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float away
Sam 18 Nov 2017 - 9:32
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Down by the river, by the boats, where everybody goes to be alone, where you won't see any rising sun, down to the river we will run. Down by the water, the riverbed, somebody calls you, somebody says : swim with the current and float away, down by the river everyday.
Down by the river, by the boats, where everybody goes to be alone, where you won't see any rising sun, down to the river we will run. Down by the water, the riverbed, somebody calls you, somebody says : swim with the current and float away, down by the river everyday.
Avec toutes les heures de présence que Miss Radeva faisait à Hungcalf, de jour comme de nuit, elle se permettait de prendre régulièrement des pauses dans les thermes. Personne à surveiller au dortoir de l'infirmerie, il y avait rarement des urgences à cette heure tardive et les elfes de maison savaient où la trouver en cas de problème : elle pouvait donc s'éclipser ici pour finir la journée par un bain prolongé. La salle était immense, couverte de marbre blanc et plongée dans une lumière douce et chaleureuse grâce aux lustres. Plusieurs bassins étaient aménagés, certains longs, d'autres ronds, d'autres profonds, d'autres agités de remous, creusés à même le sol. L'endroit était auparavant réservé au personnel de l'université mais depuis plusieurs années, bien avant que l'infirmière ne travaille ici, il avait été ouvert à tout le monde. Il n'y avait jamais foule cependant. Peut-être que la nage n'était pas un loisir répandu chez les sorciers. Peut-être que la salle paraissait trop luxueuse et solennelle. Cette faible fréquentation arrangeait Anastasija, qui venait ici pour être seule et non pour rencontrer tout Hungcalf en maillot de bain.
Ses pieds nus et mouillés tapaient lentement sur le sol de marbre, répandant une traînée aqueuse dans son sillage. La sorcière se délesta du peignoir moelleux qui l'enveloppait et le laissa tomber sur l'un des bancs, où l'attendait déjà une épaisse serviette. Vêtue d'un maillot de bain une pièce, qui s'attachait dans le cou et laissait son dos nu, elle gravit les marches du plongeoir. Le gris acier de son costume et l'aura azur du bassin donnaient un reflet brillant à ses yeux pers. D'un plongeon parfaitement exécuté, elle pénétra dans l'eau tiède d'un mouvement fuselé. Tout en nageant, elle appréciait la sensation de son corps glissant dans l'onde, de ses cheveux flottant dans son dos, de la fluidité de ses mouvements.
Après quelques longueurs appliquées, Anastasija se mit sur le dos et se laissa flotter. Son coeur, habitué à l'effort, ne tarda pas à s'apaiser au fil du balancement subtil de la sorcière à la surface du bassin. Sa chevelure sombre arrangée autour d'elle lui donnait un air de Gorgone. Nul doute que de nombreuses personnes s'étaient déjà senties pétrifiées par le regard perçant de la Bulgare : il fallait du courage pour approcher cette redoutable dame de marbre et de glace. Plongée dans ses pensées autant que dans l'eau, Anastasija se demanda depuis quand elle aimait nager. La réponse lui sembla aussi lointaine que ses premiers souvenirs. Les lacs de Bulgarie ou de Durmstrang n'étaient pas aussi chauds et sûrs que les thermes de Hungcalf, et pourtant elle s'amusait déjà à y plonger ou à défier son frère à la course. Elle aimait les contradictions des étendues d'eau, légères et puissantes, revigorantes et glaciales, délassantes et dangereuses. Lorsqu'elle se laissait porter par l'onde, son imposante taille et son corps lourd de réflexes défensifs s'estompaient. Elle ne sentait plus de poids sur elle. Elle avait la sensation qu'elle pourrait fondre et redevenir n'importe qui d'autre. Les oreilles baignées dans l'eau et le regard voilé par la vapeur des bassins, elle pouvait même oublier où elle se trouvait. Il n'y avait plus qu'elle, dans l'immensité d'un ciel liquide. L'eau la renvoyait à son goût pour la solitude. Anastasija avait toujours préféré être seule, par instinct de survie, par peur des coups, par intolérance envers les autres. Quand elle passait trop de temps entourée, elle finissait bien trop souvent par déraper. Il y avait de rares personnes dont elle supportait la présence plus longtemps que les autres, mais même ainsi il lui fallait toujours s'échapper pour se retrouver seule. La trentaine passée, ce réflexe l'interrogeait. Etait-ce si bénéfique ? La solitude était tranchante aussi. A force de ne laisser personne prendre de place auprès d'elle, elle se retrouvait effectivement très seule. Pourtant, la présence des autres pouvaient lui plaire aussi. Le réconfort, le sourire, la chaleur d'un autre corps, la loyauté… Autant de choses sur lesquelles elle tirait un trait en s'isolant aussi souvent. Maybe I'm fucking stupid.
Depuis combien de temps quelqu'un était précisément venu troubler cette solitude ? La sorcière ne réalisa que trop tard qu'une personne se trouvait là, près du bassin, à l'observer. Rarement prise au dépourvue, elle fut si surprise qu'elle sursauta dans l'eau, se retrouvant à la verticale, l'eau à hauteur d'épaules. Le regard interloqué et furieux, elle dévisagea l'intrus, presque comme s'il s'apprêtait à l'attaquer. Old habit.
