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i can't feel my face (darius) (terminé)
Dim 25 Aoû 2019 - 17:43
i can't feel my face | all the misery was necessary |
mood ۞ Elle a attendu trop longtemps, comme on négocie le temps avec un train avant de retirer son pied, le fer qui frôle les membres alors que, deux secondes, on sent l'âme qui vibre. La chair qui se fend autant que l'âme, alors qu'on fixe les lumières de la locomotive, le sourire qui s'étire, l'espoir de l'abîme, un peu, avant de s'écarter, le souffle court, l'air triomphant. Pulsion de vie, entêtée. La porte des urgences, poussée avec un geste nonchalant et un rictus d'impatience, signe d'habituée envoyé à l'infirmière de l'accueil. Calée sur le lit d’hôpital, regard de pluie embrouillé qui cherche une proie, un sauveur, n'importe quoi, que les nerfs arrêtent de jouer au blitzkrieg sous sa peau. Prunelles accrochées au visage d'un préposé, elle lui fait signe. « J'ai mal. J'attends mes anti-douleurs ». Elle connait la maison, la capricieuse. Sait que lorsque quelqu'un a mal, qu'il soit accro, malade ou légèrement désaxé (quelle aubaine, la ballerine incarne les trois), on lui donne son traitement. L'avantage du first, do no harm - serment d'hypocrate en sa faveur, mais qu'est-ce qu'il a à rester immobile, ce con?
La silhouette trop mince sur le lit, semblant minuscule sur le drap industriel. Les numéros, les uns après les autres, allez. Finie, l'humanité, qu'une suite de patients sans nom. Mais elle n'en veut pas, de nom - que sa dose, et qu'on fasse mine de lui mettre un beau pansement sur le genou, pour faire semblant qu'on la traite, oui oui docteur, tout va mieux, merci. La
BY CΔLΙGULΔ ☾
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Re: i can't feel my face (darius) (terminé)
Lun 26 Aoû 2019 - 20:05
— Mangouste mutée petit rat parmi les étoiles. Engagée auprès du plus tyrannique ballet salvateur de la Sainte Vierge. Portée abruptement à la barre, un temps. Trainée sur les planches, deux temps. Brillantant sous ces projecteurs, trois temps. Suppôt d’aucun diable, mais de la cruauté d’Asclépios. Le maestro fou. Le maestro des malades. Pourtant monarque. Atermoyant ou hâtant à son gré la symphonie des douleurs. Dans sa loge, siégeaient Hel, Pluton et Isis. Bailleurs de limbes venus quémander leur tribu. Leur patience récompensée sous l’accord du père des panacées par l’assouvissement de leur sadisme. Trahi aux travers des géhennes que devenaient les corps éclopés. C’était la veille de ces prédateurs qui définissait l’urgence de leur profession ; l’égide d’Esculape n’avait le luxe de l’attente. Ces fauves étaient bien vifs. S’engouffrant dans la moindre brèche. Sans pitié. Ces faucheuses ne tergiversaient guère. Alors, les éléments de la troupe devaient être zélés –mousses ou non. Le luxe de l’imperfection n’était plus qu’un doux mirage. Le souriceau devait acquérir instantanément l’excellence des entrechats. Voilà le pacte signé par le saint patron avec les diables. Cette dure réalité rossait chaque matin le rital. Cognant d’autant plus fort au travers des aspects sociaux de la besogne. Ainsi paraissait dans la vie de tout clinicien deux nouvelles accointances : avec Misère et Injustice. Certains à leur présence se délestaient de leur foi. Matérialisant leurs patients qu’ils privaient d’humanité. Des déchéances dont se repaissaient les deux diablesses. Ce fut l’un de ces spécimens qui accosta l’ausonien au détour d’un couloir. L’ordre émis avec rigueur mais désintérêt de se charger d’une infante d’Eve non loin –bien entendu présentée entre eux sous un autre patronyme moins reluisant. L’apprenti s’était alors exécuté. Non sans mignarder par son bistre son confrère avec crainte. Espérant au fond de lui de ne jamais choir de la même manière. Mais ne vous détrompez pas, l’éphèbe ne condamnait guère son homologue. Non, pire : se reflétait une part de lui dans cet homme. Ses pattes le guidèrent jusqu’à la malheureuse. Triste que ce fut lorsqu’il n’eut aucun