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Is there somebody who can watch you ?
Lun 2 Avr 2018 - 19:09
Neal avait passé son week-end à échafauder un plan pour l’anniversaire de Reagan – tant et si bien que même Primerose l’avait trouvé encore plus « ailleurs » que d’habitude quand il l’avait rejoint pour l’une de leurs sessions de travail hebdomadaires. Ailleurs, c’était déjà un bel euphémisme quand on avait mesure du temps qu’il passait à explorer ses idées de fond en comble sans prêter grande attention à ce – et ceux – qui l’entourait. À tort, on le croyait égocentrique, mais s’il lui arrivait d’oublier un nombre de choses importantes, Neal n’aurait jamais oublié Reagan. Comment aurait-il pu, de toute manière ? L’aurait-il souhaité qu’il en ait été incapable. Neal avait grandi seul, dans une maison inhospitalière, et la jeune femme s’approchait le plus d’une sœur à ses yeux.
Le dressmaker attendait qu’elle le retrouve dans la salle commune. Il ne l’avait pas prévenue de ses intentions, alors, il pourrait passer encore dix minutes, comme il pourrait encore passer trois heures avant qu’elle ne pointe le bout de son joli minois, et il n’aurait qu’à s’en prendre à lui-même. Mais où aurait-il pu trouver son amusement, autrement ? La facilité lui aurait dicté de lui confectionner une énième robe de soirée – Reagan, sa silhouette élancée et son teint diaphane, l’inspiraient continuellement depuis qu’ils s’étaient rencontrés – mais l’enthousiasme accompagnant ce cadeau, matériel, ce serait assoupi trop rapidement à son goût. De nouveaux souvenirs, c’est ce qu’il souhaitait offrir à la jeune femme. Sans essayer d’effacer sa tragédie, il aspirait à lui donner les moyens de passer outre. Une tâche herculéenne, et pleine de présomption, mais il avait toujours eu tendance à mettre la barre haute.
« C’est à cette heure que tu dé-dé-débarques ! » s’exclama-t-il quand, enfin, la silhouette familière de Reagan se découpa dans l’encadrement de la porte. Il ajusta ses lunettes rondes sur le bout de son nez, et celles-ci adoptèrent une teinte jeune pétillante, traduisant son impatiente bienveillance. « Où est-ce que tu crois aller, jeune fille ? » Il inclina la tête sur le côté en lui ôtant derechef la bretelle de son sac de l’épaule. D’un coup de baguette magique, il le transféra dans sa chambre. Ses yeux firent alors navette entre elle, et l’escalier menant à sa chambre. « T-t—t, tu ne croyais tout de même pas t’en tirer à si bon compte ? » Un sourire doux étira ses lèvres. Neal manquait généralement de tact avec les autres ; mais sa capacité exceptionnelle à faire comme si de rien n’était avait parfois des avantages réparateurs. « On va avoir besoin de ta voiture. » chuchota-t-il, comme sur le ton de la confidence. Une seconde plus tard, un bandeau glissa au-dessus de son épaule, et vint caresser le visage de la jeune femme, comme une invitation à ne pas réfléchir plus que nécessaire.
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Re: Is there somebody who can watch you ?
Lun 23 Avr 2018 - 20:21
Neal feat. Reagan |
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Re: Is there somebody who can watch you ?
Dim 29 Avr 2018 - 1:07
« Qui a dit que c’est t-t-t-oi qui conduisait ? » S’appropriant la main de Reagan pour la crocheter à son bras, Neal entraîna la jeune femme hors du château en faisant la sourde oreille à ses protestations. Puisque les yeux de la jeune femme étaient on ne peut plus bandés depuis qu’ils avaient quitté la salle commune, le bandeau de soie qu’il avait enchanté sur ses yeux prenant son rôle très au sérieux, il s’improvisa guide au travers d’un dédale de couloirs destiné à faire perdre ses repères à sa cadette. Neal n’avait pas l’intention de trahir les projets qu’il avait pour elle à un seul instant – la déception d’être devenu prévisible après toutes ces années serait bien trop grande. Aussi ajouta-t-il l’effort d’une conversation à leurs errances pas si hasardeuses que ça, l’incitant notamment à lui expliquer « pourquoi diable » portait-elle un jogging aujourd’hui ? Y’avait-il encore une excuse valable pour ce genre de décisions vestimentaires ? En moins d’un quart d’heure, ils avaient quitté l’école et marchaient d’un bon pas sur la route d’Inverness.
