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I just want you to know who I am ♣ Diego.
Dim 30 Jan 2011 - 19:48
Diego&Isis
What hurts the most
Was being so close
And having so much to say
And watching you walk away
And never knowing
What could have been ..
Les rayons du soleil couchant se reflétaient dans ces cheveux couleurs automnes alors qu’elle observait l’horizon, les mains dans les poches au bord du lac. Elle se souvenait de ces moments qu’elle passait au bord d’étendues d’eau, seule, un des rares endroits où elle arrivait à avoir les idées claires, un des rares endroits où elle pouvait réfléchir à tout sans avoir peur d’être dérangée. Isis aimait s’immerger entièrement dans la mer, dans les lacs, dans les rivières, fermer les yeux et n’écouter que les bruits de l’eau, les animaux qui y vivaient, le courant qui la faisait battre contre les rochers, les berges et les plages. Elle avait toujours soutenu qu’elle avait été un poisson dans une vie antérieure car c’était près de l’eau qu’elle se sentait le mieux et dedans quand elle en avait la possibilité. Elle aimait l’eau tranquille, calme, cette même eau qui d’une seconde à l’autre pouvait se transformer en dangereuse ennemie, vous engloutir sans que vous ne puissiez rien y faire. L’eau calme et tranquille pouvait d’un moment à l’autre vous étouffer lentement, vous offrant une mort douloureuse, lente. La jeune femme frissonna à cette pensée. Un flash l’avait ramenée à sa mère, elle-même mourante, elle-même condamnée sans avoir eu le temps de voir ses enfants grandir, vivre, s’épanouir. Elle-même victime d’une maladie qui la tuait à petit feu, s’assurant qu’elle perde la raison avant de perdre la vie, s’assurant qu’elle oublie tout de cette vie qu’elle avait un jour vécu. Un jour. Once upon a time. Isis ne pouvait s’y faire, elle ne comprenait pas que de telle maladie existe sur terre, elle ne comprenait pas que des êtres humains soient obligés de souffrir de la sorte. Le regard que sa mère lui avait lancé la dernière fois qu’elle l’avait vue la hantait toujours. Il était clair qu’elle ne reconnaissait plus sa fille et qu’elle ne la reconnaîtrait plus jamais à partir de maintenant. Il s’était fait absent, fuyant, elle avait pris peur, regardant cette personne qui lui était désormais étrangère. Le cœur d’Isis s’était serré dans sa poitrine, tout comme il le fit à nouveau alors que le soleil continuait de décliner et qu’une larme vint rouler sur sa joue. Elle l’essuya bien vite, chassant par la même occasion le souvenir de sa mère perdant peu à peu la guerre contre la maladie. Elle aurait voulu que son père vienne la voir, que ses frères lui rendent visite, mais aucun des hommes de la famille ne voulait plus voir cette femme qui, à son tour, leur était devenue étrangère. Isis était la seule à encore assumer cette tâche, elle était la seule à prendre les décisions quant au traitement de celle qui l’avait mise au monde, celle qui lui avait conté tant de fois ces histoires qui l’avaient faite rêvée, celle qui lui avait appris à lire, à danser, à rire, mais surtout la musique. Elle avait ouvert à sa fille les portes d’un monde qu’elle ne pouvait plus quitter. Elle avait la musique dans le sang, entendait les sons mélodieux là où un autre entendrait un silence lourd, elle vivait la musique, la jouait avec son cœur et son âme. Non, Isis n’était pas capable de tourner le dos à sa mère, elle resterait à ses côtés, vivant chaque étape de la maladie avec elle tout en sachant qu’un jour elle serait à sa place. Peut-être était-ce la raison qui la poussait à agir ainsi, peut-être, sûrement, espérait-elle avoir elle aussi quelqu’un à ses côtés lorsque la maladie prendrait le pas sur le reste, lorsqu’elle se mettrait à oublier sa vie, sa famille, lorsqu’elle oublierait jusqu’à son propre nom. Elle espérait avoir une personne à ses côtés pour la nourrir quand elle n’y arriverait plus, la bercer lorsqu’elle se réveillerait d’un cauchemar plongée dans la démence, une personne qui l’abandonnerait pas, voilà ce dont elle rêvait. Mais Isis n’était pas sûre d’avoir