mal à la reconnaitre à la brève définition offerte par son collègue. En effet, il se retrouvait avec chieuse. Mais toute espèce méritait ses soins, il ne pouvait s’esquivait. « Particulièrement lucide on peut aussi rajouter. » Le sarcasme se drapait cependant encore de douceur. Due à l’essence alcyonienne de l’Adam plus qu’à une volonté d’amadouer son vis-à-vis. Trop habitué à ces Vénus pour s’offusquer à la première morsure dorénavant. Néanmoins le discours ne fut nullement occulté. Décortiqué rapidement pour que deux axes d’études brouillent les méninges de l’angliche. Premier onglet intitulé maladie, le second besoin. Le tout dénoncé avec une aisance sibylline qui l’interpellait. Ne sachant que faire –et en proie au doute-, le novice se fia à la procédure des locaux : « En revanche le règlement est formel : auscultation égale remède. Ce ne sera pas autrement. » Un gage de sécurité qui lui permettrait également d’infirmer ou non les hésitations perçues par son flair de médicomage. L’autodestruction possédait une ombre bien caractéristique. Sa cime s’avança un peu plus de l’insolente, les griffes agrippant dans sa poche sa baguette. Pour procéder à l’examen, et également se défendre si besoin –au fond redoutant bêtement qu’elle ne le morde réellement. Surtout qu’il se méfiait des flammes de folies qui scintillaient dans ses prunelles de smalt. Bien qu’à nouveau une raillerie –adressée par ailleurs plus pour lui-même qu’elle- roula sur ses papilles avec aménité : « Dragoncelle, rage, éclabouille,… j’ai tous mes vaccins à jour. Faites-vous plaisir. » |
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Re: i can't feel my face (darius) (terminé)
Dim 1 Sep 2019 - 15:17
i can't feel my face | all the misery was necessary |
mood ۞ Patiente particulièrement lucide. Vas-y, connard. Tartine-moi. Qu'est-ce qu'elle en a à faire, de sa lucidité? C'est ce que la
Un clin d'oeil, et elle disparaîtra, l'ectoplasme.
Flotter au loin, c'est tout ce que la capricieuse demande. Pas qu'on l'écoute, pas qu'on l'ausculte, pas qu'on comprenne. Juste que ça cesse, parce qu'elle a été stupide, parce que les matamores se font toujours pincer, et que les contes de fées n'existent pas. « En revanche le règlement est formel : auscultation égale remède. Ce ne sera pas autrement ». Un souffle sifflant lui échappe, excédée, foudroyant le novice du regard. « Putain mais on va pas y passer la nuit! », s'exclame-t-elle, impatience et hargne se mêlant à son visage. « Tout est dans mon dossier », se reprend-elle - tentative d'amadouer, de la jouer règlementaire. Il ne va quand même pas la re-diagnostiquer, ce con, il croit quoi? Qu'un hôpital a ce genre de ressources? Peut-être qu'il n'y connait rien en fait, et qu'il tente de gagner du temps. Tente-t-il de la tranquilliser par l'humour? Le voilà qui approche, et son regard d'animal blessé le suit, se recroquevillant - elle ne veut pas être touchée, elle ne veut rien d'autre qu'une dose. « Dragoncelle, rage, éclabouille,… j’ai tous mes vaccins à jour. Faites-vous plaisir ». La tentation est bien réelle. Qu'il approche un peu, il rigolera moins, de voir ce que des canines peuvent faire à un avant-bras s'il ne se bouge pas davantage, se perdant en palabres inutiles. Le regard qui se voile, un peu. Rassemblant le peu de patience qui lui reste, la journaliste en herbe sourit. Un sourire piteux, rempli de venin à cracher au monde - mais la cible la plus proche, c'est lui. C'est pas contre vous, vous savez. Vous ou un autre, ça m'est bien égal. « et le spleen, docteur stagiaire, vous avez eu le vaccin contre? » Les cils de soie qui battent sur les mirettes claires, l'air interrogateur et blessé d'un amputé qui cherche à rappeler aux gens qui ont encore leurs membres qu'il les emmerde. Qui cherche à négocier à coups d'appels à la volonté. « Comme des aiguilles chauffées à blanc sous la peau », finit-elle par articuler. « Donnez-moi un truc, n'importe quoi, puis je fais les tests ». L'air qui supplie et qui veut mordre.
