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Heathens ✝ Savaeh
Jeu 28 Sep 2017 - 22:34
Heathens
Les rives d’un lac en campagne Suisse, le givre sur les feuilles des arbres et les chants des oiseaux berçaient votre marche, à tes côtés une enfant aux beaux yeux noisettes s’émerveille sur chaque nuance du ciel, son rire cristallin résonne entre la cime des arbres, ses pas vibrent sur l’étendue d’eau gelée. Le temps semble s’être arrêté, comme si vous étiez seules au monde. Au loin, vous pouvez apercevoir le toit du manoir d’Alverny qui semble plongé dans un sommeil éternel. Le décor de conte de fées te semblent presque irréel : trop beau pour être vrai. Soudain, comme si le ciel t’avait entendue, un cri déchire le silence. Paniquée tu regardes autour de toi à la recherche de ta fille : « Héloïse ! » Tu te glaces, en bas d’un arbre, un serpent gigantesque s’est enroulé autour du frêle corps de ton bébé. Tu essayes de te diriger vers elle mais tu ne peux pas bouger, tu vois impuissante le corps du serpent s’enrouler encore et encore, serrer un peu plus le cou diaphane de l’enfant. « Héloïse ma puce maman est là, ça va aller, reste avec moi ! » Tu te fais violence, tentes de te libérer des chaines qui t’empêchent de bouger. Mais tu sens que l’on t’attire en arrière, tu revis la scène à l’envers, tu t’éloignes, comme tirée vers le haut par des mains invisibles. « Héloïse non ! » Tu te débats, cries, essayes de rattraper ta fille, cherches ta baguette dans la poche de ta veste, mais il est trop tard, la vision s’effrite et disparait. « Non ! » Ton cri, mêlé à celui de l'enfant, résonnent dans tes oreilles avant que tout ne redevienne noir.
Tu redresses de ton lit en sursaut, le souffle court, les cheveux plaqués sur la nuque. Haletante, il te faut quelques secondes pour retrouver tes esprits; mais, dans la pénombre de la pièce tu vois bien les yeux de Sasha qui t’observent. Son regard est aussi inquiet que le tien lorsque tu te rends compte que tu as crié bien trop fort. « Je t’ai réveillé… » Murmures-tu en passant une main dans tes cheveux en cherchant à retrouver contenance. « Désolée… »Soupires-tu en resserrant le drap autours de ton corps. Tu évites son regard, gênée. Tu ne savais pas ce que tu avais prononcé à haute voix, ce qui se résumait au cauchemar dont tu avais été victime. Ta main se porte à ton cou, le médaillon en or te brule la peau. « Tout va bien ne t'inquiète pas, tu peux te rendormir. » Reprends-tu en t’extirpant des draps. Tentant un sourire qui se voulait rassurant tu récupères la chemise de Sasha qui traine sur le dossier d’un fauteuil et la dépose sur tes épaules avant de quitter la pièce le plus discrètement possible. Quel intérêt après avoir réveillé tout le voisinage avec tes cris ?
