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Si tu n'as pas peur de la chaleur [Pv Lust]
Mer 1 Sep 2010 - 20:45
- Esmeralda regarda autour d’elle. Un coup d’œil à gauche, un coup d’œil à droite. Rien, nada, quedal. Il n’y avait que des livres à perte de vue sur des étagères poussiéreuses. Il faut dire qu’elle se trouvait dans une bibliothèque. Cela l’aurait étonné qu’il y ait autre chose que des livres, malheureusement. Il y avait deux trois élèves assis autour des tables, majoritairement des Lufkin, mais rien d‘intéressant. De toute façon, elle se faisait royalement chier. Il n’y a même pas dix minutes, elle était tranquillement installée dans la salle commune de sa maison en train de feuilleter un magazine, regardant plus les images au lieu de lire les trois lignes chargées de venin que les journalistes pondaient jour après jour. Autant elle aimait cracher des horreurs, autant le blabla de ces soi-disant écrivains lui sortaient pas les yeux. Mais passons, elle était donc affalée dans un fauteuil avec classe, rêvassant un peu de tout et de rien quand ces pipelettes avaient débarqué dans la salle commune. Elles jacassaient, piaffaient, pouffaient, riaient comme des les cruches dans les films, bref, elles étaient tout simplement insupportables. Esmeralda n’était pas réputée pour sa patience, loin de là, elle avait du sang latino dans les veines et il ne fallut que trente secondes aux intruses pour lui courir sur les nerfs. Bien sûr, elle aurait pu lancer un sort de tranquillité autour d’elle ou les pétrifier au choix. Mais dans le premier cas, elle saurait tout de même qu’ils étaient là et rien que cela l’énerver. Et dans le deuxième cas, elle était sûre d’avoir des ennuis. Entre étudiantes immatures et directeur agaçant, elle finit par choisir la solution la plus simple : Fuir. De toute façon, aussi loin qu’elle se souvienne elle n’avait jamais cherché les problèmes sauf si c’était nécessaire. Qu’elle aille lire son magazine à la bibliothèque ou dans sa salle commune, est-ce que cela changeait quelque chose ? Rien, à part préserver sa santé mentale.
Recherchant surtout la tranquillité, Esme avait décidé qu’il valait mieux s’éloigner de toute source de commérage surtout si c’était pour entendre : Il m’a dit qu’il m’aimait. Les histoires d’amours l’agaçait encore plus que leurs babillages. De toute façon, l’amour, ça n’existait. Ou si ça existait, cela faisait souffrir. Et elle, elle voulait être heureuse. La solution était donc simple : elle n’avait pas à aimer. C’était simple, efficace et indolore. Il suffisait de trouver un riche parti qui pourrait toujours lui offrir tout ce qu’elle voulait et là, elle serait parfaitement heureuse. Et puis les gallions, ça, ça ne fait pas souffrir. C’est ainsi que la blonde s’était rapatriée à la bibliothèque. Et la voilà dix minutes plus tard au bord de la crise de nerf. L’atmosphère studieuse était à deux doigts de la plonger dans un coma éthylique et le silence l’oppressait. Elle en serait presque venue à regretter les commérages de tout à l’heure. Presque ! Elle avait déjà feuilleté son magazine deux fois n’y trouvant plus aucun intérêt. Ses devoirs ne l’inspiraient nullement et de toute façon, il ne lui en restait qu’un à faire et il n’était que pour dans deux semaines. Elle n’avait donc nullement envie de se plonger dedans.
Même pas un beau garçon dans les deux trois étudiants qui avaient établi siège dans la pièce. Elle eut un sourire désabusé en imaginant toutes ces pauvres filles qui attendaient leurs princes charmants. Aucune d’elle ne le trouverait. Un prince charmant était forcément riche. Et elle-même peinait à trouver un parti convenable dans cette université qui pourtant contenait de magnifiques spécimens masculins. En attendant, prince charmant signifiait richesse et amour. Ou mission impossible. Trouver le riche était déjà compliqué, l’amour ce n’était même pas une option, une solution, une idée, un brouillon d’idée, ce n’était rien. Esmeralda en riait de ces pauvres filles qui y croyaient dur comme fer dans leur prince. Merlin tout puissant. Et puis tout doucement, ses pensées dérivèrent vers un garçon. C’était le week-end, elle avait la certitude qu’il n’était pas en cours, ils avaient encore du temps libre avant le diner, elle pouvait peut-être le mettre à profit pour lui faire comprendre ses intentions envers lui. Et même plus si affinités. Et bien sûr avec elle, il y aurait affinité. Elle n’avait pas du sang de vélane dans les veines pour rien. Oubliant immédiatement ses lamentations de ces cinq dernières minutes, Esmeralda se leva prête à aller faire tourner les têtes, une en particulier. Celle de son futur « prince charmant » ou de sa future proie.
Tout en retournant vers sa salle commune, Esmeralda se permit un sourire. Elle n’avait peut-être pas trouvé l’amour mais l’argent, ça c’était sûr. Lust Whitaker était une des plus grandes fortunes d’Angleterre, il était célibataire, il lui plaisait, il pourrait lui offrir des années fleurissantes dans le luxe et la richesse. Elle avait réalisé il y a quelques semaines de cela que ce qu’elle cherchait était juste sous son nez et cela depuis un certain temps. Elle s’était d’ailleurs trouvée stupide de ne pas y avoir pensé plutôt. Il faut dire qu’il y a quelques semaines, elle ne considérait pas Lust comme un garçon. C’était plutôt un souvenir d’enfance particulièrement agaçant qu’elle n’appréciait et puis elle s’était dite que de toute façon, tout pouvait se résoudre, sur l’oreille plus précisément. Et depuis, elle lui tournait autour. Ils flirtaient mais n’avaient jamais mis les choses au clairement. Le moment était venu. Et la blonde avait déjà un plan tout tracé en tête. Lui donner un mystérieux rendez-vous dans un endroit propice au flirt et plus affinités puis lui faire tourner la tête et enfin lui mettre la corde au cou tout en accédant à la case jackpot : c’est -à-dire félicité et luxe jusqu’à la fin de ses jours. Elle ne voyait bien évidemment aucun défaut dans son plan puisque de toute façon de défaut, il n’y en avait pas. Tout ce qu’elle voulait, elle l’avait, et cela depuis son plus jeune âge.
De retour dans le dortoir des Grymm, elle se dépêcha d’aller dans son dortoir et de récupérer un parchemin vierge ou elle inscrivit les mots suivants :
Je t’attends au premier étage, j’ai une surprise pour toi. E
Ps :J’espère que tu n’as pas peur de la chaleur.
- Elle plia rapidement le mot et s’arrangea pour le glisser sur le lit du jeune homme avant de partir sans un regard en arrière. Elle était sûre qu’il comprendrait le lieu du rendez-vous et qu’il viendrait. Pourquoi ne serait-il pas venu ? Ne serait-ce que pour la curiosité ? Tout le monde aimait la curiosité, elle était certaine que Lust ne ferait pas exception à la règle. Le lieu du rendez-vous sous entendu dans le post scriptum était la salle ardente. Le message ne pouvait pas être plus clair. Un sourire étira une fois de plus les lèvres de la blonde. Une fois de plus, elle aurait son caprice, une fois de plus elle prendrait mais cette fois, elle n’était pas sûre de rendre. C’est qu’elle le voulait son bonheur.
