- Cataleya BlackthornFirefly ✩ My wings eclipse the sun
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B!tch on the run. ft Arthur & Isabelle
on the run.
Passant son poignet brûlé par les sortilèges d'entrave sur son regard fatiguée, celle qui fut le plus beau joyaux de la couronne Blackthorn s'efforçe une seconde d'observer son reflet. Ses rousses ondulations lissée, parfaitement disciplinée sous un nœud blanc, la Villanueva traîne des airs d'enfant sage qui ferait pouffer n'importe laquelle des personnes qui avait vent de ses impétiosités. Et pourtant, le menton haut et des peurs intestines, elle a fini par se résigner. D'un geste lent la sorcière glisse dans son sac une bouteille de bon vin, pour la forme, puisqu'elle sait que le diplomate s'armera de son infâme Țuică au cours du repas, et lisse maladivement les plis de sa robe pour en chasser les irrégularité.
Au moins parvient-elle encore transplaner. Le chemin jusqu'à Arthur, pourtant simple et direct, se fait toujours au travers d'une multitude de détour et dédale insensé puisque sa paranoïa notoire étaient peu à peu devenue contagieuse, pourtant Cataleya devait bien lui concéder qu'après cette altercation maternelle elle aussi avait l'odieuse sensation d'être filée. D'avoir un regard qui lourdement pesait sur son épaule. La lèvre supérieure se tire en une expression aussi dédaigneuse qu'offusquée et, de nouveau, elle offre à son ombre un bien étrange jeu destinée à la pommer en chemin. Enfin, elle daigne gravir les escaliers de son appartement, s'attarder sur cette même plante qui inlassablement mourrait dans le couloir, et frapper deux bref coup. Le sourire s'efforce à prendre des airs solaire mais le regard, indubitablement, chasse les ombres qui percent sa vision périphérique. Sans doute aurait-elle pu accueillir le roumain d'une blague franchement nulle si elle l'avait pu, ne serait-ce que pour se décharger de ses appréhensions, mais faute d'avoir une voix pour porter ses conneries c'est du bout d'un carnet à étoile qu'elle s'efforce de saluer le diplomate, lui plaquant presque la feuille au visage et sa plus belle calligraphie, supplément fleur moche pour feindre une assurance qu'elle n'a plus.
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Re: B!tch on the run. ft Arthur & Isabelle
B!tch on the run ft. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] & [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] | 12.08.23[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le diplomate n’en revenait pas de ce qu’il venait d’apprendre. Pourtant, son instinct ne l’avait pas trompé lorsqu’il s’était rendu compte que Cataleya avait cessé ses vocaux incessants sans même l’avertir du pourquoi. Une drôle d’histoire que ce qu’elle racontait là mais rien de surprenant venant des Blackthorn, à la réflexion. Cela lui pendait au nez depuis quelques mois déjà, même s’il ne lui présentera pas les choses de cette manière pour ne pas la culpabiliser davantage. Arthur trouvait la punition sévère, certes, bien qu’il comprenait le cheminement de pensée de Claudia. Voilà bien une personne qu’il ne souhaitait pas devenir… Il invita la jeune femme chez lui, sans réellement avoir de plan derrière la tête la concernant. La réconforter ? Pas son point fort, malheureusement. Arthur savait user des mots pour convaincre et faire changer l’opinion de ses interlocuteurs - mais leur offrir une sensation de chaleur et de bienveillance ? Cela restait encore à prouver.
Bien sûr, il l’attendait en ayant sur le feu un petit plat de chez lui. La viande marinait sur la cuisinière, tout comme les légumes qu’il avait préalablement coupés et il ne fut pas surpris d’entendre les deux brefs coups contre sa porte. Essuyant ses mains, il ne tarda pas à aller ouvrir afin qu’elle n’attire pas les soupçons en restant trop longtemps devant sa porte. À la vision de Cataleya, il comprit qu’en effet, plus rien n’allait. Malgré son apparence de jeune fille à papa, elle ne savait lui cacher le tourment qui l’assaillait au quotidien désormais.
Une feuille sauvage manqua de lui crever un œil et il se recula d’un pas pour en lire l’inscription. Sans dire un mot - presque par mimétisme - il s’en empara et se décala pour l’inviter à entrer. Quelques regards à l’extérieur pour s’assurer qu’il n’était pas suivi, puis il referma minutieusement la porte pour empêcher toute intrusion. Enfin, c’était ce qu’il croyait. Malheureusement pour lui, son esprit était trop accaparé par la situation de Cataleya pour être réellement efficace et en la voyant dans son salon, il réprima un sourire. Non, il ne se réjouissait pas de son malheur… ou presque pas. Il trouvait juste excessivement ironique que la personne la plus bavarde qu’il lui eut été donné de rencontrer fusse désormais muette par obligation.