Passant dans la salle de bain tu bloques la porte avec une chaise avant de t’appuyer contre le lavabo, à la fois effondrée et paniquée. Pendant quelques minutes, le rêve avait dépassé la réalité : Héloïse, vivante, heureuse, grandie. Toi, mère épanouie. Le domaine d’Alverny : aire de liberté et non prison dorée comme il l’avait été et pouvait encore l’être. Tout était tellement parfait, peut-être aurais-tu préféré ne jamais te réveiller. Surtout pas dans cette état, surtout pas à ses côtés. Sasha et toi fêtiez dignement vos retrouvailles depuis près d’une semaine, transformant son appartement en antre de l’amour dès que vous en aviez l’occasion. Si tu savais que d’autres filles passaient dans son lit tu faisais en sorte de monopoliser son attention le plus possible : peu encline à partager ton compagnon. Mais si vous passiez la plus part de vos soirées ensemble, tu trouvais toujours une excuse pour t’éclipser avant la nuit. Ce n’était pas que l’idée de t’endormir entre ses bras te déplaisait, mais tu avais à tous prix voulu éviter cette situation : quitte à vexer Sasha qui ne comprenait pas ton besoin de le quitter si vite. Mais, la nuit passée, épuisée par ta journée et par vos ébats, t’avais brisé ta résolution. Voilà où cela t’avait menée, chancelante, à moitié nue, enfermée dans une salle de bain qui n’était pas la tienne. « Respire, Ralentis… Tout va bien, ce n’est qu’un cauchemar, tu n’as surement rien dis… » Murmures-tu, tentant de rassurer ton reflet dans le miroir : même toi tu n'y crois pas. Tu croises le regard de ton double, au fond de ses pupilles, le reflet fourbe du serpent reste imprimé. Tu gémis, tu sais très bien qui vise la métaphore du serpent : après tout, c’était toi-même qui avais serré bien trop fort le nourrisson entre tes bras. Même lorsque ses lèvres avaient bleuies, même lorsque son souffle c’était fait rauque, même lorsque ses pleurs avaient cessés, tu n’avais pas desserré ton étreinte. Des larmes coulent sur tes joues sans même que tu ne puisses les contenir. Sanglotant en silence tu te penches sur le lavabo pour t’asperger le visage d’eau froide, tu cherches à retrouver tes esprits, à réorganiser tes pensées, à enfermer tes démons. De l’autre côté de la porte, Sasha doit se poser tout un tas de questions, questions auxquelles tu n’es pas prête à répondre. Tu fermes les yeux, essayant de calmer tes tremblements, en vain : quelle idée avais-tu eu d’accepter de rester…
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Re: Heathens ✝ Savaeh
Ven 29 Sep 2017 - 10:38
more than a memory
La soirée avait été agréable, comme pratiquement toutes celles de cette semaine. Aujourd’hui pourtant, Neva avait cédé, elle avait accepté de rester la nuit entière et j’étais satisfait. C’est tellement agréable d’avoir quelqu’un a ses côtés durant la nuit. Nous nous étions endormi rapidement, d’un sommeil lourd pour ma part. Je pourrais presque dire un sommeil sans rêve, mais je pense que je mentirais parce que j’ai cette impression de bien être, ce sentiment de satisfaction qui nous étreint quand on fait un rêve agréable, un rêve dont on ne voudrait pas perdre un seul fragment. Un cri me sort de mon sommeil, je me redresse un peu perdu avant de rapidement comprendre que Nevaeh fait un cauchemar. Elle gémit, crie, se crispe, enchaîne les non dans un état proche de la panique. Je passe une main sur son visage essayant de la réveiller c’est bon heaven, tu es en sécurité. Je pense ne pas avoir utilisé plus de deux fois son anagramme, je le trouve joli mais peu adapté à cette femme. Il y a quelque chose de doux, de calme dans ce mot heaven, quelque chose qui lui ressemble tellement peu que j’utilise toujours son prénom usuel ou d’autre surnoms, mais cette nuit, c’est différent. La panique, la détresse que je perçois me fend le cœur, je me demande bien ce qui peut lui causer d’aussi grosses freyeurs et je suis soulagé quand finalement elle se réveille.
Nevaeh est haletante, sa respiration est saccadée et son regard perdu. Je me contente de l’observer, d’être là si elle le souhaite. Sa question me tire un léger sourire, ce n’est rien, ce n’est pas le fait d’avoir été réveillé qui m’inquiète, c’est elle. Je la regarde quitter le lit tout en tentant de me rassurer. Tout vas bien ? Elle ne doit pas être consciente de la mine qu’elle à, je la connais suffisamment pour savoir que non, ça ne va pas, mais je la laisse fuir dans la salle de bain. Elle a besoin d’un moment de solitude, je comprends. Désormais trop éveillé et surtout trop inquiet, je sors du lit à mon tour passant mon pantalon avant de me diriger vers la cuisine, j’ai besoin d’un verre d’eau. L’eau va m’aider à dissiper le reste d’alcool dans mon corps et ça va me réveiller. Je prends appuis sur le comptoire de la cuisine enfuissant la tête dans mes mains. Je suis désorienté, non seulement Neva m’inquiète, mais le fait que je m’inquiète m’inquiète. Ce n’est pas vraiment mon genre, en général j’aurais simplement répondu Okay, fait comme chez toi avant de me rendormir, mais cette-fois, c’est différent parce que c’est elle … Oh la ferme ! Voilà une semaine que la petite voix dans ma tête ne cesse de faire des allusions quant à mon attachement à Nevaeh. C’était mon plan cul régulier, elle a disparut, elle est revenue je suis content de la revoir, point ! Tu es sûr ? Shit !
