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Say it if it's worth savin' me. [erheÿbe]
Jeu 30 Déc 2010 - 12:10
19 Décembre
Un nouveau monde s'ouvrait à moi : celui-ci était plus amer et plus dur, mais il avait l'avantage de refléter la réalité des choses. Lorsque la drogue nous assaille et se fait compagne quotidienne, c'est l'illusion, notre réalité. Et ainsi les junkies trouvent la véritable vie fade et sans intérêt : ils ignorent, en vérité, que c'est la leur qui est sans saveur. Je ne me sentais pas plus pur, suite à cette cure de désintoxication, je me sentais exorcisé. La majorité de mes démons s'étaient envolés, excepté quelques uns qui se greffaient avec force à ma personnalité : étrangement, je sentais ma facette sombre et néfaste se rengorger d'une vengeance prometteuse. Je ne voyais plus la gente féminine de la même façon : je les désirais, et les haïssais à la fois. C'était une forme de misogynie fanatique, et je ne doutais pas qu'une fois sorti d'ici, ma personnalité lubrique se ferait plus obscène. Plus calme, plus posé, moins dépendant à ces substances poudreuses qui me poussaient à errer tel un spectre dans les couloirs humides, mais plus carnassier, plus sanguin, plus haineux aussi peut-être. Je l'avais aimée, elle. Je lui avais tout offert, porté par les élans d'un coeur revivifié par son sourire : à présent j'avais tout perdu. Que pouvais-je offrir d'autre ? Rien sans doute, mis à part la virulence de ma colère. « Elle n'est pas venue. » Personne. Des passants seulement, des visiteurs s'agitant sur le parvis de Sainte-Mangouste dans un tourbillon extérieur qui n'était pas le mien. Je restais statique face à cette fourmilière géante, contemplant le vide de son absence. Aujourd'hui était le jour de ma sortie : Cassandra n'était pas là. La déception passée fit place à l'évidence : pourquoi serait-elle venue quand elle ignorait même que j'étais entré là pour elle. Le coeur a ses raisons que la Raison ignore : stupidités miévreuses. Un sourire railleur se dessina au coin de mes lèvres désirables, comme mon aura ténébreuse s'intensifiait. J'avais soif d'une vengeance brute, sur tout le monde. Alors une silhouette gracile vint apparaître auprès de moi, ayant entendu ma plainte chagrinée qui se faisait venimeuse : je me tournais vers la belle Erheÿbe, avec qui je n'avais jamais eu d'atomes crochus. Non, cette fille ne m'aimait pas, mais elle avait bien dû s'occuper de ma personne le temps de ma cure volontaire. Je comptais sur elle pour ne pas ébruiter l'information, mais pas pour me prendre en pitié. Me retournant donc vers la demoiselle, j'eus un regard pénétrant pour cette dernière, comme je conservais ce sourire suffisant, qui dissimulait quelques blessures que je ne voulais pas montrer. « Je suis rentré ici pour elle. » Pour la première fois depuis de longues semaines, j'explicitais à Erheÿbe ce qui m'avait poussé à suivre une cure. Elle. Elle n'était pas venue. Redressant la tête d'une assurance tenace, je lui adressai un dernier regard pétillant d'une étrange malice ténébreuse, comme je tournais les talons, quittant enfin les lieux de ma détention. Hungcalf serait mon dernier lieu d'emprisonnement.
***
22 Décembre
Quelle étrange sensation que de se sentir sain. De corps, pas d'esprit : je n'étais pas encore reconverti à l'altruisme pur. Et ce n'était pas parce que je résistais à l'appel d'un rail blanc sur le ventre plat de jolies demoiselles, que je ne profitais pas de ces dernières. Respirant à plein poumon l'air frais du dehors, je me permis une marche digestive dans le parc, après l'heure du déjeuner. Peu à peu, je retrouvais l'appétit et ne sautais plus les repas quotidien ; la vie s'insufflait peu à peu en moi, malgré les débris d'un palpitant à l'agonie qui se faisait haineux. Mes mauvaises manies me poursuivaient toujours : mes poumons peu quémandeurs d'air pur, n'aspiraient plus qu'à solliciter de la nicotine. D'un geste automatique, je plaçai une cigarette au coin des lèvres avant de l'allumer d'un geste assuré, continuant ma marche descendante vers le stade de Quidditch. J'aurai pu profiter de ces instants d'isolement serein, si je n'avais pas croisé une silhouette solitaire, assise en plein milieu du parc. J'arquai les sourcils de semi étonnement : ces Lufkins avaient toujours eu cette étrange habitude de se ressourcer auprès de leurs livres dans des endroits incongrus. J'étais même persuadé que certains s'isolaient dans des placards à balai, avides de silence et de communion avec leurs ouvrages. Passant d'une marche sûre auprès de la silhouette gracile, je finis par me stopper quelques mètres plus loin. Me retournant vers Erheÿbe, j'ôtais la cigarette de mes lèvres carmin, non sans avoir soufflé un nuage de fumée au préalable. « Je vais m'entraîner au stade, tu veux venir ? » Pourquoi lui avoir posé cette question ? Ne pouvais-je pas passer simplement mon chemin sans me montrer amical, moi qui aimais tant me faire glaçant et glacé ? Et pourquoi elle, qui en toute probabilité ne pouvait pas me supporter... Sans doute parce que quelque part, j'avais le sentiment qu'elle seule me comprenait. Je regrettais pourtant à moitié ma question : je ne voulais pas me montrer mièvre ou.... Ah, qu'en savais-je, je ne savais même plus qui j'étais vraiment. A quoi bon se poser trop de questions brouillant l'esprit et les sens.
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Re: Say it if it's worth savin' me. [erheÿbe]
Ven 31 Déc 2010 - 13:54
19 Décembre
C’était avec une douleur au creux de mon organe battant que je l’observais, immobile telle une statue, et aussi silencieuse qu’une muette. Il se tenait là, dos à moi, cherchant quelqu’un du regard. Je me moquais de savoir qui, je n’aspirais qu’à le voir sourire de nouveau, sans ses démons s’agitant sous ses prunelles abyssales. Pour la première fois de ma vie, j’ignorais délibérément les patients qui se trouvaient autour de moi, et qu’en une autre circonstance, se seraient attirés toute mon attention. J’étais ainsi : bien trop altruiste et toujours en quête d’une âme à apaiser. Était-ce pour cela que ma tante m’avait confié le soin de m’occuper de Lui ? Je l’ignore encore, mais je l’avais fait contre mon gré tout autant que de ma propre volonté… Il y avait tant d’émotions que j’éprouvais à son égard, que je ne savais plus les différencier en toute vérité. Autrefois attirée par lui, il m’avait déçu d’une telle façon que je ne pouvais plus le regarder avec cette même admiration, je ne permettais plus même à mon cœur de jouer l’alouette à son approche. A son arrivée à Sainte-Mangouste, il n’était plus qu’un déchu, un démon que je devais exorciser, Merlin seul savait pourquoi. Car alors, jamais il ne m’avait dévoilé ce pourquoi il se trouvait là, en ce lieu de tourmentes et de désespoir. Aujourd’hui, je le regrettais peut-être, je ne l’avais pas accueillie à bras ouverts, je ne voulais pas de lui pour patient, je ne voulais plus de lui dans ma vie, et pour la première fois de ma vie, j’avais été sèche avec un patient, le considérais avec méfiance lorsque les autres pouvaient se vanter de caresser le sourire qui ornait mes lèvres. J’avais pourtant échoué dans ma résolution de demeurer de marbre devant lui, je n’avais put résister à ce besoin de le prendre dans mes bras lors de ses crises de manques, de me montrer plus agréables au fur et à mesure que les jours passaient. Je voulais qu’il sorte d’ici au mieux de sa forme, avec l’intention de ne plus y revenir.
