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(mirlia) apprivoiser les faiblesses de ma voix.
Dim 8 Déc 2019 - 23:03
Rares étaient les journées de repos que la brune s’autorisait, non, plutôt de ceux à se tuer à la tâche, à sacrifier un Dimanche comme les soirées, pour gérer ses affaires, confectionner de nouvelles pièces, les idées impromptues. Celles qui n’attendaient jamais, celles qui apparaissaient subitement dans un coin de son esprit, capables de l’éveiller en pleine nuit, pour se plonger corps et âme dans les tissus vaporeux, voluptueux. De ce fait, Agneas l’avait rassuré et avait laissé son empire (ainsi que ses animaux) entre les mains de la Muller, seule personne en qui elle avait entièrement confiance pour ce travail d’une vie. Pour ce séjour à la maison, comme la Texane aimait le dire, Laelia avait sorti sa plus grosse valise, bien qu’un sortilège la rendait bien plus grande que d’apparence et avec l’aide de la magie, avait confectionné une belle sélection de vêtements comme d’accessoires et de chaussures. Une moitié de sa vie dans un bagage pour quelques jours, départ dans la nuit pour arriver lorsque le soleil n’était pas encore là, l’orchidée s’était emmitouflée contre le torse de Mirko, à rattraper quelques heures de sommeil, quand bien même la magie écourtait le voyage, facilitant bien des choses, comme prendre le risque d’exposer son partenaire aux brûlures de l’astre solaire.
C’était entre des tendresses et des affections que la sirène s’était réveillée, tandis que la nuit envahissait San Antonio. Il n’était même pas dix-huit heures, que toute lumière s’en était allée dans le quartier résidentiel, où un taxi magique venait de les laisser, avec les bagages, face à cette charmante maisonnette. Il y avait constamment cette douleur au ventre, la gorge nouée et sèche lorsque les prunelles de Laelia se posaient sur cette façade, les mains moites, les articulations crispées, toujours ce même sentiment, celui de piétiner les flammes de l’Enfer. À en juger ce regard incertain et le stress qui bouillonnait dans ses entrailles, la poupée se figeait, incapable de continuer leur progression jusqu’à la terrasse d’entrée, coincée entre la première marche et la boîte aux lettres. Première fois que le lys emmenait quelqu’un ici, peut-être avait-elle besoin de soutien, assumant enfin ses faiblesses, alors qu’aucun son ne quittait ses pulpes. Il lui fallut quelques longues inspirations pour finalement gravir les marches, claquant ses talons aiguilles sur le bitume, la mélodie usuelle de cette porte qui grinçait, ce même parfum de fleurs à l’ouverture. Lumière actionnée, l’on découvrait une charmante décoration, dans les tons clairs et bois, quelques notes marron, prune et de nombreuses photographies des Trejo, les parents avec la fille, sur les murs, les meubles.
La maison éclairée, Laelia gardait toujours le silence en buvant un verre d’eau dans la cuisine, les courses faites par le domestique qui prenait soin du logement. À l’extérieur, les voisins s’étaient rassemblés, les commères avaient pu voir la prodige et ils avaient accouru dans l’espoir de voir celles qu’ils aimaient, appréciaient et suivaient activement, eux les témoins de son enfance ravagée, de ses errances dans le noir. Puis, la fleur faisait quelques pas, enlaçant la taille de Mirko, d’une tendresse qui se faisait de plus en plus habituelle entre eux. « Est-ce que ça te plaît ? » Le visage lové contre son torse, un long soupir quittait ses lèvres, avant qu’une risette ne prenne place. « C’est la première fois que j’invite quelqu’un ici. » Qu’elle énonçait en positionnant son menton contre lui, l’azur des mirettes dans les siennes, invitation au voyage, à l’exotisme.
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Re: (mirlia) apprivoiser les faiblesses de ma voix.
Jeu 12 Déc 2019 - 13:23
L'attente ne fut pas bien longue. Après cette curieuse journée, où Laelia était parvenue à obtenir un peu de ton sang, chacun de vous retourna mener sa vie de son côté (comme une retraite de sûreté avant d'y revenir). Tu la laissas en sachant que la prochaine fois que vous vous verriez, ce serait débarrassé du lien magique qui vous tenait enchaîné l'un à l'autre ces derniers mois. Aussi, une pensée très lourde de sens avait eu le temps de faire son chemin dans ton esprit : transformer une relation délétère en quelque chose de plus.
Tu savais pourtant que cela n'allait pas plaire. Jolene attendait même tout l'inverse de toi. Pour elle, il était tout à fait exclu que tu entretiennes une relation (sérieuse ou non) avec son amie d'enfance (le genre de chose que tu pouvais comprendre). Cependant, tu commençais à croire qu'au delà de la simple envie, de vraies bonnes choses étaient susceptibles de surgir entre toi et Laelia. Le fait que tu ais l'humeur un peu moins lourde et les pensées un peu moins sombres qu'à l'ordinaire en étaient des exemples.
Quoiqu'il en soit, tu savais aussi que la moindre évolution (entre toi et ta fille) risquait de prendre beaucoup de temps, tant cela tirait sur des cordes anciennes et rattachées à des poids très profondément ancrés à l'intérieur de vous. Vos rapports s'étaient tellement hystérisés depuis quelques temps que tu renâclais à l'idée d'y revenir (même si tu admettais qu'il le faudrait bien avec les fêtes en approche).
Cela pique ton ego de constater combien tu es mal habile dès qu'il s'agit d'aborder un sujet sérieux avec ta fille. Tu n'as pas les mots et ton tempérament bourru reprend systématiquement le dessus (en anéantissant toutes vos chances de progresser). Cela finit par recréer cette configuration délétère du père écrasant sa progéniture d'autorité, alors que le présent sujet exigerait tout l'inverse. Jolene et toi ne pourrez pas avoir de rapport adulte tant que les choses resteront cristallisées de la sorte. Malheureusement, il n'est pas simple d'évoluer dans une relation à ce point crispée et pleine de ressentiment. Vous fonctionnez à deux, le nez piqué dans les affaires de l'autre, depuis trop longtemps.
Finalement, cette petite escapade à San Antonio tomba à point nommé. Tu retrouvais ta belle d'un côté et fuyait ton joyau de l'autre. Une manière d'imprimer dans ton inertie une direction encore plus définitive. Laelia t'avait promis de te rappeler une fois la potion bue et c'est ce qu'elle fit. Cela accoucha sur cette idée de voyage, comme s'il fallait une terre neuve pour accueillir le germe de ce nouveau « vous ».
A dire vrai, tu n'es pas mécontent de retrouver les États-Unis. C'est toujours ton pays, malgré les errances et une nationalité à l'Est. En revanche, cela fait bien longtemps que tu n'as pas mis les pieds au Texas. La dernière fois, ce devait être avec ta femme, lors de votre road trip qui prit fin aux portes du Colorado (mais les souvenirs que tu en as sont un peu datés maintenant).
Le voyage se fit sans événement notable : tu laissais Laelia rattraper ses nuits contre toi, tout en regardant le paysage défiler, des écouteurs vissés sur les oreilles. Après quoi, ce fut l'affaire d'une vingtaine de minutes pour rejoindre la petite maison du quartier résidentiel en taxi. Tu découvrais cet aspect de banlieue tellement caractéristique de l’Amérique d'un regard vaguement amusé (ayant toujours préféré les grands espaces sauvages aux lotissements communautaires). Cela dit, il t’apparaissait de manière assez évidente que cette maison était tout à fait à l'image de Laelia.
Vision désaffectée pour toi, mais hautement symbolique pour la jeune femme. Maintenant que vous avisez la façade, il semble que le stress s'impose momentanément au dessus du reste. Patient, tu attends néanmoins qu'elle prenne les devants (au moment où elle se sentira le plus à l'aise), te contentant de l'encourager d'une discrète main dans le dos. Tu connais l'histoire de cette maison (même si certains détails t'échappent encore), alors il va sans dire que tu te gardes bien de toute remarque un peu trop légère (même si c'est ton naturel) pour le moment.
Cependant, c'est bel et bien un intérieur parfaitement entretenu que tu découvres au moment de franchir le seuil. A ce titre, la décoration est à l'image de sa propriétaire : féminine et délicate. Tout semble avoir été consciencieusement préparé pour la venue du petit prodige (jusqu'aux bouquets de fleurs fraîches savamment disposés à travers les pièces). Tu t'attardes néanmoins beaucoup plus sur les innombrables photos de famille que sur le reste (seul élément véritablement à même d'intéresser un homme comme toi). Ainsi, quand Laelia s'en revient pour t'enlacer, tu décroches les yeux des clichés pour passer un bras sur son épaule et lui caresser doucement l'arrière de la tête.
« Très mignon. Dis-tu. T'es la star du quartier on dirait.
Que t'ajoute en jetant un œil en direction de la fenêtre. Tu connais l'esprit communautaire américain : il faut que ça cause. Tu imagines aisément quel genre de réputation d'avoir percé dans la mode a pu apporter à cette orpheline au parcours de vie si chaotique. Les vraies success-story doivent faire (au moins un peu) pleurer dans les chaumières.
Cependant, tu laisses assez vite ce sujet de côté pour reporter ton attention sur une photo dont tu saisis le cadre. Une petite fille (dont tu reconnais immédiatement les traits) se tient en compagnie de ses parents, dans une scène de famille tout à fait ordinaire (et touchante en cela).
« Tu me fais les présentations ?
Tu savais pourtant que cela n'allait pas plaire. Jolene attendait même tout l'inverse de toi. Pour elle, il était tout à fait exclu que tu entretiennes une relation (sérieuse ou non) avec son amie d'enfance (le genre de chose que tu pouvais comprendre). Cependant, tu commençais à croire qu'au delà de la simple envie, de vraies bonnes choses étaient susceptibles de surgir entre toi et Laelia. Le fait que tu ais l'humeur un peu moins lourde et les pensées un peu moins sombres qu'à l'ordinaire en étaient des exemples.
Quoiqu'il en soit, tu savais aussi que la moindre évolution (entre toi et ta fille) risquait de prendre beaucoup de temps, tant cela tirait sur des cordes anciennes et rattachées à des poids très profondément ancrés à l'intérieur de vous. Vos rapports s'étaient tellement hystérisés depuis quelques temps que tu renâclais à l'idée d'y revenir (même si tu admettais qu'il le faudrait bien avec les fêtes en approche).
Cela pique ton ego de constater combien tu es mal habile dès qu'il s'agit d'aborder un sujet sérieux avec ta fille. Tu n'as pas les mots et ton tempérament bourru reprend systématiquement le dessus (en anéantissant toutes vos chances de progresser). Cela finit par recréer cette configuration délétère du père écrasant sa progéniture d'autorité, alors que le présent sujet exigerait tout l'inverse. Jolene et toi ne pourrez pas avoir de rapport adulte tant que les choses resteront cristallisées de la sorte. Malheureusement, il n'est pas simple d'évoluer dans une relation à ce point crispée et pleine de ressentiment. Vous fonctionnez à deux, le nez piqué dans les affaires de l'autre, depuis trop longtemps.
Finalement, cette petite escapade à San Antonio tomba à point nommé. Tu retrouvais ta belle d'un côté et fuyait ton joyau de l'autre. Une manière d'imprimer dans ton inertie une direction encore plus définitive. Laelia t'avait promis de te rappeler une fois la potion bue et c'est ce qu'elle fit. Cela accoucha sur cette idée de voyage, comme s'il fallait une terre neuve pour accueillir le germe de ce nouveau « vous ».
A dire vrai, tu n'es pas mécontent de retrouver les États-Unis. C'est toujours ton pays, malgré les errances et une nationalité à l'Est. En revanche, cela fait bien longtemps que tu n'as pas mis les pieds au Texas. La dernière fois, ce devait être avec ta femme, lors de votre road trip qui prit fin aux portes du Colorado (mais les souvenirs que tu en as sont un peu datés maintenant).
Le voyage se fit sans événement notable : tu laissais Laelia rattraper ses nuits contre toi, tout en regardant le paysage défiler, des écouteurs vissés sur les oreilles. Après quoi, ce fut l'affaire d'une vingtaine de minutes pour rejoindre la petite maison du quartier résidentiel en taxi. Tu découvrais cet aspect de banlieue tellement caractéristique de l’Amérique d'un regard vaguement amusé (ayant toujours préféré les grands espaces sauvages aux lotissements communautaires). Cela dit, il t’apparaissait de manière assez évidente que cette maison était tout à fait à l'image de Laelia.
Vision désaffectée pour toi, mais hautement symbolique pour la jeune femme. Maintenant que vous avisez la façade, il semble que le stress s'impose momentanément au dessus du reste. Patient, tu attends néanmoins qu'elle prenne les devants (au moment où elle se sentira le plus à l'aise), te contentant de l'encourager d'une discrète main dans le dos. Tu connais l'histoire de cette maison (même si certains détails t'échappent encore), alors il va sans dire que tu te gardes bien de toute remarque un peu trop légère (même si c'est ton naturel) pour le moment.
Cependant, c'est bel et bien un intérieur parfaitement entretenu que tu découvres au moment de franchir le seuil. A ce titre, la décoration est à l'image de sa propriétaire : féminine et délicate. Tout semble avoir été consciencieusement préparé pour la venue du petit prodige (jusqu'aux bouquets de fleurs fraîches savamment disposés à travers les pièces). Tu t'attardes néanmoins beaucoup plus sur les innombrables photos de famille que sur le reste (seul élément véritablement à même d'intéresser un homme comme toi). Ainsi, quand Laelia s'en revient pour t'enlacer, tu décroches les yeux des clichés pour passer un bras sur son épaule et lui caresser doucement l'arrière de la tête.
« Très mignon. Dis-tu. T'es la star du quartier on dirait.
Que t'ajoute en jetant un œil en direction de la fenêtre. Tu connais l'esprit communautaire américain : il faut que ça cause. Tu imagines aisément quel genre de réputation d'avoir percé dans la mode a pu apporter à cette orpheline au parcours de vie si chaotique. Les vraies success-story doivent faire (au moins un peu) pleurer dans les chaumières.
Cependant, tu laisses assez vite ce sujet de côté pour reporter ton attention sur une photo dont tu saisis le cadre. Une petite fille (dont tu reconnais immédiatement les traits) se tient en compagnie de ses parents, dans une scène de famille tout à fait ordinaire (et touchante en cela).
« Tu me fais les présentations ?
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Re: (mirlia) apprivoiser les faiblesses de ma voix.
Jeu 12 Déc 2019 - 18:10
Cette ambiance qui régnait dans le quartier résidentiel mêlant tant la convivialité, la chaleur que l’appréhension et l’anxiété chez Laelia. Dès que ses talons frôlaient ce bitume, le trottoir face à la maison immaculée, parsemée de fleurs diverses et variées, dont ces buissons de roses qui ne mouraient jamais, toujours belles, gorgées de soleil, éclatantes comme la beauté du lys macabre. Humant leur douce odeur, elles portaient le prénom de sa défunte mère, toujours au maximum de leur beauté grâce à la magie. Sauf que les retrouvailles ne se passaient jamais bien durant les premières minutes, cette boule au ventre et l’estomac qui se tordait, allant jusqu’à lui donner la nausée, des frissons désagréables le long de l’échine. Juste un instant de flottement, le temps de trouver son courage, de se mettre à l’aise avec l’idée de frôler cette scène terrifiante qui hantait ses rêves lors des soirées agitées. Ses doigts liées à ceux de Mirko, Laelia ne le quittait plus depuis qu’ils s’étaient trouvés, que ce je-ne-sais-quoi en tête et la confiance encouragée, ils passaient la porte, odeur des fleurs toujours présentes, celles qui ne fanaient jamais grâce aux charmes du domestique. Puis, la créatrice s’en allait le retrouver, les bras noués faiblement autour de son buste, ayant perdu une quinzaine de centimètres suite à ses aiguilles délaissées à l’entrée, le menton contre lui. « Oui, la plupart collectionnent chaque magazine, interview ou toutes ces choses à mon sujet, les cartons d’invitation aussi… Ils sont très fiers de moi, puisqu’ils m’ont vu grandir, certains s’en vantent, comme tu t’en doutes. » C’était un bon résumé, la star du quartier, si fier qu’ils le disaient, le criaient sur tous les toits, à celui qui aurait le plus de considération par la jeune femme. Sur ces pensées, un maigre soupir s’en allait. « Mais je suis reconnaissante, bien que je ne comprenne pas toujours cet engouement autour de moi. » Confiante pour ses créations, beaucoup moins lorsque l’hystérie la concernait, l’orchidée frottait tendrement son front sur son partenaire, la tête encore dans les vapes suite à sa longue sieste.
Passant légèrement sur le côté, lovée sous son bras, Laelia passait ses doigts sur la vitre du cadre. Photo représentant l’enfant soulevée par ses deux parents, énergiquement, avec le sourire. Laelia ressemblait particulièrement à sa mère, presque les mêmes traits, mais quelques-uns de son père, mélange parfait, unique fruit de cet amour passionnel, fusionnel. « Ma mère, Rosa Trejo, anciennement Flores et mon père, Lamberto Trejo. J’avais quatre ou cinq ans… » Petite bouille d’enfant, elle n’avait pas réellement changé Laelia, la tignasse toujours épaisse et ce regard céruléen, identique aux parents, la même joie dans le sourire, exhibant fièrement ses quenottes blanches, certaines manquantes sur les clichés. « Le jour où j’aurai des enfants, je veux appeler ma fille Rosa. » Parce que ce projet tenait toujours, elle qui rêvait de famille nombreuse, même si cet objectif semblait s’éloigner aux côtés de Mirko, lui qui ne semblait pas vouloir se relancer dans une telle aventure et pourtant, Laelia fantasmait sur cette envie brûlante de donner la vie, d’enfanter, de donner ce qu’elle n’avait pas reçu. « Sur celle-ci, je faisais mes premiers pas, le mariage de mes parents où je portais les alliances… » Indiquait-elle en tendant le doigt vers les quelques cadres déposés, dont celle sur mariage où la créatrice portait une petite robe blanche, une magnifique couronne de fleurs sur la tête. « Celle-ci, je venais de recevoir mon premier violoncelle, mes premiers chaussons de danse et là… Ma première création. » Jeune fille aux prunelles étoilées, l’on percevait la passion dans son regard, actuellement comme au travers des photographies, dont une où l’enfant s’était peinte le visage avec des feutres, en affichant un air ahuri. « Je n’ai pas l’air fine ici… » Rire tendre qui s’en allait, elle remontait ses doigts jusqu’à ceux du chasseur, les enlaçant pour les embrasser chacun à leur tour. Quelques présentations en plus, Laelia prenait le chemin des différentes pièces, passant d’abord par le rez-de-chaussée, puis par l’escalier, pour terminer dans la seconde suite parentale. La fenêtre ouverte de manière à pouvoir admirer le ciel étoilé, elle s’installait sur le lit en tendant leur bras au milieu d’eux. « Je suis vraiment… Heureuse. Ici. Avec toi. » Encore voilée de pudeur, ses lèvres se pinçaient, peu à l’aise avec l’évocation de ses sentiments, aussi bateaux soient-ils.
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Re: (mirlia) apprivoiser les faiblesses de ma voix.