Les minutes passent et je ne vois pas revenir Nevaeh, inquiet je m’approche de la porte de la salle de bain et frappe avant d’entrer, enfin de vouloir entrer. La porte en bloquée et je ne perçois aucuns mouvement derrière. Mon inquiétude augmente, et si jamais il lui était arrivé quelque chose ? Je prends une inspiration profonde et frappe à nouveau tout en gardant une voix calme et posée malgré le stress qui m’envahit Neva … ouvre s’il te plait… Neva … je m’inquiète pour toi. Si tu savais à quel point je suis sincère ! Voilà une semaine que nous nous sommes retrouvés et durant cette semaine je l’ai vue passer d’une extrême à l’autre, séductrice, revancharde, mélancolique, enjouée, ce n’est pas facile de suivre la brune ces derniers jours. Elle qui m’avait habitué à de la constance me laisse dans le flou. Pris pas une espèce d’angoisse quand je n’obtiens ni réponse, ni réaction, je donne un solide coup d’épaule dans la porte qui fini par céder et je me trouve face à une jeune femme fragilisée, les joues humides, les yeux rouges, le regard perdu, mais qu’est-ce qui t’es arrivé ? Je m’approche d’elle sans vraiment lui laisser le choix et la serre contre moi, caressant ses cheveux et tentant surtout de comprendre ce qui à pu la blesser à ce point pour qu’elle se brise. Je resserre mes bras autours d'elle, ne sachant pas vraiment comment elle va réagir je préfère ne pas lui laisser l'opportunité de fuir. L’idée que quelqu’un lui ait fait du mal me passe par la tête, mais je suis très loin de la vérité. Il faut que tu m’explique Neva, il y a quelque chose qui te ronge, ne me dis pas le contraire.
Nevaeh est haletante, sa respiration est saccadée et son regard perdu. Je me contente de l’observer, d’être là si elle le souhaite. Sa question me tire un léger sourire, ce n’est rien, ce n’est pas le fait d’avoir été réveillé qui m’inquiète, c’est elle. Je la regarde quitter le lit tout en tentant de me rassurer. Tout vas bien ? Elle ne doit pas être consciente de la mine qu’elle à, je la connais suffisamment pour savoir que non, ça ne va pas, mais je la laisse fuir dans la salle de bain. Elle a besoin d’un moment de solitude, je comprends. Désormais trop éveillé et surtout trop inquiet, je sors du lit à mon tour passant mon pantalon avant de me diriger vers la cuisine, j’ai besoin d’un verre d’eau. L’eau va m’aider à dissiper le reste d’alcool dans mon corps et ça va me réveiller. Je prends appuis sur le comptoire de la cuisine enfuissant la tête dans mes mains. Je suis désorienté, non seulement Neva m’inquiète, mais le fait que je m’inquiète m’inquiète. Ce n’est pas vraiment mon genre, en général j’aurais simplement répondu Okay, fait comme chez toi avant de me rendormir, mais cette-fois, c’est différent parce que c’est elle … Oh la ferme ! Voilà une semaine que la petite voix dans ma tête ne cesse de faire des allusions quant à mon attachement à Nevaeh. C’était mon plan cul régulier, elle a disparut, elle est revenue je suis content de la revoir, point ! Tu es sûr ? Shit !
