- InvitéInvité
Re: bien mal acquis ne profite qu'après ›› BAVBOULEURS (1)
Sam 10 Fév 2018 - 17:16
le cercle des bavbouleurs
bien mal acquis ne profite qu'après
Simeon tapotait sa table en rythme du bout de son stylo, fixant avec insistance l’horloge accrochée au dessus du tableau dans l’amphithéâtre. Plus il la regardait, plus l’aiguille semblait tourner lentement, pourtant il ne pouvait pas s’en empêcher. Il avait rendez-vous avec les bavbouleurs juste après le cours et il avait tout bonnement hâte de se réunir avec ses amis. Quand enfin le professeur annonça la fin du cours magistral, il rangea ses affaires, se leva et s’empressa de sortir de la salle. Il slaloma entre les élèves qui semblaient s’être alliés pour lui bloquer le passage et accéda aux escaliers qu’il gravit pour arriver au quatrième étage. Qui a dit que les étudiants ne faisaient pas de sport? Rien que d’évoluer dans cette immense université méritait une catégorie aux jeux olympiques. En plus, les marches étaient à peine trop petites et de ce fait ses cuisses lui faisaient remarquer leur mécontentement une fois arrivé au dessus. Il pensa aux fauteuils et aux canapés douillets de leur antre, le plaisir qu’il se ferait de s’échouer dans l’un d’eux. Il en fallait peu pour le faire rêver, en effet, mais Simeon se contentait de pas grand chose, comme ça il était rarement déçu. C’était une très bonne stratégie à ses yeux. Quand on visait trop haut, plus dure était la chute.
Tobias avait vraiment eu une idée de génie et si Simeon avait ri au début en pensant à une plaisanterie, il avait été l’un des premiers à comprendre l’intérêt de la manœuvre et à suivre son meilleur ami dans cette nouvelle aventure. Alors bien sûr ils étaient mauvais aux bavboules, et ils n’y connaissaient rien au règlement, mais en même temps ils ne faisaient pas vraiment d’efforts pour s’améliorer. Le club permettait simplement d’avoir un endroit à eux où ils pouvaient se retrouver quand ils le souhaitaient, ainsi qu’une excuse pour sécher les cours et voir du pays. Contrairement à beaucoup de ses amis, Simeon ne roulait pas sur l’or, il devait bosser les weekend et certains soirs pour parvenir tant bien que mal à joindre les deux bouts, alors voyager était hors de question. Par conséquent, il était très heureux que le club lui offre cette opportunité par moyens interposés. Et puis on pouvait dire ce qu’on voulait, mais certains bavbouleurs savaient vraiment faire la fête. Certes, à l’opposé il y avait aussi ceux qui se prenaient beaucoup au sérieux, mais cela ne rendait le tout que beaucoup plus drôle et supportable pour l’équipe de bras cassés de Hungcalf.
Il traversa le couloir pour atteindre la porte de leur repère qu’il poussa puis claqua avec peut-être un peu trop d’entrain, au vu de la grimace qui s’affichait sur son visage sous la surprise du bruit détonnant. Il murmura un “oups” pour lui-même. Il leva le regard vers la salle, un sourire amusé de retour sur ses lèvres devant la décoration “officielle” de la pièce. En regardant les portraits des champions, il se demandait parfois s’ils entreraient dans l’histoire des bavbouleurs en tant que la pire équipe que ce sport ait jamais vu, enfin, si on pouvait appeler ça un sport.
La tête livide de son ami le fit éclater de rire. « Bah oui Tobias, qui veux-tu que ce soit? Les professeurs ont autre chose à faire que de surveiller le club des bavbouleurs, crois-moi. Cela dit, j’adore ce que tu as fait de l’endroit. » ironisa-t-il avant de retirer sa veste bleu nuit pour la ranger sur le portemanteau. Il se plaça près d’une affiche au mur et prit la pose comme la personne sur la photo qui se prenait pour un athlète de haut niveau, bras croisés, regard vers le lointain, moue sérieuse, et tout le reste. « Je ferais un malheur sur un poster comme celui-là. » dit-il sur un ton faussement arrogant. « Tu crois qu’on aura les nôtres, un jour? » Il passa une main dans l’air, comme pour faire apparaître un titre imaginaire. « “Les Bavbouleurs de Hungcalf, ont-ils seulement essayé?” » L’expression sur son visage laissait entendre qu’il était très fier de ses idioties. Comment son ami avait-il fait pour le supporter toutes ces années? C’était un grand mystère pour Simeon. Son regard se posa sur le tableau et il plissa les yeux, se rendant seulement compte que Tobias était en train d’écrire quelque chose quand il était arrivé. « Bre-quoi? Bredouille? Bretagne? Brenda? Nous cacherais-tu des choses Tobias? Ce serait pas cette fille en Magicozoologie qu’on a vue à la soirée l’autre jour? » Il haussa les sourcils de manière très allusive, mais il plaisantait, il savait très bien que les filles n’intéressaient aucunement Tobias, mais ça n’allait pas l’empêcher de l’embêter.