Ven 13 Déc 2019 - 13:24
Tu as un petit haussement de sourcil amusé lorsqu'elle te raconte l'engouement généré par son succès, dans le voisinage. Rien qui ne t'étonne, pour tout dire. C'est dans la culture américaine que de convoiter la réussite. Après tout, n'est-ce pas là la promesse même du pays de la liberté ? Les individus ordinaires sont tout censés détenir un potentiel de réussite (un peu à l'image des super héros dont on ingurgite les films jusqu'à la nausée). Ça commence dans un garage et ça finit côté en bourse : ce genre de connerie. Forcément, il n'y a rien de surprenant à ce que les ménagères ordinaires se passionnent pour une jeune femme dont les initiatives sont à ce point couronnées de succès. À chacune de raconter qu'elle aura parlé à la miss et s'imaginer que l'addition de ses petites actions auront peut-être, d'une manière ou d'une autre, contribué à tirer l'étoile vers les nuées.
« Si ça leur fait plaisir.
Réponds-tu sobrement. Ces choses là sont un peu trop abstraites pour toi. Tu n'es pas le genre d'homme à t'intéresser à la mode, ni même aux tendances de manière générale. Le succès t'intéresse dès lors qu'il est synonyme de revenu, puisque c'est l'une de tes préoccupations les plus importantes dans la vie (en ce que cela permet de faire vivre ta famille). Tout le reste te semble futile ou accessoire.
Concernant Laelia, tu retiens qu'elle se donne les moyens d'atteindre ses objectifs et c'est ce qui compte à tes yeux. Tu vois le travail et l'effort avant le reste (le cœur de tes valeurs), même si, à dire vrai, la seule confrontation concrète que tu as eu avec son travail reste ce costume qu'elle t'a confectionné à l'occasion du bal du doyen (dont on sait comment il s'est terminé). Mais même là, la chose demeurait bien abstraite pour toi (à tes yeux, un costume est un costume). En définitive, de savoir (vaguement) qu'elle connaît le succès te suffit.
Tu es beaucoup plus intéressé de découvrir son cadre de vie et les quelques souvenirs d'enfance heureux qu'elle garde ici. Les clichés mettant en scène la famille font écho à ton propre vécu de père et ces moments passés en compagnie de ta femme et ta fille (lorsqu'elle était petite). Sensation douce.
A Laelia de te présenter les siens, les doigts posés sur les visages en mouvement. Des parents dont tu reconnais les similarités physiques avec la fille. Noms qui font écho à des personnalités connues du monde sorcier, découverts ici dans un cadre plus intime. Puis, l'aveu de la jeune femme concernant sa propre lignée et tous les rêves qui vont avec.
« Rosa. Dis-tu avec l'air du type qui réfléchis. J'aime bien.
Appréciation au ton en demi teinte, mais la formule n'est pas anodine. Un « je », c'est une manière indirecte de s'inclure. Une façon détournée de signifier, sans aborder directement le sujet (car ce n'est pas le moment), que la porte est entrouverte. Cette chose là posée, tu reportes ton attention sur les autres clichés, esquissant quelques sourires devant la petite fille qu'elle fut.
C'est néanmoins une chose étrange que de se trouver dans un lieu à ce point chargé d'histoire. Tu vois les visages rayonner dans leur cadre, conscient que les deux adultes présents ici ont connu un destin sanglant. Le carnage se superpose discrètement au camaïeu pastel et l'atmosphère douce de la pièce. Quand tu regardes le salon impeccable, la cuisine parfaitement propre et la salle à manger ordonnée, des images sordides s'invitent devant tes yeux. Tu te demande où ça s'est passé. Tu visualises la moquette neuve tachée de sang.
Vieux réflexes de chasseur (c'est presque une déformation professionnelle à ce stade) : tu as vu trop de choses pour faire abstraction de cette réalité là. Comme elle évoque avec une joie simple ses souvenirs d'enfance, tu as une musique qui déraille en arrière fond. C'est ténu mais c'est là.
Finalement, après avoir fait le tour de la maison, vous terminez dans une chambre (où tu devines qu'elle passe ses nuits lorsqu'elle vient ici). La fenêtre ouverte t’apparaît comme une invitation : tu t'y accoudes un moment afin de considérer le ciel et t'imprégner un peu plus de cette ambiance typique de l'Amérique qui t'avait tant manqué.
« Moi aussi babe. Réponds-tu d'un ton tranquille à la demoiselle (un rictus qui s'amuse de sa pudeur), tout en t'allumant une cigarette. Tu as les nerfs solides de revenir ici toute seule, chaque année.
Toi, tu n'en as pas été capable. Le ranch que tu avais construit de tes mains est parti en fumée peu de temps après le décès de ton épouse. Tu as préféré tout éradiquer que d'affronter l'horreur glaçante d'une maison vide. Alors, forcément, ça t'interpelle, cette application avec laquelle elle revient ici. Une sorte de pèlerinage de la mémoire, sans doute. Mais Laelia était bien jeune à l'époque où c'est arrivé. Tu imagines que ce n'est pas pareil.
« Si ça leur fait plaisir.
Réponds-tu sobrement. Ces choses là sont un peu trop abstraites pour toi. Tu n'es pas le genre d'homme à t'intéresser à la mode, ni même aux tendances de manière générale. Le succès t'intéresse dès lors qu'il est synonyme de revenu, puisque c'est l'une de tes préoccupations les plus importantes dans la vie (en ce que cela permet de faire vivre ta famille). Tout le reste te semble futile ou accessoire.
Concernant Laelia, tu retiens qu'elle se donne les moyens d'atteindre ses objectifs et c'est ce qui compte à tes yeux. Tu vois le travail et l'effort avant le reste (le cœur de tes valeurs), même si, à dire vrai, la seule confrontation concrète que tu as eu avec son travail reste ce costume qu'elle t'a confectionné à l'occasion du bal du doyen (dont on sait comment il s'est terminé). Mais même là, la chose demeurait bien abstraite pour toi (à tes yeux, un costume est un costume). En définitive, de savoir (vaguement) qu'elle connaît le succès te suffit.
Tu es beaucoup plus intéressé de découvrir son cadre de vie et les quelques souvenirs d'enfance heureux qu'elle garde ici. Les clichés mettant en scène la famille font écho à ton propre vécu de père et ces moments passés en compagnie de ta femme et ta fille (lorsqu'elle était petite). Sensation douce.
A Laelia de te présenter les siens, les doigts posés sur les visages en mouvement. Des parents dont tu reconnais les similarités physiques avec la fille. Noms qui font écho à des personnalités connues du monde sorcier, découverts ici dans un cadre plus intime. Puis, l'aveu de la jeune femme concernant sa propre lignée et tous les rêves qui vont avec.
« Rosa. Dis-tu avec l'air du type qui réfléchis. J'aime bien.
Appréciation au ton en demi teinte, mais la formule n'est pas anodine. Un « je », c'est une manière indirecte de s'inclure. Une façon détournée de signifier, sans aborder directement le sujet (car ce n'est pas le moment), que la porte est entrouverte. Cette chose là posée, tu reportes ton attention sur les autres clichés, esquissant quelques sourires devant la petite fille qu'elle fut.
C'est néanmoins une chose étrange que de se trouver dans un lieu à ce point chargé d'histoire. Tu vois les visages rayonner dans leur cadre, conscient que les deux adultes présents ici ont connu un destin sanglant. Le carnage se superpose discrètement au camaïeu pastel et l'atmosphère douce de la pièce. Quand tu regardes le salon impeccable, la cuisine parfaitement propre et la salle à manger ordonnée, des images sordides s'invitent devant tes yeux. Tu te demande où ça s'est passé. Tu visualises la moquette neuve tachée de sang.
Vieux réflexes de chasseur (c'est presque une déformation professionnelle à ce stade) : tu as vu trop de choses pour faire abstraction de cette réalité là. Comme elle évoque avec une joie simple ses souvenirs d'enfance, tu as une musique qui déraille en arrière fond. C'est ténu mais c'est là.
Finalement, après avoir fait le tour de la maison, vous terminez dans une chambre (où tu devines qu'elle passe ses nuits lorsqu'elle vient ici). La fenêtre ouverte t’apparaît comme une invitation : tu t'y accoudes un moment afin de considérer le ciel et t'imprégner un peu plus de cette ambiance typique de l'Amérique qui t'avait tant manqué.
« Moi aussi babe. Réponds-tu d'un ton tranquille à la demoiselle (un rictus qui s'amuse de sa pudeur), tout en t'allumant une cigarette. Tu as les nerfs solides de revenir ici toute seule, chaque année.
Toi, tu n'en as pas été capable. Le ranch que tu avais construit de tes mains est parti en fumée peu de temps après le décès de ton épouse. Tu as préféré tout éradiquer que d'affronter l'horreur glaçante d'une maison vide. Alors, forcément, ça t'interpelle, cette application avec laquelle elle revient ici. Une sorte de pèlerinage de la mémoire, sans doute. Mais Laelia était bien jeune à l'époque où c'est arrivé. Tu imagines que ce n'est pas pareil.
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Re: (mirlia) apprivoiser les faiblesses de ma voix.
Ven 13 Déc 2019 - 18:06
Elle était heureuse, Laelia, de parler aussi simplement de sa famille, ce trio séparé brutalement et qui encore aujourd’hui, lui laissait un goût amer en bouche, un trou dans le coeur que personne n’avait pu combler avec le temps. Non, l’amour manquant, l’orchidée s’était longtemps sentie dépassée, pas à sa place dans son monde ni destinée à recevoir une quelconque affection. Puis, il y avait eu une sorte de déclic aux côtés du vampire, ce fameux soir où il lui avait confié son sang afin de se défaire du sortilège, du lien qui les unissait. Elle se sentait bien, Laelia, en bonne compagnie, à relater des souvenirs d’enfants et à lui présenter ses parents, quelques morceaux de son enfance encore intacte, bien que l’ombre planait constamment au-dessus de sa tête. La précieuse souriait, levait les prunelles vers celles de son partenaire pour le regarder, cet air songeur lorsque le prénom Rosa s’échappait, que ce voeu si cher à son coeur était confié à Mirko, l’approbation qui découlait des propos implicites. Risette presque innocente aux pulpes, son regard roulait, accentuant ce semblant de candeur émanant de ses traits. « Ah ? » Parce que ses mots valaient beaucoup, bien que ce n’était pas encore le moment, ça lui faisait du bien, savoir que la porte n’était pas fermée, qu’un projet de vie commune se dessinait malgré les détracteurs. Ils étaient bien plus forts ensemble, Laelia et Mirko, tout ceci rendait la chose incroyablement belle, puisque cela venait de nulle part, de très loin même.
Les présentations terminées, la nymphe attirait le chasseur dans les pièces de la maison, terminant par sa chambre d’enfant. Les tons clairs et féminins évoquaient ceux de sa boutique, même ambiance, la décoration identique, la patte de la créatrice présente dans chaque recoin du logement. Installée sur le lit, voilée de pudeur, son visage reposait au creux de sa paume, de manière à le fixer un sourire aux lèvres, face à cette lune presque pleine, éclatante, la fumée quittant lentement ses croissants de chairs pour se mêler à l’air frais de la nuit. « Je sais. » Il n’y avait pas plus à rajouter car Mirko avait totalement raison : Laelia était forte, qu’importent les blessures, elle se relevait puis continuait de se battre, la détermination intacte, à en juger sa persévérance, l’audace qui découlait de chaque geste. « Ça me permet de me souvenir. » Redressée, les gambettes droites, ses pas légers se rapprochaient de Mirko, passant ses bras autour de sa taille, pour passer à sa gauche, les reins appuyés contre le rebord de la fenêtre. Les doigts tendus vers sa joue, la fleur caressait lentement sa peau, d’une tendresse inouïe, elle happait son derme, le regard apaisé, le sourire au bout des lèvres. « Est-ce que… Tu veux voir où et comment ça s’est passé ? » Il savait, Mirko, de quoi elle parlait : ce drame familial qui la faisait revenir ici chaque année, plusieurs fois, à chaque fête. La brune lui faisait confiance, de manière à se sentir à l’aise à l’idée de lui montrer cet événement qui avait tout déclenché. Ses doigts glissaient, pour se poser sur ceux du vampire, dans une délicate caresse, particulièrement sereine de lui dévoiler cette partie de son existence.
- InvitéInvité
Re: (mirlia) apprivoiser les faiblesses de ma voix.
Sam 14 Déc 2019 - 0:14
Penché sur le rebord de la fenêtre, tu laisses ton regard se confondre avec l'obscurité du dehors, la fumée du tabac s'échappant par intermittence de ta bouche entrouverte. Tu as cette espèce de gravité caractéristique des heures où la lune apparaît au dessus de l'horizon, dans une expression étrange de concentration mêlée de rêverie.
Tu ne sais pas s'il faut qualifier de force cet acharnement avec lequel elle remue le couteau du deuil dans la plaie de ses souvenirs. Cependant, tu sais désormais situer la différence entre vous, cette chose qui explique qu'elle y retourne quand toi tu préfères allumer des brasiers : c'est l'affection. Il semble que ses parents l'aient aimé, en effet. Cet amour inconditionnel à l'origine de tant de phénomènes magiques difficiles à expliquer.
Mais si pareille chose a germé entre les bras de ta femme, c'est sur un terrain bien éprouvé (que tu croyais même stérile). Alors, quand elle s'en alla et que la solitude te prit, tu retrouvais l'effrayante sensation d'un univers vide. Ton identité bâtie sur l'absence de l'autre, sur la haine, c'est tout ce que tu parvins à créer à partir de là (l'absence et la haine). La vérité, c'est que tu n'as jamais tellement changé : tu as fais autrement pendant un temps, mais une fois ta force motrice disparue, le naturel est simplement réapparu. C'est comme une chose que tu aurais essayé de noyer, mais dont tu te serais rendu compte (après coup) qu'elle surnage en dépit du leste.
Pourtant, tu aurais pu compter sur l'amour de ta fille qui restait pour continuer à être cet « homme bien » que ton épouse façonna avec tant de peine. Elle ressemble tant à ta chère Dalia, cette progéniture merveilleuse. Comment expliquer alors un tel élan de lâcheté ? C'est qu'il faut qu'on soit près de toi, sinon tu te perds, Mirko. Jolene à Ilvermorny, tu devais affronter la solitude de cet endroit vide. C'était trop difficile et l'on sait ce que cela a donné ensuite.
Que penser alors du cas de Laelia ? Tu ne sais pas.
Sa détermination à revenir ici est une étrangeté que tu ne comprendras probablement jamais tout à fait. Au fond, tu ne sais pas ce qu'elle cherche dans cette maison. Ceux qui en faisaient l'âme sont partis depuis longtemps et même si les domestiques s'appliquent à donner à cet endroit un aspect vivant (avec les belles fleurs et le reste) cela n'efface pas la réalité crue. Même dans un monde empli de magie, les morts ne reviennent jamais.
Expirant une nouvelle bouffée de cigarette, tu manques presque de remarquer la jeune femme qui vient d'approcher (tant ces pensées te prennent avec force). Cela dit, comme elle ne cesse de multiplier les égards à ton endroit, tu finis par t'extraire à ces considérations funestes pour l'aviser affectueusement.
A ce titre, tu es surpris quand elle te propose de partager avec toi ce fameux souvenir de cette nuit où tout a basculé. Tu n'imagines pas fragment plus intime de sa vie. Cela te fait réaliser l'ampleur de la confiance qu'elle te porte et, pendant un instant (assez bref), tu te demandes si c'est une bonne chose (réflexe d'homme pudique). C'est donc d'un air presque interrogateur que tu l'observes pendant quelques secondes, comme pour trouver dans ses prunelles azur la confirmation de ce qu'elle vient de dire. Cependant, il t’apparaît de manière assez évidente que Laelia est sûre d'elle et même sereine vis à vis de sa propre proposition. Réflexion brève.
Jetant ton regard sombre sur ses doigts (qu'elle vient de poser sur les tiens), tu réponds en tournant ta paume vers le ciel, de sorte à pouvoir lui saisir la main. Approbation silencieuse, comme tu serres doucement cette main fine dans la tienne. Il n'y a pas besoin de parler pour répondre à une telle proposition (en un sens, cela te semblerait même déplacé). Tes yeux noirs abandonnent finalement vos mains pour river les siens bleus avec prévenance, pleins de questions qui se retiennent. Tu as une vague idée de ce qui t'attend, mais tu ignores complètement ce que cela te fera. Ce qui est certain, en revanche, c'est que ce geste comptera parmi les plus importants de votre relation.
Tu ne sais pas s'il faut qualifier de force cet acharnement avec lequel elle remue le couteau du deuil dans la plaie de ses souvenirs. Cependant, tu sais désormais situer la différence entre vous, cette chose qui explique qu'elle y retourne quand toi tu préfères allumer des brasiers : c'est l'affection. Il semble que ses parents l'aient aimé, en effet. Cet amour inconditionnel à l'origine de tant de phénomènes magiques difficiles à expliquer.
Mais si pareille chose a germé entre les bras de ta femme, c'est sur un terrain bien éprouvé (que tu croyais même stérile). Alors, quand elle s'en alla et que la solitude te prit, tu retrouvais l'effrayante sensation d'un univers vide. Ton identité bâtie sur l'absence de l'autre, sur la haine, c'est tout ce que tu parvins à créer à partir de là (l'absence et la haine). La vérité, c'est que tu n'as jamais tellement changé : tu as fais autrement pendant un temps, mais une fois ta force motrice disparue, le naturel est simplement réapparu. C'est comme une chose que tu aurais essayé de noyer, mais dont tu te serais rendu compte (après coup) qu'elle surnage en dépit du leste.
Pourtant, tu aurais pu compter sur l'amour de ta fille qui restait pour continuer à être cet « homme bien » que ton épouse façonna avec tant de peine. Elle ressemble tant à ta chère Dalia, cette progéniture merveilleuse. Comment expliquer alors un tel élan de lâcheté ? C'est qu'il faut qu'on soit près de toi, sinon tu te perds, Mirko. Jolene à Ilvermorny, tu devais affronter la solitude de cet endroit vide. C'était trop difficile et l'on sait ce que cela a donné ensuite.
Que penser alors du cas de Laelia ? Tu ne sais pas.
Sa détermination à revenir ici est une étrangeté que tu ne comprendras probablement jamais tout à fait. Au fond, tu ne sais pas ce qu'elle cherche dans cette maison. Ceux qui en faisaient l'âme sont partis depuis longtemps et même si les domestiques s'appliquent à donner à cet endroit un aspect vivant (avec les belles fleurs et le reste) cela n'efface pas la réalité crue. Même dans un monde empli de magie, les morts ne reviennent jamais.
Expirant une nouvelle bouffée de cigarette, tu manques presque de remarquer la jeune femme qui vient d'approcher (tant ces pensées te prennent avec force). Cela dit, comme elle ne cesse de multiplier les égards à ton endroit, tu finis par t'extraire à ces considérations funestes pour l'aviser affectueusement.
A ce titre, tu es surpris quand elle te propose de partager avec toi ce fameux souvenir de cette nuit où tout a basculé. Tu n'imagines pas fragment plus intime de sa vie. Cela te fait réaliser l'ampleur de la confiance qu'elle te porte et, pendant un instant (assez bref), tu te demandes si c'est une bonne chose (réflexe d'homme pudique). C'est donc d'un air presque interrogateur que tu l'observes pendant quelques secondes, comme pour trouver dans ses prunelles azur la confirmation de ce qu'elle vient de dire. Cependant, il t’apparaît de manière assez évidente que Laelia est sûre d'elle et même sereine vis à vis de sa propre proposition. Réflexion brève.
Jetant ton regard sombre sur ses doigts (qu'elle vient de poser sur les tiens), tu réponds en tournant ta paume vers le ciel, de sorte à pouvoir lui saisir la main. Approbation silencieuse, comme tu serres doucement cette main fine dans la tienne. Il n'y a pas besoin de parler pour répondre à une telle proposition (en un sens, cela te semblerait même déplacé). Tes yeux noirs abandonnent finalement vos mains pour river les siens bleus avec prévenance, pleins de questions qui se retiennent. Tu as une vague idée de ce qui t'attend, mais tu ignores complètement ce que cela te fera. Ce qui est certain, en revanche, c'est que ce geste comptera parmi les plus importants de votre relation.