Les minutes passent et je ne vois pas revenir Nevaeh, inquiet je m’approche de la porte de la salle de bain et frappe avant d’entrer, enfin de vouloir entrer. La porte en bloquée et je ne perçois aucuns mouvement derrière. Mon inquiétude augmente, et si jamais il lui était arrivé quelque chose ? Je prends une inspiration profonde et frappe à nouveau tout en gardant une voix calme et posée malgré le stress qui m’envahit Neva … ouvre s’il te plait… Neva … je m’inquiète pour toi. Si tu savais à quel point je suis sincère ! Voilà une semaine que nous nous sommes retrouvés et durant cette semaine je l’ai vue passer d’une extrême à l’autre, séductrice, revancharde, mélancolique, enjouée, ce n’est pas facile de suivre la brune ces derniers jours. Elle qui m’avait habitué à de la constance me laisse dans le flou. Pris pas une espèce d’angoisse quand je n’obtiens ni réponse, ni réaction, je donne un solide coup d’épaule dans la porte qui fini par céder et je me trouve face à une jeune femme fragilisée, les joues humides, les yeux rouges, le regard perdu, mais qu’est-ce qui t’es arrivé ? Je m’approche d’elle sans vraiment lui laisser le choix et la serre contre moi, caressant ses cheveux et tentant surtout de comprendre ce qui à pu la blesser à ce point pour qu’elle se brise. Je resserre mes bras autours d'elle, ne sachant pas vraiment comment elle va réagir je préfère ne pas lui laisser l'opportunité de fuir. L’idée que quelqu’un lui ait fait du mal me passe par la tête, mais je suis très loin de la vérité. Il faut que tu m’explique Neva, il y a quelque chose qui te ronge, ne me dis pas le contraire.
claude gueuse
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Re: Heathens ✝ Savaeh
Ven 29 Sep 2017 - 16:45
Heathens
Comme d’habitude, tu t’étais laissée guider par ton trop plein de confiance : cela se passait bien jusqu’à présent, et tu en demandais toujours plus. Plus d’attention, plus de temps, plus de force, plus de clarté et de travail, tu en demandais trop à ton esprit malade et ce soir il t’avait tout simplement montré que tu n’étais pas si forte que ça Nevaeh. Tu serres les doigts sur le bord du lavabo, presque rageuse de te retrouver dans cette situation. « Tout va bien Sasha » Veux tu lui dire, mais aucun mot ne parvient à sortir de ta gorge serrée par les sanglots : seulement quelques gémissements étouffés. Tu l’entends s’agiter derrière la porte ; tu ne veux pas qu'il te voit comme ça. Tu veux lui dire de partir, de te laisser en proie à tes terreurs, mais en as tu réellement envie ? Tu n’en es pas sûre : est-ce parce que tu ressens le besoin d’être réconfortée ou bien est-ce juste de sa présence, à lui, dont tu as besoin ? Tu serais foutrement incapable de le dire : mais t’aurais bien voulu disparaitre.
Certainement las de ne pas obtenir de réponse, le jeune homme fait irruption dans la pièce. Les cheveux en bataille, seulement vêtu d’un pantalon il se glace en te découvrant dans un tel état. Une lueur d’inquiétude apparait dans son regard et tu sens de nouvelles larmes te monter aux yeux. Tu ne veux pas de son inquiétude, tu ne veux pas de sa pitié. Surtout, tu ne veux pas cet éclat d’affection qui se devine derrière l’anxiété liée à la situation. Depuis vos retrouvailles, tu sentais bien qu’il y avait quelque chose de plus qu’une simple relation charnelle, les sourires tendres, la douceur de tes gestes qui se reflétaient dans les siens : Ce n’était pas vous, ce n’était pas toi. Cela ne pourrait jamais l’être et ce même si tu l’avais voulu : Pas après ce que tu avais fais, pas après ce que tu lui avais fais. Il s’approche de toi, tu veux fuir, l’empêcher de te protéger. « Non ne fais pas ça… » Mais tu te laisses faire lorsqu’il te prend contre lui, tentant de te réconforter en caressant tes cheveux. « Si seulement tu savais à quel point tu devrais me haïr… » Penses-tu en enfouissant ton visage dans le creux de son cou. Tu ne pensais pas que lui mentir te serait si difficile : Tu t’en voulais plus que de raison. Parce qu’il était certainement à dix mille lieues de se douter de ce que tu lui cachais et parce qu’il prenait soin de toi comme si tu étais la victime de l’histoire, si seulement il savait…
« Je... » Tu détaches tes mots à l’extrême pour empêcher tes pleurs de faire trembler ta voix, « Je vais bien. » Tes mots sonnent faux, tu n’y crois pas. Parce que tu ne vas pas bien malgré tout ce que tu te répètes. La quantité inquiétante de potions que tu ingères, les séances supplémentaires chez le psychomage à toutes heures du jour et de la nuit, n’y font rien : Héloïse est plus présente que jamais dans ton esprit. Etait-ce en raison de ton rapprochement avec Sasha ou bien simplement parce que tu avais retrouvé la vie réelle ? Pour le mage qui te suivait la réponse était claire : être si proche du père de ton bébé ne faisait qu’aggraver ton état, mais, comme à ton habitude tu lui avais ris au nez : Comme si tu n’étais pas capable de te contrôler. Comme si c’était si important. Tu te plais à faire la grande devant les docteurs, à simuler que tout va mieux : parce que tu sais très bien que s’ils en arrivent à rapporter ton état à tes parents, ces derniers t’arracheraient à nouveau à ta vie ici. « C’était juste un cauchemar. » Tu insistes sur le juste ; comme pour te persuader en même temps que ton interlocuteur.
