- InvitéInvité
[/!+18] For eternity - Terminé
Mar 25 Juin 2019 - 4:20
Hold on, I know you're scared
But you're so close to heaven
But you're so close to heaven
Je dormais mal. Si mal. L'approche de cette date fatidique me rongeait jusqu'à la moelle. Bien que la lune soit déjà sur son déclin et que son plein éclat s'était passé cette fois sans accroc, le deux et le huit unis en ce mois de juin ne pouvait que me hanter. Fantôme du passé qui trainait derrière moi comme une ombre de plomb que je tirais à bout de bras. Las et épuisée, je tournais en rond dans la ferme des oiseaux, cherchant une quelconque activité. En vain. Pourtant il y avait de quoi faire ici, mais aucune tâche ne semblait capable de m'aider à faire passer le temps. À la hauteur de m'aider à surmonter mes angoisses. Alors je faisais les cents pas. Comme une patrouille au sommet de son chemin de ronde, je tournoyais dans tout le domaine comme si je cherchais la moindre imperfection. Évidemment, en ces lieux, il n'y en avait point, et je le savais.
Au fardeau de cet instant s'ajoutait les non-dits. L'ivresse vertigineusement malsaine que le ton puisse monter. La folie de son départ précipité. Alors je me questionnais dans le fond. Qu'avais-je fait de mal ?
Le retour de Levius n'avait été en aucun cas ma décision, qui plus est, je ne pouvais pas l'en empêcher puisqu'il vivait ici. Ce choix lui appartenait de plein droit. Ma faute se plaçait davantage dans mon silence. Dans l'égoïsme de vouloir préserver une situation légère et cotonneuse sachant que la tempête grondait. Obstinément, j'avais été dans l'illusion qu'il y aurait un bon moment. Évidemment, je me fourvoyais. Plus les jours passaient, plus mon amour grandissait, plus ce fardeau se rajoutait au reste. Le moment était peut-être venu de vider ce sac trop inutilement lourd que je trainais pour rien. Qui me faisait du mal, et à elle aussi, sans qu'elle ne le sache.
Je devais faire don de la vérité, comme je l'avais toujours fait. Et si… et si elle tenait vraiment à moi, alors elle comprendrait ?
Pourquoi n'étais-je pas convaincue ?
Et merde, elle n'avait qu'à m'engueuler. Vouloir m'égorger. Lever la main sur moi. Que pouvait-elle faire de pire ? Tout ceci… était déjà arrivé. Petite sorcière qui s'accroche comme une moule à son rocher. C'était bien mal me connaître que de croire que je pouvais abandonner si facilement. Pas elle. Pas comme ça.
Chemin de ronde terminé en ce début de soirée, je pénétrais dans la maison pour y monter à l'étage. Bifurquant avant sa chambre à lui, celle que j'avais gardée, et que j'avais finit par à nouveau lui céder, abandonnant ce dernier vestige de ce qui fut, je rentrais dans celle que j'avais investi. Là, j'attrapais mes affaires, emportant le strict nécessaire. Sac à dos sur les épaules, je ne prenais même pas le temps de me changer. Tant qu'à être décidée, autant y aller tout de suite, avant que le doute s'insinue une nouvelle fois en moi.
Short court exposant une imposante partie de mes cuisses marquées, petit top noire aux tâches brunes, terreux, que j'utilisais pour la botanique, je transplanais sans prévenir personne. C'est que, je n'avais pas besoin de nounou hein…
Voilà pourtant la première fois que je me retrouvais devant le petit bateau à l'improviste. Sans qu'elle m'y ait invité. Devais-je m'imposer ? Ou la supplier de ne pas me renvoyer ? Encore fallait-il qu'elle soit présente. Et si elle n'était pas encore rentrée ?
Mais purée, tu vas te le foutre au cul ton coup de pied ?
Poussant un long soupir, je grimpais sur l'embarcation, bientôt accueillie par Rufus qui me fit alors cette fête de chien dont tous les canidés avaient le secret. Par pitié faites qu'elle ne soit pas en colère de ma venue impromptue.
La cherchant, je la retrouvais dans la cale. Une fois consciente de mon arrivée, je la laissais me rejoindre, et lorsque son regard d'acier vint se poser sur moi, je baissais le mien, souligné de légères cernes, révélatrices de mon mauvais sommeil. J'étais coupable et honteuse.
- Bonsoir Lubia… excuse-moi de venir à l'improviste. Je… j'avais besoin de te voir.
D'être avec toi et de me serrer contre toi.
- Ne m'en veux pas, s'il te plait.
Elle me souriait, puis me tendait la main pour m'aider à grimper sur le pont
- Me demande pas pardon d'avoir eu besoin de me voir. Je suis contente que tu sois là.
Avide de ses bras dessinés que j'étais devenue, de ce corps entier qui me faisait frémir un peu plus chaque jour. Y être contre me permettais aussi bien de respirer que d'asphyxier, à tel point je désirais le découvrir davantage. Mais ce n'était pas le moment de penser à ça. Il y avait plus urgent. Plus difficile à vivre.
Mais elle semblait de bonne humeur... peut-être que finalement tour irait pour le mieux. J'osais furtivement la regarder dans les yeux alors que je venais saisir sa main comme une amante romantique le ferait. Lèvres pincées, nervosité apparente, je lui serrais les doigts avec autant de passion que d'appréhension avant de murmurer, presque suppliante.
- Pourrait-on prendre le large ? J'ai besoin de te parler. En privé.
La dernière précision fut accompagnée d'un regard explicite en direction du port fréquenté. Le bateau avait beau être camouflé par quelques sortilèges, il restait visible à ceux qui savaient où regarder… et donc audible à ceux qui pouvaient entendre.
Or, il y avait des secrets à préserver. Car même si j'en étais détentrice, ils ne m'appartenaient pas totalement. Lubia comprendrait cela. J'en étais intimement persuadée. La voyant s'activer, je la laissais retirer les cordages amarrés au quai, s'installer à la barre, sa casquette de capitaine vissée sur la tête.
- Au large, au large? Ou le Moray Firth est suffisant?
- C'est égal, tant que nous ne sommes pas entendues.
L'allure décontractée de mon aimée fut un peu contagieuse, et je me permettais donc de poser mon sac non loin et de venir m'asseoir à côté d'elle, laissant ma chevelure s'agiter au gré du vent tandis que je gardais ma mine préoccupée. Maintenant que le port s'éloignait, mes espoirs de fuite également. Je n'avais plus le choix, je ne pouvais plus faire machine arrière, et c'était tant mieux.
- InvitéInvité
Re: [/!\+18] For eternity - Terminé
Mar 25 Juin 2019 - 21:55
Assise près de toi, le vent transportant les effluves florales de la jeune femme, on la croirait presque sereine. Presque. Tu hausses un sourcil en silence alors qu'elle s'installe, main à la barre guidant l'embarcation de façon experte. « Ça marche. L'aventure sera pour une autre fois », dis-tu avec un sourire aux lèvres, dont l'écho est porté par ta voix. L'insubmersible s'éloigne paresseusement de la marina. Le vent est souvent fort, à Inverness : nul besoin de lui donner un coup de pouce magique, vous parvenez rapidement au centre du moray firth, à l'abri relatif des regards et oreilles indiscrètes. Donnant un coup de mou à la voile principale, tu t'assures que vous pouvez vous arrêter en toute sécurité, l'oeil porté sur d'autres embarcations - l'endroit est désert, l'eau est sombre et le courant, rapide. « Les voix portent, sur l'eau, donc fais gaffe quand même », précises-tu, attendant patiemment que la jeune femme s'exprime. Un brin d'inquiétude se mêle à ta conscience - tu ne l'as jamais sentie aussi nerveuse - et considérant le fait qu'elle t'a vue sous ta forme lupine, ce n'est pas rien. « Je ne compte pas hurler, ce n'est pas mon genre ... » La belle te sourit nerveusement, et expire comme si elle cherchait à stabiliser les battements de son cœur. Tu as envie de lui prendre une main, de la rassurer. On a survécu à la lycanthropie - enfin, on apprend à survivre avec. Rien ne pourrait être pire ... non? « Tu te souviens, que j'ai mentionné vivre dans une ferme et que l'un des propriétaires est un producteur de plante ? Et bien... c'est un ami d'enfance, je le connais depuis toujours et ... ben, on a été en couple, avant. Mais il est parti participer à des séminaires et on a du se séparer... sauf que... il est revenu, sans prévenir, l'autre jour ». Tes joues se creusent sous la tension - tu ne t'attendais pas à ce genre de révélation, pas alors que vous avez enfin commencé à vous composer un bonheur tranquille et doux à deux. Ton existence ne doit-elle donc être que solitude? Un éclat de dureté passe dans ton regard, et l'envie de la marquer et de cracher au monde ta possessivité à son égard. Lentement, tu inspires, bénissant le ciel que la pleine lune soit loin derrière -malgré toute ton expérience, l'approche de l'astre lunaire te rend toujours plus nerveuse et sanguine.
Tu ne dis rien, entre autres parce qu'il est évident de voir à quel point Abigail est elle-même nerveuse. Tu n'es pas un monstre, peu importe ta nature - tu ne veux pas lui en ajouter sur les épaules, mais tu ne sais pas comment gérer cette nouvelle information. Ton silence est taciturne, tendu, comme si tu n'attendais qu'une excuse pour péter un câble. « Mais il ne s'est rien passé à son retour ! Ce... je voulais juste que tu saches. Qu'il est revenu. Et que c'est difficile pour moi de vivre dans la même maison et de faire comme si rien ne s'était passé ». Hochement difficile de tête, pour lui indiquer que tucomprendsl'entends. Tes paupières se plissent soudainement. « C'est pour lui que tu m'as repoussée, à Ljubljana? » Tu ne la regardes pas - assise près d'elle, tu la vois du coin de l’œil hocher la tête. Le malaise est perceptible, l'ambiance pourrait être coupée au couteau. Ton cœur bat la chamade avec frénésie. Tu pourrais hurler. « J'étais engagée... comme avec toi maintenant ». Hochement difficile de la tête. Tu l'entends. tu-l'en-tends. Respire. Les pommettes saillantes sous la tension du visage, air affûté comme une lame qui se retient de couper tant bien que mal, tu détaches lentement les syllabes que tu prononces, te concentrant sur chaque voyelle, chaque consonne prononcées avec ton accent slave. « Un petit mois ... et demi? » Entre ce baiser où elle t'a repoussée par fidélité pour son ancien amour et celui où elle t'a dit les mots fatidiques. Je veux être avec toi. encore. souvent. Minuscule silence, le temps de maudire les émotions. Ton ton se fait amer. « Si peu de temps, pour t'attacher à quelqu'un d'autre ». L'étudiante baisse la tête d'un air coupable, la tête enfoncée comme une petite tortue. « Si tu crois que ça m'amuse et que j'y suis pour quelque chose... », murmure-t-elle. Ça te serre presque le cœur, de la voir ainsi, mais il y a en toi cet être prédateur, territorial et possessif qui hurle de rage. Ton calme présent n'est dû qu'à ton expérience et ta prédisposition à demeurer de glace face à ce qui t'emmerde (mais faut pas trop t'en demander, non plus). Tu la vois te jeter un coup d'oeil courageusement. « Je... j'étais attachée à toi dès notre première rencontre, devant la forêt. Ne me dis pas que tu ne l'as pas ressenti... tu sais, ce magnétisme... » Oui. Cette saloperie de magnétisme à la con, qui t'a dévorée dès que tu l'as rencontrée. Tu vois rouge. Tu veux mordre, tu veux exploser, mais tu restes calme. Tranquille. Lentement, tu reprends parole. « Vous vous aimez toujours? » Tes lèvres se serrent en un pli dur. You're only as strong as your biggest weakness, and you my darling are my Chernobyl.
- InvitéInvité
Re: [/!\+18] For eternity - Terminé
Mar 25 Juin 2019 - 22:30
Je n’étais pas dupe. Extrêmement empathique, je ressentais sans le moindre mal la tension que retenais Lubia en elle malgré son apparence de marbre. C’était aussi palpable dans ses paroles, dans sa manière de s’adresser à moi. C’était ce côté d’elle qui me faisait si peur, écho de mon traumatisme, je sentais mes cicatrices s’éveiller et me brûler. Au bûcher une nouvelle fois à cause des fautes que je n’avais pas commises, je subissais le coup du sort… Mais j’admettais avoir trop attendu pour lui en parler, peut-être que sa rage aurait été plus douce si j’avais été direct ? Presque à regret je regardais la côte, là-bas, au loin, comme si elle pouvait m’apporter de l’aide, mais évidemment, ce n’était qu’illusion.
Sa question me mis au supplice, ce fut un coup de plomb qu’on me faisait avaler par gavage. C’était tant et si bien douloureux, et je redoutais à ce point sa réaction, que je n’eus qu’un seul réflexe. Celui que je n’avais pas eu un an plus tôt : je fuyais. Me relevant, quittant la proximité d’ordinaire si chaude et rassurante de son corps, je mettais une légère distance entre nous. Les yeux fuyant, je me mordais nerveusement les lèvres.
- Des sentiments demeurent… C’est mon ami Lubia…
L’air neutre, les doigts de sa main se crispent en entendant le mot "ami"
- Je sais reconnaître un euphémisme quand j'en entends un. Son regard vint affronter le mien tandis qu’elle marquait une pause. La froideur que je pouvais y lire me fit froid dans le dos, comme si elle voulait éteindre le feu qui semblait vouloir l'engouffrer. Je passe mes journées avec des gens qui enjolivent la vérité pour s'assurer de ne pas mentir.
Secouant un peu la tête, je me passais nerveusement une main sur la nuque, la sentant se raidir et me faire horriblement souffrir, comme si, encore une fois, ces crocs se plantaient une seconde fois dans ma chair.
- Il sera toujours plus qu’un ami… et moins qu’un amour. Ce que je t’ai dit, je l’ai pensé, et je le pense toujours. Son retour n’y changera rien… Je… Je veux simplement être sincère avec toi… Je t’en prie, je t’en supplie Lubia, ne m’en veut pas pour ça…
C’était sans honte que j’en venais à la supplier. Je ne voulais pas la perdre, je ne pouvais pas y survivre, pas après l’accident, pas après le 28 juin 2018. J’avais besoin d’elle, elle était ma guérison, mon oxygène, elle était tout ce qui me faisait entière. Sans elle je n’étais qu’une ombre. Elle m’avait marqué à vie, je faisais partie d’elle, même si ça n’était pas par choix. C’était une situation que j’avais décidé d’accepter, et rien ne pouvait changer cela. Pas même le retour de Levius.
La voyant hocher la tête, ses mains crispées, la posture immobile, je croyais mourir sous son attitude et son regard qui me mettait au supplice.
- Vous seriez encore ensemble, s'il n'était pas parti?
- Je n’en sais rien… peut-être ? Je haussais les épaules… et quand bien même elle n’était pas convaincue, je lui faisais là le don de la vérité. Ce n’est pas un garçon comme les autres, il a des particularités… pas comme toi je veux dire il est… spécial, dans son attitude. Je m’enfonçais. Fermant les yeux, crispée, je sentais ma gorge se nouer violemment, j’étais sur le point de fondre en larmes. Si ça se trouve, le dénouement aurait été le même au final… je ne suis pas voyante, et en plus je suis une bille en divination, je ne peux pas te répondre autre chose que ça… Nous entretenons une relation singulière, ça, oui. Peut-être l’a-t-on confondu avec de l’amour, je l’ignore… Tout ce que je sais… c’est que je ne veux pas te perdre… Tu fais partie de moi.
Lubia était tellement immobile qu'elle ressemblait à une statue. Calme avant la tempête, le volcan avant l'éruption.
- Il revient à la ferme? C'est chez lui, donc? Vous vivez ensemble?
Courageuse, je hochais la tête. Je n’avais pas d’autre choix, et je ne voulais pas faire autrement que d’être sincère avec elle.
- Je n'ai nul part ailleurs où aller...
Sa question me mis au supplice, ce fut un coup de plomb qu’on me faisait avaler par gavage. C’était tant et si bien douloureux, et je redoutais à ce point sa réaction, que je n’eus qu’un seul réflexe. Celui que je n’avais pas eu un an plus tôt : je fuyais. Me relevant, quittant la proximité d’ordinaire si chaude et rassurante de son corps, je mettais une légère distance entre nous. Les yeux fuyant, je me mordais nerveusement les lèvres.
- Des sentiments demeurent… C’est mon ami Lubia…
L’air neutre, les doigts de sa main se crispent en entendant le mot "ami"
- Je sais reconnaître un euphémisme quand j'en entends un. Son regard vint affronter le mien tandis qu’elle marquait une pause. La froideur que je pouvais y lire me fit froid dans le dos, comme si elle voulait éteindre le feu qui semblait vouloir l'engouffrer. Je passe mes journées avec des gens qui enjolivent la vérité pour s'assurer de ne pas mentir.
Secouant un peu la tête, je me passais nerveusement une main sur la nuque, la sentant se raidir et me faire horriblement souffrir, comme si, encore une fois, ces crocs se plantaient une seconde fois dans ma chair.
- Il sera toujours plus qu’un ami… et moins qu’un amour. Ce que je t’ai dit, je l’ai pensé, et je le pense toujours. Son retour n’y changera rien… Je… Je veux simplement être sincère avec toi… Je t’en prie, je t’en supplie Lubia, ne m’en veut pas pour ça…
C’était sans honte que j’en venais à la supplier. Je ne voulais pas la perdre, je ne pouvais pas y survivre, pas après l’accident, pas après le 28 juin 2018. J’avais besoin d’elle, elle était ma guérison, mon oxygène, elle était tout ce qui me faisait entière. Sans elle je n’étais qu’une ombre. Elle m’avait marqué à vie, je faisais partie d’elle, même si ça n’était pas par choix. C’était une situation que j’avais décidé d’accepter, et rien ne pouvait changer cela. Pas même le retour de Levius.
La voyant hocher la tête, ses mains crispées, la posture immobile, je croyais mourir sous son attitude et son regard qui me mettait au supplice.
- Vous seriez encore ensemble, s'il n'était pas parti?
