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The reason you don't see the sun anymore
Mer 17 Mar 2010 - 20:36
Riley J. Fitzgerald & Lust Whitaker
- Le noir. La tristesse. La solitude. Moi.
J’aimerais pouvoir retourner en arrière et décider autrement de ma vie. J’aimerais avoir le contrôle une bonne fois pour toute et faire ce dont j’ai réellement envie. Je veux sentir le vent souffler sur mes joues sans avoir à me sentir coupable d’éprouver un certain bonheur. J’aimerais pouvoir crier haut et fort que je suis une jeune femme heureuse et bien dans ma peau. Mais tout cela est utopique. Je ne serai jamais cette fille. Je ne pourrai jamais démontrer une quelconque joie puisque je n’attire que le malheur dans mes filets. Je crée mon désarroi en agissant d’une manière impulsive et faible. Je dois donc assumer mes actes et me regarder dans un miroir sans avoir honte de ce que je suis. Pourtant, j’en suis totalement incapable. Et dans les circonstances d’aujourd’hui, je me retrouve encore une fois en désaccord avec mon corps.
Sachant très bien où j’étais, j’ouvris tranquillement mes yeux pour voir l’infirmière, Birdy, s’activer autour de moi. Cela faisait deux jours que j’étais coincée entre les murs de l’infirmerie de l’école. Maintenant deux jours que j’avais tenté une expérience nouvelle, mais à la fois connue. À la vue de plusieurs personnes, j’ai un problème. Mais ils ne se doutent pas de l’ampleur de celui-ci. Mon problème c’est moi-même, aussi étrange que cela puisse vous paraître. Et j’ai beau vouloir l’ignorer, il est difficile de ne pas être en confrontation avec mon corps et ma pensée. Je ne pense qu’à une personne. Une seule et unique personne qui aujourd’hui, ne veut plus de moi. Évidemment, je suis responsable de ce rejet puisque je l’ai occasionné. Me redressant pour être en position assise dans mon lit, je descendis mon regard en direction de mes poignets où deux bandages blancs les entouraient. Ces bandages étaient signe de défaite pour moi. Je n’avais pas réussi une fois de plus à devenir libre. Cette liberté était-elle inatteignable? Probablement. Mes yeux s’emplirent tranquillement de larmes brûlantes que j’essayai de contenir le plus possible, ne voulant pas montrer ma faiblesse aux yeux du monde. De revers de ma main, j’essuyai certaines rebelles qui s’écrasèrent lâchement sur mes joues avant de reporter mon attention sur la jeune infirmière qui s’adressait maintenant à moi. « Comment te sens-tu aujourd’hui ma belle? » Une question à laquelle je n’avais aucunement envie de répondre. La gorge serrée, je lui offris un sourire plus ou moins convaincant qui n’allait surement pas la duper, mais qui lui montrerait que je fais un effort pour lui donner de quoi espérer un rétablissement prochain.
« Bien. Alors, je crois que tu vas pouvoir profiter du soleil à l’extérieur du château et prendre du repos dans ta chambre. Je te donne la permission de sortir, mais si jamais tu ressens le besoin de parler, n’hésite surtout pas à venir me voir. »
Je pouvais partir. Pourtant, j’aurais préféré continuer à me cacher à l’intérieur de cette pièce où je ne pouvais entendre les chuchotements et voir les regards à mon égard. Hungcalf en entier devait parler du fait que Riley Fitzgerald s’était ouvert les veines afin de s’enlever la vie lâchement. Je suis lâche, c’est vrai. Mais j’avais tellement commis d’erreurs dans le passé que je ne voyais pas d’autre solution. Après avoir enfilé un jeans et un t-shirt blanc simple, je me dirigeai tranquillement vers la sortie de l’infirmerie quand la porte de celle-ci s’ouvrit sur une personne que je connaissais plutôt bien. Baissant d’abord le regard, je me mis à jouer nerveusement avec mes mains, toujours en fixant les pansements sur mes poignets. Lust Whitaker n’a jamais été quelqu’un que je considérais comme un proche. Il avait été un amant exceptionnel à une certaine époque, époque qui était maintenant résolue. Cependant, il était la raison pour laquelle je vivais. Non pas que ma vie en dépendait, simplement, il était celui qui m’avait retrouvée inanimée dans un bain de sang. J’aurais préféré qu’il me laisse sur le sol et ainsi me délivrer de ma souffrance, mais il m’avait sauvée, même si à mes yeux, ce n’était pas vraiment le cas. Il était venu me rendre visite tous les jours depuis, mais j’étais incapable de prononcer un mot devant lui. Je me demandais ce qu’il pouvait bien penser de moi de maintenant. Reste qu’il était encore là, même le jour où j’obtenais mon congé de l’infirmerie. Je relevai enfin les yeux pour me perdre dans son regard rempli d’intensité. « Bonjour Lust… » Ma voix était tremblante et les sons sortaient à peine de ma gorge. « Je ne sais pas si je dois te remercier… Ou plutôt… Je ne sais pas… » Mon malaise pouvait se sentir même s’il avait été à l’autre bout du château. Je n’avais jamais éprouvé de gêne à l’égard de Lust. Simplement, aujourd’hui les choses étaient différentes. Mes larmes voulant une fois encore se montrer, je fermai les yeux rapidement et prit une grande respiration pour faire fuir l’angoisse qui parcourait mon corps.
