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let's just not care (madeleine)
let's just not care
Il avait passé au moins une heure devant le miroir à hésiter. Il n'était pas encore prêt pour du court alors il avait opté pour du long. C'était ridicule, le nombre de jupes et de robes qu'il confectionnait ou achetait seulement pour les avoir dans son armoire. C'était une véritable passion, la beauté des tissus, des finitions. Déjà enfant, on lui a toujours dit qu'il avait des courbes efféminées. Cela ne lui a jamais déplu. Lui-même a bien conscience d'être loin de l'image d'un homme classique. Du moins, il peut y ressembler lorsqu'il en a envie, mais cela reste rare. Tous les jours, il se rase le menton, les jambes, se maquille légèrement. Tous les jours, c'est le même dilemme devant la penderie. Tenter ou non. Il l'a déjà fait quelques fois, mais cela reste compliqué pour lui de se décider. Évidemment, il n'était pas seul, l'étang est toujours bondé lorsqu'il fait beau. Il a même déjà essayé les jupes courtes, en toute honnêteté, il trouvait que cela lui allait plutôt bien, les muscles de ses jambes étant présents, mais pas si apparent, cela ne choquait pas. Au fond, il savait bien que ce n'était qu'une barrière psychologique à franchir. Il l'avait enjambée quelques fois, sortant en robe pour aller faire des courses rapides ou pour une ou deux heures. Aujourd'hui, il voulait vraiment sauter cette barrière et passer toute la journée ainsi.
Il avait donc opté pour une jupe longue en voile rose pâle, des petites perles cousues dessus, avec un t-shirt simple gris, couleur de sa maison, sur lequel il avait brodé un petit insigne des ethelred au niveau du cœur. C'était rare qu'il ait du temps libre, étant donné les nombreuses options et clubs qu'il avait choisi, alors lorsqu'il en avait, il appréciait toujours l'utiliser soit pour lire, soit pour coudre. Ce matin-là, il avait quatre heures de libre, et un nouveau patron pour une veste de tailleur qu'il avait hâte de commencer. Pour profiter du beau temps, il allait souvent à l'étang et s'asseyait un bord. Le bruit de l'eau le calmait et l'aidait toujours à se concentrer sur son travail. Cela fait maintenant une heure qu'il est assis là, ses doigts s'attelant à la tâche, l'aiguille et le fil donnant une forme au tissu pour bientôt en faire une veste. Concentré dans sa tâche, il entendit à peine des pas venir vers lui. Évidemment, il n'était pas seul, l'étang est toujours bondé lorsqu'il fait beau. Mais généralement, les gens ne se dérangeaient pas les uns les autres.
" - Hey As, depuis quand t'es une meuf toi ? "
Il leva les yeux au ciel à la seconde où il reconnut la voix. Avec un grand soupire, il se tourna pour observer les trois gars debout derrière lui. Toujours les mêmes. Il n'irait pas jusqu'à dire que c'est des harceleurs, ni qu'il est victime de harcèlement. Seulement ces trois là adorent le faire chier quotidiennement.
" - Dégagez. "
Évidemment, ils ne le firent pas. À la place, les trois s’essayèrent à ses côtés avec des sourires mesquins. Sur le moment, il était bien heureux d'avoir opté pour une jupe longue et non-courte, car si cela les choque déjà... Il soupira encore, essayant de se concentrer sur sa couture, mais avec les trois arrivants qui s'échangeaient des murmures accompagnés de rires, c'était compliqué.
" - Je pensais bien que t'avais du mal à vendre les trucs que tu fabriques, mais au point de devoir les porter toi-même ? C'est un peu ridicule. "
Il n'avait pas envie de s'énerver, sachant très bien que c'était ce qu'ils cherchaient. Parce qu'ils le trouvaient ridicule lorsqu'il tentait de s'énerver. Faut bien avouer que ce n'était pas le fort du petit ange de s'énerver et qu'il manquait pas mal de crédibilité. Alors il refusait de leur donner ce qu'ils voulaient. Seulement la frustration commençait à monter au fur et à mesure que les remarques fusaient, et il pouvait sentir les larmes commencer à lui monter aux yeux, regrettant d'avoir eu l'idée stupide de mettre une jupe aujourd'hui.
" - Merde, c'est quoi le mot déjà.... Ah ouai. Hey, je savais pas que t'étais trans ! Putain gay et trans, tes parents sont gâtés. "
" - Va te faire voir ! Je le suis pas, et même si je l'étais ce serait parfaitement acceptable ! Je suis un homme, j'aime juste les jolis choses. Mais bon à te voir, je devine que les jolis choses, c'est pas ton truc. Maintenant va voir ailleurs toi et tes deux toutous. "
Il était plutôt fier de sa remarque. Le gars pouvait dire ce qu'il voulait sur les vêtements d'Astrée, un coup d’œil et un tout petit peu de connaissances suffisait pour voir que ses vêtements à lui et les tissus utilisés pour ces derniers sont de bien pauvre qualité. Cela aurait pu être un bon retour si ses yeux n'avaient pas décidé de le trahir et de laisser les larmes couler juste à cet instant.