- InvitéInvité
bien mal acquis ne profite qu'après ›› BAVBOULEURS (1)
Mer 14 Fév 2018 - 14:45
we’ll live in legend
le cercle des bavbouleurs
« Bah oui Tobias, qui veux-tu que ce soit ? Les professeurs ont autre chose à faire que de surveiller le club des bavbouleurs, crois-moi. Cela dit, j’adore ce que tu as fait de l’endroit. » Tobias laissait échapper un léger rictus de soulageant, qui se transforma ensuite en un grand et sincère sourire. Il était plus que ravi de voir son meilleur ami, qui n’avait pas perdu son goût du sarcasme sur le chemin visiblement. « Prudence est mère de sûreté camarade… Tu verras quand tu seras grand. » rétorqua-t-il d’un air gentiment narquois. Quand il y réfléchissait, Tobias avait encore du mal à croire qu’après toutes ces années, les deux anciens Poufsouffles soient restés aussi proches. Ils s’étaient rencontrés lors du tout premier jour, alors que le Poudlard Express venait de quitter King’s Cross. Et, le jeune Grymm en était certain, cela n’était pas prêt de s’arrêter. Alors que Simeon s’approcha des posters à l’effigie des plus grands joueurs de bavboules – dont le nom échappait aussi bien à celui-ci qu’à Tobias --, il s’interrogea à voix haute, ne manqua pas de titiller le cynisme de son interlocuteur : « Je ferais un malheur sur un poster comme celui-là. […] Tu crois qu’on aura les nôtres, un jour ? » Immédiatement, Tobias lui répondit : « Les seules affiches sur lesquelles nos noms pourraient apparaître seraient dans le couloir de l’administration, au niveau des comptes-rendus de conseil disciplinaire… » Il n’y a pas la moindre crainte dans le constat, pas si éloigné de la vérité, que Tobias venait de prononcer. Au contraire, une certaine excitation. Simeon conclut en trouvant parfaitement les mots, peut-être pour un futur article de journal : « Les Bavbouleurs de Hungcalf, ont-ils seulement essayé? » Un énorme éclat de rire retentit. Il s’agissait de Tobias, qui ne pouvait qu’acquiescer.
L’attention de Simeon se retrancha ensuite sur le grand tableau noir, celui sur lequel Tobias était en train d’écrire avant d’être interrompu et surpris. Le jeune Grymm savait que cela piquerait leur curiosité – d’autant plus que le mot était ici inachevé. Tobias adressa un nouveau coup de baguette en direction du Focifère, ce qui eut pour effet de remballer toutes les décorations et autres trompe-l’œil. « Bre-quoi ? Bredouille ? Bretagne ? Brenda ? Nous cacherais-tu des choses Tobias ? Ce serait pas cette fille en Magicozoologie qu’on a vue à la soirée l’autre jour ? » Sa connerie était donc sans limite… Alors qu’il se dirigeait de nouveau vers le tableau, dans l’espoir de finir le mot qui occupait visiblement l’esprit de Simeon, il lui lança : « Ouais ! Brenda. Elle était venue me parler car elle cherchait à comprendre les raisons qui poussent des gens comme moi à me lier d’amitié avec des gens comme toi. Je ne te cache pas que je cherche encore… » tout en retournant sa tête en direction de l’intéressé pour jauger sa réaction. Sa baguette toujours en main, il ajouta les trois dernières lettres puis recula, vérifiant la lisibilité des lignes blanches sur le tableau noir : BRESIL. Il aurait voulu attendre les autres mais ne pouvait décemment pas faire patienter Simeon davantage. Il était persuadé qu’il sauterait de joie. A aucun moment Tobias ne doutait du fait que Simeon, ou quiconque d’ailleurs dans le cercle, s’opposerait à une petite compétition internationale. Enfin, c’était pas tellement par amour du jeu hein…
|
|