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nous appartenons au passé ☾ octave
Lun 14 Jan 2019 - 18:27
nous appartenons au passé.
Octave & Lilas
« On ira on saura sauver notre existenceSe donner une chance de tout effacer. On ira on saura sauver notre existence. pour refaire, un monde sans danger. »
☾ six janvier deux mille dix-neuf. sacre de la reine et discours du roi qui se fait attendre. il ne viendra pas. déception masquée par d’éternels faux-semblants. elle a cru une seconde qu’il viendrait. futile. idiote. elle s’empare de sa baguette, acerbe, et balaie d’un revers de main les bougies ensorcelées qui virevoltent autour d’elle et la narguent. elles tombent inanimées sur le sol. vingt-six allumettes dorées représentant chacune une année de solitude. une de plus. solitude qui ravive la flamme tantôt oubliée pour de plus douces festivités. son anniversaire. mensonge amer. âme ravagée par l’abandon ultime. il n’est pas venu. leur moment intime qu’il piétine de ses souliers cirés. nouvel affront qu’elle ne lui pardonne pas. la reine attrape une des coupes de verre décorant la table basse et porte le breuvage inconnu à ses lèvres. elle bouillonne. il n’avait pas le droit. elle finit son verre d'une traite et le jette au sol, capricieuse, les traits déformés par un sentiment qu’elle s’était oublié. drôle de sensation, puis un vertige. elle se rattrape de peu la douce et ouvre les yeux, décontenancée. la robe qu’elle porte lui paraît soudainement beaucoup trop grande. mère m’aurait-elle fait parvenir cette robe par erreur ? pensées adultes qui finalement lui échappent et souffle infantile qui lui chatouille les oreilles. traits qui se déforment par le supplice imposé aux femmes de songrang. j’ai mal ! ses petits pieds retrouvés d’enfant semblent lui faire souffrir le martyre. l’épine se sépare de ses talons aiguilles au beau milieu du champs de bataille, se coupant la plante à plusieurs reprises. larmes de crocodile qui sortent de ses canaux lacrymaux de manière bien trop abondante pour que la reine soit pleinement consciente de son état. plus aucun contrôle. elle passe ses poings fermés sur ses yeux maquillés et étalent la toile noire sur ses traits de porcelaine. elle ne bouge pas la douce craignant que l’océan qui l’entoure ne l'emmène et pourtant, elle sait qui pourrait la sauver de ses vilaines blessures. octave. gamine autrefois (manipulatrice) princesse mais aussi téméraire. elle attrape ses chaussures d’une main et continue de gémir comme une enfant faussement blessée et enjambe les bouts de verre qui abîment le sol. elle sort de leur cachette la douce, l’endroit où tout deux se retrouvaient enfant pour organiser la révolte, et s’extraie dans les couloirs traînant les pieds ensanglantés comme une enfant grondée jusqu’à la salle commune des grymm. tous les regards se tournent vers la version mal assurée de la muller ayant perdu toute sa prestance. elle se fraye un chemin tant bien que mal jusqu’à la chambre de son frère où elle s’introduit sans demander son reste. il est là. La muller essuie ce qui lui reste de dignité dans sa robe et se remet à pleurer de plus belle. T’es pas venu à ma fête d’anniversaire – gémit-elle en tapant presque du pied. gamine capricieuse aux pieds scarifiés.
