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Re: & suddenly, we were strangers again. (eustache)
Dim 22 Avr 2018 - 18:18
♛ and suddenly, we were strangers again
Who knows where this road is supposed to lead
We got nothing but time
As long as you're right here next to me,
Everything's gonna be alright
We got nothing but time
As long as you're right here next to me,
Everything's gonna be alright
▼▲▼
Ton rêve, Eustache, c'est d'avoir cette place importante au Ministère. Certainement dans les relations internationales. Avoir cette renommée qui te monte à la tête. Emplir les yeux de papa avec la fierté que tu mérites. Arrêter d'attendre ses approbations. Devenir l'héritier tant attendu. Tu t'efforces de cocher les cases qui te rapprochent de cette perfection. Mais la route est longue. Et tu sentirais presque encore les marques de main brûlantes sur ta joue.
Aujourd'hui, les professionnels viennent présenter leurs métiers à Hungcalf. Tu as rapidement esquivé tous les artisants et commerçants barbants qui promouvoient leur manière simple de contribuer à la vie de Myrddin Wyllt Disctrict. Mais tu n'as que faire de leurs broutilles, et de leur blabla à deux balles de sorciers heureux avec le moins possible. Ce n'est pas du tout le style de vie auquel tu aspires. Tu auras le faste et le superflu pour vivre heureux. Ta femme et ta progéniture en couverture papier glacé d'un magazine moldu, sourires figés. Digne succession Desjardins. Tu dis que tu ne seras pas ton père, mais tu prends la même voie. Et tu ne t'en rends même pas compte.
Tu arrives devant la salle. Habillé d'un costume trois pièces noir, cravate assortie. Tu espères qu'un des employés du Ministère te garde en tête pour un stage, ou même pour un poste en sortant de l'Université. Depuis tout petit, Papa t'as enseigné l'art du piston et de la rhétorique très jeune, et tu comptes bien te servir de ce que tu as acquis au final des années. Avant de passer la porte, tu attrapes deux pilules que tu avales tout rond. Cela ne fait même pas une semaine que tu es sorti de l'hôpital. Cette petite altercation avec Scylla aura failli te coûter la vie d'après les médecins, même si tu n'y crois pas tellement. C'était juste un écart. En tout cas, ils ne t'ont heureusement pas contre-indiqué la prise de tes antidépresseurs, et heureusement. Sans eux, tu coules. Tu es restreint à cinq prises par jour, à ne pas dépasser, sous aucun prétexte. Et tu sens un peu la dépendance que tu as entretenue depuis des années te mettre à l'épreuve. Mais tu essayes tant bien que mal de ne pas craquer.
Une fois les deux pilules avalées, tu passes la porte de la salle déjà plutôt bien remplie. Tu reconnais quelques visages, la plupart de ta promo. Tu esquisses un sourire en voyant que cette branche du Ministère est plutôt populaire. L'exposé n'a pas encore débuté, tant mieux. Tu t'installes dans le fond de la salle, sans jeter un œil au tableau. Évidemment, tu es le seul qui ne papote pas avec les autres élèves de la pièce. Tu n'es pas ce qu'on appelle "populaire" au sein de l'Université. Certes, la plupart des étudiants connaissent le nom Desjardins et l'associent très bien à ton visage, mais ils ne sont pas particulièrement friands de ta compagnie. Tu es donc au fond, seul, habillé comme un prince, attendant patiemment que l'exposé commence, une pointe de solitude dans le crâne.
La porte se ferme. Début des hostilités. Les étudiants se taisent enfin. Le brouhaha joyeux qui te donnait la nausée prend fin. Pour laisser place à un autre genre de désagrément. Tu n'avais pas vu cette silhouette en rentrant dans la salle. Et tu n'y avais pas fait attention en t'installant dans la salle. Mais que t'a-t-il pris ? Tu la connais pourtant par cœur cette démarche. Cette silhouette élancée, fine. Ce regard vert d'eau perçant. Et cette chevelure -aujourd'hui plus ou moins coiffé pour l'occasion- couleur coucher de soleil. Tu le connais par cœur. Et quand sa voix aux manières françaises commencent à résonner dans la pièce, ton cœur rate un battement. Leopold D'Anselme. Leo. Le fameux Leo. En face de toi. En train de sourire et de parler de son métier avec une passion non-dissimulée. Leo. Tu restes bouche-bée. À la détailler de la tête aux pieds. Tu as l'impression que ça fait une éternité que tu ne l'as pas vu. Pourtant ça ne fait pas si longtemps. Mais tu as effacé vos derniers moments ensemble de ta tête. Une séparation bien trop tragique, dans la douleur. Douleur différente de chacun de vos points de vue. Tu as vu sa révélation comme une trahison. Il a vu ta réaction comme un rejet. Et au fond, tu t'en veux évidemment. C'est ton meilleur ami. Mais tu n'arrives plus à le voir de la même façon. Tous les souvenirs que tu partages avec lui sont corrompu par sa confession. Et ça te brise le cœur de voir votre amitié voler en éclats pour ça.
Il ne t'a pas vu, et tant mieux. Tu te ferais discret tout le long de son exposé. En espérant qu'il ne remarque pas ta chevelure noir de jais se balader entre les étudiants. Tu essayes de te rapetir du mieux que tu peux, malgré ta carrure un peu trop imposante. Mais à force de t'enfoncer dans ta table, ta boîte de pilules s'échappe de ta poche. Elle s'écrase dans un fracas monstrueux qui coupe l'assistance nette. Les pilules roulent par terre, certaines jusqu'aux pieds de Leo. Putain putain putain, il fallait que ça arrive maintenant, te maudis-tu intérieurement. Tu ramasses avec maladresse la boîte et certaines de tes pilules, te confondant d'excuses, sans lever les yeux vers Leo. "Excusez-moi, je... Pardon." Tu es rarement aussi candide et gêné, et cela fait pouffer de rires certains de tes camarades, alors que toi, tu voudrais mourir sur place, là tout de suite.
