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Deux reines pour une galette [Murphy & Rose]
Mer 9 Jan 2019 - 14:40
Deux reines pour une galette
Murphy & Rose
« Je préfère être reine une heure que duchesse toute ma vie »
Les bras aussi chargés que son ventre, Rose Coldridge avançait d’un pas décidé dans les couloir de l’hôpital, aussi sure d’elle qu’en terrain conquis. Elle avait salué l’infirmière d’accueil avec un sourire resplendissant, auquel la soignante avait répondu d’une mimique tout aussi charmante : l’étudiante commençait à avoir sa petite réputation – bonne, évidemment ! – tant en tant que future médecin qu’en tant que patiente. Jamais on ne l’avais reprise à crier sur qui que ce soit, elle attendait poliment son tour dans la salle d’attente, ne réclamait aucun passe droit, et il n’était pas rare de la voir venir en salle de repos avec des boites remplies de biscuits maison, invitant chacun à venir piocher à l’intérieur dès que l’envie s’en faisait ressentir. Elle déployait des trésor de soins et d’attention vis à vis de chacun, et ne doutait pas une seule seconde que cela finirait par porter ses fruits. Cela finissait TOUJOURS par porter ses fruits. Zigzagant entre les chariots des infirmières et les patients qui déambulaient dans les couloirs d’un air plus ou moins conscient, elle monta les escaliers quatre à quatre, en dépit de tout bon sens au regard de son état, pour accéder à une série de chambres un peu plus en retrait, où l’on accueillaient les cas les plus délicats, ainsi que les patients de marque. A ses yeux, Murphy Fraser, parce que c’et bien pour elle seule qu’elle affrontait les escaliers malgré la surcharge pondérale pesant sur ses abdominaux, méritait à double titre d’être alitée dans ce service. Elle n’avait pas eu tous les détails, mais elle avait appris que son amie et collègue était restée plusieurs jours dans le coma, fait particulièrement rare dans le monde des sorciers. Elle ne s’était réveillée que depuis quelques jours, et Rose avait du attendre patiemment que le médicomage référent lui donne son feu vert pour pouvoir lui rendre visite. Elle avait bien entendu rôdé pendant une moment, durant les vacances, dans les couloirs dans l’espoir de pouvoir se faufiler dans sa chambre alors qu’elle était encore inconsciente. Seulement voilà, la jolie rousse n’était pour ainsi dire jamais seule, et elle ne se sentait pas vraiment la patience de devoir négocier un instant privilégié avec les membres de sa famille – A moins que ce ne soient des amis ? Pour ce qu’elle en savait… - qui devaient être au moins aussi anxieux qu’elle. Elle avait repéré, de loin, des membres du personnels de l’université et des étudiants qui passaient voir son amie. Une information qu’elle avait gardé dans un coin de sa tête, juste au cas où.
Son paquet encombrant son bras droit, elle toqua de l’index gauche à la porte, attendant que Murphy lui dise d’entrer pour pousser la porte avec entrain.
- Bonjour ! C’est l’hippopotame qui vient partager ses kilos !
Elle parlait toujours de sa grossesse avec bonne humeur, exagérant toujours plus sa condition de femme enceinte. En réalité, elle n’avait pas pris encore tant de rondeur que cela, entamant tout juste son cinquième mois de couvade. Entre le stress de l’université et ses multiples activités extrascolaires, elle n’avait pas vraiment eu le temps de se poser ni même de grossir dernièrement, le peu de stock qu’elle faisait se dirigeant directement vers son ventre. Elle savait d’ailleurs que Murphy la tancerait gentiment sur le sujet, et lui dirait aussi de manger un peu plus, mais c’était comme ça. En bonne pile électrique, elle se dépensait sans compter, et tant que les échographies ne montraient rien d’anormal, elle continuerait à faire comme bon lui semble. Elle se débarrassa de son manteau en se tortillant, déposant son paquet sur la table de nuit de Murphy délicatement, non sans d’abord lui déposer un baiser sur le haut de la pommette. Elles n’étaient pas en service, ni l’une, ni l’autre, aussi elle considérait qu’elle pouvait se permettre ce genre de libéralité.
- Connaissant tout comme toi le caractère hautement nutritif mais parfois peu gustatif de la nourriture de l’hôpital, n’est ce pas, je me suis dite que te ramener quelque chose de bien, bien pauvre nutritionnellement parlant mais de plein, plein de beurre et de frangipane te ferait le plus grand bien !
Joignant le geste à la parole, elle ouvrit le paquet pour découvrir à leur vue une petite galette ronde et dorée, dont les effluves étaient si fortes qu’on pouvait se les imaginer dégouliner de la patisserie à l’œil nu.
- Il faut du gras pour redonner un peu d’énergie à ce cerveau brillant ! … comment vas tu ? Tu ne t’ennuies pas trop ? Souffla t’elle plus doucement.
Son paquet encombrant son bras droit, elle toqua de l’index gauche à la porte, attendant que Murphy lui dise d’entrer pour pousser la porte avec entrain.
- Bonjour ! C’est l’hippopotame qui vient partager ses kilos !
Elle parlait toujours de sa grossesse avec bonne humeur, exagérant toujours plus sa condition de femme enceinte. En réalité, elle n’avait pas pris encore tant de rondeur que cela, entamant tout juste son cinquième mois de couvade. Entre le stress de l’université et ses multiples activités extrascolaires, elle n’avait pas vraiment eu le temps de se poser ni même de grossir dernièrement, le peu de stock qu’elle faisait se dirigeant directement vers son ventre. Elle savait d’ailleurs que Murphy la tancerait gentiment sur le sujet, et lui dirait aussi de manger un peu plus, mais c’était comme ça. En bonne pile électrique, elle se dépensait sans compter, et tant que les échographies ne montraient rien d’anormal, elle continuerait à faire comme bon lui semble. Elle se débarrassa de son manteau en se tortillant, déposant son paquet sur la table de nuit de Murphy délicatement, non sans d’abord lui déposer un baiser sur le haut de la pommette. Elles n’étaient pas en service, ni l’une, ni l’autre, aussi elle considérait qu’elle pouvait se permettre ce genre de libéralité.
- Connaissant tout comme toi le caractère hautement nutritif mais parfois peu gustatif de la nourriture de l’hôpital, n’est ce pas, je me suis dite que te ramener quelque chose de bien, bien pauvre nutritionnellement parlant mais de plein, plein de beurre et de frangipane te ferait le plus grand bien !
Joignant le geste à la parole, elle ouvrit le paquet pour découvrir à leur vue une petite galette ronde et dorée, dont les effluves étaient si fortes qu’on pouvait se les imaginer dégouliner de la patisserie à l’œil nu.
- Il faut du gras pour redonner un peu d’énergie à ce cerveau brillant ! … comment vas tu ? Tu ne t’ennuies pas trop ? Souffla t’elle plus doucement.