« Merci… »
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Re: The reason you don't see the sun anymore
Jeu 18 Mar 2010 - 20:31
« … Plus jamais tu m'entends Whitaker ? Plus jamais ! J'aurais du les écouter, toutes, tu n'es qu'un menteur, manipulateur, salaud, c'est à se demander si tu as un coeur et... mais bon sang tu as dévalisé l'infirmerie ou quoi, c'est quoi tous ces cachets dans ta pharmacie... »
Une voix guillerette s'élevait de ma salle de bain, désagréable à mes tympans comme un bourdonnement que l'on souhaite chasser d'une main. La demoiselle ayant passé une nuit dans mes bras, jolie Grymm à l'arrogance écrasante et au narcissisme gargantuesque allant de pair avec sa lumineuse beauté venimeuse, se remettait à peine des mots acides que je lui avais alors lancé à la figure : rhabille-toi et prends la porte. Néanmoins galant – cela étant bien sûr relatif cependant – je lui avais laissé libre circulation à ma salle d'eau dans laquelle elle s'était engouffrée avec fureur, laissant sa voix fluette pleine de rage résonner à mes oreilles dans un flux incessant. Impassible et indifférent, je me prélassais confortablement dans mon lit, d'un drap ocre recouvrant mon buste comme ma main vint se poser nonchalamment derrière ma tête brune. Mes rétines fauves toisèrent la cigarette que je faisais alors tourner entre mes doigts fins, observant cette dernière que je mis alors à la hauteur de mon regard. Au loin, les paroles enfiellées de la belle Grymm, superficielle à souhait et blessée dans son amour propre, résonnèrent encore après que l'écho salvateur de l'eau ruisselant sous la douche eut pris fin.
« … Tu m'entends Whitaker ? Jamais... Jamais, jamais, jamais... » Et la belle narcissique de se stopper, surprise et blessée de voir que je ne posais pas mes prunelles ambrées sur sa beauté appétissante, reprenant ainsi d'un hoquet offensé : « Tu m'écoutes ? … Elle a quoi de plus intéressant que moi ta cigarette ? »
« … le mutisme, le charme de la dépendance qu'elle procure, le magnétisme de sa fumée trouble. » susurrais-je en la faisant ainsi tourner entre mes doigts, l'avisant comme si cette dernière ne pouvait être que l'objet d'une fascination absolue. « Toutes les qualités que tu n'as pas. »
« Tu n'es qu'un... »
« Enfoiré ? »
« Je te jure que ... »
« … Plus jamais tu ne te laisseras prendre par un salaud comme moi, au sens propre comme au figuré. » murmurais-je dans un sourire railleur au coin de mes lèvres acides, mes rétines ne daignant toujours pas se détacher de la cigarette aux cendres rougeoyantes. « Et que plus jamais tu ne me laisseras te dénuder. »
« Oui c'est hmmm... Ce que tu peux être agaçant Whitaker. » fit-elle après s'être ressaisie.
La belle fronça le nez avant de claquer sa langue d'énervement contre son palais : la facilité de mes répliques ne venaient en réalité que de mon expérience accumulée. J'avais en effet remarqué que la plupart des demoiselles vexées tenaient ainsi ce même discours qui m'avait été maintes fois répété. D'un soupir las, je me redressais enfin dans un bruissement d'étoffes, mes lèvres venant à la rencontre jouissive de la cigarette dont la nicotine se fit en effet libérateur dans le vide de mes poumons souillés. Assis ainsi sur mon lit, je toisais enfin la jolie demoiselle dont la moue faciale se perdait entre l'énervement et le trouble, quand d'un oeil observateur je m'aperçus qu'elle ne tenait que d'une main fébrile sa serviette immaculée. D'un bref rire moqueur, j'attrapais un livre se trouvant sur ma table de chevet, et le lança à mon interlocutrice ; j'eus alors l'effet escompté, car la belle se hâta de rattraper l'ouvrage au détriment de la serviette qu'elle ne tenait plus, atterrissant ainsi au sol et dénudant les courbes délicates de la grymm.
« Je n'en suis pas certain pour le dernier point. Dépêche-toi, j'ai des choses à faire. »
Rougissant sous son acte naïf, la belle finit par se taire, assaillie par la honte de s'être faite avoir comme toutes les autres, elle qui pourtant demeurait une prédatrice aux crocs au moins aussi aiguisés que les miens. Mon audace m'apporta le délicieux trophée du silence : la demoiselle s'habilla silencieusement, se hâta silencieusement, et prit la porte silencieusement, sans même oser manifester ne serait-ce qu'un geste colérique. Pour ma part je m'employais à me vêtir d'un geste hâtif, croisant mon reflet dans le miroir seulement pour passer une main dans mes cheveux bruns ébouriffés que je ne pris pas même le soin de coiffer : si je savais prendre soin de mon apparence, je savais tout autant la négliger, ce qui néanmoins ne m'exemptait pas de quelques soupirs alanguis de la part de mes courtisanes. Car je ne voulais guère trop tarder cet après-midi pour rendre visite à Riley, qui n'était plus alitée à l'infirmerie puisqu'étant son jour de sortie, ayant pour elle et moi des projets pour ce week-end entamé, et qui je l'espérais l'aiderait à se changer les idées. Car la demoiselle au bord du désespoir, avait commis l'erreur stupide de vouloir mettre fin à ses jours : si moi je m'y employais à la pointe de mes acides hallucinogènes, elle s'y attelait à la pointe d'armes blanches. Plus rapide, plus net, plus sain aussi sans doute. C'est ainsi que ce soir là, j'avais retrouvé la jolie blonde baignant dans une mare de sang coagulante, et dieu que j'avais haï la Summerbee à un point des plus vils et exécrables : non pas parce que, porté dans un miraculeux élan d'altruisme je lui reprochais de ne pas penser à son entourage, mais parce que ma propre mère avait également décidé un jour d'en finir avec cette vie maudite lui collant à la peau, s'ouvrant le tracé de ses veines pour finalement échouer... et devenir folle. L'écho de mon enfance passée dans les locaux de Sainte-Mangouste, dans une odeur entêtante de naphtaline et sous l'afflux de la voix maternelle aliénée ne se souvenant pas même avoir un fils, m'était alors insupportable et je reportais cette rage sur la jolie blonde. Je m'étais donc fait salvateur cette nuit là, portant la douce inanimée jusqu'à l'infirmerie, sentant ma chemise me coller à la peau sous les effluves ferreuses de sang : depuis je m'étais rendu régulièrement à son chevet, bien que Riley et moi n'avions jamais été proches, hormis lorsque nous froissions auparavant les draps. La crainte de la voir virer folle, sans doute. Ainsi adossé au mur froid d'un port de tête princier, j'attendais la sortie de la Belle au bois dormant dans une attitude détachée et arrogante, lorsque cette dernière sortit enfin de l'infirmerie, des bandages encerclant ses poignets fins, et sur lesquels je posais un regard méprisant.
