Tes responsabilités universitaires s’enchainent et se multiplient encore davantage depuis cette affaire d’oreilles découpées d’elfes de maison. L’œuvre barbare d’une communauté puriste ancienne, certes, mais réactualisées entre les murs de ce château qui prône pourtant la tolérance et le respect de tous. La question demeure entière, celle de la culpabilité. Impossible de mettre en lien un acte et une personne. Pour l’instant. Des mesures sécuritaires et préventives doivent être renforcées, comme cela a été mentionné dans l’interview que tu as accordé à La Gazette. Tu chiffonnes un exemplaire bien vite réduit en cendres, avant même qu’il ne touche le fond de la poubelle.
L’orage gronde, il n’en fallait pas davantage. Dans un revers de ta chevelure ébène tu quittes la salle du corps enseignant pour regagner ton bureau personnel. Là-bas au moins, tes moindres affres peuvent s’exprimer, notamment au travers de ta magie. L’occulte est présent, pompeux, les énergies sont lourdes dans cet amphithéâtre que tu arpentes de tes talons. Ton jeu de jambes martèle le sol d’un pas rythmé jusqu’à cet escalier bien connu aux marches larges et imposantes. Ses dalles marbrées sont typiques de ton goût prononcé pour le sombre.
Paupières se fanent, se plissent. Tu détectes la présence d’un autre. L’aura qui s’en dégage est singulièrement familière. La magie qui s’en dégage est fugace, oscillant entre la force et la légèreté. Tu l’as connu plus dense, plus compacte aussi. Et tu as appris cet incident. Une part de toi s’en sent responsable, c’est inévitable. Vice-Présidente qui plus est, jamais un tel événement n’aurait dû survenir. Ce n’était pas faute de mise en garde. Projet ambitieux, tant dans la forme que sur le fond. Les hautes portes franchies avec pour seul signe distinctif cet écriteau qui a pris une lignée de plus il y a de cela quelques mois.
Orbes qui tranchent l’atmosphère venimeux. Une chevelure blonde, cet air nonchalant derrière lequel tu mesures le travail acharné qui a été fourni. Tu te remémores cette tentative d’invoquer le Feudeymon. C’était intéressant, en partie réussi d’ailleurs. La passionnée des Arts Noirs n’en était que séduite. De Launay prononce ton prénom. L’effet est indésirable, profonde rancœur enrobée d’un horrible dégoût de cette incapacité à le stopper dans ses recherches. Lèvres carmin se retroussent. Incisive. La gifle tombe, claque sa joue avec aplomb.
Les secondes paraissent des heures. Impossible de maîtriser cette rage qui sommeille en toi. Tu viens de frapper un étudiant. Et tu n’en as pourtant aucune compassion. Tu ne sais même pas si tu mesures la gravité de ton action. « Ne m’appelez pas par mon prénom ». Ta stature à toi dégagerait presque volontiers un amas de flammes dont le brasier crépiterait de ton orgueil. Tout cela a été bien trop loin. Sa silhouette vacille et d’un geste rapide tu saisis son bras sans ménagement pour le hisser sur une chaise adjacente. S’il venait à perdre connaissance cela rajouterait à ton comportement. « Il aurait été préférable de m’écouter, De Launay. Voilà ce que l’on sème à vouloir s’entêter dans des projets démesurés ». Tu sais, bien sûr, pour son amnésie. Mais ce serait trop simple de s’en préoccuper.
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Sur les traces d'un passé oublié | Cléopatra (terminé)
C'était étrange de venir, ou de revenir ici. L'allée qui menait au château, le parc, les arbres. Tout me laissait cette impression étrange, presque la même que le jour du match, alors que je regardais les photos et vidéos que @Ymkje de Booij m'avait partagée. Mains dans les poches, je marchais à quelques pas d'un groupe de ce qui devait être un groupe d'étudiants, tout en regardant et découvrant presque l'intégralité de ce domaine, ce qui le composait. Est-ce que j'étais stressé ? Oui. Totalement. Mais je continuais à avancer. Jusqu'à voir un arbre, au milieu du parc dont je m'approchais pour en toucher le tronc. Se souvenait-il de moi, lui qui voyait défiler les âges de manière immuable ? M'étais-je assis ici, à son ombre, durant ces dernières années ? Des détails dont je ne me rappelais pas et pourtant, une force invisible m'avait poussé vers lui.