« Assieds-toi, j’ai bientôt fini de préparer le dîner. » Au moins ne pourra-t-elle pas se plaindre lorsqu’il remplira son assiette, elle qui mangeait à peine. L’appartement était étonnamment calme malgré la présence de la rouquine, une première pensa-t-il. Elle qui avait toujours quelque chose à critiquer chez lui se retrouvait à tout noter, ce qui en amenuisait l’impact.
« C’est très étrange de te voir si calme, je dois bien l’admettre. Mange donc, on “discutera” de tout cela plus tard. » Même si elle lui avait fait un topo par écrit, il résidait des zones d’ombres et de toute évidence, Arthur était persuadé qu’elle n’avait fait que lui résumer les choses. Là, elle allait avoir l’occasion de mettre à plat chacun de ses sentiments car, oui, il allait accepter de les entendre. Ou les lire, dans le cas présent.
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Re: B!tch on the run. ft Arthur & Isabelle
L’universitaire avait trouvé l’information par hasard, alors que ses responsabilités dans une tout autre société secrète l’avaient amenée à superviser les opérations d’un petit groupe. Elle avait jeté son esprit dans le chaos d’une tête rousse. Isabelle avait appris que l’étudiante n’était pas seulement douée de magie, mais qu’elle avait de plus partagé beaucoup de son temps avec Arthur. La révélation lui avait laissé un goût amer sur la langue et elle fulminait d’imaginer un pareil cliché ; le diplomate de l’est qui encanaillait la belle et jeune prodige - c’était fade et grotesque, même pour lui. Les plis de sa jupe tourbillonnaient et elle s’engagea dans une ruelle - un raccourci. Au crépuscule de la journée, les passants n’étaient pas nombreux, mais ils n’étaient pas non plus inexistants. Isabelle préférait jouer de son anonymat dans une tenue bleu nuit. L’expérience lui avait enseigné qu’on attirait toujours plus d’attention quand on essayait précisément de passer incognito.
Les dessins tracés dans l’esprit de Cataleya guidaient ses pas. Elle conjurait leur image et les détaillait pour figer leur existence dans sa mémoire. Isabelle devait trouver la statue qu’Arthur avait rapportée de son expédition, avant qu’il ne s’en serve pour trouver les autres joyaux et qu’il ne révèle ses intentions - elle les croyait mauvaises, naturellement. Un dîner d’affaires devait avoir lieu au Ministère de la Magie britannique, ce soir-là, et Isabelle avait réfléchi à son intervention de sorte à ce qu’elle soit terminée avant qu’Arthur ait le temps de rentrer. Une odeur formidable et succulente aurait dû l’avertir du danger, mais elle l’avait ignorée en relayant son origine à une habitation voisine. La baguette de bois tomba de sa manche et elle incanta discrètement son premier enchantement :
La serrure s’illumina et la porte de bois pivota aussitôt de quelques centimètres. Les yeux écarquillés, Isabelle pénétra dans l’habitation ; elle ne s’attendait pas à ce que cela soit si facile. Ce ne le serait pas.
Arthur était désarmé et elle comptait bien en profiter.
Bien qu’elle ne l’ait pas choisi pour cette raison, le mot pouvait semer le doute dans l’esprit de la tête rousse ; les deux sociétés étaient secrètes, mais l’existence des Capes Noires n’était pas aussi bien gardée que celle des Absolutum.
Elle ne put s’empêcher de cracher son dégoût à celui qui avait été l’amour de sa vie.
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Re: B!tch on the run. ft Arthur & Isabelle
Prenant soigneusement place à table, la jeune femme pose son carnet mais s’en détourne sans mal pour se concentrer sur les mouvements du roumain. Observer ce qui aurait dû s’apprêter à lui réchauffer l'estomac, mais dont les grands yeux bleus de la Blackthorn se verraient privés puisque l’instinct lui hurlait déjà de se tourner vers la porte à peine celle-ci s’était-elle entrouverte. Isabelle D'Essenault, déesse entre toutes, avait prit d’assaut le palier et vociférait des mots que la nouvellement Villanueva ne comprit tout d’abord pas. Non, mais non ! Pas à l’heure du repas, pas dix jours après celui de Claudia Blackthorn, et encore moins ici ! Le dos se coule intuitivement dans son siège et si l’esprit ne comprend pas l’arrivée aussi furieuse que spectaculaire de son professeur, le pied ramène discrètement son sac à main jusqu’à elle. Pas certaine qu’elle puisse faire grand chose de la baguette de saule qui y repose, au vu de son mutisme et du carnage qu’à été ses duels avec Miguel lors de son week-end passé avec lui en Espagne, mais au moins serait-elle plus proche que celle d’Arthur.
Le regard se fait pourtant suspicieux au mot “société”, pas certaine de comprendre où voulait en venir la française puisque si le discours était pluriel, l'effraction ciblait le domicile d'Arthur et celui-ci ne faisait aucunement parti des capes noires. Quand bien même ce dernier semblait-il éveillé à leurs rites et que son profil aurait nécessairement du piqué l'intérêt du Grand Vénérable. En cinq année passée auprès d'eux, et à fouiller maladivement chaque recoin du manoir Blackwood, la rousse aurait nécessairement capté son parfum n'est-ce pas ?
