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Friendship to last - Victor
Mar 22 Mai 2018 - 14:19
Victor. Elle ne savait pas depuis combien de temps il était là, plongé dans son carnet à dessin, s’il était déjà installé quand elle avait commencé à jouer ou s’il l’avait rejointe entre temps. Pourtant, elle ne pouvait pas dire qu’elle était réellement surprise. Depuis qu’ils se connaissaient, ils avaient souvent fonctionné comme ça, partagé ce genre de choses. Elle jouait et il dessinait, un moment de calme et d’apaisement bien souvent bienvenu. Un instant, la jeune femme considéra celui qui était, au même titre que Grace, devenu un ami précieux, presque un frère. Il gardait la tête plongée dans son carnet, sans qu’elle parvienne à déterminer s’il était perdu dans ses pensée ou si seulement il n’était pas d’humeur à engager la conversation. Sauf qu’elle s’inquiétait, surtout vu ce que Grace lui avait confié récemment.
Avec un léger soupir, Fynn reposa son violoncelle dans son étui et alla s’assoir à côté de son ami. Avec sa douceur habituelle, elle posa une main qui se voulait compatissante sur son épaule. « Bonjour, Vic. Comment vas-tu ? », lança -t- elle d’une voix chaleureuse, autant pour lui signifier sa présence et pour entamer le dialogue. C’était sans doute à elle de l’amener à se confier, lui faire savoir qu’elle était là pour lui si besoin. Beaucoup de choses s’étaient passé dans sa vie, à lui et à Grace d’ailleurs… Mais il lui faudrait peut-être être plus spécifique. « Vic… Gracie m’a raconté ce qui s’était passé avec Lowell… Est-ce que tu veux en parler ? »
@Victor de Launay
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Re: Friendship to last - Victor
Mer 23 Mai 2018 - 11:39
Fynn. Croyez-le ou non, mais je reconnaitrais sa façon de jouer n'importe où, et si j'étais aveugle, même là, je saurais si c'est elle qui joue ou non. J'aimais à penser qu'il se dégageait une émotion toute particulière de sa musique, une émotion qui m'avait toujours attiré.
Avec le temps, un jeu était né entre elle et moi. Une espèce de rituel. Si j'arrivais dans quelque part et qu'elle jouait, je m'arrêtais sans la déranger, et venait l'écouter. Ses musiques avaient même un pouvoir sur ma façon de dessiner, car les traits étaient emprunts de la grace que j'entendais dans sa musique. Aucun de nous ne dérangions l'autre pendant ses moments, et personne ne pouvait comprendre la profondeur de ceux-ci. C'était des moments qui nous appartenaient, à elle et à moi.
Ce jour-là, qu'importe ce que j'allais faire, entendre ses notes me fit m'arrêter, et suivre la mélodie jusqu'à sa source, contemplant mon amie toujours aussi appliquée et concentrée. Et au bout de quelques instants seulement, à pas feutrés, je venais m'installer silencieusement et sortait mon cahier à dessins, mû par cette force invisible qui s'était créée au fil des ans. Je la dessinais elle, assise et penchée sur son violoncelle, une mèche de cheveux se détachant petit à petit du reste de sa chevelure et défiant la gravité en donnant à son aspect général une touche claire de sa concentration. Ce moment, cette musique, cet instant qui dura était une réelle bouffée d'oxygène pour moi. Alors que je dessinais mon amie de longue date, j'oubliais ce qui occupait mon esprit jusqu'alors. Les révisions, pour lesquelles j'étais parmi les moins inquiet du campus ; les soucis et questions du quotidien, comme ce que l'on mangerait ce soir avec Holly et Faolàn ; mon questionnement par rapport à Gideon ; et bien sur, Elia... Tout s'effaçait de mon esprit, pour ne laisser la place qu'à l'instant, et le dessin. Et plus le temps passait, plus les traits s'affinaient.
« Bonjour, Vic. Comment vas-tu ? »
La phrase attira mon attention, me faisant prendre compte que la musique s'était arrêtée, et qu'elle était venue s'asseoir à coté de moi. Je sentais alors sa main, posée sur mon épaule, mais ne répondis pas à sa question. Car si j'étais parfois capable de cacher certaines vérités, mentir était dans certains cas, avec certaines personnes, extrêmement difficile.
« Vic… Gracie m’a raconté ce qui s’était passé avec Lowell… Est-ce que tu veux en parler ? »
Lowell. Oui, c'est vrai qu'il y avait eu ça aussi. Sky Lowell aka mon demi-frère. Depuis le moment où la vérité avait éclaté, j'avais à nouveau ressentie Grace éloignée. Une situation qui m'attristait encore plus, parce que je savais que j'étais responsable de tout ça... J'avais gardé les choses pour moi. Trop de choses...