Peut-être. Peut-être qu'un guide du passé aurait pu me répondre, mais je n'avais pas voulu et ne voulais toujours pas. Recevant un sms, mon oreille fut attirée par le bruit de la notification et regardant, je lus le message de ma mère : Je passe tout à l'heure. A plus tard, mon chéri. Je répondis, en expliquant simplement qu'aujourd'hui, elle pouvait se concentrer sur elle, sans pour autant lui avouer que si je ne voulais pas qu'on vienne me voir ce jour, c'était parce que je n'étais pas à l'hôpital.
Je reprenais ma route, gravissant finalement les marches de l'entrée. Bien que plus agé, je donnais l'impression de découvrir cet endroit pour la première fois, regardant le plafond, les statues, les salles de classes, le secrétariat. Amusant, j'aurais juré qu'il y avait un secrétaire et non une. Pourtant c'était bien une femme assise à ce bureau. Sans me faire remarquer plus que ça, j'avançais, me fondant facilement dans la foule si ce n'est pas mon attitude un peu étrange ou mon manque de matériel scolaire. "Yo Vic, ça fait un bail ?" Un inconnu qui me salua, à qui je donnais le change sans même rien savoir de lui avant de continuer ce pèlerinage qui me mettait presque mal à l'aise, mais qui me semblait nécessaire. Je m'arrêtais ci-et-là, lisant, faisant attention, cherchant des détails pouvant me rappeler même qui j'étais, qui je fus dans ces murs.
Finalement, m'approchant d'une salle de classe, je sentais à nouveau ce courant d'air alors que ma main allait saisir la poignée. Presque un tressaillement, je regardais autour de moi mais rien. Rien de plus que l'idée d'un souvenir, où je ressentais une présence voilée par la magie. Un sort, un retour à un premier cours, un an en arrière. Entrant dans la pièce, la salle de classe, je la trouvais vide. Et si j'avais tout oublier, j'aurais pu dire où elle était installé, cette blonde Hollandaise qui avait marquée tant ma vie. Venant prendre quelques instants la place juste à coté, la même que j'avais pris ce jour-là alors qu'on allait être collé pour l'insubordination des autres élèves, je prenais un instant. Un instant pour respirer, ou surtout expirer. Cette salle, j'étais sur d'y avoir passé du temps. Et étrangement, je les ressentais ces picotements dans les doigts. Mais pas de sang à mes narines. La magie était en ce lieu terriblement présente.
"Et maintenant ?" Parole à moi-même, je scrutais la pièce. Ses détails, pour m'arrêtais sur l'escalier et une porte en particulier plusieurs secondes. Impression dérangeante, presque désagréable, mes pas me firent quitter la place où j'étais assis et me dirigèrent finalement vers elle. Un bois sombre, où seul un écriteau apparaissait :
Cléopatra Amonwë
Vice-directrice
Directrice de La Maison Grymm
Professeur de Défense Contre les Forces du Mal.
C'était mal, mais pour ma défense, je ne me rendis même pas compte que j'entrais dans son bureau. Je ne me rendis même pas compte que, sans frapper, j'avais ouvert la porte et étais rentré. Et tout dans cette pièce m'était familier, des fauteuils présents à l'escalier en colimaçon un peu plus en retrait. Ma main glissa sur plusieurs objets, alors que mon esprit se souvenait en parti, par flash d'être venu ici, d'avoir eu des conversations ici. Je n'allais pas bien, mais je n'avais pas la force de reculer. M'approchant de la bibliothèque, imposante, je scrutais les livres qui y était présent. Collection incroyable, il y avait certains ouvrages qui, je le savais, valaient extrêmement chers.
Finalement, c'est la porte qui s'ouvrit à nouveau qui me fit réagir, et découvrir le visage de la personne qui entra dans la pièce. Un regard que je croisais, une impression de déjà vu tellement intense. Et finalement, le nom qui sorti : "Cléo...patra..." Un nom que je n'avais pas seulement lu. Un vrai souvenir. Un détail qui pouvait éventuellement s'entendre au timbre de ma voix. Parce que je ne l'avais appelé que peu par son prénom durant le temps que j'avais partagé auprès de ce mentor de mon passé oublié. Ma main attrapant alors l'une des étagères de la bibliothèque, je me retins de tomber.