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Re: (mirlia) apprivoiser les faiblesses de ma voix.
Sam 14 Déc 2019 - 10:25
Lorsque les doigts se liaient et que les regards fusionnaient, de manière à ne faire plus qu’un, un vague sourire étirait ses pulpes humides. L’on voyait une lueur différente dans ses prunelles, un mélange singulier, entre les chimères du passé, la tendresse et l’appréhension. Un geste si intime allait avoir lieu et la Texane se sentait presque prise de vertiges, l’estomac noué et ses doigts libres qui balayaient sa robe pour se frayer un chemin autour de sa cuisse, où son artéfact magique reposait sur sa fine jarretière en dentelle. Elle restait un moment stoïque, en se posant mille questions, sur ce qu’elle s’apprêtait à faire, confier le déclenchement de ses troubles à Mirko. Était-ce nécessaire pour avancer ? Qu’il comprenne ses passages réguliers dans cette maison, qu’elle aurait dû vendre ou anéantir depuis tant d’années ? Lui permettant ainsi de tirer définitivement un trait, de faire pleinement son deuil. Rien n’était sûr, mais le lys attrapait enfin sa baguette, d’un geste sec, recouvrant sa cuisse grâce au tissu qui couvrait ses courbes. Les mains toujours unies, Laelia déposait le bout de son objet magique sur sa tempe, fermant les paupières pour se concentrer, extraire précisément le souvenir, sans oublier une partie ni trop en donner (la peine encore présente). Moment toujours aussi délicat que de fouiller dans son esprit, secouant les petits diables se tenant dans l’obscurité, à s’agiter lorsque les mauvais souvenirs étaient sollicités. « Plus tard. » Qu’elle murmurait en sentant les questions chez son partenaire, une risette crispée aux lèvres alors qu’elle tenait fébrilement la baguette entre ses doigts. Puis, accentuant l’étreinte de leurs mains, Laelia positionnait l’extrémité de l’artéfact sur la tempe de Mirko, murmurant un charme afin de permettre la projection dans le souvenir de la créatrice.
Sensation brusque qui s’emparait des corps, une profonde inspiration à la façon du dernier souffle d’un défunt et les paupières qui s’ouvraient brusquement à l’entente d’une boîte musicale qui tournait. À son centre, une petite ballerine qui virevoltait, accompagnée tant par la mélodie que la voix tendre d’une petite fille en train de peigner ses cheveux, un sourire éclatant aux lèvres. Face à son miroir, elle regardait sa mère, installée sur le lit, à accorder son violoncelle et Laelia qui bondissait de son siège pour venir enlacer Rosa, Lamberto qui rentrait pour poser les vêtements propres de sa fille sur sa petite commode, lançant une petite blague aux femmes de sa vie. Debout sur son lit, la poupée tendait les bras en direction de son père, qui accourait pour lui faire faire des acrobaties en l’air, entre ses bras, avant d’être interrompue par un gros boum. « J’y vais » que murmurait la mère, descendant en première en laissant Laelia qui enfilait ses chaussons de danse, faisant quelques pas même lorsque son père disparaissait dans le salon. Peu attentive, la jolie virevoltait sur ses petits chaussons, avant de sursauter en entendant un premier coup de feu. En même temps que la petite fille, Laelia tirait la paume de Mirko pour l’entraîner dans les escaliers dans la projection pour poursuivre la scène et le déroulement tragique qui se dessinait. De là, l’on voyait un homme masqué, aux yeux clairs qui hurlait sur son père, puis, plus l’on descendait les marches, plus l’on voyait le corps inerte de sa mère, baignant dans son sang et la petite fille qui courait en hurlant, attirant l’attention des deux hommes, avant que l’intrus ne tue son père d’une seconde balle. Inconsciente, l’enfant se jetait sur l’individu en hurlant, le frappant de toutes ses forces, pour finalement être projetée sur l’escalier, dans un bruit effroyable d’os s’écrasant sur les marches.
Dans un dernier souffle, Laelia trouvait son père, qui lui murmurait ce « Tu comprendras plus tard, nous t’aimons » et l’enfant en larmes, secouée par le choc de la scène, des coups reçus, au milieu des deux corps, les vêtements tâchés du sang qui coulait des cadavres. La petite fille, âgée de six ans, hurlait, pleurait en tentant de réveiller ses parents, alertant ainsi le voisinage et les proches qui accouraient, découvrant la scène de crime, dont certains visages vus à leur arrivée. Finalement, ce fut la main de Laelia qui lâchait celle de Mirko qui terminait la projection, retournant dans la vie réelle et celle-ci, abandonnait subitement sa baguette magique, lui tournant le dos, prise de ce manque d’oxygène semblable à une montée d’angoisse, les larmes aux yeux, fébrile, éternellement déstabilisée par l’intensité de ce souvenir, juste le temps de retrouver ses esprits.
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Re: (mirlia) apprivoiser les faiblesses de ma voix.
Dim 15 Déc 2019 - 18:23
Sans mot dire, tu suis les gestes de Laelia du regard. Expression en suspens, tandis qu'elle se concentre sur son monde intérieur, le temps de rassembler son souvenir à l'extrémité de sa baguette magique. Instant tout à la fois grave et intime. Tu inclines doucement la tête au moment de recevoir le précieux (poison) extrait de sa mémoire.
Contact, tumulte brusque : le décor reste le même et pourtant, ce n'est plus la réalité. Tu ouvres les yeux avec la sensation d'avoir traversé une étendue d'eau gelée (à défaut de savoir ce que fait de sortir d'un rêve).
La mélodie de la petite boite à musique est la première chose que tu remarques. Cependant, c'est bien sur l'enfant que ton regard se pose en premier. Gamine aux traits familiers, au sourire encore naïf (le genre d'éclat que tu crois n'avoir jamais vu sur sa version adulte). Puis, la mère bien appliquée, élégante, et dont tu cernes assez vite ce dont la fille a hérité de gestuelle et de postures. Enfin, le père, qui fait son entrée dans l'instant qui suit. Homme visiblement charmant et aimant, et pour qui tu ressens immédiatement un vague sentiment de sympathie (par identification, sans doute).
Tu les détailles un moment tous les trois : c'est une scène de la vie ordinaire, dans un aspect de bonheur très simple. A dire vrai, tu aurais presque l'impression de te trouver dans un livre de conte, tant c'est parfait. Le genre d'instant qui te rappelle des souvenirs, bien sûr : la vie de famille n'est l'apanage de personne. Jolene, Dalia et toi avez connu votre lot de moments similaires, à l'époque où tout allait bien.
Si tu avais ignoré l'issue de cette scène, tu te serais probablement laissé bien davantage attendrir. Malheureusement, l'instant sacré est voilé par la promesse d'un dénouement funeste. De connaître la manière dont tout ceci est voué à se finir suffit à changer l'éclat des souries en ombres.
Ainsi, quand le premier fracas retentit et que l'issue finale se dessine, avec le départ de la mère de la chambre, ton esprit se ferme. Tu laisses de côté l'empathie, le positif, les sentiments en général : tu glisses seulement dans cet état mental que tu adoptes lorsque tu pars en mission, et que tu sais que tu vas voir des choses affreuses. Cela ne te demande aucun effort particulier, car tu t'es considérablement endurci avec le temps.
Le drame apparaît lorsque vous quittez la chambre sous l'impulsion de Laelia. La mère, inerte, gît déjà sur le sol. L'enfant crie, puis le père est abattu sans avoir eu le temps de réagir. Tu fronces les sourcils lorsque l'un des intrus projette la gamine contre l'escalier, quand celle-ci tente de s'en prendre à eux dans un geste désespéré. La suite est un concert de pleurs et de hurlements difficiles à soutenir, tant c'est d'une violence crue. Détresse glaçante. Hélas, il est déjà trop tard (et depuis longtemps).
Le souvenir s'arrache à toi comme Laelia te lâche la main, sa baguette magique tombant au sol dans un tintement de bois léger. Il te faut une ou deux secondes pour retrouver tes esprits et constater l'état dans lequel elle se trouve. Baignée d'angoisse : s'infliger un tel spectacle est assez remarquable. Tu imagines que l'on est destiné à toujours souffrir de pareille scène. Au delà de la violence, c'est arrivé à un âge où l'on érige les fondations de l'être à venir. Ce moment, c'est un sceau rougit à blanc que l'on pose sur une peau jeune : peu importe les soins apportés à la blessure, cela ne s'effacera jamais.
Compatissant à l'endroit du lys, tu approches donc de sorte à pouvoir l'enlacer d'une prise chaude et ferme. La joue échouant sur sa tête, ton étreinte imprime un léger bercement, comme tu la laisses reprendre contenance à son rythme. Geste simple et paternel, attentionné dans sa simplicité (presque pudique).
« Qu'est-ce qu'il a voulu dire ?
Que tu demandes à mi voix, après avoir laissé une minute s'égrainer.
Contact, tumulte brusque : le décor reste le même et pourtant, ce n'est plus la réalité. Tu ouvres les yeux avec la sensation d'avoir traversé une étendue d'eau gelée (à défaut de savoir ce que fait de sortir d'un rêve).
La mélodie de la petite boite à musique est la première chose que tu remarques. Cependant, c'est bien sur l'enfant que ton regard se pose en premier. Gamine aux traits familiers, au sourire encore naïf (le genre d'éclat que tu crois n'avoir jamais vu sur sa version adulte). Puis, la mère bien appliquée, élégante, et dont tu cernes assez vite ce dont la fille a hérité de gestuelle et de postures. Enfin, le père, qui fait son entrée dans l'instant qui suit. Homme visiblement charmant et aimant, et pour qui tu ressens immédiatement un vague sentiment de sympathie (par identification, sans doute).
Tu les détailles un moment tous les trois : c'est une scène de la vie ordinaire, dans un aspect de bonheur très simple. A dire vrai, tu aurais presque l'impression de te trouver dans un livre de conte, tant c'est parfait. Le genre d'instant qui te rappelle des souvenirs, bien sûr : la vie de famille n'est l'apanage de personne. Jolene, Dalia et toi avez connu votre lot de moments similaires, à l'époque où tout allait bien.
Si tu avais ignoré l'issue de cette scène, tu te serais probablement laissé bien davantage attendrir. Malheureusement, l'instant sacré est voilé par la promesse d'un dénouement funeste. De connaître la manière dont tout ceci est voué à se finir suffit à changer l'éclat des souries en ombres.
Ainsi, quand le premier fracas retentit et que l'issue finale se dessine, avec le départ de la mère de la chambre, ton esprit se ferme. Tu laisses de côté l'empathie, le positif, les sentiments en général : tu glisses seulement dans cet état mental que tu adoptes lorsque tu pars en mission, et que tu sais que tu vas voir des choses affreuses. Cela ne te demande aucun effort particulier, car tu t'es considérablement endurci avec le temps.
Le drame apparaît lorsque vous quittez la chambre sous l'impulsion de Laelia. La mère, inerte, gît déjà sur le sol. L'enfant crie, puis le père est abattu sans avoir eu le temps de réagir. Tu fronces les sourcils lorsque l'un des intrus projette la gamine contre l'escalier, quand celle-ci tente de s'en prendre à eux dans un geste désespéré. La suite est un concert de pleurs et de hurlements difficiles à soutenir, tant c'est d'une violence crue. Détresse glaçante. Hélas, il est déjà trop tard (et depuis longtemps).
Le souvenir s'arrache à toi comme Laelia te lâche la main, sa baguette magique tombant au sol dans un tintement de bois léger. Il te faut une ou deux secondes pour retrouver tes esprits et constater l'état dans lequel elle se trouve. Baignée d'angoisse : s'infliger un tel spectacle est assez remarquable. Tu imagines que l'on est destiné à toujours souffrir de pareille scène. Au delà de la violence, c'est arrivé à un âge où l'on érige les fondations de l'être à venir. Ce moment, c'est un sceau rougit à blanc que l'on pose sur une peau jeune : peu importe les soins apportés à la blessure, cela ne s'effacera jamais.
Compatissant à l'endroit du lys, tu approches donc de sorte à pouvoir l'enlacer d'une prise chaude et ferme. La joue échouant sur sa tête, ton étreinte imprime un léger bercement, comme tu la laisses reprendre contenance à son rythme. Geste simple et paternel, attentionné dans sa simplicité (presque pudique).
« Qu'est-ce qu'il a voulu dire ?
Que tu demandes à mi voix, après avoir laissé une minute s'égrainer.
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Re: (mirlia) apprivoiser les faiblesses de ma voix.
Dim 15 Déc 2019 - 19:23
C’était constamment un moment douloureux à passer : elle se souvenait de cette soirée d’été où elle avait permis à Sasha de s’infiltrer dans son esprit, de voir tous les fragments de son existence, se mettant entièrement à nue face à cet homme. Ce moment-là restait gravé dans sa mémoire puisqu’il avait été d’une intensité sans pareilles, un instant émotionnel qui avait marqué la jeune femme, elle qui ne s’était jamais confiée pleinement à quelqu’un jusque-là. Quelques éléments de ce soir lui revenaient en tête au moment d’extraire le souvenir de sa tête, s’apprêtant à se montrer plus vulnérable que jamais face à Mirko. Peut-être était-ce la solution pour avancer, bien qu’ils ne cessaient de le faire ensemble, les anciens amants, de ce fait les interrogations s’envolaient avec aisance, malgré la dureté de l’épreuve. Le souvenir passait, à l’image d’un de ces rêves que Mirko n’avait sûrement jamais expérimenté, mais quelle tragédie dans celui-ci, dans lequel ils n’étaient que spectateurs de la violence, de la cruauté du monde. Laelia ne regardait que très peu l’action, le palpitant lacéré lorsque ses cris d’enfants résonnaient, à s’en briser la voix, à sécher ses cordes vocales, le désespoir pur qui découlait de ses larmes, de ses hurlements, baignant dans le cruor familial, tout l’amour envolé, balayé par une brise froide.
Retour brutal à la réalité et ses doigts s’échappaient, au même titre que son corps, s’éloignant brusquement tandis que sa respiration se faisait irrégulière, saccadée, bousculée par la fatale vérité du souvenir sanglant. Les paumes tremblantes, reflet de son enveloppe charnelle frémissante, Laelia fermait ses paupières, avant d’être rapidement rejointe par Mirko. Celui-ci l’enlaçait, d’une tendresse inouïe, jamais côtoyée jusqu’ici, d’où son regard plus vitreux, mais les bras qui ne tardaient pas à encercler sa taille, cette affection qui s’affirmait davantage. Bouleversée, tant pas la projection que par ce geste empreint d’un côté paternel, le lys se laissait totalement faire, poupée de chiffon entre les bras fermes du chasseur, les doigts qui s’affirmaient sur son dos marqué, si frêle qu’il pourrait le briser par un geste brusque. « Il voulait que je comprenne pourquoi on avait été mit de côté par toutes les familles, mais surtout les autres Trejo. Mon oncle a exécuté mon père car il commençait à être plus puissant que lui, même s’ils baignaient dans le trafic de drogue et les mêmes business, il lui faisait de l’ombre. Lazaro ne l’a jamais supporté, en plus d’avoir été exclu à cause de son union avec une moldue, ma mère. » Et Laelia l’avait compris en observant cet oncle tyrannique, en s’émancipant, loin de cet homme qui l’avait fait trembler plus d’une fois. Voix faible, proche de la brisure, l’orchidée camouflait son visage sur le torse du chasseur, se délectant de cette affection peu reçue.
Puis, lorsque les tremblements cessaient et que ses larmes séchaient, son visage se redressait, le menton appuyé contre lui, échangeant un long regard, si bien qu’une risette étirait ses lèvres. Quelques secondes de contemplation, le temps de se rendre compte de sa chance, pour se dresser sur le bout de ses pieds, un baiser faible déposé contre ses pulpes. Énième regard échangé et ses paumes chaudes se faufilaient sur ses joues poilues, accentuant un nouveau baiser, étreinte passionnelle des lèvres, comme s’ils scellaient ce moment intime partagé, sûrement un des plus forts de cette relation.
- InvitéInvité
Re: (mirlia) apprivoiser les faiblesses de ma voix.
Lun 16 Déc 2019 - 0:12
Tu écoutes ses explications sans cesser de lui caresser doucement les épaules, l'air de réfléchir. Ainsi, aux dires de la jeune femme, il semblerait que le cœur de cette histoire soit une affaire de rivalité entre les deux frères basé sur des questions d'influence et de pouvoir. Configuration que l'on trouve plutôt dans les grandes familles de sang-pur, en effet (là où se concentrent richesse et pouvoir politique). Sans une tête unique pour unir les uns et les autres sous un même blason, les liens familiaux résistent peu aux ambitions individuelles.
Tu connais cela assez bien car c'est à peu près de cette façon que fonctionnent les clans de vampire (où les crimes de sang sont plus fréquents encore). Cela ne t'a jamais touché personnellement toutefois, puisque tu es seulement un bâtard de ton père (qui t'a eu hors de tout mariage, avec une femme qu'il ne revit guère ensuite) et non un héritier légitime. Toujours est-il que tu conçois (dans le sens où tu arrives à t'en faire une idée très précise) cette façon d'user de violence pour imposer son ascendance sur une famille.
Restent des zones d'ombre sur lesquelles tu peines encore à faire la lumière. Des détails que tu ne comprends pas, mais qui trouveront sans doute réponse par la suite, quand Laelia et toi viendrez au terme de cette conversation. En attendant, tu t'appliques à lui rendre le sourire en multipliant les égards à son endroit. Façons douces de la part d'un homme qui sait choyer bien plus qu'il ne veut bien le dire : tu sais y faire, avec les choses vulnérables, Mirko, quand tu le décides.
Tu scelles cet acte de partage hautement symbolique en prolongeant un énième baiser à la force de tes envies (jamais loin). La main glissant dans sa chevelure épaisse pour mieux attraper sa nuque et renforcer cette proximité qui vous va si bien. Cela dure un moment, jusqu'à ce que tu décides de l’entraîner sur le lit et la garder simplement là, près de toi. Sa tête sur ton bras, les corps étendus l'un à côté de l'autre et ta main libre qui lui caresse l'épaule avec lenteur, il semblerait que la quiétude soit de retour. Au dehors, on n'entend seulement la nuit et le passage sporadique de la voiture d'un riverain. Rien d'autre et surtout pas de fantômes (ceux là vivent seulement dans les souvenirs).
« Ton oncle, il est toujours vivant. Dis-tu après un moment, tes yeux noirs rivés sur les siens bleus dans la pénombre. Qu'est-ce qui te garantie qu'il ne s'en prendra pas à toi, maintenant que tu commences à te démerder ?
T'es pas sûr d'avoir bien pigé pourquoi Lazaro décida d'élever Laelia à un moment donné de son parcours. Toujours est-il qu'elle reste la fille de ses parents et puisque ces derniers ont été abattu dès lors que leur influence devenait trop grande, il n'est pas déraisonnable de s'inquiéter du sort de la fille, au moment où celle-ci perce avec sa propre entreprise.
A ce titre, tu as plus ou moins compris qu'elle avait bien souffert des coups bas de ce gars là (assez récemment d'ailleurs), c'est donc bien qu'il est toujours animé de la même volonté hégémonique qu'autrefois. Tout du moins, ce sont les déductions naturelles que tirent ton esprit de chasseur.