(c) DΛNDELION
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Re: Deux reines pour une galette [Murphy & Rose]
Mar 15 Jan 2019 - 19:36
Je m’ennuie. C’est dingue ce que je m’ennuie. Cela fait plusieurs jours que je suis réveillée, et passé le choc de l’accident, des retrouvailles avec Oz, je m’ennuie. La douleur n’est plus qu’un bruit de fond, gênante mais pas contraignante. Habituée à passer mes journées debout, à discuter avec les patients, à m’occuper des enfants, à opérer, je m’ennuie. Ici, dans cette chambre, dans ce lit, je tourne en rond - même si Isalynn ferait certainement une syncope si elle apprenait que j’essaie déjà de marcher. Les cicatrices se sont atténuées, l’essence de dictame aidant pour beaucoup. On ne voit presque plus ma marque sur la tempe, même si je sais très bien qu’elle restera à vie. Je n’ai plus besoin de pansements, juste de repos, maintenant. Mon collègue m’a dit que je devais attendre de pouvoir remarcher toute seule avant de pouvoir rentrer chez moi. Malgré tout, je ne reprendrai pas le travail tout de suite. Toujours est-il que je m’ennuie, malgré le livre posé sur mes genoux. J’adore lire, d’habitude, mais j’ai énormément de mal à me concentrer. J’ai essayé d’aller voir Evie, tout à l’heure, mais on m’en a empêché. Mes collègues ont toutefois été assez gentils pour me renseigner sur son état. Il ne semble pas s’améliorer, malgré le fait qu’elle se soit réveillée avant moi. Alors je suis retournée ruminer dans ma chambre, trop froide, trop blanche, trop propre. On toque à la porte. Lueur d’espoir dans mon coeur. Je me surprends à espérer qu’Oz soit revenu me voir. Mais même si ce n’est pas lui, qu’importe. Une distraction, n’importe laquelle, est la bienvenue. “Entrez !” Une petite tête blonde apparaît dans l’embrasure de la porte. “Bonjour ! C’est l’hippopotame qui vient partager ses kilos !” Grand sourire qui illumine mon visage. “Rose ! Ca me fait plaisir de te voir. Et attends le huitième mois avant de te qualifier d’hippopotame.” Regard tendre, amusé, alors qu’elle dépose un paquet sur ma table de nuit après m’avoir embrassé la joue. Je lance un regard intrigué vers la boite sur la table, me demandant bien ce qu’il y a à l’intérieur. Comme si mon amie lisait dans mes pensées, elle reprend de son ton enjoué. “Connaissant tout comme toi le caractère hautement nutritif mais parfois peu gustatif de la nourriture de l’hôpital, n’est ce pas, je me suis dite que te ramener quelque chose de bien, bien pauvre nutritionnellement parlant mais de plein, plein de beurre et de frangipane te ferait le plus grand bien !” Le paquet s’ouvre et mes yeux s’arrondissent d’émerveillement devant la galette dégoulinant de beurre. “Il faut du gras pour redonner un peu d’énergie à ce cerveau brillant !” L’odeur parvient jusqu'à mes narines et il n’en faut pas plus pour que mon estomac gargouille. “J’ai trop faim… T’es la meilleure !”
Invitant mon amie à s’asseoir face à moi sur le lit, je plie mes jambes en tailleur. “Comment vas tu ? Tu ne t’ennuies pas trop ?” Soupir qui gonfle ma poitrine et air triste sur mon visage. “Ca va. Je m’ennuie beaucoup. Heureusement que tu es venue me tenir compagnie, j’allais péter un câble, sinon.” Regard vers le livre que j’essaie tant bien que mal de lire. “Je n’arrive même plus à me concentrer pour lire.” D’un geste de la main, je déplace l’ouvrage sur la table, presque désinvolte. “Tu as raison, j’ai peut-être besoin de gras.” Sourire amusé. Yeux qui brillent. Je suis vraiment contente d’avoir de la compagnie. Surtout Rose, ce petit rayon de soleil, qui me fait oublier tous les tracas de mon quotidien récent. Peut-être qu’Alex viendra me rendre visite, ce soir. Lui aussi arrive à me faire rire, malgré mes pensées obscures. Je repose les yeux sur ma patiente. “Comment va-tu ? Et le bébé ?” Regard soucieux, presque professionnel. Ca me manque, de m’occuper de mes patientes enceintes. Et les enfants, encore plus. Si Rose peut me faire oublier que je devrai attendre encore un mois minimum avant de reprendre le travail, je lui en suis reconnaissante.
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Re: Deux reines pour une galette [Murphy & Rose]
Jeu 17 Jan 2019 - 21:05
Deux reines pour une galette
Murphy & Rose
« Je préfère être reine une heure que duchesse toute ma vie »
Rose avait eu un petit coup de cœur pour Murphy au premier jour de son stage à l’hopital, qui s’était largement confirmé depuis. Son aînée n’avait que trois ans de plus qu’elle, et elles avaient tout de suite reconnu en l’autre certaines qualités qui, à défaut d’être similaires, se complétaient à merveille. De plus, Murphy était une excellente professionnelle, une pédagogue hors pair, ce qui n’était pas pour déplaire à une Rose qui avait besoin d’admirer un peu son entourage pour s’y lier vraiment. Murphy avait tout ça, aussi elle avait la chance – peut on parler de chance ? Peut être bien- de ne connaitre Rose que sous son meilleur jour, sans que cette dernière n’ait vraiment à se forcer : une Rose pétillante, solaire et enthousiaste, pleine d’attentions et d’esprit, sans la moindre ombre au tableau. Qu’elle profite donc, la jolie rousse, si elle savait comme son amie pouvait être laide à l’intérieur, quand elle le décidait…
- Oh mais je n’attendrai pas un jour de plus pour le dire, j’ai l’impression déjà d’être un bibendum, le bonhomme michelin des moldus, c’est l’angoisse !
Elle gloussa, avant de considérer le siège à coté du lit d’un œil critique, avant de lancer une œillade complice à la convalescente :
- Vu mon « état », on est d’accord que je ne peux décemment m’asseoir sur une chaise aussi ridiculement inconfortable, Docteur ?
D’un mouvement théâtral, elle brandit sa baguette d’en dehors de son sac à main, et d’un sortilège de métamorphose, elle transforma l’austère mobilier hospitalier en un fauteuil Chesterfield à l’aspect un peu vieillot à fanfreluches roses poudrés, mais aux accoudoirs rembourrés à l’excès et à l’assise moelleux. Elle lissa un pli invisible sur sa robe avant de s’installer gracieusement, malgré son ventre proéminent, rejetant ses cheveux en arrière avec un air satisfait :
- La meilleure, comme tu y vas… Bon, ok, je suis facile dans le top 5. Je te sers une part ?
Elle avait tout prévu, des couteaux, des fourchettes, toute la dinette nécessaire pour un gouter gourmand. Elle servit une portion généreuse à Murphy, un tout petit peu moins pour elle, secouant la tête d’un air désolé.
- Je veux bien te croire, je crois qu’une telle inertie me rendrait complètement folle. Les soignants ont de la chance que tu ne sois pas devenue odieuse et aigrie, à être sur ton lieu de travail sans pouvoir l’exercer… Enfin, pas d’inquiétude, je suis là pour que tu évite de perdre la main.
Elle se tapota le ventre, avant de prendre une bouchée de galette : la croute était croustillante, la frangipane moelleuse à souhait, l’amande suffisamment subtile pour ne pas être écoeurante… Elle ne s’y était pas trompée, Rose était allée chercher sa galette chez un boulanger moldu de l’autre coté de la ville, mais cela valait largement le déplacement. Elle savoura une seconde bouchée, guettant la réaction de Murphy, avant de répondre à sa question, tout en souriant :
- Moi ça va super bien, j’ai enfin passé le cap du trimestre de de nausée, c’est un soulagement … Mais seigneur, je suis affamée … J’essaye de faire attention, mais j’ai l’impression de découvrir de nouvelles saveurs, de nouveaux gouts… C’est assez surprenant. Et surtout … Ah, regarde !
