réveiller pour te dire que vous étiez arrivés. Le sifflement de ton serpent à ton oreille te rassure alors qu’il reste logé autour de ta nuque, le contact de sa peau froide est comme un encouragement pour toi qui sort enfin de la voiture. Ton regard chocolaté distingue deux silhouettes que tu ne tardes pas à reconnaître : il s’agit de votre mère et votre cousine. Alors que tu avances à petits pas, tu caresses nerveusement ton serpent jusqu’à ton arrivée devant ta mère. Tu te jettes dans ses bras pour lui faire un câlin avant de te tourner vers ta cousine. Tu lui prends la main avant de lui adresser un sourire qui se veut serein. – Je suis contente de te voir. Mais tu es aussi désolée pour le décès de sa mère, de ta tante. Et ça, tu n’as pas besoin de le formuler à haute voix, car ton visage en témoigne, tes yeux gonflés en sont le signe. Elle le sait, elle le comprend, tu lui fais comprendre.
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Re: FAMILY GUMBO ☽ h a w k i n s & l a v e a u
Dim 29 Avr 2018 - 13:30
Family gumbo
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Une voiture apparut dans l’allée, ralentit puis s’arrêta, et trois silhouettes en sortirent. La petite figure fluette de sa cousine, Ozalee, sa crinière bouclée entourant son visage comme un halo chocolaté. Elle fût suivie d’Hiroana, que May reconnut immédiatement à sa longue chevelure sombre, et enfin, la grande silhouette massive de son plus vieux cousin, Aroha.
Anna, tout sourire, n’attendit pas et alla à la rencontre de ses enfants, May la suivant quelques pas plus loin. Lui faisant reflet, Aroha lui aussi restait en retrait, la fixant de ses yeux sombres. May soutint son regard, un sourire timide lui venant naturellement aux lèvres. Une fois qu’Anna eut relâché sa fille, se fut au tour de May de l’accueillir. Celle-ci prit doucement la main qu’Ozalee lui tendait, leurs sourires respectifs pareillement affectueux et teinté de tristesse.
« Je suis contente de te voir. » lui dit simplement sa cousine. Son regard rougit témoignait qu’elle partageait son chagrin, et May lui fut reconnaissante de ne pas en dire plus sur sa mère. Il n’y en avait pas besoin. Sa mère le lui avait dit : la meilleure façon de se rappeler d’elle était de renouer ses liens avec sa famille.
« Merci. » lui répondit-elle doucement en l’attirant à elle pour lui offrir une courte mais tendre étreinte.
Puis elle se tourna vers Hiroana. Ils n’échangèrent pas un mot, mais tout était dit dans leur regard. May le prit également dans ses bras avant de se tourner vers son dernier cousin, Aroha. Il était bien deux fois plus large qu’elle, mais May était très grande, et pouvait quasiment le regarder en face. Elle posa maladroitement ses mains sur ses bras, cherchant à exprimer son affection sans lui imposer quoi que ce soit. Il était après tout resté légèrement en arrière et May n’était pas certaine qu’il soit du type tactile…
« Ça fait du bien de se retrouver en famille. » dit-elle avec un sourire sincère… avant de regretter instantanément ses mots.
S’ils n’avaient pas pu se retrouver plus tôt, c’était après tout entièrement de sa faute. Ozalee, Hiroana et Aroha étaient après tout à Hungcalf, et c’était elle qui s’était si soigneusement appliquée à les éviter… La culpabilité l’envahit aussitôt, lui serrant le ventre, tandis qu’elle fixait l’expression de ses cousins, à la recherche d’une quelconque hostilité…
« Je… Je suis désolée de… » Elle balbutiait, cherchait ses mots. « Je n’aurais pas dû… J’aurais dû… » May soupira devant sa propre incapacité à parler franchement. Le mot « Maman » se dessina silencieusement sur ses lèvres alors qu’elle l’appelait à l’aide. Peu importe les mots, pouvait-elle l’entendre. C’est ton cœur qui compte.
« Vous êtes ma famille. J’ai eu tort. Et je suis désolée. »
Là. C’était dit. Sa mère avait raison. L’important n’était pas la façon de le dire, mais de le dire tout court, et sincèrement. May se sentait mieux, et pouvait désormais regarder ses cousins pleinement en face, prête à recevoir les remontrances qu’elle méritait.
Anna, tout sourire, n’attendit pas et alla à la rencontre de ses enfants, May la suivant quelques pas plus loin. Lui faisant reflet, Aroha lui aussi restait en retrait, la fixant de ses yeux sombres. May soutint son regard, un sourire timide lui venant naturellement aux lèvres. Une fois qu’Anna eut relâché sa fille, se fut au tour de May de l’accueillir. Celle-ci prit doucement la main qu’Ozalee lui tendait, leurs sourires respectifs pareillement affectueux et teinté de tristesse.
« Je suis contente de te voir. » lui dit simplement sa cousine. Son regard rougit témoignait qu’elle partageait son chagrin, et May lui fut reconnaissante de ne pas en dire plus sur sa mère. Il n’y en avait pas besoin. Sa mère le lui avait dit : la meilleure façon de se rappeler d’elle était de renouer ses liens avec sa famille.
« Merci. » lui répondit-elle doucement en l’attirant à elle pour lui offrir une courte mais tendre étreinte.
Puis elle se tourna vers Hiroana. Ils n’échangèrent pas un mot, mais tout était dit dans leur regard. May le prit également dans ses bras avant de se tourner vers son dernier cousin, Aroha. Il était bien deux fois plus large qu’elle, mais May était très grande, et pouvait quasiment le regarder en face. Elle posa maladroitement ses mains sur ses bras, cherchant à exprimer son affection sans lui imposer quoi que ce soit. Il était après tout resté légèrement en arrière et May n’était pas certaine qu’il soit du type tactile…
« Ça fait du bien de se retrouver en famille. » dit-elle avec un sourire sincère… avant de regretter instantanément ses mots.
S’ils n’avaient pas pu se retrouver plus tôt, c’était après tout entièrement de sa faute. Ozalee, Hiroana et Aroha étaient après tout à Hungcalf, et c’était elle qui s’était si soigneusement appliquée à les éviter… La culpabilité l’envahit aussitôt, lui serrant le ventre, tandis qu’elle fixait l’expression de ses cousins, à la recherche d’une quelconque hostilité…
« Je… Je suis désolée de… » Elle balbutiait, cherchait ses mots. « Je n’aurais pas dû… J’aurais dû… » May soupira devant sa propre incapacité à parler franchement. Le mot « Maman » se dessina silencieusement sur ses lèvres alors qu’elle l’appelait à l’aide. Peu importe les mots, pouvait-elle l’entendre. C’est ton cœur qui compte.
« Vous êtes ma famille. J’ai eu tort. Et je suis désolée. »
Là. C’était dit. Sa mère avait raison. L’important n’était pas la façon de le dire, mais de le dire tout court, et sincèrement. May se sentait mieux, et pouvait désormais regarder ses cousins pleinement en face, prête à recevoir les remontrances qu’elle méritait.
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