“Une étudiante ? Vraiment ? Tu es pathétique.” Cataleya s'étrangle sur ces mots, autant offusquée par l'idée que l'on puisse imaginer que sa misère affective l'ait conduite au bras d'un vieillard, que parce que le jugement de valeur ainsi jeté puait la jalousie à plein nez. Super. Un amante éconduite. Sérieusement Arthur ? Müller et Melnikov n'était pas suffisantes ? Au moins, Cataleya pouvait lui reconnaître qu'il les choisissait avec gouts.
D'un geste lent, les mains se lèvent vides, autant pour jouer patte blanche que ramener l'attention de la sorcière vers elle, et si les lèvres s'entrouvrent les réminiscences de son maléfices ont tôt fait de rappeler à la rousse qu'elle traînait l'un des pires Karma de tout Inverness derrière-elle. Ok. Elle ne pouvait absolument rien expliquer. Le pied se décide tout de même à doucement pousser la chaise en face d'elle, avant d'inviter d'une main étonnamment avenante la française à s'asseoir.
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Re: B!tch on the run. ft Arthur & Isabelle
Isabelle en disait déjà beaucoup trop. Arthur se crispa aussitôt qu’il entendit le mot “société”. Aussi enfantine fusse-t-elle, la Blackthorn n’était pas une idiote et aurait tôt fait de se poser des questions à son sujet. Déjà qu’elle le soupçonnait d’être un serial killer… Afin de ne pas attiser davantage la colère de la belle sorcière, le Roumain garda ses mains visibles bien en évidence alors qu’il faisait un pas dans sa direction - et, au passage, dans la trajectoire la reliant à Cataleya. Si un sort devait être jeté, il préférait qu’elle en soit exemptée.
(anglais) « Tu as une bien faible estime de moi si tu penses sérieusement que j’irais m’acoquiner avec une enfant… » Un autre pas en avant. Son visage faisait montre d’une certaine douceur mais au fond, Arthur se préparait au pire. Isabelle était une femme déçue et blessée en quête de vengeance et comme toute personne dans cette situation, qui pouvait réellement prévoir sa prochaine réaction ?
(roumain) « Ne discutons pas de ça devant elle, je te prie. Elle n’est pas au courant et je doute que tu veuilles subir un nouveau procès pour nous avoir dévoilés. » Son regard clair ne quittait pas le sien. Arthur savait qu’il y avait une chance pour qu’elle ne le croit pas et prenne ceci pour un stratagème - la faute à ses combines passées et récentes. Elle jugeait sûrement qu’on ne pouvait pas lui faire confiance et n’aurait pas tout à fait tort. Il lui avait prouvé par trois fois qu’il pouvait tromper. Jamais sans état d’âme, néanmoins. Pourtant, cette fois, l’enfant qui criait au loup disait la vérité.
(roumain) « Tu sais bien que ce n’est pas par la violence et la menace que tu me feras coopérer, Izzie. Baisse ta baguette et discutons calmement. »
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Re: B!tch on the run. ft Arthur & Isabelle
Malgré elle, la menace sonna davantage comme une supplication, et Isabelle se renfrogna de paraître si faible. De ses lèvres fendues, le diplomate voulut la rappeler à l’ordre sur les responsabilités qu’elle devait endosser pour la confrérie.
(roumain) « Te dispretuiesc!1 », répondit-elle dans une langue qu’elle maîtrisait juste assez pour l’insulter.
Sa bouche, un peu rouillée, ne parvenait pas à discuter des mêmes nuances, ni de les comprendre avec toute l’aisance qu’elle avait développée au gré des nombreux contacts que sa famille avait eu avec les Batthyány.
(roumain) « Vorbeste calm. E bogat, de la tine!2 »
Isabelle avança à son tour, non sans les tenir en joue.
C’était un ordre. Les sables mouvants relâchèrent leur prise sur sa jambe et se tordirent pour redevenir de jolies lattes de parquet. Elle regarda l’homme qui aurait pu partager sa vie s’asseoir avec élégance et la lenteur de l’innocence - quelle ironie ! Puis, se décidant, elle lui embraya le pas et s’approcha de la table dressée pour le dîner. Les effluves de mets délicieusement préparés lui montaient aux narines. La main toujours posée sur sa baguette, elle plia sa jupe sous ses jambes pour s’asseoir en face de Cataleya.
Elle appuya son regard - une chape de plomb - sur chacun d’eux, la lumière verte du dégoût intensifiant les pierres de Jade dans ses yeux. Isabelle ne lâcha pas sa baguette, prête à l’utiliser au moindre geste douteux.