Elle était persuadée que cela arriverait maintenant qu’elle avait pris quelques bouchées, mais elle voulait le montrer à Murphy, elle savait que cela lui ferait sourire : elle saisit la main de son amie et la glissa sous sa chemise, au dessus de son nombril :
- … Il bouge ! ça fait 3 jours que le sent, surtout quand je mange !
- Oh mais je n’attendrai pas un jour de plus pour le dire, j’ai l’impression déjà d’être un bibendum, le bonhomme michelin des moldus, c’est l’angoisse !
Elle gloussa, avant de considérer le siège à coté du lit d’un œil critique, avant de lancer une œillade complice à la convalescente :
- Vu mon « état », on est d’accord que je ne peux décemment m’asseoir sur une chaise aussi ridiculement inconfortable, Docteur ?
D’un mouvement théâtral, elle brandit sa baguette d’en dehors de son sac à main, et d’un sortilège de métamorphose, elle transforma l’austère mobilier hospitalier en un fauteuil Chesterfield à l’aspect un peu vieillot à fanfreluches roses poudrés, mais aux accoudoirs rembourrés à l’excès et à l’assise moelleux. Elle lissa un pli invisible sur sa robe avant de s’installer gracieusement, malgré son ventre proéminent, rejetant ses cheveux en arrière avec un air satisfait :
- La meilleure, comme tu y vas… Bon, ok, je suis facile dans le top 5. Je te sers une part ?
Elle avait tout prévu, des couteaux, des fourchettes, toute la dinette nécessaire pour un gouter gourmand. Elle servit une portion généreuse à Murphy, un tout petit peu moins pour elle, secouant la tête d’un air désolé.
- Je veux bien te croire, je crois qu’une telle inertie me rendrait complètement folle. Les soignants ont de la chance que tu ne sois pas devenue odieuse et aigrie, à être sur ton lieu de travail sans pouvoir l’exercer… Enfin, pas d’inquiétude, je suis là pour que tu évite de perdre la main.
Elle se tapota le ventre, avant de prendre une bouchée de galette : la croute était croustillante, la frangipane moelleuse à souhait, l’amande suffisamment subtile pour ne pas être écoeurante… Elle ne s’y était pas trompée, Rose était allée chercher sa galette chez un boulanger moldu de l’autre coté de la ville, mais cela valait largement le déplacement. Elle savoura une seconde bouchée, guettant la réaction de Murphy, avant de répondre à sa question, tout en souriant :
- Moi ça va super bien, j’ai enfin passé le cap du trimestre de de nausée, c’est un soulagement … Mais seigneur, je suis affamée … J’essaye de faire attention, mais j’ai l’impression de découvrir de nouvelles saveurs, de nouveaux gouts… C’est assez surprenant. Et surtout … Ah, regarde !
Elle était persuadée que cela arriverait maintenant qu’elle avait pris quelques bouchées, mais elle voulait le montrer à Murphy, elle savait que cela lui ferait sourire : elle saisit la main de son amie et la glissa sous sa chemise, au dessus de son nombril :
- … Il bouge ! ça fait 3 jours que le sent, surtout quand je mange !
(c) DΛNDELION
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Re: Deux reines pour une galette [Murphy & Rose]
Ven 18 Jan 2019 - 21:39
L’arrivée de Rose est une aubaine. Cette fille est tellement solaire qu’elle éclipse toute l’obscurité qui peut s’être infiltré dans mon âme. Toutes ces pensées tristes, ces larmes au bord des yeux, ces souvenirs douloureux. Lorsqu’elle est là, il n’y a plus que la lumière, la joie de vivre et les sourires. Le fait qu’elle soit venue me voir me fait hautement plaisir, et ce plaisir est décuplé en découvrant la galette qu’elle a apportée avec elle. Alors que la Summerbee nous sert deux parts, je lui raconte à quel point je m’ennuie, seule dans cette chambre d’hôpital. “Je veux bien te croire, je crois qu’une telle inertie me rendrait complètement folle. Les soignants ont de la chance que tu ne sois pas devenue odieuse et aigrie, à être sur ton lieu de travail sans pouvoir l’exercer… Enfin, pas d’inquiétude, je suis là pour que tu évite de perdre la main.” Hochant la tête d’un air triste, je prends une première bouchée de galette. Quel bonheur de déguster ce petit plaisir coupable, certainement interdit par le médicomage qui me suit. La pâtisserie est encore chaude, fondant dans ma bouche, la pâte croustillant agréablement sous mes dents.
La galette appréciée par nous deux, je demande à Rose comment elle va, et je prends des nouvelles du bébé. La sorcière rayonne, une lueur de bonheur dans les yeux. Ca me fait très plaisir de la voir heureuse. En un sens, j’essaie de grapiller un peu de son bonheur pour réchauffer mon coeur meurtri et déboussolé. “Moi ça va super bien, j’ai enfin passé le cap du trimestre de de nausée, c’est un soulagement … Mais seigneur, je suis affamée … J’essaye de faire attention, mais j’ai l’impression de découvrir de nouvelles saveurs, de nouveaux gouts… C’est assez surprenant. Et surtout … Ah, regarde !” La blonde vient prendre ma main pour la poser sur son ventre, un énorme sourire aux lèvres. Mon regard, d’abord intrigué, s’arrondit de surprise alors que je sens un mouvement dans le ventre de la sorcière. “Il bouge ! ça fait 3 jours que le sent, surtout quand je mange !” Emerveillement sur mon visage et sur le sien, d’une vie qui prend forme sous nos yeux. “C’est merveilleux ! Oh, Marcus doit être tellement content !” Détachant ma paume de son ventre, je replonge dans ma galette. “Vous vous êtes décidés sur un prénom, d’ailleurs ?” Sourire malicieux, curiosité qui me pique à vif.
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Re: Deux reines pour une galette [Murphy & Rose]
Mar 5 Fév 2019 - 10:59
Deux reines pour une galette
Murphy & Rose
« Je préfère être reine une heure que duchesse toute ma vie »
Rose ne dégustait pas sa part de galette, elle la dévorait. Bien sur, elle essayait toujours de faire ça proprement, avec une certaine retenue, mais elle engloutissait, la grossesse la transformant en un puits sans fond. Elle s’en était presque inquiétée, d’aileurs, au début, mais les médecins l’avaient rapidement rassurés : si elle avait faim, il fallait qu’elle mange. Son corps était en train de fabriquer un petit être à lui tout seul, et pour cela il en fallait de l’énergie. Et puis elle était sportive et relativement fine, et il n’y avait pas vraiment de réserve dans laquelle le mini-elle pouvait venir puiser. Il lui fallait l’approvisionner au fur et à mesure. En gras et en sucre, notamment. Elle aurait presque pu manger toute la pâtisserie à elle seule, d’ailleurs, mais elle conservait quand même un minimum de self control. Elle sourit à son amie alors qu’elle remettait son pull contre sa peau, laissant le bébé s’agiter sans trop le déranger. Pour l’instant, il ne s’agissait que de petits spasmes, mais elle ne doutait pas que cela allait prendre de l’ampleur dans très peu de temps.
- Ah, ça oui, il est ravi ! Et collant, aussi, mais ça, je ne peux pas trop lui en vouloir … Mais ça le mets dans tous ses états, j’ai l’impression d’être à la fois en or et en sucre quand il me regarde ! Et, non, pour l’instant, pas de nom, on a même pas encore le sexe, alors …
Elle avait répondu spontanément, avec le sourire, mais sa gorge s’était sensiblement nouée à mesure qu’elle répondait. Ce n’était pas l’écoeurement du à la gourmandise beurrée, mais quelque chose d’un peu moins … reluisant. C’était peu de le dire.