Ses pieds nus et mouillés tapaient lentement sur le sol de marbre, répandant une traînée aqueuse dans son sillage. La sorcière se délesta du peignoir moelleux qui l'enveloppait et le laissa tomber sur l'un des bancs, où l'attendait déjà une épaisse serviette. Vêtue d'un maillot de bain une pièce, qui s'attachait dans le cou et laissait son dos nu, elle gravit les marches du plongeoir. Le gris acier de son costume et l'aura azur du bassin donnaient un reflet brillant à ses yeux pers. D'un plongeon parfaitement exécuté, elle pénétra dans l'eau tiède d'un mouvement fuselé. Tout en nageant, elle appréciait la sensation de son corps glissant dans l'onde, de ses cheveux flottant dans son dos, de la fluidité de ses mouvements.
Après quelques longueurs appliquées, Anastasija se mit sur le dos et se laissa flotter. Son coeur, habitué à l'effort, ne tarda pas à s'apaiser au fil du balancement subtil de la sorcière à la surface du bassin. Sa chevelure sombre arrangée autour d'elle lui donnait un air de Gorgone. Nul doute que de nombreuses personnes s'étaient déjà senties pétrifiées par le regard perçant de la Bulgare : il fallait du courage pour approcher cette redoutable dame de marbre et de glace. Plongée dans ses pensées autant que dans l'eau, Anastasija se demanda depuis quand elle aimait nager. La réponse lui sembla aussi lointaine que ses premiers souvenirs. Les lacs de Bulgarie ou de Durmstrang n'étaient pas aussi chauds et sûrs que les thermes de Hungcalf, et pourtant elle s'amusait déjà à y plonger ou à défier son frère à la course. Elle aimait les contradictions des étendues d'eau, légères et puissantes, revigorantes et glaciales, délassantes et dangereuses. Lorsqu'elle se laissait porter par l'onde, son imposante taille et son corps lourd de réflexes défensifs s'estompaient. Elle ne sentait plus de poids sur elle. Elle avait la sensation qu'elle pourrait fondre et redevenir n'importe qui d'autre. Les oreilles baignées dans l'eau et le regard voilé par la vapeur des bassins, elle pouvait même oublier où elle se trouvait. Il n'y avait plus qu'elle, dans l'immensité d'un ciel liquide. L'eau la renvoyait à son goût pour la solitude. Anastasija avait toujours préféré être seule, par instinct de survie, par peur des coups, par intolérance envers les autres. Quand elle passait trop de temps entourée, elle finissait bien trop souvent par déraper. Il y avait de rares personnes dont elle supportait la présence plus longtemps que les autres, mais même ainsi il lui fallait toujours s'échapper pour se retrouver seule. La trentaine passée, ce réflexe l'interrogeait. Etait-ce si bénéfique ? La solitude était tranchante aussi. A force de ne laisser personne prendre de place auprès d'elle, elle se retrouvait effectivement très seule. Pourtant, la présence des autres pouvaient lui plaire aussi. Le réconfort, le sourire, la chaleur d'un autre corps, la loyauté… Autant de choses sur lesquelles elle tirait un trait en s'isolant aussi souvent. Maybe I'm fucking stupid.
Depuis combien de temps quelqu'un était précisément venu troubler cette solitude ? La sorcière ne réalisa que trop tard qu'une personne se trouvait là, près du bassin, à l'observer. Rarement prise au dépourvue, elle fut si surprise qu'elle sursauta dans l'eau, se retrouvant à la verticale, l'eau à hauteur d'épaules. Le regard interloqué et furieux, elle dévisagea l'intrus, presque comme s'il s'apprêtait à l'attaquer. Old habit.
- InvitéInvité
Re: float away
Sam 18 Nov 2017 - 16:59
down by the river, by the boats, where everybody goes to be alone, where you won't see any rising sun, down to the river we will run. down by the water, the riverbed, somebody calls you, somebody says : swim with the current and float away, down by the river everyday.
Le château était étrangement silencieux, comme si la couverture hivernale qui tombait chaque jour un peu plus sur tout l’hémisphère nord formait une couche insonorisée et soporifique, ayant raison de toute âme vivante existant dans ce bas monde. Et, pour être tout à fait honnête, il en était bien étonné. Le professeur, bien que sachant que la période de novembre était l’une des plus dures de l’année, connaissait l’université depuis bien longtemps – pour être exact, presque trente ans maintenant, mais l’on taira ce fait pour ne pas l’enfoncer dans cette vieillesse qu’il peine à cacher derrière son extravagance juvénile –, et savait ce dont les étudiants pouvaient être capables. Surtout qu’étant un ancien membre et actuel directeur de la maison la plus sulfureuse, il savait très bien comment les nuits se déroulaient dans l’enceinte même du château. Jolies façades souriantes le jour, durant les cours et au détour des couloirs, passion explosive lorsque la lune s’était enfin décidée à remplacer un soleil plus ou moins chaud et éclatant selon les jours. Il avait peut-être les cheveux argentés – quoiqu’il les avait toujours eus de cette couleur depuis sa naissance –, néanmoins il ne pouvait s’empêcher de penser que les jeunes n’avaient vraiment plus aucune endurance. Lui, à contrario des élèves exceptionnellement silencieux cette fois-ci, et à l’instar des étoiles hautes et bien étincelantes dans le ciel noir de jais, Jazz était bien évidemment encore debout, arpentant les couloirs sinueux du château qu’il connaissait par cœur, et pourrait très bien parcourir chaque mètre les yeux fermés. La clope coincée entre ses deux lèvres roses et fumante, il profitait du désert momentané pour s’autoriser cette douce addiction nocive en intérieur, comportement qui aurait évidemment normalement été réprimandé, qu’il ait été un étudiant ou un professeur. Le comble était qu’il aurait très bien pu s’adonner à cette occupation toxique sur le domaine à l’air de Hungcalf, puisque ses appartements ne se trouvaient même pas entre les murs du château. Cependant, serviette sur l’épaule et sourire enjoué, il ne faisait aucun doute qu’il avait autre chose en tête que de s’allonger dans l’air fraiche et humide pour contempler la voie lactée.