- Je n’en sais rien… peut-être ? Je haussais les épaules… et quand bien même elle n’était pas convaincue, je lui faisais là le don de la vérité. Ce n’est pas un garçon comme les autres, il a des particularités… pas comme toi je veux dire il est… spécial, dans son attitude. Je m’enfonçais. Fermant les yeux, crispée, je sentais ma gorge se nouer violemment, j’étais sur le point de fondre en larmes. Si ça se trouve, le dénouement aurait été le même au final… je ne suis pas voyante, et en plus je suis une bille en divination, je ne peux pas te répondre autre chose que ça… Nous entretenons une relation singulière, ça, oui. Peut-être l’a-t-on confondu avec de l’amour, je l’ignore… Tout ce que je sais… c’est que je ne veux pas te perdre… Tu fais partie de moi.
Lubia était tellement immobile qu'elle ressemblait à une statue. Calme avant la tempête, le volcan avant l'éruption.
- Il revient à la ferme? C'est chez lui, donc? Vous vivez ensemble?
Courageuse, je hochais la tête. Je n’avais pas d’autre choix, et je ne voulais pas faire autrement que d’être sincère avec elle.
- Je n'ai nul part ailleurs où aller...
- InvitéInvité
Re: [/!\+18] For eternity - Terminé
Mer 26 Juin 2019 - 2:04
Elle n'a nulle part d'autre - la phrase à dire. Petite biche perdue : lui donner un abri, ou la dévorer? Une part de toi meurt d'envie de la prendre dans tes bras, la rassurer, lui dire que tu lui offriras un toi(t). L'autre est mauvaise, feule dans ta tête. T'as envie de cracher, de griffer, de mordre. Autant pour marquer ton territoire que pour exprimer ta colère ... et ta peur. Peur que la seule personne qui t'aie jamais réellement vue disparaisse, parce que mauvais timing, parce que la faute à pas de chance, parce que tu n'as pas le droit, d'être vue. D'être connue. Tu veux lui dire que tu la prendrais avec toi, que tu la garderais jalousement, mais t'es idiote, un peu, beaucoup, tu manques de pratique pour négocier ce qui est à toi. Facile, de négocier ce qui est aux autres : l'honneur, les traités internationaux, tu fais ça entre deux gorgées de café et une engueulade diplomatique, au besoin. Mais ça? Faire des compromis sur ces émotions que tu découvres, avec la peur de la perdre qui, loin de te calmer, jette de l'huile sur le feu de ta crainte?
Un pas en avant, deux pas en arrière avec toi.
« Vous vous voyez toujours? » Tu t'interromps brièvement, sourcils froncés, avant de reprendre un masque impassible. « Tu ... tu le laisses, te toucher? » Tu ne sais pas tellement ce que tu veux dire. Plaisir de la chair, ou toucher innocent? Là où tu n'es pas encore allée, et tu te surprends à ressentir une émotion qui t'était presque inconnue jusqu'alors - démon vert de jalousie et de hargne, tu l'enverrais en guise de nourriture au kraken de Poudlard si tu le pouvais, ce satané jardinier revenu d'on ne savait où pour te casser ton bonheur. Tu ne l'as pas sous la main, tu as seulement l'autre, innocente fautive, celle qui te cause tout cet émoi douloureux. Tu ne veux pas la blesser, mais en même temps ... tu le veux un peu. Manque d'habitude, de perdre le contrôle et de ne pas voir deux coups d'avance. Tu en hurlerais de rage. Figée comme une victime ayant eu le malheur de croiser le regard de la méduse, les yeux cruels d'un amour auquel tu ne pensais jamais avoir droit et qui, déjà, te file entre les doigts. Tu deviens mauvaise, comme tu ne pensais pas pouvoir l'être.
Yeux arrondis, yeux de biche qu'elle t'avait présentés lors de votrepremièreseconde rencontre, près de la forêt. « On vit ensemble, bien sûr qu'on se voit toujours... tous les jours... mais comme je t'ai dit, c'est difficile de faire comme si rien ne s'était passé. J'essaye de l'éviter... Je n'ai pas assez de rémunération pour vivre ailleurs et je refuse de retourner vivre chez mes parents. » Ça, tu peux le comprendre. Tu le comprendrais, si tu n'étais pas aussi remontée, énervée, anxieuse. Nœuds de tension qui s'éparpillent le long de ton épiderme, à mi-chemin entre un prédateur prêt à bondir et un forcené souhaitant se jeter à la mer. La voix étranglée, elle poursuit malgré tout. « On se touche oui... pudiquement, en tout bien tout honneur, comme des amis. Comme tu peux le faire toi avec les tiens. » Un éclat mauvais se glisse en toi, paraît clairement dans ton regard, puisqu'elle recule. « Je n'ai jamais été amoureuse de mes amis ». Je n'ai jamais été amoureuse tout court. Avant toi. Le ton est froid, sec. Presque méprisant, comme tu sais si bien le faire lorsque tu toises un opposant. Silencieusement, tu fixes tes mains, jointes sur tes genoux. « Il est revenu quand? », demandes-tu finalement. Peut-être que c'est récent, et qu'elle a voulu t'en parler immédiatement. Ça épargnerait ton cœur imbécile, sans te rassurer entièrement. Ça t'aiderait. « Il y a environ deux semaines ». Ton nez se plisse, ton visage perd enfin son expression neutre et composée pour révéler un masque de trahison. « Et moi pendant ce temps, comme une conne, je faisais des blagues de housewife. Tranquillement. Pendant que tu pouvais aller chez l'un ou l'autre ». Ta voix siffle. T'es tellement conne. Tu t'es fait avoir comme une adolescente, prête à glapir pour la première à te voir entière et à ne pas te trouver repoussante, comme un animal qui accepte les coups et qui en redemande. Sauf que là, t'as envie d'en redonner. Partager la souffrance, généreuse que tu es.
Sa voix se décompose, et ton visage à sa suite. « Quoi ? Tu vas me tenir rancune de ne pas m'imposer à toi et de te laisser ta liberté ? Mais dis le moi si tu veux que je vienne vivre avec toi, plutôt que de faire des blagues par messages que je ne sais même pas comment je dois les interpréter tant elles me font plaisir mais dont j'ignore le véritable sens ». Tu rages. T'es en colère, et quand t'es en colère, tu veux cogner tout ce qui te passe sous la main - ça arrive si peu souvent, mais que veux-tu, tu ne pouvais pas avoir que des qualités. Silencieusement, le visage qui se referme, tu tires sèchement sur les cordages, serrant la grand-voile pour y faire mordre le vent. Trop tard, pour lui expliquer que, stupidement, tu ne sais pas trop quoi faire. Que désamorcer tes désirs de la garder avec toi tout en préservant ton indépendance passe par les blagues stupides que tu lui lances par sms. Envie d'être vraie, mais maladresse des émotions nouvelles. À quoi bon? Qu'elle retourne à sa ferme, vers son jardinier, et qu'ils plantent des carottes. Rien à foutre. Propulsées à toute vitesse, vous gagnez rapidement la marina, où tu fais glisser l'Insubmersible, le stoppant à quelques centimètres près de sa position habituelle, au bout du quai. « Je ne te tiens pas rancune de ne pas t'imposer à moi. Clairement, si tu as mis deux semaines avant de m'en parler, c'est que tu pesais le pour et le contre ». C'est ce qu'on fait, en négociations, après tout. Choisir entre plusieurs options qui s'offrent à nous, sélectionner la plus alléchante. Peut-être as-tu gagné, en théorie, si elle t'en parle, mais tu t'en moques. Tu aurais voulu être un premier choix immédiat. Dans la seconde. Pas deux semaines plus tard. « Je ne suis pas un deuxième choix, et je ne veux pas des miettes que ton jardinier a daigné me laisser ». Le ton est dur, sans équivoque, et tu pointes le quai, lui signalant de partir.
Elle ne bouge pas, l'agaçante sorcièreque tu aimes. « Je mesurais le pour et le contre, effectivement. Mais pas pour choisir entre lui et toi... pour savoir comment te l'annoncer... » Les paroles sont sensées, mais tu ne les entends pas. Ton état est irrécupérable. Besoin qu'elle s'en aille, qu'elle te laisse aller casser un truc dans ta cale, qu'elle arrête d'être aussi raisonnable et innocente. Tu la préférerais fautive, ce serait tellement plus facile, mais tu n'es pas si difficile à convaincre qu'elle te ment. Comment ne pourrait-elle pas? Monstrueuse, tu l'es. Tu étais naïve de croire que tu méritais autre chose. « Je redoutais ta réaction et apparemment je n'avais pas tort... Lubia tu.. Tu ne peux pas me reprocher d'avoir vécu avant de te rencontrer.. » Elle pleure, et ton cœur se fend en un millier d'échardes, mais tu ne veux pas céder. Jalouse, en colère, terriblement inquiète, tu préfères la repousser toi-même plutôt que de la laisser te briser le cœur. Plus facile, de décider soi-même du moment où la douleur nous assaille. Comme arracher un pansement - ça fait toujours moins mal si on le fait. Sans daigner la regarder, tu te lèves, et tu franchis la limite sacrée - la cale. Celle où elle n'installe jamais ses affaires sans que tu l'invites à le faire, davantage par respect de sa part que par règle édictée par toi, cruelle capitaine. collaporta informulé en précaution, tu défais les rideaux des fenêtres, désormais invisible à son regard, et tu fracasses des tasses en les lançant contre un mur, à l'abri des prunelles criminelles. Qu'est-ce que t'es conne, Lubia.
- InvitéInvité
Re: [/!\+18] For eternity - Terminé
Jeu 27 Juin 2019 - 0:08
Et ainsi, sous mes prunelles horrifiées, elle partit en me laissant soufflée. Cette conversation avait été un cauchemar, mais qu'aurais-je pu faire de mieux ? Qu'est-ce que j'y pouvais ?
D'ébréchée, je passais à un être totalement émietté. En morceaux, brisée. Tout ce que je faisais dans mon existence était donc si mal pour mon entourage ? Toutes les personnes que j'aimais étaient-elles donc destinées à souffrir à cause de ma simple petite personne ? Qu'est-ce que je faisais de faux, qu'est-ce que je n'avais pas compris ? Je ne faisais que don de la vérité et de la sincérité, et à chaque fois cela me menait au bucher.
J'avais pu endurer pour Adoración. Elle était mon premier amour, avait le double de mon âge… avec le recul, l'issue était fatalement la rupture.
Avec Levius, j'avais pu endurer. Garçon si particulier, nous nous étions séparés sept années durant jusqu'à ce qu'il décide de revenir dans ma vie, et ce, sans même me prévenir. Il était le genre d'amis dont je n'ai pas besoin d'avoir des nouvelles pour savoir qu'on s'apprécie toujours de la même manière, comme au premier jour. Alors peut-être que notre rupture n'aurait été qu'une question de temps, même si notre histoire avait été l'une des plus belle au monde. J'aurais pu faire ma vie avec lui s'il me l'avait demandé, mais évidemment, il ne l'a pas fait. Au lieu de cela, il était parti. Encore. Avais-je été à ce point un monstre d'égoïsme en songeant à la rupture à ce moment là ? Aurais-je dû plutôt préférer mettre ma vie entre parenthèse et l'attendre ?
Mais Lubia… avec Lubia, tout était si différent. Cette violente attraction que je ressentais pour elle n'était pas uniquement dû au fait que c'était elle qui m'avait poussé à mettre un pied dans la tombe. J'en étais persuadée car je la ressentais encore aujourd'hui. Cette passion dévorante, si profondément enfouie en moi qu'elle était devenue mon oxygène.
Depuis enfant, j'étais fascinée par les créatures sortant de l'ordinaire. Le lycan.
À mes 11 ans, la baguette qui me choisit avait, et a encore, un poil de loup-garou. Le lycan.
À mes 26 ans, le premier loup-garou que je rencontrais me griffait et me mordait avec tant de véhémence que j'avais cru en mourir. Encore aujourd'hui je souffrais de violents symptômes post-traumatiques. Le lycan.
À mes 27 ans, je rencontrais le reflet de la pleine lune, et j'en fus si chamboulée que j'en avais perdu mes moyens comme jamais, jusqu'à tomber à terre. Le lycan.
J'avais toujours prétendu n'être née qu'avec une seule et grande passion qui coulait dans mes veines. Qu'il n'y avait qu'une seule créature dans ce bas monde qui faisait battre mon cœur et mon sang. Les dragons.
Mais là-bas, dans ce cabanon, comprenant le lien qui m'unissait à la menteuse pâle de la nuit, je commençais à envisager autre chose.
Mais aujourd'hui, devant cette porte close et torturée par le moindre bruit de choc qui parvenait à mes tympans, je prenais conscience à quel point je me trompais. À quel point, moi aussi, l'astre lunaire m'avait choisi lors de ma venue au monde. Non pas pour être louve… mais pour être celle qui l'éloignerait de la solitude. Qui la traiterait comme tout le monde, qui l'aimerait sans condition.
Un amour animal. Moi, passionnée de magizoologie et de toutes les créatures animales au monde.
Non, il n'y avait aucun hasard.
Lubia et moi étions destinées à nous rencontrer, à nous affronter et à nous aimer. Parce que des forces qui nous surpassaient l'avaient décidé ainsi. Nous n'y pouvions rien, c'était ainsi.
Alors, envisager une rupture avec elle.
Alors, envisager de lui obéir et de partir.
Alors, envisager de l'abandonner.
Alors, envisager de ne pas la suivre.
Alors, envisager de ne pas l'aimer.
Impossible.
Impensable.
Et s'il le fallait, je l'affronterais. Encore, et encore. Dusse-t-elle me mutiler à chaque fois. Je ne l'en aimerais que plus fortement.
Inutile donc de chercher à fuir et à quitter le navire. Je n'étais pas un rat. J'avais la fidélité du chien inscrite dans mes gênes.
Je ne pouvais qu'attendre. Qu'espérer le pardon. Le pardon d'une faute que je n'avais pas commise. Attendre de la retrouver et de pouvoir à nouveau la serrer contre moi.
L'embrasser.
Car le goût sucré du miel me manquait déjà.
Quand je pensais que j'avais autre chose à lui annoncer… quelque chose qui touchait sa seconde personnalité qui plus est… La soirée et la nuit allaient s'avérer longues. Très longues.
Mais si c'était le prix à payer pour ne pas subir un troisième abandon, car là était ma peur la plus profonde, alors soit. Je resterais. Entêtée, fidèle et engagée.
Laissant le flot de larmes mouiller mes joues sans vergogne, je me laissais tomber sur le pont du petit bateau, me recroquevillant sur moi-même. Genoux serrés contre ma poitrine, j'y épongeais mes pleures et mes sanglots. Pourquoi ressentais-je autant de culpabilité ? J'avais conscience que la situation n'était pas totalement juste. Pire : voir Lubia jalouse me rassérénais, dans un sens. Elle tenait à moi, et c'était une preuve magnifique de son amour.
Dans ce cas, pourquoi était-ce entièrement ma faute ?
J'ignorais le temps qui s'écoulait à ce moment. Des minutes ou des heures. Je ne décollais pas mon front de mes jambes, et, auditrice attentionnée, j'écoutais le moindre fracas que produisait mon aimée à l'intérieur de son bâtiment. Usant de mon imagination sans limite, je voyais très clairement les objets se briser, mais aussi sa peau s'abimer sous les coups, se blesser physiquement… par ma faute. Pourquoi par ma faute ?
Puis… le silence revint enfin prendre ses droits. Plus bruyant que n'importe quelle apocalypse, il fut la naissance d'un nouvel espoir. Alors, je redressais le front, cessant un instant de pleurer.
Un instant seulement.
Car le crépitement typique et sourd d'un transplanage parvint à mes oreilles.
Si moi j'étais toujours là, ce n'était plus son cas.
J'étais seule. Abandonnée. Tout ce que j'avais voulu éviter se produisait.
Maudite petite sorcière que j'étais.
Peut-être que… m'envoyer par le fond… serait une idée ?
D'ébréchée, je passais à un être totalement émietté. En morceaux, brisée. Tout ce que je faisais dans mon existence était donc si mal pour mon entourage ? Toutes les personnes que j'aimais étaient-elles donc destinées à souffrir à cause de ma simple petite personne ? Qu'est-ce que je faisais de faux, qu'est-ce que je n'avais pas compris ? Je ne faisais que don de la vérité et de la sincérité, et à chaque fois cela me menait au bucher.
J'avais pu endurer pour Adoración. Elle était mon premier amour, avait le double de mon âge… avec le recul, l'issue était fatalement la rupture.
Avec Levius, j'avais pu endurer. Garçon si particulier, nous nous étions séparés sept années durant jusqu'à ce qu'il décide de revenir dans ma vie, et ce, sans même me prévenir. Il était le genre d'amis dont je n'ai pas besoin d'avoir des nouvelles pour savoir qu'on s'apprécie toujours de la même manière, comme au premier jour. Alors peut-être que notre rupture n'aurait été qu'une question de temps, même si notre histoire avait été l'une des plus belle au monde. J'aurais pu faire ma vie avec lui s'il me l'avait demandé, mais évidemment, il ne l'a pas fait. Au lieu de cela, il était parti. Encore. Avais-je été à ce point un monstre d'égoïsme en songeant à la rupture à ce moment là ? Aurais-je dû plutôt préférer mettre ma vie entre parenthèse et l'attendre ?
Mais Lubia… avec Lubia, tout était si différent. Cette violente attraction que je ressentais pour elle n'était pas uniquement dû au fait que c'était elle qui m'avait poussé à mettre un pied dans la tombe. J'en étais persuadée car je la ressentais encore aujourd'hui. Cette passion dévorante, si profondément enfouie en moi qu'elle était devenue mon oxygène.
Depuis enfant, j'étais fascinée par les créatures sortant de l'ordinaire. Le lycan.
À mes 11 ans, la baguette qui me choisit avait, et a encore, un poil de loup-garou. Le lycan.
À mes 26 ans, le premier loup-garou que je rencontrais me griffait et me mordait avec tant de véhémence que j'avais cru en mourir. Encore aujourd'hui je souffrais de violents symptômes post-traumatiques. Le lycan.
À mes 27 ans, je rencontrais le reflet de la pleine lune, et j'en fus si chamboulée que j'en avais perdu mes moyens comme jamais, jusqu'à tomber à terre. Le lycan.
J'avais toujours prétendu n'être née qu'avec une seule et grande passion qui coulait dans mes veines. Qu'il n'y avait qu'une seule créature dans ce bas monde qui faisait battre mon cœur et mon sang. Les dragons.
Mais là-bas, dans ce cabanon, comprenant le lien qui m'unissait à la menteuse pâle de la nuit, je commençais à envisager autre chose.