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- FR :
- 1. « Je te méprise. »
2. « Parler calmement ? C’est gonflé, venant de ta part. »
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Re: B!tch on the run. ft Arthur & Isabelle
Le nez se plisse un peu lorsque le parquet vient à changer d’aspect, mais c’est le plus intuitivement du monde que la Blackthorn renoue avec des réflexes pris à table, lorsque la baguette paternelle se dressait pour menacer. L’heure n’est pas à la panique mais à l’observation, et si l’usage du roumain est préféré à l’anglais, c’est pleinement attentive que la rousse tente de retenir des mots à la volé. En vain : Elle n’en connait aucun. Ce qui ne trompe pas, pourtant, c’est bien leur langage corporel et les tons prit. L’usage du roumain plutôt que du français maternel d’Isabelle, puisque Arthur savait que Cataleya avait étudié cette langue et semblait vouloir garder l’échange confidentiel. Meh. Ca sentait les fiançailles avortées à plein nez. Pourtant, si l'ordre claque au dessus de leurs têtes, il éveille malgré lui un fin sourire chez la Blackthorn. C'est que les nerfs craquerait presque après l'agression subit quelques jours plus tôt, que la situation est hautement improbable, et que la tentation de couler un regard vers Arthur pour lui glisser qu'elle ignorait que ses gout allait aux femmes autoritaire était désastreusement forte. Ainsi, minuscules devant une Isabelle aux airs de démon, les doigts de Cataleya rampent sur la table pour se saisir de son verre d'eau puisque déjà la moue se tordre sur des explications étranglés aux frontières de ses lèvres. Faute de défense, le sourcil s'arque un peu étrangement alors que la main présente théâtralement les assiettes devant eux, puis le repas sur-cuisant en arrière plan. C'était là un basique repas-réconfort-post-agression-maternel, ça se voyait, pourtant.
Le plus précautionneusement du monde, la rousse tend finalement le bras sur la table -bien loin de la baguette de la française- pour se saisir de la bouteille de Tuică qui reposait plus loin et ainsi la ramener au centre de la table. S'ils ne finissaient pas par s'entretuer, sans doute en aurait-ils besoin ; la soirée promettait d'être hautement étrange.
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Re: B!tch on the run. ft Arthur & Isabelle
La prise relâchée, le diplomate s’installa calmement sur l’une des chaises, face à Cataleya dont il devinait le trouble. Vu ce qu’elle venait de vivre, inutile de dire que cette intervention n’arrangeait pas les choses pour ses nerfs. Alors, il restait tranquille pour elle, l’intimant en silence de caler sa respiration sur la sienne. Puis, son regard se porta sur le plat posé sur le fourneau, prêt à brûler.
(anglais) « Peux-tu d’abord éteindre la cuisinière ? Cette viande mijote depuis déjà trois heures et je ne voudrais pas nous priver d’un repas. » Toujours ce calme olympien, presque synonyme de défiance. Il voyait la baguette pointée sur lui et savait le mal qu’elle pouvait causer - mais il préférait largement que les choses soient ainsi plutôt qu’elle s’amuse à dériver sur la rousse. Même face aux punitions cruelles de son père, il savait garder son sang-froid.
(anglais) « Tout “ceci” résulte d’un quiproquo entre Blackthorn et moi. Elle m’a pris pour un serial killer et a cru bon de s’en prendre à moi personnellement. J’imagine que tu te fais déjà une idée de qui a pris le dessus. Depuis, je lui enseigne deux-trois choses. Elle n’a rien à voir avec nous, Isabelle. Elle ne sait rien et ne saura rien. » Ses derniers mots sonnaient comme une menace et elle aurait raison de les entendre ainsi. Mais pas une menace contre elle, non. La Française devait bien se douter qu’impliquer les Blackthorn dans leurs jeux de magie et de pouvoir n’arrangerait pas leur cas. Car ils auraient tôt fait de les doubler - mesquins qu’ils étaient - et de leur mettre un coup de poignard dans le dos, avant de s’emparer du travail de toute une vie. Arthur ne pouvait le permettre et si Isabelle le connaissait un tant soit peu, elle savait tout cela. Elle non plus n’était pas prête à laisser son destin dans les mains d’un autre.
(anglais) « Elle ne peut pas parler » ajouta-t-il en pointant du menton la jeune sorcière. « Sa mère lui a jeté un maléfice. Mais si tu ranges ton arme Isabelle, je suis prêt à partager les informations que j’ai avec toi. Et toi de même. » Une première pour eux, habitués à tout gérer seul, chacun de leur côté. Arthur ne savait même pas si une telle entente entre eux était possible… ou si ce n’était qu’une vague chimère trop belle pour être réelle.