Les thermes étaient l’une de ses salles préférées à Hungcalf – et il en avait de nombreuses. Des bains appréciables en toutes circonstances, c’était probablement son remède principal lorsque ses vieilles blessures recommençaient à le lancer. C’était bien pour cela qu’il était presque choqué de constater que les piscines fumantes n’étaient pratiquement jamais occupées, comme si les étudiants de l’université écossaise étaient incapables d'estimer et comprendre les bonnes choses, saines – parce que pour l’alcool, il y avait la queue. Ce fut sur cette pensée donc qu’il s’avança dans les thermes, chaleur ambiante chaude à la vapeur caressante doucement sa peau qui commençait déjà à perler de sueurs, seulement vêtu d’un short de bain, serviette et peignoir accrochés au porte manteaux, et qu’il fut agréablement surpris de remarquer qu’il n’avait pas été le seul à avoir eu l’idée de se prélasser dans les bains bouillants, en ce beau début de nuit. Comme s’il avait peur de briser la bulle de bien-être qu’il sentait, presque palpable, autour de cette jolie femme – qu’il reconnut comme étant Anastasija au bout de quelques longues secondes –, il resta dans l’ombre d’une des grandes colonnes, l’épaule saine appuyée contre le marbre blanc aussi humide que lui, un léger sourire inconscient et spontané jouant sur ses lèvres. Il resta planté à l’observer faire ses longueurs pendant quelques minutes – d’une manière aussi interminables que des heures –, sans bouger, seule la respiration sifflante à cause de toutes les cigarettes qu’il fumait, toxines que la vapeur magique faisait ressortir. L’ancien joueur connaissait que très peu l’infirmière, et pourtant il faisait partie de ces rares personnes qui n’avaient probablement pas peur de rentrer dans son cercle personnel, si on omettait les fois où elle le raccommodait ou lorsqu’ils passaient des soirées hasardeuses en la compagnie de l’autre. Cependant, il était assez évident qu’elle avait ses propres démons à extérioriser, et, sans la connaître, il admirait avec quelle élégance et dignité elle gérait tout cela.
À ne pas avoir su choisir, entre la rejoindre dans l’eau ou la laisser tranquille – quoiqu’il n’arrivait certainement pas envie de repartir sans avoir profité correctement des thermes –, l’évidence arriva finalement. Allongée sur le dos, elle finit évidemment par remarquer, ou du moins sentir, sa présence légèrement cachée dans l’ombre, à quelques mètres d’elle. Et alors qu’elle sursauta, faisant volte face vers lui, il décroisa immédiatement les bras, pour les lever, comme un signe de paix, si jamais elle avait réellement dans l’idée de l’attaquer et le dévorer. « My bad ! Didn’t want to startle you, but please don’t kill me. » S’il avait dit la dernière partie de sa phrase en plaisantant, le petit sourire en coin trahissant sa malice juvénile malgré ses quarante balais passées, il était aussi assez vrai que s’il avait eu une âme fragile, son seul regard noir aurait suffi à le foudroyer sur place. Il rit légèrement, finissant par se décoller de la colonne de marbre pour s’avancer vers elle, vers le bassin dans lequel elle se trouvait, ses pieds faisant un bruit sec et mouillé contre le sol plein de flaques humides. Toujours de ce même rythme paresseux, il posa un pied devant l’autre, un pied après l’autre, sur le petit escalier qui l’emmena petit à petit vers les profondeurs de cette eau transparente et chaude. Son corps tout entier apprécia le contact, la sensation, et il le laissa apparaître au grand jour alors que certaines mèches de ses cheveux argentés devinrent encore plus bleutées. « Quite surprised to find someone here. But i’m quite satisfied to be in so delightful company. » Il lui fit un petit clin d’œil avant de commencer lui aussi à nager un peu, faire quelques brasses, testant la résistance de son épaule dont il avait l’impression qu’elle grinçait, le visage toujours hors de l’eau alors qu’il n’avait pas encore complètement plongé dans les profondeurs. Il nagea un peu, pataugea plus que fit de réelles longueurs, ne s’éloignant jamais bien loin de l’infirmière, tout en faisant bien attention à ne pas empiéter sur son espace vital. « Didn’t know you were fond of the thermal baths, but can’t say i’m really surprised. » Il s’arrêta, la regardant doucement alors qu’il faisait des moulinets avec son bras dans l’eau. Pas qu’il se faisait curieux de ce que pouvait être la bulgare, toutefois il fallait avouer qu’elle était un beau mystère.