Tu es tout à fait le genre d'homme capable de comprendre en quoi la réussite d'une gamine que l'on s'est affairé à écraser pendant des années peut rendre fou. Laelia en est encore aux prémices de son entreprise, mais c'est une affaire qui se développe de jour en jour. Il ne faudra guère de temps à cette étoile montante pour gêner le parent aux mains sanglantes de son éclat. Voilà ce que tu en penses. Et si tu tapes juste, cela signifie que Laelia a un gros problème.
Tu connais cela assez bien car c'est à peu près de cette façon que fonctionnent les clans de vampire (où les crimes de sang sont plus fréquents encore). Cela ne t'a jamais touché personnellement toutefois, puisque tu es seulement un bâtard de ton père (qui t'a eu hors de tout mariage, avec une femme qu'il ne revit guère ensuite) et non un héritier légitime. Toujours est-il que tu conçois (dans le sens où tu arrives à t'en faire une idée très précise) cette façon d'user de violence pour imposer son ascendance sur une famille.
Restent des zones d'ombre sur lesquelles tu peines encore à faire la lumière. Des détails que tu ne comprends pas, mais qui trouveront sans doute réponse par la suite, quand Laelia et toi viendrez au terme de cette conversation. En attendant, tu t'appliques à lui rendre le sourire en multipliant les égards à son endroit. Façons douces de la part d'un homme qui sait choyer bien plus qu'il ne veut bien le dire : tu sais y faire, avec les choses vulnérables, Mirko, quand tu le décides.
Tu scelles cet acte de partage hautement symbolique en prolongeant un énième baiser à la force de tes envies (jamais loin). La main glissant dans sa chevelure épaisse pour mieux attraper sa nuque et renforcer cette proximité qui vous va si bien. Cela dure un moment, jusqu'à ce que tu décides de l’entraîner sur le lit et la garder simplement là, près de toi. Sa tête sur ton bras, les corps étendus l'un à côté de l'autre et ta main libre qui lui caresse l'épaule avec lenteur, il semblerait que la quiétude soit de retour. Au dehors, on n'entend seulement la nuit et le passage sporadique de la voiture d'un riverain. Rien d'autre et surtout pas de fantômes (ceux là vivent seulement dans les souvenirs).
« Ton oncle, il est toujours vivant. Dis-tu après un moment, tes yeux noirs rivés sur les siens bleus dans la pénombre. Qu'est-ce qui te garantie qu'il ne s'en prendra pas à toi, maintenant que tu commences à te démerder ?
T'es pas sûr d'avoir bien pigé pourquoi Lazaro décida d'élever Laelia à un moment donné de son parcours. Toujours est-il qu'elle reste la fille de ses parents et puisque ces derniers ont été abattu dès lors que leur influence devenait trop grande, il n'est pas déraisonnable de s'inquiéter du sort de la fille, au moment où celle-ci perce avec sa propre entreprise.
A ce titre, tu as plus ou moins compris qu'elle avait bien souffert des coups bas de ce gars là (assez récemment d'ailleurs), c'est donc bien qu'il est toujours animé de la même volonté hégémonique qu'autrefois. Tout du moins, ce sont les déductions naturelles que tirent ton esprit de chasseur.
Tu es tout à fait le genre d'homme capable de comprendre en quoi la réussite d'une gamine que l'on s'est affairé à écraser pendant des années peut rendre fou. Laelia en est encore aux prémices de son entreprise, mais c'est une affaire qui se développe de jour en jour. Il ne faudra guère de temps à cette étoile montante pour gêner le parent aux mains sanglantes de son éclat. Voilà ce que tu en penses. Et si tu tapes juste, cela signifie que Laelia a un gros problème.
- InvitéInvité
Re: (mirlia) apprivoiser les faiblesses de ma voix.
Lun 16 Déc 2019 - 1:04
Elle ne pensait pas trouver un semblant de plénitude dans ses bras, après toutes ces épreuves traversées. Tout ceci ressemblait à un rêve, dont la fin n’était qu’une succession de choses heureuses et simples, à la manière de cette étreinte, suffisante pour effacer les chimères, dompter les diablotins cachés dans l’ombre. Il y avait cette espèce de long soupir d’aise qui sortait d’entre ses lèvres et s’étouffait contre le torse de Mirko, le bien-être à l’état brut, le plus authentique qui soit. Ses doigts caressaient lentement son dos, dont elle percevait les muscles en pleine contraction par moments, sous le passage harmonieux de ses ongles ou encore les battements dans sa poitrine, mélodie qui l’apaisait, au même titre que ses caresses tendres. Un sourire bienheureux échangé et les lèvres se scellaient dans un énième baiser approfondi, les paumes sur ses joues, à descendre le long de sa nuque, puis de ses épaules. Un souffle saccadé, mêlant désir et plénitude, parce que ça lui faisait du bien, de l’avoir contre elle, bien que ses lèvres restaient muettes. Capable de se noyer sur ces lèvres sèches, happée par la fraîcheur de la rosée matinale et les épices, splendide mélange de jeunesse, au goût d’accalmie.
Balais des corps sur le lit, contemplation pure, son visage reposait contre l’intérieur de son coude, maintenant cette proximité qui leur allait à merveille et les regards, eux, ne se lâchaient pas un seul instant. Qu’ils étaient beaux, à se contempler sous les rayons lunaires, à s’admirer sous les étoiles. Quelques frissons qui hérissaient le duvet de sa peau, les passages tantôt électrisants, tantôt soporifiques, des doigts du chasseur le long de son épaule peu couverte. « Absolument rien. Tout est plus ou moins tranquille, excepté des menaces ou des visites de ses hommes, quelques tentatives de sabotage aussi, je sais qu’il prépare quelque chose. Bien que je ne joue pas dans la même cour que lui, que je suis dans la mode et lui les affaires, cela reste du business et… » Première fois que l’orchidée évoquait le sujet, l’on voyait l’animosité dans ses prunelles si claires. « S’il a tué mes parents, ce serait logique que mon tour vienne. » Et la créatrice ne le laisserait pas faire : il serait absurde de se débarrasser d’elle alors qu’ils n’étaient pas dans le même domaine, mais l’argent ainsi que le pouvoir étaient les mots favoris de son oncle, pas question qu’une gamine devienne plus riche que lui, plus puissante.
Pourtant, consciente que son succès et sa réussite pouvaient enrager Lazaro, elle n’était jamais pleinement tranquille, Laelia. À se demander s’il ne viendrait pas l’étouffer dans son sommeil ou recevoir des visites plus… Intenses, quitte à la détruire une énième fois. « Il me semble logique que ma réussite le rende fou et qu’il soit prêt à tout pour me détrôner, que je m’agenouille devant lui, mode ou pas, les affaires sont les affaires. » Fierté d’homme à soulager, un rictus amer étirait faiblement ses lèvres. « Parfois, je me demande s’il ne viendra pas m’égorger lorsque je dors, me tirer une balle en plein coeur ou me brûler vive. » Cet homme n’avait aucune pitié, malgré son calme, c’était un homme féroce, de ceux aux propos lacérants, vifs, une sérénité à faire trembler les plus virils, vaillants, un individu dangereux dont les vices se multipliaient de jour en jour. « S’il veut quelque chose, il l’aura, mais je ne compte pas lui faciliter la tâche. » Il y avait ce même air de détermination au fond de ses prunelles, celui de cette femme battante et acharnée, qui ne se laissait jamais démonter par les obstacles. « Je n’ai jamais eu besoin d’aide pour avancer, je ne laisserai personne détruire mon bijou. » Surtout maintenant que Lilium devenait plus forte de jour en jour.
Les propos certains, la créatrice savait ce qu’elle voulait, à n’en pas douter de la force, de l’ardeur, de ses mots, choisis avec soin. Car, si elle était devenue une femme d’affaires, à la tête de son empire et qu’elle gérait le tout d’une main de maître, la concurrence était rude, surtout avec un oncle prêt à tout pour lui mettre des bâtons dans les roues. « On peut dire qu’il s’agit d’un gros problème. » Légèreté des paroles, un rire cristallin s’échappait de ses lèvres, passant une paume brûlante sur le flanc de son partenaire, sous son haut, à dessiner ses côtes du bout des doigts. « J’aime quand tu es comme ça… Tendre, affectueux. » Qu’elle finissait par murmurer contre ses lèvres, frôlant son nez du sien et ce sourire, étincelant, dévoilait ses quenottes immaculées, la joie dans la risette, semblable à ce sourire d’enfant perçu dans la projection, mimant un coup de niaque, comme lui, les dents glissant lentement le long de sa pulpe inférieure.
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Re: (mirlia) apprivoiser les faiblesses de ma voix.
Mar 17 Déc 2019 - 19:20
Tu n'aimes pas ce que tu entends, Mirko. Les menaces et les tentatives d'intimidation sont deux choses dont elle ne t'avait jamais parlé en dépit de leur caractère inquiétant. Cela dit, tu n'es pas sûr de savoir comment interpréter l'attitude de Laelia à cet égard. La manière dont elle égraine les façons que pourrait employer son oncle pour l'assassiner t’apparaîtrait presque comme de la légèreté, si tu ne la connaissais pas assez pour savoir qu'elle n'est pas du genre à faire étalage de sa peur. Tu sais que Laelia peut se montrer redoutable et qu'en dépit de ses faiblesses, elle a un mental d'acier.
Cependant, cette chose là est d'une gravité sans commune mesure avec les querelles ordinaires. Si cet homme est parvenu à tuer deux sorciers dans leur propre foyer, ce n'est pas une femme seule qui l'arrêtera (si d'aventure il décidait de passer à l'action). Malheureusement, le doute n'est plus permis dans cette affaire. Tu ne vois pas comment continuer à avancer en toute insouciance avec cette épée de Damoclès au dessus de la tête.
« Un gros problème, ouais, c'est le moins qu'on puisse dire. Dis-tu. L'agent des forces publiques que je suis te conseille d'en référer à la justice. Rassemble des preuves et fais le coffrer avant qu'il ne s'agite de trop.
En individu bien assimilé à la société sorcière, tu t'abstiens de lui dire ce que ferais le vampire. La loi des uns n'est pas celle des autres. Cela dit, tu ne peux t'empêcher de penser qu'il serait plus simple de régler le problème à la racine en prenant les devants dans cette affaires. Se débarrasser d'un homme est paradoxalement plus facile que le faire incarcérer (en cela, tu trouves les lois humaines trop faibles). Pour toi qui a vu (et fait, hélas) des choses extrêmement graves, il n'y aurait rien de plus simple. A ce titre, cela ne susciterait probablement aucune émotion particulière chez toi (autre drame), si ce n'est le sentiment d'avoir réglé un problème.
Cependant, tu te laisses tout de même distraire par ses attentions chaudes, pas prêt à faire grand cas de cette affaire pour le moment (chaque chose en son temps : ce n'est pas maintenant que vous réglerez le problème de l'oncle). Le passage de sa main sur ta peau nue t'arrache une profonde inspiration de désir, rapidement refréné par ce regard perçant que tu lui lances et ton éternel rictus en coin.
« Ne te fais pas d'idées, ça fait cinq minutes que j'ai une putain de trique. Dis-tu, toujours prompt à faire resurgir tes façons vulgaires. Mais si je commence à m'exciter, je vais te mordre. Et comme j'ai pas l'intention de te filer du sang tous les deux jours pour te désintoxiquer, je préfère y aller doucement.
Au moins la messe est dite. Cela dit, d'avoir à gérer ce fait là est probablement une très bonne chose pour vous deux. Mesurer ton désir te force à consacrer plus de temps aux petites attentions et à la tendresse qui te fait tant défaut ordinairement (grand consommateur de chair féminine que tu es). Tu t'abstiens de lui sauter dessus, en dépit d'une envie toujours croissante, et voilà que tu te prends à la regarder et t'attendrir. C'est exactement ce dont vous avez besoin tous les deux (même si toi, de ton côté, tu es trop orgueilleux pour le reconnaître).
« Crois moi, ça me casse d'autant plus les couilles que c'est la première fois qu'on se retrouve sur un lit, tous les deux.
Que t'ajoute, histoire d'en rajouter une couche dans le registre de l'humour bulldozer. Mais après tant de peine, après tant d'aveux crus et après tant de doute, voilà bien une autre chose dont vous aviez besoin : l'humour.
Cependant, cette chose là est d'une gravité sans commune mesure avec les querelles ordinaires. Si cet homme est parvenu à tuer deux sorciers dans leur propre foyer, ce n'est pas une femme seule qui l'arrêtera (si d'aventure il décidait de passer à l'action). Malheureusement, le doute n'est plus permis dans cette affaire. Tu ne vois pas comment continuer à avancer en toute insouciance avec cette épée de Damoclès au dessus de la tête.
« Un gros problème, ouais, c'est le moins qu'on puisse dire. Dis-tu. L'agent des forces publiques que je suis te conseille d'en référer à la justice. Rassemble des preuves et fais le coffrer avant qu'il ne s'agite de trop.
En individu bien assimilé à la société sorcière, tu t'abstiens de lui dire ce que ferais le vampire. La loi des uns n'est pas celle des autres. Cela dit, tu ne peux t'empêcher de penser qu'il serait plus simple de régler le problème à la racine en prenant les devants dans cette affaires. Se débarrasser d'un homme est paradoxalement plus facile que le faire incarcérer (en cela, tu trouves les lois humaines trop faibles). Pour toi qui a vu (et fait, hélas) des choses extrêmement graves, il n'y aurait rien de plus simple. A ce titre, cela ne susciterait probablement aucune émotion particulière chez toi (autre drame), si ce n'est le sentiment d'avoir réglé un problème.
Cependant, tu te laisses tout de même distraire par ses attentions chaudes, pas prêt à faire grand cas de cette affaire pour le moment (chaque chose en son temps : ce n'est pas maintenant que vous réglerez le problème de l'oncle). Le passage de sa main sur ta peau nue t'arrache une profonde inspiration de désir, rapidement refréné par ce regard perçant que tu lui lances et ton éternel rictus en coin.
« Ne te fais pas d'idées, ça fait cinq minutes que j'ai une putain de trique. Dis-tu, toujours prompt à faire resurgir tes façons vulgaires. Mais si je commence à m'exciter, je vais te mordre. Et comme j'ai pas l'intention de te filer du sang tous les deux jours pour te désintoxiquer, je préfère y aller doucement.
Au moins la messe est dite. Cela dit, d'avoir à gérer ce fait là est probablement une très bonne chose pour vous deux. Mesurer ton désir te force à consacrer plus de temps aux petites attentions et à la tendresse qui te fait tant défaut ordinairement (grand consommateur de chair féminine que tu es). Tu t'abstiens de lui sauter dessus, en dépit d'une envie toujours croissante, et voilà que tu te prends à la regarder et t'attendrir. C'est exactement ce dont vous avez besoin tous les deux (même si toi, de ton côté, tu es trop orgueilleux pour le reconnaître).
« Crois moi, ça me casse d'autant plus les couilles que c'est la première fois qu'on se retrouve sur un lit, tous les deux.
Que t'ajoute, histoire d'en rajouter une couche dans le registre de l'humour bulldozer. Mais après tant de peine, après tant d'aveux crus et après tant de doute, voilà bien une autre chose dont vous aviez besoin : l'humour.
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Re: (mirlia) apprivoiser les faiblesses de ma voix.
Mar 17 Déc 2019 - 20:40
Il y avait tant de légèreté que de laxisme dans les propos de la fleur. Elle avait tant vu de choses chez son oncle, que plus rien ne l’étonnait, mais la rage ne cessait guère de s’accumuler, toujours soulagée avec l’idée de s’en être débarrassée. L’ego touché, l’homme ne montrait jamais ses émotions, lui qui manipulait à la perfection, le rictus mauvais comme mielleux aux lèvres, elle en avait fait des choses pour lui, Laelia. Des éléments qui lui revenaient en tête parfois, la mettant mal à l’aise, d’où le silence que la précieuse maintenait face à Mirko, quelques secondes de battement. « Non, Mirko. Ce n’est pas le genre de personne à rester derrière les barreaux ou à laisser des preuves. Il a des hommes partout, même à l’université lorsque j’y étais. » Ce n’était définitivement pas le style de la maison, lui qui arrivait à se faufiler entre les mailles du filet à chaque fois, utilisant ses pions d’une main de maître, aucune pitié pour le monde autour de lui. « J’ai… J’ai fait beaucoup de choses pour lui. J’étais sa seule fille entre guillemets, il n’a jamais eu d’enfants, il a empoisonné son ancienne femme car elle le trompait… Toujours vicieux, des coups dans le dos. » Des secrets de famille dévoilés, l’orchidée laissait aller un soupire, car il semblait intouchable, Lazaro, qu’importent les preuves, il s’en sortait constamment. « Lorsqu’on rentrera, je devrai partir en France pour Lilium, mais dès que je reviens pour de bon, je te montrerai quelque chose. » Quelques preuves et notes de ce que Lazaro lui avait fait faire, ordonner ou encore fait subir, des motifs solides, comme l’usage de sa naïveté lorsqu’elle n’était qu’une adolescente en quête d’amour et de reconnaissance. Oui, la créatrice agissait dans l’ombre, mental d’acier, travaillant discrètement pour se venger de l’homme qui l’avait traumatisé.
Attendrie par ce nouveau comportement adopté par le chasseur, Laelia affichait une risette tendre, la main baladeuse le long de son dos meurtri, blessé, dont les (im)perfections glissaient sous la pulpe de ses doigts, à la manière du velours passant contre sa peau. Toujours flatteur de faire cet effet chez un homme, le désir lisible dans les prunelles de son partenaire et un rictus amusé aux lèvres, le rire jamais bien loin lorsqu’il laissait place à l’humour. « J’aimerai bien te calmer, mais je ne pense pas que ce soit dans mes ressources. » Non, elle n’avait que des idées pour attiser le feu, Laelia, passant sa main sur sa croupe légèrement découverte de par la fluidité de sa robe féline, échancrée le long de sa jambe, pour se couvrir, sans le lâcher du regard, de manière à ce qu'il suive la progression de ses ongles le long de sa chair, souriant. « C’est vrai ça, on peut dire qu’on était très… nature. Mais j’ai un jardin si ça te chamboule trop. » Délicat écho sincère de son rire, la Texane haussait les sourcils à plusieurs reprises, riant de bon coeur. « Je me disais bien que tu avais l’air à l’étroit dans ton pantalon. » Pas décidée à apaiser la tension, la brune glissait ses doigts au niveau de sa ceinture, la détachant d’un cran. « Est-ce que ça va mieux ? » Elle se la jouait innocente, la belle, à afficher cet air presque naïf et son visage qui s’approchait du sien, embrassant lentement ses lèvres, puis son front, avant de l’enlacer. Le lys en avait bien besoin de tous ces élans de tendresse, de ces moments d’affection qui lui manquaient tant. « J’espère que tu auras assez de temps pour combler mes carences affectives. » Propos aérien, le rire au bord des lèvres et son visage niché au creux de sa nuque, à respirer lentement son parfum, le laissant imprégner ses vêtements. Cette relation lui faisait l’effet d’une brise fraîche et rafraîchissante et d’un murmure, elle lui glissait, en affirmant son étreinte : « Tu me fais du bien, Mirko. »
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Re: (mirlia) apprivoiser les faiblesses de ma voix.