BY CΔLΙGULΔ ☾
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Re: i can't feel my face (darius) (terminé)
Mar 3 Sep 2019 - 8:44
— La rose et ses épines. Langue pourvue de plomb qui assénait ses humeurs ; assommait l’altruiste. Fortuit adepte d’Esculape défait en ce jour par la loterie patientèle. Le malheureux héritait dans sa peine d’une impatience à la mâchoire ardente. Persiffleuse dégageant ses sardoniques pamphlets sans s’impressionner des décors de sa tragédie. Le havane notifiait cette mine destituée de la défiance de tout nouvel admis au service. De ces orbes caractéristiques, implorant l’exode des corridors où cohue et vacarme se querellaient dans un quasi-luciférien tournis. Cris et pleurs. Gémissements en appel d’Izanami. Que ce fut-ce pour ses grâces ou la moisson des souffles. Mais non, l’églantine n’ébranlait point sa détermination d’airain dans la quête de quelques liqueurs pour engourdir ses veines. La fleur s’émancipait si bien de tels émois qu’un nouveau jappement s’exila de ses lippes. Martyr revendiquée dans des arabesques verbales tumultueuses. Sans que l’acrimonie de ces papilles n’atteigne l’endocarde du baroudeur. Eau ruisselant sur la pierre mousseuse de la rivière, l’éphèbe ne comptait plus les apostrophes oratoires reçues dans sa pourtant si brève carrière. Pire étant que des artères trop non embourbaient son poitrail, excusant ces éclopés et ces meurtris. Ceux qui subissaient les carnages de la fibre humaine. Présentement n’en fut exception ; tort qu’un futur ne saurait le préservait. Néanmoins sa trombine opina quand invoqua l’irascible son dossier. Confirmant la familiarité de cette petite cime dans l’antre de ces murs. En parallèle intensifiant la myriade de d’interrogations du motard. Papillonnant au travers de cette meute quelques volutes de doutes dont leurs friselis nasillards ne pourraient bientôt plus être occultés. « Je ne vous ferai pas l’affront d’une leçon complète sur l’utilité de la douleur, mais la shunter avant tout examen dispensera une partie de ces derniers de tout leur intérêt. » L’alarme des excoriations et des sévices. Les brasiers de guerre rameutant sur les champs, futurs spectateur des belliqueuses scènes, les troupes d’Asclépios. Un crève-cœur qui toutefois aidait également ces croisés dans leurs choix d’artillerie malgré la torture des carapaces occasionnées. Somme toute, un mal pour un bien. Précautions pour lesquelles aucun malade ne dérogeait, avec ou sans antécédents. « Mais je vais regarder votre dossier. Votre nom ? » Deux pas. S’écartant de l’atrabilaire mordeuse. Chieuse reconnue même par l’aménité ausonienne, bien qu’elle ne titilla guère encore cette quiétude à un désistement. En vérité, les tourments flairés sous le derme de l’importune le peinaient presque. Sur le plan moral si les examens n’en décelaient à l’homologue physique. Tristesse pour un être saumâtre. Mais vint l’inattendu. Parvenant sous des traits infirmiers, les paumes embarrassées d’une chemise encombrée de feuilles. Tel au mauvais lutin qui salua le lys enquiquineur tout en déléguant au jeune maitre de panacée sa charge. Une soif de savoir accrue naquit de cette apparition inopinée. Entre les griffes de l’herpestidae résidaient dès lors la raison du naufrage de l’ulcérée du jour. Et la déception ne fut guère conviée à sa découverte. Car entre ces lignes s’inscrivait l’horreur de la chaire. L’hypersensibilité des dermes et les affres des carcasses. Coquille brûlante, craquelant de l’intérieur sous une pression pernicieuse. L’enveloppe devenue diable nuisible d’autonomie mais également du quotidien ; la fibromyalgie. Micmac d’engourdissements et de brûlures. L’être était chassé par sa propre cuirasse. L’invalidante. La sadique. Une connaissance qui requit autant sa compassion que la compréhension à ses besoins. Mais l’éthique tourbillonnait. Un médicomage ne pouvait céder à ses afflictions philanthropes. « De quand date votre dernière prise d’antidouleurs à quelle dose ? » Anesthésié par sa science, la stagiaire continuait sa besogne. Se réservant toutefois le doute comme le lui intimait son instinct vis-à-vis de la rétorsion qui l’attendait au tournant. La souffreteuse ne l’enjoignait encore à aucune confiance. |