« Bonjour Lust… » souffla alors la douce d'une voix hésitante, faisant relever mes prunelles ambrées sur son visage creusé par le chagrin, sans que je n'avance néanmoins un mot. « Je ne sais pas si je dois te remercier… Ou plutôt… Je ne sais pas… Merci. » acheva-t-elle enfin après un court silence, que je ne pris pas même le soin de rompre afin de l'aider quelque peu.
« Hmm... » murmurais-je alors faussement pensif, d'une langueur à faire frémir l'échine, avant de reprendre parole, teintée de mots qui de prime abord semblaient complètement hors-sujet et surprenants.. « Les moldus ont paraît-il un jeu fascinant. Cela s'appelle la roulette russe, tu connais ? » soufflais-je d'une voix suave et basse. « Tu pointes une arme à feu sur la tempe, et tu l'enclenches sans même savoir si une balle partira ou non. Nous les sorciers, si on veut taper dans le traditionnel, le seul jeu qui pourrait s'y rapporter, c'est alors de s'asseoir par groupe en un cercle concentrique, et de faire tourner une baguette en son milieu. Pour le pauvre gars qui est désigné, sa fin est imminente, et il a intérêt d'aller jusqu'au bout s'il veut pas faire foirer le jeu. T'as foiré ton jeu... Riley. Alors passe ton tour. »
Des paroles sans doute trop directes mais dont l'electrochoc ne desservait qu'une chose : le but de lui faire comprendre de ne pas recommencer. D'un soupir, je ne pus garder mon statut d'interlocuteur imposant très longtemps, et finit par lui esquisser un sourire enfin chaleureux, mes yeux brillant alors d'une taquinerie complice.
« Suis-moi, je t'enlève. »
Mon parfum épicé me précéda lorsque, ayant à peine terminé mon injonction, je tournais les talons et m'avançais dans les couloirs de dédales du château afin de sortir de son antre, me dirigeant vers le parc sur le chemin de la forêt, sans jamais livrer d'indices à la jolie Riley me suivant alors. Une fois arrivés sur le seuil des bois sombres du parc, là où j'étais certain que le transplanage était possible, je me tournais vers la demoiselle avant de m'approcher d'une langueur audacieuse de cette dernière, apposant une main sur sa hanche fine. Mon attitude aurait pu en tout point se rapporter à du flirt trop pressant, si des mots ne se s'étaient pas échappés de mes lèvres, comme je la fixais dans le vide de ses rétines satinées.
« J'espère que le transplanage ne te donne pas le vertige... Tu sais parler italien ? » murmurais-je alors dans un sourire mystérieux venant se plaquer sur mes lèvres.
Une voix guillerette s'élevait de ma salle de bain, désagréable à mes tympans comme un bourdonnement que l'on souhaite chasser d'une main. La demoiselle ayant passé une nuit dans mes bras, jolie Grymm à l'arrogance écrasante et au narcissisme gargantuesque allant de pair avec sa lumineuse beauté venimeuse, se remettait à peine des mots acides que je lui avais alors lancé à la figure : rhabille-toi et prends la porte. Néanmoins galant – cela étant bien sûr relatif cependant – je lui avais laissé libre circulation à ma salle d'eau dans laquelle elle s'était engouffrée avec fureur, laissant sa voix fluette pleine de rage résonner à mes oreilles dans un flux incessant. Impassible et indifférent, je me prélassais confortablement dans mon lit, d'un drap ocre recouvrant mon buste comme ma main vint se poser nonchalamment derrière ma tête brune. Mes rétines fauves toisèrent la cigarette que je faisais alors tourner entre mes doigts fins, observant cette dernière que je mis alors à la hauteur de mon regard. Au loin, les paroles enfiellées de la belle Grymm, superficielle à souhait et blessée dans son amour propre, résonnèrent encore après que l'écho salvateur de l'eau ruisselant sous la douche eut pris fin.
« … Tu m'entends Whitaker ? Jamais... Jamais, jamais, jamais... » Et la belle narcissique de se stopper, surprise et blessée de voir que je ne posais pas mes prunelles ambrées sur sa beauté appétissante, reprenant ainsi d'un hoquet offensé : « Tu m'écoutes ? … Elle a quoi de plus intéressant que moi ta cigarette ? »
« … le mutisme, le charme de la dépendance qu'elle procure, le magnétisme de sa fumée trouble. » susurrais-je en la faisant ainsi tourner entre mes doigts, l'avisant comme si cette dernière ne pouvait être que l'objet d'une fascination absolue. « Toutes les qualités que tu n'as pas. »
« Tu n'es qu'un... »
« Enfoiré ? »
« Je te jure que ... »
« … Plus jamais tu ne te laisseras prendre par un salaud comme moi, au sens propre comme au figuré. » murmurais-je dans un sourire railleur au coin de mes lèvres acides, mes rétines ne daignant toujours pas se détacher de la cigarette aux cendres rougeoyantes. « Et que plus jamais tu ne me laisseras te dénuder. »
« Oui c'est hmmm... Ce que tu peux être agaçant Whitaker. » fit-elle après s'être ressaisie.
