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"Qui a raté ses adieux ne peut attendre grand chose de ses retrouvailles" (Niels)
Mer 23 Mai 2018 - 22:47
Tes airs de désorientée, tu les tiens de ta peine à renouer avec les méthodes occidentales. Après sept ans passés à suivre les codes japonais, il est assez compréhensible que, de retour en Europe, tu en viennes à être complètement larguée. Te comparer avec un enfant découvrant le monde qui l'entoure serait, presque, une banalité.
Tu as perdu l'habitude d'entendre autres choses que des langues à sonorités asiatiques. L'anglais n'étant, déjà à la base, pas foncièrement ta tasse de thé. Non pas que tu n'aimes pas la langue, mais, plutôt qu'elle semble depuis toujours se plaire à te donner du fil à retordre pour ce qui est de te laisser la maîtriser. Ah. Si Hungcalf s'était localisé en France ou en Belgique, cela t'aurait bien arrangé. Le Flamand et la Francophonie, ça, ça te connaît !
Par manque d'envie de faire travailler tes méninges pour les réhabituer à traduire tes pensées dans cette langue internationale, ou aussi et simplement par pur individualisme, tu ne cherches pas à prendre part aux discussions. De toute manière, tout le monde se connaît déjà. En laissant traîner tes oreilles, tu entends que l'on parle de vacances et autres "qu'as-tu fait de ton été ?". Deux trois anciens étudiants tentant, eux, d'intégrer les premières années aux bavardages. Mais, comme dit précédemment, tu ne daignes pas en prendre part, faisant un geste précieux de la main pour traduire des "je suis occupée" pour ne pas dire "va voir ailleurs si j'y suis" ou "tu m'ennuis, je n'ai pas envie de sociabiliser aujourd'hui".
Alors, tu es là, assise, triturant le contenu de ton assiette avec les dents de ta fourchette (tiens, en voilà une autre chose dont tu as plus ou moins perdu l'habitude. Tu as toujours favorisé l'usage de baguettes.), muette et pensive.
Tu ne les as pas encore vus. Ou peut-être bien que si, mais, tu ne les as pas reconnus. En tout cas, tu n'as pas encore adressé la parole à un membre de ta famille. Cette famille, côté paternel, qui ne t'avait on ne peut moins manquer. Tes cousins se souviennent-ils, au moins, de toi ? Si cela se trouve, ils seront les premiers choqués en entendant une asiatique, sortie de nulle part, arboré le nom des De Bloedt. Étrangement, tu n'en serais pas étonnée. Enfin ! Peu t'importe, de toute manière. Tu n'es pas là pour chercher à sympathiser avec ta "chère et tendre" généalogie. Tu es là pour étudier, t'assurer un bel avenir qui, tu l'espères, aura l'effet d'une claque sur tes détracteurs d’aînés. Parce que tu n'es pas Sang Pur, comme eux, tu es forcément une bonne à rien ? Hm. C'est ce qu'ils verront.
Une autre personne que tu n'as pas encore croisé, mais pour qui tu n'éprouves pas tant de rancœur (enfin... Différemment, à d'autres échelles), c'est ton frère.
Contrairement à tes cousins dont tu peux parfaitement te passer des retrouvailles, tu aimerais renouer avec Niels, rattraper le temps perdu, t'expliquer. Mais, dans un autre sens, tu crains et fuis ce moment où vous vous verrez. D'une part, parce que cela risque d'être gênant. Après tout... Ne reviens-tu pas, comme ça, du jour au lendemain ? Ne te pointes tu pas comme une fleur après sept ans d'absence ? La dernière fois qu'il t'a vu, cela devait être à Noël dernier. Et encore, cela fût bref et peu de mots furent échangés avant que tu ne retournes loin de Liège, très loin de Liège, à Osaka. Et, d'autre part... Parce que tu sais, pertinemment, que le ton finira par se hausser. Vous êtes si fiers et conflictuels. Vous vous aimez, là n'est pas la question, mais, vous aimez vous aimer en vous donnant en spectacle. De véritables scènes de ménage.
Bref. Tu es assez mitigée. Au point de presque regretter d'être dans la même maison que lui. Car, difficile de manquer quelqu'un qui partage la même salle commune, mange à la même table, participe aux mêmes réunions...