Rapidement, elle fut devant la porte de la salle ardente, ne se tenant pas trop près pour ne pas être victime des effets de la magie, pas trop loin non plus. Elle se recoiffa rapidement, se remaquilla, fit en sorte de mettre son décolleté en avant et replia une jambe contre le mur qui laissait voir qu’elle portait des bas. Et puis elle attendit. Quelques secondes, quelques minutes, quelques heures ? Elle ne sait pas, la seule chose qu’elle savait, c’est qu’à cet instant précis, une personne se rapprochait de la salle et elle était sûre que ce serait un certain Grymm. Elle espérait vraiment qu’il n’ait pas peur de la chaleur parce que les minutes qui allaient suivre seraient brulantes.
- InvitéInvité
Re: Si tu n'as pas peur de la chaleur [Pv Lust]
Jeu 2 Sep 2010 - 15:03
« Lust Blake Whitaker ! »
La voix criarde de Madame l'arbitre se chargea de tant de colère, que malgré mon attitude haute perchée sur mon balai de course, loin de la terre et de ses abrutis la peuplant, je pouvais tout de même l'entendre. Sa colère froide mais légitime glissa sur ma personne telle une brise fraîche, tandis que je gardais pour moi mon arrogance princière et ma cruauté sadique : mes yeux fauves et mauvais toisaient le corps inerte affalé au sol en contre-bas : Stanley Wildbury venait de recevoir mon mépris en pleine figure par un cognard envoyé avec tant de hargne généreuse de ma part, qu'il en avait perdu connaissance. Touché de plein fouet dans le buste – tout de même, je n'avais pas la prétention de vouloir être l'un des plus jeunes détenus d'Azkaban en tuant volontairement un partenaire de jeu de Quidditch par un cognard en pleine tête – , il s'était écroulé inerte au sol sous les yeux horrifiés des Lufkins, mais victorieux des Grymms sournois. Un sourire en coin, je daignais tourner mes prunelles vives sur l'arbitre qui s'était agité dans une panique forte amusante, donnant l'ordre à certains étudiants de le transporter à l'infirmerie. Je soutenais ainsi les pupilles foudroyantes de la quarantenaire qui frémissait de colère : rien que le fait qu'elle ne connaisse mon second prénom, était la preuve indubitable qu'elle avait plus d'une fois prononcé mon patronyme entier avec ce ton de reproche. Les personnes pensent qu'en employant votre second prénom, cela aura plus d'impact : comme si votre conscience allait être frappée deux fois plus, rien que par une seconde appellation. Foutaises. Pour ma part, il m'en fallait bien plus pour l'éveiller : sournois et vil, je jubilais d'une satisfaction non feinte, content de mon exploit, lorsque je redescendais à terre d'un geste maîtrisé.
« Mais enfin pourquoi est-ce que vous vous obstinez à envoyer un joueur à l'infirmerie à chaque match ? » hurla-t-elle, les yeux exorbités et une veine bleutée apparaissant sur sa tempe blanche.
« Je voulais une courbe parfaite, Stanley se trouvait sur mon chemin. » soufflais-je éhontément de ma voix suave et posée.
« Je ne comprends pas, vous êtes un excellent tireur... »
« Oh oui je le suis. » murmurais-je dans un bref sourire pervers, un sourire se dessinant sur mes lèvres désirables tandis qu'en écho se dressaient les rires discrets mais amusés de mes camarades suite à mes sous-entendus libidineux que ne comprit par l'arbitre.
Cette dernière par ailleurs, tourna les talons avant de s'éloigner d'un pas vif et inquiet, grognant des borborygmes rageurs, tandis que je me dirigeais vers mon équipe, victorieux. Et lorsqu'on me congratula avec amusement de l'enfer que j'avais fait vivre à Stanley, j'avais soufflé de ma voix soulevant toujours des frissons chez mes interlocuteurs : 'délit de sale gueule'. Car le Lufkin en question avait toujours été un gamin de riche, trop précieux et hautain ; j'avais beau moi aussi posséder une immense fortune, probablement plus élevée que la sienne d'ailleurs, je me fichais bien du monde de l'argent. Je n'étais pas vénal ni adepte du luxe. J'étais opportuniste et ne vivais que pour le sexe et la drogue. Je me faisais l'antipode absolu de la vérité universelle, je voulais être le monde et son contraire, je voulais être l'exclusivité, je voulais me démarquer de tout et de tout le monde ; j'avais réussi mon pari en dénigrant ce que les hommes Whitaker avaient de plus cher en leur coeur : l'argent.
Une douche s'était imposée après l'entraînement intensif, avant de me diriger en compagnie d'un de mes camarades vers la salle commune. Le calme n'avait jamais été un invité d'honneur dans la cellule humide des Grymm, me semblait-il, car des langues de vipère y traînaient toujours. Aujourd'hui, ce fut le gloussement de demoiselles pathétique qui se fit l'écho de la pièce comme j'y pénétrais en compagnie de mon ami ; levant mon regard fauve sur les jeunes filles, je les toisais de mon sourire désirable et carnassier. Puis l'automatisme se produisit : elles se mirent à rougir, à battre des cils, à glousser puis se pincer les lèvres. Pathétiques petites choses. Je les méprisais.
Attrapant ma veste trônant superbement sur le fauteuil émeraude, j'enfouis ma main dans une des poches pour en sortir mes fidèles Lucky, aussi mon regard incandescent fut très vite attiré par un morceau de papier plié en quatre qui eut l'effet de me faire arquer les sourcils d'une légère surprise. Dépliant la missive improvisée, je lus alors les quelques lignes dans une moue désabusée et princière : l'arrogance que je portais en étendard me souffla que ce n'était pas le premier petit mot doux dont je bénéficiais, mais aussi que la plupart des demoiselles agissant de la sorte avaient une beauté toute relative... Une beauté inexistante tout court. Je fronçais le nez quant à cette ignominie : comment des laiderons pouvaient venir oser me demander un rendez-vous, vous rendez-vous compte du sacrilège ? Moi Lust Whitaker, outrecuidant princier et tombeur de ces dames, mettre des demoiselles boutonneuses dans mon lit pour en faire grincer les ressorts ? Vraiment, la foi se perd en ce bas monde... Sous la curiosité d'Alexander, je lui tendis le morceau de papier avec indifférence avant de coincer une cigarette entre mes lèvres, et de compter celles restantes dans le paquet. Il ne manquerait plus que le crapaud attendant son prince charmant ne commette le blasphème de me taper d'une blonde...
« Une surprise ? … Veinard.... Qui est E. ? »
« Pas une grande fumeuse ni une kleptomane dans tous les cas. » soufflais-je en constatant le nombre exact de cigarettes, de ranger le paquet dans ma veste et d'allumer ma Lucky.