- Murphy … J’aurais peut être besoin de … Ahem, Vérifier un truc …. Mais Je … enfin il ne faut pas que ça se sache et je ne sais pas comment faire. Enfin, dans le cadre médical en tout cas. Et ça pourrait changer quelques paradigmes alors … enfin …
C’était peu de le dire, et en même temps, tellement. Les mots avaient tellement de mal à sortir de sa bouche. Test. De. Paternité. Parce qu’elle avait beau envie d’y croire très, très, très fort, avec toute sa conviction, les dates ne collaient pas. Elles ne coincidaient pas avec la présence de Marcus dans son lit. Ce bébé était soit prématuré, soit à la bourre, mais la date de conception était impossible. D’ailleurs, elle ne l’avait pas donné à Marcus, restant évasive sur le sujet. Cette date, c’était celle d’une bétise. D’une très, très, très grosse bêtise, de celles qui ont parfois CE genre de conséquence. Elle ne voulait pas y croire, mais il fallait qu’elle en ait le coeur net. Pour elle, pour le bébé, pour savoir ce qu’elle devait dire… Ou taire.
- Ah, ça oui, il est ravi ! Et collant, aussi, mais ça, je ne peux pas trop lui en vouloir … Mais ça le mets dans tous ses états, j’ai l’impression d’être à la fois en or et en sucre quand il me regarde ! Et, non, pour l’instant, pas de nom, on a même pas encore le sexe, alors …
Elle avait répondu spontanément, avec le sourire, mais sa gorge s’était sensiblement nouée à mesure qu’elle répondait. Ce n’était pas l’écoeurement du à la gourmandise beurrée, mais quelque chose d’un peu moins … reluisant. C’était peu de le dire.
- Murphy … J’aurais peut être besoin de … Ahem, Vérifier un truc …. Mais Je … enfin il ne faut pas que ça se sache et je ne sais pas comment faire. Enfin, dans le cadre médical en tout cas. Et ça pourrait changer quelques paradigmes alors … enfin …
C’était peu de le dire, et en même temps, tellement. Les mots avaient tellement de mal à sortir de sa bouche. Test. De. Paternité. Parce qu’elle avait beau envie d’y croire très, très, très fort, avec toute sa conviction, les dates ne collaient pas. Elles ne coincidaient pas avec la présence de Marcus dans son lit. Ce bébé était soit prématuré, soit à la bourre, mais la date de conception était impossible. D’ailleurs, elle ne l’avait pas donné à Marcus, restant évasive sur le sujet. Cette date, c’était celle d’une bétise. D’une très, très, très grosse bêtise, de celles qui ont parfois CE genre de conséquence. Elle ne voulait pas y croire, mais il fallait qu’elle en ait le coeur net. Pour elle, pour le bébé, pour savoir ce qu’elle devait dire… Ou taire.
(c) DΛNDELION
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Re: Deux reines pour une galette [Murphy & Rose]
Mer 6 Fév 2019 - 21:19
Continuant de déguster ma galette, je prends le temps de profiter de chaque sensation. Les yeux qui se ferment de plaisir, la pâte craquant sous mes dents, la frangipane fondant sur ma langue. La chaleur émanant de Rose résonne dans ma poitrine, et je bénis silencieusement ce moment, où je n’ai plus à penser à tout ce qui ne va pas dans ma vie. Elle ne tarde pas à me parler de Marcus, son fiancé. “Ah, ça oui, il est ravi ! Et collant, aussi, mais ça, je ne peux pas trop lui en vouloir … Mais ça le mets dans tous ses états, j’ai l’impression d’être à la fois en or et en sucre quand il me regarde ! Et, non, pour l’instant, pas de nom, on a même pas encore le sexe, alors …” Un sourire attendri étire mes lèvres alors que je pose les yeux sur le visage rayonnant de la Summerbee. Je ne peux m’empêcher de ressentir un certain pincement au coeur cependant, lorsque je me dis qu’à trente ans, je n’ai jamais vraiment eu ce genre de relation. Ou que j’aurais pu l’avoir, si le sort en avait décidé autrement. Amère, je décide de me focaliser sur la fin de la phrase. “Vous n’avez pas d’idée, pour l’un ou l’autre ?” J’aurais aimé ajouter que moi, j’ai plein d’idées. Ou que plutôt, en travaillant en pédiatrie et en voyant des nourrissons tous les jours, je découvre plein de prénoms magnifiques et inspirants. Mais je n’ai pas le coeur à parler des prénoms de mes éventuels enfants, même si Grandma Fraser me pousse plus ou moins discrètement, me rappelant que l’horloge tourne.
L’expression de Rose change, cependant, comme si elle avait avalé un truc de travers. Ou comme si parler du bébé ne lui plaisait pas… Mais comment cela pourrait-il lui déplaire ? On parle de son enfant, là. Et elle avait l’air tellement radieuse il y a quelques instants. Sourcils froncés, je ne dois cependant pas attendre longtemps avant qu’elle se remette à parler. “Murphy … J’aurais peut être besoin de … Ahem, Vérifier un truc …. Mais Je … enfin il ne faut pas que ça se sache et je ne sais pas comment faire. Enfin, dans le cadre médical en tout cas. Et ça pourrait changer quelques paradigmes alors … enfin …” Elle hésite, cherche ses mots. Cela ne lui ressemble pas du tout. Concentrée, j’essaie de comprendre ce qu’elle essaie de me dire. “Tu veux vérifier quoi ? Le sexe ? Une maladie ?” Replantant ma fourchette dans la galette, je m’arrête cependant en plein mouvement vers ma bouche. Non, ça ne peut pas être ça, si ? Autant demander. Après tout, je suis son médecin. “Tu ne sais pas si Marcus est le père ?” Pressentiment, rouge qui me monte un peu aux joues, réalisant la portée de ma question. On ne m’appelle pas Murphy les pieds dans le plat pour rien. Mais j’ai bien vu que le malaise de la sorcière est apparue lorsqu’on a commencé à parler de son fiancé, alors ça ne coûte rien de demander.
- InvitéInvité
Re: Deux reines pour une galette [Murphy & Rose]
Mer 20 Fév 2019 - 16:58
Deux reines pour une galette
Murphy & Rose
« Je préfère être reine une heure que duchesse toute ma vie »
Spontanément, Rose rentra la tête entre les épaules, à la manière d’une tortue, grimaçant en serrant les dents alors qu’elle avait l’impression que Murphy hurlait littéralement ce qui était à ses yeux une horreur, une hérésie. Comment pouvait elle dire aussi ouvertement ce qu’elle-même était incapable de verbaliser depuis des semaines ? Oubliée, la question des prénoms. Elle aurait pu lui dire qu’elle avait déjà fait des listes, trois pour chaque sexe : une liste « C’est hors de question, même pas en rêve ! » une liste « mouais, à voir » et une liste « ce sera ce prénom-là, et puis c’est tout ». Elle déglutit une bouchée de galette qui soudain semblait peser une tonne sur son estomac, le beurre empâtant sa langue pour la rendre lourde et collante. Elle attrapa la bouteille d’eau minérale dans son sac, détournant le regard de Murphy qi avait su la percer à jour avec une telle facilité que cela la mettait franchement mal à l’aise. Elle prit le temps de longues goulées avant de claquer la langue, répondant lentement, à voix basse, bien plus basse que celle de la jolie rousse.