" - Au moins moi, je m'habille pas comme une gamine. Tu crois que tu me fais peur à insulter mes vêtements, avec tes cheveux roses et ta jupe ? Grandis un peu, ma petite sœur de 11 ans s'habille comme toi. Et non, je reste. Je suis bien installé là. "
En voyant son sourire, s'en était trop pour Astrée. Il baissa la tête, s'avouant vaincu, et reprit son travail sur sa veste. Il entendait toujours les murmures moqueurs des trois garçons assis autour de lui, mais il n'avait plus l'envie ni le courage de les affronter pour les faire partir. Il n'avait pas non plus l'espoir de voir qui que ce soit intervenir, personne n'intervenait jamais. Peut-être par manque de courage, tout comme lui, ou peut-être juste parce que dans le fond, ils étaient d'accord avec les propos tenus.
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Re: let's just not care (madeleine)
Le soleil chantait, j’avais des casse-tête directement envoyés par mon père dans le sac, un bouquin que j’avais pas envie de lire aussi… Crème Brulée dépassait de la poche microscopique de mon short avec l’air de vouloir flamber le monde entier. Je m’arrêtai soudainement au milieu de la rue et tendis mon visage au soleil sans me soucier des exclamations agacées et des coups d’épaules des gens que je gênais avant de reprendre ma marche. Je me posais enfin au bord du lac et sortis le premier casse-tête. Je le fixai en le faisant tourner dans mes mains pendant deux minutes avant de trouver la solution. J’étouffai un bâillement. Sérieusement P’pa ! Il devrait savoir depuis le temps que les trucs de niveau deux c’était plus pour moi ! Je me laissais tomber sur le dos et sortis un second casse-tête de mon sac. Il faisait si chaud, et frais en même temps avec ce petit courant d’air venu du lac, le son de l’eau, le bruissement des feuilles…
Des bruits de voix me firent émerger de ma sieste impromptue, je relevai la tête, le cerveau dans le pâté et les yeux collés. J’avais un peu chaud à la face aussi… et aux jambes. Merde, j’avais dû me chopper un sale coup de soleil des familles. Qui a dit qu’avoir une peau blanche était un truc cool ? Je tournai la tête vers les voix tandis que je me frottai les yeux. Hum… ça m’avait tout l’air d’être des emmerdeurs et d’un emmerdé. Un emmerdé qui porte une jupe, qu’elle originalité de s’attaquer aux gens différents tiens ! Crème brûlée était déjà dans ma main avant même que je réfléchisse vraiment et je marchais vers eux, des flammes crépitantes au bout de ma baguette.
« Hey ducon. T’as envie de flamber du cul pour voir si tu serais capable de crier comme la fillette qui se cache dans le tréfond de ton cerveau ? » lançai-je pleine de morgue. « Il vous a fait quoi le gars pour que vous lui cherchiez des poux au juste ? Chacun fait ce qu’il veut de son corps, de son cul et de ses gouts si ça vous plait pas aller baiser des chèvres plus loin ! » répliquai-je, en colère, une flamme de plus en plus longue coulant le long de ma baguette. Mes cheveux bleus s’agitaient dans le vent et j’avais encore du mal à aligner deux pensées cohérentes à cause de ma sieste mais ce genre de trucs ça me faisait réagir au quart de tour.
HS: Mais non c'est parf, j'espère que la mienne va te plaire! ;)
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Re: let's just not care (madeleine)
let's just not care
Astrée ne s'attendait à aucune aide, il essayait de rester concentrer sur son fil et son aiguille en prétendant que cela ne le touchait pas. Malgré les larmes sur ses joues, il ne voulait pas se rendre encore plus ridicule qu'il n'en avait déjà l'air. Pourtant, il releva la tête avec un air surprit quand une voix qui n'était pas celle d'un des trois garçons qui t'entouraient résonna. Une autre étudiante marchait vers lui, le bout de sa baguette crépitant. Au début une toute petite part d'Astrée avait été effrayé. Ce n'était arrivé qu'une seule fois, car rares étaient les fois où la taquinerie dépassait les bords et devenaient du harcèlement. Mais il y avait bien eut une fois, où un élève pour l'énerver et se moquer de lui, avait brûlé le t-shirt sur lequel il travaillait alors. Donc en voyant la jeune femme approcher avec sa baguette qui crépitait, le ethelred s'était un peu inquiétait, mais les mots qu'elle prononça le rassura rapidement.
" - Hey ducon. T’as envie de flamber du cul pour voir si tu serais capable de crier comme la fillette qui se cache dans le tréfonds de ton cerveau ? Il vous a fait quoi le gars pour que vous lui cherchiez des poux au juste ? Chacun fait ce qu’il veut de son corps, de son cul et de ses goûts si ça vous plait pas aller baiser des chèvres plus loin ! "
Le jeune homme aux cheveux roses ne put s'empêcher de sourire aux mots de la nouvelle venue. Elle semblait avoir un sacré tempérament, et sa façon de s'exprimer avec une franchise déconcertante amusa Astrée. Mais le plus amusant, c'était bien évidemment la façon dont les visages du groupe d'emmerdeurs, comme il les appelaient dans sa tête, se décomposaient alors qu'ils observaient la baguette de la sorcière. Visiblement énervée, cette dernière était passée de petits crépitements à une flamme grandissante, comme une menace de ce qu'il arriveraient s'ils restaient ici plus longtemps.