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Re: Sur les traces d'un passé oublié | Cléopatra (terminé)
Elle te dévore de l'intérieur, cette magie qui a failli te consumer alors que Fox s'agite sur ton corps. Elle pulse dans tes veines et si ce n'est grace à la fiabilité de ton traitement et la sagesse de celui qui te la prescrit, il est probable qu'elle se serait exprimé à l'instant. Mais la claque tombe, véritable gifle que tu mérites et qui vient stopper net un processus latent. Elle est violente, à donner un gout ferreux dans ta bouche, mais pas moins salvatrice alors que ton tatouage revient à sa place, sur ta clavicule, se nicher sur ta peau dans sa position de départ.
Elle te défend de l'appeler par son prénom, mais tu ne l'entends même pas. Tu es sonné, pas seulement par le coup qu'elle t'a asséné, mais bien aussi par la réalité de ce que tu as au fond de toi, un secret qui ne doit peut-être jamais voir le jour, que tu ne comprends pas et qu'il vaut mieux peut-être ne jamais réveiller. Une de tes mains te rattrape, s'accrochant à l'une des étagères quand l'autre se fait happer par la sorcière. L'instant suivant, tu es sur une chaise, mais tu l'entends cette fois. Tu comprends ses mots, et ton regard cherche le sien. Bien que tout ce qui vient de se passer confirme l'évidence, tu assimiles seulement maintenant l'idée : elle te connait. Bien. Et tu la connais, peut-être bien aussi. "Qui... êtes-vous ?" Une question à ne pas prendre au premier degré, tant ce n'était pas un nom ou une fonction qu'elle appelait comme réponse. Non, qui était-elle vraiment pour toi ? "Je... vous..." Si ton renard réagit cette fois, c'est en changeant juste de posture. Il s'assit, la tête regardant vers la tienne alors que tu te perds dans ton propre esprit. "Amonwë." Un nom qui te semble revenir d'outre-tombe. Un nom qui te paralyse, parce qu'au fond de toi, tu sais qu'elle, elle sait quelque chose. Ou peut savoir quelque chose. Ton regard ne supporte plus le sien, et ta tête cherche le soutien de ta main dans un espoir futile de se soulager de la douleur présente actuellement. "Je..." Est-ce seulement possible ? "je me rappelle de vous..." Mais c'est un grand mot, pour définir une simple sensation.
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Re: Sur les traces d'un passé oublié | Cléopatra (terminé)
L’empreinte mnésique. Ces bribes qui persistent dans l’esprit de l’étudiant. Ce qui réside de ta personne. Et cette violence qui éclate. Sans pitié. Contre tous les us et coutumes du professorat. S’en est trop. Cette scène est marquée par le goût du sang. Oui, sa lèvre laisse entrevoir la blessure infligée et à quoi bon nier l’évidence. Tu restes une monstruosité pleine d’une fureur démesurée. A quoi bon contrer cette certitude. Il y a ces réactions psychomotrices qui pourraient te décontenancer. Il n’en est rien. Pas une once de compassion.
Réflexe de le nicher à l’endroit-même où il s’est déjà tenu par le passé ; l’acte est symbolique d’une référence révolue. La culpabilité revient, retourne ton esprit sombre et indéfectible. Il y a bien eu une réelle prise de risque à propos de cet étudiant. Le pousser ainsi dans l’études des forces occultes n’était pas la meilleure idée. Mais quelques érudits désirent se greffer à ce petit groupe qui n’a pas peur de se frotter à la panthère. Ils sont quelques-uns, tirés sur le volet, à suivre des enseignements privés à tes côtés.
Appuyée contre la longue bibliothèque murale, ton regard ébène traverse l’escalier en colimaçon, prie le ciel un instant et rejoint sa tignasse blonde. « Evidemment » reprends-tu à sa suite comme s’il n’était nullement question d’amnésie. « J’ai été votre mentor ». Ta voix insiste sur la version ancienne de cette qualification. Qui n’est plus. L’accord ne tient plus désormais. « Regardez-vous, De Launay, vous me faîtes honte ». Tes pupilles semblent se changer en celle de la prédatrice. Il faut dire que la forme animale n’est jamais vraiment très loin.
L’incompréhension qui te ronge, mais également ce clivage qui tient deux réalités qui coexistent : le fait que tu sois consciente de cette lacune de la psyché mais aussi et surtout cette non-reconnaissance de ce processus. Il aurait dû écouter tes recommandations, ne pas se plonger corps et âme dans le processus. « S’il m’avait été donné de vous arrêter, croyez-le, vous ne seriez plus en vie actuellement ». Tu en aurais fait ton affaire personnelle. Les corbeaux de l’Université sont affamés parait-il. « Pourquoi revenir jusqu’ici, maintenant ? ». Tu as toi-même besoin de réponses concrètes.