- Je … Je ne sais pas si je veux connaître le sexe tout de suite et, hum, mes derniers bilans sont très prometteurs, je pense que le bébé est en pleine forme, mais …
Elle secoua la tête, soupira, agita sa blonde chevelure à nouveau, comme si les pensées venaient percuter les parois de son crâne à la recherche d’une sortie, sans pouvoir passer le seuil de sa bouche. Le dire à haute voix, c’était accepter que cette hypothèse était possible, probable même. Et si cela pouvait être le cas, alors les conséquences aussi étaient probables. Les conséquences d’un adultère dont résultait une grossesse. C’était bien bien plus que ce qu’était capable d’assumer une personne comme Rose, si impeccable au dehors, si endommagée au dedans. Elle passa sa langue sur ses lèvres, choisissant ses mots avec tant de soin que son phrasé en fut considérablement ralenti.
- Il se peut que … Qu’il se soit passé des choses, en aout, dont je ne sois pas particulièrement fière … Mes souvenirs sont assez floues, mais je ne peux pas rester dans l’expectatif, pour moi même tout comme pour … Les différentes parties concernées…
Dont celui qui pensait être bientôt père et qui ne l’était peut être pas. Comme celui qui ne pensait rien et se révèlerait être père. Cette situation lui semblait totalement délirante. Ce genre de choses, cela arrivait aux Autres. Aux Autres filles, les filles qui couchent, les filles qui trompent, celle dont elle déplore d’ordinaire le manque de moral. Pas aux présidentes d’associations étudiantes, aux futures médecins pédiatres, pas aux fidèles fiancées. Ça arrivait aux Autres, pas aux filles comme Elle. Pas aux filles Biens.
- Murphy, je ne sais pas quoi faire...
- Je … Je ne sais pas si je veux connaître le sexe tout de suite et, hum, mes derniers bilans sont très prometteurs, je pense que le bébé est en pleine forme, mais …
Elle secoua la tête, soupira, agita sa blonde chevelure à nouveau, comme si les pensées venaient percuter les parois de son crâne à la recherche d’une sortie, sans pouvoir passer le seuil de sa bouche. Le dire à haute voix, c’était accepter que cette hypothèse était possible, probable même. Et si cela pouvait être le cas, alors les conséquences aussi étaient probables. Les conséquences d’un adultère dont résultait une grossesse. C’était bien bien plus que ce qu’était capable d’assumer une personne comme Rose, si impeccable au dehors, si endommagée au dedans. Elle passa sa langue sur ses lèvres, choisissant ses mots avec tant de soin que son phrasé en fut considérablement ralenti.
- Il se peut que … Qu’il se soit passé des choses, en aout, dont je ne sois pas particulièrement fière … Mes souvenirs sont assez floues, mais je ne peux pas rester dans l’expectatif, pour moi même tout comme pour … Les différentes parties concernées…
Dont celui qui pensait être bientôt père et qui ne l’était peut être pas. Comme celui qui ne pensait rien et se révèlerait être père. Cette situation lui semblait totalement délirante. Ce genre de choses, cela arrivait aux Autres. Aux Autres filles, les filles qui couchent, les filles qui trompent, celle dont elle déplore d’ordinaire le manque de moral. Pas aux présidentes d’associations étudiantes, aux futures médecins pédiatres, pas aux fidèles fiancées. Ça arrivait aux Autres, pas aux filles comme Elle. Pas aux filles Biens.
- Murphy, je ne sais pas quoi faire...
(c) DΛNDELION
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Re: Deux reines pour une galette [Murphy & Rose]
Dim 24 Fév 2019 - 16:04
La réaction de Rose m'indique que j'ai tapé dans le mille. Tentant de garder mon sérieux malgré l'ahurissement que provoque la révélation de la blonde, je l'écoute attentivement, reprenant une bouchée de galette. “Je … Je ne sais pas si je veux connaître le sexe tout de suite et, hum, mes derniers bilans sont très prometteurs, je pense que le bébé est en pleine forme, mais …” D'un air qui se veut encourageant, j'attends que la Summerbee trouve les mots pour s'expliquer. “Il se peut que … Qu’il se soit passé des choses, en aout, dont je ne sois pas particulièrement fière … Mes souvenirs sont assez floues, mais je ne peux pas rester dans l’expectatif, pour moi même tout comme pour … Les différentes parties concernées…” Encaissant la nouvelle, j'avale ma bouchée de galette. “Je vois…” L'air désemparé de la blonde me tire un pincement au coeur. Je peux comprendre la panique qui s'infiltre dans son esprit, surtout si ça dure depuis Août... “Murphy, je ne sais pas quoi faire...” Un peu honteuse de la joie qui danse en moi d'avoir une distraction tendue sur un plateau d'argent, je prends un air sérieux et professionnel. “Eh bien, le plus simple est de faire un test de paternité.” Air catégorique, qui peut être mal pris par certaines personnes. Inclinant légèrement la tête sur le côté, ma voix se radoucit. “Si tu le souhaites.” Mes yeux se plissent, rouages du cerveau qui se mettent en marche. “Par contre, si tu ne veux pas que ça se sache, tu ne pourras pas passer par l'hôpital.” En pleine réflexion, j'énonce mes pensées au moment où elles me viennent. “Je peux t'aider, si tu veux. Au moins pour récupérer l'échantillon ADN du bébé.” La perspective que Rose n'ait pas besoin de moi et que je perde si rapidement la jolie distraction qui est devant moi. “Pour le reste, j'imagine que tu peux te débrouiller seule pour récupérer les ADN des pères potentiels, et pour concocter la potion révélatrice.”
Mais c'est plus fort que moi, j'ai besoin de participer à cette quête du père potentiel. Je ne pourrai pas oublier la révélation de Rose, et je n'arrêterai pas de m'interroger sur le fin mot de l'histoire. “Par contre, dès lors qu'on a l'ADN du bébé, on a le sexe directement. Si tu veux avoir la surprise, je peux m'occuper de faire le test à ta place.” Argument parfaitement scientifique que l'étudiante peut être bien comprendre. Mais c'est plus fort que moi, il faut que je propose mon aide. Car je n'ai rien d'autre à faire. Car je m'ennuie. Car j'ai besoin de me distraire de toutes les pensées qui s'entrechoquent dans mon esprit. Il n'y a ici aucune curiosité malsaine. Je n'ai pas du tout l'intention de fouiner dans la vie de ma collègue, qui est aussi ma patiente. “Je n'ai pas besoin de connaître l'identité des hommes auxquels appartiennent les échantillons.” J'espère que je peux réussir à la rassurer. “Je suis très discrète.” Petit sourire malicieux, mini autodérision. La Summerbee est bien placée pour connaître ma timidité maladive. La discrétion, c'est dans mes gènes.
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Re: Deux reines pour une galette [Murphy & Rose]
Ven 1 Mar 2019 - 14:48
Deux reines pour une galette
Murphy & Rose
« Je préfère être reine une heure que duchesse toute ma vie »
Les explications de Murphy sont professionnelles, douces et posées, mais elles ne font guère plus que déclencher de nouvelles interrogations chez la blonde, qui se met à mordiller l’ongle joliment manucuré de son pouce. Pour l’instant, elle a réussi à résister à l’un de ses vieux démons, l’onychophagie -il faut dire que des ongles rongés, ce n’est pas du meilleur effet-, mais le stress et l’anxiété risquent d’avoir bientôt raison de sa jolie manucure… Une potion, oui, évidemment qu’elle y avait pensé, après tout, elle comptait faire exactement le même travail que Murphy dans un peu moins d’un an… D’ailleurs, elle avait déjà préparé ce genre de mixture, en avait appris la préparation et l’interprétation, mais …. Tout lui semblait tellement plus compliqué maintenant qu’il s’agissait de sa propre grossesse, de ses propres erreurs… De conséquences qui allaient la toucher elle directement, et personne d’autre. Enfin, sauf Marcus et Cael, évidemment.