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Re: i can't feel my face (darius) (terminé)
Sam 7 Sep 2019 - 16:55
i can't feel my face | all the misery was necessary |
mood ۞ Recroquevillée, les membres qui flottent dans les vêtements trop grands, le regard hagard, un début de sueur perlant à ses tempes, elle serre les dents, retenant des plaintes, et, entendant le discours du médicomage, décide, pour de bon. La ballerine ne reviendra plus dans cet hôpital. Assez donné, de tenter de jouer le jeu médical - les substances illicites ont tout autant de mérite en termes d'anesthésie, et sont plus aisées à obtenir. Surtout, les dealers n'ont pas cette miséricorde teintée de supériorité académique et d'agacement dans le regard. Salopards de médecins. Finie, l'attente interminable en salle d'urgence, pour tenter de soigner le corps malade, les nerfs qui ne répondent jamais comme ils le doivent, la carapace de douleur qu'est la sienne, attaquant l'extérieur comme le vivant, à l'interne. Dernier refuge devenu prison de chair, barreau d'os et de connexions interrompues carburant aux courts-circuits chauffés à blanc. Trahison des membres autrefois gracieux, d'artiste, elle est devenue statue. N'existant que dans le regard des autres, mue par les volontés d'autrui, elle se sentirait Galatée si on lui donnait une seule seconde de répit, laissant cet infâme Pygmallion décider de son destin. « Mais je vais regarder votre dossier. Votre nom ? » Un soupir quitte ses lèvres, paupières ouvertes sur un regard désespéré cherchant un point d'ancrage - la croit-il enfin, ce
Iris voilés de leur écrin protecteur, lèvres serrées à nouveau, doigts crispés sur ses genoux, les ongles gravant croissants de lune superficiels sur la peau. Avant, arrière. Balancier. Avant, arrière. Océan de souffrance, vague par vague, qui l'atteignent sans pitié, sans rythme. Avant, arrière. Assise, griffes contre l'épiderme. Avant, arrière. Le temps de deux éternités. Avant, arrière. Le faciès déformé, les paupières closes. Avant, arrière. Gestion de la douleur et du manque, les tremblements qui commencent à la gagner. Sueurs froides, éloignée du monde, négation de la réalité charnelle autant qu'elle le peut. « De quand date votre dernière prise d’antidouleurs à quelle dose ? » Paupières obstinément closes, elle pose une tempe sur ses genoux, tournant son visage vers la source des paroles. « Je garde pas d'agenda, docteur stagiaire », articule-t-elle, la voix tremblante. « Ça vient par vagues ... » Souffle brusque coupable, l'océan la réclamant à nouveau. Avant, arrière. Une larme perle à ses longs cils clos, réflexe physique de la douleur. Sagement, la traîtresse reste rangée derrière le rideau soyeux, énième signe de faiblesse d'une carcasse déjà écartelée, prête à être vue comme une bête de foire. « Inégales », souffle-t-elle enfin. Un rictus sarcastique gagne ses lèvres, mais c'est la peine de l'acharnement du destin qui l'envahit. « Sinon c'est p-pas drôle ».
La vague se retire, et l'écran s'ouvre.
Prunelles de pluie dans lesquelles se déchaîne l'orage fixées sur le barbu, la malade s'y accroche, visage à l'horizontale posé sur ses genoux. Rien perdu de sa flexibilité, elle se plierait en huit s'il le lui demandait, malgré ses discours de chieuse, elle ferait la belle pour lui, et le détesterait au passage. Le connard semble pourtant immunisé à ce genre d'invectives, mais c'est pas grave - elle veut les lui cracher quand même. Sourire grimaçant, qui articule syllabe par syllabe. « Hier matin. Trois ». Trois pillules? Trois doses de potions légalement offertes? Elle n'en sait plus rien. Tout est flou, les pertes de mémoire sont réelles dans son esprit. Ce qu'elle doit savoir, la danseuse l'oublie. Pas sa carrière, pas les étoiles, pas les feux de la rampe, pas le contact de ses doigts sur son visage - trop facile, d'oublier ce qui fait le plus mal.