Mais aujourd'hui, devant cette porte close et torturée par le moindre bruit de choc qui parvenait à mes tympans, je prenais conscience à quel point je me trompais. À quel point, moi aussi, l'astre lunaire m'avait choisi lors de ma venue au monde. Non pas pour être louve… mais pour être celle qui l'éloignerait de la solitude. Qui la traiterait comme tout le monde, qui l'aimerait sans condition.
Un amour animal. Moi, passionnée de magizoologie et de toutes les créatures animales au monde.
Non, il n'y avait aucun hasard.
Lubia et moi étions destinées à nous rencontrer, à nous affronter et à nous aimer. Parce que des forces qui nous surpassaient l'avaient décidé ainsi. Nous n'y pouvions rien, c'était ainsi.
Alors, envisager une rupture avec elle.
Alors, envisager de lui obéir et de partir.
Alors, envisager de l'abandonner.
Alors, envisager de ne pas la suivre.
Alors, envisager de ne pas l'aimer.
Impossible.
Impensable.
Et s'il le fallait, je l'affronterais. Encore, et encore. Dusse-t-elle me mutiler à chaque fois. Je ne l'en aimerais que plus fortement.
Inutile donc de chercher à fuir et à quitter le navire. Je n'étais pas un rat. J'avais la fidélité du chien inscrite dans mes gênes.
Je ne pouvais qu'attendre. Qu'espérer le pardon. Le pardon d'une faute que je n'avais pas commise. Attendre de la retrouver et de pouvoir à nouveau la serrer contre moi.
L'embrasser.
Car le goût sucré du miel me manquait déjà.
Quand je pensais que j'avais autre chose à lui annoncer… quelque chose qui touchait sa seconde personnalité qui plus est… La soirée et la nuit allaient s'avérer longues. Très longues.
Mais si c'était le prix à payer pour ne pas subir un troisième abandon, car là était ma peur la plus profonde, alors soit. Je resterais. Entêtée, fidèle et engagée.
Laissant le flot de larmes mouiller mes joues sans vergogne, je me laissais tomber sur le pont du petit bateau, me recroquevillant sur moi-même. Genoux serrés contre ma poitrine, j'y épongeais mes pleures et mes sanglots. Pourquoi ressentais-je autant de culpabilité ? J'avais conscience que la situation n'était pas totalement juste. Pire : voir Lubia jalouse me rassérénais, dans un sens. Elle tenait à moi, et c'était une preuve magnifique de son amour.
Dans ce cas, pourquoi était-ce entièrement ma faute ?
J'ignorais le temps qui s'écoulait à ce moment. Des minutes ou des heures. Je ne décollais pas mon front de mes jambes, et, auditrice attentionnée, j'écoutais le moindre fracas que produisait mon aimée à l'intérieur de son bâtiment. Usant de mon imagination sans limite, je voyais très clairement les objets se briser, mais aussi sa peau s'abimer sous les coups, se blesser physiquement… par ma faute. Pourquoi par ma faute ?
Puis… le silence revint enfin prendre ses droits. Plus bruyant que n'importe quelle apocalypse, il fut la naissance d'un nouvel espoir. Alors, je redressais le front, cessant un instant de pleurer.
Un instant seulement.
Car le crépitement typique et sourd d'un transplanage parvint à mes oreilles.
Si moi j'étais toujours là, ce n'était plus son cas.
J'étais seule. Abandonnée. Tout ce que j'avais voulu éviter se produisait.
Maudite petite sorcière que j'étais.
Peut-être que… m'envoyer par le fond… serait une idée ?
- InvitéInvité
Re: [/!\+18] For eternity - Terminé
Jeu 27 Juin 2019 - 15:12
utilisation d'un avantage rp - retourneur de temps
L'Insubmersible est trop petit. Explosive, tu tournes en rond comme un grand fauve en cage, comme si même ta peau était devenue trop petite. Cette sensation, tu ne la ressens qu'une fois par mois. L'espace d'un instant, avec horreur, tu te demandes si tu n'es pas sur le point de te transformer, malgré l'absence de la lune. Cette même impression de perte de contrôledélicieusedangereuse qui accompagne ses rayons. Alors tu lances ta vaisselle, comme si les chocs répétés des ustensiles se fracassant contre les murs suffisaient à rompre la tension qui habite ton âme au point de vouloir t'en fendre la peau. Pas assez de place, pour contenir ta peine et ta rage, la colère que tu ressens à ton propre égard. Tu as tout gâché, et tu le sais. Abi n'était pas en tort, tu ne voulais pas l'admettre, là-haut, face à ses yeux craintifs, mais ici, tu en es consciente. Ici, dans la solitude, tu te sens petite et stupide. Minuscule et jalouse. Immature et territoriale. Heureusement que t'as trente-trois ans, ce serait pas beau, à seize. Laissant choir la dernière tasse intacte au sol, qui se fend légèrement sans se briser, tu te laisses toi-même tomber avec douceur, des larmes calmes ravageant ton visage. T'as tout gâché, et tu le sais. Elle ne voulait qu'être honnête avec toi, la petite sorcière, et toi tu as réagi comme si déjà, Abi te disait qu'elle t'abandonnerait - parce que c'est tout ce que tu mérites. Pendant de longues minutes, tu laisses le silence t'envelopper de ses bras rassurants, contemplant l'abîme veiné à travers tes paupières obstinément closes. Les lèvres serrées et tremblant pour ne pas geindre, tu essuies tes larmes, te relevant. Inspirant un coup, tu remets de l'ordre dans tes vêtements comme un automate. Cheveux lissés par des doigts encrés, poitrine qui se soulève au rythme d'une lente respiration, le contrôle qui revient. Si seulement tu pouvais avoir une deuxième chance, tu lui dirais que tout ira bien, qu'elle n'a pas à s'en faire. Si seulement tu ---
L'héritage de ta grand-mère, caché au fond de la cale.
Un retourneur de temps - tu ne t'en sers pas souvent, il est très rare que tu aies l'occasion de t'en servir en contexte professionnel : lorsque les négociations se font à portes closes et sans interruption, dur de revenir en arrière. Mais ici, à l'abri des regards ... Ce n'est pas entièrement éthique, tu le sais. Pas entièrement honnête ... mais fondamentalement loyal, tu oses le croire. Pour réparer les pots fracassés, pour lui éviter la douleur que tu sais lui avoir causée. Lèvres pincées, effaçant les dernières traces de pleurs sur ton visage, tu transplanes vers un hangar abandonné de la marina, que tu sais être généralement désert. L'arrivée te prend aux entrailles, comme chaque fois que tu transplanes, et, toujours sous le choc de ta réaction violente, tu en perds presque l'équilibre, te rattrapant de justesse. L'endroit est sombre et poussiéreux, mais pour toi, sur l'instant, il s'agit d'un palais de tranquilité, une véritable forteresse de solitude. Retirant le pendentif aux éclats dorés et argentés de son boitier, tu passes la fine chaînette autour de ton cou. Les yeux perdus dans le petit sablier encastré dans trois cercles concentriques, tu estimes la durée de votre conversation, et de votre départ. Pour être certaine d'avoir le temps de te calmer, les doigts serrés sur la minuscule vis ouvragée, tu fais tourner le sablier quatre fois. Quatre tours, quatre heures. Te mettre en place, te calmer.
La sensation ressemble à une chute libre au fond de toi-même, comme si ton esprit se repliait sur lui-même pour mieux se distendre. Un instant qui dure à la fois une fraction de secondes et une éternité, tu vois tout et rien, et, l'espace d'un battement de ton cœur, il te semble voir la louve, tout aussi surprise que toi. Vous vous regardez l'une l'autre, et tu souris. Emmerdeuse, murmurent vos yeux, d'un éclat agacé et tendre à la fois, comme un vieillard accueillant la mort comme une vieille amie. Une fois que tu es certaine de t'être calmée de façon adéquate, tu quittes le hangar, t'installant sur ton banc préféré de la marina, en face de l'accès aux quais. Les yeux fermés, tu t'installes en tailleur et tu médites. La Terre semble avoir perdu son centre gravitationnel, qui se situe désormais à la hauteur de ton abdomen. Les heures passent, tu demeures immobile, centrée sur l'étang de ta conscience, dans lequel brillent les étoiles. Tu t'y penches, l'eau sombre reflétant ton visage double, celui de la louve et celui de la sorcière. Couronnée d'astres dans le reflet miroitant, tu les observes tranquillement, les deux facettes. Respiration régulière, le vent immatériel caressant doucement ton visage au même rythme que sa contrepartie physique. Les rayons du soleil piquent ta peau sans que tu en ressentes la morsure, perdue dans la réconfortante fraîcheur intérieure. Les mots gravés sur la surface du retourneur de temps résonnent en toi comme une lente litanie.
I mark the hours, every one, nor have I yet outrun the sun.
My use and value onto you are gauged by what you have to do.
Ce que tu as à faire, c'est rester calme. Comprendre. Maintenant que tu t'attends à ce qu'elle va te dire, tu sais (espères) que tu y parviendras. Une seconde chance pour toi, pour elle également. Un pétillement te tire de ta méditation, les eaux de l'étang se troublant, et tu sais qu'elle arrive. Un instinct, la prescience du moment déjà écrit, et tu ouvres les yeux pour la voir apparaître à l'entrée du quai, jambes nues sous son short. Te relevant prestement, tu glisses une main douce sur son épaule, sourire aux lèvres, et, sans un mot, tu la serres contre toi, silhouette sombre complémentant ta tenue pâle. Tu soupires, yeux fermés, et tu poses un baiser léger sur le sommet de sa tête, caressant la racine de ses cheveux de tes lèvres. Cette fois, ce sera mieux. « Tu m'as manqué ».
- InvitéInvité
Re: [/!\+18] For eternity - Terminé
Ven 28 Juin 2019 - 13:09
[...] Voilà pourtant la première fois que je me retrouvais devant le petit bateau à l'improviste, seule sur les quais en cette fin de journée. Sans qu'elle m'y ait invité. Devais-je m'imposer ? Ou la supplier de ne pas me renvoyer ? Encore fallait-il qu'elle soit présente. Et si elle n'était pas encore rentrée ?
Mais purée, tu vas te le foutre au cul ton coup de pied ? [...]
Alors, pour me donner du courage je soupirais rapidement avant de tendre mes muscles pour m'élancer. C'est une main qui me stoppa net et, d'instinct, j'eus le premier réflexe de me défendre.
Mais cette odeur d'iode que j'aimais tant vint rapidement m'envahir et ce toucher ferme mais non pas moins doux, je pouvais le reconnaître entre milles. Alors à moitié pivotée dans sa direction de par mon sursaut, je me laissais entraîner contre sa poitrine alors qu'elle m'enserrait tout en embrassant mes cheveux. Glissant timidement mes mains sur ses hanches, je profitait de ce petit instant pour fermer les paupières et me détendre. J'aimais lorsqu'elle faisait à ce point preuve de douceur à mon encontre. C'était diamétralement opposé à ce que je lui connaissais. Qui plus est, cela calmait les forts battements de mon cœur à cause de l'angoisse grimpant aux annonces que je devais lui faire. Levius étant la moins pire des deux. Le palpitant cognait si fort que j'étais persuadée qu'elle pouvait le ressentir.
- Toi aussi tu m'as manqué.
Vérité nue et sincère. Tourner nerveusement en rond à la ferme n'avait rien d'amusant et de distrayant, je préférais largement être en compagnie de Lubia, être proche d'elle, de la saveur salée de l'iode, bercée par le mouvement des vagues.
En cet instant de douceur, je sentais ma volonté et mon courage fondre comme neige au soleil. Je n'avais pas envie de briser un moment si doux et tendre avec elle, déjà que je les trouvais trop rares puisque j'étais demandeuse. Pourtant je n'avais pas le choix, je me devais de le faire. Alors, puisant dans mes ressources, je me retournais totalement pour lui faire face et déposer un baiser léger à la commissure de ses lèvres.
Le souffle et le regard nerveux, je déglutissais avec peine alors que j'admirais son si beau visage.
- Excuse-moi de venir à l'improviste. Je… j'avais besoin de te voir.
D'être avec toi et de me serrer contre toi.
- Ne m'en veux pas, s'il te plait…
Ne me rejette pas, ne m'abandonne pas. Profonde hantise que celle de me retrouver seule, sans elle.
- Pourrait-on prendre le large ? J'ai besoin de te parler. En privé.
Prunelles implorantes, je lui montrais à quel point ma demande était importante pour moi.
Alors, avec cette assurance qui lui était propre, elle me saisit la main pour m'entraîner avec elle, à ma grande surprise non pas sur l'Insubmersible III mais en direction du port, et plus exactement un hangar. Intriguée, mais non pas moins craintive, je la suivais, docile, me collant toutefois à son bras pour m'assurer de ne pas m'éloigner, comme une enfant craignant d'être perdue dans la foule.
Ici, il commençait à ne plus y avoir grand monde, uniquement les derniers flâneurs.
Une fois à l'intérieur du bâtiment vide, je regardais nerveusement autour de moi, interrogeant ma compagne du regard. C'est là, à l'abris de tous, qu'elle nous fit transplaner.
Mais purée, tu vas te le foutre au cul ton coup de pied ? [...]
Alors, pour me donner du courage je soupirais rapidement avant de tendre mes muscles pour m'élancer. C'est une main qui me stoppa net et, d'instinct, j'eus le premier réflexe de me défendre.
Mais cette odeur d'iode que j'aimais tant vint rapidement m'envahir et ce toucher ferme mais non pas moins doux, je pouvais le reconnaître entre milles. Alors à moitié pivotée dans sa direction de par mon sursaut, je me laissais entraîner contre sa poitrine alors qu'elle m'enserrait tout en embrassant mes cheveux. Glissant timidement mes mains sur ses hanches, je profitait de ce petit instant pour fermer les paupières et me détendre. J'aimais lorsqu'elle faisait à ce point preuve de douceur à mon encontre. C'était diamétralement opposé à ce que je lui connaissais. Qui plus est, cela calmait les forts battements de mon cœur à cause de l'angoisse grimpant aux annonces que je devais lui faire. Levius étant la moins pire des deux. Le palpitant cognait si fort que j'étais persuadée qu'elle pouvait le ressentir.
- Toi aussi tu m'as manqué.
Vérité nue et sincère. Tourner nerveusement en rond à la ferme n'avait rien d'amusant et de distrayant, je préférais largement être en compagnie de Lubia, être proche d'elle, de la saveur salée de l'iode, bercée par le mouvement des vagues.
En cet instant de douceur, je sentais ma volonté et mon courage fondre comme neige au soleil. Je n'avais pas envie de briser un moment si doux et tendre avec elle, déjà que je les trouvais trop rares puisque j'étais demandeuse. Pourtant je n'avais pas le choix, je me devais de le faire. Alors, puisant dans mes ressources, je me retournais totalement pour lui faire face et déposer un baiser léger à la commissure de ses lèvres.
Le souffle et le regard nerveux, je déglutissais avec peine alors que j'admirais son si beau visage.
- Excuse-moi de venir à l'improviste. Je… j'avais besoin de te voir.
D'être avec toi et de me serrer contre toi.
- Ne m'en veux pas, s'il te plait…
Ne me rejette pas, ne m'abandonne pas. Profonde hantise que celle de me retrouver seule, sans elle.
- Pourrait-on prendre le large ? J'ai besoin de te parler. En privé.
Prunelles implorantes, je lui montrais à quel point ma demande était importante pour moi.
Alors, avec cette assurance qui lui était propre, elle me saisit la main pour m'entraîner avec elle, à ma grande surprise non pas sur l'Insubmersible III mais en direction du port, et plus exactement un hangar. Intriguée, mais non pas moins craintive, je la suivais, docile, me collant toutefois à son bras pour m'assurer de ne pas m'éloigner, comme une enfant craignant d'être perdue dans la foule.
Ici, il commençait à ne plus y avoir grand monde, uniquement les derniers flâneurs.
Une fois à l'intérieur du bâtiment vide, je regardais nerveusement autour de moi, interrogeant ma compagne du regard. C'est là, à l'abris de tous, qu'elle nous fit transplaner.
- InvitéInvité
Re: [/!\+18] For eternity - Terminé
Mer 3 Juil 2019 - 19:26
Les lèvres caressent la cime soyeuse, respirant l'odeur des roses et de la crainte de la petite sorcière. Contact apaisant de ses doigts contre tes hanches effilées, tu fermes les yeux un instant. Ce sera mieux, cette fois-ci. Tu vas l'écouter, avec patience, et tu tenteras de comprendre, de compatir de ton mieux. « Toi aussi tu m'as manqué ». Une nuée de tendresse t'assaille, t'apaise, toi aussi. Tu sens le rythme effréné de son coeur - elle craint probablement ta réaction, si seulement elle savait à quel point elle aurait eu raison d'avoir peur, si tu n'avais pas utilisé le retourneur de temps à présent dissimulé à l'intérieur d'une de tes poches. Accueillant le baiser léger avec un sourire, tu repousses doucement une mèche rebelle derrière son oreille, prunelles d'acier la fixant avec la patience de ceux qui ont vu le futur. « Excuse-moi de venir à l'improviste. Je… j'avais besoin de te voir. Ne m'en veux pas, s'il te plait… » Les mêmes mots, la même nervosité dans la petite voix. Tu reprends toi aussi ton dialogue égrené plus tôt, le déjà-vu palpable, l'apaisement faisant vibrer tes mots. « Me demande pas pardon d'avoir eu besoin de me voir. Je suis contente que tu sois là ». Les iris de la belle implorent avec les mots. « Pourrait-on prendre le large ? J'ai besoin de te parler. En privé ». Tu désignes le bout du quai vaguement, secouant négativement la tête. « L'insubmersible est dégueulasse, j'ai essayé de faire une recette qui m'a explosé en pleine gueule », dis-tu en riant, haussant les épaules, assumant ton incompétencementeusefeinte. Un sourire éclaire ton visage anguleux, et tu pointes le hangar vers lequel tu as transplané, plus tôt. « J'ai une meilleure idée, si tu veux qu'on soit tranquille », dis-tu, la prenant par la main de ta poigne douce mais ferme, l'attirant à toi, un bras noué autour de sa taille.