Mer 18 Déc 2019 - 0:15
Tu n'as pas envie d'insister de trop sur le sujet de son oncle pour le moment. Il t’apparaît de manière assez évidente que la relation entre Laelia et Lazaro est beaucoup plus complexe qu'elle n'y paraît et tu ne voudrais pas tirer de conclusions hâtives dessus. Ce genre de situation trouble requiert de la finesse : le chasseur expérimenté que tu es est bien placé pour le savoir. Tu as besoin d'en apprendre plus sur l'homme (une chose que tu feras probablement au ministère, avec l'appuis de ton petit réseau personnel). En somme, c'est une affaire sérieuse qui requiert un peu plus qu'une simple conversation sur l'oreiller. Cela dit, tu prends bien note de tout ce qu'elle te dit afin de pouvoir cogiter dessus plus tard et faire le nécessaire le cas échéant.
« All right. Dis-tu au terme de ce chapitre, comme elle évoque des éléments à te montrer plus tard. Tu feras attention à toi.
Inquiétude vague en arrière fond, bien vite balayée par les attentions offertes. De te trouver dans pareil cadre te plaît : c'est presque exotique pour vous, en effet. L'éloignement permet parfois l'ouverture. Car, débarrassé de tous les fardeaux qui empoisonnent le quotidien, il est plus facile de se laisser aller aux choses essentielles. Tu as l'impression de la parenthèse, celle qui autorise les gestes inhabituels, les attentions douces (les vieux réflexes virilistes anesthésiés en arrière fond). Alors, en effet, l'on observe du changement dans tes façons et cela en dépit de toutes ces justifications que tu apportes sous couvert d'humour. La qualité de Laelia, c'est de le comprendre, de recevoir toutes tes petites attentions sans trop en dire, ni trop en demander (car ça te dissuaderait probablement de continuer, trop honteux que tu es d'assumer ta part tendre).
Fort heureusement, l'érotisme n'est pas en reste entre vous, et tes vieilles habitudes ne seront pas malmenées plus que nécessaire. Suivant le geste de ses doigts glissant sur sa courbe, tu laisses échapper un souffle empreint de désir, tandis que tes yeux lui font part de mile images scandaleuses, d'un regard jeté.
« Je ferais ça bien pour plaire à tes voisines.
Répliques-tu à sa proposition de batifoler sur la pelouse, le visage frôlant l'arc délicat de sa mâchoire, sans plonger en direction de sa gorge néanmoins. Écho à cette célébrité un peu étrange de la créatrice dont tu n'avais jamais eu goût avant aujourd'hui. Ton regard quitte brièvement ses yeux afin de suivre le mouvement de ses mains affairées à desserrer ta ceinture. Le simple fait d'avoir à te brider suffit à produire l'effet inverse sur ton désir. Tu es d'autant plus envieux que tu dois te contenir. Évidemment, Laelia ne fait rien pour faciliter la chose (bien au contraire).
« C'est pas tes carences affectives que j'ai envie de combler, là tout de suite.
Murmures-tu entre tes dents, un air visiblement empreint de bouffonnerie sur le visage, comme un gamin qui essaye de glisser une répartie bien sentie à l’insu des adultes. L'instant d'après, on te voit contenir un genre de rire puéril, puis tu te résous à tranquilliser tes envies afin de l'enlacer simplement dans un geste tendre et dénué (ou presque) d'arrières pensées.
Sa dernière phrase t'atteint comme une caresse à laquelle tu n'as pas envie de répondre (par pudeur). Tu sais qu'elle est heureuse avec toi et l'inverse est vrai aussi. Constat d'une banalité extraordinaire et pourtant tellement précieuse pour un homme tel que toi. Cela fait bien longtemps que tu as été privé de tout ceci, toutes ces belles attentions, ces gestes qui vont au delà de la consommation froide de l'autre.
Alors, sans mot dire, tu lui signifies qu'elle compte à ton tour. C'est à force de caresses douces dans son dos, sur ses épaules. Tu lui embrasses le front et soupire en silence, les yeux rivés sur le plafond, pensif. Tumulte intérieur sourd, mais néanmoins puissant. Tu te laisses ravager par cette vague tiède en naufragé résolu, conscient que cette fois-ci, ta délivrance se situe précisément dans la noyade.
« All right. Dis-tu au terme de ce chapitre, comme elle évoque des éléments à te montrer plus tard. Tu feras attention à toi.
Inquiétude vague en arrière fond, bien vite balayée par les attentions offertes. De te trouver dans pareil cadre te plaît : c'est presque exotique pour vous, en effet. L'éloignement permet parfois l'ouverture. Car, débarrassé de tous les fardeaux qui empoisonnent le quotidien, il est plus facile de se laisser aller aux choses essentielles. Tu as l'impression de la parenthèse, celle qui autorise les gestes inhabituels, les attentions douces (les vieux réflexes virilistes anesthésiés en arrière fond). Alors, en effet, l'on observe du changement dans tes façons et cela en dépit de toutes ces justifications que tu apportes sous couvert d'humour. La qualité de Laelia, c'est de le comprendre, de recevoir toutes tes petites attentions sans trop en dire, ni trop en demander (car ça te dissuaderait probablement de continuer, trop honteux que tu es d'assumer ta part tendre).
Fort heureusement, l'érotisme n'est pas en reste entre vous, et tes vieilles habitudes ne seront pas malmenées plus que nécessaire. Suivant le geste de ses doigts glissant sur sa courbe, tu laisses échapper un souffle empreint de désir, tandis que tes yeux lui font part de mile images scandaleuses, d'un regard jeté.
« Je ferais ça bien pour plaire à tes voisines.
Répliques-tu à sa proposition de batifoler sur la pelouse, le visage frôlant l'arc délicat de sa mâchoire, sans plonger en direction de sa gorge néanmoins. Écho à cette célébrité un peu étrange de la créatrice dont tu n'avais jamais eu goût avant aujourd'hui. Ton regard quitte brièvement ses yeux afin de suivre le mouvement de ses mains affairées à desserrer ta ceinture. Le simple fait d'avoir à te brider suffit à produire l'effet inverse sur ton désir. Tu es d'autant plus envieux que tu dois te contenir. Évidemment, Laelia ne fait rien pour faciliter la chose (bien au contraire).
« C'est pas tes carences affectives que j'ai envie de combler, là tout de suite.
Murmures-tu entre tes dents, un air visiblement empreint de bouffonnerie sur le visage, comme un gamin qui essaye de glisser une répartie bien sentie à l’insu des adultes. L'instant d'après, on te voit contenir un genre de rire puéril, puis tu te résous à tranquilliser tes envies afin de l'enlacer simplement dans un geste tendre et dénué (ou presque) d'arrières pensées.
Sa dernière phrase t'atteint comme une caresse à laquelle tu n'as pas envie de répondre (par pudeur). Tu sais qu'elle est heureuse avec toi et l'inverse est vrai aussi. Constat d'une banalité extraordinaire et pourtant tellement précieuse pour un homme tel que toi. Cela fait bien longtemps que tu as été privé de tout ceci, toutes ces belles attentions, ces gestes qui vont au delà de la consommation froide de l'autre.
Alors, sans mot dire, tu lui signifies qu'elle compte à ton tour. C'est à force de caresses douces dans son dos, sur ses épaules. Tu lui embrasses le front et soupire en silence, les yeux rivés sur le plafond, pensif. Tumulte intérieur sourd, mais néanmoins puissant. Tu te laisses ravager par cette vague tiède en naufragé résolu, conscient que cette fois-ci, ta délivrance se situe précisément dans la noyade.
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Re: (mirlia) apprivoiser les faiblesses de ma voix.
Mer 18 Déc 2019 - 8:41
« Je fais toujours attention à moi. » Elle était toujours sur ses gardes, Laelia, à juger les inconnus qui l’approchaient, craignant qu’ils ne soient de mèche avec son terrible oncle ou qui puissent lui vouloir du mal. Lui qui avait des yeux et des oreilles partout, cela rendait les choses plus corsées, mais pas de quoi effrayer la jeune créatrice, non, rusée lorsqu’il le fallait, à n’en pas douter. L’avantage d’avoir vécu et vu des choses atroces avaient suffi à se construire un mental d’acier, du genre à pouvoir tenir tête au plus féroce des hommes, sans ciller ni montrer ses faiblesses, jouer et se récréer, parfois du danger, la mettant ainsi dans des situations délicates. L’on ne pouvait guère être parfait, mais elle avait toujours plus ou moins conscience de ce qu’elle faisait, l’orchidée, à en juger les affections qu’elle donnait à son partenaire, prenant soin de lui faire redécouvrir petit à petit ce dont il avait été privé. Pas dupe, Laelia comprenait qu’il avait abandonné sa maigre facette humaine pour se lancer pleinement dans le côté violent ainsi que sanglant du vampire et qu’il s’avérait difficile de retrouver un semblant d’humanité, mais il persévérait, Mirko, à sentir son visage contre sa mâchoire ou son visage, sans passer par sa nuque odorante, dont le parfum l’enivrait. Des progrès notables. Pourtant, la belle ne disait mot, se contentait de le gratifier tant de sourire que de tendresse, savourant silencieusement les efforts de son tendre.
La taquinerie jamais bien loin, Laelia laissait aller un doux rire avant d’effectuer une pression vive contre son torse, once de jalousie dans l’air. « Pas question. » Lionne aux crocs acérés, elle n’avait pas peur de défendre son territoire, des pics de rivalité par là et son sourire qui ne partait jamais trop loin. Alors, la sirène jouait de ses faiblesses d’homme en glissant ses mains au niveau de sa ceinture, la détachant d’un unique cran en regardant brièvement les effluves du désir prendre possession de son partenaire. Ils échangeaient un rire complice, bien plus intense que les autres, parce qu’il avait ce don de la faire rire, Mirko, de lui changer les idées en une réplique cocasse. Et c’était une des raisons pour lesquelles elle tenait à lui, qu’il changeait peu à peu son existence de par la légèreté qu’il lui apportait. Étreinte ferme, le visage contre sa nuque, à déposer des baisers, elle fermait les yeux, signifiant une grande confiance de son côté : capable de se laisser aller, de se détendre dans les bras de quelqu’un signifiait tant. « Arrête de trop penser. » Qu’elle finissait par murmurer, reculant un tantinet pour glisser sa paume de son front à son menton, taquine, pour finalement se redresser en tailleur. Le tissu glissait le long de son anatomie galbée, jusqu’à reposer entre ses mains et ne garder que sa petite culotte, le temps d’enfiler une de ses nuisettes en dentelle et de se jeter, brusquement, sur Mirko, l’écrasant sous son maigre poids, un rire qui s’élevait dans la pièce. « Attrapé. » Que ses pulpes annonçaient en saisissant ses paumes des siennes, faussement prédatrice, pour le distraire : c’était presque une prise de catch à ce niveau. « Baisse de vigilance suite à l’apparition d’une sublime biche. »
- InvitéInvité
Re: (mirlia) apprivoiser les faiblesses de ma voix.
Dim 5 Jan 2020 - 18:41
Tes songeries sont trop fragiles pour résister à son injonctions. T'arrachant à ton monde intérieur, tu la regardes avec l'air de la bête prise en faute, les yeux qui s'écarquilleraient presque d'étonnement. Fallait-il qu'elle commence à te connaître, la petite, pour détecter les moments où tu te perds en toi même. Tu t'es tant privé de liens intimes ces dernières années que tu en oublies que c'est ce qui se produit normalement entre deux personnes, le fait d'apprendre les réactions de l'autre. Mais elle t'a regardé, la belle, pendant tout ce temps et elle a appris tes façons d'être. C'est évident, mais tu dois ben admettre que de le constater très concrètement te fait quelque chose. Une sensation difficile à définir et qui pourrait presque te faire peur (si tu n'avais pas la peau dure).
Cependant, un mince sourire s'esquisse au coin de ta bouche, tandis que tu avises son expression taquine.
« On ne pense jamais trop. Dis-tu, avant d'ajouter d'un air équivoque : C'est parce-que je cogite que je suis toujours en vie, dis toi ça.
Morbide assertion, mais tu sais qu'elle comprendra ce que tu voulais dire par là. Vous avez ça en commun, vous deux, de dissimuler une intelligence bien vive sous une apparence d'autre chose : pour elle, c'est une allure de femme jeune et fragile, pour toi, un ours aux manières grossières. Dans les deux cas, pourtant, il y a de la rouerie, du calcul (parfois) et de l'analyse à trouver sous ces aspects dissonants.
En ce moment, vous vivez de belles choses, mais tu n'en oublies pas pour autant d'où vous venez. Tu n'oublies pas vos jeux de la première heure, vos manières toxiques qui se heurtent et vous blessent autant qu'elles vous nourrissent. Vieille âme méfiante, grosse bête jamais à l'aise sur le chemin exiguë des émotions. Ta méfiance ne s'endort jamais complètement et tu t'abstiens d'y croire de trop pour le moment.
Cela dit, il y a quand-même du progrès et pas des moindres. Les barrières s'abaissent peu à peu. Ça prend beaucoup de temps, mais c'est sans importance puisque vous en avez. Tu fais donc l'animal sauvage, qui approche avant de reculer (et ce de multiples fois), parce-que c'est ce qui te rassure et qu'elle a la patience de le comprendre. Si ton expérience étaye parfois ce qui lui fait défaut, elle sait aussi y faire avec toi, c'est incontestable.
Alors, jouant merveilleusement de ce qui fait que tu l'apprécies tant, Laelia mine de t'attaquer en laissant éclater dans la pièce un rire plein d'insouciance. Tu surjoues la réaction, riant en saccade comme elle écrase ton diaphragme d'un genoux hasardeusement placé.
« Attend un peu...
Grondes-tu d'un ton faussement menaçant, avant de la soulever de terre et faire trois fois le tour de la pièce avec la jeune femme sur les épaules. Tu termines en la jetant sur le lit d'un geste habile, pour venir ensuite la surplomber, faisant mine de la dévorer à force de grognements animaux grotesques, les crocs dégainés (mais pour de faux cette fois). C'est idiot et ça t'amuse. Tu ne penses plus à rien, tu fais juste l'imbécile pour qu'elle proteste, pour la faire rire, pour la rendre heureuse (et tu adores ça).
Mais après un moment, la fougue s'apaise. Peu à peu, tes taquineries se transforment en baisers langoureux contre sa peau tiède. Le visage qui fouille sous la dentelle, tu manges les courbures de son ventre, de ses côtes. Tu t’imprègnes de son parfum, de son goût : ça te tient en éveil, ça attise les braises jamais éteintes au fond de tes tripes.
« Est-ce qu'on se ferait pas un truc à bouffer ? Dis-tu sans cesser de redécouvrir la chair exposée. J'ai les crocs.
Chez toi, il y a fusion entre les urgences du ventre et celles du bas ventre. Rien de bien étonnant venant d'un vampire (ce n'est déjà pas surprenant pour un homme). Cela dit, tu n'imagines pas contenir tes pulsions naturelles l'estomac vide. Car contrairement aux humains, tu ne peux pas te passer de nourriture pour fonctionner normalement, créature privée de sommeil que tu es.
Cependant, un mince sourire s'esquisse au coin de ta bouche, tandis que tu avises son expression taquine.
« On ne pense jamais trop. Dis-tu, avant d'ajouter d'un air équivoque : C'est parce-que je cogite que je suis toujours en vie, dis toi ça.
Morbide assertion, mais tu sais qu'elle comprendra ce que tu voulais dire par là. Vous avez ça en commun, vous deux, de dissimuler une intelligence bien vive sous une apparence d'autre chose : pour elle, c'est une allure de femme jeune et fragile, pour toi, un ours aux manières grossières. Dans les deux cas, pourtant, il y a de la rouerie, du calcul (parfois) et de l'analyse à trouver sous ces aspects dissonants.
En ce moment, vous vivez de belles choses, mais tu n'en oublies pas pour autant d'où vous venez. Tu n'oublies pas vos jeux de la première heure, vos manières toxiques qui se heurtent et vous blessent autant qu'elles vous nourrissent. Vieille âme méfiante, grosse bête jamais à l'aise sur le chemin exiguë des émotions. Ta méfiance ne s'endort jamais complètement et tu t'abstiens d'y croire de trop pour le moment.
Cela dit, il y a quand-même du progrès et pas des moindres. Les barrières s'abaissent peu à peu. Ça prend beaucoup de temps, mais c'est sans importance puisque vous en avez. Tu fais donc l'animal sauvage, qui approche avant de reculer (et ce de multiples fois), parce-que c'est ce qui te rassure et qu'elle a la patience de le comprendre. Si ton expérience étaye parfois ce qui lui fait défaut, elle sait aussi y faire avec toi, c'est incontestable.
Alors, jouant merveilleusement de ce qui fait que tu l'apprécies tant, Laelia mine de t'attaquer en laissant éclater dans la pièce un rire plein d'insouciance. Tu surjoues la réaction, riant en saccade comme elle écrase ton diaphragme d'un genoux hasardeusement placé.
« Attend un peu...
Grondes-tu d'un ton faussement menaçant, avant de la soulever de terre et faire trois fois le tour de la pièce avec la jeune femme sur les épaules. Tu termines en la jetant sur le lit d'un geste habile, pour venir ensuite la surplomber, faisant mine de la dévorer à force de grognements animaux grotesques, les crocs dégainés (mais pour de faux cette fois). C'est idiot et ça t'amuse. Tu ne penses plus à rien, tu fais juste l'imbécile pour qu'elle proteste, pour la faire rire, pour la rendre heureuse (et tu adores ça).
Mais après un moment, la fougue s'apaise. Peu à peu, tes taquineries se transforment en baisers langoureux contre sa peau tiède. Le visage qui fouille sous la dentelle, tu manges les courbures de son ventre, de ses côtes. Tu t’imprègnes de son parfum, de son goût : ça te tient en éveil, ça attise les braises jamais éteintes au fond de tes tripes.
« Est-ce qu'on se ferait pas un truc à bouffer ? Dis-tu sans cesser de redécouvrir la chair exposée. J'ai les crocs.
Chez toi, il y a fusion entre les urgences du ventre et celles du bas ventre. Rien de bien étonnant venant d'un vampire (ce n'est déjà pas surprenant pour un homme). Cela dit, tu n'imagines pas contenir tes pulsions naturelles l'estomac vide. Car contrairement aux humains, tu ne peux pas te passer de nourriture pour fonctionner normalement, créature privée de sommeil que tu es.
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Re: (mirlia) apprivoiser les faiblesses de ma voix.
Lun 6 Jan 2020 - 21:59
C’était électrique entre eux, une fusion intense que l’on ne pouvait pas nommer, un lien ferme, indestructible qui reliait leurs essences ensemble, sans jamais se défaire, deux âmes liées, bien que les mots ne pointaient que très peu le bout de leur nez. Laelia parvenait à lire dans ses iris, ces quelques mimiques lisibles sur ce visage songeur, qui ne laissait rien passer, mais elle apprivoisait peu à peu cette capacité, l’orchidée. Un poil déstabilisant, d’ailleurs, de se mettre à nu face à une personne, de se laisser approcher, si bien que les failles devenaient des forces, un charme aux yeux de l’autre. Au fond, les sentiments étaient présents, à se manifester dans les attentions, les jeux de regard, alchimie indéniable des deux. Les barrières s’affaissaient, au fur et à mesure du temps, depuis ce rendez-vous à la boutique, où le charme vampirique s’en était allé, cet instant où les coeurs s’étaient livrés, avec son lot de pudeur, de timidité : des animaux sauvages, peinant à se civiliser. Et la précieuse était fière de dompter ce coeur froid, inerte, de le raviver, lui donner des couleurs chaudes, resplendissantes, à la manière d’une nature morte, revivant sous les éclats de l’astre ardent. Alors, pour perdurer dans ce sentier paisible (il le fallait, avec toutes les épreuves traversées), elle se jetait sur lui, afin de lui changer les idées, ce rire insouciant animait la pièce, de quoi donner du baume au coeur.