- J’ai déjà les échantillons des deux concernés.
Elle avait répondu mécaniquement, sans même réfléchir, comme la bonne élève qu’elle était. Elle cogitait sur le sujet depuis tellement longtemps que oui, bien sur, elle avait subtilisé de quoi faire le test. Pour Marcus, ce n’était pas bien dur, elle avait des vêtements à lui dans sa chambre, elle avait dormi dans un de ses sweats presque tout l’hiver, il ne lui était pas difficile de trouver un poil, un cheveu, n’importe quoi. Pour Caël ... Elle s’était débrouillée quoi. Ce n’était pas comme si elle avait l’impression de l’avoir constamment sur le dos en ce moment. Rose replia les jambes sous ses fesses, alors que sa main se reposait sur son ventre. Tiraillée, elle l’était, assurément. Son bébé, elle l’aimait déjà, elle l’attendait, peu importait son père biologique, mais… Qu’allait il se passer, si ce n’était pas celui qui était censé l’être ? Qu’allait il se passer pour elle ? Pour le petit ? Il y avait des enjeux, bien trop d’enjeux, et d’un seul coup, tout cela lui paraissait incroyablement trop lourd pour ses frêles épaules.
- Je… J’en sais rien … Il faudrait mais… Mais … Mais j’ai peur…
C’était peu de le dire. Fini, l’extase de la galette, la petite reine des abeilles était en larmes au chevet de son amie. Elle avait beau essayé de se retenir, son menton se plissait et ses yeux s’embuaient à mesure qu’elle cherchait le courage d’accepter la proposition de Murphy. Et puis, elle n’était pas venue pour ça au depart, elle était là pour la rousse, la faire rire et sourire, et voilà maintenant qu’elle pleurait comme une vache ! Pire, une vache dans un corps de baleine. Elle renifla à nouveau, tâchant de garder un air digne malgré tout, évacuant les larmes en agitant ses mains en éventail devant ses yeux. Rose se disait toujours courageuse et intègre, ce n’était pas après une telle révélation qu’elle allait pouvoir se défiler.
- Ca va aller, ça va aller… faut que je le fasse hein. Faut que je le fasse …
- J’ai déjà les échantillons des deux concernés.
Elle avait répondu mécaniquement, sans même réfléchir, comme la bonne élève qu’elle était. Elle cogitait sur le sujet depuis tellement longtemps que oui, bien sur, elle avait subtilisé de quoi faire le test. Pour Marcus, ce n’était pas bien dur, elle avait des vêtements à lui dans sa chambre, elle avait dormi dans un de ses sweats presque tout l’hiver, il ne lui était pas difficile de trouver un poil, un cheveu, n’importe quoi. Pour Caël ... Elle s’était débrouillée quoi. Ce n’était pas comme si elle avait l’impression de l’avoir constamment sur le dos en ce moment. Rose replia les jambes sous ses fesses, alors que sa main se reposait sur son ventre. Tiraillée, elle l’était, assurément. Son bébé, elle l’aimait déjà, elle l’attendait, peu importait son père biologique, mais… Qu’allait il se passer, si ce n’était pas celui qui était censé l’être ? Qu’allait il se passer pour elle ? Pour le petit ? Il y avait des enjeux, bien trop d’enjeux, et d’un seul coup, tout cela lui paraissait incroyablement trop lourd pour ses frêles épaules.
- Je… J’en sais rien … Il faudrait mais… Mais … Mais j’ai peur…
C’était peu de le dire. Fini, l’extase de la galette, la petite reine des abeilles était en larmes au chevet de son amie. Elle avait beau essayé de se retenir, son menton se plissait et ses yeux s’embuaient à mesure qu’elle cherchait le courage d’accepter la proposition de Murphy. Et puis, elle n’était pas venue pour ça au depart, elle était là pour la rousse, la faire rire et sourire, et voilà maintenant qu’elle pleurait comme une vache ! Pire, une vache dans un corps de baleine. Elle renifla à nouveau, tâchant de garder un air digne malgré tout, évacuant les larmes en agitant ses mains en éventail devant ses yeux. Rose se disait toujours courageuse et intègre, ce n’était pas après une telle révélation qu’elle allait pouvoir se défiler.
- Ca va aller, ça va aller… faut que je le fasse hein. Faut que je le fasse …
(c) DΛNDELION
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Re: Deux reines pour une galette [Murphy & Rose]
Dim 3 Mar 2019 - 14:47
Face à la détresse de la blonde, j’ai pris mon air professionnel. Malgré les cernes, malgré le teint cireux, malgré le bandage sur la tempe, qui ne font pas illusion. Je ne suis pas sensée travailler. Mais ça me manque déjà tellement, que j’ai sauté sur l’occasion. “J’ai déjà les échantillons des deux concernés.” Rose répond machinalement, je vois bien qu’elle n’est pas dans son état normal, qu’elle est totalement perturbée par la situation. Et qui ne le serait pas ? Ne pas être sûre de l’identité du père, c’est une chose, mais quand on est en couple, pire, fiancée, c’est encore plus stressant, comme situation. Très professionnelle, je continue, mais toujours d’un ton doux. “Par contre, dès lors qu'on a l'ADN du bébé, on a le sexe directement. Si tu veux avoir la surprise, je peux m'occuper de faire le test à ta place. Je n'ai pas besoin de connaître l'identité des hommes auxquels appartiennent les échantillons. Je suis très discrète.“ Petit sourire encourageant, alors que je cherche son regard. Je tente de lui faire comprendre, sans utiliser mes mots, que je suis là pour elle. Que je ne juge pas. Je ne suis pas ici pour juger. Je suis de son côté, et du côté du bébé. Si elle a besoin de moi pour faire un test de paternité, elle peut compter sur moi.
Ses yeux commencent à s’embuer et je vois bien qu’elle se bat pour empêcher les larmes de couler. “Je… J’en sais rien … Il faudrait mais… Mais … Mais j’ai peur…” Hochement de tête compatissant. “C’est parfaitement normal. Mais c’est ton bébé, peu importe le père. Il va bien, il est en bonne santé. C’est tout ce qui compte.” Voix douce, alors que je viens poser une main sur la sienne, sur son ventre. Je m’éloigne malgré tout rapidement, quand elle tente d’évacuer les larmes en éventant son visage. “Ca va aller, ça va aller… faut que je le fasse hein. Faut que je le fasse … ” Posant ma part de galette à moitié mangée sur la table de nuit, je prends un air très sérieux. “Tu sais, tu n’es pas obligée, si tu ne veux pas.”
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Re: Deux reines pour une galette [Murphy & Rose]
Mer 6 Mar 2019 - 14:49
Deux reines pour une galette
Murphy & Rose
« Je préfère être reine une heure que duchesse toute ma vie »
Murphy avait prit son air de grand cheffe de service, malgré son teint encore bien pâle, ses pansements çà et là et les miettes à la commissure de ses lèvres et, malgré tout, cela rassurait un peu Rose. Elle avait beau faire la fière, du haut de son doctorat, de ses certitudes et de ses airs de grande dame, à cet instant précis, elle était purement et simplement terrifiée. Effrayée par les éventuelles conséquences, par un avenir de plus en plus incertain, uniquement par sa faute. Or, des fautes, elle n’en faisait presque jamais. C’étaient l’apanage des « autres », et pas d’elle. Et maintenant… Maintenant elle allait devoir faire face. Être courageuse. L’avait elle déjà été ? Opiniâtre, oui, clairement. Déterminée, toujours. Courageuse … Elle n’en était pas sure. Avait elle déjà eu besoin de l’être, d’ailleurs ?