Tourbillon de couleurs caractéristiques du déplacement magique, vous apparaissez sur une plage de sable blanc aux allures tropicales. Visuellement, tout indique que vous vous trouvez sur une quelconque plage paradisiaque, mais le vent frais, même en juillet, vous enserre de ses bras pour vous rappeler votre présence dans les Hébrides extérieures. Sourire aux lèvres, tu la laisses s'écarter, désignant de l'amplitude de tes bras ouverts l'étendue sablonneuse. « Bienvenue à Harris ». Tu retires tes souliers, glissant tes pieds avec bonheur dans le sable frais, avant de t'y asseoir, et de tapoter la place près de toi. Second déjà-vu, ici plutôt qu'à la barre, tu fermes les yeux un instant, le temps de retrouver l'étang interne et d'y puiser un peu de force et, surtout, de tranquillité - malgré ton calme présent, tu en auras besoin à nouveau, tu le sens. Entendre Abi te parler de son jardinier ne sera pas facile la seconde fois, même si tu sais à présent qu'elle ne te l'a pas caché par malice. Silencieusement, tu te jures de ne pas sortir de tes gonds, cette fois, et de mettre en application les conseils de ta cousine. « Nous sommes seules. Pas une âme qui vive à des kilomètres à la ronde », lui dis-tu d'un ton qui se veut apaisant, écoutant les vagues se rompre sur la berge, son agréable et doux à tes oreilles de marine. « Qu'est-ce qui te tracasse, дорогий*? » Tu n'oses pas la regarder, alors que tu lui demandes, sachant très bien de quoi elle souhaite te parler - si tu acceptes la mise en scène pour épargner son coeur, tu ne veux pas lui mentir et ce, même si tu joues la comédie d'une main de maître. C'est ainsi que tu gardes tes prunelles d'acier fixées sur l'horizon, un sourire doux tout de même accroché aux lèvres.
- Spoiler:
*chérie
- InvitéInvité
Re: [/!\+18] For eternity - Terminé
Jeu 4 Juil 2019 - 16:13
Une recette qui lui a explosé à la figure ?
C’est sans cacher mon interlocution que je la regardais ricaner avant de me proposer d’aller ailleurs. Évidemment, je n’allais pas discuter ce point, pourtant… je savais que l’Insubmersible était son petit bijou, et que si elle avait foutu le bordel pour une raison ou pour une autre, elle aurait tout de suite nettoyé… ou alors je ne connaissais pas encore Lubia comme je me l’imaginais, ce qui ne fit qu’accentuer mon stress de lui parler de Levius et du second sujet. De plus, je ne la voyais pas si mauvaise cuisinière… me cacherait-elle quelque chose ?
Ces interrogations tournèrent dans mon esprit alors que je la suivais jusqu’au hangar, profitant de la proximité que son bras autour de mes épaules me donnait. Timidement, parce que je n’étais pas habituée à marcher ainsi avec quelqu’un malgré mes précédentes relations, je vins poser une main dans le creux de son dos, priant pour que ce ne soit pas la dernière fois que nous puissions marcher ainsi côte à côte.
Alors que le craquement typique du transplanage parvint à mes oreilles et que le tourbillon vint me rendre ivre un instant, je ne pouvais m’empêcher la réflexion suivante : après tout, pourquoi avais-je peur ? Je n’étais fautive en rien du retour de mon ex compagnon. D’autres détails, oui, mais justement, n’étaient-ils pas des détails ?
Reculant d’un pas alors que je reprenais mes repères une fois arrivée, le vent iodé vint rapidement me frapper le visage. Étrangement, je trouvais ça plutôt rassurant, et les bras ouverts de la sorcière me donnèrent envie d’immédiatement m’y jeter. Pourtant, je n’y fis rien. En l’état, je n’en avais pas le droit, alors, je me contentais de passer une mèche de cheveux derrière mon oreille, la tête enfoncée dans mes épaules tout en murmurant.
- Na Hearadh
Ecossaise pure souche, je savais parfaitement où je me trouvais, et un fin sourire gêné vint se peindre sur mes lèvres. Un peu plus, et je pourrais détourner le sujet pour partir à la recherche des dragons des Hébrides. La proposition remonta jusqu’à ma gorge et failli traverser mes lèvres, pourtant, l’invitation de la slave à venir prendre place à côté d’elle l’avorta.
C’est toujours hésitante que je vins alors m’asseoir, les genoux remontés contre ma poitrine, recroquevillée comme si je souhaitais me protéger d’une quelconque agression extérieure. Il y avait quelque chose dans le comportement de Lubia que je ne reconnaissais pas, le fait qu’elle se contente de fixer l’horizon, qu’elle ferme régulièrement les paupières comme pour garder son calme. Un je ne sais quoi qui me mettait d’autant plus mal à l’aise. Nous avions passé beaucoup de temps ensemble et j’avais eu le temps de l’observer. Très peu, jusqu’à présent, elle avait eu ce genre de mimiques, tout le moins, pas vraiment lorsqu’elle n’était pas stressée.
Observatrice, je l’étais… mais peut-être que je me trompais. Après tout, nous étions encore aux balbutiements de notre relation, je ne savais pas encore tout d’elle. Le problème venait sûrement de son travail, ça avait déjà été le cas lors de notre séjour à Ljubljana, et dernièrement, elle rentrait moins souvent, passant bien plus de temps au bureau qu’au bateau, à mon grand regret. Et il y avait tout de même ce ton de voix calme et rassurant, ainsi que ce sourire que je souhaiterais tant générer à chacune de nos rencontres.
Et ce mot… дорогий. Mon cœur fit un bond de joie en l’entendant, générant du carmin à mes joues. D’ordinaire, c’était moi qui utilisait des surnoms, et non pas mes partenaires. Que Lubia puisse m’appeler ainsi me remplissait d’une joie neuve que je découvrais avec délectation.
Pourvu qu’elle en use et en abuse encore même après notre conversation.
Silencieuse depuis peut-être maintenant trop longtemps, je pris mon courage à deux mains pour parler de cette voix timide et mal assurée. Mon regard vint se plonger dans l’étendue d’eau comme si j’y cherchais mes mots alors que j’essayais de calquer les battements dans ma poitrine au rythme lent et régulier des vagues.
- Tu te souviens, que j'ai mentionné vivre dans une ferme et que l'un des propriétaires est un producteur de plante ? Et bien... c'est un ami d'enfance, je le connais depuis toujours et ... ben, on a été en couple, avant. Mais il est parti participer à des séminaires et on a dû se séparer... sauf que... il est revenu, sans prévenir, l'autre jour. Mais il ne s'est rien passé à son retour ! Ce... je voulais juste que tu saches. Qu'il est revenu. Et que c'est difficile pour moi de vivre dans la même maison et de faire comme si rien ne s'était passé.
Je voyais sa respiration se faire lente, et elle observait un silence obstiné, attendant visiblement que je termine de m’exprimer. Pourtant, elle laissa encore couler un instant avant de répliquer.
- Vous avez rompu parce qu’il était parti ?
Essayant de garder mon calme au possible, je pris le temps de la réflexion. Aux premiers abords, ça aurait pu être la cause principale de notre rupture, oui. Mais à présent que nous avions beaucoup discuté lui et moi, je ne pouvais nier une vérité qui me glaçait le sang.
- C'est ce que je pensais au début… à l’époque, lorsque nous étions amis, il était parti durant sept ans… Durant notre relation, je lui avais dit que je n’attendrais pas si longtemps s’il venait à s’éloigner une nouvelle fois. Je veux dire… je n’avais aucune envie de mettre ma vie entre parenthèse, tu vois ? Mais voilà c'est un garçon particulier et... je ne sais pas... peut-être étais-je de trop dans sa vie malgré toutes les précautions que j'avais prises pour ne pas trop l'envahir ? Osant lui jeter un regard en biais, je me mordais la lèvre inférieure avant de baisser ma main gauche, celle contre Lubia, dans le sable, et d’y enfoncer mes doigts. Mais en vrai je pense que… de toute façon, ça n’aurait pas été possible. Mais bon... à force de trop se sacrifier pour l’autre, on en oublie qui on est vraiment et le plaisir fait place au devoir. On en était arrivé là tous les deux, je pense. Faire des concessions ne me dérange pas… ne pas être moi-même si. Je me trompe peut-être mais… ce n’est pas comme ça que j’imagine une relation de couple… c’est sûrement plus sain de… d’accepter l’autre, dans son entièreté.
A mes mots, je laissais trainer mon regard sombre sur la jeune femme. Sans faille, sans le moindre doute lisible ou traduisible. Je pensais profondément ce que je pensais, et clairement, elle pouvait se sentir visée. Je l’acceptais comme elle était. Elle, et l’autre, malgré tout ce qui était arrivé, et tout ce qui arrivera peut-être encore. C’était elle. Personne d’autre.
C’est sans cacher mon interlocution que je la regardais ricaner avant de me proposer d’aller ailleurs. Évidemment, je n’allais pas discuter ce point, pourtant… je savais que l’Insubmersible était son petit bijou, et que si elle avait foutu le bordel pour une raison ou pour une autre, elle aurait tout de suite nettoyé… ou alors je ne connaissais pas encore Lubia comme je me l’imaginais, ce qui ne fit qu’accentuer mon stress de lui parler de Levius et du second sujet. De plus, je ne la voyais pas si mauvaise cuisinière… me cacherait-elle quelque chose ?
Ces interrogations tournèrent dans mon esprit alors que je la suivais jusqu’au hangar, profitant de la proximité que son bras autour de mes épaules me donnait. Timidement, parce que je n’étais pas habituée à marcher ainsi avec quelqu’un malgré mes précédentes relations, je vins poser une main dans le creux de son dos, priant pour que ce ne soit pas la dernière fois que nous puissions marcher ainsi côte à côte.
Alors que le craquement typique du transplanage parvint à mes oreilles et que le tourbillon vint me rendre ivre un instant, je ne pouvais m’empêcher la réflexion suivante : après tout, pourquoi avais-je peur ? Je n’étais fautive en rien du retour de mon ex compagnon. D’autres détails, oui, mais justement, n’étaient-ils pas des détails ?
Reculant d’un pas alors que je reprenais mes repères une fois arrivée, le vent iodé vint rapidement me frapper le visage. Étrangement, je trouvais ça plutôt rassurant, et les bras ouverts de la sorcière me donnèrent envie d’immédiatement m’y jeter. Pourtant, je n’y fis rien. En l’état, je n’en avais pas le droit, alors, je me contentais de passer une mèche de cheveux derrière mon oreille, la tête enfoncée dans mes épaules tout en murmurant.
- Na Hearadh
Ecossaise pure souche, je savais parfaitement où je me trouvais, et un fin sourire gêné vint se peindre sur mes lèvres. Un peu plus, et je pourrais détourner le sujet pour partir à la recherche des dragons des Hébrides. La proposition remonta jusqu’à ma gorge et failli traverser mes lèvres, pourtant, l’invitation de la slave à venir prendre place à côté d’elle l’avorta.
C’est toujours hésitante que je vins alors m’asseoir, les genoux remontés contre ma poitrine, recroquevillée comme si je souhaitais me protéger d’une quelconque agression extérieure. Il y avait quelque chose dans le comportement de Lubia que je ne reconnaissais pas, le fait qu’elle se contente de fixer l’horizon, qu’elle ferme régulièrement les paupières comme pour garder son calme. Un je ne sais quoi qui me mettait d’autant plus mal à l’aise. Nous avions passé beaucoup de temps ensemble et j’avais eu le temps de l’observer. Très peu, jusqu’à présent, elle avait eu ce genre de mimiques, tout le moins, pas vraiment lorsqu’elle n’était pas stressée.
Observatrice, je l’étais… mais peut-être que je me trompais. Après tout, nous étions encore aux balbutiements de notre relation, je ne savais pas encore tout d’elle. Le problème venait sûrement de son travail, ça avait déjà été le cas lors de notre séjour à Ljubljana, et dernièrement, elle rentrait moins souvent, passant bien plus de temps au bureau qu’au bateau, à mon grand regret. Et il y avait tout de même ce ton de voix calme et rassurant, ainsi que ce sourire que je souhaiterais tant générer à chacune de nos rencontres.
Et ce mot… дорогий. Mon cœur fit un bond de joie en l’entendant, générant du carmin à mes joues. D’ordinaire, c’était moi qui utilisait des surnoms, et non pas mes partenaires. Que Lubia puisse m’appeler ainsi me remplissait d’une joie neuve que je découvrais avec délectation.
Pourvu qu’elle en use et en abuse encore même après notre conversation.
Silencieuse depuis peut-être maintenant trop longtemps, je pris mon courage à deux mains pour parler de cette voix timide et mal assurée. Mon regard vint se plonger dans l’étendue d’eau comme si j’y cherchais mes mots alors que j’essayais de calquer les battements dans ma poitrine au rythme lent et régulier des vagues.
- Tu te souviens, que j'ai mentionné vivre dans une ferme et que l'un des propriétaires est un producteur de plante ? Et bien... c'est un ami d'enfance, je le connais depuis toujours et ... ben, on a été en couple, avant. Mais il est parti participer à des séminaires et on a dû se séparer... sauf que... il est revenu, sans prévenir, l'autre jour. Mais il ne s'est rien passé à son retour ! Ce... je voulais juste que tu saches. Qu'il est revenu. Et que c'est difficile pour moi de vivre dans la même maison et de faire comme si rien ne s'était passé.
Je voyais sa respiration se faire lente, et elle observait un silence obstiné, attendant visiblement que je termine de m’exprimer. Pourtant, elle laissa encore couler un instant avant de répliquer.
- Vous avez rompu parce qu’il était parti ?
Essayant de garder mon calme au possible, je pris le temps de la réflexion. Aux premiers abords, ça aurait pu être la cause principale de notre rupture, oui. Mais à présent que nous avions beaucoup discuté lui et moi, je ne pouvais nier une vérité qui me glaçait le sang.
- C'est ce que je pensais au début… à l’époque, lorsque nous étions amis, il était parti durant sept ans… Durant notre relation, je lui avais dit que je n’attendrais pas si longtemps s’il venait à s’éloigner une nouvelle fois. Je veux dire… je n’avais aucune envie de mettre ma vie entre parenthèse, tu vois ? Mais voilà c'est un garçon particulier et... je ne sais pas... peut-être étais-je de trop dans sa vie malgré toutes les précautions que j'avais prises pour ne pas trop l'envahir ? Osant lui jeter un regard en biais, je me mordais la lèvre inférieure avant de baisser ma main gauche, celle contre Lubia, dans le sable, et d’y enfoncer mes doigts. Mais en vrai je pense que… de toute façon, ça n’aurait pas été possible. Mais bon... à force de trop se sacrifier pour l’autre, on en oublie qui on est vraiment et le plaisir fait place au devoir. On en était arrivé là tous les deux, je pense. Faire des concessions ne me dérange pas… ne pas être moi-même si. Je me trompe peut-être mais… ce n’est pas comme ça que j’imagine une relation de couple… c’est sûrement plus sain de… d’accepter l’autre, dans son entièreté.
A mes mots, je laissais trainer mon regard sombre sur la jeune femme. Sans faille, sans le moindre doute lisible ou traduisible. Je pensais profondément ce que je pensais, et clairement, elle pouvait se sentir visée. Je l’acceptais comme elle était. Elle, et l’autre, malgré tout ce qui était arrivé, et tout ce qui arrivera peut-être encore. C’était elle. Personne d’autre.
- InvitéInvité
Re: [/!\+18] For eternity - Terminé
Mar 9 Juil 2019 - 15:29
Étrangeté du réel masqué en une douce robe onirique, tu l'écoutes avec attention, mais il te semble qu'un voile s'est glissé sur toi, pâle et translucide, alors que ton aimée te dévoile son passé pour la seconde fois. Ton visage tourné vers elle, tu l'observes avec la franchise prédatrice qui te caractérise si souvent, et tes yeux ne trahissent rien ... peut-être un peu trop. Ton esprit s'éloigne, se concentrant plutôt à disséquer les affirmations de la jeune femme, les mots qu'elle choisit pour te parler de celui qu'elleaimea aimé. « peut-être étais-je de trop dans sa vie malgré toutes les précautions que j'avais prises pour ne pas trop l'envahir ? » Ça te fait étrangement mal, comme si on te frappait à un membre fantôme. Tu l'intellectualises, tu sais que ça fait mal. Tu regardes intérieurement ton membre en sang, mais tu en es tellement détachée. Ne pas exploser comme la dernière fois. Tout ton être tend vers ce but unique. Ne pas la blesser. Plus jamais. Mais ça te fait mal, qu'Abi te dise qu'en fait, le problème ce n'était pas lui, mais elle. Sous-entendu limpide : si elle avait été moins imparfaite, peut-être seraient-ils encore ensemble. Et toi, où te places-tu, ainsi? Tellement imparfaite, remplie d'accrocs qu'elle seule peut percevoir, n'es-tu pas une pièce de casse-tête qu'on déforme pour être sûrs de faire entrer le morceau là où il ne devrait pas être? Tu te dis que tu ferais peut-être mieux de foutre le camp, en fait, et tu serres les dents. Ne souhaitant pas la blesser, tu prends sur toi la douleur sans la partager - de généreuse, tu es devenue égoïste.
T'as envie de soupirer, de te recroqueviller, et de poser la tête sur tes genoux, de geindre. Le mouvement de la main d'Abi te ramène à la réalité, réalité distendue et à demi-mensongère. Mentir pour dire la vérité, n'est-ce pas ce que tu fais si souvent? Tu fixes l'horizon alors que sa petite voix s'élève à nouveau, tes prunelles d'acier se raccrochant aux moindres détails azurés, le vent du nord vous enveloppant de ses bras froids. « de toute façon, ça n’aurait pas été possible ». Tu relèves légèrement la tête, toi qui étais prête à t'abattre sous ses mots, et tes iris se posent sur elle, petite silhouette recroquevillée à tes côtés. « Je me trompe peut-être mais… ce n’est pas comme ça que j’imagine une relation de couple… c’est sûrement plus sain de… d’accepter l’autre, dans son entièreté ». Doucement, tu poses une main sur la sienne, sourire d'apaisement aux lèvres. Comment lui expliquer que tu ne pensais jamais être assez connue pour pouvoir être acceptée, comme elle l'affirme? Que l'idée qu'elle prenne les jambes à son cou si elle voyait l'étendue de ta sauvagerie te terrifie? Retenue charnelle accompagnant la retenue des coeurs. Crainte de découvrir ce que tu as fait à son corps. Avec tendresse, tu souris. « Je ne peux pas vraiment donner de leçons là-dessus, j'y connais franchement rien, дорогий ». Tu fais une petite pause, tentant de choisir les mots à utiliser pour éviter de la blesser, mais traduire l'angoisse qui te prend au coeur. Tes doigts triturent une couture abîmée sur son short, et ton regard s'y glisse.