Un plateau se pose, en face de toi. Il se pose d'une façon à la fois discrète et sèche. Comme si son possesseur se trouvait dans un état d'agacement modéré. Une émotion du genre tempête ralentie par un barrage prêt à céder. Alors, sans même devoir relever la tête, tu devines son identité. Les racines de tes cheveux virent, timidement, a un blond tirant vers le roux. Une couleur chaude, le genre de pigmentation qui trahit les émotions qui te font rougir : colère, honte, gêne, surprise... Si tu devais mettre le doigt sur la cause de cette teinture, tu dirais un brusque pic de gêne. Tu te sens subitement stressée, angoissée.
Continuant ton jeu de l'autruche, regard baissé vers ce qu'il te reste à manger, tu laisses échapper, dans la langue dans laquelle on vous a élevé, ce Wallon que tu avais, ces dernières années, plus l'habitude d'écrire que prononcer :
- Salut, Niels. Bêtement, un gloussement nerveux s'extirpe de tes lèvres, te raclant la gorge. Le genre de ricanement que tu détestes, ceux qui donnent un air cruche, hébété. Même si, pour le coup... N'est-ce pas ce que tu es ? Hébétée ? Ça faisait longtemps.
Et voilà, @niels de bloedt
J'espère que cela te conviendra ! (Je suis jamais jamais jaaamais satisfaite de mes débuts de RPs )
Go faire du bon gros drama familial/fraternel mwahaha
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Re: "Qui a raté ses adieux ne peut attendre grand chose de ses retrouvailles" (Niels)
Jeu 24 Mai 2018 - 14:49
" Qui a raté ses adieux ne peut attendre grand chose de ses retrouvailles "
Agate & Niels
Le banquet d'arrivé, premier jour d'une nouvelle année à Hungcalf, nouvelle année que Niels passera à essayer d’exceller dans tout, à charmer et à montrer à tous qu'il est digne de son ambition, de sa famille, de son rang.Agate & Niels
L'été fut calme, passé d'abord au domaine pour renouer avec sa famille, enfin ceux présents. Sa sœur restait elle au Japon ce qui ne constituait même plus une surprise pour le belge, la déception ne prenant même plus sa place habituelle chez lui, tant il s'y attendait. Son père et sa belle-mère étaient distants, comme à l'habitude, ce qui laissait le grymm avec ses oncles, tantes, cousins plus ou moins éloignés, réunis une petite partie de l'été au domaine familial à Lièges. On avait alors félicité, admiré Niels pour ses notes mais aussi remercié pour les contacts dans le fameux monde des familles influentes. Niels savait comment se faire aimer d'eux, enfin un amour d'apparence pour la majorité de ses oncles et tantes, leur montrer qu'il était sûrement l'un des plus dignes enfants des différentes branches familiales. Les tantes appréciaient ainsi la beauté du jeune-homme, son charisme lié à sa façon de parler, son sourire, regard et compliments si séducteurs. Toutes y allaient de leur pari sur qui aurait la chance, selon elles, d'épouser le De Bloedt, un sujet que le belge savait esquiver vite. Chez les oncles on parlait affaires avec le jeune, un vrai cliché de famille traditionaliste où le féminisme sorcier n'avait pas de réel impact. Bien que Niels n'appréciait que très peu les valeurs de cet entourage il profitait de la reconnaissance dont on lui faisait preuve, et espérait toujours au fond voir sa mère arriver dans ces discussions pour le féliciter.
Son été s'était suivi de voyages, de soirées mondaines chez d'autres familles, plus ou moins influentes, là où il n'avait maintenant plus besoin de son père pour se faire inviter. Il y retrouvait ainsi des filles qu'il avait pu charmer et passait alors fin de soirée en leur compagnie, ou bien il y revoyait des amis, certains qu'il s'était fait seulement par relation et d'autres qu'il appréciait vraiment. Il n'avait donc passé que peu de temps au domaine, ne s'y sentant pas à l'aise alors que seule une petite partie de la famille y était et ne préférant ainsi pas rester avec son père et sa belle-mère où il devrait simuler de passer un bon moment, un exercice qu'il fait bien trop souvent pour le continuer en vacances. Le fait de se trouver chez lui en Belgique sans sa sœur état aussi une réticence, les nombreux hectares du domaine lui rappelant tous les jeux, parties de quidditch en compagnie de celle qu'il avait toujours voulu protégé. Des souvenirs qui lui amenaient un goût amer puisque cette même sœur avait décidé de poursuivre ses études au Japon, si loin de lui alors qu'il l'attendait avec impatience à Beauxbatons, là où il savait qu'elle pourrait être plus acceptée qu'au domaine.