Isabelle D'Essenault et Cataleya Blackthorn sont fans
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Re: B!tch on the run. ft Arthur & Isabelle
Pourtant, la sorcière manqua de pouffer de rire à la mention d'un serial killer. La rouquine n'était peut-être pas la Lolita écervelée qu'elle avait cru voir en elle lorsque la porte s'était entrouverte. Mais encore, Isabelle ne lui accorda pas l'ombre d'un regard et toisa plutôt le Roumain de tout son buste, se satisfaisant de le voir, une fois de plus, sans la moindre brindille de baguette entre les mains. Elle abhorrait la suffisance avec laquelle il s'estimait l'évident gagnant de la joute supposée qui avait rassemblé ce drôle de couple à la table du dîner. Il se vantait d'avoir gagné contre une étudiante - une gamine, vraiment - et la bile montait aux lèvres de la femme qui pensait avoir, somme toute, terminé de l'estimer. Avec une hypocrisie qui ne lui échappa pas, la chevalière leva la tête en guise d'avertissement : à trop se targuer de protéger leur secret, il manquait de cultiver la curiosité de la jeune femme qu'il tenait à la faire innocenter. Arthur ne connaissait vraisemblablement toujours rien des jeunes femmes.
Elle décida de lui accorder un peu d'importance, puisqu'il souhaitait à tout prix la lui retirer. Arthur s'empressa de déclarer qu'elle n'était pas en mesure de parler.
Le concept de temps n'existait pas. Celui d'espace non plus. Isabelle avançait d'un pas prudent dans l'obscurité. Elle sentait encore sa baguette dans sa main, mais elle n'était pas certaine de pouvoir l'utiliser le moment venu. Des voix résonnaient au loin, mais leurs voyelles n'avaient pas de sens. Elles s'entrechoquaient et se mélangeaient si bien qu'Isabelle était incapable de les distinguer. Alertée par une présence, Isabelle se tourna subitement pour faire face à une jeune femme recroquevillée devant ce qui semblait être un mur. La peur embaumait l'air et rendait sa respiration laborieuse. Il s'insinuait dans son esprit et la détachait de la réalité. Un bruit. Elle fit volte-face et, face au vide, voulut retrouver Cateleya sur le sol, mais elle avait disparu. Un brouillard s'était levé dans le couloir où l'intruse avançait prudemment. Isabelle recula d'un pas quand un souvenir s'interposa : un portail, le manoir de sa famille au loin et sa mère. Tout simulacre avait été abandonné et elle se dévoilait comme elle ne s'était jamais montrée aux réunions fréquentées par les plus purs d'entre eux. Sa vue fantomatique glaça le sang d'Isabelle qui eut presque fait de la bannir de sa baguette avant de se rappeler qu'elle n'était pas vraiment là. Isabelle la contourna, mais s'arrêta bientôt. Ses bottes collaient sur le sol. Une mixture visqueuse voulait la maintenir sur place. Une drôle d'odeur essayait de percer la fumée qui assombrissait l'esprit de Cataleya. Du sang. Isabelle y vit un signe encourageant et crut un instant triompher de leurs mensonges. Elle enjamba un petit muret et tourna dans un autre couloir. Une pomme lancée la fit sursauter et maugréer. Isabelle poursuivit sa route malgré tout. C'était bruyant. C'était flou et les couloirs se réarrangeaient dans un dédale en perpétuelle transformation. Des ouvertures avaient été murées, remarqua-t-elle. La pierre grinçait, forcée dans cet esprit pollué et endommagé. Des chaînes claquaient plus loin sur un pan de mur. Isabelle se faufila dans l'espace creusé sous la terre, juste en dessous. Elle déboucha dans une impasse.
Où pouvait bien se trouver cette satanée statue ?
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Re: B!tch on the run. ft Arthur & Isabelle
Vraisemblablement décontenancée, Isabelle finit par se plier aux exigences du roumain en sauvegardant le repas et, quelque part sans doute, Cataleya se surprit à espérer que cela suffise à apaiser l’effroyable tension qui régnait à table. La main prend doucement appuie sur le meuble, comme pour amorcer un mouvement lent et bien en vue qui permettrait à la Blackthorn de chercher les assiettes mais la baguette qui menace de nouveau Arthur déconseille vivement à la Blackthorn de se mouvoir. Le geste s’efface, et c’est dans poli sourire qu’elle soutient un instant le regard de la française avant d’éprouver un effroyable malaise lorsque celui-ci s’accroche trop lourdement à elle. Ca, ça puait. Comme lorsque sa mère étirait sous ses canines un sourire sardonique et trépanait à grand coup de legilimentie le gruyère qu’était devenue ses souvenirs et pensées. Pourtant, puisque le professeur de métamorphose n’esquisse aucun geste mais continue à la fixer elle et la bouteille qu’elle ramenait quelque seconde plus tôt, Cataleya finit par mettre cet effroyable malaise sur le compte de la situation. Ne ressentant pas l’intrusion dans son esprit, c’est précautionneusement qu’elle verse la Tuică dans son verre et le fait lentement glisser devant la française pour montrer patte blanche. Sous ses grands yeux bleu valse pourtant l’enfer, et celui-ci a déjà englouti son ainée.