- Je peux te dire qui c’est, de toute façon, si le test se révèle … Bref si mes craintes sont confirmées, je devrais prendre mes dispositions. Pour le sexe… Je veux bien que tu ne me dises. Je … Je ne veux pas savoir avant le … Le reste.
Elle baissa les yeux sur la main de Murphy, rassurante, sur son propre ventre. Elle avait raison, bien sur, Murphy était pleine de bon sens et de sagesse. Elle-meme était pleine d’hormones et de désespoir. Elle se réprimandait intérieurement : pas d’émotion négative, c’était pas bon pour le bébé, elle le disait à Jazmin dès qu’elles se croisaient … Comme quoi, faites ce que je dis, pas ce que je fais …
- … Je dois savoir. Je veux à tout prix que ce bébé soit celui de Marcus, parce que c’est ce qui devrait être, ce qui DOIT être mais…. Si ce n’est pas le cas, il faut que je sache. Il faut aussi que lui il sache, surtout maintenant qu’il … enfin, qu’il est là pour rester.
Elle avait dépassé le délai légal de l’interruption volontaire de grossesse depuis bien longtemps déjà. Et puis de toute façon, ce n’était pas dans l’éducation de faire ça, pour la blonde. Elle en voulait, de ce bébé, c’était le bon moment, elle était prête. Elle espérait simplement l’avoir conçu avec la bonne personne.
- … Tu peux vraiment faire le test ici, dans ta chambre ? Tu ne vas quand même pas aller dans le labo dans cet état, ce serait déraisonnable … Et c’est moi qui te le dis !
- Je peux te dire qui c’est, de toute façon, si le test se révèle … Bref si mes craintes sont confirmées, je devrais prendre mes dispositions. Pour le sexe… Je veux bien que tu ne me dises. Je … Je ne veux pas savoir avant le … Le reste.
Elle baissa les yeux sur la main de Murphy, rassurante, sur son propre ventre. Elle avait raison, bien sur, Murphy était pleine de bon sens et de sagesse. Elle-meme était pleine d’hormones et de désespoir. Elle se réprimandait intérieurement : pas d’émotion négative, c’était pas bon pour le bébé, elle le disait à Jazmin dès qu’elles se croisaient … Comme quoi, faites ce que je dis, pas ce que je fais …
- … Je dois savoir. Je veux à tout prix que ce bébé soit celui de Marcus, parce que c’est ce qui devrait être, ce qui DOIT être mais…. Si ce n’est pas le cas, il faut que je sache. Il faut aussi que lui il sache, surtout maintenant qu’il … enfin, qu’il est là pour rester.
Elle avait dépassé le délai légal de l’interruption volontaire de grossesse depuis bien longtemps déjà. Et puis de toute façon, ce n’était pas dans l’éducation de faire ça, pour la blonde. Elle en voulait, de ce bébé, c’était le bon moment, elle était prête. Elle espérait simplement l’avoir conçu avec la bonne personne.
- … Tu peux vraiment faire le test ici, dans ta chambre ? Tu ne vas quand même pas aller dans le labo dans cet état, ce serait déraisonnable … Et c’est moi qui te le dis !
(c) DΛNDELION
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Re: Deux reines pour une galette [Murphy & Rose]
Mer 13 Mar 2019 - 14:09
Des futures mères en détresse, j’en ai vu des tonnes. J’ai l’habitude de gérer leur stress, de prendre sur moi, de rester professionnelle. Bien entendu, ce n’est pas moi qui suis dans leur état, je ne peux pas vraiment compatir à leurs problèmes, mais je peux me montrer compréhensive et faire de mon mieux pour les calmer et les rassurer. Alors bien sûr, la plupart du temps, ces patientes ne sont que des patientes. Ici, il s’agit de Rose, ma collègue, mon amie. C’est plus difficile de rester neutre quand il s’agit d’une amie, c’est la première chose qu’on nous apprend en première année de médicomagie. Elle est pleine d’hormones et confuse, et moi je dois rester la branche sur laquelle elle peut s’accrocher. “Je peux te dire qui c’est, de toute façon, si le test se révèle … Bref si mes craintes sont confirmées, je devrais prendre mes dispositions. Pour le sexe… Je veux bien que tu ne me dises. Je … Je ne veux pas savoir avant le … Le reste.” Hochement de tête compréhensif et entendu. Le sexe doit rester secret. Et les secrets, je sais bien les garder. Je suis généralement une tombe. Déjà que je ne parle pas beaucoup, alors personne n’a de souci à se faire, je n’irai pas dévoiler leurs secrets à tout va. Surtout que là, c’est carrément un secret professionnel, le plus important de tous. Donc qu’il s’agisse du sexe ou de l’identité du père, ou du test de paternité en général, rien ne sera jamais révélé. Par moi, en tout cas.
J’ai l’impression que Rose se calme un peu, que mes tentatives de la rassurer fonctionnent. Je lui propose d’ailleurs une autre option : ne pas savoir. Faire comme si l’enfant était celui de Marcus, malgré les doutes. Se persuader elle-même qu’il n’y a pas de doute à avoir. Certaines femmes préfèrent prendre cette option, mais la Summerbee ne semble pas être une de ces femmes. “Je dois savoir. Je veux à tout prix que ce bébé soit celui de Marcus, parce que c’est ce qui devrait être, ce qui DOIT être mais…. Si ce n’est pas le cas, il faut que je sache. Il faut aussi que lui il sache, surtout maintenant qu’il … enfin, qu’il est là pour rester.” Nouveau hochement de tête compréhensif. “D’accord.” Si elle est décidée, je suis là pour l’aider. Comme tout en médecine, rien en peut être fait sans l’accord du patient, ou contre son avis. Cependant, elle m’a tout de même dit qu’il ne faudrait pas que ça se sache. Est-ce qu’elle veut dire qu’il ne faut pas que ça apparaisse sur son dossier médical ? Je prends des risques, là. “Tu peux vraiment faire le test ici, dans ta chambre ? Tu ne vas quand même pas aller dans le labo dans cet état, ce serait déraisonnable … Et c’est moi qui te le dis !” Un léger rire sort de mes lèvres, alors que je passe une main dans mes cheveux. “Ce serait déraisonnable, oui. Et puis, je crois que je n’ai pas l’accès…” Baissant les yeux sur mes mains, je touche du bout des doigts le tatouage invisible sur mon poignet. Je suis à peu près certaine qu’il a été désactivé lorsque j’étais en chirurgie. “Je n’ai pas le droit de travailler, pour l’instant.” Relevant le visage pour observer la blonde, je réfléchis au matériel dont j’aurais besoin et comment l’obtenir. “Mais tu as accès au matériel, toi. Tu peux peut-être me le fournir. Je ne sais pas si je pourrais faire la potion révélatrice ici, mais je devrais sortir d’ici quelques jours. Lorsque je serai chez moi, ce sera plus simple.” La Murphy professionnelle est toujours là, réfléchie, posée, préparant un plan en même temps qu’elle parle. Je pourrai préparer la potion tranquillement, au phare. Isalynn et Louisa sont souvent absentes, prises par leurs cours ou leurs emplois étudiants. Il faut que ça reste confidentiel, secret. Je vais devoir trouver un endroit où je pourrai être seule et que personne ne trouvera. Ca ne devrait pas être difficile.