- InvitéInvité
Re: float away
Dim 19 Nov 2017 - 14:40
Immergée dans ses rêveries, Anastasija aurait pu rester des heures à flotter, libérée de son corps, libérée du monde. Sans savoir si elle se sentait triste ou sereine, elle était en tout cas vulnérable, pure, débarrassée de tous les masques qu'elle usait depuis son enfance. L'eau avait ce pouvoir sur elle. Une multitude de pensées défilait dans son regard, elle les laissait passer sans les retenir. Des visages, des prénoms, quelques phrases particulières. Des souvenirs de guerre, des regrets, des scènes jamais vécues. Au milieu de la brume, une silhouette finit par se détacher dans le champ de vision de la sorcière. Prenant brusquement conscience qu'elle n'était pas seule, Anastasija bascula dans l'eau, se redressant. La réalité réapparut autour d'elle comme lorsqu'on éclate une bulle de savon. Son regard farouche suscita un geste de paix de la part du Professeur St-James. My bad ! Didn’t want to startle you, but please don’t kill me. Il rit doucement et s'avança vers le bassin. A cet instant, Ana n'était pas encore sûre de ne pas le tuer. Il l'avait surprise, ce qui était déjà une sensation désagréable, surtout pour elle à qui ça arrivait rarement. Surtout il la surprenait ici, dans un état d'esprit vulnérable et une tenue dénudée.
Tandis qu'elle l'observait descendre lentement dans l'eau, la Bulgare reprenait ses esprits. Elle ne pouvait décemment pas le tuer pour cela, surtout qu'elle l'appréciait suffisamment pour ne pas placer son nom en haut de sa liste noire, et les quelques secondes de stupeur lui suffirent à enfouir sa vulnérabilité sous le minois de glace qu'elle lui présentait. Si elle rêvait plus tôt à se laisser aller davantage à la sincérité et aux rencontres humaines, elle oubliait immédiatement sa résolution, brusquée par son apparition. Jazz, prononça la voix grave en guise de salut. Droite dans l'eau, elle battait lentement des pieds pour rester à sa place. Ses cheveux noirs étaient plaqués en arrière, révélant son visage impérial. Quite surprised to find someone here. But i’m quite satisfied to be in so delightful company. Un clin d’œil ponctua sa phrase. Anastasija se demanda en quoi il pouvait la trouver agréable. Men and their compliments. Elle haussa un sourcil dédaigneux avant de répondre. I share your surprise. Didn't know someone else would have a bath at such hour. Après un temps de réflexion, elle ajouta : Also I'd rather meet you in here than a student. L'infirmière n'aimait pas beaucoup les étudiants. Elle les trouvait trop agités, trop naïfs, elle supportait mal leur insouciance, probablement parce qu'elle n'avait jamais été ainsi. De manière générale, les étudiants ne l'aimaient pas beaucoup non plus. Bien qu'efficace dans son travail, elle n'avait rien d'une infirmière maternante ou douce. On évitait d'avoir à se retrouver dans son bureau.
Les déplacements de l'enseignant dans le bassin rendaient la Bulgare un peu nerveuse. Même si elle avait déjà dû poser les mains sur lui et partager des contacts appuyés lors des auscultations, le voir à demi nu rôder autour d'elle dans la même étendue d'eau ne la mettait pas à l'aise. Anastasija adorait nager, mais seule. Elle aimait la sensation de l'eau sur sa peau, et de son corps allégé, mais sans témoin ni partenaire. Cependant, le sorcier ne s'approchait jamais trop, il semblait respecter une certaine distance et cela ne passa pas inaperçu au regard pers de la Bulgare. Elle le gardait farouchement à l'oeil, aussi froide qu'à son habitude. Didn’t know you were fond of the thermal baths, but can’t say i’m really surprised. Face à lui, la sorcière jouait avec la flottaison pour arroser régulièrement ses épaules de l'eau tiède. Elle le dévisageait sans gêne, maîtresse d'elle, le menton haut et le regard perçant. You're not surprised ? reprit-elle. Why, because you know me so well you could swear i wash myself from time to time ? L'intention moqueuse n'avait rien d'agressif, mais ce n'était pas toujours évident à percevoir. La phrase du sorcier l'avait amusée. Anastasija savait qu'elle était mystérieuse. Si elle ne se livrait pas aux autres, ce n'était pas pour entretenir son charme, c'était simplement parce qu'elle n'avait pas envie de se lier. Pourquoi ? C'était une vaste question, qui nécessiterait des heures d'introspection.
Consciente de l'impression désagréable de sa voix grave, de son accent léger et de son ton froid, elle compensait en montrant qu'elle acceptait de discuter. I do like swimming, but the lake is a bit cold at this time of the year. The thermal baths are quite… okay. Elle avait jeté un regard autour d'eux avant de terminer sa phrase. Les bâtiments, tout comme les objets, ne l'impressionnaient guère. Elle était au chaud, l'endroit était propre, cela lui suffisait. Replaçant son attention sur Jazz, elle désigna ses mouvements de brasse d'un geste de la tête. It's good, for you. For your body. I don't know who your nurse is but she gave you a good advice. Un sourire fin appuya sa dernière phrase, comme pour en souligner le trait d'humour. Ici, à cette heure-ci et dans cette tenue, elle n'était plus l'infimière Miss Radeva. Elle était Anastasia, une sorcière solitaire partageant les vapeurs des thermes avec l'un de ses patients les moins désagréables.
