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L'espace d'un instant volé [Alexis]
Mar 21 Nov 2017 - 21:41
Alexis feat Caël
Mains qui tremblent, cœur au bord des lèvres. Je ne sais plus quoi faire pour arrêter ces vibrations, traitresses de mon état. Je n’aurais pas dû recommencer les duels trop tôt, c’était ce que les médecins avaient dit, ce qu’ils m’avaient conseillés. Tendance à défier l’autorité, j’avais cru bien faire, me changer les idées, oublier ce qui s’est réellement passer. Physique blessé depuis cette satanée nuit, ma condition n’est plus celle qu’elle était. Plus fragile, plus instable, j’ai l’impression d’être une feuille de papier malmenée, une feuille de verre qu’on écrase petit à petit. Doucement, mes mains se ferment, ne forment plus qu’un poing alors que mes paupières suivent le même mouvement, me plongeant dans un noir éclairé par cette peau illuminée. J’ai l’impression d’étouffer, de n’être plus bon à rien. Creux qui, doucement, se forge en moi, ne faisant que m’attirer vers un mal-être que je ne peux combattre. Montre de la nuit, j’ai payé mon impudence face à cette sortie risquée, face à ce besoin de me mettre en danger. Il a fallu d’une seule mauvaise rencontre pour bouleverser ma vie, mon existence, mon quotidien. Etoiles brillantes qui doucement s’éteint, je m’étais vu accabler par la maladie aussi bien sanguine que lupine. Malédiction, punition, je ne sais pas trop comment le nommer, comment le comprendre. Les résultats sont là, à jamais plus véritablement sorcier, laissant la bête s’animer lorsque l’astre lunaire se voit plein et haut dans le ciel sans nuages. Secret bien garder, je ne peux le crier, en parler sous peine d’être vu tel que je suis réellement. Alors, je joue avec les faux semblants, je me fais passer pour ce que je ne suis pas. Douce ironie que voilà, je me vois accabler par un sort que je n’ai nullement choisi. Foutue destinée, quelle aille au diable.
Un bruit retenti au loin, annonçant des élèves en mouvement, sortant sûrement de cette salle de duel que j’ai dû quitter plus tôt. Le président à vu que ça n’allait pas, que l’épuisement se faisait ressentir, que la noirceur me submergeait. Prétexte inutile, j’ai quitté les miens pour fuir ce lieu où je ne me sens plus comme chez moi. Dangers continuels, voilà ce qui ne cesse de me hanter. Et si un jour je venais à mordre quelqu’un ? Et si, un jour, la folie s’emparait de moi et, qu’au lieu de blesser, je tuais ? Non, cette idée me répugne, me donne la nausée. Pas qui se rapprochent, j’ouvre de nouveau les yeux, desserre les poings. Masque qui vient se remettre sur mon visage, je ne laisse rien transparaître, bien trop fier pour montrer une quelconque faiblesse. Je suis revenu depuis peu de temps, trois jours exactement, reprenant les cours en route, n’ayant pas pris énormément de retard vu que je recommençais ma huitième année. Pour les aveugles, je me suis simplement fait avoir par une infection du sang, vilaine blessure mal soignée…Mensonges, cette blessure n’était autre qu’une morsure qui, effectivement, s’était infectée. Malheureusement, ma condition de Lycan ne m’offre pas des avantages surnaturels de guérisons rapides, dommages, cela aurait pu être un plus dans tous ses défauts évidents. Me décollant du mur, je repositionne mon sac, le visage fermé, le regard inexpressif. Fatigue évidente suite à mes terreurs nocturnes, je glisse une main sur mon flanc, là où ce loup m’avait cruellement mordu. Douleurs fantômes, j’ai parfois l’impression d’agoniser tellement ça me semble réel, comme si je venais de me faire mordre, comme si la chaire était encore à vif. Imagination, hallucination selon les professionnels…mental fragile, instable, choqué. Une ombre, voilà ce que je suis devenu.