« C'est juste que ... » tu murmures, tu souffles, tu passes un doigt sur l'arête de ton nez. Tu as appris à maîtriser tes tics il y a longtemps, pour ton emploi - mais tu n'as pas envie de toujours présenter une version léchée et contrôlée de toi à l'étudiante. Tu ne sais pas comment expliquer la crainte qui te gagne. « Vous ne semblez pas avoir eu une rupture très ... nette, tu vois? Très claire », dis-tu. « Ça m'emmerderait de tenter de construire quelque chose avec quelqu'un qui rafistole encore un autre bâtiment, tu comprends? » La voix plus douce, plus petite, moins menaçante, tu tentes de te faire comprendre (et de comprendre, toi aussi). Discuter. Parler de ses émotions. Faire des compromis. Qu'est-ce que c'estemmerdantcomplexe, l'amour. « As-tu l'intention de rester à la ferme? » Elle te fixe, la petite sorcière, avant de retirer ses chaussures et de s'installer sur son trône - toi. Caresses sur les joues, douceur des doigts sur ton épiderme à la chaleur lycane - tu n'as jamais froid. « Notre rupture a été nette et claire, c'est juste que nous sommes amis depuis l'enfance et trouver un équilibre est difficile mais... » T'as presque envie de fermer les yeux, mais tu veux la regarder, le visage poupin si près du tien qui se mordille une lèvre. « Je veux construire quelque chose avec toi aujourd'hui, toi et personne d'autre ». Tu hoches la tête. C'est ce que tu voulais entendre, depuis le début (si tu ne t'étais pas énervée comme une abrutie). Le silence vous enveloppe, un instant, et ton regard inquisiteur se porte sur elle. « La ferme, c'est chez moi maintenant, j'y vis, c'est ma maison... mes autres solutions c'est de retourner en chambre universitaire ou chez mes parents et.. j'ai franchement pas envie. En plus c'est moins pratique pour moi, j'ai des recherches en cours à la ferme des oiseaux mais... » Tu sens son regard sur ton cou, comme si elle ne souhaitait plus affronter la flèche de tes prunelles métalliques. « Si ça te dérange à ce point que j'y reste alors je... je ne sais pas... que proposes-tu ? » Lui dirais-tu? Aurais-tu réellement fait cette proposition si tu ne craignais pas de la perdre, un peu? N'es-tu pas encore une ravisseuse, qui profite de l'amour d'une autre pour mieux l'enfermer avec toi? Tu t'en moques un peu. Elle est à toi, et à personne d'autre. « Tu peux venir avec moi, tu sais. Sur l'Insubmersible ». La proposition, laissée en suspens, avec ton coeur qui semble avoir cessé de battre dans ta poitrine dans l'attente.
- InvitéInvité
Re: [/!\+18] For eternity - Terminé
Mar 9 Juil 2019 - 17:23
J’avais pris la décision de m’installer là, sur ses cuisses. M’imposant vraiment à elle pour la toute première fois. Choix irréfléchi et pourtant tout à fait justifié, je plongeais mon regard sombre dans le sien. Lorsque la terre et le ciel se rejoingnait. A nous deux, nous étions la ligne d’horizon. Cette fine rencontre que tant voulait atteindre, mais qui s’éloignait à chaque pas. Nous, nous étions là-bas. Inaccessibles au monde, car il y avait déjà tant qui formait notre tout. Ainsi dans cette posture, le visage de ma tendre encadré par le touché délicat de mes doigts, j’appuyais ma position, mes mots, ma détermination. Petite femme fragile et frêle, mes mots à eux seuls ne pesaient pas assez lourds, alors j’avais décidé de m’affirmer ainsi.
Mais voilà, je m’attendais à tout. À tout. Sauf à cette proposition, à ce dénouement. Comment était-il possible que déjà, elle souhaite sacrifier sa liberté sur l’autel de l’amour, elle qui semblait initialement si réticente ?
Yeux arrondis, je la fixais, interdite, alors que mon cœur l’était tout autant. Il avait même préféré cesser de battre pour mieux entendre la réponse que j’allais donner. Je voulais la lui hurler. Exploser de joie et l’embrasser comme je ne l’avais jamais fait. Sourire touché et timide révélé sur mes lèvres, il fut néanmoins accompagné par un voile triste sur l’ensemble de mon visage alors que je baissais à nouveau mes prunelles sur le cou de la jeune femme. Lentement, je baissais mon index de sa joue jusqu’à la peau fine de sa gorge, là où l’un de ses nombreux tatouage était visible. Distraite, je longeais les traits d'encre tout en plissant les yeux, mûrissant la proposition plutôt que de sauter dessus. Toutefois, il n’y avait qu’elle qui pouvait rasséréner mes craintes au mieux. Alors, murmurant, je brisais enfin le silence et l’attente.
- Es-tu certaine que c’est ce que tu souhaites ?
Furtivement, je reposais mon regard sur elle, enfonçant légèrement ma tête entre mes épaules. Clignant plusieurs fois des paupières, les sourcils légèrement froncés, je m’expliquais avant qu’elle ne puisse rétorquer quoique ce soit.
- Vois-tu… il y a un an, j’ai quitté la chambre universitaire pour prendre un appartement, en partie financé par mes parents. Je travaillais au Rainbow club pour participer au loyer. J’avais décidé de quitter l’université pour être plus intime avec ma relation de cette époque. Nous devions nous cacher. Je remuais les épaules, vraisemblablement, je n’avais pas l’intention de m’arrêter sur le sujet de ce couple. Ça n’avait plus autant d’importance qu’à l’époque. J’en venais donc aux faits. Mais après deux mois de relation, on a rompu… J’ai quand même gardé l’appartement jusqu’au début de l’année, je pouvais faire ce que je voulais, c'était bien. Mais j'ai eu envie de commencer mon stage au ministère, pour mon avenir et le métier que je veux faire. Mais ça impliquait d’arrêter mon travail au Rainbow, je ne peux pas tout faire. J’ai alors demandé à Levius si je pouvais m’installer à la ferme. Je venais de révéler son prénom sans vraiment chercher à le faire. Après tout, elle aurait fini par le savoir un jour ou l’autre, et je ne voulais rien lui cacher. De son tatouage, mes doigts descendirent lentement jusqu’à sa clavicule que je frôlais distraitement, comme si je peignais ses propres traits. En réalité, je me les mémorisais, de crainte de ne plus pouvoir être aussi intime par la suite. Accompagnant cet instant de tendresse, l’autre main vint se glisser sur sa nuque, jouant avec les racines de ses cheveux. Sauf que… à peine un mois après mon installation, il est parti. Même si c’était pour des raisons professionnelles, et qu'il affirme que ce n'est pas ma faute, je ne peux m’empêcher de penser que… que je prenais trop de place, que j’étais trop envahissante pour lui. Comme je t’ai dit, c’est un garçon particulier. Alors… la gorge nouée, je m’étranglais dans mes émotions, incapable de les contrôler. Je me forçais à prendre une profonde inspiration pour rassembler mon courage et continuer. Enfin tu vois… dès que j’ai essayé de m’installer avec quelqu’un, ça m’a mené très rapidement à une rupture. Alors j’ai peur que si j’accepte… qu’on commence à vivre ensemble, finalement tu… tu réalises toi aussi que… que je suis de trop dans ta vie, même si j’essaie de me faire petite et de ne pas m’imposer, tout comme je l’ai fait à la ferme. Je respecte ton envie de liberté et jamais je ne t’en priverais. Pas consciemment en tout cas. À nouveau, je relevais mes prunelles sombres dans les siennes pour m’y perdre, mais, bouleversée par tout ce qui me traversait, je sentais une larme perler sur ma joue. Émotive petite sorcière que j’étais. Sur sa peau, mes doigts raffermirent leurs emprises comme si je m’accrochais à elle. Lubia, je ne veux pas te perdre, je ne veux pas que tu disparaisses et que tu t’en ailles toi aussi. Je ne veux pas que tu partes, que tu m’abandonnes à ton tour… je ne veux pas être un fardeau pour toi… j’ai peur de te perdre. Je veux être avec toi, bien sûr que je veux venir vivre avec toi sur l’Insubmersible… mais je ne veux pas te perdre. Ça non… non, je ne veux pas. J’ai peur de te perdre… si peur de te perdre…
Une larme en entrainant une autre, je me mis à fondre contre elle, pleurant mon effroi, ce que je n’avais jamais osé lui avouer jusque-là. Je craignais si fort de faire un mauvais pas et de la voir mettre les voiles et ne jamais revenir. Bien sûr, elle, je la chercherais, ce que je n'avais pas cherché à faire avec Levius, mais l’acte était tout de même bien là. Elle avait toujours prétendu n’être installée nulle part. De pouvoir bouger au gré du vent et de ses envies. Comment pouvais-je ne pas songer à son fatidique départ ? Si m’installer avec elle allait accélérer le processus, alors je n’en voulais pas.
Il était évident que je portais sur moi le fardeau de mes précédentes ruptures. Même si ça m’a indubitablement mené à être aujourd’hui sur cette plage, dans ses bras à elle, il était normal que je regrettais mes erreurs passées. Mais lesquelles au fond ? Avec Adoración ça avait été un concours de circonstance, et Levius avait affirmé que je n’avais rien fait. Pourtant, c’était plus fort que moi. Éternelle timide, à ne jamais s’imposer à quiconque, je prenais sur moi le poids des choses et des événements, m’en portant pour entièrement responsable. Exactement comme pour notre accident. Si je n’avais pas été imprudente ce soir-là, si j’avais été mieux préparée, si j’avais écouté Aislin alors… alors mon short court ne révélerait pas les cicatrices de ce douloureux instant gravées dans mes cuisses. Alors mon corps ne serait pas devenu l’œuvre de sa vie. Celle de Lubia.
Mais voilà, je m’attendais à tout. À tout. Sauf à cette proposition, à ce dénouement. Comment était-il possible que déjà, elle souhaite sacrifier sa liberté sur l’autel de l’amour, elle qui semblait initialement si réticente ?
Yeux arrondis, je la fixais, interdite, alors que mon cœur l’était tout autant. Il avait même préféré cesser de battre pour mieux entendre la réponse que j’allais donner. Je voulais la lui hurler. Exploser de joie et l’embrasser comme je ne l’avais jamais fait. Sourire touché et timide révélé sur mes lèvres, il fut néanmoins accompagné par un voile triste sur l’ensemble de mon visage alors que je baissais à nouveau mes prunelles sur le cou de la jeune femme. Lentement, je baissais mon index de sa joue jusqu’à la peau fine de sa gorge, là où l’un de ses nombreux tatouage était visible. Distraite, je longeais les traits d'encre tout en plissant les yeux, mûrissant la proposition plutôt que de sauter dessus. Toutefois, il n’y avait qu’elle qui pouvait rasséréner mes craintes au mieux. Alors, murmurant, je brisais enfin le silence et l’attente.
- Es-tu certaine que c’est ce que tu souhaites ?
Furtivement, je reposais mon regard sur elle, enfonçant légèrement ma tête entre mes épaules. Clignant plusieurs fois des paupières, les sourcils légèrement froncés, je m’expliquais avant qu’elle ne puisse rétorquer quoique ce soit.
- Vois-tu… il y a un an, j’ai quitté la chambre universitaire pour prendre un appartement, en partie financé par mes parents. Je travaillais au Rainbow club pour participer au loyer. J’avais décidé de quitter l’université pour être plus intime avec ma relation de cette époque. Nous devions nous cacher. Je remuais les épaules, vraisemblablement, je n’avais pas l’intention de m’arrêter sur le sujet de ce couple. Ça n’avait plus autant d’importance qu’à l’époque. J’en venais donc aux faits. Mais après deux mois de relation, on a rompu… J’ai quand même gardé l’appartement jusqu’au début de l’année, je pouvais faire ce que je voulais, c'était bien. Mais j'ai eu envie de commencer mon stage au ministère, pour mon avenir et le métier que je veux faire. Mais ça impliquait d’arrêter mon travail au Rainbow, je ne peux pas tout faire. J’ai alors demandé à Levius si je pouvais m’installer à la ferme. Je venais de révéler son prénom sans vraiment chercher à le faire. Après tout, elle aurait fini par le savoir un jour ou l’autre, et je ne voulais rien lui cacher. De son tatouage, mes doigts descendirent lentement jusqu’à sa clavicule que je frôlais distraitement, comme si je peignais ses propres traits. En réalité, je me les mémorisais, de crainte de ne plus pouvoir être aussi intime par la suite. Accompagnant cet instant de tendresse, l’autre main vint se glisser sur sa nuque, jouant avec les racines de ses cheveux. Sauf que… à peine un mois après mon installation, il est parti. Même si c’était pour des raisons professionnelles, et qu'il affirme que ce n'est pas ma faute, je ne peux m’empêcher de penser que… que je prenais trop de place, que j’étais trop envahissante pour lui. Comme je t’ai dit, c’est un garçon particulier. Alors… la gorge nouée, je m’étranglais dans mes émotions, incapable de les contrôler. Je me forçais à prendre une profonde inspiration pour rassembler mon courage et continuer. Enfin tu vois… dès que j’ai essayé de m’installer avec quelqu’un, ça m’a mené très rapidement à une rupture. Alors j’ai peur que si j’accepte… qu’on commence à vivre ensemble, finalement tu… tu réalises toi aussi que… que je suis de trop dans ta vie, même si j’essaie de me faire petite et de ne pas m’imposer, tout comme je l’ai fait à la ferme. Je respecte ton envie de liberté et jamais je ne t’en priverais. Pas consciemment en tout cas. À nouveau, je relevais mes prunelles sombres dans les siennes pour m’y perdre, mais, bouleversée par tout ce qui me traversait, je sentais une larme perler sur ma joue. Émotive petite sorcière que j’étais. Sur sa peau, mes doigts raffermirent leurs emprises comme si je m’accrochais à elle. Lubia, je ne veux pas te perdre, je ne veux pas que tu disparaisses et que tu t’en ailles toi aussi. Je ne veux pas que tu partes, que tu m’abandonnes à ton tour… je ne veux pas être un fardeau pour toi… j’ai peur de te perdre. Je veux être avec toi, bien sûr que je veux venir vivre avec toi sur l’Insubmersible… mais je ne veux pas te perdre. Ça non… non, je ne veux pas. J’ai peur de te perdre… si peur de te perdre…
Une larme en entrainant une autre, je me mis à fondre contre elle, pleurant mon effroi, ce que je n’avais jamais osé lui avouer jusque-là. Je craignais si fort de faire un mauvais pas et de la voir mettre les voiles et ne jamais revenir. Bien sûr, elle, je la chercherais, ce que je n'avais pas cherché à faire avec Levius, mais l’acte était tout de même bien là. Elle avait toujours prétendu n’être installée nulle part. De pouvoir bouger au gré du vent et de ses envies. Comment pouvais-je ne pas songer à son fatidique départ ? Si m’installer avec elle allait accélérer le processus, alors je n’en voulais pas.
Il était évident que je portais sur moi le fardeau de mes précédentes ruptures. Même si ça m’a indubitablement mené à être aujourd’hui sur cette plage, dans ses bras à elle, il était normal que je regrettais mes erreurs passées. Mais lesquelles au fond ? Avec Adoración ça avait été un concours de circonstance, et Levius avait affirmé que je n’avais rien fait. Pourtant, c’était plus fort que moi. Éternelle timide, à ne jamais s’imposer à quiconque, je prenais sur moi le poids des choses et des événements, m’en portant pour entièrement responsable. Exactement comme pour notre accident. Si je n’avais pas été imprudente ce soir-là, si j’avais été mieux préparée, si j’avais écouté Aislin alors… alors mon short court ne révélerait pas les cicatrices de ce douloureux instant gravées dans mes cuisses. Alors mon corps ne serait pas devenu l’œuvre de sa vie. Celle de Lubia.
- InvitéInvité
Re: [/!\+18] For eternity - Terminé
Jeu 11 Juil 2019 - 17:52
Installée sur son trône, la belle s'impose à toi, et si le sujet n'avait pas été si sérieux, tu en aurais probablement profité, de ses cuisses entourant les tiennes. Un seul geste caressant, c'est tout ce qu'il faudrait, et vous êtes seules au monde ici. Danse de l'acier et de la terre, alors que les doigts de fée de la poupée de porcelaine encadrent ton minois, et que tu profères les mots que tu ne croyais jamais prononcer. Le coup de tonnerre te libère de tes envies (pour l'instant), et tu es presque choquée toi-même par ce que tu viens de dire, tout comme Abigail semble l'être. Yeux de biche qui te fixent comme si tu étais le grand méchant loup, visage qui s'étire d'un sourire doux, mais curieusement, elle baisse les yeux. Tête penchée sur le côté comme un chien (les instincts lupins sont si durs à perdre), tu l'observes, et l'espace d'un instant, ton coeur traitre te murmure qu'elle ne veut pas quitter son jardinier. Vague de rage qui remonte, et tu respires à nouveau, fermant les yeux une demi seconde, juste le temps de te contrôler. Ses caresses t'aident à t'ancrer dans le réel, le long de tes tatouages. « Es-tu certaine que c’est ce que tu souhaites ? » L'est-ce vraiment? Est-ce réellement ce que tu veux lui demander, ou ne le fais-tu que pour t'assurer de bien marquer ton territoire, de t'assurer qu'elle est à toi et à personne d'autre? Le fais-tu parce que tu penses à elle tous les jours, et que tu aimes que la première chose que tu vois en te réveillant, c'est sa tête ébouriffée de dormeuse tout sauf gracieuse mais attendrissante au possible? Tu n'as pas le temps de formuler quoi que ce soit, que de la regarder alors qu'elle joue à la tortue une fois de plus, la tête enfoncée dans les épaules. Heureusement qu'elle est mignonne, l'étudiante. Elle te déverse son sac dessus, et tu l'écoutes avec attention alors que la jeune femme te déroule l'histoire de son émancipation, yeux d'acier fixés sur son visage alors qu'elle s'exprime. Tu accroches sur le sujet de la première relation (bordel pas encore une qui va revenir dans le portrait?!), mais tu te mords l'intérieur de la joue pour la laisser parler. Tu vas pas utiliser ton retourneur de temps quatre fois aujourd'hui, va falloir apprendre un jour.