Cassée, Cataleya Quarta Blackthorn développait depuis son plus jeune âge des trésors de déni et refoulement. Elle possédait l’effroyable faculté d’emmurer des évènements et les oublier, quand bien même ceux-ci creusaient le ciment pour en réchapper, et les oubliettes qu’elle avait essuyées n’aidaient en rien le réagencement d’un esprit déjà viscéralement bouleversé. Si les griffes de Claudia s’étaient frayé mille passages en faisant céder les murs, il ne restait derrière la peur, la violence, et le déni de son état et sa condition que des ruines qui s’effritaient. Un marais visqueux dans lequel on s’engluait à peine posait-on le pied, et dont le gras clapotis des eaux éveillait l’affreuse Bête assoupie dans ses ombres. Pas étonnant qu’elle ait tôt fait de dérailler dans pareil environnement, effroyable monstruosité : nul animagi pouvait s’épanouir dans ce genre de chaos. Les souvenirs s'imposent de manière anarchiques à Isabelle, sans cohérence entre eux. D'une première transformation placée sous le joug de l'horreur puisque, acculée et prise de terreur, le premier réflexe du malinois avait été de passer au travers de la fenêtre, en passant par la récente agression maternelle, avant de se casser la gueule sur des scènes plus futile et quotidienne l'opposant à grand cris à Andrew. Les sons se bousculent, les odeurs prennent à la gorge, mais c'est celle du sang qui s'impose en grand fracas. Mêlée à celle de la chaire mis à nue. Émergeant de l'épais brouillard, l'ombre qui projette semble déformée par les souvenir mais tordue de manière grotesque, comme pour souligner au mieux sa carcasse lupine et l'écume de sa mâchoire.
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Re: B!tch on the run. ft Arthur & Isabelle
Et puis, le silence après ses paroles. Arthur analysa encore. La position d’Isabelle, la grippe sur sa baguette, son regard dans celui de Cataleya et celle-ci qui s’efforçait de jouer à la bonne hôtesse dans un lieu dont elle n’était pas la maîtresse. Il ne lui fallut que quelques secondes pour comprendre ce que faisait la Française et quelqu’un d’autre se serait sûrement interposé pour cesser cette intrusion. Pas le Batthyány. Il attendit patiemment que la professeure s’enfonce dans les abysses de l’esprit de Cataleya, prenant soin lui-même de barricader les entrées à ses souvenirs. Isabelle devenait de plus en plus forte à l’exercice avec le temps, comme tant d’autres avant elle, alors il devait perpétuellement consolider le mur entourant son esprit afin qu’il ne fusse jamais violé.
Quand elle parut suffisamment statique, il choisit d’entrer en action. D’une simple impulsion des talons, son corps se redressa, sa main se tendit et attrapa la baguette tenue dans les fines et élégantes mains de la Française. Il la désarma tout autant qu’il la bouscula et rompit le lien entre les deux femmes, ce lien invisible dont Cataleya n’avait peut-être même pas conscience. Il posa le bout de boit à plat sur la table, sa main par-dessus sans même l’intention d’en faire usage.
(anglais) « Cesse cela, Isabelle. Je te l’ai dit, elle n’a rien à voir là-dedans. Forcer son témoignage ne t’amènera nulle part. Si tu as quelque chose à me demander, fais-le. Sois directe, ne t’encombre pas de magie. Et avant tout, prends une chaise et assieds-toi avec nous. Le dîner va être servi. » Le sérieux dans sa voix contrastait étrangement avec sa dernière déclaration, comme s’il tenait réellement à faire de ce repas un moment de conciliation. En réalité, Arthur analysait – certes – mais il improvisait aussi beaucoup. Il ne pouvait pas s’en tenir à un seul plan quand il avait face à lui deux êtres si similaires dans leur façon d’être imprévisibles. Elles se ressemblaient beaucoup plus qu’elles ne le pensaient et le Roumain se demanda s’il n’y avait pas là un signe à lire…
Il se leva, prit la baguette et la déposa sur le lavabo. Ne s’en occupa plus. Elle pouvait feinter pour la reprendre, il ne s’en souciait guère. Si elle avait réellement voulu les blesser ou même les tuer, elle l’aurait fait plus tôt n’est-ce pas ? Il n’ignorait pas ses quelques capacités en manumagie. Arthur prit même le temps de servir trois assiettes qu’il déposa à table, ajouta un set de couverts et un verre supplémentaire. Ravi de porter ses lèvres au sien, bien rempli de Tuică.
(anglais) « Mangez, nous parlerons après. Enfin, sauf toi. » Il désigna de son couteau la rouquine face à lui. Il eut même un rictus. Ses yeux clairs fixèrent une à deux secondes l’arme moldue dans la main d’Isabelle et réfléchit aux mille façons qu’elle avait de lui planter l’ustensile dans le corps. Il fut le premier à porter sa fourchette à sa bouche, ne se souciant que peu de l’incohérence de cette situation.
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Re: B!tch on the run. ft Arthur & Isabelle
L’animal vira à son tour, lui collant aux talons. Il perdit l’équilibre et son flanc vint s’écraser sur le pan de mur qui laissa échapper un souffle de vapeur bleutée. La respiration écourtée, Isabelle sentait qu’elle risquait de s’épuiser. Il lui fallait trouver la statuette et vite.