« Il te reste plus que les paumées ou les fanatiques. » répliqua mon ami d'un ton railleur. « Ca ne peut être qu'une fille passablement moyenne, les filles canons viennent toujours te voir en face. » J'approuvais d'un accord taciturne ses paroles sages, non sans souffler un nuage de fumée avec une prestance hautaine. « … Ou alors une fleur bleue. Fais gaffe, il y a des philtres d'amour qui traînent sous les manteaux en ce moment, et t'es dans le top cinq de pas mal de désespérées. »
Je plissais le nez de mépris avant de m'emparer d'un geste sec et brusque du morceau de papier que je relus avec un peu moins d'indifférence. Aucune heure n'avait été donnée : c'est que mon mystérieux rencard devait savoir que je viendrais après mon match de Quidditch. Le mot 'chaleur' éveilla mon sens de la logique exemplaire : si mon esprit pervers en avait conclu une montée de la température des corps par des étreintes trop lubriques, ma raison m'avait bien sûr soufflé la réponse de la salle ardente, c'était d'une évidence certaine. Rangeant le papier dans ma poche, je sortis de la salle commune sans un mot, me contrefichant bien d'envenimer mes poumons à la nicotine dans les tréfonds des couloirs où cette fameuse fumée grisâtre était interdite. J'aimais au contraire tout ce qui se rapportait au feu, aux brûlures, au soleil : comble de l'ironie, j'étais né en Islande, terre de glace et de rocs, quand je n'aspirais qu'à la chaleur. Ce fut donc non sans écraser ma cigarette sur mon passage que je m'avançais d'un pas certain vers le fameux point de rendez-vous, quand au fil de mon avancée une silhouette se dessina : fine, élancée, belle, désirable... Tout ce que je pouvais apprécier, en somme. Tout ce qu'une fille laide n'était pas non plus, par ailleurs. La chevelure blonde d'Esmeralda tombait sur ses épaules telle une étoffe d'or et de safran, quand mon regard fauve et animal glissa sur ses longues jambes habillées de bas qui éveillèrent mes démons lubriques, avant de remonter sur le galbe rebondi de sa poitrine, et enfin la beauté lumineuse de son visage. Ici et là, on scandait qu'elle avait du sang de vélane ; fait qu'elle n'avait jamais démenti, ni vraiment affirmé. Esméralda aimait jouer de beaucoup de choses, et en l'occurrence du mystère qu'elle inspirait : cette femme fatale avait compris les rouages de la séduction : demeurer une énigme dangereuse. Si c'était bien le cas néanmoins, je me devais d'être sur mes gardes, car je ne souhaitais pas voir la blonde désirable être à l'origine de la rupture de mon couple si elle me poussait à être infidèle. Néanmoins je demeurais sûr de moi : depuis notre enfance, nous passions notre temps à nous disputer, et le temps passé à ces assauts futiles était du temps passé en moins à la considérer comme une femme désirable à jeter dans mon lit. Le jeu du flirt s'était installé entre nous depuis peu, et bien que j'apprenais à dévorer ses courbes désirables d'un oeil affamé, je demeurais méfiant face à la belle : en somme, la connaissant un peu trop, j'étais bien plus persuadé qu'elle me tournait autour pour obtenir quelque chose de concret, plutôt que dans l'espoir de me séduire ; méfiance, quand tu nous tiens. De surcroit, je me demandais aussi quel était le motif de son rendez-vous, alors qu'elle m'attendait dans une pose aussi lascive : je doutais fortement qu'il s'agissait d'affaires de substances illicites, cela fanerait sa beauté. Un règlement de compte, une demande d'information ou d'aide particulière ? J'allais le savoir sous peu. Me postant face à la ravissante vélane, je la toisais de haut en bas d'un oeil lubrique avant de souffler un murmure suave et lascif.
« Un décolleté vertigineux, une jupe assez courte pour avoir le loisir de contempler tes jambes splendides... Je dirais que tu chasses l'infidèle nouveau... Les puceaux sont intimidés face aux femmes fatales, tu aurais opté pour moins de déshabillé, si c'était le cas. » murmurais-je d'un timbre bas avant de planter l'ambre de mes prunelles plus sérieuses dans son regard. « Qu'est-ce que tu veux, princessa* ? »
Ce qu'elle voulait... Une question bien loin d'être banale, car Esmeralda pouvait désirer tant de choses : une victoire, une opportunité, un bien, une personne. J'attendais sa réponse avec prestance princière et avidité comblée.
La voix criarde de Madame l'arbitre se chargea de tant de colère, que malgré mon attitude haute perchée sur mon balai de course, loin de la terre et de ses abrutis la peuplant, je pouvais tout de même l'entendre. Sa colère froide mais légitime glissa sur ma personne telle une brise fraîche, tandis que je gardais pour moi mon arrogance princière et ma cruauté sadique : mes yeux fauves et mauvais toisaient le corps inerte affalé au sol en contre-bas : Stanley Wildbury venait de recevoir mon mépris en pleine figure par un cognard envoyé avec tant de hargne généreuse de ma part, qu'il en avait perdu connaissance. Touché de plein fouet dans le buste – tout de même, je n'avais pas la prétention de vouloir être l'un des plus jeunes détenus d'Azkaban en tuant volontairement un partenaire de jeu de Quidditch par un cognard en pleine tête – , il s'était écroulé inerte au sol sous les yeux horrifiés des Lufkins, mais victorieux des Grymms sournois. Un sourire en coin, je daignais tourner mes prunelles vives sur l'arbitre qui s'était agité dans une panique forte amusante, donnant l'ordre à certains étudiants de le transporter à l'infirmerie. Je soutenais ainsi les pupilles foudroyantes de la quarantenaire qui frémissait de colère : rien que le fait qu'elle ne connaisse mon second prénom, était la preuve indubitable qu'elle avait plus d'une fois prononcé mon patronyme entier avec ce ton de reproche. Les personnes pensent qu'en employant votre second prénom, cela aura plus d'impact : comme si votre conscience allait être frappée deux fois plus, rien que par une seconde appellation. Foutaises. Pour ma part, il m'en fallait bien plus pour l'éveiller : sournois et vil, je jubilais d'une satisfaction non feinte, content de mon exploit, lorsque je redescendais à terre d'un geste maîtrisé.
« Mais enfin pourquoi est-ce que vous vous obstinez à envoyer un joueur à l'infirmerie à chaque match ? » hurla-t-elle, les yeux exorbités et une veine bleutée apparaissant sur sa tempe blanche.
« Je voulais une courbe parfaite, Stanley se trouvait sur mon chemin. » soufflais-je éhontément de ma voix suave et posée.
« Je ne comprends pas, vous êtes un excellent tireur... »
« Oh oui je le suis. » murmurais-je dans un bref sourire pervers, un sourire se dessinant sur mes lèvres désirables tandis qu'en écho se dressaient les rires discrets mais amusés de mes camarades suite à mes sous-entendus libidineux que ne comprit par l'arbitre.