Tu veux lui montrer que t’es forte, que tes terreurs nocturnes ne sont pas si importantes et surtout éluder ses questions mais tu ne peux t’empêcher de te blottir contre lui en t’accrochant à ses épaules. Tu sens tous tes membres trembler, tes jambes te portent à peine et les sanglots ne semblent pas près de s’arrêter. « Ca va passer. » Reprends-tu dans un murmure. « Reste juste un peu avec moi s’il te plait… » Lui intimes tu en te serrant un peu plus contre lui. Tu avoues à demi-mots que sa présence t’es nécessaire à ce moment là, tu avoues ta faiblesse, par Merlin mais qu’est-ce que tu avais pu changer Nevaeh : jamais tu ne te serais trouvée dans cet état avant. Tu menais la danse, c’est toi qui déclenchais les pleurs, tu évoluais trop haut pour être touchée par quelconque émotion. Trop froide, trop millimétrée pour subir quelconque manifestation de sentiments, aujourd’hui c’était tout l’inverse, une tornade d’émotions semblait tout balayer sur son passage.
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Re: Heathens ✝ Savaeh
Ven 29 Sep 2017 - 22:38
more than a memory
Nous venions de passer d’un moment agréable, d’une nuit douce à un moment de panique, d’angoisse et d’incompréhension. Si je lui ai laissé un instant de répit, quelques longues minutes pour remettre ses idées au clair, je m’inquiète de ne pas la voir sortir. Je frappe à la porte essayant de garder un calme certains, mais sans réponse l'angoisse me gagne. Je n’hésite pas longtemps, je donne un coup d’épaule dans la porte qui s’ouvre à la volée sur une Nevaeh indéfinissable. Il faudrait avoir un cœur de pierre pour ne pas être touché par cette jeune femme en larme et tremblante.
Sans hésitation je me précipite vers elle et l’a prend dans mes bras, elle pourrait me repousser, je m’y attendais, mais non, elle enfuit son visage dans le creux de mon cou. C’est tellement inhabituel, inattendu venant de Nevaeh, elle qui est toujours si dure, si constante dans ses émotions. Je ne réfléchis pas, je la serre fort contre moi et instinctivement je caresse ses cheveux, déposant un baiser sur le sommet de son crâne. Les barrières que nous avions entre nous durant ces années viennent de tomber, la voir dans cet état fait ressortir le grand frère protecteur, je ne peut pas relâcher mon étreinte. Je sens Neva tremblante et faible, quand elle me dit qu’elle va bien je soupire tout en me détachant légèrement, juste assez pour voir son visage sans rien dire. Dire quoi ? Qu’elle me prend pour un con ? Je ne suis pas stupide, quoiqu’elle me dise elle ne va pas bien. Ça n’est qu’un cauchemar ? Juste un cauchemar ? J’ai l’impression que Nevaeh essaie de se convaincre elle-même que ce n’est rien et si elle est sincère elle m’inquiète d’autant plus.