Mes pensées cessèrent là, tandis que sa voix s’élevait, m’incitant alors à déambuler jusqu’à lui, ravalant la grimace de souffrance qui voulait s’installer sur mon visage. Étais-je d’une fierté implacable, à ne pas vouloir montrer la douleur que mon cœur défectueux m’infligeait ? Aussi surement qu’un gryffon, je l’étais, mais plus encore, je voulais tenir ces deux promesses que je m’étais faite : assister à son départ, et ne pas dévoiler ma maladie à qui que ce soit. Certains patients avaient sut le deviner, mais aucun ne le dévoilait à quiconque, pacte implicite. Et lui, moins que quiconque devait le savoir… Car alors, c’eut été comme donner à l’ennemi les armes pour me vaincre, et je ne pouvais tout simplement pas supporter ce point-là. Toujours silencieuse, je m’arrêtais à ses côtés, déposant ma main sur son avant-bras, je me laissais glisser dans son regard, mes oreilles attentives à ce qu’il souhaitait me dire. Pour elle. Il était là pour une fille, et qui ne l’avait pas attendue. Que pouvais-je répondre à cela ? Rien. Je demeurai vouée au silence, sans esquisser un sourire qui aurait sut se montrer désolé, avant de finalement le regarder tourner les talons, me laissant plantée là. J’aurai, moi aussi, aimé rentrer à Hungcalf, mon stage étant désormais fini… hélas, mon organe battant en avait décidé autrement…
***
22 Décembre
Tout en tournant une page de mon livre, je croquais dans ma pomme, la délivrant d’un petit bout. J’avais manqué l’heure du déjeuner, et cela ne semblait pas me déranger, loin de là. J’avais besoin de calme, et je savais d’avance que les bavardages intempestifs de mes camarades ne m’aideraient en aucun cas, mais s’évertueraient bien plus à me conférer un mal de crâne dont je ne parviendrais à me débarrasser. La vérité était que je me sentais lasse. Contrariée de vivre les mêmes journées sans aucune nouveauté, excédée de m’ennuyer autant. Plus encore, j’avais l’impression d’avoir mit ma vie en suspens pour un caprice de mon corps, sans trouver de solution pour remédier à cet empâtement de mon être. Quelques années en arrière, je me serai sans aucun doute permit de courir, de voler sur un balai sans me soucier de ce qui pourrait m’arriver, aujourd’hui… je me sentais prisonnière de ce désir des autres de me voir prendre soin de moi, de cesser de me mettre en danger pour une fantaisie que j’aurai aimé réaliser. Cette pause au temps indéterminé m’exaspérait et je priais le ciel pour qu’il m’accorde un seul petit événement qui suffirait à me sortir de cette torpeur. En attendant, je pouvais toujours m’évertuer à lire ce passage de mon livre, je n’étais pas suffisamment concentrée pour le comprendre.
Ou sans doute l’étais-je d’une autre façon, car je ne vis, ni n’entendis cette autre personne passer à côté de moi, tout du moins, jusqu’à ce que sa voix me tire de mes pensées et de mon activité. Je ne connaissais que trop ce timbre, et plus encore, je savais à qui il appartenait. Sans doute n’aurais-je pas eu le besoin de lever la tête pour le confirmer, néanmoins, je le fis, bien plus avide de constater comment il se portait. Il respirait la santé… ou presque, car je ne pus m’empêcher de plisser le nez sitôt que je vis cette cigarette entre ses doigts. Visiblement, il aurait fallut que j’instaure dans son programme de désintoxication, un passage pour la nicotine. Mais tout cela se devait d’être derrière nous désormais, et je me devais de répondre à une question. Laquelle était-ce par ailleurs ? Oh oui. Venir le voir s’entrainer au stade. Si je parus prendre quelques secondes pour réfléchir, ce n’était en vérité pas le cas, et sans un mot, je refermais sèchement ce livre qui m’ennuyait et m’agaçait suffisamment, avant de me redresser, ramassant par la même occasion mes affaires… Je n’avais pas remit les pieds dans un stade de quidditch depuis ma septième année à Poudlard, par peur de me sentir nostalgique de mon poste d’attrapeuse, ou de céder à la tentation de m’inscrire dans l’équipe de Lufkin… Mais ici, cela n’engageait à rien, je ne ferai que regarder le Grymm s’entrainer, et je savais que nous n’occupions pas le même poste… Venant me placer à ses côtés, je demeurais silencieuse avant de finalement lâcher un « Tu sembles en forme. » qui n’était rien de plus qu’une constatation. Je n’étais pas bavarde naturellement, et engager la conversation était bien loin d’être mon fort.
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Re: Say it if it's worth savin' me. [erheÿbe]
Sam 1 Jan 2011 - 15:27
Le froid ambiant ne m'atteignait pas. Et ce n'était guère parce que j'étais initialement enfant du Nord ou que je feintais de ne pas frémir sous les assauts narquois d'un vent hivernal, mais bien parce que ma faculté de plonger dans mes pensées me protégeait de ce qui m'entourait. A présent débarrassé de ce que je pouvais appeler 'poison chimique', j'avais bien du mal à taire mon cerveau de génie précoce, à présent immergé dans un monde fait de réalités vraies. Je n'avais pas été aussi dépendant à la drogue pour un simple effet de style, je n'étais pas devenu junkie parce qu'initialement, une bouffée d'air d'un joint tendu par un autre, aurait amorcé ma popularité. Je l'avais fait, à l'aube de mes quatorze ans, pour taire mes démons ingénieux qui se débattaient dans le trouble de mon esprit. Ne penser que chiffres et théories avait quelque chose de passablement désagréable qui amenait systématiquement à l'encéphalite soudaine ; c'était bel et bien pour taire les élucubrations de mon cerveau que j'en étais venu à l'endormir de telles substances, j'avais fait l'apologie de la drogue pour apaiser mes sens agités. Les surefficients mentaux ont, par définition, un sentiment d'altérité et d'étrangeté : être 'sur-quelque chose' , voilà qui me faisait sentir différent. Les substances illicites se faisaient donc psychotropes sur ma personne : la drogue m'avait toujours tranquillisé. J'avais besoin de faire partie de cette génération chimique pour être moi, aussi je m'étais toujours moqué dans l'ombre, de tous ces autres drogués qui en consommaient pour être 'autres'. Eux, se droguaient pour rentrer dans le club très fermé des 'populaires'. Se droguer, c'est rock'n roll. Moi, je ne l'avais pas fait par choix. Je l'avais fait pour ma survie psychique. Et là étaient toutes nos différences : excellente ironie puisque j'étais devenu junkie pour ne plus subir ce sentiment d'étrangeté.
Je secouai la tête d'un geste brute mais extrêmement bref : plongé dans mes pensées profondes, j'avais perdu le fil de la conversation. Si conversation il y avait. Car la demoiselle, après un moment de silence – était-elle, elle aussi, en train de se demander quelle mouche m'avait piqué pour que je ne l'invite alors que notre relation demeurait dans une indifférence potable ? – ne m'adressa qu'une brève phrase pour marquer les normes de la politesse. 'Bonjour', 'Au revoir', 'Par Merlin ce qu'il fait froid aujourd'hui', étaient les éthiques polies de notre époque. Sa remarque se rapporta pour moi à une salutation inintéressée, simplement pour marquer le coup. Continuant d'avancer, je haussais les épaules et jouais le jeu de l'échange courtois. « J'essaie ». Raté. Lorsqu'on est poli et bien élevé, on se contente de sourire et de répondre un ennuyeux : « C'est le cas, et toi aussi. » Même si l'interlocuteur est au bord de l'agonie. Mon dieu que j'aime l'hypocrisie de notre société, ça nous économise du temps de parole et de réflexion.
Plongés tous deux dans un mutisme qui avait toujours été récurrent entre nous, nous avancions vers le stade dont la silhouette plongée dans la brume épaisse grossissait à vue d'oeil. Ma cigarette coincée entre mes lèvres carmin avait le don de satisfaire mes poumons en manque, mais de glacer mes doigts fins condamnés à la dérober de ma bouche à chaque bouffée de nicotine. On n'a rien sans rien. J'avais bien eu Cassandra en me glissant dans sa chambre une nuit, lui confiant les tressaillements de mon palpitant, de la coupe de mes lèvres venant faner sur les siennes... De nouveau, mon regard absent se posa déterminé sur un point fixe à l'horizon ; il me fallait l'oublier. Merlin que j'avais cette envie tenace de gueuler ma souffrance et de frapper un bon coup mon poing contre un arbre, quitte à m'en démettre quelques os. La violence était l'expiation, et je restais encore trop serein. A présent elle se reportait sur ma faculté à mépriser la gente féminine... Finalement, après de longues minutes de silence, signe que nous n'avions véritablement rien à nous dire, je me tournai vers Erheÿbe et la fixai intensément de mes yeux fauves : « J'aimerai que tu ne parles de ma cure à personne. La plupart doivent s'en douter, mais je préfère que Noël reste leur sujet de conversation préféré du moment. » Je ne doutais pas que la Lufkin demeurerait discrète, mais j'avais ressenti le besoin de l'entendre me confirmer ce pacte de confidentialité. Reposant mon regard chocolat droit devant moi, j'eus malgré tout une brève moue dégoûtée lorsque mes lèvres livrèrent le sacro-saint mot 'Noël'. Le passer éventuellement seul avec ma mère folle provoquait en moi quelque chose qui relevait des symptômes d'une angine aiguë.
Je secouai la tête d'un geste brute mais extrêmement bref : plongé dans mes pensées profondes, j'avais perdu le fil de la conversation. Si conversation il y avait. Car la demoiselle, après un moment de silence – était-elle, elle aussi, en train de se demander quelle mouche m'avait piqué pour que je ne l'invite alors que notre relation demeurait dans une indifférence potable ? – ne m'adressa qu'une brève phrase pour marquer les normes de la politesse. 'Bonjour', 'Au revoir', 'Par Merlin ce qu'il fait froid aujourd'hui', étaient les éthiques polies de notre époque. Sa remarque se rapporta pour moi à une salutation inintéressée, simplement pour marquer le coup. Continuant d'avancer, je haussais les épaules et jouais le jeu de l'échange courtois. « J'essaie ». Raté. Lorsqu'on est poli et bien élevé, on se contente de sourire et de répondre un ennuyeux : « C'est le cas, et toi aussi. » Même si l'interlocuteur est au bord de l'agonie. Mon dieu que j'aime l'hypocrisie de notre société, ça nous économise du temps de parole et de réflexion.