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Re: Sur les traces d'un passé oublié | Cléopatra (terminé)
Ton poing se serre sous la douleur que tu ressens, et la chaleur se dessine à l'intérieur comme jamais. Tu l'ouvrirais que tu serais surpris, car cette maitrise, tu n'es plus sensé l'avoir. Tu as beau t'exercer des heures durant en rééducation à l'hopital, t'es même incapable de maitriser le moindre réparo. Alors pourquoi maintenant, pourquoi quand tu croises cette femme, ta magie semble s'éveiller à son contact ?
« S’il m’avait été donné de vous arrêter, croyez-le, vous ne seriez plus en vie actuellement » Une phrase sèche, à nouveau. Lourde de sens, après ce qu'elle s'est déclarée être : un mentor pour toi. Et elle te marque cette phrase. Parce que tu l'entends, non pas elle, mais son homologue hurler ton nom. Echo du passé à l'autre bout du monde, peut-être de ce jour fatidique où ta mémoire s'est envolée, tu entends une voix similaire t'appelait, tu sens quelqu'un lutter contre ta propre magie, en découdre avec un sort que tu as toi-même lancé. « Pourquoi revenir jusqu’ici, maintenant ? » T'es content d'être assis, parce que chacun des battements de ton coeur sonne comme une souffrance à l'intérieur de ton être. Chacun résonne dans ton âme, au plus profond de ton psyché, comme autant de pas vers une vérité à laquelle tu n'es pas prêt. "Pour... Pour me rappeler." Parce qu'Hungcalf était lié étroitement à ton passé qui s'était verrouillé. "Parce que... qu'aujourd'hui... j'ignore qui je suis." Ton nom, tu le connaissais. Mais ce qu'il représentait réellement, ou l'origine de certaines des cicatrices présentes sur ton corps, tu l'ignorais. "Je..." ne suis plus capable de magie autre qu'instinctive. Une phrase qui ne se terminera pas ici. "Parce que je suis perdu dans les ténébres..." Véritable raison, message envoyé par l'enchainé de mon âme, mon moi profond, mon inconscient que la magie a enfermé, et que Fox conserve bien prisonnier.
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Re: Sur les traces d'un passé oublié | Cléopatra (terminé)
Il est ces scènes bien singulières puisque le fruit de votre travail commun. A tous les deux. C’est important de le préciser, de soutenir ce passé délabré qui n’est désormais plus. Cela assène un coup violent de le penser, d’oser le croire. Ces recherches qui tombent à l’eau, qui ne sont plus vivantes désormais. Des heures passées à reprendre ses prononciations, à corriger le mouvement de sa baguette voire à dénigrer ses efforts qui n’opéraient pas dans le bon sens. Car tu n’hésitais en rien à rabaisser la flamme qui n’animait.
La honte. Sentiment lourd et puissant, intime surtout. Si son aura te dit quelque chose, elle n’en demeure pas moins différente de ce qu’elle était auparavant. Plus forte à ton contact. Rien qui pourrait t’impressionner toutefois. Car il en faut pour surpasser ce que tu sais déjà. Il y a cette interrogation qui taraude ton esprit : pourquoi revient-il maintenant ? Pourquoi ? Figure de proue dédaigneuse, sans aucune empathie, tu toises le blond de toute ta hauteur.
Se rappeler. Se remémorer ces instants perdus à jamais. Un frisson, sinueux, longuet, s’empare de ton échine que tu voudrais courber pour le faire partir. Tu ne fais rien de cela. Au contraire, tu restes stoïque, il le faut. « J’ai toujours affectionné les ténèbres » affirmes-tu sans émotion. Il n’est pas question d’humour mais plutôt d’une négation totale de ce qu’il peut vivre. « Vous aviez des écrits concernant vos recherches. Il est impératif de remettre la main dessus ». Le but final prime au-delà de la personne.
« Je me souviens de vos travaux. Il est primordial de se remettre au travail rapidement. Sans doute ces affaires-là vous aideront à vous … Souvenir ». La voix lancinante, la vipère offre ici son venin. Manipulation subtile. Tu n’as aucun remord vis-à-vis de tout cela. Car au fond, peut-être aurait-il été judicieux de l’arrêter. Au pire, tu n’as juste pas eu le temps de le faire. Tout a été bien trop vite. Sans succès, de toute évidence.