quelqu’un à ses côtés, pas si elle continuait d’agir de la sorte, pas si elle continuait de repousser tout ceux et celles qui essayaient de la faire parler, de l’alléger de ce lourd secret qu’elle portait en elle et qu’elle n’avait révélé à personne.Depuis son retour à Hungcalf, la jeune femme s’était murée dans le silence, ne parlant que si c’était nécessaire, n’offrant un sourire que pour prétendre qu’elle allait bien. Elle voulait faire croire aux gens qu’elle était la même, que rien n’avait changé, qu’elle n’avait pas disparu pour une raison grave et que la vie était belle. Mais elle-même avait du mal à croire à ce mensonge qu’elle offrait aux yeux des autres. Elle-même voyait dans le miroir ce visage creusé par le manque de nourriture, les cernes causées par les longues nuits sans sommeil, elle-même voyait bien son regard terne, ce sourire faux. Et pourtant elle voulait tout faire pour aller bien, elle voulait prouver aux gens qu’elle était la même Isis que celle qui était partie quelques mois plutôt. Elle voulait refaire la fête, reprendre une vie sans aucun soucis, mais elle ne pouvait effacer le passé, claquer des doigts et reprendre le cours de sa vie comme si rien n’était arrivé. What hurts the most
Was being so close
And having so much to say
And watching you walk away
And never knowing
What could have been ..
Alors que le soleil continuait sa lente descente dans l’horizon, Isis se détourna de l’eau, glissant une main fragile dans ses longs cheveux châtains clairs, couleur qu’ils prenaient durant l’hiver. Son regard bleuté se perdit un instant dans la contemplation du château de l’école. Elle frissonna, mais l’envie d’aller se réchauffer au coin du feu n’y était pas. Elle préférait encore profiter de cette magnifique journée qui se terminait. Elle ne voulait pas afficher un sourire hypocrite sur son visage et se mettre à parler de la pluie et du beau temps avec ses camarades. Elle voulait encore profiter de sa solitude, jusqu’à ce qu’ils fassent sombres du moins. Elle marcha de longues minutes avant d’atterrir sans qu’elle ne le sache réellement à la Fontaine des Gobelins. Elle la contempla et se dit que le seigneur devait se foutre d’elle. Cette fontaine devait porter chance à quiconque lançait une pièce dedans, mais Isis n’était pas de ceux qui croyaient à ce genre de chose, ou du moins c’était ce qu’elle faisait croire et ce dont elle essayait de se convaincre. Elle s’assit sur le bord de la fontaine, contemplant les quelques galions qui s’y trouvaient. Elle en aurait bien pris un, juste pour rire, mais la superstition l’emporta sur le reste aussi ne fit-elle rien. Elle ne voulait pas s’attirer les foudres de la fontaine. Isis sourit faiblement, se souvenant de cette fois où elle avait visité Rome en compagnie de sa mère. Elle n’était qu’elle deux, ses frères et son père n’avait pas voulu voir encore cette ville qu’ils avaient déjà vue avant. Elles avaient toutes les deux lancées une pièce dans la fontaine de Trevi. Isis avait souhaité que rien ne change jamais. Seulement son vœu ne s’était pas réalisé, au contraire, tout avait changé, tout était différent. La jeune femme soupira, une larme roula sur sa joue et glissa dans l’eau, faisant des petits cercles sur la surface. Ils étaient trop parfaits, trop réguliers, ils donnèrent envie à Isis de crier. Rien n’était si parfait, si régulier, rien ne ressemblait à ces petits cercles qui disparaissaient à la surface de l’eau. Mais Isis ne fit rien, elle enfouit ce cri de colère dans le fin fond de sa poitrine, elle enfouit les larmes qui menacèrent de couler. Elle se releva et glissa une main dans la poche de son vieux jeans troué pour en sortir un galion avant de se mettre dos à la fontaine. Alors qu’elle s’apprêtait à lancer la pièce, la jeune femme entendit un bruit et se retourna pour tomber nez à nez avec une personne qu’elle n’aurait jamais pensé croiser là, une personne qu’elle évitait soigneusement depuis son retour à Hungcalf. « Di .. Diego ? » Elle déglutit difficilement, incapable de bouger, incapable de dire quoique ce soit ..