Tandis qu'elle l'observait descendre lentement dans l'eau, la Bulgare reprenait ses esprits. Elle ne pouvait décemment pas le tuer pour cela, surtout qu'elle l'appréciait suffisamment pour ne pas placer son nom en haut de sa liste noire, et les quelques secondes de stupeur lui suffirent à enfouir sa vulnérabilité sous le minois de glace qu'elle lui présentait. Si elle rêvait plus tôt à se laisser aller davantage à la sincérité et aux rencontres humaines, elle oubliait immédiatement sa résolution, brusquée par son apparition. Jazz, prononça la voix grave en guise de salut. Droite dans l'eau, elle battait lentement des pieds pour rester à sa place. Ses cheveux noirs étaient plaqués en arrière, révélant son visage impérial. Quite surprised to find someone here. But i’m quite satisfied to be in so delightful company. Un clin d’œil ponctua sa phrase. Anastasija se demanda en quoi il pouvait la trouver agréable. Men and their compliments. Elle haussa un sourcil dédaigneux avant de répondre. I share your surprise. Didn't know someone else would have a bath at such hour. Après un temps de réflexion, elle ajouta : Also I'd rather meet you in here than a student. L'infirmière n'aimait pas beaucoup les étudiants. Elle les trouvait trop agités, trop naïfs, elle supportait mal leur insouciance, probablement parce qu'elle n'avait jamais été ainsi. De manière générale, les étudiants ne l'aimaient pas beaucoup non plus. Bien qu'efficace dans son travail, elle n'avait rien d'une infirmière maternante ou douce. On évitait d'avoir à se retrouver dans son bureau.
Les déplacements de l'enseignant dans le bassin rendaient la Bulgare un peu nerveuse. Même si elle avait déjà dû poser les mains sur lui et partager des contacts appuyés lors des auscultations, le voir à demi nu rôder autour d'elle dans la même étendue d'eau ne la mettait pas à l'aise. Anastasija adorait nager, mais seule. Elle aimait la sensation de l'eau sur sa peau, et de son corps allégé, mais sans témoin ni partenaire. Cependant, le sorcier ne s'approchait jamais trop, il semblait respecter une certaine distance et cela ne passa pas inaperçu au regard pers de la Bulgare. Elle le gardait farouchement à l'oeil, aussi froide qu'à son habitude. Didn’t know you were fond of the thermal baths, but can’t say i’m really surprised. Face à lui, la sorcière jouait avec la flottaison pour arroser régulièrement ses épaules de l'eau tiède. Elle le dévisageait sans gêne, maîtresse d'elle, le menton haut et le regard perçant. You're not surprised ? reprit-elle. Why, because you know me so well you could swear i wash myself from time to time ? L'intention moqueuse n'avait rien d'agressif, mais ce n'était pas toujours évident à percevoir. La phrase du sorcier l'avait amusée. Anastasija savait qu'elle était mystérieuse. Si elle ne se livrait pas aux autres, ce n'était pas pour entretenir son charme, c'était simplement parce qu'elle n'avait pas envie de se lier. Pourquoi ? C'était une vaste question, qui nécessiterait des heures d'introspection.
Consciente de l'impression désagréable de sa voix grave, de son accent léger et de son ton froid, elle compensait en montrant qu'elle acceptait de discuter. I do like swimming, but the lake is a bit cold at this time of the year. The thermal baths are quite… okay. Elle avait jeté un regard autour d'eux avant de terminer sa phrase. Les bâtiments, tout comme les objets, ne l'impressionnaient guère. Elle était au chaud, l'endroit était propre, cela lui suffisait. Replaçant son attention sur Jazz, elle désigna ses mouvements de brasse d'un geste de la tête. It's good, for you. For your body. I don't know who your nurse is but she gave you a good advice. Un sourire fin appuya sa dernière phrase, comme pour en souligner le trait d'humour. Ici, à cette heure-ci et dans cette tenue, elle n'était plus l'infimière Miss Radeva. Elle était Anastasia, une sorcière solitaire partageant les vapeurs des thermes avec l'un de ses patients les moins désagréables.
- InvitéInvité
Re: float away
Dim 26 Nov 2017 - 12:55
down by the river, by the boats, where everybody goes to be alone, where you won't see any rising sun, down to the river we will run. down by the water, the riverbed, somebody calls you, somebody says : swim with the current and float away, down by the river everyday.
Naturel et spontané en toutes circonstances, c’était peut-être la plus grande qualité de cet éternel enfant quadragénaire, et en même temps – de manière pas si paradoxale – c’était aussi ce qui pouvait lui causer parfois du tort. Anastasija, sans la connaître vraiment, que ce fut elle ou son parcours, avait cette aura de princesse bulgare. Et comme toute femme de l’est – pour ne pas faire de généralité ou du racisme –, elle avait son caractère quelque peu transperçant, glacial à sa manière, et infiniment mystérieux. Si déjà cela n’avait pas été très futé de sa part de rester dans l’ombre des imposantes et splendides colonnes de marbre à l’observer furtivement, sans arrière pensée malsaine, juste une pure et innocente observation, maintenant qu’il était grillé, il devait de nouveau adapter son comportement. Il aurait très bien pu fuir, la queue entre les jambes – l’expression, et non littéralement, merci –, se rétracter et apparaître tout gêné le lendemain à l’infirmerie lorsqu’il lui demanderait, une fois n’était pas coutume, d’examiner sa satanée épaule. Évidemment que non. Jazz était un ancien rouge – Gryffondor ou Wright –, et il ignora la surprise presque mal à l’aise pour rentrer finalement dans l’eau, courage presque téméraire dans le fond. Toutefois, alors qu’elle continuait de le foudroyer du regard, comme si elle était la fille légitime de Zeus et qu’elle allait réussir à faire tomber la foudre effroyable sur sa petite personne pour le faire disparaître, peut-être qu’il n’aurait pas dû ignorer les flammes glaciales de l’enfer qui menaçaient de le réduire en cendre. Peut-être qu’il aurait dû foutre sa tête sous l’eau et ne jamais la ressortir. Se noyer, attendre de ressusciter pour quand elle serait partie et qu’elle ne pourrait plus l’assassiner. Évidemment que non. Jazz, il restait encore et toujours fidèle à lui-même. Nageant près, et pas si près que cela, d’elle, profitant de la chaleur agréable de l’eau sur son corps quelque peu endolori, se montrant toujours charmant – à sa manière – et légèrement séducteur. Heureusement que l’infirmière l’avait à la bonne, sinon, à coups sûrs, il n’aurait pas fait long feu. Il en frissonna presque à sa manière de prononcer son prénom, pourtant simple, son accent et sa voix grave. Elle avait ses qualités, malgré tout. « It’s not that late, actually. Anyway, I can’t sleep, so I’d rather hang around here than in my bed, alone. » L’insomnie, névrose nocturne qui le poursuivait depuis toujours pour des raisons mystérieuses, il s’était fait à l’idée, et essayait de gérer ses longues nuits, souvent de solitudes puisque les gens dits normaux dormaient lorsque la lune prenait place dans le ciel, comme il pouvait, sans se laisser abattre par l’ennui. Les thermes, c’était toujours une idée qui en valait la peine.