Plongés tous deux dans un mutisme qui avait toujours été récurrent entre nous, nous avancions vers le stade dont la silhouette plongée dans la brume épaisse grossissait à vue d'oeil. Ma cigarette coincée entre mes lèvres carmin avait le don de satisfaire mes poumons en manque, mais de glacer mes doigts fins condamnés à la dérober de ma bouche à chaque bouffée de nicotine. On n'a rien sans rien. J'avais bien eu Cassandra en me glissant dans sa chambre une nuit, lui confiant les tressaillements de mon palpitant, de la coupe de mes lèvres venant faner sur les siennes... De nouveau, mon regard absent se posa déterminé sur un point fixe à l'horizon ; il me fallait l'oublier. Merlin que j'avais cette envie tenace de gueuler ma souffrance et de frapper un bon coup mon poing contre un arbre, quitte à m'en démettre quelques os. La violence était l'expiation, et je restais encore trop serein. A présent elle se reportait sur ma faculté à mépriser la gente féminine... Finalement, après de longues minutes de silence, signe que nous n'avions véritablement rien à nous dire, je me tournai vers Erheÿbe et la fixai intensément de mes yeux fauves : « J'aimerai que tu ne parles de ma cure à personne. La plupart doivent s'en douter, mais je préfère que Noël reste leur sujet de conversation préféré du moment. » Je ne doutais pas que la Lufkin demeurerait discrète, mais j'avais ressenti le besoin de l'entendre me confirmer ce pacte de confidentialité. Reposant mon regard chocolat droit devant moi, j'eus malgré tout une brève moue dégoûtée lorsque mes lèvres livrèrent le sacro-saint mot 'Noël'. Le passer éventuellement seul avec ma mère folle provoquait en moi quelque chose qui relevait des symptômes d'une angine aiguë.
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Re: Say it if it's worth savin' me. [erheÿbe]
Sam 1 Jan 2011 - 17:46
Nous n’avions rien à nous dire, c’était ce que je pouvais constater. Après tout, cela n’était guère étonnant, nous n’avions pas grand-chose en commun, pour ne pas dire rien. J’étais seulement celle qui l’avais soigné, qui avait été là pour l’aider à surmonter la douleur que pouvait causer le sevrage brutal qu’il devait subir. Nous n’étions pas amis, et encore moins des connaissances. C’était sans aucun doute ce qui était le plus malheureux dans l’histoire… Mais je ne me plaignais pas, et je ne demandais en vérité, absolument pas qu’il change son avis sur moi, pas plus qu’il ne m’accorde de l’attention… Après tout, il n’était rien à mes yeux. Mensonge, mensonge et encore mensonge. Je mentais comme je respirais. Je n’aspirais qu’à lui plaire depuis le premier jour où mon regard s’était posé sur lui, alors que nous n’étions encore qu’élèves à Poudlard. Je désirais son attention mais pas au point de devenir comme ces autres filles qui lui tournaient autour, comment pourrais-je même songer à me rapprocher de lui dans le seul but de sentir son être glisser contre le mien pour l’espace d’une nuit ? Et à mes yeux, Merlin, il était mon héros, mon chevalier noir qui ne me sauverait pas de quoi que ce soit. Et tout cela, jamais je n’oserai lui avouer, lui glisser ces simples pensées comme j’avais toujours eu l’envie de le faire, pour la simple raison que je ne m’en sentais pas le droit … ni même le courage. En ce qui concernait les sentiments, j’étais d’une faiblesse incroyable, tout autant que d’une fierté implacable. Avouer mes propres émotions relevait d’un défi extrême que je refusais de jouer…
Par ailleurs, je devais reconnaître que je me demandais ce qui m’avait poussé à l’accompagner au stade. N’avais-je pas juré de ne pas remettre les pieds dans ce genre d’endroit ? Je réduisais à néant mes résolutions pour les prunelles abyssales d’un homme qui ne me voyait même pas. Il me semblait que je ne l’accompagnais que pour juger de son état de santé, pour constater qu’il allait bien mieux que lorsqu’il était arrivé. A moins que ce ne soit mon désir de le découvrir sous un nouvel angle ? Je ne pouvais le dire avec certitude… Après tout, je ne trouvais pas même quoi lui dire ! Je n’avais trouvé qu’une simple phrase à lui dire, une constatation de mon esprit, à laquelle il me répondit tout aussi vaguement que je pouvais le faire. N’aurai-je pas été là que cela serait revenu au même. Intérieurement, je soupirai, laissant mon regard vairon se poser sur un point fixe de l’horizon. J’entrevoyais déjà la silhouette du stade qui se rapprochait à vue d’œil, provoquant en moi une sensation étrange. J’avais peur. J’ignorais pourquoi, mais je savais que plus nous nous approchions du lieu abritant les plus beaux matchs de quidditch, plus la cadence de mon cœur semblait s’accélérer… Ce sport sorcier me manquait, les acrobaties dans le ciel me manquaient… Plus encore, les encouragements des supporters me manquaient. Mais rien n’était comparable à ce sentiment de liberté que je ressentais alors lorsque je me trouvais dans les airs, glissant à travers les courants d’air, infligeant à mon corps diverses figures tout en conservant un certain équilibre sur mon balai… Instrument qui se trouvait désormais enfermé dans le grenier de ma maison, et que je n’avais plus le droit de monter…
J’en étais là de mes pensées lorsque sa voix m’attira de nouveau, m’incitant à cesser de marcher pour planter mon regard unique dans le sien. Alors c’était pour cela qu’il désirait que je vienne avec lui ? Pour me faire jurer de garder le secret de sa si longue absence ? Merlin ! Avais-je donc une tête sur laquelle on ne pouvait faire confiance ? Lâchant un soupir las, je me tournais vers lui, mes prunelles accrochant les siennes sans aucun mal. « Glisser cette information à une tierce personne serait bien mal avisée de ma part, ce serait briser le secret professionnel, et quand bien même mon stage est achevé, je ne compte pas divulguer un seul détail de ta vie privée. » laissais-je entendre, confirmant ainsi ce qu’il espérait sans aucun doute entendre. « J’ignore véritablement si tes amis méritent ta confiance, mais en ce qui me concerne, mon silence est assuré, quoi que tu me dises par inadvertance ou que tu me confies de ton plein gré. J’ai prit soin de toi l’entière durée de ton séjour, et s’il le faut et si tu le désires, je peux continuer à le faire. » C’était une suggestion, naturellement. Je pouvais faire office d’ange gardien, l’empêcher de côtoyer ses anciens démons… Car je ne doutais pas un instant que certaines de ses connaissances feraient tout pour qu’il leur revienne. Je ne voulais pas voir mon travail réduit à néant … pas plus que je ne désirais le revoir au bord de l’agonie morale. Fut-ce à cet instant que je me faisais ce pari implicite, celui de découvrir un sourire sincère sur ses lèvres, et de tout faire pour qu’il y demeure … Par ailleurs, n’était-ce pas l’occasion pour moi de renouer avec mes caprices d’antan ? Esquissant un sourire malicieux, celui qu’il me semblait avoir perdu il y avait un peu plus d’un an, je repris ma marche… « A quel point es-tu rouillé en matière de quidditch Lust ? »
Par ailleurs, je devais reconnaître que je me demandais ce qui m’avait poussé à l’accompagner au stade. N’avais-je pas juré de ne pas remettre les pieds dans ce genre d’endroit ? Je réduisais à néant mes résolutions pour les prunelles abyssales d’un homme qui ne me voyait même pas. Il me semblait que je ne l’accompagnais que pour juger de son état de santé, pour constater qu’il allait bien mieux que lorsqu’il était arrivé. A moins que ce ne soit mon désir de le découvrir sous un nouvel angle ? Je ne pouvais le dire avec certitude… Après tout, je ne trouvais pas même quoi lui dire ! Je n’avais trouvé qu’une simple phrase à lui dire, une constatation de mon esprit, à laquelle il me répondit tout aussi vaguement que je pouvais le faire. N’aurai-je pas été là que cela serait revenu au même. Intérieurement, je soupirai, laissant mon regard vairon se poser sur un point fixe de l’horizon. J’entrevoyais déjà la silhouette du stade qui se rapprochait à vue d’œil, provoquant en moi une sensation étrange. J’avais peur. J’ignorais pourquoi, mais je savais que plus nous nous approchions du lieu abritant les plus beaux matchs de quidditch, plus la cadence de mon cœur semblait s’accélérer… Ce sport sorcier me manquait, les acrobaties dans le ciel me manquaient… Plus encore, les encouragements des supporters me manquaient. Mais rien n’était comparable à ce sentiment de liberté que je ressentais alors lorsque je me trouvais dans les airs, glissant à travers les courants d’air, infligeant à mon corps diverses figures tout en conservant un certain équilibre sur mon balai… Instrument qui se trouvait désormais enfermé dans le grenier de ma maison, et que je n’avais plus le droit de monter…