Cette dernière par ailleurs, tourna les talons avant de s'éloigner d'un pas vif et inquiet, grognant des borborygmes rageurs, tandis que je me dirigeais vers mon équipe, victorieux. Et lorsqu'on me congratula avec amusement de l'enfer que j'avais fait vivre à Stanley, j'avais soufflé de ma voix soulevant toujours des frissons chez mes interlocuteurs : 'délit de sale gueule'. Car le Lufkin en question avait toujours été un gamin de riche, trop précieux et hautain ; j'avais beau moi aussi posséder une immense fortune, probablement plus élevée que la sienne d'ailleurs, je me fichais bien du monde de l'argent. Je n'étais pas vénal ni adepte du luxe. J'étais opportuniste et ne vivais que pour le sexe et la drogue. Je me faisais l'antipode absolu de la vérité universelle, je voulais être le monde et son contraire, je voulais être l'exclusivité, je voulais me démarquer de tout et de tout le monde ; j'avais réussi mon pari en dénigrant ce que les hommes Whitaker avaient de plus cher en leur coeur : l'argent.
Une douche s'était imposée après l'entraînement intensif, avant de me diriger en compagnie d'un de mes camarades vers la salle commune. Le calme n'avait jamais été un invité d'honneur dans la cellule humide des Grymm, me semblait-il, car des langues de vipère y traînaient toujours. Aujourd'hui, ce fut le gloussement de demoiselles pathétique qui se fit l'écho de la pièce comme j'y pénétrais en compagnie de mon ami ; levant mon regard fauve sur les jeunes filles, je les toisais de mon sourire désirable et carnassier. Puis l'automatisme se produisit : elles se mirent à rougir, à battre des cils, à glousser puis se pincer les lèvres. Pathétiques petites choses. Je les méprisais.
Attrapant ma veste trônant superbement sur le fauteuil émeraude, j'enfouis ma main dans une des poches pour en sortir mes fidèles Lucky, aussi mon regard incandescent fut très vite attiré par un morceau de papier plié en quatre qui eut l'effet de me faire arquer les sourcils d'une légère surprise. Dépliant la missive improvisée, je lus alors les quelques lignes dans une moue désabusée et princière : l'arrogance que je portais en étendard me souffla que ce n'était pas le premier petit mot doux dont je bénéficiais, mais aussi que la plupart des demoiselles agissant de la sorte avaient une beauté toute relative... Une beauté inexistante tout court. Je fronçais le nez quant à cette ignominie : comment des laiderons pouvaient venir oser me demander un rendez-vous, vous rendez-vous compte du sacrilège ? Moi Lust Whitaker, outrecuidant princier et tombeur de ces dames, mettre des demoiselles boutonneuses dans mon lit pour en faire grincer les ressorts ? Vraiment, la foi se perd en ce bas monde... Sous la curiosité d'Alexander, je lui tendis le morceau de papier avec indifférence avant de coincer une cigarette entre mes lèvres, et de compter celles restantes dans le paquet. Il ne manquerait plus que le crapaud attendant son prince charmant ne commette le blasphème de me taper d'une blonde...
« Une surprise ? … Veinard.... Qui est E. ? »
« Pas une grande fumeuse ni une kleptomane dans tous les cas. » soufflais-je en constatant le nombre exact de cigarettes, de ranger le paquet dans ma veste et d'allumer ma Lucky.
« Il te reste plus que les paumées ou les fanatiques. » répliqua mon ami d'un ton railleur. « Ca ne peut être qu'une fille passablement moyenne, les filles canons viennent toujours te voir en face. » J'approuvais d'un accord taciturne ses paroles sages, non sans souffler un nuage de fumée avec une prestance hautaine. « … Ou alors une fleur bleue. Fais gaffe, il y a des philtres d'amour qui traînent sous les manteaux en ce moment, et t'es dans le top cinq de pas mal de désespérées. »
Je plissais le nez de mépris avant de m'emparer d'un geste sec et brusque du morceau de papier que je relus avec un peu moins d'indifférence. Aucune heure n'avait été donnée : c'est que mon mystérieux rencard devait savoir que je viendrais après mon match de Quidditch. Le mot 'chaleur' éveilla mon sens de la logique exemplaire : si mon esprit pervers en avait conclu une montée de la température des corps par des étreintes trop lubriques, ma raison m'avait bien sûr soufflé la réponse de la salle ardente, c'était d'une évidence certaine. Rangeant le papier dans ma poche, je sortis de la salle commune sans un mot, me contrefichant bien d'envenimer mes poumons à la nicotine dans les tréfonds des couloirs où cette fameuse fumée grisâtre était interdite. J'aimais au contraire tout ce qui se rapportait au feu, aux brûlures, au soleil : comble de l'ironie, j'étais né en Islande, terre de glace et de rocs, quand je n'aspirais qu'à la chaleur. Ce fut donc non sans écraser ma cigarette sur mon passage que je m'avançais d'un pas certain vers le fameux point de rendez-vous, quand au fil de mon avancée une silhouette se dessina : fine, élancée, belle, désirable... Tout ce que je pouvais apprécier, en somme. Tout ce qu'une fille laide n'était pas non plus, par ailleurs. La chevelure blonde d'Esmeralda tombait sur ses épaules telle une étoffe d'or et de safran, quand mon regard fauve et animal glissa sur ses longues jambes habillées de bas qui éveillèrent mes démons lubriques, avant de remonter sur le galbe rebondi de sa poitrine, et enfin la beauté lumineuse de son visage. Ici et là, on scandait qu'elle avait du sang de vélane ; fait qu'elle n'avait jamais démenti, ni vraiment affirmé. Esméralda aimait jouer de beaucoup de choses, et en l'occurrence du mystère qu'elle inspirait : cette femme fatale avait compris les rouages de la séduction : demeurer une énigme dangereuse. Si c'était bien le cas néanmoins, je me devais d'être sur mes gardes, car je ne souhaitais pas voir la blonde désirable être à l'origine de la rupture de mon couple si elle me poussait à être infidèle. Néanmoins je demeurais sûr de moi : depuis notre enfance, nous passions notre temps à nous disputer, et le temps passé à ces assauts futiles était du temps passé en moins à la considérer comme une femme désirable à jeter dans mon lit. Le jeu du flirt s'était installé entre nous depuis peu, et bien que j'apprenais à dévorer ses courbes désirables d'un oeil affamé, je demeurais méfiant face à la belle : en somme, la connaissant un peu trop, j'étais bien plus persuadé qu'elle me tournait autour pour obtenir quelque chose de concret, plutôt que dans l'espoir de me séduire ; méfiance, quand tu nous tiens. De surcroit, je me demandais aussi quel était le motif de son rendez-vous, alors qu'elle m'attendait dans une pose aussi lascive : je doutais fortement qu'il s'agissait d'affaires de substances illicites, cela fanerait sa beauté. Un règlement de compte, une demande d'information ou d'aide particulière ? J'allais le savoir sous peu. Me postant face à la ravissante vélane, je la toisais de haut en bas d'un oeil lubrique avant de souffler un murmure suave et lascif.