Je reste silencieux, que pourrai-je dire de plus ? Elle n’est pas prête à la confidence, je pense qu’elle à juste besoin de soutien pas de morale. Je m’étonne de sa demande et lui répond en souriant Je n’irais nul part . Je caresse son visage et réfléchi un instant, nous n’allons pas passer le reste de la nuit debout dans ma salle de bain. Je soulève la demoiselle, la portant jusqu’au canapé où je m’installe et la pose sur mes genoux sans jamais resserrer mon étreinte. On reste ainsi de longues minutes, je dépose de temps à autre un baiser sur son épaule, son cou ou son front. Ça va ? Il faut bien briser le silence, j’ai envie d’en savoir plus, j’ai envie qu’elle m’explique ce qui la terrorise, je n’ai pas envie de la brusquer, mais mon inquiétude est plus forte Qu’est-ce qui t’a mis dans cet état ?
claude gueuse
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Re: Heathens ✝ Savaeh
Sam 30 Sep 2017 - 0:21
Heathens
Les doux gestes de Sasha à ton égard ne font qu’accentuer la culpabilité dont tu es victime. Parler de toi comme une victime de faisait amèrement rire. Tu n’étais pas une victime. Coupable, tu l’étais. Mensonge, meurtre et trahison, ton sombre palmarès était bien plus long que tu ne voulais l’admettre. T’avais toujours fais en sorte de créer une distance entre ta personne et le reste du monde : c’était ce que ta mère t’avait enseigné depuis le plus jeune âge. À jouer la comédie, à tromper, à méprendre ton entourage, à entrainer les autres dans tes petites parties d’échecs malsains : dans ces jeux-là, tu étais maitresse et les règles c’était toi qui les fixaient, modifiant les modalités de la victoire au gré de tes humeurs, terminant toujours gagnante. Aujourd’hui, le plateau est renversé, les pions sens dessus dessous, tu as perdu les dés pipés servant à enfreindre les règles, perdu toute influence sur le cours du jeu. De reine tu étais passée à fou, la descente était douloureuse, sonnée, tu essayes de réorganiser ton jeu mais les cartes sont mélangées.
Tu lèves les yeux vers le visage de Sasha, il ne te croit pas, tu le lis dans ses yeux qui laissent transparaitre une pointe d’agacement. Comment aurait-il pu en être autrement ? Tes paroles ne se résumaient qu’à une vague justification, à peine bonne pour convaincre un enfant. Mais il ne relève pas et décide de t’emmener dans le salon pour que vous y soyez tous les deux plus à votre aise. Merci… Tu ravales tes paroles, le remercier serait avouer que tu avais quelque chose à cacher, non ? Les remerciements, c’était pas ton fort. Pouvais-tu d’ailleurs te vanter d’être à ton aise dans quelconque interaction sociale ? Plus maintenant. Pas avec lui.
Les minutes passent, tu n’oses pas fermer les yeux de peur de replonger dans ton cauchemar, de voir le visage bleuit de ton bébé s’imprimer sous tes paupières closes. De peur de lire sur les lèvres sèches de la gamine ses dernières paroles. Si Héloïse avait pu parler ce soir là, elle t'aurait surement suppliée de lui laisser la vie sauve, mais elle ne pouvait pas parler… Il n’y avait que ton esprit pour lui offrir un voix aujourd’hui. « Oui, je vais bien. » Mieux ? Le mot aurait peut-être été plus adapté. Mais il n’était pas l’heure à s’offusquer de ton vocabulaire. C’était à peine si tu arrivais à articuler correctement malgré le fait que tes sanglots avaient grandement perdu en intensité au fur et à mesure que la respiration de Sasha t’avait bercée. Frémissant au contact de ses lèvres sur ta peau tu finis par réussir à fermer le cadenas de tes terreurs. « Je te promets Sasha. » Poussais tu le vice au point de mettre ta parole en jeu ? Il semblait que la honte ne te touchait que de très loin. Tu t’enfonçais un peu plus loin dans tes mensonges. « C’était un cauchemar. » Tu avais déjà été plus loquace. Te détachant légèrement de Sasha tu croises un instant son regard. T’as l’impression d’être mise à nue. Comme si, tes yeux, portes de ton âme lui permettaient de percevoir la vérité à travers l’épais tissu de calomnies que tu avais tissé. Gênée, tu resserres les pans de sa chemise sur ton corps : comme si son regard sur ta peau nue pouvait lui offrir des réponses à ses questions.
