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Forget me not - Elionardo
Sam 20 Mar 2021 - 18:07
Forget - me - not
EXORDIUM.
Il n’avait pas choisi l’endroit au hasard, loin s’en fallait. Pour inviter la jeune Elia Muller a passé un petit moment en sa compagnie, il avait vérifié, de nombreuses fois, qu’il n’y avait absolument aucune chance qu’Oswald ou Murphy puissent avoir l’occasion de s’y trouver. C’est pourquoi il avait envoyé un hibou discret, commun, chez la jeune sorcière pour quelques retrouvailles informelles en plein milieu de semaine : la médicomage ne quittait jamais son cabinet durant les jours ouvrables et, de ce qu’il en savait – à savoir beaucoup-, Oswald était à Londres, les mardis, jusqu’à la toute fin de la journée, et bien après que le soleil palot de fin novembre ait lancé ses derniers rayons sur le loch gris. C’était ainsi qu’il s’était décidé , et qu’il attendait à présent l’apparition de la petite dernière des Muller, le regard perdu dans les sortilèges d’illusion singeant la vie d’un couple d’ours polaires sur une banquise factice. C’était une des choses qu’il appréciait assez largement dans ce zoo, l’absence d’animaux sauvages en captivité, les sortilèges faisant un travail de mimétisme remarquable, lui même n’y aurait vu que du feu, si Magdalena ne lui avait pas tout expliquer, la première fois qu’ils étaient venus ici ensemble. L’été de leur arrivée, deux ans plus tôt, déjà, il avait passé une grande partie de ses heures oisives à lire sur l’un des bancs dans le jardin botanique dont il avait appris le nom des fleurs les plus endémiques par coeur, juste pour le plaisir. Deux ans, et il avait l’impression que cela faisait plutôt une éternité.
C’était en réalité la réapparition brutale d’une des amies de Magdalena dans sa vie, Catalina, qui avait amené le Moreno à réfléchir à la manière de se rapprocher du couple honni, discrètement, sans faire de vagues. Etaler sa toile sur des sphères secondaires, jusqu’à restreindre la bulle, protectrice certes, mais suffocantes. Elia avait été une compagnie plaisante pendant quelques mois, il avait eu l’agréable surprise de trouver à l’apprécier, bien que leurs vies, leurs éducations, leurs expériences soient à l’exact opposé dans tous les spectres possibles et imaginable. Avant qu’il ne disparaisse de la circulation, elle était venue lui raconter ses toutes nouvelles aventures au ministère de la magie britannique, ses craintes, ses espoirs, ses aspirations, et il l’avait écouté avec cette quiétude et cette bénévolence qui le caractérisaient presque à l’époque, pour ceux qui y avaient le droit. Parce qu’il n’avait pas souvenir qu’Elia ait un jour trempé dans les sombres histoires du mancunien, il avait tenté sa chance, lancé sa ligne et le bouchon qui flotte pour appâter la curiosité. Par chance ou parce que c’était le destin, Elia lui avait répondu, rapidement, et c’était sa gracile silhouette qu’il voyait se détacher au loin, lui faisant un petit signe auquel il répondit en agitant deux doigts, un demi sourire relevant une commissure.
- Hola Chiquita, ça faisait longtemps.
La voix était grave, assurée, arrondie par un accent dont il n’avait jamais cherché à se débarrasser. Dans les intonations, il y avait tout du Leo d’avant. C’était qu’il ne fallait pas qu’elle puisse se douter de quoi que ce soit.
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Re: Forget me not - Elionardo
Lun 5 Avr 2021 - 13:11
(tenue) Elia avait été surprise de recevoir un courrier, lors de l'arrivée des hiboux du matin. Elle ne s'attendait pas à ce qu'un hibou commun se place devant elle, sagement, à côté des toasts à la marmelade. Il ne ressemblait pas aux rapaces des Muller, et l'écriture sur la sobre enveloppe ne lui parlait pas. Intriguée, elle ouvrit le parchemin et découvrit en bas de la page un nom qu'elle n'avait plus croisé depuis quelques temps. Son premier réflexe était la joie : elle aimait bien Leonardo, c'était un ami d'Oswald et ils avaient passé plusieurs moments ensemble à discuter de littérature. Elle lui avait parlé de ses rêves de rejoindre les oubliators, poussée par Oswald qui l'avait convaincue de sauter le pas. Léo lui avait d'ailleurs donné des conseils, lui qui était particulièrement doué dans le sortilège d'oubliettes. Elle n'avait pas osé montrer à Beth Crowley ses compétences en sortilèges, d'ailleurs.