La belle fronça le nez avant de claquer sa langue d'énervement contre son palais : la facilité de mes répliques ne venaient en réalité que de mon expérience accumulée. J'avais en effet remarqué que la plupart des demoiselles vexées tenaient ainsi ce même discours qui m'avait été maintes fois répété. D'un soupir las, je me redressais enfin dans un bruissement d'étoffes, mes lèvres venant à la rencontre jouissive de la cigarette dont la nicotine se fit en effet libérateur dans le vide de mes poumons souillés. Assis ainsi sur mon lit, je toisais enfin la jolie demoiselle dont la moue faciale se perdait entre l'énervement et le trouble, quand d'un oeil observateur je m'aperçus qu'elle ne tenait que d'une main fébrile sa serviette immaculée. D'un bref rire moqueur, j'attrapais un livre se trouvant sur ma table de chevet, et le lança à mon interlocutrice ; j'eus alors l'effet escompté, car la belle se hâta de rattraper l'ouvrage au détriment de la serviette qu'elle ne tenait plus, atterrissant ainsi au sol et dénudant les courbes délicates de la grymm.
« Je n'en suis pas certain pour le dernier point. Dépêche-toi, j'ai des choses à faire. »
Rougissant sous son acte naïf, la belle finit par se taire, assaillie par la honte de s'être faite avoir comme toutes les autres, elle qui pourtant demeurait une prédatrice aux crocs au moins aussi aiguisés que les miens. Mon audace m'apporta le délicieux trophée du silence : la demoiselle s'habilla silencieusement, se hâta silencieusement, et prit la porte silencieusement, sans même oser manifester ne serait-ce qu'un geste colérique. Pour ma part je m'employais à me vêtir d'un geste hâtif, croisant mon reflet dans le miroir seulement pour passer une main dans mes cheveux bruns ébouriffés que je ne pris pas même le soin de coiffer : si je savais prendre soin de mon apparence, je savais tout autant la négliger, ce qui néanmoins ne m'exemptait pas de quelques soupirs alanguis de la part de mes courtisanes. Car je ne voulais guère trop tarder cet après-midi pour rendre visite à Riley, qui n'était plus alitée à l'infirmerie puisqu'étant son jour de sortie, ayant pour elle et moi des projets pour ce week-end entamé, et qui je l'espérais l'aiderait à se changer les idées. Car la demoiselle au bord du désespoir, avait commis l'erreur stupide de vouloir mettre fin à ses jours : si moi je m'y employais à la pointe de mes acides hallucinogènes, elle s'y attelait à la pointe d'armes blanches. Plus rapide, plus net, plus sain aussi sans doute. C'est ainsi que ce soir là, j'avais retrouvé la jolie blonde baignant dans une mare de sang coagulante, et dieu que j'avais haï la Summerbee à un point des plus vils et exécrables : non pas parce que, porté dans un miraculeux élan d'altruisme je lui reprochais de ne pas penser à son entourage, mais parce que ma propre mère avait également décidé un jour d'en finir avec cette vie maudite lui collant à la peau, s'ouvrant le tracé de ses veines pour finalement échouer... et devenir folle. L'écho de mon enfance passée dans les locaux de Sainte-Mangouste, dans une odeur entêtante de naphtaline et sous l'afflux de la voix maternelle aliénée ne se souvenant pas même avoir un fils, m'était alors insupportable et je reportais cette rage sur la jolie blonde. Je m'étais donc fait salvateur cette nuit là, portant la douce inanimée jusqu'à l'infirmerie, sentant ma chemise me coller à la peau sous les effluves ferreuses de sang : depuis je m'étais rendu régulièrement à son chevet, bien que Riley et moi n'avions jamais été proches, hormis lorsque nous froissions auparavant les draps. La crainte de la voir virer folle, sans doute. Ainsi adossé au mur froid d'un port de tête princier, j'attendais la sortie de la Belle au bois dormant dans une attitude détachée et arrogante, lorsque cette dernière sortit enfin de l'infirmerie, des bandages encerclant ses poignets fins, et sur lesquels je posais un regard méprisant.
« Bonjour Lust… » souffla alors la douce d'une voix hésitante, faisant relever mes prunelles ambrées sur son visage creusé par le chagrin, sans que je n'avance néanmoins un mot. « Je ne sais pas si je dois te remercier… Ou plutôt… Je ne sais pas… Merci. » acheva-t-elle enfin après un court silence, que je ne pris pas même le soin de rompre afin de l'aider quelque peu.
« Hmm... » murmurais-je alors faussement pensif, d'une langueur à faire frémir l'échine, avant de reprendre parole, teintée de mots qui de prime abord semblaient complètement hors-sujet et surprenants.. « Les moldus ont paraît-il un jeu fascinant. Cela s'appelle la roulette russe, tu connais ? » soufflais-je d'une voix suave et basse. « Tu pointes une arme à feu sur la tempe, et tu l'enclenches sans même savoir si une balle partira ou non. Nous les sorciers, si on veut taper dans le traditionnel, le seul jeu qui pourrait s'y rapporter, c'est alors de s'asseoir par groupe en un cercle concentrique, et de faire tourner une baguette en son milieu. Pour le pauvre gars qui est désigné, sa fin est imminente, et il a intérêt d'aller jusqu'au bout s'il veut pas faire foirer le jeu. T'as foiré ton jeu... Riley. Alors passe ton tour. »
Des paroles sans doute trop directes mais dont l'electrochoc ne desservait qu'une chose : le but de lui faire comprendre de ne pas recommencer. D'un soupir, je ne pus garder mon statut d'interlocuteur imposant très longtemps, et finit par lui esquisser un sourire enfin chaleureux, mes yeux brillant alors d'une taquinerie complice.