J’en étais là de mes pensées lorsque sa voix m’attira de nouveau, m’incitant à cesser de marcher pour planter mon regard unique dans le sien. Alors c’était pour cela qu’il désirait que je vienne avec lui ? Pour me faire jurer de garder le secret de sa si longue absence ? Merlin ! Avais-je donc une tête sur laquelle on ne pouvait faire confiance ? Lâchant un soupir las, je me tournais vers lui, mes prunelles accrochant les siennes sans aucun mal. « Glisser cette information à une tierce personne serait bien mal avisée de ma part, ce serait briser le secret professionnel, et quand bien même mon stage est achevé, je ne compte pas divulguer un seul détail de ta vie privée. » laissais-je entendre, confirmant ainsi ce qu’il espérait sans aucun doute entendre. « J’ignore véritablement si tes amis méritent ta confiance, mais en ce qui me concerne, mon silence est assuré, quoi que tu me dises par inadvertance ou que tu me confies de ton plein gré. J’ai prit soin de toi l’entière durée de ton séjour, et s’il le faut et si tu le désires, je peux continuer à le faire. » C’était une suggestion, naturellement. Je pouvais faire office d’ange gardien, l’empêcher de côtoyer ses anciens démons… Car je ne doutais pas un instant que certaines de ses connaissances feraient tout pour qu’il leur revienne. Je ne voulais pas voir mon travail réduit à néant … pas plus que je ne désirais le revoir au bord de l’agonie morale. Fut-ce à cet instant que je me faisais ce pari implicite, celui de découvrir un sourire sincère sur ses lèvres, et de tout faire pour qu’il y demeure … Par ailleurs, n’était-ce pas l’occasion pour moi de renouer avec mes caprices d’antan ? Esquissant un sourire malicieux, celui qu’il me semblait avoir perdu il y avait un peu plus d’un an, je repris ma marche… « A quel point es-tu rouillé en matière de quidditch Lust ? »
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Re: Say it if it's worth savin' me. [erheÿbe]
Sam 1 Jan 2011 - 20:17
La demoiselle ne put s'empêcher de se stopper, sans doute blessée par les paroles que je lui avais glissées quant à mon appréhension. J'avais bien conscience qu'en émettant ainsi ma crainte de ne voir l'affaire de ma situation ébruitée, je remettais en doute sa rigueur professionnelle. Cela ne demeurait néanmoins pas moins humain de rester sur ses inquiétudes et de ressentir le besoin d'être conforté dans une idée de confidentialité. Plus encore, je me fichais bien de l'avoir blessée dans son égo professionnel ; je ne haïssais pas Erheÿbe, je nourrissais une indifférence grandissante, à mesure que je me heurtais à la sienne. Plus les personnes me sous-estimaient, et plus j'étais infect : ainsi, plus je baissais d'avantage dans leurs estimes. C'était un cercle vicieux qui me faisait en vérité bien sourire : j'aimais jouer sur mes différentes facettes, et montrer ce que je n'étais pas vraiment. Je me rendais compte avec une certaine raillerie légère que je n'aurais pas du être homme d'affaires, mais acteur. J'aurais joué les différents rôles accordés, à la perfection, me semble-t-il. « Glisser cette information à une tierce personne serait bien mal avisée de ma part, ce serait briser le secret professionnel, et quand bien même mon stage est achevé, je ne compte pas divulguer un seul détail de ta vie privée. » Et la voir aussi lasse, accentua ma méfiance et ne m'aida guère à me rendre chaleureux et éloquent. Pourquoi l'avais-je invitée à me suivre... Je me reposai la question une dernière fois. Car, ostensiblement, cette discussion ne pouvait que mal se terminer. Au vu de nos personnalités si différentes et nos capacités magnifiques à ne pas nous endurer, c'était bien impossible que l'entrevue ne se termine sur une note positive. Certes, elle avait été une de mes soignantes durant mon internement à l'hôpital, néanmoins plus rien n'était pareil dans le monde réel. Elle était redevenue Erheÿbe la Lufkin trop coincée à mes yeux, j'étais redevenu le Lust cinglant et antipathique au possible. L'hôpital a ce procédé étrange d'altérer la réalité : lorsqu'on y pose les pieds, nous sommes dans un autre monde. Entre l'instant où l'on se penche sur le lit de l'être aimé, souffrant d'une maladie incurable, le coeur au bord des lèvres, et celui où nous passons le seuil du bâtiment pour en sortir, c'est une éternité qui se forge. C'est une dimension autre, c'est un instant parallèle qui se réfère à l'instant où on s'éveille : ce moment où on se souvient avoir rêvé. Il n'y a rien de plus effrayant que ce monde à part, la preuve en était que là-bas, je ne voyais pas Erheÿbe comme je la voyais à présent. Elle me paraissait plus neutre. A cet instant, elle me donnait l'image d'être plus... condescendante. Oh que oui, vie professionnelle et vie privée étaient tout autre. Cela aurait été égocentrique de dresser un tableau aussi simpliste que celui d'affirmer que sa vie se résumait à peu près à cela : prendre soin du patient Whitaker lorsque ce dernier est interné. Le mépriser lorsqu'il se trouve en dehors du système. Mais puisque, et je vous le donne dans le mille, je suis bel et bien égocentrique, j'en réduisais la vie de la Lufkin à ceci. Et cela m'amusait.
« J’ignore véritablement si tes amis méritent ta confiance, mais en ce qui me concerne, mon silence est assuré, quoi que tu me dises par inadvertance ou que tu me confies de ton plein gré. J’ai prit soin de toi l’entière durée de ton séjour, et s’il le faut et si tu le désires, je peux continuer à le faire. » Cette fois, ce fut moi qui vins laisser s'échapper un soupir las et glaçant, comme je levai mon regard noisette vers le ciel gris. Reprenant ma marche, je ne pouvais m'empêcher de lui rendre la monnaie de sa pièce ; sur mes gardes, j'avais cette désagréable impression d'être attaqué de toute part. Ou peut-être ne croyais-je plus en la gente féminine, tout simplement, ce qui avait le don de me rendre dubitatif. « Ne dénigre pas mes amis ils sont tout ce qu'il me reste. Quant à toi si tu as pris soin de moi durant tout mon putain de séjour à Sainte-Mangouste, c'est uniquement parce qu'il fallait que tu fasses ton job. Ne te force pas à faire des heures supp', princessa, je suis sûr que tu es si parfaite que tu as déjà récolté la meilleure note à ton stage, si ce n'est encore plus. » Tournant les talons sans lui adresser un regard, je demeurais campé sur mes positions. Je ne comprenais d'ailleurs pas ce qui la poussait à me proposer encore de l'aide, d'ailleurs ma fierté me scandait de lui dire que je n'en avais pas besoin. Je n'eus pas le temps de le lui dire, car la demoiselle vint alors surenchérir : « A quel point es-tu rouillé en matière de quidditch Lust ? » Un sourire malicieux se dessina sur mes lèvres désirables sans que je ne lui accorde un regard de plus. Amusé, je jetais mon mégot à terre après une dernière bouffée vitale de nicotine, et redressai mon port de tête d'un maintien mutin. « Je n'ai jamais été rouillé. » Oh dans un sens, je ne mentais pas ; malgré ma condition de junkie j'avais continué à intégrer l'équipe des Grymm. Je crois bien que c'était cette violence expiée par la force de ma batte qui m'aidait à me rendre moins brutal lorsque je venais à être en manque. Oui, le sport me guérissait d'une certaine façon... Je ne doutais pas néanmoins, qu'en me libérant de l'esclavagisme de la drogue, je récupérerais des capacités athlétiques.
Arrivés devant le stade, toujours après une longue marche plutôt taciturne, nous y pénétrâmes avant que je ne me poste devant l'entrée des vestiaires. Non sans arquer les sourcils, je me retournai vers la Lufkin qui m'avait provoqué dans un pic railleur quelques minutes auparavant. « Tu t'entraînes ? » Deuxième invitation. Damned.... Au moins, l'adrénaline du Quidditch complerait les blancs.
« J’ignore véritablement si tes amis méritent ta confiance, mais en ce qui me concerne, mon silence est assuré, quoi que tu me dises par inadvertance ou que tu me confies de ton plein gré. J’ai prit soin de toi l’entière durée de ton séjour, et s’il le faut et si tu le désires, je peux continuer à le faire. » Cette fois, ce fut moi qui vins laisser s'échapper un soupir las et glaçant, comme je levai mon regard noisette vers le ciel gris. Reprenant ma marche, je ne pouvais m'empêcher de lui rendre la monnaie de sa pièce ; sur mes gardes, j'avais cette désagréable impression d'être attaqué de toute part. Ou peut-être ne croyais-je plus en la gente féminine, tout simplement, ce qui avait le don de me rendre dubitatif. « Ne dénigre pas mes amis ils sont tout ce qu'il me reste. Quant à toi si tu as pris soin de moi durant tout mon putain de séjour à Sainte-Mangouste, c'est uniquement parce qu'il fallait que tu fasses ton job. Ne te force pas à faire des heures supp', princessa, je suis sûr que tu es si parfaite que tu as déjà récolté la meilleure note à ton stage, si ce n'est encore plus. » Tournant les talons sans lui adresser un regard, je demeurais campé sur mes positions. Je ne comprenais d'ailleurs pas ce qui la poussait à me proposer encore de l'aide, d'ailleurs ma fierté me scandait de lui dire que je n'en avais pas besoin. Je n'eus pas le temps de le lui dire, car la demoiselle vint alors surenchérir : « A quel point es-tu rouillé en matière de quidditch Lust ? » Un sourire malicieux se dessina sur mes lèvres désirables sans que je ne lui accorde un regard de plus. Amusé, je jetais mon mégot à terre après une dernière bouffée vitale de nicotine, et redressai mon port de tête d'un maintien mutin. « Je n'ai jamais été rouillé. » Oh dans un sens, je ne mentais pas ; malgré ma condition de junkie j'avais continué à intégrer l'équipe des Grymm. Je crois bien que c'était cette violence expiée par la force de ma batte qui m'aidait à me rendre moins brutal lorsque je venais à être en manque. Oui, le sport me guérissait d'une certaine façon... Je ne doutais pas néanmoins, qu'en me libérant de l'esclavagisme de la drogue, je récupérerais des capacités athlétiques.