Mais, hélas, Elia se souvint bien rapidement des raisons qui l'ont éloignée du Costaricien : Oswald, sa lycanthropie et son interdiction de se rapprocher de ses anciens associés. La Lufkin avait donc rangé la missive dans son sac, de manière qu'elle pensait un peu précipitée, mais qui sembla composée aux yeux des autres. Ses joues doucement roses auraient très bien pu être la conséquence d'une boisson au chocolat trop chaude.
Après avoir tergiversé une bonne partie de la matinée, la jeune femme avait décidé que la décision du tribunal sorcier ne valait que pour son faux grand-frère, et pas à elle. Elle avait beau être loyale, elle pouvait toujours fréquenter les personnes qu'elle voulait, elle. Et ce n'était pas comme si Leonardo était le fautif, si ? Il suffisait qu'elle ne parle pas à Oswald de ce rendez-vous, et tout irait pour le mieux. Forte de cette auto-persuasion, la Lufkin s'était dirigée vers la poste d'Inverness en rentrant de sa matinée au ministère, pour répondre à l'affirmative à la proposition de rendez-vous.
Habillée de manière assez chaude pour se protéger de l'humidité de cette journée de novembre, la jeune femme avait transplané jusqu'à l'entrée du zoo, puis déambulé dans les sentiers en contemplant les différentes espèces. Puis, arrivant vers l'enclos des ours polaires, elle le vit. Un sourire, un signe de la main auquel il répondit, et Elia le rejoignit rapidement. "Hola Chiquita, ça faisait longtemps." Sourire timide, regard en biais de l'ingénue, le coeur battant au trot, animé d'une fébrilité apportée par la sensation de déloyauté que ce rendez-vous signifiait. "Bonjour Leonardo, comment vas-tu ?" Si le sorcier se permettait les mêmes familiarités qu'avant, Elia restait sobre, polie, comme on le lui avait appris. Avec cet accent Londonien qui lui donnait des airs de comtesse, malgré sa voix douce. Elle n'essayait pas de mettre de la distance entre eux, c'était juste sa manière de parler. Intriguée par ce rendez-vous secret (de sa part), elle voulut poser mille questions, mais cacha sa curiosité sous un voile de politesse. Le sorcier lui indiquerait bien les raisons de cette entrevue incessamment sous peu.
Mais, hélas, Elia se souvint bien rapidement des raisons qui l'ont éloignée du Costaricien : Oswald, sa lycanthropie et son interdiction de se rapprocher de ses anciens associés. La Lufkin avait donc rangé la missive dans son sac, de manière qu'elle pensait un peu précipitée, mais qui sembla composée aux yeux des autres. Ses joues doucement roses auraient très bien pu être la conséquence d'une boisson au chocolat trop chaude.
Après avoir tergiversé une bonne partie de la matinée, la jeune femme avait décidé que la décision du tribunal sorcier ne valait que pour son faux grand-frère, et pas à elle. Elle avait beau être loyale, elle pouvait toujours fréquenter les personnes qu'elle voulait, elle. Et ce n'était pas comme si Leonardo était le fautif, si ? Il suffisait qu'elle ne parle pas à Oswald de ce rendez-vous, et tout irait pour le mieux. Forte de cette auto-persuasion, la Lufkin s'était dirigée vers la poste d'Inverness en rentrant de sa matinée au ministère, pour répondre à l'affirmative à la proposition de rendez-vous.
Habillée de manière assez chaude pour se protéger de l'humidité de cette journée de novembre, la jeune femme avait transplané jusqu'à l'entrée du zoo, puis déambulé dans les sentiers en contemplant les différentes espèces. Puis, arrivant vers l'enclos des ours polaires, elle le vit. Un sourire, un signe de la main auquel il répondit, et Elia le rejoignit rapidement. "Hola Chiquita, ça faisait longtemps." Sourire timide, regard en biais de l'ingénue, le coeur battant au trot, animé d'une fébrilité apportée par la sensation de déloyauté que ce rendez-vous signifiait. "Bonjour Leonardo, comment vas-tu ?" Si le sorcier se permettait les mêmes familiarités qu'avant, Elia restait sobre, polie, comme on le lui avait appris. Avec cet accent Londonien qui lui donnait des airs de comtesse, malgré sa voix douce. Elle n'essayait pas de mettre de la distance entre eux, c'était juste sa manière de parler. Intriguée par ce rendez-vous secret (de sa part), elle voulut poser mille questions, mais cacha sa curiosité sous un voile de politesse. Le sorcier lui indiquerait bien les raisons de cette entrevue incessamment sous peu.