Soulevée avec aisance, Laelia se laissait aller, à bas les masques à ses côtés, Mirko faisait ressortir les bons côtés de la fleur de Lys. La légèreté de l’instant suffisait à gorger son palpitant de bons sentiments, des moments suspendus, à deux, dans une bulle, en dehors du monde, grain de sablier coincé. Le rire facile et les plaintes surjouées pour se divertir, à deux, la créatrice gigotait sous la carcasse du chasseur, à se récréer de son comportement, visant à la détendre, se faire plaisir, le bonheur simple, accessible. Puis, lorsque les taquineries cessaient et que les cajoleries faisaient leur apparition, Laelia perdait ses ongles dans la chevelure de son partenaire, fermant les paupières pour mieux savourer ces quelques tendresses, le long de ses galbes. Tout bonnement heureuse, son sourire ne s’effaçait pas, attrapant le visage de Mirko entre ses paumes lorsqu’il reprenait la parole. D’un regard tendre où l’affection se lisait facilement, elle embrassait longuement ses croissants de chair, caressant sous son haut, ce dos meurtri, parsemé de cicatrices, toutes plus attrayantes les unes des autres. « Non, non… Tu vas nous faire à manger. » Parce qu’il savait que sa fleur ne savait pas cuisiner, ni même faire des cocktails, bribes du désastre culinaire lors de leur séjour naturel, où les égouts avaient côtoyé un pauvre gobelet innocent.
Dressée sur ses jambes, Mirko attiré fermement contre son corps maigrement vêtu, Laelia l’enlaçait, en se hissant sur ses orteils, pour lui voler un énième baiser, le dos bousculé contre la porte de la pièce. Féline, quelques secondes, ses prunelles céruléennes dans les siennes, elle lui mordillait la nuque, baisait son épiderme lilial, lentement. « J’ai aussi les crocs, amor. » Propos murmurés, elle lui adressait un beau sourire, en liant leurs doigts ensemble, l’entraînant dans la cuisine où le frigo était plein. Bien que Laelia était végétarienne, l’homme de la maison avait pris soin de rapporter quelques morceaux de viande pour le vampire. « J’aimerai bien des nouilles à la sauce soja et au caramel, un peu de tofu fumé… » Commande passée, elle le poussait contre le plan de travail, l’encerclant de ses mains déposées de chaque côté de lui, sans jamais perdre son sourire tendre. « J’aime mon quotidien avec toi. » Qu’elle lui murmurait, le coeur qui s’exprimait (enfin).
- InvitéInvité
Re: (mirlia) apprivoiser les faiblesses de ma voix.
Sam 11 Jan 2020 - 16:49
Tu adresses à Laelia un regard féroce au moment où celle-ci transforme ta proposition en ordre de tout prendre en charge. Sourire en biais, air de défi au visage, tu fais durer le silence pendant quelques secondes, comme une manière de tester son assurance.
« Je vais refaire ton éducation vite fait bien fait jeune fille.
Grondes-tu d'un ton faussement autoritaire. Tu te laisses néanmoins attirer au piège d'un énième baiser arraché à la volée, à l'image de toutes vos marques de tendresse, toujours nervurées d'élans aux relents sauvages. Tu aimes ce dangereux équilibre : ça te correspond. Ça vous correspond à tous les deux. Souffle satisfait qui s'échappe en fond de gorge, tu la laisses mordiller ta peau tandis que tes mains s'aventurent sur les rondeurs les plus avantageuses de sa plastique.
Instant fugace, avant que vous ne preniez tout deux le chemin de la cuisine. Une fois rendu, tu avises d'un œil soupçonneux la demoiselle en train de te prendre pour sa cuisinière. Voilà bien l'enfant qui s'en revient quémander les bonnes attentions de son père. Tu sais qu'elle ne brille pas dès lors qu'il s'agit de faire à manger (le souvenir de son cocktail est encore très vif dans ton esprit). Seulement, tu n'es pas son père et tu comptes bien le lui rappeler (et d'une manière qui devrait vous amuser tous les deux).
« Prends ce qu'il faut. Dis-tu, un mince sourire de défi au coin de la bouche. On va faire ça ensemble et je vais t'apprendre deux, trois trucs.
Bonne pâte, Mirko, tu consens à prendre le rôle du professeur à défaut de celui du paternel. C'est que ton esprit conservateur ne conçoit pas qu'une femme puisse s'en sortir sans un minimum de connaissance des arts culinaires. Pas vieux jeu au point de rechigner à préparer un repas, tu n'en restes pas moins animé par une certaine idée de la manière dont se distribuent les rôles dans un foyer. Principes poussiéreux maintes fois contredits par le réel (même du temps où tu vivais avec Dalia, tu préparais à manger), mais qui persistent malgré tout à la manière d'une mauvaise herbe dont on ne se débarrasse jamais vraiment.
« Shit, tu manges vraiment comme une gonzesse.
Te moques-tu, en avisant d'un œil goguenard le carré de tofu fumé. C'est peut-être même la première fois que tu en as entre les mains, d'ailleurs. Il faut dire que la cause animal est très loin de tes préoccupations (et au delà de ça, tu n'es pas loin de faire rimer « soja » avec « castration »).
Ce n'est pas demain la veille qu'on te fera renoncer à tes protéines animales... Après tout, tu te nourris aussi bien de bêtes qu'au cou des êtres humains (chassant volontiers les uns comme les autres), alors à quoi bon tracer une ligne entre les deux (si ce n'est pas une preuve d’antispécisme) ? Chez toi, le croc se plante à toutes les chairs, point final.
Qui plus est, les seuls hommes que tu connaisses et qui mangent du soja appartiennent à une branche de la gauche qui te fait frémir rien que d'y penser. Non, décidément, tu ne veux rien avoir à faire avec cette pâte brunâtre. C'est trop pour toi.
« Je te laisse couper ça comme c'est censé se couper.
Dis-tu avec un sourire mauvais, prenant la direction du reste des opérations. Cuisiner des nouilles n'a rien de bien compliqué. Quand à l'usage de la sauce soja et du caramel, même si ce n'est pas dans tes habitudes, tu y es plus ouvert qu'au tofu. Tes protéines d'un côté, les siennes de l'autre : l'équilibre des forces.
« Moi aussi babe.
Glisses-tu finalement, lui adressant un regard en coin assorti d'un sourire sincère (cette fois-ci). Ça te plaît de la taquiner et ça te plaît qu'elle se défende. Vos tendresses s'expriment aussi de cette façon.
« Je regretterais presque la vie aux États-Unis.
Dis-tu. Dans ta bouche, c'est une litote : tu regrettes sincèrement la vie aux états-unis. L'atmosphère du pays, ses habitants, son mode de vie, sa culture : c'est ce qui a forgé ton identité. A dire vrai, l'image de toi et Laelia en train de cuisiner dans cette maison typique, en ce moment même, ça te donne envie d'aller de l'avant. Tu te projettes, tu imagines une suite à deux. Ça te plaît, ça te semble naturel. Tu n'imagines pas finir ta vie ailleurs qu'ici.
Une pitié que tout ne soit pas plus simple, car tu sais aussi ce que cela te coûterait. Tu n'es pas sûr d'être encore prêt pour ça. Enfin, ce n'est pas comme si tu devais prendre une décision.
« Je vais refaire ton éducation vite fait bien fait jeune fille.
Grondes-tu d'un ton faussement autoritaire. Tu te laisses néanmoins attirer au piège d'un énième baiser arraché à la volée, à l'image de toutes vos marques de tendresse, toujours nervurées d'élans aux relents sauvages. Tu aimes ce dangereux équilibre : ça te correspond. Ça vous correspond à tous les deux. Souffle satisfait qui s'échappe en fond de gorge, tu la laisses mordiller ta peau tandis que tes mains s'aventurent sur les rondeurs les plus avantageuses de sa plastique.
Instant fugace, avant que vous ne preniez tout deux le chemin de la cuisine. Une fois rendu, tu avises d'un œil soupçonneux la demoiselle en train de te prendre pour sa cuisinière. Voilà bien l'enfant qui s'en revient quémander les bonnes attentions de son père. Tu sais qu'elle ne brille pas dès lors qu'il s'agit de faire à manger (le souvenir de son cocktail est encore très vif dans ton esprit). Seulement, tu n'es pas son père et tu comptes bien le lui rappeler (et d'une manière qui devrait vous amuser tous les deux).
« Prends ce qu'il faut. Dis-tu, un mince sourire de défi au coin de la bouche. On va faire ça ensemble et je vais t'apprendre deux, trois trucs.
Bonne pâte, Mirko, tu consens à prendre le rôle du professeur à défaut de celui du paternel. C'est que ton esprit conservateur ne conçoit pas qu'une femme puisse s'en sortir sans un minimum de connaissance des arts culinaires. Pas vieux jeu au point de rechigner à préparer un repas, tu n'en restes pas moins animé par une certaine idée de la manière dont se distribuent les rôles dans un foyer. Principes poussiéreux maintes fois contredits par le réel (même du temps où tu vivais avec Dalia, tu préparais à manger), mais qui persistent malgré tout à la manière d'une mauvaise herbe dont on ne se débarrasse jamais vraiment.
« Shit, tu manges vraiment comme une gonzesse.
Te moques-tu, en avisant d'un œil goguenard le carré de tofu fumé. C'est peut-être même la première fois que tu en as entre les mains, d'ailleurs. Il faut dire que la cause animal est très loin de tes préoccupations (et au delà de ça, tu n'es pas loin de faire rimer « soja » avec « castration »).
Ce n'est pas demain la veille qu'on te fera renoncer à tes protéines animales... Après tout, tu te nourris aussi bien de bêtes qu'au cou des êtres humains (chassant volontiers les uns comme les autres), alors à quoi bon tracer une ligne entre les deux (si ce n'est pas une preuve d’antispécisme) ? Chez toi, le croc se plante à toutes les chairs, point final.
Qui plus est, les seuls hommes que tu connaisses et qui mangent du soja appartiennent à une branche de la gauche qui te fait frémir rien que d'y penser. Non, décidément, tu ne veux rien avoir à faire avec cette pâte brunâtre. C'est trop pour toi.
« Je te laisse couper ça comme c'est censé se couper.
Dis-tu avec un sourire mauvais, prenant la direction du reste des opérations. Cuisiner des nouilles n'a rien de bien compliqué. Quand à l'usage de la sauce soja et du caramel, même si ce n'est pas dans tes habitudes, tu y es plus ouvert qu'au tofu. Tes protéines d'un côté, les siennes de l'autre : l'équilibre des forces.
« Moi aussi babe.
Glisses-tu finalement, lui adressant un regard en coin assorti d'un sourire sincère (cette fois-ci). Ça te plaît de la taquiner et ça te plaît qu'elle se défende. Vos tendresses s'expriment aussi de cette façon.
« Je regretterais presque la vie aux États-Unis.
Dis-tu. Dans ta bouche, c'est une litote : tu regrettes sincèrement la vie aux états-unis. L'atmosphère du pays, ses habitants, son mode de vie, sa culture : c'est ce qui a forgé ton identité. A dire vrai, l'image de toi et Laelia en train de cuisiner dans cette maison typique, en ce moment même, ça te donne envie d'aller de l'avant. Tu te projettes, tu imagines une suite à deux. Ça te plaît, ça te semble naturel. Tu n'imagines pas finir ta vie ailleurs qu'ici.
Une pitié que tout ne soit pas plus simple, car tu sais aussi ce que cela te coûterait. Tu n'es pas sûr d'être encore prêt pour ça. Enfin, ce n'est pas comme si tu devais prendre une décision.
- InvitéInvité
Re: (mirlia) apprivoiser les faiblesses de ma voix.
Sam 11 Jan 2020 - 21:10
Il y avait une moue qui étirait ses traits candides et ses épaules qui s’affaissaient un tantinet lorsqu’il refusait de tout faire, pour ses beaux yeux azurés. Elle n’était pas habituée à ce qu’on lui propose des cours de cuisine, il fallait dire que cela faisait quelques années que ses repas étaient préparés et que le lys ne faisait rien. Au départ, Laelia ignorait comment faire des pâtes, se contentant de les manger crues ou de les faire brûler par absence d’eau. « Bon… D’accord… » Et ça l’emmerdait profondément, de constater que ce regard de chien battu ne fonctionnait pas sur Mirko, de quoi lui faire cesser son comportement de petite fille flemmarde. Alors, la fleur fouillait dans les placards, utilisait un petit escabeau marchepied pour atteindre le haut, le sucre en poudre, la sauce soja… Et le fruit du diable, à en juger le regard du chasseur, de quoi la faire rire un petit instant, sortant le morceau de gingembre ainsi que des branches de coriandre, tout pour parfumer les nouilles qui lui faisaient envie. « Il ne va pas te manger, amor… » Rictus amusé, elle lui prenait le tofu des mains et saisissait un couteau aiguisé, d’une poigne ferme, droit, donnant un coup sec et tranchant dans le carton, éclaboussant le plan du travail avec l’eau du tofu. « Oups. » Balayant d’un coup de main le bloc marron, Laelia attachait sa tignasse ébène dans une couette, dégageait son visage pour passer aux choses sérieuses : la découpe. « Je vais essayer de ne pas… » Les yeux rivés sur Mirko, le couteau ripait sur son index, entraînant la chute de quelques gouttes de sang et cela la désolait, affichant cet air d’enfant boudeur, profondément désolé. Alors, elle glissait son index entre ses lèvres, légère ponction pour cesser l’hémorragie inexistante et l’orchidée terminait la découpe de son tofu. « C’est bien ? » Qu’elle demandait en levant la planche à découper, beaucoup trop fière de son oeuvre, les étoiles dans les yeux, laissant apercevoir un bref instant, cette petite fille en quête de reconnaissance, de caresses gratifiantes.
Râpant désormais le gingembre en prenant le soin de ne pas s’écorcher les doigts, Laelia lui adressait un coup d’oeil, une risette aux lèvres face à cet aveu, cette scène d’un couple typique plaisante. « On reviendra. » On, façon directe de s’inclure, d’aller de l’avant, peut-être de se projeter dans un futur ensemble, dans une situation amoureuse et bien plus que de simples fréquentations. Une main tendre contre son dos, la créatrice le gratifiait d’une caresse de sa joue sur son épaule, avant de donner un coup de tête sur cette même zone. Le visage déposé contre l’intérieur de sa paume, elle le fixait, sans jamais perdre cette risette. « Il y a une fête de village, enfin de quartier, ce soir, qui met à l’honneur les traditions américaines du nord et du sud. Est-ce que tu veux y aller ? » Avec ce voyage, cette ville incroyable, Laelia lui permettait de renouer peu à peu avec l’Amérique, sans le brusquer, cependant. « J’ai de quoi t’habiller. » Tenue de cow-boy pour lui, tenue traditionnelle pour la belle. « Bon, je sais comment faire cuire des nouilles maintenant. Tu mets de l’eau, un peu de sel… Il faut attendre les bulles et tu mets tes nouilles selon le temps indiqué. Facile. » Parce que la Texane ne réalisait pas encore que c’était d’une banalité, connu par la plupart et cette brève naïveté la rendait attendrissante, donnant tout ce qu’elle avait dans cet atelier cuisine. « Comment fait-on du caramel ? Sans déclencher l’alarme incendie… » L’on sentait l’habitude dans les propos, ce sourire étiré qui illustrait tant malice que maladresse, la brune se laissait aller, bercer par la mélodie de cette nouvelle relation, qui lui faisait tant de bien après toutes ces épreuves. L’impression d’être à sa place à ses côtés, de se sentir bien, à l’aise : ce qu’elle avait toujours cherché, au fond.
- InvitéInvité
Re: (mirlia) apprivoiser les faiblesses de ma voix.
Mer 15 Jan 2020 - 22:34
Tu as un genre de rire sourd de fond de gorge lorsque ta belle répond à tes plans par un regard de chien battu. Tu sais que Laelia n'a pas l'habitude de cuisiner et que cela lui aurait sans doute fait plaisir de te voir tout faire pour elle, mais tes idées sont ce qu'elles sont. A ce titre, tu es persuadé qu'une fois les mains posées sur son tofu, elle trouvera ça amusant. Cuisiner à deux faisait parti de ces activités de couple dont tu es assez friand, paradoxalement (se pourrait-il que tu sois plus casanier que ce que ton allure laisse d'abord présager ?). Illustration parfaite de l'engagement sur la durée, en un sens : chacun participe de son mieux pour que la chose réussisse et, à la fin, tout le monde en profite (les enfants en premier, quand il y en a). Voilà sans doute pourquoi tu tiens à ce qu'elle fasse quelque chose, même si c'est aussi bête que de découper des cubes dans une pâte molle.
A ce titre, vous ne manquez pas de vous moquer gentiment l'un de l'autre dans le processus. Lorsqu'elle t'assure que le tofu ne te mangera pas, tu renforces ta mine de dégoût en une grimace plus évidente, avant de lui laisser (un petit clin d’œil en guise d'encouragement).
« Ne va pas te couper un doigt малы́шка...
Dis-tu en lui adressant un regard en coin, juste ce qu'il faut pour capter un jet d'éclaboussure. Premier surnom en russe donné sans même que tu y penses : si ce n'est pas un signe que tu t'attendris. Tu l'avises encore quelques secondes, rire gentiment moqueur jamais loin, sans pour autant cesser de surveiller ce qui se passe sur ton feu.
Malheureusement, la belle se sera coupé quand-même. Tu fronces les sourcils d'un air (à peine) réprobateur, avant de soupirer en roulant des yeux (le rictus en coin trahissant le fond de ta pensée). Cela dit, elle persévère, Laelia. Elle joue le jeu (pas comme la première fois). Tu le vois, ça aussi et ça te fait plaisir, parce-que c'est concret et qu'en vrai homme d'action que tu es, tu préfères tout ce qui est tangible. Les comportements plutôt que les paroles, en somme.
Finalement, la jeune femme ne tarde pas à venir à bout de sa tâche. Après quoi, elle s'empresse de recueillir tes impressions, à la manière de cette enfant en quête de reconnaissance qu'elle fut (et qu'elle est toujours un peu). Pendant un instant très bref, tu crois voir la petite fille du cadre plus que l'adulte. Cela te fait quelque chose, mais tu n'en montres rien.
« C'est parfait.
Dis-tu simplement d'un ton sans appel mêlé de juste ce qu'il faut de chaleur pour susciter chez elle un petit sentiment de fierté. C'est dans ces moments là que tu acceptes de jouer le jeu du père. Processus inconscient, bien évidemment : il n'y a aucun calcul derrière les changements de posture que tu adoptes en fonction des situation. C'est simplement votre manière d'être à vous, des ajustements trahissant des soifs et des faims en arrière plan. La main qui se tend pour attraper ce que l'autre a à offrir. Une relation, en somme.
Après quoi, c'est à elle de soigner ta pudeur. Tu acquiesces à son affirmation : oui, vous reviendrez. Peut-être pas qu'au Texas, d'ailleurs. Il y a tant de choses à faire aux États-Unis : cela te plairait beaucoup de vous y attaquer à deux. Une perspective rappelant ton premier grand voyage avec Dalia. Pourtant, tu ressens la chose différemment ce coup-ci : c'est une autre relation, une autre dynamique (et toi aussi, tu as changé depuis le temps). L'idée te plaît, car tu sais que ce sera unique, à votre image.
« Très bonne idée. Réponds-tu à sa proposition de sortie. Je rêve d'une tequila.
Quoi de mieux qu'une sortie après une journée passée dans les transports ? Une raison supplémentaire de vous activer à la cuisine. A ce titre, tu laisses échapper un nouveau rire lorsqu'elle évoque la cuisson des nouilles, pas certain qu'il s'agisse de sarcasme.