« Suis-moi, je t'enlève. »
Mon parfum épicé me précéda lorsque, ayant à peine terminé mon injonction, je tournais les talons et m'avançais dans les couloirs de dédales du château afin de sortir de son antre, me dirigeant vers le parc sur le chemin de la forêt, sans jamais livrer d'indices à la jolie Riley me suivant alors. Une fois arrivés sur le seuil des bois sombres du parc, là où j'étais certain que le transplanage était possible, je me tournais vers la demoiselle avant de m'approcher d'une langueur audacieuse de cette dernière, apposant une main sur sa hanche fine. Mon attitude aurait pu en tout point se rapporter à du flirt trop pressant, si des mots ne se s'étaient pas échappés de mes lèvres, comme je la fixais dans le vide de ses rétines satinées.
« J'espère que le transplanage ne te donne pas le vertige... Tu sais parler italien ? » murmurais-je alors dans un sourire mystérieux venant se plaquer sur mes lèvres.
- InvitéInvité
Re: The reason you don't see the sun anymore
Jeu 1 Avr 2010 - 19:32
« Les moldus ont paraît-il un jeu fascinant. Cela s'appelle la roulette russe, tu connais ? Tu pointes une arme à feu sur la tempe, et tu l'enclenches sans même savoir si une balle partira ou non. Nous les sorciers, si on veut taper dans le traditionnel, le seul jeu qui pourrait s'y rapporter, c'est alors de s'asseoir par groupe en un cercle concentrique, et de faire tourner une baguette en son milieu. Pour le pauvre gars qui est désigné, sa fin est imminente, et il a intérêt d'aller jusqu'au bout s'il veut pas faire foirer le jeu. T'as foiré ton jeu... Riley. Alors passe ton tour. »
Si adresser la parole à Lust avait été quelque chose de difficile à faire, vu maintenant le lien qui nous unissait, écouter son discourt à la fois direct et vif faisait l’effet d’une déchirure à mes oreilles. Je n’avais pas compris le sens de ses paroles dès le début, mais peu à peu, sa signification m’avait prise de plein fouet, ne me laissant pas le choix de l’accepter puisque c’était la triste vérité. J’avais perdu. Mon plan n’avait pas fonctionné bien que je n’y avais pas réfléchi de longues heures à l’avance. L’évidence s’était tracée devant moi et j’avais décidé de prendre ce chemin qui m’était bien familier. Non, ce n’était pas la première fois que je tentais de faiblement de m’enlever la vie. C’était il y a maintenant de cela presque 3 ans, lorsque Brooklyn avait disparu de la carte sans donner aucune raison de son départ et surtout, aucun au revoir. Je me sentais déjà vide à l’époque, puisque la relation entre Brooklyn et moi était loin d’être saine, simplement, j’étais attachée à lui plus qu’il ne l’aurait fallu. J’étais amoureuse d’un homme monstrueux qui n’avait jamais montré de vrais sentiments à mon égard. Le savoir loin de moi me rendait folle puisque ce besoin de l’avoir à mes côtés était malheureusement devenu vital. Passer la lourde corde autour de mon cou n’avait pas été une décision difficile à prendre, cependant, au moment de l’exécution, je n’avais réussi à prendre tout le courage nécessaire pour réussir cet acte. C’est bien la différence avec ce qui s’était produit il y a de cela quelques jours. J’avais enfin trouvé le courage de faire ce qui allait me rendre ma liberté. Voir Tyler s’éloigner de moi avait été beaucoup trop dur. Il m’avait donné une deuxième chance et par mon manque de jugement et ma naïveté incessante, il m’avait échappé une fois de plus, par ma faute. D’une autre manière, les paroles de Lust me rappelaient à quel point va vie n’était que mensonge à toujours vouloir me cacher mes propres problèmes. Il avait surement raison, j’avais laissé filée ma chance, ou du moins, il me l’avait enlevé, et je devais maintenant faire face à ma vie telle qu’elle était. Je ne me sentais cependant incapable de lui avouer cette vérité et j’hochai simplement la tête, mon malaise toujours visible dans mes yeux carmélites.
« Suis-moi, je t'enlève. »
Je n’avais eu le temps de répondre quoi que ce soit qu’il avait déjà tourné les talons en ce dirigeant vers une destination qui m’était inconnue. Qu’est-ce qu’il voulait dire par je t’enlève ?! Je venais à peine d’avoir mon congé de l’infirmerie et ce n’est pas non plus comme si j’étais proche de Lust. On se connaissait à peine au fond. « Pardon ?! Tu m’enlèves ? Et pourquoi est-ce que je te suivrais ? » Mes paroles étaient bien inutiles puisque j’étais déjà sur ses traces à essayer de marcher à sa hauteur. Son regard plein de malices m’agaçait et m’attirait à la fois. Même si mes mots s’étaient montrés quelque peu arrogants, ce qui n’était pas dans mon habitude, j’avais envie de le suivre plus que je l’aurais souhaité. C’est seulement rendu à l’entré de la forêt que je me demandai réellement où il voulait en venir, qu’est-ce qu’il avait derrière la tête. Se penchant vers moi, je me perdis dans son regard et fut légèrement surprise de sentir sa main sur ma hanche. « J'espère que le transplanage ne te donne pas le vertige... Tu sais parler italien ? » Surprise, je ne pris pas vraiment le temps de réfléchir. En faite, je ne comprenais pas réellement où il voulait en venir. « Parler l’italien ? » C’est alors que je compris, il m’emmenait en Italie.