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Re: Forget me not - Elionardo
Jeu 15 Avr 2021 - 14:00
Forget - me - not
EXORDIUM.
Elle était venue. Ce n’était pas gagné d’avance, pourtant, après tout de ce qu’il en savait, la Muller n’avait plus droit, ni même intérêt, de fréquenter les âmes d’un passé qui aurait rendu à coup sûr les nuits paternelles bien blanches. Enfin, le principal, c’était qu’elle était là, parfaite petite poupée, dans ses vêtements hors de prix, si propre sur elle qu’on eut dit qu’on venait tout juste de la sortir de sa vitrine d’exposition. Elle était encore plus pâle, dans la lumière hivernale, que dans son souvenir. Il fallait dire que depuis quelque temps, c’était le monde entier qui avait perdu de ses couleurs, un lavis détrempé de couleurs tout juste pastelle, dans cinquante nuances de gris. (le monde sans toi, Magda). Quand elle se rapprocha de lui, il sentit l’odeur de propre de son savon, les effluves subtiles d’un parfum probablement hors de prix. Les jolies choses d’une jolie fille, de celles qui n’ont de problèmes de la vie que ceux qu’elles acceptent bien. Elle se tenait droite, toujours, à la manière d’une ballerine, à tout le moins d’une personne à qui l’on a posé des dictionnaires sur le haut du crâne pour dompter la posture, et ne jamais, jamais, avoir à baisser la tête. Il n’y avait bien que les prolos pour rentrer les épaules, et attendre que le malheur passe. Malgré tout, il chassa ses cyniques pensées alors qu’elle levait ses prunelles azurées dans les siennes, sombres. Son fiel n’était pas destiné à Elia Muller, elle n’était qu’un tout petit rouage dans la machine qu’il comptait désosser.
- Et bien, ma foi, ça va comme cela peut aller dans une période aussi troublée que celle que nous vivons en ce moment, je suppose.
Un petit sourire, et cette voix aux intonations à la fois chaudes et veloutées, exotique. Une voix qui emmène ailleurs, loin du froid humide de l’Ecosse en hiver. Appel à la confiance, à la dangereuse sensation de sécurité de la mer calme, quand les courants les plus violents s’affleurent jamais en surface, le danger des baïnes qui vous attirent bien loin des bancs de sable fin.
- Et toi, comment vas-tu ? J’ai cru comprendre que tu avais pu intégrer les oubliators et poursuivre dans cette voie en parallèle de tes études ? Tu occupes ton temps avec un acharnement à la limite du raisonnable.
Il n’ignorait rien de la jeune femme, mais elle, ne pouvait le savoir : toutes les petites rumeurs trouvaient le chemin de ses oreilles au Styx, par le biais de sirènes et autres succubes aux dents longues et aux langues lestes. Il savait tout des fiançailles avortées, des blessures intimes, de l’isolement, aussi. La demoiselle s’était éloignée de bien des gens de son monde, il lui fallait d’autres satellites, d’autres orbites autour desquels graviter, et il savait user de son pouvoir d’attraction, quand il en avait l’utilité. Avant que le silence ne se double d’immobilisme, d’un geste de la main, l’invite à le suivre dans les allées fleuries magiquement. Il y a du monde, mais pas trop, quelques joggeurs courageux, des mamans emmitouflées qui poussent des landaus, et c’était là l’endroit parfait pour conserver l’anonymat sans difficulté. Etre comme tout le monde, pour être personne.
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Re: Forget me not - Elionardo
Lun 3 Mai 2021 - 21:52
La présence de Leonardo était bizarrement rassurante. Il lui rappelait la vie d'avant, quand elle était encore insouciante des problèmes du monde. Quand son seul souci était d'être frustrée dans son travail peu intéressant au bureau d'excuses à l'usage des moldus, qu'elle avait obtenu en marchandant avec ses parents. L'oncle Kenneth l'avait rapidement intégrée au département des catastrophes et accidents magiques, espérant peut-être pouvoir garder un oeil sur le cracmol Gary Lockwell, mais cela, Elia n'en savait rien. L'accent chaud, le surnom, tout chez Leo rappelait à Elia de doux souvenirs. "Et bien, ma foi, ça va comme cela peut aller dans une période aussi troublée que celle que nous vivons en ce moment, je suppose." La jeune femme eut du mal à saisir le sens de cette phrase, et fronça légèrement les sourcils. Une période troublée ? Occultée du monde réel par ses privilèges, elle ne s'apercevait pas des soucis des autres. L'emprisonnement d'Oswald lui avait mis du plomb dans le crâne, certes, mais elle ne voyait pas ce qui pouvait être si... troublé.