« On devrait vous apprendre ça, à l'université... Les « arts ménagers ». Tu sais que ça se faisait, dans le temps ?
Quand tu dis « dans le temps » tu parles de l'époque de ta grand-mère, tout au plus (ce qui n'est pas si loin que ça de ton point de vue, mais probablement une éternité pour Laelia).
« Pour le caramel, mademoiselle, c'est très simple. Poursuis-tu en ajoutant les gestes à la parole. Un peu de sucre, un peu d'eau... Quelques gouttes de jus de citron (ne me demande pas pourquoi, c'est comme ça)... On porte à ébullition sans remuer.
La chose se fait sous vos yeux, tandis que tu expliques.
« Là, tu vois que ça commence à brunir. On remue délicatement. Attention à ne pas éclabousser. Il faut que ce soit homogène. Ton regard passe sur elle l'espace d'un instant. Donc là, tu vois que c'est pas mal niveau couleur. Je retire la casserole du feu et je la plonge dans l'eau froide pour arrêter la cuisson. Si tu laisses trop longtemps, c'est là que ça risque de cramer.
Il semble assez évident que tu aimes lui apprendre des choses. Partager ton expérience est une manière de mettre en valeur les bons aspects de ta vie, les richesses. Les beaux acquis plutôt que les duretés. A ce titre, ceux qui connaissent ton parcours savent combien cela n'a rien de facile, ni de naturel, pour toi. Tu te complais plutôt dans le négatif, d'habitude. Pourtant, il n'y a rien de plus banal que de faire un caramel. C'est d'apprendre à vous aimer qui rend cela important et tellement significatif. Une des beautés les plus essentielles de la vie.
« Facile, right ? Bon... Qu'est-ce qui reste ? Tu fais rapidement le compte du regard. Je crois qu'on a tout.
A ce titre, vous ne manquez pas de vous moquer gentiment l'un de l'autre dans le processus. Lorsqu'elle t'assure que le tofu ne te mangera pas, tu renforces ta mine de dégoût en une grimace plus évidente, avant de lui laisser (un petit clin d’œil en guise d'encouragement).
« Ne va pas te couper un doigt малы́шка...
Dis-tu en lui adressant un regard en coin, juste ce qu'il faut pour capter un jet d'éclaboussure. Premier surnom en russe donné sans même que tu y penses : si ce n'est pas un signe que tu t'attendris. Tu l'avises encore quelques secondes, rire gentiment moqueur jamais loin, sans pour autant cesser de surveiller ce qui se passe sur ton feu.
Malheureusement, la belle se sera coupé quand-même. Tu fronces les sourcils d'un air (à peine) réprobateur, avant de soupirer en roulant des yeux (le rictus en coin trahissant le fond de ta pensée). Cela dit, elle persévère, Laelia. Elle joue le jeu (pas comme la première fois). Tu le vois, ça aussi et ça te fait plaisir, parce-que c'est concret et qu'en vrai homme d'action que tu es, tu préfères tout ce qui est tangible. Les comportements plutôt que les paroles, en somme.
Finalement, la jeune femme ne tarde pas à venir à bout de sa tâche. Après quoi, elle s'empresse de recueillir tes impressions, à la manière de cette enfant en quête de reconnaissance qu'elle fut (et qu'elle est toujours un peu). Pendant un instant très bref, tu crois voir la petite fille du cadre plus que l'adulte. Cela te fait quelque chose, mais tu n'en montres rien.
« C'est parfait.
Dis-tu simplement d'un ton sans appel mêlé de juste ce qu'il faut de chaleur pour susciter chez elle un petit sentiment de fierté. C'est dans ces moments là que tu acceptes de jouer le jeu du père. Processus inconscient, bien évidemment : il n'y a aucun calcul derrière les changements de posture que tu adoptes en fonction des situation. C'est simplement votre manière d'être à vous, des ajustements trahissant des soifs et des faims en arrière plan. La main qui se tend pour attraper ce que l'autre a à offrir. Une relation, en somme.
Après quoi, c'est à elle de soigner ta pudeur. Tu acquiesces à son affirmation : oui, vous reviendrez. Peut-être pas qu'au Texas, d'ailleurs. Il y a tant de choses à faire aux États-Unis : cela te plairait beaucoup de vous y attaquer à deux. Une perspective rappelant ton premier grand voyage avec Dalia. Pourtant, tu ressens la chose différemment ce coup-ci : c'est une autre relation, une autre dynamique (et toi aussi, tu as changé depuis le temps). L'idée te plaît, car tu sais que ce sera unique, à votre image.
« Très bonne idée. Réponds-tu à sa proposition de sortie. Je rêve d'une tequila.
Quoi de mieux qu'une sortie après une journée passée dans les transports ? Une raison supplémentaire de vous activer à la cuisine. A ce titre, tu laisses échapper un nouveau rire lorsqu'elle évoque la cuisson des nouilles, pas certain qu'il s'agisse de sarcasme.
« On devrait vous apprendre ça, à l'université... Les « arts ménagers ». Tu sais que ça se faisait, dans le temps ?
Quand tu dis « dans le temps » tu parles de l'époque de ta grand-mère, tout au plus (ce qui n'est pas si loin que ça de ton point de vue, mais probablement une éternité pour Laelia).
« Pour le caramel, mademoiselle, c'est très simple. Poursuis-tu en ajoutant les gestes à la parole. Un peu de sucre, un peu d'eau... Quelques gouttes de jus de citron (ne me demande pas pourquoi, c'est comme ça)... On porte à ébullition sans remuer.
La chose se fait sous vos yeux, tandis que tu expliques.
« Là, tu vois que ça commence à brunir. On remue délicatement. Attention à ne pas éclabousser. Il faut que ce soit homogène. Ton regard passe sur elle l'espace d'un instant. Donc là, tu vois que c'est pas mal niveau couleur. Je retire la casserole du feu et je la plonge dans l'eau froide pour arrêter la cuisson. Si tu laisses trop longtemps, c'est là que ça risque de cramer.
Il semble assez évident que tu aimes lui apprendre des choses. Partager ton expérience est une manière de mettre en valeur les bons aspects de ta vie, les richesses. Les beaux acquis plutôt que les duretés. A ce titre, ceux qui connaissent ton parcours savent combien cela n'a rien de facile, ni de naturel, pour toi. Tu te complais plutôt dans le négatif, d'habitude. Pourtant, il n'y a rien de plus banal que de faire un caramel. C'est d'apprendre à vous aimer qui rend cela important et tellement significatif. Une des beautés les plus essentielles de la vie.
« Facile, right ? Bon... Qu'est-ce qui reste ? Tu fais rapidement le compte du regard. Je crois qu'on a tout.
- InvitéInvité
Re: (mirlia) apprivoiser les faiblesses de ma voix.
Jeu 16 Jan 2020 - 12:04
Il y avait ce petit surnom qui lui faisait l'effet d'une caresse le long de sa peau brune, de ses marques peu visibles, mais qu'on savait présentes et ce sourire qui étirait ses pulpes, sans qu'elle ne dise quelque chose. Il se laissait aller, Mirko, dans ce semblant de relation où ils apprenaient comment aimer de nouveau, découvrir une personne dans les détails les plus infimes et enfin, à se livrer lorsque le cœur laissait tomber les cadenas ainsi que les chaînes qui l'avaient rendu muet. De ce fait, elle ménageait la pudeur du chasseur, essayait de ne pas trop en demander ni trop en faire, satisfaite de tous les efforts qu'elle percevait, sans jamais en relever un, pour que le naturel s'installe, puis demeure. Elle savait aussi qu'il faisait pareil, Mirko, à ne pas souligner son besoin de reconnaissance lorsqu'elle lui montrait son maigre travail, sa participation bancale à l'élaboration du repas pour ce soir. Alors, ce compliment la rendait fière, à la manière de cet enfant dans les cadres ou la scène visualisée, à chercher la fierté, les compliments, sans s'en rendre compte, mais c'était là, au fond. Déposant la planche à découper, l'index coincé entre ses lèvres, elle hochait la tête : les fêtes de village avaient toujours eu un goût particulier, une saveur tendre en bouche et une étreinte réconfortante. Elles lui permettaient de ne pas perdre le lien avec ses origines, mais aussi de rester proche de ceux qui l'avaient vu grandir, bien que l'intérêt finissait toujours par être plus important chez un bon nombre de personnes. « Je vais mettre ma plus belle robe traditionnelle. » Qu'elle murmurait, éternelle coquette qui soignait son apparence, à en juger les maigres artifices sur son visage, le naturel de ce dernier et ses tenues, qui pour le coup, étaient toutes travaillées avec grâce, élégance, bijou de féminité. « Tu ne verras que par moi, ce soir. » Propos appuyés par quelques claques sur les fesses de Mirko, celles qu'elle aimait bien trop taquiner, mais ses mots étaient aussi le reflet d'une crainte : celle ne pas être à sa hauteur et pire, que son jeune âge finisse par le lasser.
« C'est certain qu'ils ont oublié les cours pour éviter le machisme. » Qu'elle lâchait, d'un rictus amusé, aussi piquante qu'une ronce protégeant sa rose. « On n'est plus au Moyen Âge, Monsieur, bien qu'on pourrait le croire pour toi... » Les propos toujours aussi légers et dépourvu de vices, elle laissait résonner son rire cristallin, éternellement taquine avec Mirko : c'était de bonne guerre. Attentive, bien que Laelia ne prendrait jamais le risque d'en refaire un seule (l'alarme incendie devenue habituelle chez elle), elle contemplait quand même les étapes de coloration, d'un regard presque ébahi. « Une parfaite ménagère. » Ses mains jointes lorsque chaque étape était terminée, la fleur égouttait les nouilles : chaque chose qu'elle réalisait, était faite avec concentration maximale, les mirettes rivées et les sourcils légèrement froncés. Elle mettait le tout dans une poêle et tenait fébrilement le manche de l'objet, surveillant attentivement le plat pour que rien ne brûle. Quelques minutes et le tout était servi dans une assiette creuse, la risette satisfaite, un brin songe-creux lorsque sa croupe se retrouvait aplatie sur une chaise haute. De ses mains chaudes, l'orchidée attrapait Mirko pour l'accueillir entre ses jambes, les bras autour de ses épaules, tandis que ce regard azuré se posait sur lui, silencieusement, l'on remarquait l'omniprésence de ce sourire. Passage délicat de ses doigts sur son visage, jusqu'à sa barbe, lentement caressée, juste quelques instants de contemplation silencieuse, pour le laisser retourner à ses préparations, franchement comblée par ce lien qui grandissait un peu plus. Dehors, l'on entendait le début des festivités, quelques enfants habillés pour l'occasion, marchant dans les ruelles décorées, tandis qu'ils se remplissaient la panse. « C'est très bon, merci amor. » Car en soit, Laelia n'avait pas fait grand-chose à part tenter de couper du tofu et de râper du gingembre, deux étapes particulièrement périlleuses pour ce non-prodige des fourneaux. Les plats terminés dans une ambiance des plus agréables, la créatrice se redressait en renouant sa chevelure épaisse. « On prend une douche rapide et on y va ? » ça lui faisait plaisir qu'il soit le premier à côtoyer les fragments de son enfance, mais aussi une autre partie de sa vie que celle professionnelle.
Dans la salle de bain, elle jetait un coup d’œil à la baignoire, rêvant d'un long bain aux côtés de Mirko, mais le temps n'était pas leur plus fidèle allié en ce moment. Retirant sa nuisette et pénétrant dans la large cabine de douche, Laelia laissait couler l'eau sur son corps galbé en plaquant sa chevelure en arrière, paupières closes et buée qui ne tardait guère à faire son apparition. « On n'a pas non plus le temps pour des câlins prolongés, hein ? » Qu'elle énonçait, suffisamment pour qu'il puisse l'entendre sous le fracas de l'eau, reculant d'un pas pour que leurs corps se touchent, s'étreignent une minute ou deux dans cette enveloppe de buée.
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Re: (mirlia) apprivoiser les faiblesses de ma voix.
Sam 25 Jan 2020 - 20:33
Tu as un genre de rictus doucement approbateur, lorsque Laelia déclare qu'elle se fera belle pour toi. C'est tout à fait le genre de déclaration qui correspond à ton caractère et tes valeurs. Tu préfères les féminines (c'est un fait) et au dessus d'elles sont les coquettes. Ce n'est pas un hasard si elle t'a fasciné, la belle. Tu te seras démené pour l'avoir, quoi qu'on en dise. A présent, c'est à toi qu'elle réserve ses charmes : il faut être un homme pour comprendre ce que cela signifie. Une femme qui s'applique à te séduire, ça flatte comme il faut ta vanité de mâle. Tu ne peux qu'approuver; porté par le sentiment diffus qu'ainsi, les choses sont à leur place : à toi la puissance virile, à elle la délicatesse et l'élégance. Un monde bien ordonné, en somme.
« Je n'ai aucun doute là dessus.
Déclares-tu en l'avisant d'un regard empreint d'une intensité dissimulée (seulement à demi). Cela dit, tu ne captes pas l'incertitude tapie derrière la déclaration, trop habitué à cette façade de vanité qu'elle aime afficher pour cultiver une image de douce insolence (et qui te plaît tant).
Ta vision de votre balance est relativement équilibrée, à dire vrai. A tes yeux, elle est au sommet de son potentiel : une beauté pleine de succès, fraîche et disponibles pour toutes les exigences de la vie. Quand à toi, tu culmines au plus fort de ta puissance masculine : cinquantaine bien vieillie, avec une situation avantageuse et une force de caractère rassurante. Sur le papier, votre couple est une combinaison optimale. Alors, en effet, la subtilité de ses craintes t'échappe. Tu te perds dans le moment et cette complicité nourrie à force de douces provocations, ses gestes entraînant tes piques et ainsi de suite.
« Les femmes se plaignent du machisme... Mais vous aimez ça, dans le fond, quand un homme prend les choses en main.
Rétorques-tu pour le simple plaisir de la voir sortir les dents et défendre son honneur de femme indépendante et émancipée. C'est le petit jeu du chat et de la souris façon patriarcat et lutte pour l'égalité des sexes : pour toi, qui te défend de tout progressisme, ça t'amuse (encore que, entre les idées et les faits, il y aurait beaucoup à dire).
Pour le plaisir de la joute, tu feins d'ignorer la différence entre initiatives masculines et misogynie. Cela dit, tu restes persuadé du fait que Laelia préfère un homme (un vrai) comme toi, plutôt qu'un métrosexuel mangeur de soja. Bien mal avisé est l'homme qui écoute trop parler les femmes : ces dernières prétendent vouloir certaines choses, mais les faits démontrent tout l'inverse. Voilà ta logique, ta compréhension du petit jeu des sexes.
A ce titre, tu ne manques pas de lui adresser un clin d’œil entendu lorsqu'elle te qualifie de parfaite ménagère. La preuve que tu es beau joueur, ou que tu as géré avec succès ton célibat imposé. Quoiqu'il en soit, vous ne tardez pas à passer à table. Tendresse en accompagnement de ce repas simple : tu la laisses flatter ton ego à force de petits gestes. Normalité du quotidien rendu infiniment passionnant par cette affection qui ne cesse de se développer entre vous.
Les choses s’enchaînent rapidement toutefois, car vous avez prévu de sortir. Heures nocturnes attendues avec impatience, pour toi qui vit reclus la moitié du temps, fuyant la clarté du jour comme un ennemi mortel. Tu es comme une bête, tournant d'impatience derrière les barreaux de sa cage, en attendant que celle-ci s'ouvre. Cela dit, tu ne dis pas non à une douche : c'est un autre exemple des coquetteries de Laelia, mais après une journée passée à voyager, la chose s'impose d'elle-même.
Tu la rejoins donc sans tarder, t'appliquant à songer à la tequila plutôt qu'à ses formes avantageuses. Les invitations à peine voilées pourraient bien t'avoir dans pareil contexte. L'atmosphère alourdie par un épais nuage de vapeur, les corps offerts, c'est une main tendue. Tu glisses donc les mains le long de sa peau, palpant les chairs avec l'assurance d'un maître des lieux, tandis que ta bouche s'en vient étancher sa soif directement sur la sienne (non sans quelques relents voraces). Cela dure un moment, mais tu t'en décroches cependant, l'expression pleine de sous-entendus licencieux et le sourire fauve.
« J'ai bien peur que non.
Fais-tu d'un air (presque) rieur, claquant son fessier d'une main, avant de la laisser à ses ablutions. Ceux qui te connaissent imaginent sans doute combien cela te coûte. A dire vrai, consacrer une demi heure aux choses des sens, ça n'aurait rien changé à votre programme. Toutefois, tu as décidé d'être sage le temps qu'il faut pour mettre tes instincts en laisse, et tu comptes bien t'y tenir. C'est pour votre bien être à tous les deux.
« Alright... Finis-tu par dire une fois séché, une serviette enroulée autour de ta taille. Montre moi comment tu as décidé de m'accoutrer... Que je vois un peu si j'ai eu raison de te confier mes couilles.
Manière bien à toi de verbaliser les notions de confiance et de compromis. Cela dit, il est clair qu'entre le fait de la laisser choisir ta tenue et d'avoir cuisiné, on pourrait croire que ta virilité n'est pas forcément au meilleur. Mais enfin, tu n'acceptes rien sans condition : ce serait trop facile.
« Je n'ai aucun doute là dessus.
Déclares-tu en l'avisant d'un regard empreint d'une intensité dissimulée (seulement à demi). Cela dit, tu ne captes pas l'incertitude tapie derrière la déclaration, trop habitué à cette façade de vanité qu'elle aime afficher pour cultiver une image de douce insolence (et qui te plaît tant).
Ta vision de votre balance est relativement équilibrée, à dire vrai. A tes yeux, elle est au sommet de son potentiel : une beauté pleine de succès, fraîche et disponibles pour toutes les exigences de la vie. Quand à toi, tu culmines au plus fort de ta puissance masculine : cinquantaine bien vieillie, avec une situation avantageuse et une force de caractère rassurante. Sur le papier, votre couple est une combinaison optimale. Alors, en effet, la subtilité de ses craintes t'échappe. Tu te perds dans le moment et cette complicité nourrie à force de douces provocations, ses gestes entraînant tes piques et ainsi de suite.
« Les femmes se plaignent du machisme... Mais vous aimez ça, dans le fond, quand un homme prend les choses en main.
Rétorques-tu pour le simple plaisir de la voir sortir les dents et défendre son honneur de femme indépendante et émancipée. C'est le petit jeu du chat et de la souris façon patriarcat et lutte pour l'égalité des sexes : pour toi, qui te défend de tout progressisme, ça t'amuse (encore que, entre les idées et les faits, il y aurait beaucoup à dire).
Pour le plaisir de la joute, tu feins d'ignorer la différence entre initiatives masculines et misogynie. Cela dit, tu restes persuadé du fait que Laelia préfère un homme (un vrai) comme toi, plutôt qu'un métrosexuel mangeur de soja. Bien mal avisé est l'homme qui écoute trop parler les femmes : ces dernières prétendent vouloir certaines choses, mais les faits démontrent tout l'inverse. Voilà ta logique, ta compréhension du petit jeu des sexes.
A ce titre, tu ne manques pas de lui adresser un clin d’œil entendu lorsqu'elle te qualifie de parfaite ménagère. La preuve que tu es beau joueur, ou que tu as géré avec succès ton célibat imposé. Quoiqu'il en soit, vous ne tardez pas à passer à table. Tendresse en accompagnement de ce repas simple : tu la laisses flatter ton ego à force de petits gestes. Normalité du quotidien rendu infiniment passionnant par cette affection qui ne cesse de se développer entre vous.