« Lust, c’est complètement ridicule ! L’Italie ?! En plus, je suis extrêmement épuisée, je ne serais vraiment pas de bonne compagnie… »
Je reculai d’un pas, brisant la proximité qu’il y avait entre nous. Tout en baissant légèrement le regard, je commençai à reprendre le chemin vers le château tout en me refermant sur moi-même. Je me sentais incapable de faire un voyage avec quelqu’un que je connaissais à peine dans l’état dans lequel j’étais. Et comment est-ce que je devrais agir avec lui ? Laissant tomber quelques mèches de cheveux rebelles sur mon visage d’une grande pâleur, je me mis à réfléchir un peu plus et surtout, une image me vint en tête. Celle de Tyler avec dans les bras son amie Cassandra, la belle prof de sortilège, dans les rues de Paris. S’il était parti en voyage avec elle, pourquoi est-ce que je ne pourrais le faire ? Mon estomac se contracta à cette fâcheuse image et la jalousie s’empara de moi pendant un cours instant. Je m’arrêtai donc net et je retournai une nouvelle fois sur mes pas pour me rapprocher de Lust afin de sentir un peu de chaleur s’émaner de son corps et je déposai ma main douce sur son avant-bras.
« Je ne sais pas parler italien, mais je compte sur toi pour m’apprendre… » , dis-je d’une manière douce et non pleine de sous-entendus. Descendant ma main sur la sienne, je m’emparai de la deuxième pour les déposer sur mes fines hanches. « Pourvu qu’il y ait beaucoup de vin, moi ça me va ! » Mon changement de comportement ne devait pas être des plus subtils, je m’en doutais. Cependant, j’avais maintenant une grande envie de découvrir l’Italie en compagnie du jeune homme.
Si adresser la parole à Lust avait été quelque chose de difficile à faire, vu maintenant le lien qui nous unissait, écouter son discourt à la fois direct et vif faisait l’effet d’une déchirure à mes oreilles. Je n’avais pas compris le sens de ses paroles dès le début, mais peu à peu, sa signification m’avait prise de plein fouet, ne me laissant pas le choix de l’accepter puisque c’était la triste vérité. J’avais perdu. Mon plan n’avait pas fonctionné bien que je n’y avais pas réfléchi de longues heures à l’avance. L’évidence s’était tracée devant moi et j’avais décidé de prendre ce chemin qui m’était bien familier. Non, ce n’était pas la première fois que je tentais de faiblement de m’enlever la vie. C’était il y a maintenant de cela presque 3 ans, lorsque Brooklyn avait disparu de la carte sans donner aucune raison de son départ et surtout, aucun au revoir. Je me sentais déjà vide à l’époque, puisque la relation entre Brooklyn et moi était loin d’être saine, simplement, j’étais attachée à lui plus qu’il ne l’aurait fallu. J’étais amoureuse d’un homme monstrueux qui n’avait jamais montré de vrais sentiments à mon égard. Le savoir loin de moi me rendait folle puisque ce besoin de l’avoir à mes côtés était malheureusement devenu vital. Passer la lourde corde autour de mon cou n’avait pas été une décision difficile à prendre, cependant, au moment de l’exécution, je n’avais réussi à prendre tout le courage nécessaire pour réussir cet acte. C’est bien la différence avec ce qui s’était produit il y a de cela quelques jours. J’avais enfin trouvé le courage de faire ce qui allait me rendre ma liberté. Voir Tyler s’éloigner de moi avait été beaucoup trop dur. Il m’avait donné une deuxième chance et par mon manque de jugement et ma naïveté incessante, il m’avait échappé une fois de plus, par ma faute. D’une autre manière, les paroles de Lust me rappelaient à quel point va vie n’était que mensonge à toujours vouloir me cacher mes propres problèmes. Il avait surement raison, j’avais laissé filée ma chance, ou du moins, il me l’avait enlevé, et je devais maintenant faire face à ma vie telle qu’elle était. Je ne me sentais cependant incapable de lui avouer cette vérité et j’hochai simplement la tête, mon malaise toujours visible dans mes yeux carmélites.
« Suis-moi, je t'enlève. »
Je n’avais eu le temps de répondre quoi que ce soit qu’il avait déjà tourné les talons en ce dirigeant vers une destination qui m’était inconnue. Qu’est-ce qu’il voulait dire par je t’enlève ?! Je venais à peine d’avoir mon congé de l’infirmerie et ce n’est pas non plus comme si j’étais proche de Lust. On se connaissait à peine au fond. « Pardon ?! Tu m’enlèves ? Et pourquoi est-ce que je te suivrais ? » Mes paroles étaient bien inutiles puisque j’étais déjà sur ses traces à essayer de marcher à sa hauteur. Son regard plein de malices m’agaçait et m’attirait à la fois. Même si mes mots s’étaient montrés quelque peu arrogants, ce qui n’était pas dans mon habitude, j’avais envie de le suivre plus que je l’aurais souhaité. C’est seulement rendu à l’entré de la forêt que je me demandai réellement où il voulait en venir, qu’est-ce qu’il avait derrière la tête. Se penchant vers moi, je me perdis dans son regard et fut légèrement surprise de sentir sa main sur ma hanche. « J'espère que le transplanage ne te donne pas le vertige... Tu sais parler italien ? » Surprise, je ne pris pas vraiment le temps de réfléchir. En faite, je ne comprenais pas réellement où il voulait en venir. « Parler l’italien ? » C’est alors que je compris, il m’emmenait en Italie.