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Re: I just want you to know who I am ♣ Diego.
Mar 1 Fév 2011 - 15:16
Cette journée, comme bon nombres d'entre elles ces derniers temps n'avaient pas été des plus gaies. Je me trouvais dans cet espèce de gouffre et j'avais l'impression de heurter un mur à chaque fois que je me retournais. Je me sentais comme un animal en cage, prit au piège de mes propres pensés. J'avais cette impression de stagner, depuis un moment rien ne semblait évoluer... comme coincé dans un passé trop douloureux pour oser me sortir de tout ça, je trouvais dans cette souffrance un espèce de confort malsain, me disant que faire un pas de trop vers l'avant me serait fatal. Je savais, quelque part, tout au fond de moi, qu'il ne me fallait pas grand chose pour soulager mon âme qui portait un fardeau trop lourd pour que j'ose le partager. M'ouvrir à certaines personnes, à moi même, accepter ce qu'il en est, ouvrir les yeux, affronter la douleur, mettre les deux pieds dans le plat. Recevoir le drame qui avait ruiné ma vie en pleine figure, une deuxième fois, le revivre de A à Z et oser dire que cette merde me rongeait, mais je ne le faisais pas, j'étais devenu lâche, j'avais perdu tout courage, tout espoir de retrouver une vie saine et clémente. Et tout ça à cause de cette peur de merde, cette peur de souffrir à nouveau, trop violemment, même si c'était pour ensuite n'aller que mieux. De se fait, de cet état d'automate dans le quel j'étais tombé depuis que j'étais arrivé à Hungcalf, je m'étais en cette fin d'après-midi, laissé guider par mes pieds, seule partie de mon corps qui ne réfléchissait pas trop longtemps quant aux décisions délicates à prendre. Le soleil couchant m'avait attiré, j'y avait trouvé un réconfort me rappelant mon Espagne natale, car comme à chaque fois que je mettais le nez dehors pour me promener, c'est cet instinct qui m'appelait, qui me guidait vers un peu de chaleur. À la seule différence que tout était calme, qu'il n'y avait pas un chat dans les rues je crus l'espace d'un instant, sans chercher à comprendre ou je me trouvais ni même ce que je faisais, me retrouver chez moi, rentrant à la maison après une dure journée d'entrainement en compagnie de mon père... Un léger bruit d'eau ruisselante me ramena à la réalité, me sortant vivement de la légèrement divagation dans la quelle j'étais tombé. Il n'y avait pas de fontaine sur la place de mon village et il pleuvait trop peu pour attendre l'eau ruisseler dans les rues. Je levais alors les yeux, ralentissant le pas, car devant moi, à contre jour se dévoilait une silhouette. Première rencontre depuis que j'avais passé la porte de ma chambre, je ne pus que m'y attarder un instant.