Pour avoir fréquenté la jeune femme depuis leur entrée simultanée à l’université, Neal connaissait ses habitudes comme il connaissait le dessin de ses propres mains. La voiture, une vieille Ford Anglia qu’elle affectionnait à la plus grande incompréhension de Neal – aurait-il installé son appartement dans une voiture qu’il en aurait choisi une plus esthétique. Mais, supposait-il, c’était celle qui plaisait à Rae, et s’il pouvait discuter ses goûts toute la journée, rien ne le forçait à le faire – surtout aujourd’hui. La Ford Anglia était dissimulée en amont, derrière un buisson de fleurs sauvages aux couleurs suffisamment vivaces pour qu’on s’intéresse davantage à leurs beautés qu’à ce qu’elles dissimulent. Une idée du Club of Potatoes. Ils en avaient quelques-unes, des comme ça, après brunch et avant sieste digestive.
« Tu me f-f-fais conf-f—fiance ? » Un sourire mutin, invisible pour la jeune femme, mais parfaitement audible pour qui a l’oreille attentive, se dessina sur les lèvres de Neal. Il l’arrêta d’un geste délicat, puis lui ouvrit la portière passager avec une mesure de galanterie exagérée. Il s’empressa de prendre place derrière le volant, et un silence confortable envahit l’habitacle une fois qu’il eût claqué la portière conducteur derrière lui. « Je crr-rrois que c’est le moment de t’avouer que j-j-je n’ai pas le p-p-permis de conduire. » s’esclaffa-t-il en mettant le contact. Et avant qu’elle n’ait pu ouvrir la bouche, il redressa le frein à main et écrasa la pédale d’accélérateur. Il éclata d’un grand rire tonitruant quand, à sa plus grande surprise, le véhicule bondit en arrière, réduisant le buisson de fleurs sauvages en miettes. Menaçant à tout moment de percuter un tronc d’arbre – qui, dans la région, avait la fâcheuse manie de rendre les coups – Neal reprit le contrôle du véhicule de justesse. Ce n’est qu’une fois garé dans Inverness qu’il se rangea maladroitement sur le côté, après avoir renversé une rangée de poubelles sur un trottoir. Ni une, ni deux, il s’empara de sa main et transplana dans un CRAC ! sonore.
Ils réapparurent un instant plus tard dans une foule anonyme. Une musique festive s’élevait dans les rangs, des guirlandes de lumières chaudes s’accrochaient de stands en stands d’où s’élevaient des odeurs d’épices délicieuses. « Tu peux rrrregarder maintenant ! » lança-t-il, enthousiasmé. « Il faut que tu essaies ça. » décréta-t-il en s’éclipsant un instant vers une enseigne américaine. Il en revint, un verre de « Pinnock's Giggle Water » dans chaque main. « Bon anniversaire, Rae. Bientôt, tu s-s-s-seras aussi vieille que moi. » Il approcha le verre de ses lèvres, mais s'immobilisa avant d'y avoir ne serait-ce que trempé les lèvres. « Ça te plaît ? Je ne sais j-j-jamais.» Il la dévisagea avec attention. Il ne savait jamais comment interpréter les expressions des autres et il sera bien mal avancé s'il s'avérait que Reagan n'appréciait pas du tout le « kidnapping ».
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Re: Is there somebody who can watch you ?
Mer 30 Mai 2018 - 16:45
Neal feat. Reagan |
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Re: Is there somebody who can watch you ?