C'était donc avec la connaissance de l'arrivée d'Agate à Hungcalf qu'il pénétrait dans la grande salle. Bien que l'envie de vite la retrouver était présente, le belge savait qu'il devrait d'abord saluer tous ses amis et connaissances, faire bonne figure en préparant son sourire et ses phrases de beau parleur. Tout en discutant il avait dans un coin de sa tête toutes les reproches qu'il avait à faire à sa sœur, reproches qui lui venaient en tête depuis que son père lui avait appris la nouvelle en utilisant son ton distant habituel.
Alors qu'il se débarrassait enfin d'une personne bien trop inintéressante, Niels aperçut au loin une silhouette qu'il ne pouvait ne pas reconnaître : Agate. Assise à la table des Grymm, ce qui n'étonnait que très peu le belge, elle semblait ne pas prendre part aux discussions, laissant ainsi le Grymm venir la voir sans paraître pour un malpoli qui interrompt les conversations. Ce fut bien d'un pas ferme qu'il se dirigea vers sa table, s’arrêtant en face, sans s'asseoir, un moyen de prendre de la hauteur, bien qu'il n'en avait pas besoin du haut de son mètre 88 alors qu'Agate en faisait à peine 60. Niels savait que sa sœur l'avait reconnu il avait remarqué, de peu tant il était concentré à s'expliquer, le changement de couleur de cheveux. "Salut, Niels", Un gloussement, un air hébété qui n'allait pas à une De Bloedt, encore moins Agate, prouvant que la situation ne la mettait pas à l'aise, mais Niels n'en avait que faire. Elle s'était exprimée en Wallon, ce qui leur permettrait de s’expliquer sans que grand monde ne comprenne, causer une scène ne serait pas non plus bien vu mais les De Bloedt le féliciteraient presque s'il dénigrait publiquement sa sœur, tant le sang de cette dernière est une honte à la famille. Son regard bleu foudroyant, seule chose pouvant traduire ses émotions qu'il ne contrôlait pas, montraient que derrière la rancœur se cachait la déception et la tristesse. Ignorant le salut de sœur, il planta ainsi son regard sur Agate et parla de son wallon élégant d'un ton plus ferme et distant qu'à l’habitude, sans hausser la voix « Tiens je vois qu'on accepte les revenants à Hungcalf maintenant, c'est étonnant » Un pic qui aurait amusé dans d'autres circonstances mais qui ne montrait ici aucune pointe d'humour avant d’enchaîner « Ça risque d'être difficile de m'éviter ici, même maison, même école, penses-tu pouvoir survivre ? » Rares étaient les fois où le belge ne laissait pas de sourire, mais les gens autour semblaient trop plongés dans leur discussions pour le remarquer, ce qui l'arrangeait. « Ou peut-être que tu vas chercher une université de magie à l'autre bout du monde, je vais devoir être désolé de t'apprendre que cela n'existe pas, à ma connaissance en tout cas» Une référence à son départ au Japon et le Grymm semblait plus calmé, il avait pu lui faire l'accueil qu'elle méritait selon lui, trop blessé pour se souvenir de ses torts, ou se souvenir de la souffrance endurée par sa sœur. Il était surement égoïste mais sur le moment il n'en avait rien à faire.
AVENGEDINCHAINS
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Re: "Qui a raté ses adieux ne peut attendre grand chose de ses retrouvailles" (Niels)
Sam 2 Juin 2018 - 0:43
Quelques secondes. Quelques secondes seulement séparaient ta salutation des premiers mots de ton frère, mais, cela fût probablement l'attente la plus longue de ta vie. Des secondes pesantes, chargées en fortes émotions et en ondes plus ou moins négatives. Des secondes comparables à une éternité, tout ça pour ne pas recevoir de bonjour en retour. Voilà une preuve flagrante de la teneur actuelle de ces retrouvailles. Une teneur annonçant plus un règlement de compte (à la diplomatie variable, selon vos impulsivités) qu'une scène émouvante d'amour. Cela dit, tu prends sur toi, joues les imperturbables quand bien même tu es un brin blessée. Tu aurais voulu que tout ce passe bien, mais, tu savais d'avance que cela serait plus utopique qu'autre chose, en vue des circonstances et des reproches que vous éprouvez l'un envers l'autre. Alors, tu te contentes de répondre du tac-au-tac, arborant ton plus beau masque de neutralité.
- Tiens je vois qu'on accepte les revenants à Hungcalf maintenant, c'est étonnant.
- Vampires, Semi-Vélanes, Nés Moldus, Sang Mêlé, Sang de bourges (tu as volontairement accentué cette expression avec amertume, parfait contraire de "sang de bourbes", mais, tout aussi péjoratif) ... Hungcalf est ouvert à tant d'horizons. Pourquoi pas les revenants ?