Je compris vite qui se tenait devant moi, songeuse, devant cette fontaine. Isis. Sa chevelure, ses vêtements, sa silhouette qui se dessinait, je n'aurais pu me tromper. Je me retrouvais dans une situation un peu délicate, ne sachant pas trop s'il était plus sage de continuer ma route ou bien de l'aborder simplement. Enfin, l'aborder oui, mais pour lui dire quoi? Pour m'excuser de mon comportement odieux datant d'il y a maintenant plusieurs mois? Pour lui demander pourquoi elle me fuyait tant alors que tant de choses c'étaient passés? Je ne me souvenais que trop bien de se manque de tact dont j'avais fait preuve à la fin de l'été alors qu'elle ne voulait que bien faire... Notre relation avait durant les beaux jours, particulièrement évolué, nous étions passé d'une haine sans nom datant de notre jeunesse à un lien particulièrement étroit, à croire que nous étions le couple le plus heureux du monde au dire de mes parents qui s'enchantaient de nous voir ensembles. Le jour où j'avais mit les pieds dans l'arène elle avait été à mes côtés juste avant, m'apportant un peu de courage, mais surtout beaucoup de calme. Je me souvenais l'avoir quitté avant de partir, sans m'en rendre compte d'un simple baiser comme l'on dit au revoir à la femme que l'on aime. Je ne peux pas vraiment dire que je l'eus aimé d'un amour pur et simple, mais à cette époque j'avais ressentit quelque chose pour elle, et se baiser avait été pour moi une promesse que je lui avais fête, promesse d'un avenir qui laissait place au doute entre nous, et à la possibilité d'une relation quelconque. Malheureusement ce geste ne m'a pas porté chance et avant de me retrouver à l'hôpital, quelques heures plus tard, dans un profond coma, mon corps meurtri par ce puissant taureau, jamais je n'aurais imaginer que cette journée puisse prendre une telle tournure. Je savais qu'être torero impliquait vivre dans le doute constant de ne pas savoir si demain j'allais être ou non, encore envie, mais ce matin là, quand j'avais osé faire part à Isis d'un peu de ma vie alors que je jouais en piste toute ma carrière, je m'étais permis d'oublier que l'issue n'étais pas garantis et j'entrais dans l'arène, assuré de ressortir vainqueur. Peut-être qu'oublier l'espace d'un instant que je n'étais pas invincible m'avait couté mon rêve... peut-être que si je n'avais pas été si bien ce jour là, peut-être que si j'avais conservé un peu de doute et de souffrance pour affronter mon adversaire, je n'en serais pas là. Car c'est bien connu, à mon d'être psychopathe, on n'offre pas à la mort à quelqu'un le cœur léger. Je m'en voulais d'avoir manqué tant de respect à mon taureau et je comprenais qu'il m'ait alors réservé ce destin... Et je crois que d'une manière ou d'une autre, pendant un certain temps, j'en avais voulu à Isis, sans m'en rendre compte, pour m'avoir détourné de ma concentration, pour avoir laissé mon cœur pensé à elle avant de penser à ma propre vie. Puis elle a été là, à mes côtés, des que j'ai repris conscience à l'hôpital elle venait me rendre visite, elle dormait sur ce fauteuil au côté de mon lit et durant de longues nuits j'aurais souhaité qu'elle soit ailleurs alors que chaque secondes passés en sa présence me rappelait mon échec. Elle voulait bien faire, elle voulait temps m'aider. Quand je suis sortis de l'hôpital, elle à tant fait pour moi, j'en étouffais, sa présence était insoutenable mais je n'osais la repousser car je savais qu'elle n'était pas bien, qu'elle aussi avait des soucis. Elle donnait tant pour moi alors que sa mère malade avait tout autant besoin d'aide. J'aurais aimé qu'elle se consacre entièrement à elle, qu'elle me laisse respirer et qu'elle materne celle qui en avait vraiment besoin. Un jour j'ai éclaté. Ce fut de trop et je me souviendrais de cet instant toute ma vie.
Me retrouver face à Isis fut éprouvant. J'eus tout de même le courage de me diriger vers elle, d'un pas lent. Je n'avais osé rien dire, préférant attendre qu'elle se retourne pour se rendre compte de ma présence.« Di .. Diego ? » Sa voix fut déchirante. Elle ne m'avait pas adressé la parole depuis cet été, depuis cet événement honteux. Mon regard s'attarda sur les dalles qui entouraient la fontaine un instant avant que je prenne me courage à deux mains et que j'ose lever les yeux.« En personne... » Ma réponse fut faible, hésitante. Depuis un certain temps, Isis semblait avoir le regard encore plus terne qu'à l'habitude depuis qu'elle avait appris la dure maladie de sa mère. Je crois que c'était cette raison qui m'avait poussé à aller vers elle en cette tiède fin d'après-midi. Maintes fois depuis quelques jours j'avais eu ce désir de revenir vers elle, de lui présenter milles apologies pour le manque de tact dont j'avais fait preuve à l'époque... mais je n'en avais pas le courage, c'était affronter trop de chose, c'était sortir de cette zone de confort que je m'étais forgée. Planté devant elle comme une pauvre statut, les mains dans les poches, le regard triste, je ne savais quoi dire. Je déglutis avec difficulté. Peut-être aurais-je du passer ma route, faire comme je l'avais fait maintes fois depuis mon arrivée à Hungcalf, et faire comme si je ne l'avais pas vu. « Je te dérange? » Question stupide. J'aurais mieux fait de me taire. Je ne savais plus ou regarder, que dire... les secondes qui s'écoulaient semblaient être des heures, ma gorge était nouée. La revoir, lui parler, réveillait trop de souvenirs, trop de douleur.