Il rit légèrement à sa remarque. Oui, elle était sarcastique, cynique, assez acerbe même dans sa manière d’être, de se comporter, et pourtant, aux yeux du professeur de vol, c’était en partie cela qui donnait du charme à son attitude. De plus, elle n’avait pas franchement tort. « Yeah… They can be so noisy. » Jazz n’était certainement pas la personne la plus silencieuse et discrète non plus, toutefois, malgré son excentricité évidente, il avait cette maturité – qui venait avec une certaine expérience de la vie, ou pas – que des gamins encore en furie et en folie n’avaient pas. Antipode de la princesse bulgare, sa poitrine se gonflait imperceptiblement d’une fierté masquée à ce qu’elle apprécie effectivement sa présence à ses côtés, plutôt qu’une autre personne. Cependant, il se damnerait bien de le dire. Il n’allait très certainement pas continuer à pousser sa chance un peu plus loin. Téméraire, oui, mais loin d’être con. Déjà que ce n’était peut-être pas la chose la plus raisonnable à faire que de nager dans le même bassin qu’elle, plutôt que de la laisser tranquille, après s’être platement excusé, en allant dans une des autres piscines disponibles, puisque les thermes étaient agréablement vides. Encore fort heureusement pour lui que son charme fonctionnait plus ou moins. Si lui s’était permis de briser son moment de plénitude, il n’était que logique qu’il ne soit pas gêné par son regard froid et transperçant sur lui, le dévisageant de toute sa hauteur – bien qu’en partie masquée dans l’eau joliment colorée et transparente. Sans compter qu’il en fallait bien plus à Jazz, pour être mal à l’aise, qui était que trop caractérisé par une spontanéité pure, voire innocente. Ce fut bien pour cela qu’il ne fut pas du tout vexé par sa remarque, fort juste d’autant plus, et qu’il s’arrêta de nager un petit peu, pour la regarder, un sourire sincèrement amusé étirant ses lèvres et lui enlevant quelques années à son compteur, la tête légèrement penchée sur le côté alors que ses yeux brillaient d’une lueur impérissable. « Touché. » Mot français sorti avec le bel accent britannique. Un rire silencieux prit possession de son corps, faisant trembler légèrement ses épaules, sa grande main venant se plaquer doucement sur sa bouche, geste automatique qu’il avait depuis toujours. Il était comme cela, un éternel petit rayon de soleil qui s’émerveillait d’un rien. « I guessed you wash yourself daily, though I imagined that if you ever had to be in a bathroom, it must be something like this. Quite elegant, quite like you. » L’ancien attrapeur haussa des épaules d’une manière nonchalante. Comme à son habitude, il disait seulement ce qu’il lui passait par la tête, paroles sincères qui n’avaient pas du tout d’arrière pensée. Une sorte d’honnêteté radicale, encore une fois presque pure, à l’image d’un enfant, presque. Il haussa les épaules, et se remit à nager, continuant sur la brasse, ayant peur de changer de mouvements et de brusquer son épaule.