Tu soupires légèrement, et essuie tes larmes du revers de la main, la crise semble être passée, tu retrouves peu à peu tes esprits. Pourtant, tu ne sais pas encore que ce n’est qu’une furtive accalmie avant la tempête dévastatrice. « Un cauchemar, rien de plus, je suis désolée de t’avoir inquiété. » Tu préférais t’abaisser à des excuses plutôt que de lui laisser entrevoir une partie de la vérité. Devais-tu lui en offrir plus ? Tu n’étais pas sûre que cela soit une bonne idée. Plus tu donnais d’informations, plus il pourrait se rapprocher de la vérité. Et ça, c’était impensable… Non? Un rire mauvais retentit dans la pièce. Dans la pièce ou seulement dans ton esprit ? Tu ne sais pas faire la différence entre ce qui résulte de la folie et ce qui se passe réellement autours de vous. Tu jettes un regard paniqué sur Sasha qui semble toujours concentré sur ta personne : n’avait-il rien entendu ?
« Vilaine menteuse. » La voix te glace, elle ne ressemble en rien à celle de ta douce Héloïse. Ton regard en cherche la provenance et se bloque sur le reflet de ton visage dans le miroir. Pouvais-tu dire que c’était ton visage ? La face décharnée, cernée de la femme qui se tenait en place de ce dernier ne t’était pas familier. Seul ce regard, ces yeux verts, perçants bien que ternis par le temps et les remords te liaient à la femme de l’autre côté du miroir. « Tu n’es qu’une pitoyable menteuse, une menteuse, une tueuse, une lâche. » Les mots résonnent dans tes oreilles comme une claque sur ton visage. Tu resserres tes doigts sur la main de Sasha, perdue entre hallucination et réalité. Tu sens les sanglots remonter le long de ta gorge, tu te mords la lèvre, assez fort pour sentir l’amertume métallique du sang dans ta bouche, mais même la douleur ne suffit pas à te ramener à la raison : « Je ne peux rien avouer, pas comme ça, pas à lui… » Tu parles au reflet, mais les mots s’échappent de ta bouche avec plus d’impact que tu ne l’aurais voulu « Si tu savais à quel point j’aimerais partager ma peine. » Parlais-tu toujours à ton double ou bien tes paroles étaient destinées à Sasha ? Tes bonnes résolutions de le laisser en dehors de tout ça supportaient-elles la douleur ? Les mensonges te consument, bien trop vite, les flammes gagnent du terrain, elles sont bien trop fortes pour ton seul esprit.
Le rire retentit à nouveau et le reflet disparait, comme heureux du final dénouement et te laisse pantelante sur le bord du précipice. Tu ne te rends compte qu’après coup que tu t’es accrochée plus que de raison à Sasha, et surtout que tout ne s’est pas résumé à un combat silencieux avec ta conscience. Tu recules, tentant de t’éloigner du jeune homme qui te tient encore fermement sur ses genoux : il ne lui faudra pas longtemps pour t’assaillir à nouveau de question. Pouvais-tu fuir ? En étais-tu seulement capable ? Ou bien les failles de ton esprit te retiendraient-elles ? Tu ne savais même pas si tes jambes répondraient si tu décidais de te lever. Allais-tu assister à ton exécution ce soir ? A la destruction de tes barrières et à la chute de ton empire ? Tu n'oses pas le regarder, de peur de ce que tu pourrais lire dans son regard. Te voyait-il désormais comme la folle que tu étais devenue ? Ou bien l'incompréhension obscurcissait elle encore son jugement ? Tu lâches sa main qui te semble soudain brulante et attrapes fermement la chaine de ton collier : tu aimerais l'arracher, le jeter, faire disparaitre toute trace de ton malheur mais tu sais bien que ce qui est visible n'est qu'une infime partie du problème.