BY CΔLΙGULΔ ☾
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Re: i can't feel my face (darius) (terminé)
Dim 8 Sep 2019 - 12:55
— Echardes de limbes vicieuses parsemées sur le marbre de son derme. Entrelacées dans les couches d’écorces, ces graines de géhennes finissaient par fleurir. Impromptues. Et échauffaient. Mordaient. Balayaient dans l’être les étreintes de Morphée. Feulaient après les ressouvenances. Des égoïstes racines privatisant les tiares du royaume des carapaces. Leur débarquement rimait alors aux vierges de fer. Epines et tortures de ces malfaisantes conquérantes, à l’instar d’anciens scandinaves qui déposaient sur leurs terres désirées que le feu de la hargne. Les tristesses. La désolation. Ce furent ces pages d’histoires que découvrit le bagnard entre quelques lignes. Billes mordorées frôlant via ces vers les belliqueuses fêlures de la chair. L’horreur des assauts ainsi que l’impuissance des damnés de naissance. Mais la pitié affubla ses reflets d’oripeau qu’à l’instant où furent perçues ces affres sur le minois voilé d’aubaine de l’ingrate. L’insolence était-elle liée aux fouets de ses démons ? Méfiance permise, scrutant la blancheur des pommettes et ces perles de rosée éparses sur ses traits. L’aigle venait donc de cueillir Prométhée. Carcasse de la déchue recroquevillée, pour se préserver de sa douleur ou sa fatigue. Mais l’ironie était qu’elle sauvegardait ici son propre bourreau. Au creux de cette toile, le valet d’Asclépios se confrontait également aux scélérats aspects de sa besogne. Prêcheur de bonne parole. Sergent dans les belliqueuses croisades. Mais ici spectateur des sévices internes. Le rital asphyxiait sous le poids d’un maudit motus d’humanité, bien qu’imposé pour favoriser l’impartialité de la science médicale. Après tout, le cœur du Belby était-il sculpté pour dans la même pierre impassible que sa trogne ? Non. Réponse affirmée par un Nemo sous son poitrail, gémissant d’une complainte pour la malheureuse. Les enfers pathologiques pouvaient être si injustes. Si intolérables. Pour le soigneur comme l’éclopé. Alors, tout d’abord le havane opta pour la fuite. Voguant au bout du brancard. Loin de ces maux. Philanthrope aux œillères, anesthésiant la noblesse de son endocarde via un focus sur les miasmes sarcastiques de la malade. Tel un châle dans lequel s’emmitouflait le latin, rassuré de cette égide face à ses propres crève-cœur. Ces persifflages n’étaient qu’un mécanisme de défense. Rempart que la forteresse flavescente n’avait encore laissé chuter. Mais, toutefois, même Constantinople avait fini par jeter les armes. Dans la configuration actuelle les murailles de la cité étant assiégées par d’ottomans altruismes. Toute une légion qui perçut les subits échos flirtant au travers d’une brèche dans la pierre. Un friselis que ces soldats de conscience rapportèrent à leur caporal. L’informant sur la dernière brise d’accalmie ayant ravi la veille cette ville piégée. Ne pouvait-il pas accorder une nouvelle trêve à ces gens ? Les incertitudes se bousculèrent dans les méninges ausoniennes. Dévoilées au travers d’un bistre dardant la poupée. Chiffonnée sur ces draps. Piteuse d’une certaine manière. Malgré les tourments de ses doutes, l’hésitation tanguait progressivement envers l’action. Ne pouvait-il pas délester cette reine dont les veines criaient au chaos ? Leurs orbes s’entrechoquèrent. Les questions trouvèrent leurs rétorsions. Et l’éthique perdit. Cible des flèches de l’armée du second Mehmed. Rangeant alors le dossier médical dans la pochette du brancard vouée à cet effet, ses griffes saisirent le fer navigateur de la barque. Charon d’un temps, prêt à amener en exil l’impudente. « Allons discuter de cela en salle d’examen. » Interner. Pour fuir des regards de glose. Calmer. Pour amenuiser des peines pour cette pauvre prisonnière d’une Bastille éternelle –et charnelle. D’un claquement de doigt, la plume à papote lovée dans sa poche se dressa. Sortant de sa cachette pour inscrire une liste d’élixirs. Son choix était fait. Cœur ayant flanché. Une fois la demande pliée en petit avion, l’objet fendit les airs. Note d’infirmière qui servirait d’Alibaba dans la caverne des quarante liqueurs. Avant que ne retournent ses prunelles sur l’irascible patiente pour shunter le moindre laïus acerbe : « On ne procède pas aux intraveineuses dans les couloirs. Question d’hygiène. » Sur ces mots, ses paumes lui intimèrent la marche à suivre. Bien que l’éphèbe fut scient de cette inutilité pour une Eve d’usité forte déconcertante au sein de l’hospice. |