Je compris vite qui se tenait devant moi, songeuse, devant cette fontaine. Isis. Sa chevelure, ses vêtements, sa silhouette qui se dessinait, je n'aurais pu me tromper. Je me retrouvais dans une situation un peu délicate, ne sachant pas trop s'il était plus sage de continuer ma route ou bien de l'aborder simplement. Enfin, l'aborder oui, mais pour lui dire quoi? Pour m'excuser de mon comportement odieux datant d'il y a maintenant plusieurs mois? Pour lui demander pourquoi elle me fuyait tant alors que tant de choses c'étaient passés? Je ne me souvenais que trop bien de se manque de tact dont j'avais fait preuve à la fin de l'été alors qu'elle ne voulait que bien faire... Notre relation avait durant les beaux jours, particulièrement évolué, nous étions passé d'une haine sans nom datant de notre jeunesse à un lien particulièrement étroit, à croire que nous étions le couple le plus heureux du monde au dire de mes parents qui s'enchantaient de nous voir ensembles. Le jour où j'avais mit les pieds dans l'arène elle avait été à mes côtés juste avant, m'apportant un peu de courage, mais surtout beaucoup de calme. Je me souvenais l'avoir quitté avant de partir, sans m'en rendre compte d'un simple baiser comme l'on dit au revoir à la femme que l'on aime. Je ne peux pas vraiment dire que je l'eus aimé d'un amour pur et simple, mais à cette époque j'avais ressentit quelque chose pour elle, et se baiser avait été pour moi une promesse que je lui avais fête, promesse d'un avenir qui laissait place au doute entre nous, et à la possibilité d'une relation quelconque. Malheureusement ce geste ne m'a pas porté chance et avant de me retrouver à l'hôpital, quelques heures plus tard, dans un profond coma, mon corps meurtri par ce puissant taureau, jamais je n'aurais imaginer que cette journée puisse prendre une telle tournure. Je savais qu'être torero impliquait vivre dans le doute constant de ne pas savoir si demain j'allais être ou non, encore envie, mais ce matin là, quand j'avais osé faire part à Isis d'un peu de ma vie alors que je jouais en piste toute ma carrière, je m'étais permis d'oublier que l'issue n'étais pas garantis et j'entrais dans l'arène, assuré de ressortir vainqueur. Peut-être qu'oublier l'espace d'un instant que je n'étais pas invincible m'avait couté mon rêve... peut-être que si je n'avais pas été si bien ce jour là, peut-être que si j'avais conservé un peu de doute et de souffrance pour affronter mon adversaire, je n'en serais pas là. Car c'est bien connu, à mon d'être psychopathe, on n'offre pas à la mort à quelqu'un le cœur léger. Je m'en voulais d'avoir manqué tant de respect à mon taureau et je comprenais qu'il m'ait alors réservé ce destin... Et je crois que d'une manière ou d'une autre, pendant un certain temps, j'en avais voulu à Isis, sans m'en rendre compte, pour m'avoir détourné de ma concentration, pour avoir laissé mon cœur pensé à elle avant de penser à ma propre vie. Puis elle a été là, à mes côtés, des que j'ai repris conscience à l'hôpital elle venait me rendre visite, elle dormait sur ce fauteuil au côté de mon lit et durant de longues nuits j'aurais souhaité qu'elle soit ailleurs alors que chaque secondes passés en sa présence me rappelait mon échec. Elle voulait bien faire, elle voulait temps m'aider. Quand je suis sortis de l'hôpital, elle à tant fait pour moi, j'en étouffais, sa présence était insoutenable mais je n'osais la repousser car je savais qu'elle n'était pas bien, qu'elle aussi avait des soucis. Elle donnait tant pour moi alors que sa mère malade avait tout autant besoin d'aide. J'aurais aimé qu'elle se consacre entièrement à elle, qu'elle me laisse respirer et qu'elle materne celle qui en avait vraiment besoin. Un jour j'ai éclaté. Ce fut de trop et je me souviendrais de cet instant toute ma vie.