« Lust, c’est complètement ridicule ! L’Italie ?! En plus, je suis extrêmement épuisée, je ne serais vraiment pas de bonne compagnie… »
Je reculai d’un pas, brisant la proximité qu’il y avait entre nous. Tout en baissant légèrement le regard, je commençai à reprendre le chemin vers le château tout en me refermant sur moi-même. Je me sentais incapable de faire un voyage avec quelqu’un que je connaissais à peine dans l’état dans lequel j’étais. Et comment est-ce que je devrais agir avec lui ? Laissant tomber quelques mèches de cheveux rebelles sur mon visage d’une grande pâleur, je me mis à réfléchir un peu plus et surtout, une image me vint en tête. Celle de Tyler avec dans les bras son amie Cassandra, la belle prof de sortilège, dans les rues de Paris. S’il était parti en voyage avec elle, pourquoi est-ce que je ne pourrais le faire ? Mon estomac se contracta à cette fâcheuse image et la jalousie s’empara de moi pendant un cours instant. Je m’arrêtai donc net et je retournai une nouvelle fois sur mes pas pour me rapprocher de Lust afin de sentir un peu de chaleur s’émaner de son corps et je déposai ma main douce sur son avant-bras.
« Je ne sais pas parler italien, mais je compte sur toi pour m’apprendre… » , dis-je d’une manière douce et non pleine de sous-entendus. Descendant ma main sur la sienne, je m’emparai de la deuxième pour les déposer sur mes fines hanches. « Pourvu qu’il y ait beaucoup de vin, moi ça me va ! » Mon changement de comportement ne devait pas être des plus subtils, je m’en doutais. Cependant, j’avais maintenant une grande envie de découvrir l’Italie en compagnie du jeune homme.
- InvitéInvité
Re: The reason you don't see the sun anymore
Dim 18 Avr 2010 - 14:00
Certes mon attitude paraissant altruiste pouvait être des plus déstabilisantes : Riley était une de mes plus ferventes clientes, dépendante aux substances hallucinogènes que je pouvais revendre, ainsi qu'autrefois à nos froissements de draps. Pour autant je n'étais jamais allé bien loin avec Riley, nos nuits simplement lubriques avaient été peu nombreuses, car je m'étais strictement refusé à la voir s'offrir à moi par dépit, dans une volonté de panser ses plaies. Au final donc, la Summerbee et moi-même n'étions pas véritablement proches, aussi mon geste salvateur pouvait s'annoncer étrange. Animé par une étrange compassion néanmoins, je désirais lui tendre la main plus par égocentrisme que véritable volonté de l'aider. Je ne voulais pas voir en Riley le reflet douloureux de mon enfance, celui qui me miroiterait sans cesse la vision d'une mère tentant un suicide raté, abandonnant lâchement son monde. Je n'avais eu que deux réactions psychologiques possibles face au geste de Riley, opposées dans une dichotomie certaine : la haïr pour me renvoyer cette image que je ne voulais pas me remémorer, ou au contraire l'aider inconsciemment à aller mieux. Sans doute était-ce une façon de porter secours à moi-même, je l'ignorais encore, quoiqu'il en soit je n'avais pas pensé à d'autres personnes que la demoiselle pour fuir l'Angleterre et ses soucis avec moi. Dieu que l'âme humaine est complexe, par sa psychologie trop ardue ; j'avais fini néanmoins par vouloir emmener Riley avec moi, sans à lui desservir de justifications néanmoins. Arrivés dans la forêt, je toisais le regard froidement interrogatif de la demoiselle : était-ce du mépris ou de l'indifférence que je voyais briller dans ses yeux ? Fronçant les sourcils et la fixant de mon regard pénétrant, je me fis alors le serment de ne jamais plus tendre la main à mon prochain : visiblement la récompense n'était jamais franchement estimable. La preuve en était que la jolie blonde recula d'un pas, avant de s'emporter, surprise.
« Lust, c’est complètement ridicule ! L’Italie ?! En plus, je suis extrêmement épuisée, je ne serais vraiment pas de bonne compagnie… »
« C'est toi qui a été ridicule pour le coup, sweetheart. »
Emporté par le coup à mon égo qu'elle me porta alors, je n'avais su que répondre que par des paroles venimeuses, faisant référence à son geste désespéré de mettre fin à ses jours. Je comprenais bien sûr, que les affres amoureux pouvaient être douloureux. Mais j'exécrais littéralement ceux qui avaient la faiblesse de tenter de mettre fin à leur vie. Bien sûr que j'étais hypocrite, puisque moi même achevais la mienne minute après minute, me détruisant par ces drogues qui me menaient doucement mais sûrement à ma tombe que j'investirais sans doute bien trop jeune. Mes rétines fauves accrochant sa silhouette, je la toisais s'éloigner de moi avant qu'elle ne se stoppe, pensive : le revirement de situation avait été si rapide, que paradoxalement je compris aussitôt ce qui venait de traverser son esprit : son âme criait vengeance. La fixant d'un oeil rancunier revenir vers moi, je devenais soudain légèrement plus froid ; après tout je pouvais très bien revenir sur ma décision, moi aussi, et décider d'annuler la virée rêvée à Venise. Dieu que j'étais lunatique, de mauvaise foi, et atrocement susceptible...