« Un décolleté vertigineux, une jupe assez courte pour avoir le loisir de contempler tes jambes splendides... Je dirais que tu chasses l'infidèle nouveau... Les puceaux sont intimidés face aux femmes fatales, tu aurais opté pour moins de déshabillé, si c'était le cas. » murmurais-je d'un timbre bas avant de planter l'ambre de mes prunelles plus sérieuses dans son regard. « Qu'est-ce que tu veux, princessa* ? »
Ce qu'elle voulait... Une question bien loin d'être banale, car Esmeralda pouvait désirer tant de choses : une victoire, une opportunité, un bien, une personne. J'attendais sa réponse avec prestance princière et avidité comblée.
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* = princesse {islandais}
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- InvitéInvité
Re: Si tu n'as pas peur de la chaleur [Pv Lust]
Jeu 2 Sep 2010 - 16:12
Bien évidemment il était venu. Pourquoi ne serait-il pas venu ? Rien que pour voir qui était cette mystérieuse E. Une personne insipide qu’il aurait pu jeté sans un regard. Ou alors une personne comme elle. Quoiqu’elle était assez unique dans son genre. Des séductrices il y en avait. Un peau beaucoup. Mais des séductrices douées, la blonde les comptait sur les doigts d’une main, peut-être de deux si elle voulait avoir un minimum de compassion. Mais bon la compassion n’était pas non plus sa tasse de thé, elle resterait donc sur les doigts d’une seule main. Néanmoins, le sujet n’était pas là. Compter le nombre de filles douées pour séduire un homme n’était pas sa priorité. Non, ici, il n’y avait qu’une séductrice qui comptait et c’était tout simplement elle. Pas une brune, pas une rousse, pas une autre blonde ou encore une fille qui avait décidé de se teindre les cheveux dans une couleur excentrique, non il n’y avait qu’elle. Elle qui voulait quelque chose. Ce quelque chose qui venait d’arriver. Enfin c’était plutôt quelqu’un mais elle comptait en faire sa chose, son chemin pour le bonheur. Elle essaierait de s’entendre un minimum avec lui et tout irait pour le mieux.
Mais la première chose à faire était de le séduire. Séduire Lust Whitaker. Un coureur de jupons ne devait pas être trop difficile à conquérir. Quoique ledit coureur faisait l’objet de rumeurs les plus folles ces derniers temps comme quoi il s’était rangé. Oui, depuis quelques semaines, on avait dénombré zéro conquête à un des grands Dom Juan de tout Hungcalf. Etonnant, c’est sûr. Et bien sûr, il y avait bien deux trois fouines pour alimenter le scandale. On disait qu’il avait une petite amie secrète, qu’il avait changé bord, bref, des stupidités sans nom qu’Esme n’écoutait pas. Et même si une seule de ses rumeurs étaient vraies. La blonde n’avait aucun doute sur le succès de sa réussite. Elle avait du sang de vélane qui coulaient dans ses veines. Et cette ascendance était un peu comme une carte joker. On l’abattait quand on voulait et on obtenait tout ce qu’on voulait. Le sang de vélane c’était la solution à tout. Personne ne lui résistait et elle comptait bien que cela dur. Mais pourquoi Lust lui opposerait-il la moindre résistance ? Où était son intérêt dans tout cela ?
Elle lui offrait tout ce qu’un homme aurait voulu avoir sur un plateau d’argent. Elle s’offrait sur un plateau d’argent. Toujours adossée contre ce mur, elle sentait son regard parcourir, se délecter de ses formes, de ses courbes. Elle lui donnerait plus, elle lui donnerait tout, elle lui prendrait tout. Elle était un peu comme un serpent. Hypnotique, désirable, intrigante, mystérieuse et au moment où on s’y attendait le moins, elle plantait ses crocs et envenimait sa victime au point de la rendre totalement fou, totalement fou d’elle. Désormais face à face, les deux Grymm se regardaient droit dans les yeux. Lui attendant visiblement quelque chose, elle attendant tout simplement. Finalement, il prit la parole. Une voix suave, presque trainante. Des filles auraient tué pour être à sa place, elles auraient écarté les cuisses en un rien de temps, elles seraient grimpées aux rideaux rien qu’en l’entendant parler. C’était risible. Des hommes auraient tué aussi pour être à la place du brun. A sa vue, ils se seraient agenouillés, lui auraient fait des déclarations d’amour éternel, des promesses de richesses infinies qu’ils ne tiendrait pas bien évidemment. Des deux comportements, elle n’aurait su dire lequel l’amusait le plus. En tout cas, tout cela la confortait dans son idée qu’ils devaient former un couple. Ils seraient le couple. Pas une soirée mondaine ne se feraient sans eux, ils seraient adulés, désirés. Tout serait si parfait. Ils se ressemblaient tellement au final. Du moins la blonde le pensait. Comment aurait-il pu en être autrement ? Tous les deux riches, bien éduqués, Grymm, ils s’étaient détestés et puis comme on dit de la haine à l’amour il n’y a qu’un pas.
Sortant de ses pensées, la blonde se reconcentra sur les paroles du brun. Elle n’avait pas écouté le début, elle s’en fichait, cela ne changerait rien.
« Qu'est-ce que tu veux, princessa ? »
La blonde eut un sourire amusé tout en regardant Lust en face de lui. Ce qu’elle voulait, elle le savait. Avait-il besoin de le savoir ? Non, bien évidemment que non. Lentement, elle se redressa. Ils faisaient un peu près la même taille, elle plongea les yeux dans les siens. Elle posa sa main sur son épaule, la faisant descendre lentement sur le torse du jeune homme, l’arrêtant au niveau de son cœur, arrêt stratégique qui ne signifiait rien pour elle, ne signifierait sûrement rien pour le brun.
« - Pourquoi poser une question qui a une réponse si évidente ? »
Elle n’avait pas perdu son rictus amusé alors qu’elle répondait à la question du jeune homme par une autre question, semant le doute dans ses pensées. L’art de la séduction, le mystère. Elle pouvait dévoiler son corps sans problème, se promener nue sans aucune gène, de toute façon une bonne partie de la population masculine de Hungcalf l’avait déjà vue dans son plus simple apparat. Mais se dévoiler vraiment, dire la vérité, rien que la vérité, hors de question. Il faudrait la torturer pour qu’elle ne dise ne serait-ce qu’une confession. Toujours montrer autre chose que ce qui est attendu mais qui sera suffisamment surprenant pour justement surprendre. Elle s’écarta du brun et se tourna vers la porte, encore fermée. Elle lui lança un regard aguicheur avant de poser la main sur la poignet.