(c) DΛNDELION
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Re: nous appartenons au passé ☾ octave
Mar 15 Jan 2019 - 18:57
LILAS & OCTAVE
nous appartenons au passé
Six janvier. Sa main se serre compulsivement, froissant le parchemin. Six janvier. Son regard se perd sur la pendule, la porte de sa chambre, incertain. Où est-elle ? Que fait-elle ? Six janvier. Il jette la boule de papier, panier dans la corbeille près du bureau. Ses doigts qui maltraitent ses cheveux, il se laisse tomber sur le matelas moelleux, yeux clairs fixant le plafond, rides d'inquiétudes. C'est son anniversaire. Le premier qu'il passe si loin d'elle. Rituel brisé. Relation abîmée. Sur son bureau trône un paquet joliment emballé, lui rappelant douloureusement son absence. Mais elle lui fait peur, Lilas. Si différente. Si froide. Les piques cinglantes de noël ont fait mouche, coups de poing dans l'estomac. Elle est mauvaise - l'a-t-elle toujours été ainsi ? Non. Ce n'était pas comme ça. Pas entre eux. Et qu'importaient les disputes. L'a-t-il cassé chez Sasha ? Brisé quelque chose en elle ? Est-il le fautif ? Le monstre ? Celui qu'il faut blâmé, lui qui pensait lui ouvrir les yeux, la changer. Bravo Octave, tu l'as abîmé, tu l'as jeté droit dans les griffes de votre paternel. Conscience exécrable. Il se redresse, parchemins étalés autour de lui, livres de sciences politiques, encrier tanguant dangereusement, faisant de l’œil aux draps immaculés. La porte de sa chambre s'ouvre, il relève la tête, prêt à faire une remarque cinglante à l'intrus. Mais il cligne des yeux, incertain. Adolescente aux traits si semblables, barbouillée de maquillage, larmes de crocodile coulant sur ses joues rebondies. Lilas ? Une pointe d'incertitude balayée par la voix plus fluette, dix ans plus jeune. Par Merlin. Elle porte une robe bien trop grande, la rendant encore plus petite qu'elle ne l'est déjà, hoquetant de chagrin, lui reprochant son absence. Et son coeur se brise à la vision de sa soeur si... innocente. Il quitte son lit, s'approchant vivement d'elle. L'encrier, sournois, en profite pour se renverser, tâchant ses écrits. Ses mains se posent sur les épaules si frêles - avait-elle vraiment l'air si angélique et si petite ?- remontant sur ses joues pour essuyer les larmes et le mascara noirâtre. Bordel. Son coeur qui bat bien trop vite, d'inquiétude, de peur. Qu'a-t-elle fait ? Ses yeux balaient sa
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Re: nous appartenons au passé ☾ octave
Mer 16 Jan 2019 - 16:31
nous appartenons au passé.
Octave & Lilas
« On ira on saura sauver notre existenceSe donner une chance de tout effacer. On ira on saura sauver notre existence. pour refaire, un monde sans danger. »
☾ poupée désabusée. gamine désillusionnée que le temps semble avoir rattrapé. le couloir menant jusqu’au dortoir lui paraît interminable mais l’éclat finit par rejoindre le dortoir où elle espère trouver celui qui saura panser ses blessures. externes comme internes. profondes jusqu’à lui lacérer l’âme. pourquoi vous me regardez tous ? lance-t-elle de son regard bambin et attristé à travers la salle commune. elle accélère le pas et se glisse hâtivement dans l’antre de son âme-sœur. les larmes affluent toujours et déforment ses traits, tiraillés entre une douleur insoutenable qui lui écorche le cœur et ses pieds balafrés. lilas ? prunelles que la gamine frotte à multiples reprises pour tenter de contenir ses larmes, sans succès. il est le seul, le seul à qui elle offre ses faiblesses. à qui elle les offrait. T’es pas venu à ma fête d’anniversaire – renifle-t-elle en tentant de reprendre sa respiration. il n’a jamais manqué un de ses anniversaires. Jamais. le chevalier lui vint en aide. il s’écarte de son lit dérangé et s’approche de l’enfant renversant au passage l’encrier sur ses parchemins anciens. lilas. il s’empare de la main, plus menue qu’à l’ordinaire, de sa grande sœur et la fait s’assoir sur le bord du lit afin de pouvoir examiner les dégâts. les émotions se bousculent dans l’esprit encore innocent de l’épine. la tristesse. la joie de compter à nouveau. la faim ? autant de sentiments qu’elle ne parvient pas à dompter et qui la pousse à pleurer de plus belle. Pourquoi as-tu une dizaine d’années ? gamine bornée qui souhaite obtenir ce qu’elle veut. tu avais promis. elle lève son petit doigt en l’air la douce tandis que son frère guérit chacune de ses blessures avec inquiétude et dévouement. t’avais levé le petit doigt, tu te souviens ? promesses qui autrefois n’étaient pas scellées par le sang mais par un geste que les deux se reconnaissaient, pur. alors pourquoi t’es pas venu ? innocence qui efface les faits obscurs que le présent n’oublie pas. elle passe à nouveau le dos de sa main sur son nez abîmé et fixe son frère de ses azurs scintillants. Qui t’a fait ça ? L’épine écarquille les yeux. aucune idée. qui a fait quoi ‘tave ? souffle-t-elle les sourcils froncés. Attention de courte durée. yeux explorateurs. oh. c’est pour moi ? petite princesse dont le regard s’illumine.