Un cul-de-sac. Elle se cacha à l’intérieur, espérant voir l’animagus passer sans la voir. Elle fut soudain arrachée au vide par une main posée violemment sur son enveloppe corporelle. Celle-ci s’était emparée du medium de son pouvoir, et, avait mis fin à l’échange hypnotique qui l’avait emprisonnée dans l’esprit fracturé. Sonnée, elle cligna des yeux en observant les traits de son visage et les quelques taches de rousseur qui ne laissaient rien paraître de sa vie abîmée. Il lui sembla que le mutisme qu’on lui avait imposé n’était peut-être rien comparé à l’érosion dans sa tête.
Les pierres de Jade se lancèrent ensuite sur Arthur, qui la grondait comme une première année à Beauxbâtons. Encore captive de Cataleya, elle n’avait pas entendu tous les mots, mais le ton ne laissait aucun doute. Plus de magie. Plus d’accusations. Elle devait s’asseoir et dîner avec eux. La sorcière regarda distraitement le verre que lui avait servi Cataleya durant sa transe, et puis reporta son regard sur la porte d’entrée. Isabelle considéra partir.
Elle expira longuement pour accueillir ensuite les odeurs d’un cessez-le-feu. Arthur se leva et emporta sa baguette près du lavabo. Cataleya les regardait sans avoir à parler : l’expression creusée dans son visage le faisait bien assez pour elle. Victime du même mutisme, Isabelle attendit qu’Arthur soit de retour à table pour ouvrir la bouche. Aucun son n’en échappa. Alors, pour couvrir la stupéfaction ridicule, Izzy prit le verre d’alcool et l’avala d’un trait. Le liquide brûla et anesthésia la gorge traîtresse. Elle toussa pour retrouver sa voix et s’apprêtait à faire subir au garçon les pires avanies quand celui-ci imposa son agenda à la tablée. Le rire crispé sur le visage d’Arthur lui remua les entrailles. Dans une autre vie, l’homme formidable grondait leur fille, assise et mutique à la table de ses deux parents. Isabelle papillonna des cils pour chasser ce renégat d’espoir.
Il ne lui semblait plus vraiment avoir le choix : l’esprit fracturé de Cataleya mettrait certainement des jours entiers à lui livrer ce qu’elle était venue chercher, et celui du diplomate était bien trop gardé pour qu’elle parvienne à s’y couler. Les mains de la sorcière tremblaient quand elle s’empara des couverts qu’il lui avait apportés. Elle inspira profondément, trouvant l’odeur du plat aussi réconfortante que déstabilisante.
Elle admettait volontiers : la réponse lui faisait peur. Arthur n’était pas Animagus, et elle doutait qu’il soit la personne rêvée pour aider l’Épine Noire. Isabelle estima qu’il serait peut-être bon de présenter ses excuses à la rouquine, mais elle renonça très vite : elle n’était pas convaincue de son innocence dans toute cette histoire. La bouchée lui réchauffa les lèvres et tira à elle des souvenirs et des espoirs lointains.
Commenter le plat et mentir, deux façons de faire savoir son mécontentement, quand en réalité, elle trouvait le mets délicieux. Elle tendit la main pour se resservir un peu d’alcool, et changea son fusil d’épaule pour servir d’abord la tête rousse.
Elle connaissait naturellement la réponse.
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Re: B!tch on the run. ft Arthur & Isabelle
“Ce n’est pas trop salé.” Une voix nasillarde résonne à table, déraille un peu, jusqu’à animer suffisamment la peluche pour tourner sa tête trop lourde en direction d’Isabelle. Le poids, pourtant, de cette corne en mousse la contraint aussitôt à piquer du nez sur la nappe. “Ne juge pas.” Ordonne t’elle pourtant d’un ton subitement trop grave, avant que les mains de la Blackthorn ne s’en saisissent pour la garder précieusement sur ses genoux. “J’ai été effroyablement occupée, et c’est tout ce que j’ai trouvé pour palier au maléfice en si peu de teEeeEmps.”