« Je ne sais pas parler italien, mais je compte sur toi pour m’apprendre… »
« Ne compte pas sur moi pour être l'objet de ta vengeance. »
Ma voix suave avait su se faire directe afin de clarifier la situation : si j'aimais me servir des demoiselles pour assouvir mes envies, et en faire mes poupées, jamais je ne me laisserais utiliser comme outil, quand bien même ma soif de luxure était immense. J'avais mes convictions avant même le goût du péché, et être un substitut d'un autre n'en faisait guère partie : trop fier et doté d'un ego trop grand pour ce faire. Toujours investi néanmoins de cette étrange volonté de lui faire oublier l'Angleterre, je restais sur ma position de venir rejoindre le soleil italien à mes côtés, comme la demoiselle conclut sur une tirade mentionnant vin et alcool. D'un sourire enjôleur, le crac sonore se fit entendre alors que nos deux silhouettes disparurent de l'obscurité de la forêt, pour mieux apparaître dans un même lieu sombre mais bien moins silencieux : nous avions transplané dans un pub aux murs branlants, cloués de planches de bois qui paradoxalement conférait d'avantage de chaleur humaine à l'ambiance déjà conviviale. Les pintes de bières se faisaient entendre sous les conversations tintant d'une langue italienne : je posais galamment une main sur le dos de Riley, de mes doigts la frôlant à peine, afin de l'inviter à avancer et sortir au dehors. L'air pesant nous prit d'assaut alors que nous avions passé le seuil de la porte du pub italien, mais la vision s'offrant à nous était magnifique : une rambarde longeait le long de l'allée bétonnée qui surplombait le fleuve scindant la ville en deux. Posant brièvement une main sur mon front blanc et pâle pour éviter que le soleil ne frappe mes yeux ambrés, je me dirigeais vers la rambarde afin de mieux m'y accouder et de contempler la scène. Avide de cette beauté picturale, je me sentais revivre sous ce nouveau soleil.
« Un jour je fuirais vers le Sud. Je hais l'hiver du Nord. » fis-je d'un sourire amusé comme mon regard ne daignait plus quitter la lagune bleue. « Fais une pause Riley. Oublie-le, au moins pour quelques heures... Ca allègera ton âme, à défaut de pouvoir la guérir. Et c'est plus sain qu'un rail de crack. » achevais-je de cet éternel sourire en coin avant de tourner mon regard vers la demoiselle.
« Lust, c’est complètement ridicule ! L’Italie ?! En plus, je suis extrêmement épuisée, je ne serais vraiment pas de bonne compagnie… »
« C'est toi qui a été ridicule pour le coup, sweetheart. »
Emporté par le coup à mon égo qu'elle me porta alors, je n'avais su que répondre que par des paroles venimeuses, faisant référence à son geste désespéré de mettre fin à ses jours. Je comprenais bien sûr, que les affres amoureux pouvaient être douloureux. Mais j'exécrais littéralement ceux qui avaient la faiblesse de tenter de mettre fin à leur vie. Bien sûr que j'étais hypocrite, puisque moi même achevais la mienne minute après minute, me détruisant par ces drogues qui me menaient doucement mais sûrement à ma tombe que j'investirais sans doute bien trop jeune. Mes rétines fauves accrochant sa silhouette, je la toisais s'éloigner de moi avant qu'elle ne se stoppe, pensive : le revirement de situation avait été si rapide, que paradoxalement je compris aussitôt ce qui venait de traverser son esprit : son âme criait vengeance. La fixant d'un oeil rancunier revenir vers moi, je devenais soudain légèrement plus froid ; après tout je pouvais très bien revenir sur ma décision, moi aussi, et décider d'annuler la virée rêvée à Venise. Dieu que j'étais lunatique, de mauvaise foi, et atrocement susceptible...
« Je ne sais pas parler italien, mais je compte sur toi pour m’apprendre… »
« Ne compte pas sur moi pour être l'objet de ta vengeance. »
Ma voix suave avait su se faire directe afin de clarifier la situation : si j'aimais me servir des demoiselles pour assouvir mes envies, et en faire mes poupées, jamais je ne me laisserais utiliser comme outil, quand bien même ma soif de luxure était immense. J'avais mes convictions avant même le goût du péché, et être un substitut d'un autre n'en faisait guère partie : trop fier et doté d'un ego trop grand pour ce faire. Toujours investi néanmoins de cette étrange volonté de lui faire oublier l'Angleterre, je restais sur ma position de venir rejoindre le soleil italien à mes côtés, comme la demoiselle conclut sur une tirade mentionnant vin et alcool. D'un sourire enjôleur, le crac sonore se fit entendre alors que nos deux silhouettes disparurent de l'obscurité de la forêt, pour mieux apparaître dans un même lieu sombre mais bien moins silencieux : nous avions transplané dans un pub aux murs branlants, cloués de planches de bois qui paradoxalement conférait d'avantage de chaleur humaine à l'ambiance déjà conviviale. Les pintes de bières se faisaient entendre sous les conversations tintant d'une langue italienne : je posais galamment une main sur le dos de Riley, de mes doigts la frôlant à peine, afin de l'inviter à avancer et sortir au dehors. L'air pesant nous prit d'assaut alors que nous avions passé le seuil de la porte du pub italien, mais la vision s'offrant à nous était magnifique : une rambarde longeait le long de l'allée bétonnée qui surplombait le fleuve scindant la ville en deux. Posant brièvement une main sur mon front blanc et pâle pour éviter que le soleil ne frappe mes yeux ambrés, je me dirigeais vers la rambarde afin de mieux m'y accouder et de contempler la scène. Avide de cette beauté picturale, je me sentais revivre sous ce nouveau soleil.
« Un jour je fuirais vers le Sud. Je hais l'hiver du Nord. » fis-je d'un sourire amusé comme mon regard ne daignait plus quitter la lagune bleue. « Fais une pause Riley. Oublie-le, au moins pour quelques heures... Ca allègera ton âme, à défaut de pouvoir la guérir. Et c'est plus sain qu'un rail de crack. » achevais-je de cet éternel sourire en coin avant de tourner mon regard vers la demoiselle.
HJ : je m'excuse du retard mon chat (l)
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