Je commence à m’éloigner, je commence à marcher. Mes pas me guident à travers ce couloir, destination inconnue que je ne compte pas engager. Je veux juste retrouver un endroit familier, juste un endroit où, l’espace d’un instant, je pourrais me retrouver. Mais réussirais-je à trouver un endroit pareil ? La solitude me pèse, j’aimerais pouvoir partager, en parler, mais je sais que personne ne pourrait vraiment comprendre cette peur qui ne cesse de m’animer. Je ne suis pourtant pas un trouillard, non, mais j’ai mes limites, je reste un être humain…du moins, en partie, à présent mélangé à un monstre lunaire.
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Re: L'espace d'un instant volé [Alexis]
Jeu 23 Nov 2017 - 20:41
Elle ne savait pas réellement ce qui l'avait amené à la bibliothèque, une fois de plus. L'ennui et le besoin de se changer les idées n'étaient que des prétextes futiles qui, elle le savait très bien, n'y étaient pour rien, au bout du compte. Toujours aussi perturbée par la discussion avec Dorian, Alexis l'était d'autant plus car son esprit ne cessait d'être alimentée par ses paroles. Elle aurait voulu ne plus y penser. En réalité, elle aurait tout simplement aimé devenir différente, - plus insouciante sans doute, - et voir les choses d'une toute autre façon. Mais se mentir n'aurait pas été d'une grande aide. Si elle s'était retrouvée à la bibliothèque ce soir là, c'était dans un fébrile espoir de le revoir. Elle n'était même pas capable de dire pourquoi, ou ce qu'elle attendait de plus. La seule chose qu'elle ne pouvait pas nier, c'était le fait que ses yeux océans pétillants lui manquaient, de même que son sourire en coin. Son regard noisette rivé sur la porte d'entrée depuis un bon quart d'heure (à moins qu'elle ait perdu toute notion de temps), Alexis finit par soupirer en secouant la tête. Elle était ridicule.
La tête plongée dans son bouquin, paire de lunettes sur le nez. Elle ne prêtait guère attention à tout ce qui se passait autour. Les gens entraient puis sortaient. La brune continuait de travailler, s'abreuvant de caféine par-ci et par-là. Elle avait réussi à avoir des informations (qu'elle n'avait finalement pas envie d'entendre) auprès de @Sasha Muller et l'altercation avec @Dorian O'Blake avait été un désastre. En effet, la demoiselle avait l'esprit bien trop lourd pour supporter ça en plus. Elle avait besoin de souffler. De se recentrer.
Plus tard dans l'après-midi, Alexis quitta la bibliothèque et se glissa dans les couloirs de l'université. Il y avait trop de monde et la brunette tenta vainement de se frayer un chemin quant, tout d'un coup, elle percuta quelqu'un. « Oh, excusez-moi, » articula-t-elle, comprenant petit à petit que son interlocuteur semblait familier. Elle l'observa d'ailleurs avec insistance, son cœur sursaute au travers de sa cage thoracique en reconnaissant ce visage. Cet homme n'était pas un inconnu. A vrai dire, il y a un an, en se rendant dans la forêt, elle avait vu ce dernier dans un état lamentable. Elle avait essayé de soigner ses blessures mais en vain, la morsure qu'il avait subi s'était infectée et son état s'empirait de jour en jour... Puis subitement, il avait quitté Hungcalf pendant un moment, Alexis avait même pensé au pire. Se débarrassant sans plus attendre d'une mèche qui lui barrait le front, Alexis se rapprocha de @Caël Muller pour empêcher les oreilles qui traînaient d'écouter ce qui se tramait entre eux : « En voilà une surprise, » lança-t-elle avec un sourire radieux, et pour une fois, sincère. « j'espère que ça va mieux, 'Mr je ne donne pas de nouvelles', » finit-elle par dire tout en rigolant, en l’atteignant d’une frappe à l’arrière de la tête. « Plus jamais, compris? » poursuivit-elle sans la moindre once de gêne.