Elle aurait pu faire mieux, et certainement moins ridicule comme support, mais la situation la frustrait tant qu’elle avait jeté le médaillon de bois qu’elle avait conçu au feu puisqu’il ne traduisait pas avec exactitude ses pensées, et à l’eau celui en quartz, puisqu’elle avait viré folle devant les lenteur dont il faisait preuve. La peluche, au moins, étant tant porteuse de symbole qu’elle ne risquait pas la combustion instantanée en cas de sursaut de colère. Elle ne se formalise pourtant pas des regards qui tomberaient sur elle et ce monstre pelucheux qui s’agitait de temps à autre sur ses genoux, puisque aussi erratique qu’était la magie qui l’animait, et se contente de joindre les mains devant elle sans prétention religieuse. Seulement sous le coup d’un enthousiasme étrange, puisqu’au vu de la situation, on aurait pu croire qu’elle manquerait d’appétit. Elle avait définitivement besoin de ça pour faire passer l’idée qu’elle était un nouveau spectre errant loin du terrible manoir Blackthorn, puisque définitivement banni. Piquant sa fourchette dans son repas, la lufkin a pourtant tôt fait de la pointer sur son professeur avant de l’enfourner dans sa bouche. “Chien. Malinois, en fait. C’est comme ça que j’ai pu prendre en traitre Arthur pendant DES JOURS. Il a essayé de me torturer quand il m’a attrapé, par contre, mais je l'ai mordu. Deux fois ! ”
Aujourd'hui, elle n'avait aucun doute sur le fait qu'il eu pu lui fracturer le crane contre un mur ce fameux jour, mais elle aimait à se dire que c'était son regard de chaton battu, cillant innocemment sous ses airs bourrus, qui l'avait enjoint de ne pas le faire.
- Arthur BatthyányMODO - Modérateur
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Re: B!tch on the run. ft Arthur & Isabelle
« Je lui apprends à manger correctement et arrêter de se comporter comme si elle avait six ans et qu’on lui passait tous ses caprices. »
Et occasionnellement, il la tirait de situations complexes. Un secret qu’il ne pouvait lui avouer de peur qu’elle ne comprenne pas le lien étrange qui le liait à Cataleya. Lui-même n’en saisissait pas toute l’importance et la complexité. Ses mots tendaient vers le grotesque, une réponse qu’Isabelle ne voulait probablement pas entendre. Mais Arthur n’apprenait rien. Il n’était pas enseignant. Il n’avait pas vocation à éduquer cette jeune femme. La protéger d’elle-même, c’était autre chose.
Arthur eut une grimace qui pouvait s’apparenter à un sourire. Presque. Il fallait réellement le connaître pour le deviner ; il savait donc que, si Isabelle l’avait vu, elle saurait le décrypter. Bien sûr que ce n’était pas trop salé. Elle ne faisait cela que pour le vexer dans sa fierté, le bousculer un peu comme ils avaient l’habitude de le faire lorsqu’ils... étaient ensemble. Sa pensée fit le reste du chemin et il la chassa à grand coup de pelle imaginaire. Il ne pouvait plus se permettre de penser à cette femme en réunissant ces mots ensemble. Elle ne désirait rien de ce qu’il avait à offrir et de toute manière, Arthur ne possédait rien qui puisse l’intéresser. Rien d’autre que sa froideur, sa dévotion et son incapacité à communiquer comme un humain le ferait.
Le Roumain releva la tête à la question et croisa le regard de la jeune rousse. Il n’en doutait aucunement, mais il venait d’avoir tout de même confirmation qu’Isabelle avait parfaitement réussi son entrée dans la tête de la rouquine. Forcément, Arthur se trouva curieux de ce qu’elle avait pu y trouver. Derrière ses airs de grande princesse et d’enfant capricieuse, il savait que Cataleya cachait de très nombreux secrets et déchirures. Jamais, pourtant, elle ne l’avait invité à les découvrir, tout comme il ne lui proposait pas d’en apprendre plus sur les siennes. Une réserve commune avec laquelle ils vivaient sans broncher.
« Cette chose est horrible, Cataleya, je ne la veux pas à ma table. »
Lui qui pensait qu’il aurait un peu la paix avec les monologues à répétition de la sorcière... Elle avait trouvé le moyen de faire perpétrer sa voix et de la plus nasillarde et laide des façons. Arthur eut même une grimace en posant les yeux sur la peluche. Elle aurait pu le lui demander, il lui aurait fait quelque chose d’un peu plus... classe ? Distingué ? Facile à transporter ?
« Elle aime bien croire qu’elle m’a pris en traître. La vérité, c’est que même sous sa forme animagus, elle est loin d’être discrète. Ta professeure aurait de quoi t’enseigner quelques tours, jeune fille. »
Cette conversation était irréelle. Même lui ne le réalisa pas sur le moment. Il était devenu naturel de partager ces moments autour d’un repas avec Cataleya, à s’envoyer des piques pour se montrer qu’au fond, ils appréciaient ce qui se passaient entre eux. Que ça les mettait pourtant trop mal à l’aise pour qu’ils posent des mots dessus.
« Si j’avais réellement voulu te torturer, tu ne serais pas là. Mais il est vrai qu’elle m’a mordu, la petite peste. »
Il se tourna enfin vers Isabelle et dans ses iris vivaient les souvenirs d’une enfance et d’une adolescence mouvementées, où les jeunes personnes qu’ils étaient se posaient de plus perfides pièges pour forcer l’autre à capituler. Voilà pourquoi Cataleya ne pouvait pas vraiment le surprendre ; Isabelle avait déjà élaboré tous les plans qui puissent exister pour cela. Et d’une certaine manière, elle y parvenait toujours.
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