Arrivés devant le stade, toujours après une longue marche plutôt taciturne, nous y pénétrâmes avant que je ne me poste devant l'entrée des vestiaires. Non sans arquer les sourcils, je me retournai vers la Lufkin qui m'avait provoqué dans un pic railleur quelques minutes auparavant. « Tu t'entraînes ? » Deuxième invitation. Damned.... Au moins, l'adrénaline du Quidditch complerait les blancs.
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Re: Say it if it's worth savin' me. [erheÿbe]
Sam 1 Jan 2011 - 21:58
Plus les secondes s’écoulaient, plus il me semblait que cette funeste impression que les choses allaient finir par mal se terminer s’accentuait. Il semblait qu’un semblant de combat venait de s’engager entre nous, et c’était à celui qui parviendrait à piquer l’autre à vif. Il parvenait à me blesser en mettant en doute ma compétence professionnelle. Certes, je pouvais comprendre ses inquiétudes, et s’il m’avait mieux connu, la question ne se serait sans aucun doute jamais posée. Je savais conserver pour moi ce que l’on me confiait, et plus encore, le cas de Lust me tenait particulièrement à cœur. En y repensant bien, je n’avais pas réellement fait preuve de neutralité en ce qui le concernait, je m’étais même montrée plutôt lunatique. Je n’avais pas été ravie de m’occuper de lui, pour la simple et bonne raison que je ne parvenais plus à me trouver face à lui sans éprouver de la déception à son encontre. Je n’aimais pas ce qu’il était alors devenu, je haïssais ce démon auquel il avait succombé et qui avait sut réduire mon héros à l’état d’esclave… et plus encore, je détestais cette façon qu’il avait alors de toiser la gente féminine, de la considérer comme bonne à satisfaire les besoins primaux, rien de plus. Il m’avait pourtant fallut repousser au loin toutes ces mauvaises pensées que j’éprouvais contre lui, pour me montrer à la hauteur de ses besoins et de ses espérances. Je savais ce qu’il désirait alors, et j’étais prête à l’aider pour cela. Mais aujourd’hui… Cette complicité soignante-malade n’était plus. Je n’étais plus qu’Erheÿbe, et il était redevenu le Lust dont j’étais tombée sous le charme il y avait des années de cela. Et une nouvelle fois, je me retrouvais de nouveau face à lui sans savoir comment me comporter. Je n’étais pas son amie, et je ne désirais pas qu’il me considère comme une ennemie. Je n’étais « rien », et ce titre-ci ne me plaisait pas. J’avais une occasion de faire changer les choses en ma faveur, de faire en sorte qu’il m’adresse l’attention que je cherchais… mais il me semblait que je m’y prenais de la mauvaise façon. J’en étais intérieurement exaspérée, mais je ne parvenais à trouver de solution réellement efficace. Je ne pouvais que me préparer à essuyer un échec cuisant…
… Voire terriblement proche. « Ne dénigre pas mes amis ils sont tout ce qu'il me reste. Quant à toi si tu as pris soin de moi durant tout mon putain de séjour à Sainte-Mangouste, c'est uniquement parce qu'il fallait que tu fasses ton job. Ne te force pas à faire des heures supp', princessa, je suis sûr que tu es si parfaite que tu as déjà récolté la meilleure note à ton stage, si ce n'est encore plus. » Sans plus bouger, je demeurais bouche bée, cherchant à comprendre ce qui pouvait le laisser à penser de telles choses. J’ignorais quoi répondre à cela, prise au dépourvue. Car alors, comment lui expliquer le fait que vouloir m’occuper de lui n’avait plus rien à voir avec mon stage, mais bel et bien le fait que je ne tenais véritablement pas à ce qu’il puisse succomber de nouveau à la facilité de la drogue ? Ce qu’il pensait de moi par la suite m’importait peu, je n’y prêtais sans doute pas même attention, mais une fois de plus, il me blessait, et je n’avais pas la force suffisante pour contrer ses arguments. Je l’avais bien cherché, ne remettais-je pas en doute la loyauté de ses amis ? Pourtant, je demeurais persuadée que tôt ou tard, l’un d’eux chercherait à le ramener… Glissant une main dans ma longue chevelure, je me pinçais les lèvres, m’incitant de ce fait à ne pas répondre, à ne pas envenimer plus les choses, lorsqu’elles l’étaient déjà bien suffisamment. Tout ce que je pouvais faire était de tenter une nouvelle approche. Il m’avait donné l’occasion de le faire, c’était à moi de lui retourner la perche… En me faisant moins agressive que je ne l’avais sans doute été, en ne cherchant pas à déclencher un nouveau pic de négatif. J’inspirais longuement avant de relâcher ce trop plein d’air silencieusement, glissant cette fois une question sur une note peut-être plus calme, plus docile… qu’il comprenne que je m’avouais vaincue et que je me pliais à son exigence, quelle qu’elle soit. Je ne m’attendais pas à un ton plus conciliant … pas après ce qui nous opposait… néanmoins, je repris mon avancée, glissant le livre dans mon sac. Il n’était pas rouillé ? Vraiment ? Je ne pouvais le croire sur parole, il me fallait voir ce qu’il en était vraiment… Peut-être ne resterai-je pas jusqu’au bout de toute manière, je doutais que l’invitation ait été lancée pour que nous passions le reste de la journée ensembles.
Et tandis que nous parvenions devant le stade, mon cœur accéléra sa cadence une nouvelle fois, m’obligeant à me souvenir de ces années où je me faisais une joie de me laisser glisser dans le ciel, à monter sur mon balai pour une durée que je jugeais toujours comme indéterminée. De mes yeux uniques, j’observais ce que je pouvais voir du stade, avant de me tourner vers le Grymm. « Tu t’entraines ? » Avais-je bien entendu ? L’espace d’une seconde, une lueur d’espoir naquit dans mes prunelles, avant de disparaître en une certaine malice sur mes lèvres. Sans un mot, j’acquiesçais. L’occasion de pouvoir rejouer était trop belle pour que je la laisse s’enfuir, et véritablement, je me sentais d’humeur à me prouver que je n’étais pas rouillée … mais que le vert et argent pouvait l’être… Oui, je fondais peut-être un peu trop d’espoir là-dessus, mais ne vous a t’on jamais dit que qui ne tente rien n’a rien ? Sans un mot, je me dirigeais vers les vestiaires des Lufkin, délaissant mon compagnon de la journée pour me changer. Ma tenue était bien loin d’être appropriée, mais je pouvais toujours compter sur le matériel neuf qui était entreposé dans les vestiaires pour remédier à tout cela. Chantonnant un petit couplet qui avait bercé mes anciens matchs, je me changeais, troquant mes vêtements contre la tenue de quidditch règlementaire, réajustant à l’aide de ma baguette la taille qui m’était bien trop grande… Puis, peu après avoir attaché mes cheveux en hauteur, j’attrapais un balai, qui ne me semblait être récent, avant de descendre sur le terrain, laissant mes yeux vagabonder, nostalgique. Lorsque j’arrivais face à la boite qui contenait les balles, je laissais tomber mon balai, mes yeux dévorant le vif d’or qui se tenait encore tranquille dans son petit habitacle. Je parcourus ses lignes du bout des doigts, avant de m’en emparer doucement, le posant à plat sur ma paume. J’aimais particulièrement la façon dont les ailes de cette minuscule balle se déliaient, et sans un bruit, sans un geste brusque… je le laissais s’envoler doucement, avant de l’attraper de nouveau, le gardant prisonnier. J’avais une hâte terrible de jouer, et je n’attendais plus que pour cela mon compagnon et adversaire, qui ne tarda plus, tandis que je jouais de nouveau avec ma balle favorite. Lorsqu’il se planta devant moi, je venais d’emprisonner de nouveau le petit vivet. « Il y a longtemps que je n’ai pas joué… que me proposes-tu ? » laissais-je échapper, avant de porter mon regard sur lui.