Aujourd'hui, les professionnels viennent présenter leurs métiers à Hungcalf. Tu as rapidement esquivé tous les artisants et commerçants barbants qui promouvoient leur manière simple de contribuer à la vie de Myrddin Wyllt Disctrict. Mais tu n'as que faire de leurs broutilles, et de leur blabla à deux balles de sorciers heureux avec le moins possible. Ce n'est pas du tout le style de vie auquel tu aspires. Tu auras le faste et le superflu pour vivre heureux. Ta femme et ta progéniture en couverture papier glacé d'un magazine moldu, sourires figés. Digne succession Desjardins. Tu dis que tu ne seras pas ton père, mais tu prends la même voie. Et tu ne t'en rends même pas compte.
Tu arrives devant la salle. Habillé d'un costume trois pièces noir, cravate assortie. Tu espères qu'un des employés du Ministère te garde en tête pour un stage, ou même pour un poste en sortant de l'Université. Depuis tout petit, Papa t'as enseigné l'art du piston et de la rhétorique très jeune, et tu comptes bien te servir de ce que tu as acquis au final des années. Avant de passer la porte, tu attrapes deux pilules que tu avales tout rond. Cela ne fait même pas une semaine que tu es sorti de l'hôpital. Cette petite altercation avec Scylla aura failli te coûter la vie d'après les médecins, même si tu n'y crois pas tellement. C'était juste un écart. En tout cas, ils ne t'ont heureusement pas contre-indiqué la prise de tes antidépresseurs, et heureusement. Sans eux, tu coules. Tu es restreint à cinq prises par jour, à ne pas dépasser, sous aucun prétexte. Et tu sens un peu la dépendance que tu as entretenue depuis des années te mettre à l'épreuve. Mais tu essayes tant bien que mal de ne pas craquer.
Une fois les deux pilules avalées, tu passes la porte de la salle déjà plutôt bien remplie. Tu reconnais quelques visages, la plupart de ta promo. Tu esquisses un sourire en voyant que cette branche du Ministère est plutôt populaire. L'exposé n'a pas encore débuté, tant mieux. Tu t'installes dans le fond de la salle, sans jeter un œil au tableau. Évidemment, tu es le seul qui ne papote pas avec les autres élèves de la pièce. Tu n'es pas ce qu'on appelle "populaire" au sein de l'Université. Certes, la plupart des étudiants connaissent le nom Desjardins et l'associent très bien à ton visage, mais ils ne sont pas particulièrement friands de ta compagnie. Tu es donc au fond, seul, habillé comme un prince, attendant patiemment que l'exposé commence, une pointe de solitude dans le crâne.
La porte se ferme. Début des hostilités. Les étudiants se taisent enfin. Le brouhaha joyeux qui te donnait la nausée prend fin. Pour laisser place à un autre genre de désagrément. Tu n'avais pas vu cette silhouette en rentrant dans la salle. Et tu n'y avais pas fait attention en t'installant dans la salle. Mais que t'a-t-il pris ? Tu la connais pourtant par cœur cette démarche. Cette silhouette élancée, fine. Ce regard vert d'eau perçant. Et cette chevelure -aujourd'hui plus ou moins coiffé pour l'occasion- couleur coucher de soleil. Tu le connais par cœur. Et quand sa voix aux manières françaises commencent à résonner dans la pièce, ton cœur rate un battement. Leopold D'Anselme. Leo. Le fameux Leo. En face de toi. En train de sourire et de parler de son métier avec une passion non-dissimulée. Leo. Tu restes bouche-bée. À la détailler de la tête aux pieds. Tu as l'impression que ça fait une éternité que tu ne l'as pas vu. Pourtant ça ne fait pas si longtemps. Mais tu as effacé vos derniers moments ensemble de ta tête. Une séparation bien trop tragique, dans la douleur. Douleur différente de chacun de vos points de vue. Tu as vu sa révélation comme une trahison. Il a vu ta réaction comme un rejet. Et au fond, tu t'en veux évidemment. C'est ton meilleur ami. Mais tu n'arrives plus à le voir de la même façon. Tous les souvenirs que tu partages avec lui sont corrompu par sa confession. Et ça te brise le cœur de voir votre amitié voler en éclats pour ça.
Il ne t'a pas vu, et tant mieux. Tu te ferais discret tout le long de son exposé. En espérant qu'il ne remarque pas ta chevelure noir de jais se balader entre les étudiants. Tu essayes de te rapetir du mieux que tu peux, malgré ta carrure un peu trop imposante. Mais à force de t'enfoncer dans ta table, ta boîte de pilules s'échappe de ta poche. Elle s'écrase dans un fracas monstrueux qui coupe l'assistance nette. Les pilules roulent par terre, certaines jusqu'aux pieds de Leo. Putain putain putain, il fallait que ça arrive maintenant, te maudis-tu intérieurement. Tu ramasses avec maladresse la boîte et certaines de tes pilules, te confondant d'excuses, sans lever les yeux vers Leo. "Excusez-moi, je... Pardon." Tu es rarement aussi candide et gêné, et cela fait pouffer de rires certains de tes camarades, alors que toi, tu voudrais mourir sur place, là tout de suite.
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