FLASH BACK .
Je me retrouvai devant ces escaliers qui sortaient de l'hôpital après un contrôle habituel chez le médecin pour voir l'évolution pénible de ma guérison. Isis avait voulu m'accompagner et je n'avais pas osé lui dire non. J'étais sortit rapidement, prenant les devants. Les nouvelles du docteur n'avait pas été des meilleures, ma jambe guérissait mal. Ordonnance dans la main gauche, tentant tant bien que mal de tenir mes béquilles j'étais arrivé devant ces escalier dans une position un peu délicate. Je voulais fuir ce lieu, au plus vite, la colère et la douleur m'empêchant de voir clair j'avais entendu Isis au loin, arriver rapidement « Laisse moi t'aider! » Elle avait voulu bien faire, prenant mon bras, elle m'a surpris, je ne m'y attendais pas. J'ai voulu me dégager, j'ai perdu l'équilibre pour chuter lourdement sur les fesses. Bien sur dans une autre situation cela aurait put-être amusant. Je levais les yeux autour de moi et je dois avouer que l'espace d'un instant j'eus envie de mourir, ne plus faire partit de ce monde alors qu'Isis se tenait devant moi, la main sur la bouche, la peur se lisant de son regard. S'en était trop pour moi, je n'arrivais plus à gérer tout ça, le stress, la douleur, les mauvais souvenirs et cette foutue jambe et ses béquilles toujours la pour me rappeler que ma vie ne menait plus à rien. « Va falloir que tu me foutes la paix Isis, je suis pas ta mère, c'est elle qui a besoin d'aide. » Mes paroles furent froides, dénuées de tout sentiment alors que je me relevais avec difficulté sous le regard inquiet de quelques passant. Je finis de descendre les marches un peu trop vite, essayant de jouer le ''tout va bien'' mais chaque pas réveillaient une douleur invivable dans mon genou. Isis me suivit sans un mot, me ramenant chez moi en voiture. Je crois avoir pleuré ce jour là, ce fut une des rares fois, après avoir fermé la porte de ma chambre derrière moi. Je n'ai plus eut de nouvelles de la jeune femme de tout l'été...
END .
Me retrouver face à Isis fut éprouvant. J'eus tout de même le courage de me diriger vers elle, d'un pas lent. Je n'avais osé rien dire, préférant attendre qu'elle se retourne pour se rendre compte de ma présence.« Di .. Diego ? » Sa voix fut déchirante. Elle ne m'avait pas adressé la parole depuis cet été, depuis cet événement honteux. Mon regard s'attarda sur les dalles qui entouraient la fontaine un instant avant que je prenne me courage à deux mains et que j'ose lever les yeux.« En personne... » Ma réponse fut faible, hésitante. Depuis un certain temps, Isis semblait avoir le regard encore plus terne qu'à l'habitude depuis qu'elle avait appris la dure maladie de sa mère. Je crois que c'était cette raison qui m'avait poussé à aller vers elle en cette tiède fin d'après-midi. Maintes fois depuis quelques jours j'avais eu ce désir de revenir vers elle, de lui présenter milles apologies pour le manque de tact dont j'avais fait preuve à l'époque... mais je n'en avais pas le courage, c'était affronter trop de chose, c'était sortir de cette zone de confort que je m'étais forgée. Planté devant elle comme une pauvre statut, les mains dans les poches, le regard triste, je ne savais quoi dire. Je déglutis avec difficulté. Peut-être aurais-je du passer ma route, faire comme je l'avais fait maintes fois depuis mon arrivée à Hungcalf, et faire comme si je ne l'avais pas vu. « Je te dérange? » Question stupide. J'aurais mieux fait de me taire. Je ne savais plus ou regarder, que dire... les secondes qui s'écoulaient semblaient être des heures, ma gorge était nouée. La revoir, lui parler, réveillait trop de souvenirs, trop de douleur.
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