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Re: Sur les traces d'un passé oublié | Cléopatra (terminé)
Les éclats de cette métaphore, ils se propagent partout alors que tu l'entends prononcer ses paroles. Elle se complait de l'obscurité quand actuellement, tu es perdu dedans. Te narguerait-elle ? Se pourrait-il qu'elle s'amuse à te voir ainsi ? Peut-être, mais tu n'en a pas réellement conscience.
"ASSEZ !" Cette voix ne te ressemble pas, mais reste la tienne. Supplique de douleur, ordre de ton égo envers le sien alors même que la douleur s'installe dans ta tête, presque comme au fer rouge. Ta respiration se fait à la fois saccadée et rapide, parce que tu le sens monter, ce secret si bien enfoui dans les méandres de ton insconscient. "ASSEZ !" Tu te répètes, un peu de magie s'exprimant par des livres qui bougent. Et comme pour répondre, la douleur se calme un instant. Tu te redresses un instant, t'adosses à nouveau au fauteuil où tu es actuellement assis.
"Je n'ai plus rien." Lentement tu te calmes. Lentement tu accueilles un souvenir. "Je... je n'ai même plus de baguette. Plus de magie." Ton regard croise le sien alors que ces derniers mots sont prononcés. Car une baguette se remplace, mais qu'en est-il de la volonté ? "Tout. Tout ce que j'avais... ce jour-là... tout à été dévoré." C'est la vérité du moment. La seule qui existe pour l'instant. La seule que tu acceptes d'imaginer. Et pourtant...
"Qui êtes-vous Cléopatra ? Qui êtes-vous vraiment ?"
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Re: Sur les traces d'un passé oublié | Cléopatra (terminé)
Figure maternelle à ta manière, celle d’une mère froide et non démonstrative. Bien qu’à côté de cela tu aies su incarner une posture de mentor exceptionnelle. Cela tombe sous le sens. Tu l’as poussé dans ses derniers retranchements – comme maints étudiants avant lui. Tu ne crois pas que son amnésie relève de l’échec. Tu penses plutôt qu’il est question d’une tentative infructueuse mais pas pour autant morte dans l’œuf. La métaphore résonne et frappe son esprit. Le langage est une arme puissante pour quiconque est en mesure d’en user. Les incantations n’en sont qu’un exemple parmi tant d’autres.
Paupières qui grandissent sous la surprise de cette attitude. L’énervement prend place tout autour de vous. L’animal se rétracte sur lui-même lorsque la douleur se fait trop intense. Moins par honte que par nécessité de survie. Réflexe reptilien de mettre fin à toute offense. Les grimoires attenants bougent, s’ouvrent, se déplacent. Et si … Tu fermes les yeux un instant, t’imprégnant de cette magie environnante. Véritable addiction. Tu inspires à pleins poumons, remettant une mèche de cheveux d’un geste sec, direct.
Il s’adosse, plus tranquillement cette fois, dans le fauteuil précisément où tu l’as installé. Plus rien oui, il ne lui reste plus grand-chose. Silencieuse, tu essaies de mieux cerner ce qu’il est devenu. C’est étrange, les énergies qu’il dégage ne sont pas communes. Elles sont bien singulières, différentes de celles que tu as connu par le passé. De Launay annonce qu’il n’est plus en possession de sa baguette. Tu le laisse poursuivre. Plus de baguette ne signifie pas plus de magie. Tu en es l’exemple parfait. Ton palpitant marque un arrêt sur le terme ‘’dévoré’’. C’est très bien choisi, c’est ce que fait le Feudeymon.
« Il n’est pas question de savoir qui je serais vraiment, De Launay ». Intransigeante, coupante, sèche. Tous ces adjectifs seraient opportuns en l’instant. « Nous devons rester concentrés sur vous ». Le prétexte pour mettre à distance sa demande. Car au fond, qui es-tu réellement, Amonwë ? Es-tu seulement en mesure d’y répondre ? Rien n’est moins sûr. Volontiers comparée à une panthère, tu es connue comme le loup dans cette Université. Respectée – ou plutôt crainte – de tes collègues et élèves. Tantôt instable mais rigoureuse, tantôt dangereuse et déterminée. « Que disent les médicomages à votre encontre ? Sera-t-il possible de recouvrer la mémoire un jour ? »
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Re: Sur les traces d'un passé oublié | Cléopatra (terminé)
"Ils... ils savent pas..." Ta tête retrouve tes mains, tes paumes ton front. La douleur revient alors que des échos de cette nuit fatidiquent viennent hurler entre tes tempes. Et une vision empreinte de flammes s'emparent de ton esprit alors même que ton tatouage s'agite sur ton corps. "Pers... Personne ne connait... le sort... P... PERSONNE !" Nouvel accès de colère, nouveaux livres qui tremblent. Si tu te montres aussi coopératif avec elle, avec ce sensei des temps révolus, plus même que si tu te trouvais sous véritaserum, tu ne peux controler cette obscurité dans ta voix.