Il l’écouta doucement, pas impoli pour un sou, mais tout en s’éloignant légèrement d’elle pour aller se foutre sous une des cascades, ses cheveux argentés et bleutés plaqués à présent contre ses tempes. Il apprécia la sensation de l’eau forte et chaude contre son dos, ses épaules, la force de la chute appuyant sur ses parties douloureuses comme un massage. « I’m not an expert, but I guess a water as cold as the lake currently, it’ll do more damage than good. » Et pourtant, il ne comptait plus le nombre de fois où en plein hiver et en pleine nuit il s’était retrouvé à plonger dans les eaux sombres du lac, parce qu’il était alcoolisé – majoritairement dans sa jeunesse, bien que cela lui arrivait toujours par occasions fortuites. « I remember the Bulgarian thermal baths… Those of Hungcalf are alright, but they can’t compete with them. » Il les aimait beaucoup, les thermes de l’université. Ils étaient beaux et gracieux, toutefois il ne pouvait que comprendre le scepticisme de l’infirmière. De ses nombreux voyages en tant qu’attrapeur, il avait bien sûr atterri quelques fois à Sofia – entre autres – et il avait été charmé par les thermes majestueux de la Bulgarie. Qu’est-ce qu’elle foutait en Grande Bretagne ? C’était un mystère, qu’il ne s’empressera pas d’élucider. C’était sa vie, et cela ne le regardait pas. Il rit de nouveau. Si c’était une sorte de blague, elle n’avait pas non plus tort. « She’s the best. I have to thank her, if I still can use my shoulder and my knee, it’s only because of her. » Il lui lança un autre petit clin d’œil, avant de se laisser tomber, et foutre sa tête sous l’eau sous la puissance de la cascade, avant de réapparaître quelques mètres plus près d’elle. Il se secoua la tête, comme les chiens quand ils sont mouillés, ses cheveux formant naturellement des épis humides. « Though, since few days, it kinda of hurts. Probably because of the cold and humidity. » Et comme pour imager ses propos, il fit quelques moulinés avec son épaule, celle-ci montrant instantanément une résistance, si elle ne grinçait pas grossièrement.
- nota bene wlh:
- si tu pouvais mettre deux trois jours avant de poster la réponse, ça m'arrangerait . histoire que je meurs pas en pls sous les rps .
- InvitéInvité
Re: float away
Lun 4 Déc 2017 - 12:24
Froide et pure comme la neige qui recouvrait le château depuis quelques semaines, Anastasija n'épargnait rien ni personne. Si on prenait le risque de lui adresser la parole, on s'exposait à sa réponse, rarement tendre. Le professeur de vol n'échappa pas à la sentence lorsqu'il prétendit ne pas être étonné de la trouver ici, alors qu'il la dérangeait en pleine méditation. Cependant, la réaction du sorcier à la pique qu'elle lui lança charma un instant la Bulgare, parce qu'elle la surprit, parce qu'elle avait quelque chose d'élégant. Peut-être l'accent britannique sur le mot français. D'ordinaire les gens prenaient mal ses moqueries, puisqu'elles étaient servies sans enrobage, sans sourire, parfois sèchement. Anastasija avait conscience que son attitude froide tenait les autres à l'écart, et il était rare qu'elle essaye de changer cela. Jazz marquait un point en répondant ainsi, mais elle ne lui dirait pas. Il n'y eut même pas de sourire sur les lèvres slaves.
Le sorcier reprit la parole pour expliciter sa remarque, après avoir doucement ri de la réponse de l'infimière. I guessed you wash yourself daily, though I imagined that if you ever had to be in a bathroom, it must be something like this. Quite elegant, quite like you. Anastasija n'aimait évidemment pas les compliments. Ou, plus précisément, elle les aimerait si elle était capable de les croire. Les mots flatteurs des gens sonnaient toujours faux et exagérés à ses oreilles méfiantes, toujours voués à obtenir quelque chose. Elle n'aimait pas les belles paroles, elle ne se fiait qu'à la brutalité nue des choses. Seulement les mots prononcés par Jazz lui semblèrent spontanés, nonchalants, à son image. Derrière son mur de suspicion, la Bulgare fut presque touchée par sa remarque. Là non plus elle n'en montra rien et ne répondit même pas. Ils échangèrent quelques banalités sur les thermes, d'ici ou d'ailleurs, tout en nageant tous deux dans le bassin. Anastasija n'avait pas bougé jusqu'ici, se contentant de rester sur place, en flottaison, mais l'eau appelait son corps à s'y délasser, à se délier. Elle imita donc le professeur en nageant elle aussi. Leur distance variait au gré de leurs déplacements lents, tantôt grande, tantôt plus courte, trop courte probablement puisque la Bulgare ne restait jamais longtemps à la portée du sorcier. Quand Jazz complimenta le travail de l'infimière sur son corps abîmé, elle répondit à son clin d'oeil d'un noble hochement de tête. Qu'on salue l'efficacité de ses soins, elle l'acceptait et l'appréciait. La Bulgare avait une haute opinion de son travail médical, et finalement on la remerciait assez peu. Les étudiants qu'elle soignait étaient tellement dérangés par son attitude qu'ils oubliaient de réaliser qu'elle leur prodiguait des soins de qualité.
Lorsque Jazz émergea de l'eau près d'elle, Anastasija avait déjà changé d'emplacement. Elle se glissa à son tour sous la cascade d'eau chaude, fermant les yeux un moment pour savourer l'énergie du courant chutant sur le haut de son dos. Though, since few days, it kinda of hurts. Probably because of the cold and humidity. Elle ouvrit les yeux, le visage encore ruisselant, pour le voir remuer son épaule endolorie. Well it's too bad, my massage office just closed an hour ago. Sarcastique, sans intention de blesser ni de provoquer, c'était juste sa manière d'être, sa réponse spontanée. Elle avait rarement des mots de compassion ou de réconfort pour ses patients. Quand elle daignait leur adresser la parole, c'était surtout pour leur dire d'arrêter de geindre. Ce n'était clairement pas chez ses parents, à Durmstrang ou parmi les rangs des Aurors qu'on lui aurait appris à se montrer faible face à la douleur. Si elle n'approuvait pas toutes les méthodes employées pour y arriver, elle était satisfaite d'être devenue une femme forte et déterminée.