" - C'est bon pas la peine de s'énerver, on le taquiner juste un peu ! Allez venez les gars, on se barre, ça craint ici. "
En entendant le leader du trio, Astrée eut un petit sourire victorieux. Même s'il n'avait rien fait pour contribuer à leur départ, il était heureux de finalement être tranquille. Il les observa se lever et partir d'un pas précipité, comme s'ils étaient inquiets qu'à tout moment, la sorcière change d'avis et ne les laissent pas s'enfuir. Astrée lâcha un petit rire en les voyant fuir la queue entre les pattes comme des petits animaux effrayés. Il patienta jusqu'à ce qu'ils soient partis, avant de se retourner vers la jeune femme qui était venue l'aider. Elle lui disait quelque chose, mais son nom ne lui revenait pas, alors peut-être qu'il l'avait déjà croisée à quelques reprises sans jamais ne lui demander son prénom.
" - Merci beaucoup... Désolé, j'ai surement ruiné ton moment de tranquillité. C'est de ma faute, j'auras dû m'habiller normalement, c'était stupide de sortir comme ça. "
Il haussa les épaules comme pour accepter sa faute. Après tout, c'était bel et bien sa faute et même s'il souhaiter parler à la sorcière, il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il était en tort. Peut-être qu'elle n'était venue l'aider que parce qu'elle en avait marre du bruit.
" - Je m'excuse encore que tu aies dû intervenir. J'aurais dû régler ça moi même... Mais j'avoue que j'ai un peu abandonné face à eux, ils reviennent toujours de toute manière. Puis je voulais pas causer une scène. Mais merci. "
Il regarda le sol rapidement, avant de poser sa veste, son fil et son aiguille sur ses genoux pour regarder sa sauveuse avec un sourire. Peut-être qu'elle n'en avait que faire de lui. Même s'il en doutait vu les mots qu'elle avait utilisée en le défendant. Mais toujours est-il qu'il ne voulait pas perdre une occasion de peut-être se faire une nouvelle amie.
" - Moi c'est Astrée, et toi ? Je suis en 6ème année de mode et textiles ! "
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Re: let's just not care (madeleine)
« Boum. » dis-je simplement avec un haussement de sourcil suggestif. Ils pâlirent et déguerpirent. Le petit rire qui retentit à côté de moi me fit détourner les yeux de leur fuite la queue entre les jambes. Je lui souris, contente de le voir reprendre du peps avec leur départ. Mon sourire se fana avec ses paroles et je m’approchai de lui. Je me laissais tomber sur l’herbe à côté et lui cognai l’arrière du crâne sans y mettre de force, juste pour lui faire comprendre qu’il est con.
« C’est eux qui ont tort pas toi. T’es coupable de rien. Ils sont coupable de leur connerie. Y’a pas de soucis pour moi. Je suis cramée jusqu’aux os avec le soleil c’était pas plus mal que je me réveille. » lançai-je simplement. Je soupirai et le regardai de biais. Okay, j’avais saisi le personnage. C’était donc à Maddy de faire tout le boulot. Je le fixai d’un air blasé. Il semblait tellement mal à l’aise de tout, je le dévisageai comme ça, sans un mot suffisamment de temps pour le laisser se présenter. Ouai, me semblait bien l’avoir déjà croisé, il avait un visage qu’on oublie pas. Damn, il était plus vieux que moi le chou, mais même pas capable de s’imposer. Il allait falloir qu’on change ça. Je pris une longue inspiration et lui tirai la langue.
« Bon écoute, Astrée, moi, déjà, c’est Maddy. Mon vrai nom c’est Madeleine, mais il n’existe pas. Tu m’appelles Maddy, point barre, okay ? » dis-je en haussant un sourcil un peu menaçan pour qu’il comprenne. « Ensuite t’es con. T’as pas à t’excuser de la connerie des autres. Ce sont eux qui m’ont ruiné ma tranquillité, pas toi, toi tu faisais ta vie en silence. Okay ? Bien on passe à la suite alors. Ne. Putain. De. T’excuses. PAS ! Merde alors ! T’as rien fait ! T’as le droit de t’insurger, de causer des scènes ou d’appeler à l’aide si des gens de saoulent merde ! » déblatérai-je avec véhémence. Je haletais un peu alors je pris le temps de me calmer avant d’enchainer.
« Donc, pour résumer, si tu t’excuses encore, je te tapes. Et je te taperais à chaque fois que tu donneras même l’impression que tu vas t’excuser, ça te va ? A un moment ça devrait rentrer. » ajoutai-je d’un air convaincu par mes grandes capacités pédagogiques.
« Bref, t’as l’air coule, donc soyons potes, ça te va ? Ah et j’suis en seconde année en arts. » lançai-je, désinvolte. Je lui souris et lui fis un clin d’œil.
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