« - Je t’aurais bien attendu à l’intérieur mais je me suis dite, après réflexion qu’en bon gentleman, tu préférerais sûrement me tenir la porte, n’est-ce pas ? »
Nouveau sourire, presque arrogant. Était-elle trop sûre d’elle ? Sans doute, mais se remettre en question n’était pas un des points forts de la jeune femme. Loin de là. Elle avait toujours raison de toute façon. C’était une constante dans sa vie, aucune variable. Rien, nada, nothing, niente. Ses parents lui avaient tout donné, cédant au moindre de ses caprices, lui offrant une parfaite éducation. Ils voulaient le meilleur pour elle, elle voulait le meilleur pour elle. Au final, elle était d’accord avec les adultes et comme les adultes avaient forcément raison, elle avait raison. C’était logique non ? Ou du moins c’était le raisonnement d’une petite fille qui était resté avec l’âge. Les bonnes habitudes sont bien dures ou quelque chose comme ça. Quelle est l’expression que les moldus employaient déjà ? Elle ne se souvenait plus, peu importait.
« - Alors tu me l’ouvres cette porte ou alors la chaleur t’effraie ? C’est vrai que tu viens de l’Islande, le froid c’est plus ton truc non ? »
Et voilà la touche sécurité. Une pointe de provocation, comme la curiosité, on ne pouvait pas sans détacher, voulant toujours montrer qu’on est le meilleur, c’est compréhensif mais tellement stupide et prévisible. En attendant, Esmeralda s’éloigna de la porte pour laisser à Lust le soin de l’ouvrir et de l’inviter à l’intérieur.
Mais la première chose à faire était de le séduire. Séduire Lust Whitaker. Un coureur de jupons ne devait pas être trop difficile à conquérir. Quoique ledit coureur faisait l’objet de rumeurs les plus folles ces derniers temps comme quoi il s’était rangé. Oui, depuis quelques semaines, on avait dénombré zéro conquête à un des grands Dom Juan de tout Hungcalf. Etonnant, c’est sûr. Et bien sûr, il y avait bien deux trois fouines pour alimenter le scandale. On disait qu’il avait une petite amie secrète, qu’il avait changé bord, bref, des stupidités sans nom qu’Esme n’écoutait pas. Et même si une seule de ses rumeurs étaient vraies. La blonde n’avait aucun doute sur le succès de sa réussite. Elle avait du sang de vélane qui coulaient dans ses veines. Et cette ascendance était un peu comme une carte joker. On l’abattait quand on voulait et on obtenait tout ce qu’on voulait. Le sang de vélane c’était la solution à tout. Personne ne lui résistait et elle comptait bien que cela dur. Mais pourquoi Lust lui opposerait-il la moindre résistance ? Où était son intérêt dans tout cela ?
Elle lui offrait tout ce qu’un homme aurait voulu avoir sur un plateau d’argent. Elle s’offrait sur un plateau d’argent. Toujours adossée contre ce mur, elle sentait son regard parcourir, se délecter de ses formes, de ses courbes. Elle lui donnerait plus, elle lui donnerait tout, elle lui prendrait tout. Elle était un peu comme un serpent. Hypnotique, désirable, intrigante, mystérieuse et au moment où on s’y attendait le moins, elle plantait ses crocs et envenimait sa victime au point de la rendre totalement fou, totalement fou d’elle. Désormais face à face, les deux Grymm se regardaient droit dans les yeux. Lui attendant visiblement quelque chose, elle attendant tout simplement. Finalement, il prit la parole. Une voix suave, presque trainante. Des filles auraient tué pour être à sa place, elles auraient écarté les cuisses en un rien de temps, elles seraient grimpées aux rideaux rien qu’en l’entendant parler. C’était risible. Des hommes auraient tué aussi pour être à la place du brun. A sa vue, ils se seraient agenouillés, lui auraient fait des déclarations d’amour éternel, des promesses de richesses infinies qu’ils ne tiendrait pas bien évidemment. Des deux comportements, elle n’aurait su dire lequel l’amusait le plus. En tout cas, tout cela la confortait dans son idée qu’ils devaient former un couple. Ils seraient le couple. Pas une soirée mondaine ne se feraient sans eux, ils seraient adulés, désirés. Tout serait si parfait. Ils se ressemblaient tellement au final. Du moins la blonde le pensait. Comment aurait-il pu en être autrement ? Tous les deux riches, bien éduqués, Grymm, ils s’étaient détestés et puis comme on dit de la haine à l’amour il n’y a qu’un pas.
Sortant de ses pensées, la blonde se reconcentra sur les paroles du brun. Elle n’avait pas écouté le début, elle s’en fichait, cela ne changerait rien.
« Qu'est-ce que tu veux, princessa ? »
La blonde eut un sourire amusé tout en regardant Lust en face de lui. Ce qu’elle voulait, elle le savait. Avait-il besoin de le savoir ? Non, bien évidemment que non. Lentement, elle se redressa. Ils faisaient un peu près la même taille, elle plongea les yeux dans les siens. Elle posa sa main sur son épaule, la faisant descendre lentement sur le torse du jeune homme, l’arrêtant au niveau de son cœur, arrêt stratégique qui ne signifiait rien pour elle, ne signifierait sûrement rien pour le brun.
« - Pourquoi poser une question qui a une réponse si évidente ? »
Elle n’avait pas perdu son rictus amusé alors qu’elle répondait à la question du jeune homme par une autre question, semant le doute dans ses pensées. L’art de la séduction, le mystère. Elle pouvait dévoiler son corps sans problème, se promener nue sans aucune gène, de toute façon une bonne partie de la population masculine de Hungcalf l’avait déjà vue dans son plus simple apparat. Mais se dévoiler vraiment, dire la vérité, rien que la vérité, hors de question. Il faudrait la torturer pour qu’elle ne dise ne serait-ce qu’une confession. Toujours montrer autre chose que ce qui est attendu mais qui sera suffisamment surprenant pour justement surprendre. Elle s’écarta du brun et se tourna vers la porte, encore fermée. Elle lui lança un regard aguicheur avant de poser la main sur la poignet.
« - Je t’aurais bien attendu à l’intérieur mais je me suis dite, après réflexion qu’en bon gentleman, tu préférerais sûrement me tenir la porte, n’est-ce pas ? »
Nouveau sourire, presque arrogant. Était-elle trop sûre d’elle ? Sans doute, mais se remettre en question n’était pas un des points forts de la jeune femme. Loin de là. Elle avait toujours raison de toute façon. C’était une constante dans sa vie, aucune variable. Rien, nada, nothing, niente. Ses parents lui avaient tout donné, cédant au moindre de ses caprices, lui offrant une parfaite éducation. Ils voulaient le meilleur pour elle, elle voulait le meilleur pour elle. Au final, elle était d’accord avec les adultes et comme les adultes avaient forcément raison, elle avait raison. C’était logique non ? Ou du moins c’était le raisonnement d’une petite fille qui était resté avec l’âge. Les bonnes habitudes sont bien dures ou quelque chose comme ça. Quelle est l’expression que les moldus employaient déjà ? Elle ne se souvenait plus, peu importait.