Au fond, tu ne maitrise plus rien du tout. Et tes yeux cachés par tes coudes l'hurle, cette vérité. A ta façon, t'es devenu pour le moment comme une bombe, un artefact pret tout simplement à exploser. Et le pire, c'est que l'un des détonateurs te fait actuellement face, sans sourciller. Quant à la douleur, elle revient, plus forte encore, plus prenante, plus désagreable. "Ai... Aidez-moi... j'v.. j'vous en prie..." Il fallait que tu reprennes le controle de toi-même. Que cette magie qui coulait dans tes veines se calme. Faute de quoi...
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Re: Sur les traces d'un passé oublié | Cléopatra (terminé)
De cette énergie occulte tes veines s’abreuvent, à la mesure du sang qui coule et traverse ton être. Cette magie est palpable, tu pourrais presque la toucher tant elle se fait pesante et fabuleuse. Lourde et brillante. Cette magie est autre. Elle n’est plus ce qu’elle était autrefois. C’est tellement différent. Une force brute et démesurée. Entité méconnue, frêle oxymore dont la puissance est instable. Tu conseilles donc de se centrer sur lui, de ne pas se dégager de cette voie.
Les médicomages donc ne savent pas. Il n’est possible de leur jeter la pierre. L’amnésie demeure un syndrome d’une complexité hors normes. Le désœuvrement dans sa voix est total, la tête entre les mains, prise et soutenue comme Atlas porte la voûte céleste. Pour l’éternité. La comparaison mythologique se prête merveilleusement bien au décor de ce théâtre. Victor est un jeune homme brisé et perdu dans une réalité qui lui tombe dessus. Brutalement.
Bras croisés au-dessus de ta poitrine, le soupire longuet. La nervosité qui émane de son être n’est pas commune. Il n’était pas ainsi dans le passé. Pas dans tes souvenirs. Paupières plissées, le tremblement des œuvres littéraires accentue la dramaturgie. « Sans le sortilège initial il ne peut y avoir de contre-sort ». La rhétorique, certes, mais d’une logique imparable. A moins de chercher une aiguille dans une botte de foin comme le prétendent les Non-Majs, il y a fort à parier que vous vous heurterez à une impasse.
« Je vais vous aider ». Ton devoir de Vice-Présidente, celui de la mentor, d’abord. « Toute cette magie doit être canalisée. Mal gérée elle vous nuira ». Comme toute source d’énergie qui fonctionne sur elle-même. « Il serait pertinent de la laisser exploser ». Le plus sérieusement du monde tu captes son visage de ton regard noir.
Tes intentions sont claires comme de l’eau de roche. « L’endroit et le moment ne sont ni appropriés, ni sécurisants. Je vous donnerai bien rendez-vous à la lisière de la forêt, là où il y aura suffisamment d’espace et aucun regard indiscret ». Tu tentes de te pencher en avant, lui intimant une dernière question. « Si vous en êtes, bien sûr ».
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Re: Sur les traces d'un passé oublié | Cléopatra (terminé)
"N... on." Fébrile, ce mot l'est dans ta voix. Similaire à ce qu'elle pourrait être si d'aventure tu croisais un épouvantard. La peur habite purement et simplement chacune des lettres qui le compose alors que ta tête se redresse pour retrouver le regard de ton ancien mentor. "Non." Tu le répètes, visage horrifié comme si cette vérité ne pouvait pas être la seule solution au problème.
Est-ce étonnant finalement ? Les dernières fois que ta magie s'est ainsi exprimée ne se sont-elles pas soldées par des contentions, et une fois par une personne du corps hospitalier blessée ? L'impression présente, tu te relèves pourtant et fuis simplement la pièce. Parce que tu ne peux pas. Parce que tu n'es pas prêt. Pas encore. Et pourtant, cette rencontre a bien déverrouillé quelque chose au fond de ton esprit.
HRP : désolé du retard. Clos pour moi.
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