Immobile, tu l'écoutes, mais une certaine tension vient te prendre lorsque tu apprends son nom. Levius. Ça, c'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde. Tu connais désormais son prénom et son occupation.Au besoin, un accident est si vite arrivé.Tu ricanes presque intérieurement - tu ne toucheras pas à un cheveu de sa tête, le jardinier. Si Abi tient à lui, tu te feras à l'idée. Mais l'idée qu'elle demeure à la ferme avec lui te fait hérisser le poil de l'échine et te donne envie de feuler. Tu hoches pourtant la tête lorsqu'elle t'explique les tracas, touchée par l'émotion évidente qui transparait alors qu'elle te raconte les abandons dans ses relations précédentes. Tu ne peux nier que tu as toi-même une relation difficile avec les ancres, mais tu fermes les yeux doucement, de plaisir, alors que ses doigts rejoignent ta nuque. Quelle étrangeté, de pouvoir profiter des instants tactiles alors que tu es pleine de crainte et de doutes. La peur d'être un deuxième choix, et l'envie de hurler au monde que tu n'en es pas un. You're a bloody racehorse, that's what you are. Un pur sang qui rafle les prix, pas une saloperie de poney. « Enfin tu vois… dès que j’ai essayé de m’installer avec quelqu’un, ça m’a mené très rapidement à une rupture. Alors j’ai peur que si j’accepte… qu’on commence à vivre ensemble, finalement tu… tu réalises toi aussi que… que je suis de trop dans ta vie ». Tu hoches la tête - c'est fou comme elle prend tout sur elle, cette petite sorcière aux frêles épaules et tu te dis que c'est un miracle que son dos n'ait pas encore ployé sous l'effort, ses prunelles s'accrochant aux tiennes comme un radeau, perle de larmes à sa joue. Air désolé au creux des iris, tu secoues la tête négativement, te contentant d'essuyer la larme d'une caresse, et, retirant une de ses mains de ta peau, tu poses un baiser sur ses jointures avant qu'elle ne retrouve sa place, son ancrage. Toi. Elle panique, la petite sorcière, et tu ne dis rien, la laissant s'exprimer dans sa peur et sa crainte. « Je ne veux pas que tu partes, que tu m’abandonnes à ton tour… je ne veux pas être un fardeau pour toi… j’ai peur de te perdre. Je veux être avec toi, bien sûr que je veux venir vivre avec toi sur l’Insubmersible… mais je ne veux pas te perdre ». Un sourire qui se veut rassurant s'étire sur tes lèvres, et tu l'accueilles contre toi alors qu'elle pleure.
Quelle ironie, que les mêmes craintes vous habitent, pour des raisons différentes. Ses soubresauts trouvent un écho dans ta poitrine, tambour à la peau distendue ne réagissant qu'au rythme de ses pleurs. Tu ne dis rien, tu la serres contre toi, parce qu'il faut simplement laisser le fracas s'extraire, parfois, il n'y a rien à faire. Toi, c'est tous les mois que tu le fais, tes transformations te permettent de garder ta sérénité. Toute ta rage, ta peur, finissent par passer par tes pattes qui effleurent le lichen sibérien. Tu poses ta joue sur sa chevelure de soie, et tu murmures. « Ce qui est pratique, si tu vis sur mon bateau, c'est que si j'me barre, je t'emmène avec moi », dis-tu à son oreille, posant un baiser léger derrière son lobe. « Aie pas peur, allez, je suis plus coriace que tes ex, tu risques pas de me faire déguerpir, minuscule comme t'es. C'est un bon marché, tu prends pas beaucoup de place », fais-tu en riant légèrement. Séparant la jeune femme de ta poitrine d'un geste doux mais ferme, la laissant en position assise sur toi (tu ne détestes pas la sensation, il faut l'admettre). Tes doigts encadrent son visage, et tes pouces se posent sur ses joues, effaçant les larmes qui y coulent obstinément. « Pleure pas, va, c'est pas parce que je me donne des airs en te disant que je suis pas installée que j'ai pas des petites racines ici, tu crois quoi ». Sourire tendre aux lèvres, tu cueilles son visage comme on cueillerait une rose, posant un baiser sur sa bouche, qui goûte le sel de ses larmes. Te passant une langue sur les lèvres, ton visage reprend un trait sérieux. « J'aimerais juste que tu penses à moi, si tu as besoin de t'afficher. Je comprends l'idée de vouloir rester amie avec un ex, surtout si comme tu dis vous étiez amis avant. Je ne veux pas t'enlever ça, tu sais. J'aimerais juste ... » tu cherches tes mots, un instant, avant de reprendre, tes mains toujours autour du visage poupin de la belle. « Qu'il n'y ait pas de doutes sur qui tu veux à ton bras », finis-tu par prononcer d'un air résolu.
- InvitéInvité
Re: [/!\+18] For eternity - Terminé
Ven 12 Juil 2019 - 6:06
Le simple fait qu’elle me prenne dans ses bras pour me calmer eut l’effet escompté. Au lieu de pleurer davantage, je réussissais à retrouver mes esprits, petit à petit. Tout ce petit être concentré sur cette seule et même voix que je voulais entendre encore et encore. Alors, les sanglots firent place rapidement au calme, puis à un rire timide et à peine avoué alors qu’elle s’essayait à l’humour. Si seulement elle savait que, même si elle partait, et même si je ne vivrais pas avec elle, je partirais avec elle. Elle n’aurait tout simplement pas le choix. L’on dit souvent que les petites bêtes ne mangent pas les grosses mais ça ne les empêchaient pas de fermement s'y accrocher.
Son baiser rapide sur mes lèvres termina d’achever mes craintes tandis que je savourais son touché sur mon visage. Voilà pourquoi je me permettais de fermer un instant les yeux alors que j’écoutais sa dernière requête… et que j’en vins à éclater d’un rire franc, avant de rentrer à nouveau ma tête dans mes épaules en venant placer mes mains sur mes lèvres pour cacher le sourire qui s’y était fiché.
- Pardon. Mais les soubresauts de mes épaules montraient que je riais encore. Il me fallut quelques secondes en plus pour que je puisse me reprendre et reposer mes doigts sur ses épaules pour expliquer mon euphorie soudaine. "Besoin de m’afficher"… Moi… depuis quand ai-je besoin de m’afficher ? J’étais la reine de l’invisibilité, l’aurait-elle oublié ? Et pour accentuer ma plaisanterie, mes yeux se tournèrent vers le ciel. M’afficher avec Levius en plus c’est… c’est un concept intéressant. Forcément, elle ne pouvait pas le savoir, avec le caractère extrêmement réservé du jeune homme. C’est un miracle si on peut le mener sur un trottoir bondé de 3 personnes… alors m’afficher avec lui… j’étais déjà incroyablement surprise qu’il accepte de venir au bal avec moi.
Ou l’art de faire passer une pilule en douceur. Noyer le poisson. Dissonance avec son air sérieux, je vins accrocher mon regard au sien, cette fois sans crainte. La peur passée, maintenant que je savais qu’elle ne voulait pas me chasser. Je savais tenir les dragons à l’écart, alors une louve, ce ne serait guère plus compliqué. Je glissais toutefois un index sur ses lèvres pour l’inciter à ne pas vociférer contre la dernière information que je venais de lui annoncer. Ça n’avait pas d’importance. Aucune. Mes prunelles se faisant davantage plus douces et désireuses, j’attrapais ses poignets simultanément pour l’inciter à les poser dans mon dos.
Si je ne lui avais exposé qu’une petite partie de mon corps depuis que nous formions un couple, j’avais toujours pris garde à ne pas lui exposer ce côté de moi. Cette facette tranchée et mutilée sauvagement par son agressivité inconsciente.
Seulement voilà, si elle tenait à ce point à moi, si elle voulait à ce point que je vienne vivre avec elle et que je lui appartienne, alors, il faudra bien un jour qu’elle en ait conscience. Qu’elle réalise, et qu’elle accepte. Je préférais qu’elle puisse explorer cet épiderme fait de monts et de vallées par le toucher, plutôt que le voir directement. Ainsi son esprit pourrait peindre chaque coup de griffe, en mesurant à chaque fois la violence que j’avais subie.
Elle n’avait pas à me cacher qui elle était. Je le savais. Jusque dans mes os.
Mes doigts glissèrent ensuite dans sa chevelure où ils s’accrochèrent, lui tirant légèrement la tête en arrière alors que je rapprochais mon visage du sien.
- Que toi. Tous les jours depuis un an. Et le plus longtemps possible. Plongeant mon regard dans le sien, le souffle chaud frappant délicieusement ses lèvres, je murmurais. Je veux être avec toi. Encore. Souvent. Toujours…
C’est sans détour que je vins l’embrasser avec gourmandise et passion. Pour davantage d’étroitesse entre nous, je collais mon corps au sien, mes bras passant sur ses épaules tandis que mes mains lâchèrent prise sur sa chevelure. Si je devais lui répéter tous les jours qu’il n’y avait qu’elle, alors je le répéterais tous les jours, comme fatalement la lune serait pleine tous les mois. Cycle répétitif, tradition s’installant. Fin équilibre à trouver.
Si à une époque j’avais pu être perdue, aujourd’hui, je ne doutais pas de mes sentiments, et de ce que je voulais vivre avec cette femme. Si je croyais qu’Adoración était la femme de ma vie, ça avait été sans compter dans l’équation celle qui m’avait marqué à vie. Sans même savoir qui elle était, je pensais à elle. Sans même savoir qui elle était, le magnétisme avait opéré, jusqu’à m’aimanter dans sa conférence, jusqu’à la suivre à l’autre bout du monde sous prétexte que je voulais étudier les dragons. Bien sûr, on y croit.
T’es bien naïve Abi.
Après un instant que j’aurais aimé prolonger, sans me rendre compte que j’avais raffermi mon emprise sur elle avec mes cuisses, je reculais mon visage du sien dans un soupir de regret et de désir. Non je ne devais pas céder tout de suite, et c’était bien douloureux. Les battements de mon cœur dans ma poitrine étaient tels que je jurerais qu’ils allaient percer ma cage thoracique. J’avais encore une chose importante à dire. La raison principale de ma venue et de mon besoin de lui parler en tête à tête.
- … Ce qui… me mène à ce pourquoi je voulais vraiment te parler.
Car oui, Levius était pour moi un sujet secondaire. Jamais je n’aurais cru que ça prendrait de telles proportions. Mais au moins, l’abcès était percé. Dans tous les cas, je n’en étais que rassérénée. Pour éviter de céder une seconde fois, et pour garder contenance, je reculais sensiblement mon visage du sien. Un peu plus et je retournais l’embrasser sauvagement sinon.
Glissant mon regard autour de nous, je balayais rapidement l’horizon, et même si nous semblions être seules, je voulais m’assurer que ce soit véritablement le cas. Alors, je venais me saisir de ma baguette, rangée dans ce sac qui ne me quittait jamais, préalablement posé à proximité non loin de mes chaussures. Faisant tournoyer mon poignet, je soulevais une minuscule tornade de sable autour de nous, que je fis grandir, et qui vint nous entourer.
Là, dans l’œil du cyclone, nous étions en parfaite sécurité tandis que cheveux et vêtements dansaient frénétiquement au rythme capricieux du vent. Prunelles sombres levées vers le sommet, j’agitais une dernière fois ma baguette pour figer les éléments, et poser un ultime sortilège, nous enfermant ainsi même de manière sonore. Ainsi, nous étions cachées aux yeux du monde dans une tornade immobile, et il serait impossible de nous entendre dans cette bulle de silence. Cette fois, nous étions vraiment seules et enfermées. Et je préférais ça, car le sujet était bien trop sensible.
Lueur sérieuse dans le regard, je revins sur mon aimée. J’avais peur, à notre rencontre sur le port, de sa réaction. Plus maintenant. Il fallait agir, et vite.
- C’est à propos de ce que tu es. Ce n’est pas un secret convenablement gardé avec moi, je le reconnais sans mal. Évidemment je ne te trahirais pas consciemment… c’est justement l’inconscient qui me fait craindre. Je voudrais que nous puissions trouver une solution. Ensemble.
À dire vrai j’en avais déjà une. Mais je voulais initialement vérifier si je pouvais lui parler, ou si la bête se réveillerait alors qu’elle était menacée.
Son baiser rapide sur mes lèvres termina d’achever mes craintes tandis que je savourais son touché sur mon visage. Voilà pourquoi je me permettais de fermer un instant les yeux alors que j’écoutais sa dernière requête… et que j’en vins à éclater d’un rire franc, avant de rentrer à nouveau ma tête dans mes épaules en venant placer mes mains sur mes lèvres pour cacher le sourire qui s’y était fiché.
- Pardon. Mais les soubresauts de mes épaules montraient que je riais encore. Il me fallut quelques secondes en plus pour que je puisse me reprendre et reposer mes doigts sur ses épaules pour expliquer mon euphorie soudaine. "Besoin de m’afficher"… Moi… depuis quand ai-je besoin de m’afficher ? J’étais la reine de l’invisibilité, l’aurait-elle oublié ? Et pour accentuer ma plaisanterie, mes yeux se tournèrent vers le ciel. M’afficher avec Levius en plus c’est… c’est un concept intéressant. Forcément, elle ne pouvait pas le savoir, avec le caractère extrêmement réservé du jeune homme. C’est un miracle si on peut le mener sur un trottoir bondé de 3 personnes… alors m’afficher avec lui… j’étais déjà incroyablement surprise qu’il accepte de venir au bal avec moi.
Ou l’art de faire passer une pilule en douceur. Noyer le poisson. Dissonance avec son air sérieux, je vins accrocher mon regard au sien, cette fois sans crainte. La peur passée, maintenant que je savais qu’elle ne voulait pas me chasser. Je savais tenir les dragons à l’écart, alors une louve, ce ne serait guère plus compliqué. Je glissais toutefois un index sur ses lèvres pour l’inciter à ne pas vociférer contre la dernière information que je venais de lui annoncer. Ça n’avait pas d’importance. Aucune. Mes prunelles se faisant davantage plus douces et désireuses, j’attrapais ses poignets simultanément pour l’inciter à les poser dans mon dos.
Si je ne lui avais exposé qu’une petite partie de mon corps depuis que nous formions un couple, j’avais toujours pris garde à ne pas lui exposer ce côté de moi. Cette facette tranchée et mutilée sauvagement par son agressivité inconsciente.
Seulement voilà, si elle tenait à ce point à moi, si elle voulait à ce point que je vienne vivre avec elle et que je lui appartienne, alors, il faudra bien un jour qu’elle en ait conscience. Qu’elle réalise, et qu’elle accepte. Je préférais qu’elle puisse explorer cet épiderme fait de monts et de vallées par le toucher, plutôt que le voir directement. Ainsi son esprit pourrait peindre chaque coup de griffe, en mesurant à chaque fois la violence que j’avais subie.
Elle n’avait pas à me cacher qui elle était. Je le savais. Jusque dans mes os.
Mes doigts glissèrent ensuite dans sa chevelure où ils s’accrochèrent, lui tirant légèrement la tête en arrière alors que je rapprochais mon visage du sien.
- Que toi. Tous les jours depuis un an. Et le plus longtemps possible. Plongeant mon regard dans le sien, le souffle chaud frappant délicieusement ses lèvres, je murmurais. Je veux être avec toi. Encore. Souvent. Toujours…
C’est sans détour que je vins l’embrasser avec gourmandise et passion. Pour davantage d’étroitesse entre nous, je collais mon corps au sien, mes bras passant sur ses épaules tandis que mes mains lâchèrent prise sur sa chevelure. Si je devais lui répéter tous les jours qu’il n’y avait qu’elle, alors je le répéterais tous les jours, comme fatalement la lune serait pleine tous les mois. Cycle répétitif, tradition s’installant. Fin équilibre à trouver.
Si à une époque j’avais pu être perdue, aujourd’hui, je ne doutais pas de mes sentiments, et de ce que je voulais vivre avec cette femme. Si je croyais qu’Adoración était la femme de ma vie, ça avait été sans compter dans l’équation celle qui m’avait marqué à vie. Sans même savoir qui elle était, je pensais à elle. Sans même savoir qui elle était, le magnétisme avait opéré, jusqu’à m’aimanter dans sa conférence, jusqu’à la suivre à l’autre bout du monde sous prétexte que je voulais étudier les dragons. Bien sûr, on y croit.
T’es bien naïve Abi.
Après un instant que j’aurais aimé prolonger, sans me rendre compte que j’avais raffermi mon emprise sur elle avec mes cuisses, je reculais mon visage du sien dans un soupir de regret et de désir. Non je ne devais pas céder tout de suite, et c’était bien douloureux. Les battements de mon cœur dans ma poitrine étaient tels que je jurerais qu’ils allaient percer ma cage thoracique. J’avais encore une chose importante à dire. La raison principale de ma venue et de mon besoin de lui parler en tête à tête.
- … Ce qui… me mène à ce pourquoi je voulais vraiment te parler.
Car oui, Levius était pour moi un sujet secondaire. Jamais je n’aurais cru que ça prendrait de telles proportions. Mais au moins, l’abcès était percé. Dans tous les cas, je n’en étais que rassérénée. Pour éviter de céder une seconde fois, et pour garder contenance, je reculais sensiblement mon visage du sien. Un peu plus et je retournais l’embrasser sauvagement sinon.
Glissant mon regard autour de nous, je balayais rapidement l’horizon, et même si nous semblions être seules, je voulais m’assurer que ce soit véritablement le cas. Alors, je venais me saisir de ma baguette, rangée dans ce sac qui ne me quittait jamais, préalablement posé à proximité non loin de mes chaussures. Faisant tournoyer mon poignet, je soulevais une minuscule tornade de sable autour de nous, que je fis grandir, et qui vint nous entourer.
Là, dans l’œil du cyclone, nous étions en parfaite sécurité tandis que cheveux et vêtements dansaient frénétiquement au rythme capricieux du vent. Prunelles sombres levées vers le sommet, j’agitais une dernière fois ma baguette pour figer les éléments, et poser un ultime sortilège, nous enfermant ainsi même de manière sonore. Ainsi, nous étions cachées aux yeux du monde dans une tornade immobile, et il serait impossible de nous entendre dans cette bulle de silence. Cette fois, nous étions vraiment seules et enfermées. Et je préférais ça, car le sujet était bien trop sensible.
Lueur sérieuse dans le regard, je revins sur mon aimée. J’avais peur, à notre rencontre sur le port, de sa réaction. Plus maintenant. Il fallait agir, et vite.
- C’est à propos de ce que tu es. Ce n’est pas un secret convenablement gardé avec moi, je le reconnais sans mal. Évidemment je ne te trahirais pas consciemment… c’est justement l’inconscient qui me fait craindre. Je voudrais que nous puissions trouver une solution. Ensemble.