« - Alors tu me l’ouvres cette porte ou alors la chaleur t’effraie ? C’est vrai que tu viens de l’Islande, le froid c’est plus ton truc non ? »
Et voilà la touche sécurité. Une pointe de provocation, comme la curiosité, on ne pouvait pas sans détacher, voulant toujours montrer qu’on est le meilleur, c’est compréhensif mais tellement stupide et prévisible. En attendant, Esmeralda s’éloigna de la porte pour laisser à Lust le soin de l’ouvrir et de l’inviter à l’intérieur.
- InvitéInvité
Re: Si tu n'as pas peur de la chaleur [Pv Lust]
Ven 3 Sep 2010 - 0:46
Je n'avais jamais imaginé Esmeralda autrement que comme une jeune fille pourrie gâtée ; même dans mes pensées perverses et exquises, la belle black mamba ne faisait office que de garce savante et rusée. C'était après tout des plus légitimes, car je ne l'avais toujours connue qu'ainsi, et je me souvenais étrangement bien de notre première rencontre. A neuf ans, la mondanité étouffante de la salle de réception me donnait déjà des nausées, et je dardais ce monde comme un vivant darde un cadavre ; avec dégoût, avec écoeurement, avec appréhension également. Tous n'avaient que le mot 'argent' suspendu à leurs lèvres hypocrites, et les murs suintaient de la puanteur de leur avidité étouffante : je me sentais à ma place pourtant. Partout où je posais les pieds, je me sentais chez moi : que ce soit chez l'homme d'affaires du coin, au ventre rond et aux yeux porcins, dans un pub, dans un lieu moldu, dans un manoir peuplé de sang purs, je me faisais éclatant et me sentais regardé. J'étais partout dans mon élément, j'étais partout chez moi : seulement il y avait des chez moi que je méprisais plus que d'autres, et en l'occurrence celui-ci. Je les toisais de mes yeux sombres et dédaigneux, restant impassible face à leurs compliments futiles et voraces ; petit déjà, je comprenais que leurs regards avaient tout d'opportunistes aguerris. Ils ne voyaient pas en moi un gamin intelligent, mais le futur héritier des galeries Krisjàn's : j'étais en quelques sortes l'investissement du moment, le jackpot de leur Vegas, le futur gendre en vue pour leurs rejetons en robe blanche faite de satin et de mousseline. Dieu que je détestais la prévisibilité de la connerie ; d'ailleurs je ne la sous-estimais jamais, afin de ne pas être poignardé dans le dos ou vampirisé par un de leurs capitalistes. Et ce fut ce jour-là qu'on me la présenta : « Esmeralda est le portrait craché de sa mère, plus belle encore que sa grand-mère voyez-vous. Ils auraient dû l'appeler Grace ou Felicity, mais tout de même, ils ont tout de suite compris qu'elle n'était pas comme les autres enfants. Elle est bien plus belle. Elle est bien plus intelligente. Vous en connaissez beaucoup vous, des Esmeralda... Oh par Merlin, pourquoi avoir appelé votre petit garçon Lust … ? Comme ce héros de ce roman vous dites ? … Ah... Et dis-moi Lust, que veux-tu faire plus tard ? » Les miasmes de ce monologue futile s'ancraient encore en ma mémoire, tant toutes ces belles paroles étaient prévisibles et superficielles ; je me souviens avoir plongé mon regard de braise dans les yeux avides de mon interlocutrice, avoir entrouvert les lèvres et avoir pensé si fort, bien trop fort, les mots suivants avant qu'ils ne s'échappent de ma gorge claire : « Moi plus tard, je veux être trader. Pour jouer avec votre argent. Puis pour le jouer sur les marchés de la finance, et enfin m'amuser pour faire dégringoler la bourse mondiale. Puis vous n'aurez plus rien, nada, zéro, que dalle. Parce que les chiffres et moi, c'est une grande histoire d'amour. Le fric et vous, c'est la votre. Et moi, je veux être comme le prince charmant qui viole la belle Aurore avant qu'elle ne se réveille : je veux tous vous baiser. Vous êtes foutus. » Oh, que de vilains mots dans la bouche d'un jeune garçon de neuf ans à peine, et pourtant assez intelligent pour être lucide ; mon père me connaissant par coeur m'avait alors tiré par le bras avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, me poussant vers la jolie blonde. Esmeralda. Oui, elle était belle, mais c'était une fille. Les filles à cet âge là, c'est agaçant. Que dis-je, même à mon âge, ça vous pompe l'air. Entre vous et moi je préfère autant quand ça vous pompe autre chose. Pervers vous dites ? Bof, vous avez vu pire, avouez-le...
Ainsi entre disputes pour ne pas devenir le serviteur de miss princesse lors de ses jeux stupides, et crises de colères piquées par la jolie blonde lorsque je lui soufflais éhontément que son poney était bien plus agréable à regarder qu'elle-même, notre relation demeurait limitée, et ces enfantillages perdurèrent bien longtemps. Nos caractères demeuraient si semblables, et nos points de vue tellement différents, que les heurts étaient inévitables. En grandissant, elle était devenue une demoiselle de ce monde superficiel ; gracile et portée sur les paillettes de l'argent, quand moi je me contentais de traîner dans les pubs avec mes amis moldus, entre whisky et groupes de rock... Tant de points de vue différents, et tellement d'attirance aujourd'hui. Néanmoins je n'ignorais pas que la belle avait une idée derrière la tête, aussi ce fut suspicieux que je la toisais se redresser dans une grâce féline, sa main venant caresser mon buste avant de s'arrêter sur mon coeur... Mon coeur, mon palpitant, mon myocarde, mon pic de glace. Etait-elle sérieuse, pensait-elle vraiment qu'on pouvait s'approprier l'écrin de mon palpitant comme on ouvre le petit boîtier bordeaux d'un bijoutier ? Car encore fallait-il pouvoir l'ouvrir. « - Pourquoi poser une question qui a une réponse si évidente ? » Oh justement, ma princesse, chez toi rien n'est jamais tant évident, tu es à toi toute seule une énigme nébuleuse et rare. Comme moi, en vérité. C'est sans doute pour cela que durant tout ce temps, je ne t'ai jamais envoyée balader vraiment. Pas pour tes longues jambes, pas pour tes grâces, pas pour ta beauté puisque je te désire que depuis peu, mais parce que dans le fond, je ne suis pas vraiment seul quand tu es là ; toi et moi, on se ressemble. Et c'est terrifiant à avouer, mais ça me soulage. « - Je t’aurais bien attendu à l’intérieur mais je me suis dite, après réflexion qu’en bon gentleman, tu préférerais sûrement me tenir la porte, n’est-ce pas ? »
J'eus un sourire hypocrite et forcé, comme au bon vieux temps : on se refait pas. Visiblement, elle avait encore en tête ce jeu stupide de la princesse et de son serviteur, et j'aurais pu tourner aussitôt les talons si je ne pressentais pas qu'elle avait effectivement une surprise de taille pour moi. Je me contentais alors de la toiser de mon regard brûlant : généralement, le marbre de mes rétines ténébreuses suffisait à déstabiliser l'adversaire, autant que le timbre suave de ma voix. Je n'étais plus que leur frémissement lorsque je parlais, et je pouvais les faire fondre, les faire jouir, les faire pleurer d'une seule oeillade. Esmeralda était quant à elle plus précoce que les autres : elle me connaissait depuis bien trop longtemps et avait appris à remédier à mon poison divin. La violence appelle bien la violence, en ce sens le venin appelait le venin... « - Alors tu me l’ouvres cette porte ou alors la chaleur t’effraie ? C’est vrai que tu viens de l’Islande, le froid c’est plus ton truc non ? »
« Touché. »
Tu parles, c'était surtout pour qu'elle me foute la paix. Il était faux de nier l'évidence néanmoins ; si j'étais un jeune homme sanguin, du sang chaud coulant dans mes veines bleues, et que le démon de la luxure brûlait mon corps avec hardiesse, je pouvais aussi être un pic de glace redouté. On me craignait pour mon hostilité soudaine, pour ce côté lunatique que je possédais, pour la froideur de mon regard, pour mes mots glacés et glaçants. L'Islande après tout, est bien faite de feu et de glace, pourquoi en serait-il autrement avec moi. Ouvrant ainsi la porte tel un gentleman, je lui fis signe d'entrer avant de la suivre, non sans jeter un coup d'oeil dans le couloir désert pour m'assurer qu'aucune fouine ne se trouvait dans les parages. Et aussitôt le seuil passé et la porte refermée, je sentais la chaleur étouffante venir me subtiliser mon oxygène, et oppresser mes poumons. Dubitatif mais princier, je me tournais vers la sublime créature au corps de rêve, toujours aussi méfiant quant à ce qu'elle désirait. Car on dit que ce que femme veut, Dieu le veut. Mais l'adage oublie de dire que ce que Esmeralda désire, tout lui est dû. Enfin presque ; je me fiche bien de ses excès de colère, moi aussi je peux être une bitch, lorsque je le souhaite.