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Re: Deux reines pour une galette [Murphy & Rose]
Dim 7 Avr 2019 - 13:04
Deux reines pour une galette
Murphy & Rose
« Je préfère être reine une heure que duchesse toute ma vie »
A cet instant, Murphy lui semblait être la solution à tous ses problèmes… ou en tout cas la réponse à ses pires interrogations. Elle pouvait être sa sauveuse, ou oiseau de mauvais augure, mais elle ne supportait plus de ne pas savoir. Cela avait trop de conséquences, et elle allait devoir y faire face, peut être. Si l’enfant était de Marcus, elle allait pouvoir oublier définitivement cette foutue incartade, cette erreur de … elle ne pouvait même pas la qualifier de jeunesse, cet égarement incompréhensible dont elle n’aurait jamais du être l’initiatrice. Elle pouvait rejeter la faute un millier de fois sur Caël dans son esprit, elle ne pouvait cependant pas se mentir à ce point : il n’avait pas abusé d’elle, elle était consentante du premier baiser à l’étreinte finale. Pourquoi ? Ca, elle se le demandait encore.
Elle comprenait à présent que Murphy allait pouvoir faire le test à sa place, et elle lui en était reconnaissante. Patienter en revanche … Cela allait lui paraitre terriblement long d’attendre que son amie sorte de l’hopital. Trouver les ingrédients ne seraient pas bien compliqués, la potion, en elle-même, si l’on omettait les ingrédients phares qu’étaient les morceaux d’adn des deux pères potentiels, était d’une relative simplicité, composée de nombreux ingrédients certes, mais relativement communs. Elle en avait probablement la moitié dans sa propre pharmacie, et pour le reste, elle pouvait se les procurer au même endroit sans forcément attirer l’attention. Acheter des yeux de triton ou des écailles de salamandres pouvait autant servir pour un test de paternité que pour un antitussif, c’était quand même formidable.
- … J’attendrai ton message pour me dire que tu es sortie, et je te rejoindrai ici, ou chez toi, qu’importe, avec les ingrédients. Tu sors quand, mercredi, jeudi ? Je ne m’imagine pas… J’ai du mal à penser que je vais devoir croiser Marcus encore plusieurs fois cette semaine et prétendre qu’il ne se passe rien… c’est totalement fou…
Si Murphy n’avait pas été Murphy, probablement lui aurait elle dit que cela faisait déjà bien …cinq mois qu’elle prétendait que tout allait bien, alors qu’elle se doutait déjà que le risque était présent. Qu’avait elle fait, ces cinq derniers mois ? Comme beaucoup de gens comme elle, dans sa situation : elle avait nié. Elle avait nié fort, très fort, jusqu’à se convaincre que cela n’avait pas existé. Elle avait tordu la réalité de sa volonté de fer, tant et si bien que ma foi … Pourquoi pas ? Seulement voilà, il lui avait suffi de croiser Caël une fois, deux, dans des circonstances légèrement différentes de celles où ils pouvaient joyeusement s’ignorer… Et c’était le drame. Cette nuit là lui revenait à l’esprit comme un boomerang à la figure, comme un coup de couteau dans le ventre, une douleur intense et plaisante qu’elle se détestait de ressentir. Elle n’avait eu le moindre sentiment pour le Muller, en dix ans, et maintenant, il l’obsédait. Ce n’était pas de l’amour, elle n’aimait que Marcus, et pourtant… Elle l’avait en tête constamment, nuit et jour, aux moments les plus inopportuns. Elle savait qu’il était peut être le père du bébé, de son bébé… et que cela pouvait gâcher sa vie.
Elle secoua la tête, chassant pour la millième fois ses idées de son esprit avant d’afficher un sourire misérable.
- Je suis désolée de t’infliger ça, vraiment … Tu as surement d’autres choses à penser, et moi , je viens avec mes problèmes … Enfin, avec mes problèmes et une galette, mais je ne suis pas sure que le beurre et la frangipane suffisent à me faire pardonner …
Elle serra la main de son amie, frottant la commissure de ses yeux pour y chasser l’humidité restante. C’était un grand pas pour elle que de décider à lever cette incertitude. La peur lui tordait le ventre… Mais elle n’avait plus le choix.
Elle comprenait à présent que Murphy allait pouvoir faire le test à sa place, et elle lui en était reconnaissante. Patienter en revanche … Cela allait lui paraitre terriblement long d’attendre que son amie sorte de l’hopital. Trouver les ingrédients ne seraient pas bien compliqués, la potion, en elle-même, si l’on omettait les ingrédients phares qu’étaient les morceaux d’adn des deux pères potentiels, était d’une relative simplicité, composée de nombreux ingrédients certes, mais relativement communs. Elle en avait probablement la moitié dans sa propre pharmacie, et pour le reste, elle pouvait se les procurer au même endroit sans forcément attirer l’attention. Acheter des yeux de triton ou des écailles de salamandres pouvait autant servir pour un test de paternité que pour un antitussif, c’était quand même formidable.
- … J’attendrai ton message pour me dire que tu es sortie, et je te rejoindrai ici, ou chez toi, qu’importe, avec les ingrédients. Tu sors quand, mercredi, jeudi ? Je ne m’imagine pas… J’ai du mal à penser que je vais devoir croiser Marcus encore plusieurs fois cette semaine et prétendre qu’il ne se passe rien… c’est totalement fou…
Si Murphy n’avait pas été Murphy, probablement lui aurait elle dit que cela faisait déjà bien …cinq mois qu’elle prétendait que tout allait bien, alors qu’elle se doutait déjà que le risque était présent. Qu’avait elle fait, ces cinq derniers mois ? Comme beaucoup de gens comme elle, dans sa situation : elle avait nié. Elle avait nié fort, très fort, jusqu’à se convaincre que cela n’avait pas existé. Elle avait tordu la réalité de sa volonté de fer, tant et si bien que ma foi … Pourquoi pas ? Seulement voilà, il lui avait suffi de croiser Caël une fois, deux, dans des circonstances légèrement différentes de celles où ils pouvaient joyeusement s’ignorer… Et c’était le drame. Cette nuit là lui revenait à l’esprit comme un boomerang à la figure, comme un coup de couteau dans le ventre, une douleur intense et plaisante qu’elle se détestait de ressentir. Elle n’avait eu le moindre sentiment pour le Muller, en dix ans, et maintenant, il l’obsédait. Ce n’était pas de l’amour, elle n’aimait que Marcus, et pourtant… Elle l’avait en tête constamment, nuit et jour, aux moments les plus inopportuns. Elle savait qu’il était peut être le père du bébé, de son bébé… et que cela pouvait gâcher sa vie.
Elle secoua la tête, chassant pour la millième fois ses idées de son esprit avant d’afficher un sourire misérable.
- Je suis désolée de t’infliger ça, vraiment … Tu as surement d’autres choses à penser, et moi , je viens avec mes problèmes … Enfin, avec mes problèmes et une galette, mais je ne suis pas sure que le beurre et la frangipane suffisent à me faire pardonner …
Elle serra la main de son amie, frottant la commissure de ses yeux pour y chasser l’humidité restante. C’était un grand pas pour elle que de décider à lever cette incertitude. La peur lui tordait le ventre… Mais elle n’avait plus le choix.
(c) DΛNDELION
HRPH : je te propose de continuer sur ce sujet là, mais de faire une petite ellipse de quelques jours, à moins que tu préfères ouvrir un rp chez mumu ?
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