À dire vrai j’en avais déjà une. Mais je voulais initialement vérifier si je pouvais lui parler, ou si la bête se réveillerait alors qu’elle était menacée.
- InvitéInvité
Re: [/!\+18] For eternity - Terminé
Sam 13 Juil 2019 - 17:13
Les bras refermés sur ton trésor que tu protégerais contre toutes les invasions de ce monde, tu la repousses pour mieux la regarder, tentant de la rassurer contre l'adversité. Baiser aux lèvres, doigts se promenant sur les joues pour en effacer les pleurs, la dernière requête faite d'un ton incertain - tu ne sais pas exactement ce que tu veux dire, mais tu jettes un regard à demi courroucé à l'étudiante qui rit avec franchise (au moins, ce ne sont plus des pleurs), au point de couvrir sa bouche de ses mains pour cesser de s'esclaffer. « "Besoin de m’afficher"… Moi… depuis quand ai-je besoin de m’afficher ? » Tu lèves les yeux au ciel - même si tu te dis que cette conversation aurait franchement pu moins bien aller. Tu as mal formulé ce que tu voulais dire, et elle en rit, mais au moins vous êtes loin des ustensiles fracassés sur ton voilier. « J’étais déjà incroyablement surprise qu’il accepte de venir au bal avec moi. » Les sourcils qui se haussent, la bouche qui se serre en un pli dur, et ta conscience te murmure une litanie incessante. Ça n'a pas d'importance. N'explose pas. C'était juste un bal. Oui, mais ... pourquoi l'avoir invité, lui? Parce qu'ils sont amis. Respire. Tes joues se creusent sous la tension buccale, tes pommettes hautes saillantes sous le soleil du Nord. Vraiment? Après tout ce travail de contrôle des émotions, est-ce pour une broutille pareille que tu exploseras? Non. Tu laisses couler, surtout qu'Abi tend un doigt sur ta bouche pour te faire taire - un trait que tu détestes chez autrui, ça te paraît toujours condescendant, peu importe qui le fait. Pourtant, il faut admettre qu'elle est craquante, la petite sorcière, et ton air courroucé se détend d'un sourire alors qu'elle saisit tes poignets pour les placer sur son dos, épiderme séparé des doigts par le tissu de son t-shirt. Sagement, tu gardes tes doigts tranquilles, bien qu'ils s'accrochent avec douceur contre ses omoplates. Le contact de ses doigts avec ta nuque t'arrache un frisson de plaisir, et ton dos se cambre légèrement. « Que toi. Tous les jours depuis un an. Et le plus longtemps possible. Je veux être avec toi. Encore. Souvent. Toujours… » Ces mots, comme une litanie, prononcés dans l'univers parallèle, tissu de mensonges au goût de vérité.
Torses collés, elle t'embrasse, et tu serres les bras autour d'elle comme si tu voulais l'empêcher de fuir à jamais. Désir de proximité des chairs, besoin de la toucher pour qu'elle puisse te rassurer avec les gestes, maintenant que les mots ont joué leur rôle. Emprise possessive des jambes autour des tiennes, pulsation du bas-ventre qui menace de te prendre toute entière, et tes yeux brûlent d'envie de la toucher, qu'elle soit à toi, ici. « Ce qui… me mène à ce pourquoi je voulais vraiment te parler », Moment interrompu, tu en grognes légèrement, la déception visible dans tes prunelles et un désir criant que tu tentes de calmer. Son visage s'écarte, mais tu es lancée, tu la dévores du regard même si elle s'éloigne, la petite tentatrice. À l'abri dans votre écrin de sable (qui, s'il avait l'avantage de nous protéger, attirait considérablement plus l'attention que deux femme sur une place), tu l'observes se tourner vers toi à nouveau. « C’est à propos de ce que tu es. » Ça fait mal, un peu, de te faire traiter de chose et pas de personne, même si la jeune femme n'a probablement pas fait exprès. Tu voudrais, un jour, lui expliquer que la louve fait autant partie de toi que l'humaine. « Ce n’est pas un secret convenablement gardé avec moi, je le reconnais sans mal. Évidemment je ne te trahirais pas consciemment… c’est justement l’inconscient qui me fait craindre. Je voudrais que nous puissions trouver une solution. Ensemble. » Tes sourcils se froncent alors qu'elle parle, et ton regard se glisse imperceptiblement vers ton avant bras, sur lequel de nombreuses traces paraissent. Dessins encrés, cicatrices bulgares, mais surtout, visibles pour toi seule, les marques du serment inviolable formulé avec Oz, pour vous assurer de ne pas vous trahir l'un l'autre. Tu connais pourtant les risques de ce genre de sort, tu ne veux pas les faire courir à Abi. Levant un regard neutre vers elle, ta voix calme dans la tourmente, tu fais la seule proposition sensée. « Un fidelitas », dis-tu simplement. « Il y a ... une personne qui pourrait être le gardien ». Tu évites soigneusement d'expliquer pourquoi, au risque de violer le serment qui étreint déjà ta peau. « Il sait déjà, et il ne parlera pas. Il ne peut pas », dis-tu en désignant ton avant-bras d'un air entendu. Faut croire que c'est courant, chez toi, la paranoïa qui pousse à te protéger par les sorts. Tu ressens le besoin de te justifier, un peu. « Crois pas que je ne te fais pas confiance, Abi », fais-tu en lui glissant un regard sérieux. Doucement, tes doigts glissent sur son dos, par dessus le tissu de son vêtement. Ils parcourent sa surface, sentant même à travers le haut les failles que tu y as laissé, mais ton expression n'est pas troublée. Tu savais ce que tu trouverais là, à force de voir les cicatrices sur sa nuque et de te douter que la jeune femme n'exposerait pas ses jambes si elle étaient ravagées. Tes prunelles sont douces, pleines d'une acceptation tranquille, et tes mains se promènent, agiles, tantôt douces, tantôt faisant sentir une force sous-jacente à la jeune femme, alors que tu pars à la découverte tactile de son dos. À la lisière du t-shirt, tu t'arrêtes, jetant un regard à l'étudiante pour demander la permission.
- InvitéInvité
Re: [/!\+18] For eternity - Terminé
Dim 14 Juil 2019 - 15:46
This feeling inside me
Oh it sends me sky high
Oh it sends me sky high
Le grognement que laissait s'enfuir ma compagne alors que j'interrompais notre instant de tendresse ne m'échappait pas. Il faisait écho au mien, que j'avais réussi à garder silencieux, toutefois, pas pour longtemps. L'entier de mon corps me hurlait de me rapprocher encore plus, toujours plus du sien. La dépendance de la proximité ne faisait que croître et mon cœur battait de frustration dans ma cage thoracique.
Pourtant, ce que j'avais à dire était important, ça la concernait-elle, je craignais pour sa sécurité et aussi pour sa santé. Je ne voulais pas qu'on puisse lui porter atteinte d'une quelconque façon, je me le refusais. Encore plus si c'était par ma faute. Il était évident que Lubia se battrait crocs et griffes pour mon bien-être, et il était évident qu'il en allait de même pour moi à son encontre. Qu'importe qu'elle croie en mes paroles ou non, je le lui prouverais. Oui, je lui prouverais que nous étions à présent une meute, indissociable, soudée. Il était de notre devoir d'agir en groupe, de concert, pour la cohésion de chacune, pour la sérénité de nos survies. Nos natures respectives voulaient cela, que nous soyons deux noyaux différents mais complémentaires avec un objectif commun. Nous n'avions simplement pas la même façon de procéder pour y parvenir.
C'est silencieuse et patiente que j'attendais la réaction de mon aimée quant à ma suggestion. Son froncement de sourcils ne m'avait pas échappé, et je suivais le mouvement de ses prunelles sur son avant-bras. Sans comprendre immédiatement, je fis voyager mon regard entre sa peau tatouée et son visage, mais un sourire entendu s'afficha sur mes lèvres en écoutant le sortilège qu'elle proposait.
Tandis qu'elle me désignait son bras, une idée germa dans mon esprit. Bien sûr, il y avait mille et une façons de protéger un secret, et je n'omettais qu'une hypothèse silencieuse lorsque je me contentais de hocher la tête au moment où elle me fournissait ses explications. Paranoïaque concernant sa lycanthropie, je savais que Lubia pouvait l'être, et à problème radical, solution radicale. Avec une douceur toute contrôlée, me saccadant le souffle, je vins caresser son poignet du bout des doigts, remontant tranquillement le long de son épiderme. Compréhensive, douce et patiente.
Du choix du gardien, je n'avais pas mon mot à dire ni d'opposition à émettre. Si mon aimée jugeait une personne digne de confiance, alors je n'avais pas à remettre ce choix en question. C'était quelque chose qui la concernait elle avant tout, c'était à elle de prendre cette décision, je la suivrais. Mon sourire s'élargit à sa justification tandis que je secouais très sensiblement la tête, venant plonger mon regard dans le sien. Ses caresses dans mon dos m'arrachèrent un violent frisson et générèrent une chair de poule rapidement visible sur mon corps. La lueur traduisible dans mes yeux répondit alors au désir que je pouvais lire sans mal dans celui de Lubia. À l'évidence, nous voulions toutes les deux la même chose.
Ainsi, lentement, j'approchais mes lèvres des siennes, m'arrêtant juste assez pour qu'elles se frôlent, mais pas assez pour un véritable baiser.
- Ne t'inquiète pas… J'ai déjà vu exécuter un Fidelitas puisque je suis moi-même sous secret. Un jour tu sauras pourquoi. Je suis à peu presque certaine de pouvoir reproduire le sortilège sans grande difficulté… en retour, j'espère ne pas avoir brisé la confiance que tu as placée en moi…
Oui, un jour elle saura pour ma première relation. Mais pas ce soir. Ce n'était plus aussi important qu'à l'époque.
Sur son bras, mes doigts se glissèrent sous la manche de son T-shirt pour atteindre son épaule tandis que je déposais délicatement mes lèvres sur les siennes.
- … moi aussi je veux te protéger…
Je revenais l'embrasser tandis que ma prise sur sa nuque se raffermissait sensiblement.
- … mais tu vois, un accident est vite arrivé si par exemple je croise un Légilimens mal intentionné ou trop curieux…
Lentement, mais délicieusement, je collais à nouveau mon corps contre le sien, adoptant alors une étroitesse que nous ne nous étions pas encore permise jusqu'à aujourd'hui. Cependant, je désirais Lubia depuis ce fameux soir devant la forêt non loin de l'université. D'autant plus après notre premier baiser à Ljubjana. Davantage depuis que je la sais à moi. Nous n'étions pas pressées, certes, mais si présentement je ne faisais rien, j'étais certaine que mon corps imploserait de tout cet amour que je voulais lui donner.
- … ça pourrait arriver, car tu obsèdes mes pensées à chaque instant…
Autour de nous, notre protection de sable s'effondra lentement, signe que je ne tenais plus mes pouvoirs. Sensuellement, je laissais trainer ma langue sur ses lèvres, paupières à moitié closes tant le brasier ardent du désir brûlant en moi m'aveuglait.
- InvitéInvité
Re: [/!\+18] For eternity - Terminé
Jeu 18 Juil 2019 - 1:52
en asile, exilé où la passion est reine.
Qu'il était étrange de régler ce problème théoriquement plus épineux d'un revers de main, alors que tu as eu besoin d'un coup de pratique pour digérer le retour de l'ex. Doigts caressant sagement le dos à travers le haut, qui demandaient la permission ou à tout le moins laissent le temps à la captive de s'en aller si elle le souhaite. Elle murmure contre tes lèvres, mais tu n'entends plus rien. Tu as envie d'envoyer le fidelitas, le jardinier, tout ce qui vous tracasse au diable, et de découvrir sa peau baiser par baiser. Un soupir t'échappe alors que ses petits doigts atteignent la peau de tes épaules, et tu glisses un regard d'acier vers elle avant qu'elle ne pose un baiser sur tes lèvres. « moi aussi je veux te protéger… mais tu vois, un accident est vite arrivé si par exemple je croise un Légilimens mal intentionné ou trop curieux… » Tu pourrais tourner de l’œil sous la prise de sa poigne, plus ferme que ce à quoi tu te serais attendue. Ton cœur va exploser dans ta poitrine à force de battre, ton bas-ventre va prendre feu. Tu n'as qu'envie d'envoyer paître l'univers pour te concentrer sur sa peau, sur sa bouche ... sur ses lèvres. « ça pourrait arriver, car tu obsèdes mes pensées à chaque instant… »
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Re: [/!\+18] For eternity - Terminé
Ven 19 Juil 2019 - 17:17
but with the beast inside, there's nowhere we can hide.
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Re: [/!\+18] For eternity - Terminé
Lun 29 Juil 2019 - 3:08
►
and, baby, you could go wherever you like (if you like).
and, baby, you could go wherever you like (if you like).
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Re: [/!\+18] For eternity - Terminé
Mar 30 Juil 2019 - 6:04
►
Your kiss is cosmic, every move is magic
Your kiss is cosmic, every move is magic
Instants de plus demandés, palpitations du cœur redevenues stables, je reprenais conscience dans ce monde qui nous entourait. Mais je n'en avais aucune envie. Alors, je refermais les yeux tandis que mon frêle petit corps dévia lentement pour retourner en partie sur le sable. Nœuds de jambes, je n'avais de cesse de m'accrocher tandis que mes lèvres gratifiaient de baisers tendres la peau de ses épaules, de son cou, de son visage… sa bouche. À nouveau chaste, je restais dans ses bras possessifs, laissant le temps au temps. Ce flottement si agréable, rythmé par le son des vagues.
Mais vint le temps où la réalité rattrape toujours désagréablement. Bien que son épiderme soit chaud comme nul autre, le coup de vent frais qui vint mordre mon dos à son tour déclencha une toute autre forme de frémissement. Je connaissais cette sensation que trop bien. Besoin nécessaire de protection, pour ma santé.
Il me fallut redoubler d'effort pour me redresser et m'éloigner de quelques centimètres d'elle, ceux de trop. Elle pouvait me garder dans ses bras, mais j'avais l'impression d'être à présent à des kilomètres de son cœur. Pivoter pour plonger la main dans mon sac et le fouiller fut similaire à être insensible, à être un monstre sans foi ni loi.
De plus, pour la première véritable fois, je lui donnais la possibilité de contempler une infime partie de son œuvre. Chimères des griffes posées jadis naguère sur ma peau. Le temps que je saisisse ce que je cherchais, quelques secondes à peine.
Déployant la couverture, je me drapais. Rideau s'abattant sur la scène de crime comme une fin d'acte de théâtre.
Revenant à sa hauteur, j'approchais mon visage du sien alors que mes doigts vinrent effleurer son ventre, lui proposant à elle aussi de se couvrir. Regard doux et amoureux, je murmurais.
- Pardon. Le baiser qui l'accompagnait fut simple, mais aussi lourd de sens. Pardon de m'être éloignée à l'instant. Pardon de ce que je suis. Pardon d'avoir cette apparence. Doigts glissant dans ses cheveux, je soupirais d'aise. Je ne veux pas que tu puisses me trouver repoussante.
Ses mots furent prononcés comme une litanie. Comme ma propre malédiction. Comme ma propre pleine lune. Le plaid extirpé de mon sac avait donc un double sens. Me protéger du froid, mais aussi protéger ses yeux à elle sur ma laideur. Non, je ne voulais pas briser ce que nous venions de vivre, ce partage intense, par la simple vue de mon épiderme torturé.
Je voulais continuer à flotter.
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Re: [/!\+18] For eternity - Terminé
Mer 31 Juil 2019 - 21:49
Instants de coton, nuages de douceur dans lesquels vous vous prélassez, les myocardes accordés dont le rythme ralentit, comme s'ils s'étaient accordés au son des vagues qui, doucement, s'écrasent sur la berge. Sait-elle, la sorcière, qu'en aimant une louve, elle est tombée amoureuse de la mer? De ses bas-fonds sombres où l'on n'ose pas poser le regard, de l'obscurité où les rayons percent à peine. Du creux des vagues qui jouent avec les dauphins, des algues qui caressent la surface, tendant leurs doigts vers la lumière pour en tracer monts et vallées. Royaume aquatique d'infini, mer cruelle et capricieuse. Mais la mer nourrit, console, enveloppe de ses bras salins - pour noyer, pour laver les peines, pour ensevelir les chagrins. Compagne rétive, loyale, dont on ne devine les intentions qu'au bout d'années passées à la côtoyer. La mer, dont les flots ne plient que pour le bon vouloir de la lune. Vents et marées formant des croissants pour elle, pour lui plaire, façonnés par l'argent et la nuit. Bras salins enveloppant la sorcière, tu souris tendrement alors qu'elle parsème ta peau de baisers légers. Ceux qui remercient après l'amour, la valse des cœurs accompagnant celle des corps. Tu fermes les yeux alors que le vent caresse vos peaux, paupières ouvertes et léger mouvement pour la suivre du regard lorsqu'elle se redresse, interrompant l'accalmie. Le froid ne t'importunait déjà pas, plus jeune, habituée aux bains glacés dans le lac de Durmstrang - depuis ta morsure, tu ne le sens presque plus. Tes périples sibériens mensuels mordent à peine dans ta peau. Et pourtant, un frisson glacial te parcourt l'échine. Les marques cruelles que tu as laissées sur son dos, accompagnées des zébrures superficielles gravées par l'amour. Ça te fait l'effet d'un seau d'eau glacée dans les entrailles, comme si une main d'outre-tombe était venue te les broyer, et tout à coup, t'as mal. T'as tellement mal.
Putain de journée.
Sans mot, tu ne la regardes pas alors qu'elle revient vers toi, vous couvrant toutes deux du plaid tiré de son sac. T'as froid, t'as tellement froid. Tu te mords une lèvre, t'oses plus la regarder, même avec son visage tout près du tien. « Pardon. Je ne veux pas que tu puisses me trouver repoussante. » Tu réponds à peine au baiser, t'as envie de pleurer comme une enfant fautive, comme une gamine qui a mis le bazar dans la maison de ses parents et qui réalise avoir brisé un trésor familial. Doucement, tu soupires, tu prends sur toi. Tu serres les dents, tu sais si bien le faire, après tout. Saisissant machinalement ton t-shirt, tu l'enfiles. Besoin de distance, besoin de t'éloigner ne serait-ce que par cette frontière vestimentaire symbolique. « Il n'y a rien de repoussant chez toi, Abi », fais-tu en osant finalement la regarder et, sourire douloureux aux lèvres, tu caresses l'une de ses pommettes. « T'es une poupée de porcelaine croisée avec un tigre qui a des doigts de fée ». Petit haussement de sourcils, la suggestion malgré tout, vouloir la rassurer que oui, c'était bien. Oui, t'as pris ton pied. Mais l'instant est cassé par toi et ton cœur têtu, celui qui veut que tu t'auto-flagelles et qui te refuse l'absolution.