Les choses s’enchaînent rapidement toutefois, car vous avez prévu de sortir. Heures nocturnes attendues avec impatience, pour toi qui vit reclus la moitié du temps, fuyant la clarté du jour comme un ennemi mortel. Tu es comme une bête, tournant d'impatience derrière les barreaux de sa cage, en attendant que celle-ci s'ouvre. Cela dit, tu ne dis pas non à une douche : c'est un autre exemple des coquetteries de Laelia, mais après une journée passée à voyager, la chose s'impose d'elle-même.
Tu la rejoins donc sans tarder, t'appliquant à songer à la tequila plutôt qu'à ses formes avantageuses. Les invitations à peine voilées pourraient bien t'avoir dans pareil contexte. L'atmosphère alourdie par un épais nuage de vapeur, les corps offerts, c'est une main tendue. Tu glisses donc les mains le long de sa peau, palpant les chairs avec l'assurance d'un maître des lieux, tandis que ta bouche s'en vient étancher sa soif directement sur la sienne (non sans quelques relents voraces). Cela dure un moment, mais tu t'en décroches cependant, l'expression pleine de sous-entendus licencieux et le sourire fauve.
« J'ai bien peur que non.
Fais-tu d'un air (presque) rieur, claquant son fessier d'une main, avant de la laisser à ses ablutions. Ceux qui te connaissent imaginent sans doute combien cela te coûte. A dire vrai, consacrer une demi heure aux choses des sens, ça n'aurait rien changé à votre programme. Toutefois, tu as décidé d'être sage le temps qu'il faut pour mettre tes instincts en laisse, et tu comptes bien t'y tenir. C'est pour votre bien être à tous les deux.
« Alright... Finis-tu par dire une fois séché, une serviette enroulée autour de ta taille. Montre moi comment tu as décidé de m'accoutrer... Que je vois un peu si j'ai eu raison de te confier mes couilles.
Manière bien à toi de verbaliser les notions de confiance et de compromis. Cela dit, il est clair qu'entre le fait de la laisser choisir ta tenue et d'avoir cuisiné, on pourrait croire que ta virilité n'est pas forcément au meilleur. Mais enfin, tu n'acceptes rien sans condition : ce serait trop facile.
- InvitéInvité
Re: (mirlia) apprivoiser les faiblesses de ma voix.
Dim 26 Jan 2020 - 10:32
Récréatif duel de réfutations, ça lui arrachait un rictus amusé, Laelia, elle qui avait toujours eu la langue bien pendue et les crocs sortis, constamment prête à répliquer pour se défendre, renchérir. Elle savait comment s'y prendre pour flatter son ego, comme le challenger et de ce fait, le lys s'en servait, sans perdre un sourire tant charmeur que provocateur. « Aimer ça ? Je n'ai jamais eu besoin de quelqu'un pour faire quelque chose, amor, jamais. » C'était donnant-donnant, à se piquer, dépourvu de vices cependant et il savait parfaitement comment s'y prendre, Mirko, toucher l'indépendance si chère aux yeux de sa fleur. Elle se revendiquait comme libre, émancipée et débarrassée d'une cage dorée, d'un tyran dont seul le prénom lui arrachait des frissons de dégoût. Le repas passé, venait le temps des préparations (période affectionnée par la coquette) et de la douche, imaginée durant cette journée de transports. Rapidement dévêtue de sa nuisette et la tignasse détachée, elle profitait de ces quelques minutes de chaleur, détendant ses muscles, ce dos tendu par les heures de travail, avec des suppléments exotiques : ceux des caresses, des baisers sur ses pulpes, de son corps délicatement collé sur la paroi de douche, une jambe caressant une des siennes, mais pas trop, pour lui laisser le temps de dompter ses élans bestiaux, renouer avec une nature plus ou moins humaine, dans ses bras. Alors, Laelia s'en détachait, le temps de savonner son enveloppe charnelle, nettoyer son visage, quelques minutes, pour le rejoindre, enroulée dans un peignoir de douche. La tignasse épongée dans une serviette, elle claquait ses mains entre elles, enjouée à l'idée de l'habiller, excitée de lui dévoiler une nouvelle facette de sa passion. Car, s'il voyait la femme coquette et féminine qu'elle incarnait, Laelia se plaisait au milieu des étoffes et des corps qu'elle sublimait à chaque fois que ses mains touchaient les tissus.
Dans le dressing, où les affaires étaient installées grâce à un coup de baguette, l'on voyait tous les vêtements emmenés par la jeune femme, des talons aiguilles aux robes et manteaux. « Je ne le trouve pas très grand ce dressing, d'ailleurs... » Qu'elle murmurait en songeant à son dressing sur Inverness, faisant la taille de quatre ou cinq studios étudiants, une ribambelle de tissus et d'accessoires, au milieu de sa collection impressionnante de chaussures ainsi que de sacs, avec une décoration fortement féminine, semblable à la boutique. S'approchant, elle étendait des tenues sur la commode au centre de la pièce. « Je t'ai choisi un jean droit, qui ira parfaitement à ta morphologie, avec une ceinture pour serrer ta taille, mettre en avant tes fesses molles. Avec ça, une chemise ample, fluide, déstructurée, dans un tissu aérien et pas serré, avec un veston en velours, pourquoi pas... Sinon, avec un pantalon marron, j'ai une chemise en jean, avec cette veste à frange, que tu peux aussi mettre avec la chemise ample. Tu peux aussi mettre une tenue tout en jeans que je t'ai mise ici, avec un haut quelconque ou une chemise à carreaux. » Pour la touche finale, elle lui sortait le chapeau de cow-boy typique, celui qui appartenait à son père. « Avec ça. » Sinon, Laelia dégainait une tenue traditionnelle de bikers, qui charmerait le chasseur, à tous les coups, avec un élément en plus. « Je t'ai fabriqué une veste en cuir. » Petit cadeau inattendu qu'elle lui tendait. « Le tissu est fait pour te protéger des accidents, en plus d'être intachable et de se rafistoler tout seul. La coupe est similaire à celle que tu portes, en plus d'une toile thermique imperceptible, elle s'adapte aux saisons, histoire de ne pas mourir de chaud ou de froid. Assez souple, un peu plus large, mais comme tu sais déjà, elle s'adaptera à ta taille. » Télé achat terminé, une technique pour dissimuler sa gêne, Laelia lui présentait la suite de la tenue, avec deux paires de chaussures, dans le style de ces bottes montantes à lacets masculines.
De son côté, l'orchidée sortait sa tenue traditionnelle de flamenco, une robe que portait autrefois sa mère et qui avait donc une valeur sentimentale importante pour l'orpheline. Lingerie enfilée, Laelia passait sa robe flamboyante, aux épaules dénudées et au volume majestueux, sculptante sur le haut. Elle lui adressait un sourire, avant de disparaître dans la salle de bain, terminant sa préparation : un chignon bas une fois la chevelure sèche, avec des fleurs rouges et des bijoux fins, dorés, pour accompagner les épices de sa peau. Très peu d'artifices sur ce visage et au bout de quelques rapides minutes, la demoiselle était enfin prête, retournant dans le dressing pour enfiler ses aiguilles vertigineuses. « Très beau. » Que la brune susurrait en l'admirant, de ce regard perçant, azuré, à quelques pas de lui, touchée par le simple fait qu'il porte ses créations, pour la plupart fabriquées pour lui.
- InvitéInvité
Re: (mirlia) apprivoiser les faiblesses de ma voix.
Jeu 6 Fév 2020 - 20:48
Tu ricanes silencieusement d'un air goguenard, lorsqu'elle évoque la taille de son dressing. Encore une coquetterie typiquement féminine, penses-tu. Cela dit, venant d'une créatrice de mode, tu n'en attendais pas moins. C'est ce qui fait son charme, sa capacité à être toujours bien apprêtée, toujours au sommet de sa beauté. Ça te plaît, dans le fond, de la savoir si soucieuse de son apparence. Tu aimes les maîtresses de ce domaine interdit aux hommes qu'est la féminité. Pas les hésitantes, ni les exilées, mais bien les reines. Voilà ce qui t'attrape. C'est l'équilibre des forces, la complémentarité : comme le jour et la nuit. Alors, en effet, tu moques gentiment ses petites manies, mais c'est avec un regard teinté d'admiration pour sa silhouette, ses petites intonations et ses manies.
Délaissant donc l'observation vague des pièces de créateur (qui ne sont guère pour toi plus que des vêtements), tu reportes tes prunelles noires sur le centre de la pièce et les tenues qu'elle te propose.
« Parce-qu'il faut que je choisisse, en plus ?
Fais-tu dans un sourire destiné à tromper ton incompétence en la matière. Ceux qui te connaissent savent que la mode est probablement le dernier de tes soucis. Tu es ce genre d'homme à prendre les premiers vêtements qui se présentent, au moment d'ouvrir la penderie. Tout étant plus ou moins dans le même style, ça ne jure jamais. Tu tournes avec quatre ou cinq jeans tout au plus et s'agissant des chaussures, si l'on fait abstraction de tout ce qui est utilitaire (comme les bottes de moto par exemple), tu dois tourner à deux paires.
Ce qu'elle te montre là, c'est sans doute plus que ce que tu ajouterais virtuellement à ta garde robe cette année. Cela dit, tu dois bien reconnaître qu'elle a bien cerné tes goûts : tu pourrais probablement tout porter. Inutile de dire que cela ne facilite guère ton choix. Cependant, comme tu n'es pas du genre à tergiverser, tu sélectionnes l'un des ensembles (un peu au hasard, il faut bien le dire), avant de reporter ton attention sur le chapeau qu'elle est en train d'apporter.
« Voilà qui me plaît. Dis-tu en le retournant pour aviser la marque. C'est un vrai, ça. J'avais le même.
Tu esquisses un vague sourire nostalgique, tandis que tes doigts palpent le cuir vieilli du couvre chef. L'objet n'est pas neuf, pourtant l'idée qu'il ait pu appartenir à son père te passe au dessus de la tête. Tu ne penses qu'à la soirée à venir, au moment présent : le reste t'échappe. A ce titre, la veste qu'elle te présente achève de reléguer toutes tes considérations en arrière plan. Tu as un petit mouvement étonné de la tête, ton regard venant river ses prunelles d'un air incrédule.
« Okay, laisse tout tomber, c'est ça que je veux porter. Dis-tu en prenant la veste pour la regarder d'un peu plus près. Жизнь моя, tu ne pouvais pas me faire plus plaisir.
Tu es touché et ça se voit. C'est sans doute le plus beau cadeau qu'elle pouvait t'offrir : il correspond à tes goût, à ton style de vie et en plus elle y aura consacré du temps. Formidable synthèse de belles attentions.
« Merci.
Dis-tu en venant l'embrasser affectueusement, le regard profondément plongé dans ses mires couleur d'eau. Petit rire sourd en fond de gorge : tu es (presque) comme un gosse. Mélange varié d'émotions, allant de la tendresse à l'impatience, la joie, l'amour, un brin d'humilité, d'admiration. C'est enivrant, c'est étrange et ça te rappelle combien tu as besoin d'une tequila.
Vous achevez donc de vous préparer dans cette perspective. C'est l'affaire d'une dizaine de minutes, à ce stade (moins pour toi). Il va sans dire que la parure de Laelia la rend tout bonnement incandescente. Mélange parfait entre hémoglobine et or, rendant superbement grâce à son teint cannelle. La coupe de la robe achève d'iconiser une silhouette déjà parfaite. Écrin carmin à la frontière entre flamme et fleur.
« A peine une ombre.
Que tu murmures entre tes dents, lui renvoyant son regard d'aigle, tandis que tu approches jusqu'à pouvoir enlacer sa taille et te pencher sur elle pour l'embrasser. La main glisse doucement de sa gorge jusqu'à effleurer la clavicule et marquer l'arrondi de son épaule dénudée. Tu te redresses ensuite et jette un nouveau regard à la robe, souriant d'une manière qui semblait traduire ton approbation : parfaite.
« En route.
Délaissant donc l'observation vague des pièces de créateur (qui ne sont guère pour toi plus que des vêtements), tu reportes tes prunelles noires sur le centre de la pièce et les tenues qu'elle te propose.
« Parce-qu'il faut que je choisisse, en plus ?
Fais-tu dans un sourire destiné à tromper ton incompétence en la matière. Ceux qui te connaissent savent que la mode est probablement le dernier de tes soucis. Tu es ce genre d'homme à prendre les premiers vêtements qui se présentent, au moment d'ouvrir la penderie. Tout étant plus ou moins dans le même style, ça ne jure jamais. Tu tournes avec quatre ou cinq jeans tout au plus et s'agissant des chaussures, si l'on fait abstraction de tout ce qui est utilitaire (comme les bottes de moto par exemple), tu dois tourner à deux paires.
Ce qu'elle te montre là, c'est sans doute plus que ce que tu ajouterais virtuellement à ta garde robe cette année. Cela dit, tu dois bien reconnaître qu'elle a bien cerné tes goûts : tu pourrais probablement tout porter. Inutile de dire que cela ne facilite guère ton choix. Cependant, comme tu n'es pas du genre à tergiverser, tu sélectionnes l'un des ensembles (un peu au hasard, il faut bien le dire), avant de reporter ton attention sur le chapeau qu'elle est en train d'apporter.
« Voilà qui me plaît. Dis-tu en le retournant pour aviser la marque. C'est un vrai, ça. J'avais le même.
Tu esquisses un vague sourire nostalgique, tandis que tes doigts palpent le cuir vieilli du couvre chef. L'objet n'est pas neuf, pourtant l'idée qu'il ait pu appartenir à son père te passe au dessus de la tête. Tu ne penses qu'à la soirée à venir, au moment présent : le reste t'échappe. A ce titre, la veste qu'elle te présente achève de reléguer toutes tes considérations en arrière plan. Tu as un petit mouvement étonné de la tête, ton regard venant river ses prunelles d'un air incrédule.
« Okay, laisse tout tomber, c'est ça que je veux porter. Dis-tu en prenant la veste pour la regarder d'un peu plus près. Жизнь моя, tu ne pouvais pas me faire plus plaisir.
Tu es touché et ça se voit. C'est sans doute le plus beau cadeau qu'elle pouvait t'offrir : il correspond à tes goût, à ton style de vie et en plus elle y aura consacré du temps. Formidable synthèse de belles attentions.
« Merci.
Dis-tu en venant l'embrasser affectueusement, le regard profondément plongé dans ses mires couleur d'eau. Petit rire sourd en fond de gorge : tu es (presque) comme un gosse. Mélange varié d'émotions, allant de la tendresse à l'impatience, la joie, l'amour, un brin d'humilité, d'admiration. C'est enivrant, c'est étrange et ça te rappelle combien tu as besoin d'une tequila.
Vous achevez donc de vous préparer dans cette perspective. C'est l'affaire d'une dizaine de minutes, à ce stade (moins pour toi). Il va sans dire que la parure de Laelia la rend tout bonnement incandescente. Mélange parfait entre hémoglobine et or, rendant superbement grâce à son teint cannelle. La coupe de la robe achève d'iconiser une silhouette déjà parfaite. Écrin carmin à la frontière entre flamme et fleur.
« A peine une ombre.
Que tu murmures entre tes dents, lui renvoyant son regard d'aigle, tandis que tu approches jusqu'à pouvoir enlacer sa taille et te pencher sur elle pour l'embrasser. La main glisse doucement de sa gorge jusqu'à effleurer la clavicule et marquer l'arrondi de son épaule dénudée. Tu te redresses ensuite et jette un nouveau regard à la robe, souriant d'une manière qui semblait traduire ton approbation : parfaite.
« En route.
- InvitéInvité
Re: (mirlia) apprivoiser les faiblesses de ma voix.
Sam 8 Fév 2020 - 19:32
Elle ne s’attendait pas à une telle réaction, la fleur, et ça la touchait en plein coeur. Les mirettes attendries, pétillantes, Laelia se laissait embrasser en lui caressant le dos, ressentant à travers le maigre haut, les reliefs des cicatrices. Ravie de la joie obtenue suite à ses multiples cadeaux, dont la veste qui ravissait Mirko, elle se retirait pour se préparer à son tour. Elle faisait au plus rapide, vêtue de cette robe carmin flamboyante, qui sublimait les courbes de son corps frêle, un cocktail aphrodisiaque pour le regard. Bien que la créatrice aimait plaire et charmer, quitte à capturer toute l’attention, il n’y avait que la réaction de Mirko qui l’intéressait à ce jour, flattée par sa nouvelle réaction, ce même regard pétillant, jumeau du sien. Les paumes sur son dos, elle se plongeait dans ses iris sombres, en laissant aller de douces caresses le long de l’échine. « Merci, mi amor. » Les doigts enlacés et le couple quittait le domicile pour rejoindre la place du quartier où les festivités avaient déjà débuté. L’on distinguait aisément l’immense feu sur un des coins, des lanternes accrochées et des décorations typiques latinos, combinées avec celles de l’Amérique du Nord. Mélange des cultures, une scène se tenait, avec un groupe qui reprenait des classiques musicaux, entraînant des couples sur la piste centrale. L’on voyait aussi l’immense buffet avec un tas de spécialités concoctées par les familles et ce regroupement typique de bikers sur le terrain de terre, derrière les tables où quelques personnes âgées étaient installées. Des enfants jouaient sur la place, créant une ambiance des plus conviviales, chaleureuses et lorsqu’ils s’approchaient, Laelia remarquait que tous avaient joué le jeu du déguisement. Des jeans aux robes de danseuses, il n’y avait aucun doute sur le thème de la soirée.
Regard brillant, ce genre d’événement avait manqué à la poupée, qui avait les yeux brillants en regardant tous ces détails. Bientôt, des personnes de tout âge murmuraient ou énonçaient son prénom, créant une petite foule autour d’elle. Il fallait dire que le parcours de Laelia était typique des success story : l’orpheline qui perçait, devenant l’idole du quartier pour ceux qui avaient connu la petite fille. Quelques selfies offerts, des autographes et des discussions, le temps de quelques minutes, avant de retrouver son bien-aimé, au stand des boissons (évidemment). Ça lui faisait plaisir qu’il s’intègre dans ce qu’elle aimait, qu’il discute facilement avec les habitants du quartier. Un jus de fruit en main, Laelia passait sa main sur la nuque de Mirko, lui volant quelques baisers. « Mon père faisait partie de ce… club ? De bikers. » Qu’elle disait, en reculant pour commencer à danser, sur une danse typique, le flamenco. Danse caractérielle et sensuelle, la musique s’accordait parfaitement aux duos qui se mélangeaient sur la piste. Regard sombre, rictus aux lèvres et peaux qui se frôlaient, se collaient, Laelia jouait avec les sens de Mirko, effleurant ses pulpes, sa nuque de ses doigts brûlants. Puis, un moment, toutes les femmes reculaient en laissant leur partenaire, formant un cercle sur la piste : les regards dans ceux des partenaires, Laelia jouait avec les volumes de sa robe, de son corps et des mouvements envoûtants : claquement harmonieux des talons et ondulations fermes, gesticulations des mains, des bras et des jambes, elles charmaient toutes leurs partenaires. Laelia souriait, ne quittait pas les mirettes de Mirko, avant de revenir vers lui et d’enchaîner les quelques derniers mouvements, son visage entre ses paumes. « Tu me rends folle… » Qu’elle susurrait en frôlant ses lèvres des siennes, sous le regard de quelques admirateurs de Laelia et les danses qui reprenaient, plus calmes ou sensuelles. « Ça me rappelle le camping. »
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