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Re: Heathens ✝ Savaeh
Sam 30 Sep 2017 - 9:42
more than a memory
Être doux, tendre, attentionné n'est pas dans mes habitudes, mais ce n'est pas non plus dans celles de Nevaeh de se laisser aller à ce genre de débordement. La verte m'a toujours habituée à tellement de constance, jamais un geste non calculé, jamais une parole qui aurait pu la placer dans une situation inconfortable. Ma réaction est proportionnelle à la sienne, je me sens perdu et j'essaie d'agir du mieux que je peux. Notre relation, si on peut appeler ça comme ça, n'a jamais été loquace, n'a jamais été profonde. Nous nous sommes toujours contenté de partager du plaisir, ce qui en soit est déjà très bien, nous nous retrouvions parfaitement dans cette relation et je ne sais pas ce qui a changé, je ne sais pas quandça a changé, mais quelque chose est différent depuis son retour.
Nevaeh essaie de me convaincre qu'elle va bien, mais j'ai l'impression qu'elle-même ne se croit pas. Elle lève le regard et il semble toujours perdu, je continue de la serrer contre moi essayant de lui offrir la sécurité dont elle a vraisemblablement besoin. Je lui laisse le temps, le temps de reprendre ses esprits, le temps de reprendre son souffle, je ne la juge pas parce que j'ignore ses terreurs, j'ignore sa souffrance. Nous avons tous nos fantômes, des choses intimes, secrètes qui nous terrorise. Neva se redresse, resserre ma chemise sur son corps et s'excuse. Des excuses ? Qu'est-ce qui t'arrive ma belle Nevaeh ? Jamais, depuis les années que nous nous connaissons, je n'ai entendu des excuses sortir de ses lèvres, quoiqu'elle fasse, jamais elle ne s'excusait,l'heure est grave comme dirait mon père. Je ne crois aucune de ses paroles, ni le fait qu'elle va bien, ni les excuses, toujours silencieux je me contente de lui sourire, hochant légèrement la tête, tout va bien Neva pensais-je. Une nouvelle fois, la panique se lit dans le regarde de ma compagne et je ne comprends pas, elle pose sur moi un regard paniqué avant de le tourner vers un endroit, je tourne la tête espérant comprendre mais je ne vois rien, je n'entends rien, rien si ce n'est la respiration saccadée de Nevaeh. « Je ne peux rien avouer, pas comme ça, pas à lui… » , mais qui est lui , quelle est cette chose qu'elle devrait avouer, quelle est cette peine ? Je ne comprend rien et je commence à m'inquiéter sincèrement pour elle, non Neva tu ne vas pas bien, j'en ai la certitude à présent, elle à besoin d'aide.
La main de la jeune femme rejette la mienne, elle se redresse et serre la fine chaîne qui entoure son cou. J'ouvre mes bras, desserrant mon emprise, je n'ai pas envie de l’étouffer. Je l'observe quelques secondes, je voudrais lui poser des questions, mais à quoi cela pourrait-il bien servir ? Elle ne me dira que ce qu'elle veut bien de toute manière. Je me lève tout en la déposant délicatement sur le canapé, je passe une main dans ses cheveux en passant derrière, j'ouvre une armoire et sort une couverture que je vais poser sur elle avant de prendre la direction de la cuisine.
Il me faut quelques secondes, quelques secondes pour remettre mes idées en place, pour comprendre le drame qui vient de se jouer dans mon salon et surtout pour que je garde les idées claires. Accroupi contre le mur je laisse tomber la tête en arrière avec un soupire, c'est quoi ce bordel ? Je passe les mains sur mon visage, vérifiant que je suis bien éveillé, non ce n'est pas un cauchemar. Je me relève, vais jusqu'à l'évier et passe mon visage sous l'eau fraîche, ce simple geste me fait du bien, je suis prêt à retrouver le salon, mais surtout Nevaeh et ses fantômes. Je lui apporte un verre d'eau, peut-être que ça lui fera du bien. Je m'assied à ses côtés, lui faisant face, je tends le verre d'eau en silence avec un regard inquiet bois un petit coup, ça te fera du bien ...
claude gueuse