« Alors, et ma surprise ? » soufflais-je alors dans un timbre épicé, mon regard se faisant à la fois hautain, glacé mais d'un charme écrasant. Et puis je n'avais pas tant envie de me déshydrater sur place : pour un amoureux des soirées alcoolisées, c'était le comble de l'ironie.
Ainsi entre disputes pour ne pas devenir le serviteur de miss princesse lors de ses jeux stupides, et crises de colères piquées par la jolie blonde lorsque je lui soufflais éhontément que son poney était bien plus agréable à regarder qu'elle-même, notre relation demeurait limitée, et ces enfantillages perdurèrent bien longtemps. Nos caractères demeuraient si semblables, et nos points de vue tellement différents, que les heurts étaient inévitables. En grandissant, elle était devenue une demoiselle de ce monde superficiel ; gracile et portée sur les paillettes de l'argent, quand moi je me contentais de traîner dans les pubs avec mes amis moldus, entre whisky et groupes de rock... Tant de points de vue différents, et tellement d'attirance aujourd'hui. Néanmoins je n'ignorais pas que la belle avait une idée derrière la tête, aussi ce fut suspicieux que je la toisais se redresser dans une grâce féline, sa main venant caresser mon buste avant de s'arrêter sur mon coeur... Mon coeur, mon palpitant, mon myocarde, mon pic de glace. Etait-elle sérieuse, pensait-elle vraiment qu'on pouvait s'approprier l'écrin de mon palpitant comme on ouvre le petit boîtier bordeaux d'un bijoutier ? Car encore fallait-il pouvoir l'ouvrir. « - Pourquoi poser une question qui a une réponse si évidente ? » Oh justement, ma princesse, chez toi rien n'est jamais tant évident, tu es à toi toute seule une énigme nébuleuse et rare. Comme moi, en vérité. C'est sans doute pour cela que durant tout ce temps, je ne t'ai jamais envoyée balader vraiment. Pas pour tes longues jambes, pas pour tes grâces, pas pour ta beauté puisque je te désire que depuis peu, mais parce que dans le fond, je ne suis pas vraiment seul quand tu es là ; toi et moi, on se ressemble. Et c'est terrifiant à avouer, mais ça me soulage. « - Je t’aurais bien attendu à l’intérieur mais je me suis dite, après réflexion qu’en bon gentleman, tu préférerais sûrement me tenir la porte, n’est-ce pas ? »
J'eus un sourire hypocrite et forcé, comme au bon vieux temps : on se refait pas. Visiblement, elle avait encore en tête ce jeu stupide de la princesse et de son serviteur, et j'aurais pu tourner aussitôt les talons si je ne pressentais pas qu'elle avait effectivement une surprise de taille pour moi. Je me contentais alors de la toiser de mon regard brûlant : généralement, le marbre de mes rétines ténébreuses suffisait à déstabiliser l'adversaire, autant que le timbre suave de ma voix. Je n'étais plus que leur frémissement lorsque je parlais, et je pouvais les faire fondre, les faire jouir, les faire pleurer d'une seule oeillade. Esmeralda était quant à elle plus précoce que les autres : elle me connaissait depuis bien trop longtemps et avait appris à remédier à mon poison divin. La violence appelle bien la violence, en ce sens le venin appelait le venin... « - Alors tu me l’ouvres cette porte ou alors la chaleur t’effraie ? C’est vrai que tu viens de l’Islande, le froid c’est plus ton truc non ? »
« Touché. »
Tu parles, c'était surtout pour qu'elle me foute la paix. Il était faux de nier l'évidence néanmoins ; si j'étais un jeune homme sanguin, du sang chaud coulant dans mes veines bleues, et que le démon de la luxure brûlait mon corps avec hardiesse, je pouvais aussi être un pic de glace redouté. On me craignait pour mon hostilité soudaine, pour ce côté lunatique que je possédais, pour la froideur de mon regard, pour mes mots glacés et glaçants. L'Islande après tout, est bien faite de feu et de glace, pourquoi en serait-il autrement avec moi. Ouvrant ainsi la porte tel un gentleman, je lui fis signe d'entrer avant de la suivre, non sans jeter un coup d'oeil dans le couloir désert pour m'assurer qu'aucune fouine ne se trouvait dans les parages. Et aussitôt le seuil passé et la porte refermée, je sentais la chaleur étouffante venir me subtiliser mon oxygène, et oppresser mes poumons. Dubitatif mais princier, je me tournais vers la sublime créature au corps de rêve, toujours aussi méfiant quant à ce qu'elle désirait. Car on dit que ce que femme veut, Dieu le veut. Mais l'adage oublie de dire que ce que Esmeralda désire, tout lui est dû. Enfin presque ; je me fiche bien de ses excès de colère, moi aussi je peux être une bitch, lorsque je le souhaite.
« Alors, et ma surprise ? » soufflais-je alors dans un timbre épicé, mon regard se faisant à la fois hautain, glacé mais d'un charme écrasant. Et puis je n'avais pas tant envie de me déshydrater sur place : pour un amoureux des soirées alcoolisées, c'était le comble de l'ironie.