Tu soupires, te passant une main dans les cheveux, doigts encrés traçant des sillons dans la crinière courte de jais. Toi qui manies les mots avec aisance (n'est-ce pas ton travail), tu les cherches, à présent. « C'est vraiment pas toi », reprends-tu. Elle est belle, avec ses cheveux de travers et ses grands yeux, billes sombres dans un visage d'ivoire, ses lèvres fines qui s'étirent tantôt en mines narquoises et en sourires tendres. Elle est belle, et elle est à toi, depuis que tu l'as marquée, mais saurais-tu réellement faire face à ce que tu lui as fait subir? Tu sais (te doutes) de ce que la petite sorcière voit, lorsqu'elle hurle la nuit si une terreur la prend. Les yeux dorés que tu as découverts dans le film, ce jour fatidique où tu as presque laissé la louve l'achever. Tu désignes ses épaules d'un geste léger, approchant tes doigts de sa peau sans oser l'effleurer, désormais. Un sourire triste gagne ton visage. « Je les trouve pas laides, tes cicatrices. Mais tu en as tellement plus que moi, et je sais à quel point les miennes ont fait mal », murmures-tu, te mordant une lèvre. Tes prunelles d'acier errent sur les flots qui se brisent. Tu t'en souviens, de la nuit au cours de laquelle tu as été transformée. C'était sur une île, t'étais sur l'Insubmersible I. Toujours la mer, avec toi. Tu parles un peu comme une automate, verbe mécanique qui se contente de prononcer les paroles. « Donc voir les tiennes, en sachant que c'est à moi que tu les dois ... » Ta voix s'étrangle, tu en perds le fil de tes mots. « C'est ... Je vais avoir besoin d'un temps d'adaptation », fais-tu en la regardant à nouveau, et tu ouvres un bras pour l'inviter à se caler contre toi à nouveau. « Viens là ».
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Re: [/!\+18] For eternity - Terminé
Ven 2 Aoû 2019 - 13:08
Le soudain éloignement que je ressentais me mit au supplice. Qu'avais-je fait ? Qu'avais-je dit ? Alors que nous venions d'un magnifique instant d'osmose, la voilà répondre à peine à mon baiser. À ne plus pouvoir supporter de poser le regard sur moi. Si proche de son visage je sentais les crispations de sa mâchoire, et tandis qu'elle se détacha de moi pour attraper son haut, je la regardais l'enfiler, interdite.
Alors quoi ? Elle avait eu ce qu'elle voulait et à présent elle me repoussait ? Que croyait-elle ? Que j'étais un chien facile à museler et mettre en laisse par simple prétexte que j'étais petite et frêle ? Le doux atterrissage que j'avais entamé fut terminé en une chute libre vertigineuse, et je venais de me fracasser au sol en me brisant tous les os. Le souffle coupé, je retenais ma respiration alors que j'attendais des explications, lueur suppliante mêlée à l'incompréhension dans les yeux. J'étais perdue. Qu'avais-je fait bon sang ?
Effectivement je lui avais exposé mon dos un court instant, mais elle avait largement pu abuser de ce touché chaotique. De plus, le reste de mes cicatrices, elle les voyait depuis le début de notre relation.
Encore une fois, elle me mit à la torture. Je ne comprenais plus rien, et pour lui montrer, je penchais la tête tout en fronçant les sourcils. Qu'est-ce que ça signifiait ?
Me redressant légèrement, je regardais attentivement ses mimiques, bien trop sensible et trop empathique pour ne pas capter le malaise qui venait de s'installer entre nous. Bien trop observatrice pour ne pas comprendre les nouveaux enjeux qui se jouaient entre nous. Ne pourrions-nous pas avoir un peu de répit ? Juste un peu, histoire de pouvoir savourer le simple fait d'être ensemble, d'être amoureuses… était-ce trop demandé ?
J'étais fatiguée.
En désignant mes épaules sans oser les frôler, elle érigea entre nous une barrière en béton infranchissable qui me noua la gorge. Alors nous en étions là ? Condamnées à ne même plus pouvoir se toucher à cause de ça ? À cause de moi ? De mon apparence ? Des conséquences de ma faiblesse du 28 juin 2018 ?
Date maudite de merde… Pourquoi ne m'étais-je pas enfermée chez moi plutôt que d'aller m'aventurer dans la forêt comme une conne ?
Seule la tristesse lisible sur le visage de Lubia me permettait de ne pas pleurer. De ne pas adopter ma forme animagus et de m'en aller, la tête basse. J'avais déjà subi ce genre de distance avec mes deux autres partenaires. L'un parce que la relation était secrète, l'autre parce qu'il était distant. Et à présent quoi ? Devais-je à nouveau sacrifier mes envies et mes pulsions sous prétexte que j'étais un monstre d'apparence et de souvenirs ?
Malgré le sang qui battait dans mes tempes et mon cœur qui sonnait fort et douloureusement dans ma poitrine, je réussissais à écouter tout le discours de la femme que j'aimais. Fluide vital accéléré à ce point, c'était bien là la dernière preuve que j'étais encore vivante. Car je me sentais happée dans les ténèbres de la mélancolie et de la dépression, le sol se dérobant sous mon être.
Je comprenais sa propre culpabilité. Je comprenais qu'il lui fallait du temps, mais à quel prix ? Le bras qu'elle ouvrait eut alors un effet étrange à mon encontre : il me fit sensiblement reculer. D'abord elle me rejetait, puis à présent elle me reprenait ? D'abord elle ne voulait plus me toucher tant je la dégoûtais, puis à présent elle réclamait à nouveau ma chaleur ? Je n'étais pas une balle de ping-pong.
Je ne réclamais qu'elle, toujours depuis le premier jour, depuis notre accident, je ne désirais que sa présence, que ses explications. Du temps, je lui en donnais, car j'avais tout gardé pour moi jusqu'alors pour ne pas la brusquer. Patiente et compréhensive, je l'étais. Je ne pouvais pas faire davantage. C'était injuste de me demander cela.
- Du temps, tu en as Lubia. Je ne t'ai jamais forcée à quoique ce soit, je ne t'ai jamais posé une seule question, et crois-moi, j'en ai. Je comprends ta douleur et ta culpabilité, mais essaie de te souvenir que moi aussi je porte le poids de cet événement. Tu n'es pas seule.
Encore de long discours… c'était si difficile pour moi de devoir autant parler, autant me justifier, autant m'expliquer. Cela ne me ressemblait absolument pas. Pourtant c'était ce que je faisais avec Lubia. Encore, toujours. Parce que je voulais rester avec elle. Dès le début je savais que ça n'allait pas être facile, mais je voulais obstinément essayer, et surtout y arriver. Si je n'étais pas du genre à me battre et à tenir tête, face à la Slave, je montrerais les crocs tant que cela s'avérerait nécessaire. Ça avait commencé ainsi et j'allais continuer. Elle était la seule devant qui je faisais véritablement face. Parce que je voulais me battre. Pour nous.
- Nous parlerons de tout ça un jour. Ouvertement. Le moment venu, quand tu l'auras décidé, que tu te sentiras prête… Mais n'attends pas au point que cela nous détruise s'il te plaît, je ne le supporterais pas. Pas une seconde fois. Court instant de silence, je soupirais. Maintenant, il faut m'expliquer comment tu veux faire. Comment tu vois la suite parce que si me regarder et me toucher te met au supplice… à mon tour, ma voix se déroba et c'est avec amertume que je déglutissais. Je suis désolée d'être aussi déplaisante à regarder, je voudrais qu'il en soit autrement… ce serait plus simple.
Un frisson ébroua mon corps tandis que, joignant le geste à la parole, je remontais mon plaid jusqu'en haut de mes épaules, camouflant alors la moindre parcelle de ma peau à la vue de mon aimée. Désignant du menton son bras puis son T-shirt, je reprenais d'un ton doux, tremblant, mais étrangement assuré et autoritaire.
- Retire ça.
J'avais envie d'elle toute entière, de sa chaleur, de son corps tatoué et balafré. Imparfait, mais magnifique. Parce qu'elle était belle, et que je l'aimais dans son entièreté. Ça avait toujours été le cas. Je voulais retourner sur notre nuage de tendresse et d'amour, et ce, sans barrière. C'était ma condition pour ce soir.
Alors quoi ? Elle avait eu ce qu'elle voulait et à présent elle me repoussait ? Que croyait-elle ? Que j'étais un chien facile à museler et mettre en laisse par simple prétexte que j'étais petite et frêle ? Le doux atterrissage que j'avais entamé fut terminé en une chute libre vertigineuse, et je venais de me fracasser au sol en me brisant tous les os. Le souffle coupé, je retenais ma respiration alors que j'attendais des explications, lueur suppliante mêlée à l'incompréhension dans les yeux. J'étais perdue. Qu'avais-je fait bon sang ?
Effectivement je lui avais exposé mon dos un court instant, mais elle avait largement pu abuser de ce touché chaotique. De plus, le reste de mes cicatrices, elle les voyait depuis le début de notre relation.
Encore une fois, elle me mit à la torture. Je ne comprenais plus rien, et pour lui montrer, je penchais la tête tout en fronçant les sourcils. Qu'est-ce que ça signifiait ?
Me redressant légèrement, je regardais attentivement ses mimiques, bien trop sensible et trop empathique pour ne pas capter le malaise qui venait de s'installer entre nous. Bien trop observatrice pour ne pas comprendre les nouveaux enjeux qui se jouaient entre nous. Ne pourrions-nous pas avoir un peu de répit ? Juste un peu, histoire de pouvoir savourer le simple fait d'être ensemble, d'être amoureuses… était-ce trop demandé ?
J'étais fatiguée.
En désignant mes épaules sans oser les frôler, elle érigea entre nous une barrière en béton infranchissable qui me noua la gorge. Alors nous en étions là ? Condamnées à ne même plus pouvoir se toucher à cause de ça ? À cause de moi ? De mon apparence ? Des conséquences de ma faiblesse du 28 juin 2018 ?
Date maudite de merde… Pourquoi ne m'étais-je pas enfermée chez moi plutôt que d'aller m'aventurer dans la forêt comme une conne ?
Seule la tristesse lisible sur le visage de Lubia me permettait de ne pas pleurer. De ne pas adopter ma forme animagus et de m'en aller, la tête basse. J'avais déjà subi ce genre de distance avec mes deux autres partenaires. L'un parce que la relation était secrète, l'autre parce qu'il était distant. Et à présent quoi ? Devais-je à nouveau sacrifier mes envies et mes pulsions sous prétexte que j'étais un monstre d'apparence et de souvenirs ?
Malgré le sang qui battait dans mes tempes et mon cœur qui sonnait fort et douloureusement dans ma poitrine, je réussissais à écouter tout le discours de la femme que j'aimais. Fluide vital accéléré à ce point, c'était bien là la dernière preuve que j'étais encore vivante. Car je me sentais happée dans les ténèbres de la mélancolie et de la dépression, le sol se dérobant sous mon être.
Je comprenais sa propre culpabilité. Je comprenais qu'il lui fallait du temps, mais à quel prix ? Le bras qu'elle ouvrait eut alors un effet étrange à mon encontre : il me fit sensiblement reculer. D'abord elle me rejetait, puis à présent elle me reprenait ? D'abord elle ne voulait plus me toucher tant je la dégoûtais, puis à présent elle réclamait à nouveau ma chaleur ? Je n'étais pas une balle de ping-pong.
Je ne réclamais qu'elle, toujours depuis le premier jour, depuis notre accident, je ne désirais que sa présence, que ses explications. Du temps, je lui en donnais, car j'avais tout gardé pour moi jusqu'alors pour ne pas la brusquer. Patiente et compréhensive, je l'étais. Je ne pouvais pas faire davantage. C'était injuste de me demander cela.
- Du temps, tu en as Lubia. Je ne t'ai jamais forcée à quoique ce soit, je ne t'ai jamais posé une seule question, et crois-moi, j'en ai. Je comprends ta douleur et ta culpabilité, mais essaie de te souvenir que moi aussi je porte le poids de cet événement. Tu n'es pas seule.
Encore de long discours… c'était si difficile pour moi de devoir autant parler, autant me justifier, autant m'expliquer. Cela ne me ressemblait absolument pas. Pourtant c'était ce que je faisais avec Lubia. Encore, toujours. Parce que je voulais rester avec elle. Dès le début je savais que ça n'allait pas être facile, mais je voulais obstinément essayer, et surtout y arriver. Si je n'étais pas du genre à me battre et à tenir tête, face à la Slave, je montrerais les crocs tant que cela s'avérerait nécessaire. Ça avait commencé ainsi et j'allais continuer. Elle était la seule devant qui je faisais véritablement face. Parce que je voulais me battre. Pour nous.
- Nous parlerons de tout ça un jour. Ouvertement. Le moment venu, quand tu l'auras décidé, que tu te sentiras prête… Mais n'attends pas au point que cela nous détruise s'il te plaît, je ne le supporterais pas. Pas une seconde fois. Court instant de silence, je soupirais. Maintenant, il faut m'expliquer comment tu veux faire. Comment tu vois la suite parce que si me regarder et me toucher te met au supplice… à mon tour, ma voix se déroba et c'est avec amertume que je déglutissais. Je suis désolée d'être aussi déplaisante à regarder, je voudrais qu'il en soit autrement… ce serait plus simple.
Un frisson ébroua mon corps tandis que, joignant le geste à la parole, je remontais mon plaid jusqu'en haut de mes épaules, camouflant alors la moindre parcelle de ma peau à la vue de mon aimée. Désignant du menton son bras puis son T-shirt, je reprenais d'un ton doux, tremblant, mais étrangement assuré et autoritaire.
- Retire ça.
J'avais envie d'elle toute entière, de sa chaleur, de son corps tatoué et balafré. Imparfait, mais magnifique. Parce qu'elle était belle, et que je l'aimais dans son entièreté. Ça avait toujours été le cas. Je voulais retourner sur notre nuage de tendresse et d'amour, et ce, sans barrière. C'était ma condition pour ce soir.
- InvitéInvité
Re: [/!\+18] For eternity - Terminé
Lun 12 Aoû 2019 - 17:25
Tu t'en veux, d'avoir fendu l'air doux entre vous de tes dents acérées. La voix comme lame, depuis si longtemps qu'elle tranche tout ce qu'elle veut séparer - et, l'espace d'un instant, tu as voulu vous séparer. Pour elle, un peu, pour toi, pour ne pas te laisser prendre par ta culpabilité - parce que tu crains qu'elle ne te dévore toute entière et que les cendres qui en resteront seront incapables de l'aimer. Putain de journée qui aura duré vingt-neuf heures plutôt que vingt-quatre. Son trouble t'assaille, mais si seulement elle savait à quel point tu as fait des efforts, à quel point tu as pris sur toi. Recommencer cette conversation, en ressentir la brûlure une seconde fois mais garder ton venin derrière tes dents pour ne pas l'éclabousser de ta noirceur, la petite sorcière dont le seul crime est de t'aimer, toi. Tu dois t'habituer à cette sensation, et passer outre : le dégoût de soi, même après ces mois passés à vous découvrir avec patience, même après l'amour, même après les déclarations. Le dégoût, parce que tu sais qu'au fond, t'es une créature de nuit - et que le destin a voulu qu'une intrépide veuille t'aimer ainsi. Mais lorsqu'elle te dit je t'aime, le dit-elle à l'Autre, aussi? Sait-elle qu'elle ne peut pas qu'aimer la sorcière, l'humaine, sans apprendre à aimer celle qui lui a fendu la chair? Comprend-elle à quel point la louve teinte ton être, qu'elle n'existe pas en toi qu'une fois par mois, lorsque la pleine lune la libère? C'est masochiste, c'est tordu, c'est ... Merde que t'aimerais arrêter de penser, parfois. T'as jamais eu de mal à franchir les limites - t'as jamais rencontré de règle que tu n'avais pas franchement envie d'enfreindre.
Aussi lorsque sa langue claque (claque-t-elle? ou t'imagines-tu son impatience?), tu as envie de rager et de te dresser contre elle, rétive. T'as l'impression qu'elle veut te mettre en cage, tout à coup, et tu en feules presque de protestation. « Nous parlerons de tout ça un jour. Ouvertement. Le moment venu, quand tu l'auras décidé, que tu te sentiras prête… Mais n'attends pas au point que cela nous détruise s'il te plaît, je ne le supporterais pas. Pas une seconde fois. » Comment lui dire, que tu crains que le fait de te voir l'attaquer est ce que tu perçois avec horreur? Que ce n'est pas ton silence mais tes crocs? Tu as découvert ton apparence de lycane avec un mélange d'horreur et de fascination, lorsque vous avez été piégées dans l'histoire de la Belle et la Bête. Elle avait été capable de t'aimer malgré tout, sous ta forme terrifiante. Toi, saurais-tu l'aimer, après avoir vu ce que tu lui as fait? Tu gardes obstinément le silence, le visage doux malgré tout. « Je suis désolée d'être aussi déplaisante à regarder, je voudrais qu'il en soit autrement… ce serait plus simple ». Tes yeux roulent jusqu'au ciel, encore ces bêtises. Dans combien de langues devras-tu lui dire que tu ne la trouves pas repoussante? T'en parles sept, t'en as utilisé une. Va pour une deuxième. « ty naykrasyvisha zhinka u sviti ». T'es la plus belle femme du monde. Qu'elle est belle, et que tu l'aimes. Que tu es désolée d'être qui tu es, compliquée, dure à vivre. Mais elle ne comprend pas, t'adressant un regard interloqué - t'es pas idiote non plus, tu sais qu'elle ne parle pas ukrainien. Mais tu t'en fous. Elle t'emmerde, et tu l'aimes, et tu ne traduiras pas. Se camouflant plutôt, elle te désigne, autoritaire. « Retire ça. ». Promis, chef. Tu t'exécutes, sourire agacé et attendri aux lèvres, et tu l'attires contre toi, posant un baiser à la racine de ses cheveux. « T'es vraiment agaçante, pour une aussi petite sorcière », fais-tu, affection dans la voix. « Je t'aime ».RP terminé.