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Re: L'espace d'un instant volé [Alexis]
Ven 24 Nov 2017 - 10:10
Alexis feat Caël
Pas qui s’égare vers un autre horizon, vers un endroit où je serais tranquille, à l’aise, bien que ce lieu ne semble plus exister. Je ne sais plus où aller, comme si je cherchais cruellement ce refuge qui n’en est plus un…Est-il possible de s’oublier à ce point ? Est-il possible de se perdre sans jamais avoir quitté la route emprunter ? Peut-être, sûrement, je ne vois pas d’autres solutions que celle-ci. Poussant un léger soupire, je me perds dans mes pensées, dans mes réflexions. Je ne vois pas la jeune femme arriver, néanmoins, je sens mon corps percuter le sien. Grimace qui veut en dire beaucoup, mes pieds restent néanmoins ancrés dans le sol. Elle est plus légère que moi et donc, ce fut seulement la surprise qui me fit relever les yeux vers la jeune demoiselle. Cheveux foncé, regard expressif et profond aux multiples qualités. Cette silhouette je la reconnais assez facilement. « Oh, excusez-moi, » Excuse légère, nos regards se croisent et je dis simplement. « Pas de soucis, je ne regardais pas où j’allais. » Mensonges, secrets, elle est celle qui m’a retrouvé dans la forêt alors que j’avais dit à mon réveil être tombé, refusant de lui avouer la vérité…chose que j’ai oublié, c’est que j’avais énoncé les événements avant de tomber dans les pommes à cause de la douleur. Souvenirs effacés, reniés sûrement, les faits sont là, je ne me souviens pas de ce passage…elle sait ce que je suis, je ne sais pas ce qu’elle sait. Ironique.
Faux sourire qui vient se loger sur mes lippes, je la laisse approcher, mes muscles se raidissant légèrement. Alexis. Une beauté sauvage au regard envoûtant, au regard qui donne envie de s’y laisser couler, de s’y plonger sans cesse sans prévoir de bouée de sauvetage. « En voilà une surprise, » Arquant légèrement un sourcil, je ne vois pas en quoi c’est une surprise, enfin, en omettant le fait que j’ai soudainement disparu après une année entière. Mes parents avaient pris soins de taire les rumeurs, de laisser planer le mystère sur cette maladie qui m’avait rongé de l’intérieur, me rendant fiévreux, me rendant animal. « j'espère que ça va mieux, 'Mr je ne donne pas de nouvelles', » Passant une main dans ma nuque, j’ouvre la bouche pour répondre, sauf que sa main vient frapper l’arrière de mon crâne et je fais de gros yeux. Ah ben voilà qui est nouveau, je me fais dés lors martyriser par une jeune femme. « Plus jamais, compris? » Roulant des yeux, je passe ma main dans mes cheveux. « A peine revenu et, déjà, je me fais frapper…J’aurais mieux fait de rester à Londres tiens ! » Petit sourire en coin, je reviens loger mon regard dans le sien, un brin taquin. La paume de ma main vient frapper son front, comme pour lui rendre la monnaie de sa pièce, sans pour autant la faire souffrir. Sans gêne, je tente de sauver les apparences, de ne rien montrer de cette souffrance perpétuelle.
« Mr je ne donne pas de nouvelles va mieux, sinon, il ne sera pas là…Et je ne te savais pas aussi autoritaire Alexis, un vrai bout de femme. » Plongeant mes mains dans les poches de mon pantalon, je penche la tête sur le côté. Mon visage ne trahi aucune émotion, mon regard, lui, en dit bien plus long que j’aimerais le laisser voire. « Généralement, quand on marche, on est censé regarder où on va non ? » Nouvelle taquinerie qui m’est propre, je tente surtout de contourner le sujet sensible de mon absence. Je ne souhaite pas lui mentir, néanmoins, comme avec Primerose, je ferais en sorte de contourner la vérité.
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