Lun 30 Juil 2018 - 7:04
« Je ne v-v-vois pas pourquoi » sourit-il quand elle lui reprocha de ne pas l’avoir prévenue de cette séance de transplanage imprévue en grimaçant. Neal avait beau savoir qu’elle détestait ça, il ne se lassait jamais de voir apparaître l’expression de mal de mer qui s’imprimait sur son visage à chaque fois qu’elle s’adonnait à l’exercice, de plein gré ou non. Observant sa démarche mal assurée, encore déboussolée du voyage, Neal glissa son bras sous le sien avec bonne humeur. La musique semblait avoir un effet euphorisant sur la foule. Ou peut-être n’était-ce que lui qui sentait son cœur gonfler dans sa poitrine à chaque ficelle tirée ? Il se surprit à alléger le pas, comme s’il s’était apprêté à sautiller de stands en stands, et l’image creusa un sourire dans sa joue. Il n’y avait que la compagnie de Reagan pour le mettre d’aussi bonne humeur. Elle ne le savait sans doute pas, ou peut-être préférait-elle l’ignorer par modestie, mais c’était l’effet qu’elle avait sur lui : avec elle à son côté, il savait qu’il n’avait rien à craindre – ni le regard des autres, ni leurs interventions. Un sentiment de protection qu’il ne connaissait plus depuis qu’il avait quitté Azkaban, quelques années plus tôt. Il resserra son étreinte avec un émoi silencieux.
« Ce n’est pas de la b-b-bière, » la corrigea-t-il en se procurant un deuxième verre avec excitation. Soudainement, il marqua une pause, son verre à quelques centimètres de ses lèvres. Maintenant qu’il y réfléchissait, il n’était pas bien sûr de savoir exactement de quoi il s’agissait, et s’il devait le qualifier, Neal aurait bien des peines à trouver les mots justes. Un aveu qui ne serait sans doute pas très bien reçu, aussi s’appliqua-t-il à ne pas laisser transparaître son ignorance : « C’est p-p-plutôt… une liqueur ! » précisa-t-il après avoir capté des effluves familiers du bout du nez. Sans plus attendre, il avala son deuxième verre d’un trait. Aussitôt, un éclat de rire clair lui échappa malgré lui, suivit immédiatement d’un gloussement authentique provoqué par le premier. C’était un cercle vicieux auquel il voulait bien adhérer, songea-t-il, tandis que le verre lui disparaissait magiquement des mains.
« Un petit village sorcier, » lui expliqua-t-il en lui prenant la main pour l’entraîner à travers la foule qui s’agglutinait autour d’eux, sans pour autant leur bloquer le passage. C’était comme évoluer dans une eau à l’état plus ou moins solide : les obstacles qui les entouraient ne semblaient jamais les entraver réellement. Ils suivaient leur progression, et Neal ne se souvenait pas d’avoir vécu une situation piétonne aussi agréable. « Au Liban. » Il n’avait jamais été doué en géographie, mais ses recherches l’avaient mené à cette foire magique itinérante qui évoluait à travers l’Europe de l’Est sans jamais discontinuer. Par précautions, Neal avait rédigé plusieurs lettres auprès du Ministère de la Magie libanais, afin de s’assurer de pouvoir entrer sur le territoire sans problème. Sa requête avait été accueillie avec joie par Nour Assemani, ravie que la foire attire des touristes britanniques. C’était elle, qui, d’ailleurs, lui avait communiqué les coordonnées de la foire à cette date précise. Il aurait bien eu du mal à lui mettre la main dessus sans ça.
« J’en v-v-veux même deux ! » renchérit-il avec gourmandise, salivant d’avance en apercevant les hot-dogs que Reagan lui montrait du doigt. Il attendit qu’elle revienne, et un sourire d’enfant gâté se dessina sur ses lèvres quand elle revint quelques minutes plus tard avec ce qu’elle lui avait promis. Il mordit dans le premier à pleines dents, loin de se douter qu’aussitôt sa bouchée avalée, deux énormes oreilles de Jack Russel venaient de lui pousser au-dessus de la tête. « P-p-pourquoi tu ris ? » s’interrompit-il, au milieu de son deuxième sandwich. [color=gold]« Tu ne veux pas du tien ? » lorgna-t-il, en s’apercevant qu’elle n’avait pas touché à son hot-dog. « F-f-f-…. Faut manger Rae ! Tu p— »
Il fût interrompu par une tenancière qui distribuait allègrement des boissons sans indiquer ce qu’elle servait. Sans se douter de rien, ils s’apprêtèrent à avaler, un alcool à base de Véritasérum. « Je ne suis pas sûr de vouloir rentrer à Hungcalf ce soir, » indiqua-t-il en tenant son verre près de son oreille qui avait commencé à battre sans qu’il ne s’en rende compte. Cette fois-ci, peut-être aurait-il dû s'inquiéter du contenu de son verre.
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Re: Is there somebody who can watch you ?
Ven 10 Aoû 2018 - 16:50
Neal feat. Reagan |
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