(c) DΛNDELION
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Re: nous appartenons au passé ☾ octave
Mar 12 Fév 2019 - 18:49
LILAS & OCTAVE
nous appartenons au passé
Elle est si différente de l'autre Lilas. Si... innocente. Enfant capricieuse dont il se souvient si bien mais emprunt d'une pureté qu'elle a perdu en grandissant, noircissant son âme, la transformant en ce monstre d'égoïsme que tout le monde semble si bien exécrer. Quel sorcier a-t-elle donc embêter pour finir ainsi ? Ridiculiser au milieu des siens, de sa cour qu'elle s'échine tant à martyriser. Il est certain que les langues se délient déjà, la princesse en pleurs traversant les couloirs, victime d'un sortilège de rajeunissement - ou autre chose. Hilarant. Et pourtant, son coeur à lui ne peut s'empêcher de se serrer en la voyant si démunie, si triste, en ce jour habituellement merveilleux. Il n'a pas souvenir d'avoir raté un seul des anniversaires de sa soeur et elle ne semble pas l'avoir oublié non plus, lui reprochant son absence évidente. Mais comment expliquer à une enfant combien elle est devenue ignoble en grandissant ? Lui expliquer qu'elle lui a brisé le coeur, qu'elle l'a manipulé sans prendre une seule seconde ses sentiments en compte ? Lui expliquer qu'il ne voulait plus la voir, l'amour ayant laissé place à quelque chose de bien plus mauvais ? Impossible. Pas quand ses yeux croisent ceux embués de l'enfant, pas quand tout son être lui hurle de la réconforter. Elle évite ses questions - ou ne les entend pas vraiment - manie horripilante qu'elle semble toujours avoir eu, manie à laquelle il s'était habitué n'en tenant plus compte. À quoi d'autre s'était-il si facilement habitué au point de ne plus le voir ? Elle tend son petit doigt, l'arrachant momentanément à ses sorts de guérison. Le geste si innocent et enfantin lui arrache un sourire nostalgique. Il est devenu rare au fil des ans, les promesses devenant désuètes. J'étais juste... en retard. Mensonge mais il ne peut lui dire la vérité. Parce qu'elle ne comprendrait pas, n'est-ce pas ? Parce qu'elle est la Lilas d'autre fois, ses souvenirs semblant avoir été momentanément effacés. Ses doigts se glissent dans les longs cheveux blonds, caresse réconfortante. Les yeux de sa soeur l'abandonne bien trop vite, inconstance des adolescents. Ils se mettent soudainement à briller, fixés derrière lui, probablement le paquet. Il sourit, rit doucement et se relève. Qui d'autre fête son anniversaire aujourd'hui ? Il se retourne et attrape le cadeau, joliment emballé - par la vendeuse, évidemment. Mais il doute que l'objet plaise à l'adolescente, trop sentimentale pour cette Lilas. Des excuses déguisées, une offre de paix, ses sentiments mis sous verre. Une bulle en verre à suspendre renfermant des brides de souvenirs, tournant inlassablement, rappel immuable de leur relation. Eux courant dans un couloir. Eux dans le jardin du manoir. Eux à Poudlard. Eux à Hungcalf. Leurs sourires éclatants. Je ne sais pas si ça va vraiment te plaire. Sourire incertain alors qu'il tend le cadeau, de légères rougeurs sur ses joues. Joyeux anniversaire Lilas.
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