… Voire terriblement proche. « Ne dénigre pas mes amis ils sont tout ce qu'il me reste. Quant à toi si tu as pris soin de moi durant tout mon putain de séjour à Sainte-Mangouste, c'est uniquement parce qu'il fallait que tu fasses ton job. Ne te force pas à faire des heures supp', princessa, je suis sûr que tu es si parfaite que tu as déjà récolté la meilleure note à ton stage, si ce n'est encore plus. » Sans plus bouger, je demeurais bouche bée, cherchant à comprendre ce qui pouvait le laisser à penser de telles choses. J’ignorais quoi répondre à cela, prise au dépourvue. Car alors, comment lui expliquer le fait que vouloir m’occuper de lui n’avait plus rien à voir avec mon stage, mais bel et bien le fait que je ne tenais véritablement pas à ce qu’il puisse succomber de nouveau à la facilité de la drogue ? Ce qu’il pensait de moi par la suite m’importait peu, je n’y prêtais sans doute pas même attention, mais une fois de plus, il me blessait, et je n’avais pas la force suffisante pour contrer ses arguments. Je l’avais bien cherché, ne remettais-je pas en doute la loyauté de ses amis ? Pourtant, je demeurais persuadée que tôt ou tard, l’un d’eux chercherait à le ramener… Glissant une main dans ma longue chevelure, je me pinçais les lèvres, m’incitant de ce fait à ne pas répondre, à ne pas envenimer plus les choses, lorsqu’elles l’étaient déjà bien suffisamment. Tout ce que je pouvais faire était de tenter une nouvelle approche. Il m’avait donné l’occasion de le faire, c’était à moi de lui retourner la perche… En me faisant moins agressive que je ne l’avais sans doute été, en ne cherchant pas à déclencher un nouveau pic de négatif. J’inspirais longuement avant de relâcher ce trop plein d’air silencieusement, glissant cette fois une question sur une note peut-être plus calme, plus docile… qu’il comprenne que je m’avouais vaincue et que je me pliais à son exigence, quelle qu’elle soit. Je ne m’attendais pas à un ton plus conciliant … pas après ce qui nous opposait… néanmoins, je repris mon avancée, glissant le livre dans mon sac. Il n’était pas rouillé ? Vraiment ? Je ne pouvais le croire sur parole, il me fallait voir ce qu’il en était vraiment… Peut-être ne resterai-je pas jusqu’au bout de toute manière, je doutais que l’invitation ait été lancée pour que nous passions le reste de la journée ensembles.
Et tandis que nous parvenions devant le stade, mon cœur accéléra sa cadence une nouvelle fois, m’obligeant à me souvenir de ces années où je me faisais une joie de me laisser glisser dans le ciel, à monter sur mon balai pour une durée que je jugeais toujours comme indéterminée. De mes yeux uniques, j’observais ce que je pouvais voir du stade, avant de me tourner vers le Grymm. « Tu t’entraines ? » Avais-je bien entendu ? L’espace d’une seconde, une lueur d’espoir naquit dans mes prunelles, avant de disparaître en une certaine malice sur mes lèvres. Sans un mot, j’acquiesçais. L’occasion de pouvoir rejouer était trop belle pour que je la laisse s’enfuir, et véritablement, je me sentais d’humeur à me prouver que je n’étais pas rouillée … mais que le vert et argent pouvait l’être… Oui, je fondais peut-être un peu trop d’espoir là-dessus, mais ne vous a t’on jamais dit que qui ne tente rien n’a rien ? Sans un mot, je me dirigeais vers les vestiaires des Lufkin, délaissant mon compagnon de la journée pour me changer. Ma tenue était bien loin d’être appropriée, mais je pouvais toujours compter sur le matériel neuf qui était entreposé dans les vestiaires pour remédier à tout cela. Chantonnant un petit couplet qui avait bercé mes anciens matchs, je me changeais, troquant mes vêtements contre la tenue de quidditch règlementaire, réajustant à l’aide de ma baguette la taille qui m’était bien trop grande… Puis, peu après avoir attaché mes cheveux en hauteur, j’attrapais un balai, qui ne me semblait être récent, avant de descendre sur le terrain, laissant mes yeux vagabonder, nostalgique. Lorsque j’arrivais face à la boite qui contenait les balles, je laissais tomber mon balai, mes yeux dévorant le vif d’or qui se tenait encore tranquille dans son petit habitacle. Je parcourus ses lignes du bout des doigts, avant de m’en emparer doucement, le posant à plat sur ma paume. J’aimais particulièrement la façon dont les ailes de cette minuscule balle se déliaient, et sans un bruit, sans un geste brusque… je le laissais s’envoler doucement, avant de l’attraper de nouveau, le gardant prisonnier. J’avais une hâte terrible de jouer, et je n’attendais plus que pour cela mon compagnon et adversaire, qui ne tarda plus, tandis que je jouais de nouveau avec ma balle favorite. Lorsqu’il se planta devant moi, je venais d’emprisonner de nouveau le petit vivet. « Il y a longtemps que je n’ai pas joué… que me proposes-tu ? » laissais-je échapper, avant de porter mon regard sur lui.
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Re: Say it if it's worth savin' me. [erheÿbe]
Jeu 6 Jan 2011 - 22:08
La demoiselle acquiesça silencieusement : j'ignorais en vérité ce que signifiait son mutisme récurrent. Moi-même n'étais guère des plus bavards, néanmoins avec cette certitude surfaite qu'elle me méprisait, ou du moins souhaitais m'éloigner le plus loin possible de son monde, j'en déduisais parfois que ce n'était là qu'une manière de répondre sans pour autant se montrer trop chaleureuse. Ni amicale, ni inamicale : juste diplomate. Le propre d'un métier ou de la volonté de ne pas paraître trop hypocrite. Je fronçai alors les sourcils d'un léger agacement, avant de suivre de mes yeux fauves sa silhouette rejoignant les vestiaires des Lufkins. D'un bref soupir, je pénétrais à mon tour dans l'antre sacrée des Grymms, et y retrouvai dans un sourire ma tenue propre dormant dans mon casier, aux côtés de mon balai de course. La somptuosité de ses courbes esthétiques, la finesse de ses traits lui offrant un aérodynamisme parfait, sa finition soignée, étaient tant d'indices qui montraient à voir un balai nécessitant un porte-monnaie plus que bien garni. Je ne me l'étais guère offert pour une parade volante exhibant alors ma richesse, je m'étais fait ce plaisir futile par amour de la vitesse et de l'adrénaline. Voitures, motos, balais... Tant de satisfactions haut de gamme qui ravissaient mon appétit pour le danger et l'intensité forte des course-poursuite. Cela faisait aussi partie de moi : j'aimais l'extrême à outrance, sentir l'excitation d'une dangerosité vive jusque dans mon palpitant quémandeur de vitesse. Revêtant ma tenue non sans me faire dandy, d'une main venant épousseter mon épaule, je finis enfin par sortir des vestiaires, mon balai fermement tenu en main et m'approchant alors d'Erheÿbe visiblement en émoi devant le vif d'or. Je me souvins alors que la demoiselle était attrapeuse, et que je ne l'avais sans doute pas épargnée lors de certaines de nos rencontres : les attrapeurs, après les personnes que je ne pouvais décemment pas supporter, demeuraient fatalement une de mes cibles préférées à l'approche du score final. Je ne fis cependant aucune remarque quant à sa grande histoire d'amour qu'elle vivait passionnément avec la balle dorée, persuadé que j'aurais droit à un nouveau silence dédaigneux, aussi attendis-je qu'elle ne daigne me parler... Ou du moins, qu'elle monte silencieusement sur son balai pour me donner le signe de départ. Merlin que nous allions nous amuser... pensais-je avec un léger cynisme teinté d'une véritable mauvaise foi et saupoudré d'un peu d'intolérance. Je n'avais guère l'habitude de traîner avec des gens qui demeuraient à mes côtés pour éviter de me froisser tout en ne me supportant pas, pas plus que j'avais pour habitude de côtoyer de près les jeunes filles que je qualifiais de coincées. Certes, j'avais un jugement hâtif sur Erheÿbe : ne me blâmons pas, notre relation n'avait pas démarrée sur les chapeaux de roue.
« Il y a longtemps que je n’ai pas joué… que me proposes-tu ? » J'eus alors un bref haussement de sourcils, non par raillerie, mais parce que j'étais resté persuadé que le mutisme de la Lufkin, n'était que dans le but précis de m'agacer ou de me faire passer un message froid mais clair. Je me repris néanmoins, avant de poser mes yeux mordorés sur les cognards. « J'ai besoin de travailler mes revers. Je lâche les deux cognards... » soufflais-je en reposant mon regard abyssal sur la jeune fille, d'un ton naturel. Il était pourtant certifié que deux cognards pour deux joueurs était extrêmement risqué, surtout quand l'un des deux n'était pas batteur. « Et je devrais te protéger pendant que tu t'occuperas du vif d'or. Surveille tes arrières, s'ils viennent t'attaquer à deux simultanément, sur tes deux flancs, je pourrais me débarrasser d'une de ces saloperies, mais pas de la deuxième. Au pire, ça te fera travailler tes piqués. » rétorquais-je dans un sourire narquois et assuré. Si ma proposition paraissait basique, elle nécessitait en réalité une vigilance constante, de très bons revers de batte et une vitesse simultanée : autant avouer que ce n'était pas un exercice aisé. Me dirigeant vers la malle de bois, je passais devant la Lufkin sans un regard, tout entier dévoué aux cognards que je libérais alors d'une main experte. Les deux balles enragées volèrent avec hargne sur le terrain, et j'empoignais sitôt mon balai, m'envolant avec eux. « Je veux voir ce que t'as dans le ventre, princessa. » Regard de défi envers cette dernière, sourire carnassier, et mouvement adroit du poignet faisant tourner ma batte dans ma main droite. Que la partie commence enfin.