Ma main s'arrêta, et une larme aurait pu, à cet instant, couler sur ma joue si mon esprit ne la retenait pas. Pleurer n'était pas dans mes habitudes, parce que j'étais convaincu qu'il était de mon devoir d'être fort, d'être celui qui protégeait tout le monde.
« Il n'y a pas grand chose à dire. Lowell est notre demi-frère, et je suis le sale con qui savait et qui n'a rien dit... »
Mes paroles étaient à l'égal de ce que je ressentais pour Fynn : franches. D'une sincérité débordantes, et parfaitement indicatrices pour elle de l'état psychologique dans lequel je pouvais me trouver. J'aurais fait n'importe quoi pour les protéger tous, et d'ailleurs, j'avais fait n'importe quoi. Et le résultat n'était pas celui que j'espérais.
« Pas de bol... Que ce soit avec Gid ou même Sky, je dois pas être fait pour avoir des frangins... »
Mon regard vide se posait sur mon crayon, et je réprimais dans une respiration une nouvelle envie de laisser des larmes sortir, et avec elle la peine qui était dans mon coeur.
Avec le temps, un jeu était né entre elle et moi. Une espèce de rituel. Si j'arrivais dans quelque part et qu'elle jouait, je m'arrêtais sans la déranger, et venait l'écouter. Ses musiques avaient même un pouvoir sur ma façon de dessiner, car les traits étaient emprunts de la grace que j'entendais dans sa musique. Aucun de nous ne dérangions l'autre pendant ses moments, et personne ne pouvait comprendre la profondeur de ceux-ci. C'était des moments qui nous appartenaient, à elle et à moi.
Ce jour-là, qu'importe ce que j'allais faire, entendre ses notes me fit m'arrêter, et suivre la mélodie jusqu'à sa source, contemplant mon amie toujours aussi appliquée et concentrée. Et au bout de quelques instants seulement, à pas feutrés, je venais m'installer silencieusement et sortait mon cahier à dessins, mû par cette force invisible qui s'était créée au fil des ans. Je la dessinais elle, assise et penchée sur son violoncelle, une mèche de cheveux se détachant petit à petit du reste de sa chevelure et défiant la gravité en donnant à son aspect général une touche claire de sa concentration. Ce moment, cette musique, cet instant qui dura était une réelle bouffée d'oxygène pour moi. Alors que je dessinais mon amie de longue date, j'oubliais ce qui occupait mon esprit jusqu'alors. Les révisions, pour lesquelles j'étais parmi les moins inquiet du campus ; les soucis et questions du quotidien, comme ce que l'on mangerait ce soir avec Holly et Faolàn ; mon questionnement par rapport à Gideon ; et bien sur, Elia... Tout s'effaçait de mon esprit, pour ne laisser la place qu'à l'instant, et le dessin. Et plus le temps passait, plus les traits s'affinaient.
« Bonjour, Vic. Comment vas-tu ? »
La phrase attira mon attention, me faisant prendre compte que la musique s'était arrêtée, et qu'elle était venue s'asseoir à coté de moi. Je sentais alors sa main, posée sur mon épaule, mais ne répondis pas à sa question. Car si j'étais parfois capable de cacher certaines vérités, mentir était dans certains cas, avec certaines personnes, extrêmement difficile.
« Vic… Gracie m’a raconté ce qui s’était passé avec Lowell… Est-ce que tu veux en parler ? »
Lowell. Oui, c'est vrai qu'il y avait eu ça aussi. Sky Lowell aka mon demi-frère. Depuis le moment où la vérité avait éclaté, j'avais à nouveau ressentie Grace éloignée. Une situation qui m'attristait encore plus, parce que je savais que j'étais responsable de tout ça... J'avais gardé les choses pour moi. Trop de choses...
Ma main s'arrêta, et une larme aurait pu, à cet instant, couler sur ma joue si mon esprit ne la retenait pas. Pleurer n'était pas dans mes habitudes, parce que j'étais convaincu qu'il était de mon devoir d'être fort, d'être celui qui protégeait tout le monde.
« Il n'y a pas grand chose à dire. Lowell est notre demi-frère, et je suis le sale con qui savait et qui n'a rien dit... »
Mes paroles étaient à l'égal de ce que je ressentais pour Fynn : franches. D'une sincérité débordantes, et parfaitement indicatrices pour elle de l'état psychologique dans lequel je pouvais me trouver. J'aurais fait n'importe quoi pour les protéger tous, et d'ailleurs, j'avais fait n'importe quoi. Et le résultat n'était pas celui que j'espérais.
« Pas de bol... Que ce soit avec Gid ou même Sky, je dois pas être fait pour avoir des frangins... »
Mon regard vide se posait sur mon crayon, et je réprimais dans une respiration une nouvelle envie de laisser des larmes sortir, et avec elle la peine qui était dans mon coeur.