Heureusement pour elle, le Costaricien reprit la parole assez vite. "Et toi, comment vas-tu ? J’ai cru comprendre que tu avais pu intégrer les oubliators et poursuivre dans cette voie en parallèle de tes études ?" Le suivant dans les allées du zoo, les mains sagement croisées devant elle, Elia sourit modestement, baissant le regard un instant. "Je vais bien, merci. Les oubliators m'ont prise en stage, en effet. Je suis au ministère le matin, et en cours l'après-midi." La Lufkin était heureuse de pouvoir toucher du doigt son métier de rêve. Il était tout de même plus plaisant d'occuper ses journées avec un travail qui nous intéressait et nous stimulait.
"Tu occupes ton temps avec un acharnement à la limite du raisonnable." Cette fois-ci, ce fut ses joues qui prirent une teinte rose, suite au compliment du sorcier. Toutefois, elle tenta de le balayer d'un geste de la main, comme s'il n'avait pas lieu d'être. "Oh, je ne fais pas grand chose d'autre, tu sais." En dehors des cours, la jeune femme occupait son temps avec les devoirs à rendre, le tutorat de quelques élèves et, parfois, les réunions des Nymphes. Celles-ci la rendaient souvent mal à l'aise, d'ailleurs, mais en tant que fille de bonne famille, ce club était un passage obligé. Heureusement, elle pouvait mettre à profit ses capacités d'organisation lorsqu'il fallait réfléchir au gala de fin d'année.
Choisissant pudiquement de dévier la conversation, l'ingénue se tourna à demi vers Leonardo, un air intéressé au visage. "Et toi ? Que deviens-tu ?" Elle ne pensait pas que le sorcier ait pu être arrêté - elle l'aurait su - suite à la descente au Filet du Diable. N'ayant que rarement fréquenté l'établissement (volonté d'@Oswald Burgess), Elia se demandait si l'ancien associé du gérant y travaillait encore.
Heureusement pour elle, le Costaricien reprit la parole assez vite. "Et toi, comment vas-tu ? J’ai cru comprendre que tu avais pu intégrer les oubliators et poursuivre dans cette voie en parallèle de tes études ?" Le suivant dans les allées du zoo, les mains sagement croisées devant elle, Elia sourit modestement, baissant le regard un instant. "Je vais bien, merci. Les oubliators m'ont prise en stage, en effet. Je suis au ministère le matin, et en cours l'après-midi." La Lufkin était heureuse de pouvoir toucher du doigt son métier de rêve. Il était tout de même plus plaisant d'occuper ses journées avec un travail qui nous intéressait et nous stimulait.
"Tu occupes ton temps avec un acharnement à la limite du raisonnable." Cette fois-ci, ce fut ses joues qui prirent une teinte rose, suite au compliment du sorcier. Toutefois, elle tenta de le balayer d'un geste de la main, comme s'il n'avait pas lieu d'être. "Oh, je ne fais pas grand chose d'autre, tu sais." En dehors des cours, la jeune femme occupait son temps avec les devoirs à rendre, le tutorat de quelques élèves et, parfois, les réunions des Nymphes. Celles-ci la rendaient souvent mal à l'aise, d'ailleurs, mais en tant que fille de bonne famille, ce club était un passage obligé. Heureusement, elle pouvait mettre à profit ses capacités d'organisation lorsqu'il fallait réfléchir au gala de fin d'année.
Choisissant pudiquement de dévier la conversation, l'ingénue se tourna à demi vers Leonardo, un air intéressé au visage. "Et toi ? Que deviens-tu ?" Elle ne pensait pas que le sorcier ait pu être arrêté - elle l'aurait su - suite à la descente au Filet du Diable. N'ayant que rarement fréquenté l'établissement (volonté d'@Oswald Burgess), Elia se demandait si l'ancien associé du gérant y travaillait encore.
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