« Il y a longtemps que je n’ai pas joué… que me proposes-tu ? » J'eus alors un bref haussement de sourcils, non par raillerie, mais parce que j'étais resté persuadé que le mutisme de la Lufkin, n'était que dans le but précis de m'agacer ou de me faire passer un message froid mais clair. Je me repris néanmoins, avant de poser mes yeux mordorés sur les cognards. « J'ai besoin de travailler mes revers. Je lâche les deux cognards... » soufflais-je en reposant mon regard abyssal sur la jeune fille, d'un ton naturel. Il était pourtant certifié que deux cognards pour deux joueurs était extrêmement risqué, surtout quand l'un des deux n'était pas batteur. « Et je devrais te protéger pendant que tu t'occuperas du vif d'or. Surveille tes arrières, s'ils viennent t'attaquer à deux simultanément, sur tes deux flancs, je pourrais me débarrasser d'une de ces saloperies, mais pas de la deuxième. Au pire, ça te fera travailler tes piqués. » rétorquais-je dans un sourire narquois et assuré. Si ma proposition paraissait basique, elle nécessitait en réalité une vigilance constante, de très bons revers de batte et une vitesse simultanée : autant avouer que ce n'était pas un exercice aisé. Me dirigeant vers la malle de bois, je passais devant la Lufkin sans un regard, tout entier dévoué aux cognards que je libérais alors d'une main experte. Les deux balles enragées volèrent avec hargne sur le terrain, et j'empoignais sitôt mon balai, m'envolant avec eux. « Je veux voir ce que t'as dans le ventre, princessa. » Regard de défi envers cette dernière, sourire carnassier, et mouvement adroit du poignet faisant tourner ma batte dans ma main droite. Que la partie commence enfin.
- InvitéInvité
Re: Say it if it's worth savin' me. [erheÿbe]
Dim 9 Jan 2011 - 17:51
Sans prononcer un mot, je l’écoutais, n’esquissant même aucune mimique pour protester ou pour indiquer un sentiment qui eut put paraître négatif. Je sentais le vif d’or sous mes doigts s’agiter, avant de finalement refermer ses ailes autour de son corps doré… Un point qui ne m’atteignait pas, je savais que sitôt la balle relancée en l’air, elle chercherait de nouveau à m’échapper, jusqu’à m’obliger à me focaliser totalement sur elle. J’adulais cette balle autant que les batteurs leurs cognards. Et à propos de ces derniers… « J’ai besoin de travailler mes revers. Je lâche les deux cognards. » Deux cognards ? Voilà qui promettait d’être plutôt intéressant, et je ne cachais pas cette mine entendue et quelque peu agréablement surprise. Mon adversaire semblait me promettre une partie assez intéressante, et qui aurait à cœur de me remettre dans le bain. Certes, ce n’était peut-être pas la façon la plus appropriée de le faire, moi qui n’avais plus joué depuis deux ans, mais elle me convenait suffisamment pour que je finisse par acquiescer. Que voulez-vous, j’avais beau paraître comme une jeune fille sage et fragile, jamais je n’ai pu apprécier la plénitude à long terme. Agrémenter ma vie avec l’adrénaline était courant, et jusqu’à mon arrivée à Hungcalf, il semblait évident que je m’évertuais à battre le record du nombre d’entrées à Sainte-Mangouste. Pari insensé que j’avais mit sur pause deux années… bien trop longues à mon goût. Je sentais tout au fond de moi que cette après-midi avec Lust aurait pour finalité de me faire revivre, et même si jamais je ne lui avouerai… je remerciais intérieurement le grymm pour cela. Je ne me trompais pas sur lui… Il était celui qui pouvait changer ma vie… ou qui lui ferait prendre un tout autre tournant tout du moins. Il y était entré… et j’avais bien du mal à l’en faire sortir… pour ne pas dire que je refusais cette possibilité tout simplement.
« … Et je devrais te protéger pendant que tu t’occuperas du vif d’or. Surveilles tes arrières, s’ils viennent t’attaquer à deux simultanément, sur tes deux flancs, je pourrais me débarrasser d’une de ces saloperies, mais pas de la deuxième. Au pire, ça te fera travailler tes piqués. » Cette fois-ci, je plissais le nez, avant de finalement esquisser de nouveau un air entendu. « Cela me semble parfait. » finis-je par glisser, vérifiant mon équipement tandis qu’il me délaissait, libérant les deux sombres balles détestées de tout attrapeur. Récupérant mon balai, je le chevauchais, sans quitter le batteur des yeux. « Je veux voir ce que t’as dans le ventre, princessa. » Bien plus qu’il ne pourrait le croire… Décollant, je me plaçais à ses côtés, le regard pétillant sans doute d’une malice que j’avais perdue depuis mon dernier match. « Tu pourrais voir bien plus minn àst. » Laissais-je entendre, employant cette langue qui n’était pas si éloignée de la mienne…
… Avant de finalement disparaître. Je tenais à faire un tour de terrain pour tester mon balai, mais aussi contrôler que je n’avais pas perdu la main. Je jouais sur les accélérations, les feintes et quelques pirouettes avant de finalement me trouver satisfaite et libérer le vif d’or que je tenais toujours, le lançant aussi loin que possible pour le voir libérer ses ailes argentées. Le jeu pouvait commencer… tout du moins, l’avait il fait sans moi que déjà, j’entrevoyais un cognard foncer sur moi, avec vitesse et agressivité. Je ne pris pas la peine de m’assurer que Lust se tenait à mes côtés, mon instinct de joueuse savait d’ores et déjà qu’il était temps pour moi d’échapper à cette balle aussi efficace qu’un drone. Aussi, me fis-je le plaisir de lancer mon balai dans une petite course, tout en cherchant ma balle dorée du regard… sans toutefois la trouver. Rien d’étonnant dans tout cela, j’avais une certaine habitude. Mais pour l’heure, tout ce dont je voulais était de me débarrasser de la balle noire… Soit Lust intervenait, soit je me faisais un plaisir d’envoyer sa balle droit dans le sable ou dans le décor… Un éclat doré attira mon regard, passant si près de moi qu’il aurait immanquablement put me frôler, m’obligeant dès lors à entamer un demi-tour aussi serré que dangereux… Car après tout, le cognard était si près de moi qu’il ne pouvait pas me rater… Je connaissais la douleur infligée par une de ces maudites balles. Un peu de douleur ne pourrait pas me tuer après tout …
« … Et je devrais te protéger pendant que tu t’occuperas du vif d’or. Surveilles tes arrières, s’ils viennent t’attaquer à deux simultanément, sur tes deux flancs, je pourrais me débarrasser d’une de ces saloperies, mais pas de la deuxième. Au pire, ça te fera travailler tes piqués. » Cette fois-ci, je plissais le nez, avant de finalement esquisser de nouveau un air entendu. « Cela me semble parfait. » finis-je par glisser, vérifiant mon équipement tandis qu’il me délaissait, libérant les deux sombres balles détestées de tout attrapeur. Récupérant mon balai, je le chevauchais, sans quitter le batteur des yeux. « Je veux voir ce que t’as dans le ventre, princessa. » Bien plus qu’il ne pourrait le croire… Décollant, je me plaçais à ses côtés, le regard pétillant sans doute d’une malice que j’avais perdue depuis mon dernier match. « Tu pourrais voir bien plus minn àst. » Laissais-je entendre, employant cette langue qui n’était pas si éloignée de la mienne…
… Avant de finalement disparaître. Je tenais à faire un tour de terrain pour tester mon balai, mais aussi contrôler que je n’avais pas perdu la main. Je jouais sur les accélérations, les feintes et quelques pirouettes avant de finalement me trouver satisfaite et libérer le vif d’or que je tenais toujours, le lançant aussi loin que possible pour le voir libérer ses ailes argentées. Le jeu pouvait commencer… tout du moins, l’avait il fait sans moi que déjà, j’entrevoyais un cognard foncer sur moi, avec vitesse et agressivité. Je ne pris pas la peine de m’assurer que Lust se tenait à mes côtés, mon instinct de joueuse savait d’ores et déjà qu’il était temps pour moi d’échapper à cette balle aussi efficace qu’un drone. Aussi, me fis-je le plaisir de lancer mon balai dans une petite course, tout en cherchant ma balle dorée du regard… sans toutefois la trouver. Rien d’étonnant dans tout cela, j’avais une certaine habitude. Mais pour l’heure, tout ce dont je voulais était de me débarrasser de la balle noire… Soit Lust intervenait, soit je me faisais un plaisir d’envoyer sa balle droit dans le sable ou dans le décor… Un éclat doré attira mon regard, passant si près de moi qu’il aurait immanquablement put me frôler, m’obligeant dès lors à entamer un demi-tour aussi serré que dangereux… Car après tout, le cognard était si près de moi qu’il ne pouvait pas me rater… Je connaissais la douleur infligée par une de ces maudites balles. Un peu de douleur ne pourrait pas me tuer après tout …
HJ : Sorry … c'est un peu pourri --'
- InvitéInvité
Re: Say it if it's worth savin' me. [erheÿbe]
Mar 25 Jan 2011 - 14:56