Savourant encore l'effet de l'eau dans sa nuque, elle soupira d'aisance avant de se remettre à nager. D'un mouvement fluide elle se retrouva sur le dos, dans la position même où Jazz l'avait surprise. Comme un animal sauvage, elle semblait s'être acclimatée à sa présence dans le bassin et pouvait donc reprendre où elle en était. Do you ever come here for others things than bathing ? Sa voix sereine et évasive sonna presque comme sortie d'un rêve. Rapidement, elle lança un regard réprobateur au professeur. I'm not talking about private parties, Jazz. Peu importe s'il n'avait pas eu le temps de faire une remarque dans ce sens. Elle était persuadée qu'il allait en faire une. L'esprit taquin de son patient ne lui était pas inconnu. Le visage de nouveau tourné vers le plafond, elle reprit ses paroles, qui se libéraient de sa bouche comme autant de pensées personnelles accidentellement rendues publiques. I often come here to meditate. I guess water has that effect. It makes things clear. C'était probablement pour cela qu'elle acceptait de s'ouvrir, dans sa tenue de bain, à quelqu'un qu'elle connaissait peu, et qu'elle parlait, elle qui d'ordinaire se montrait taciturne. Tout comme elle lui faisait oublier le poids de son corps, l'eau semblait dissoudre peu à peu ses barrières.
Le sorcier reprit la parole pour expliciter sa remarque, après avoir doucement ri de la réponse de l'infimière. I guessed you wash yourself daily, though I imagined that if you ever had to be in a bathroom, it must be something like this. Quite elegant, quite like you. Anastasija n'aimait évidemment pas les compliments. Ou, plus précisément, elle les aimerait si elle était capable de les croire. Les mots flatteurs des gens sonnaient toujours faux et exagérés à ses oreilles méfiantes, toujours voués à obtenir quelque chose. Elle n'aimait pas les belles paroles, elle ne se fiait qu'à la brutalité nue des choses. Seulement les mots prononcés par Jazz lui semblèrent spontanés, nonchalants, à son image. Derrière son mur de suspicion, la Bulgare fut presque touchée par sa remarque. Là non plus elle n'en montra rien et ne répondit même pas. Ils échangèrent quelques banalités sur les thermes, d'ici ou d'ailleurs, tout en nageant tous deux dans le bassin. Anastasija n'avait pas bougé jusqu'ici, se contentant de rester sur place, en flottaison, mais l'eau appelait son corps à s'y délasser, à se délier. Elle imita donc le professeur en nageant elle aussi. Leur distance variait au gré de leurs déplacements lents, tantôt grande, tantôt plus courte, trop courte probablement puisque la Bulgare ne restait jamais longtemps à la portée du sorcier. Quand Jazz complimenta le travail de l'infimière sur son corps abîmé, elle répondit à son clin d'oeil d'un noble hochement de tête. Qu'on salue l'efficacité de ses soins, elle l'acceptait et l'appréciait. La Bulgare avait une haute opinion de son travail médical, et finalement on la remerciait assez peu. Les étudiants qu'elle soignait étaient tellement dérangés par son attitude qu'ils oubliaient de réaliser qu'elle leur prodiguait des soins de qualité.
Lorsque Jazz émergea de l'eau près d'elle, Anastasija avait déjà changé d'emplacement. Elle se glissa à son tour sous la cascade d'eau chaude, fermant les yeux un moment pour savourer l'énergie du courant chutant sur le haut de son dos. Though, since few days, it kinda of hurts. Probably because of the cold and humidity. Elle ouvrit les yeux, le visage encore ruisselant, pour le voir remuer son épaule endolorie. Well it's too bad, my massage office just closed an hour ago. Sarcastique, sans intention de blesser ni de provoquer, c'était juste sa manière d'être, sa réponse spontanée. Elle avait rarement des mots de compassion ou de réconfort pour ses patients. Quand elle daignait leur adresser la parole, c'était surtout pour leur dire d'arrêter de geindre. Ce n'était clairement pas chez ses parents, à Durmstrang ou parmi les rangs des Aurors qu'on lui aurait appris à se montrer faible face à la douleur. Si elle n'approuvait pas toutes les méthodes employées pour y arriver, elle était satisfaite d'être devenue une femme forte et déterminée.
Savourant encore l'effet de l'eau dans sa nuque, elle soupira d'aisance avant de se remettre à nager. D'un mouvement fluide elle se retrouva sur le dos, dans la position même où Jazz l'avait surprise. Comme un animal sauvage, elle semblait s'être acclimatée à sa présence dans le bassin et pouvait donc reprendre où elle en était. Do you ever come here for others things than bathing ? Sa voix sereine et évasive sonna presque comme sortie d'un rêve. Rapidement, elle lança un regard réprobateur au professeur. I'm not talking about private parties, Jazz. Peu importe s'il n'avait pas eu le temps de faire une remarque dans ce sens. Elle était persuadée qu'il allait en faire une. L'esprit taquin de son patient ne lui était pas inconnu. Le visage de nouveau tourné vers le plafond, elle reprit ses paroles, qui se libéraient de sa bouche comme autant de pensées personnelles accidentellement rendues publiques. I often come here to meditate. I guess water has that effect. It makes things clear. C'était probablement pour cela qu'elle acceptait de s'ouvrir, dans sa tenue de bain, à quelqu'un qu'elle connaissait peu, et qu'elle parlait, elle qui d'ordinaire se montrait taciturne. Tout comme elle lui faisait oublier le poids de son corps, l'eau semblait dissoudre peu à peu ses barrières.
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