Le jeu n'avait pas encore commencé que je sentais cet instinct compétitif envahir mes veines bleues : cette rage de vaincre prenait mes poumons quémandeurs d'un oxygène pur, tout comme ma fierté triomphale reprenait ses droits. J'étais né pour gagner, j'étais né battant : la frénésie du jeu me rendait mon aplomb et décimait ma peine. C'était aussi pour cela que je voyais le sport comme salvateur : il faisait bouillir mes veines, autrement que par la colère et sa noirceur qui s'étaient faits mes tristes compagnons quotidiens. J'aimais les bienfaits que me procuraient la satisfaction de monter sur un balai ; la vie reprenait ses droits, et mon esprit plus clair car débarrassé de toute cette substance chimique n'en jouissait que d'avantage. C'était en apesanteur que je me sentais guéri : loin d'une terre trop sèche et au plus près d'une brise fraîche et nordique, j'aimais ce sentiment de liberté duquel je m'amourachais tant. L'envie de vaincre était plus forte lorsqu'elle se dessinait dans la compétition, et quand bien même le duo formé par Erheÿbe et moi-même demeurait plus un travail d'équipe qu'une vraie rivalité de terrain, je prenais à témoin les cognards devenus mes ennemis. J'étais véritablement impatient de ressentir enfin cette euphorie carnassière propre à tout match de Quidditch : tel un loup affamé, je m'en prenais à mes adversaires avec virulence et habileté. C'était mon expiation, un exorcisme dont je ne pouvais me passer : par le biais des coups violents donnés par la force de mes battes, j'extirpais cette animalité que je gardais quelque part dans mon palpitant. La violence pour remède, et sur le terrain si possible. Je ne désirais plus m'en prendre à une autre femme comme j'avais pu le faire avec mon ancienne amante : moi qui habituellement ne peinait pas à trouver des compagnes d'une nuit, pourquoi m'étais-je obstiné à la forcer... Parce que la violence en mes veines n'en avait été que trop présente. Aujourd'hui je respirais d'une liberté toute relative, mais je pouvais affirmer sans mentir que cette partie improvisée me ferait du bien. Autant pour ma santé mentale, physique, que pour l'étrange relation qui m'unissait à Erheÿbe. Car si j'étais dans l'incapacité de décrire les pensées que la jeune Lufkin pouvait avoir sur moi, je ne décelais sur le moment aucune amertume, aucun blâme, aucun reproche : je ne ressentais aucune onde négative. Au contraire, la belle vint me narguer d'une phrase que je n'aurais jamais pu penser véritable de sa part : « Tu pourrais voir bien plus minn àst. » D'abord quelque peu surpris, puis fronçant les sourcils d'une méfiance passagère, vestige de notre quiproquo encore frais, je finis par esquisser un sourire en coin qui se fit licencieux et affamé sur mes lèvres carmin. La belle prit son envol sans attendre son dû en retour ; tant mieux puisque je n'avais guère eu l'intention de rétorquer à sa provocation : mon regard de braise et mon sourire lubrique avaient délicieusement parlé pour moi. La grâce ultime d'un charisme certain, c'est qu'on n'avait guère besoin de mots, pour se faire entendre. La force de mes rétines pénétrantes avaient suffit, et avec elle, la lueur intense d'un désir fugace qui s'était allumé dans l'ambre de mes yeux fauves.
Enfin le jeu commença, mettant notre concentration et notre vivacité à dure épreuve : deux cognards pour seulement deux joueurs dont un ne demeurant pas un batteur, élevait considérablement la difficulté. Mais le challenge n'en était que plus jouissif lorsque, avec panache et avec précision, je renvoyais une ou deux fois les balles insolentes tentant de nous désarçonner. La fluidité de notre jeu nous emportait sans que pour autant nous ne nous laissions aller à la distraction : c'est ainsi que je pus sauver la Lufkin d'une attaque rude d'un des cognards. Renvoyant la balle d'un habile mouvement du poignet mais d'une force rude, je fixais cette dernière foncer sur les buts opposés avant d'en passer le cercle. Doté d'une fierté non dissimulée, je me redressais et esquissai un sourire en coin : c'est alors que je me tournais vers la belle Erheÿbe à mes côtés, mon visage s'assombrissant étrangement d'une envie de violence qui m'était jouissive. Pour preuve en était ma phrase acide murmurée avec délice : « Où sont les gardiens Summerbee, quand on en a besoin. » En filigrane, j'aurais bien plus apprécié mon but marqué si le cognard expédié de toute ma force animale avait emporté avec lui l'un de ces dandys soit disant gentleman. Mon regard vint se durcir de ténèbres dansant dans mes rétines brûlantes d'une envie destructrice, et finalement je repris mon envol à travers le terrain. Ainsi se joua notre partie sans blessure aucune : la belle avait fini par récupérer son si précieux vif d'or, et nous pûmes revenir à terre, revivifiés par cette séance intensive. Je posai pied à terre, passant une main dans mes cheveux en bataille, avant de sauter de mon balais et d'attraper ma baguette dormant sagement sur la malle au sol afin de lancer un sort aux balles rebelles. Les deux cognards regagnèrent aussitôt la malle qui vint se refermer dans un cliquetis sourd. Enfin, je me tournai vers la belle et observai son teint étrangement pâle. « Bon jeu, dommage que tu ne puisses pas jouer chez les Grymm. » Un sourire charmeur et une lueur complice encore engagée par la partie que nous venions de jouer : j'étais exalté, j'étais exaltant, j'étais surtout remis d'aplomb face à notre partie intense. Néanmoins je vins bientôt arquer les sourcils, lorsque je devinais enfin la pâleur de peau de la jeune fille. « Reprends ton souffle, je te paie un Irish coffe à Norwich. » Ignorant que ce n'était pas tant une respiration saccadée car emportée par l'effort, mais bien un mal de son coeur fragile qui la rendait si pâle, je lui offris un sourire courtois une fois mon invitation à lui offrir un verre faite. Dans un dernier regard bref, je rangeai ma baguette dans ma poche avant de rejoindre les vestiaires, envieux de profiter d'une douche brûlante.
Enfin le jeu commença, mettant notre concentration et notre vivacité à dure épreuve : deux cognards pour seulement deux joueurs dont un ne demeurant pas un batteur, élevait considérablement la difficulté. Mais le challenge n'en était que plus jouissif lorsque, avec panache et avec précision, je renvoyais une ou deux fois les balles insolentes tentant de nous désarçonner. La fluidité de notre jeu nous emportait sans que pour autant nous ne nous laissions aller à la distraction : c'est ainsi que je pus sauver la Lufkin d'une attaque rude d'un des cognards. Renvoyant la balle d'un habile mouvement du poignet mais d'une force rude, je fixais cette dernière foncer sur les buts opposés avant d'en passer le cercle. Doté d'une fierté non dissimulée, je me redressais et esquissai un sourire en coin : c'est alors que je me tournais vers la belle Erheÿbe à mes côtés, mon visage s'assombrissant étrangement d'une envie de violence qui m'était jouissive. Pour preuve en était ma phrase acide murmurée avec délice : « Où sont les gardiens Summerbee, quand on en a besoin. » En filigrane, j'aurais bien plus apprécié mon but marqué si le cognard expédié de toute ma force animale avait emporté avec lui l'un de ces dandys soit disant gentleman. Mon regard vint se durcir de ténèbres dansant dans mes rétines brûlantes d'une envie destructrice, et finalement je repris mon envol à travers le terrain. Ainsi se joua notre partie sans blessure aucune : la belle avait fini par récupérer son si précieux vif d'or, et nous pûmes revenir à terre, revivifiés par cette séance intensive. Je posai pied à terre, passant une main dans mes cheveux en bataille, avant de sauter de mon balais et d'attraper ma baguette dormant sagement sur la malle au sol afin de lancer un sort aux balles rebelles. Les deux cognards regagnèrent aussitôt la malle qui vint se refermer dans un cliquetis sourd. Enfin, je me tournai vers la belle et observai son teint étrangement pâle. « Bon jeu, dommage que tu ne puisses pas jouer chez les Grymm. » Un sourire charmeur et une lueur complice encore engagée par la partie que nous venions de jouer : j'étais exalté, j'étais exaltant, j'étais surtout remis d'aplomb face à notre partie intense. Néanmoins je vins bientôt arquer les sourcils, lorsque je devinais enfin la pâleur de peau de la jeune fille. « Reprends ton souffle, je te paie un Irish coffe à Norwich. » Ignorant que ce n'était pas tant une respiration saccadée car emportée par l'effort, mais bien un mal de son coeur fragile qui la rendait si pâle, je lui offris un sourire courtois une fois mon invitation à lui offrir un verre faite. Dans un dernier regard bref, je rangeai ma baguette dans ma poche avant de rejoindre les vestiaires, envieux de profiter d'une douche brûlante.
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