- Ça risque d'être difficile de m'éviter ici, même maison, même école, penses-tu pouvoir survivre ? Ou peut-être que tu vas chercher une université de magie à l'autre bout du monde, je vais devoir être désolé de t'apprendre que cela n'existe pas, à ma connaissance en tout cas.
Ton poing se resserre machinalement sur l'objet que tu tiens. Ton couvert, en l'occurrence. Tu serres si fort, prends si fort sur toi, que tu pourrais presque plier le métal dont cette fourchette est forgée. Une grande prise d'aspiration, une profonde expiration, et tu apaises cette impulsivité qui t'es si naturelle et qui demande tant à s'exprimer. Si une image était à donner pour illustrer la situation, tes tendances sanguines seraient sous les traits d'un chien enragé, péniblement borné par sa laisse sur le point de lâcher. Ton naturel te dis de renchérir, de te défendre corps et âme. Mais, ta raison t'avertie. Cela ne ferait que mettre de l'huile sur le feu. Mieux vaut, même si cela est dur, procéder à la méthode douce, calme, sereine, diplomatique. Tu lèves enfin les yeux. Tu le vois enfin. Pour la première fois depuis un petit moment, déjà. Ses traits ont encore gagné en maturité et, à n'en pas douter, en charme. Tu n'as aucun mal à penser que ton frère doit faire tomber des dizaines et dizaines de demoiselles. Il est beau, ton grand frère. Il rayonne. Il rayonne de ce même aura charismatique qu'autrefois, que dans votre jeunesse. Il a toujours rayonné, toujours paru lumineux, un modèle pour toi. C'est malgré toi qu'un sourire nostalgique étire, un instant, tes lèvres. Avant que celles-ci ne retrouvent leur air pincé. Car, pour ce coup là, la colère rayonne elle aussi. Et, ça, ce n'a pas le côté agréable des rayons du soleil, non. Ca a, plutôt, le côté douloureux des coups de soleil, lorsque les rayons tapent trop fort, lorsqu'ils brûlent, qu'ils blessent. Il rayonne d'une douce amertume, d'une acre tendresse.
- Tu sais bien que ce n'est pas toi que je fuyais. Au lieu de tenir rigueur de mes absences, t'es-tu déjà mis une seconde à ma place ? Tu sais tout comme moi que, si je n'étais pas partie, ça serait devenu petit à petit invivable. Pas pour toi, non, ça n'aurait pas entaché ton statut de bon et noble petit héritier de famille. Mais, pour moi, oui.
Tu voulais la jouer délicatement, mais, ce petit pique t'as échappé. Comme si tu avais eu ce besoin vital de cracher quelques gouttes de venin.
Un instant de silence mordant s'installa l'espace d'un temps indéterminé avant que tu ne reprennes la parole, juste avant que Niels ne daigne renchérir. Tu le coupes net dans sa lancée, déblatérant rapidement ta prochaine phrase, comme si prononcer cela vite allait t'offrir des chances de pardons. Ah. Tu es si contradictoire. Tu ne sais jamais ce que tu veux ni comment agir. Quand tu tiens à quelqu'un, même s'il te déplaît de le montrer ou de l'admettre, tu ne sais te faire à l'idée que cette dite personne t'en veuille. Tu as ce besoin de te rabibocher pour garder ce sentiment d'être aimée. Ta plus grande phobie étant le sentiment d'abandon.
- J'ai voulu t'écrire. Tu marques un temps de pause, avant de poursuivre. J'y ai pensé. Mais, je ne sais pas. C'est comme si une force invisible m'en avait empêché. On dit parfois que les pressentiments sont bons à suivre. J'avais celui de ne pas le faire, donc, je ne l'ai pas fait.
*La fierté, sûrement. L'espoir de te voir m'écrire en premier, peut-être ? L'impression de ne pas en avoir la légitimité, éventuellement ? Un mélange de tout ça et de bien d'autres petites choses, sans doute. Mais, ça, je ne te le dirais pas. Tu sas bien que mon ego est aussi surdimensionné que le tien. Trait de famille, il faut croire. D'où le fait, également, que je préciserais pas le fait que je prenais de tes nouvelles par l'intermédiaire de Père, chaque fois que je lui écrivais.*
- InvitéInvité
Re: "Qui a raté ses adieux ne peut attendre grand chose de ses retrouvailles" (Niels)
Mer 20 Juin 2018 - 21:28
" Qui a raté ses adieux ne peut attendre grand chose de ses retrouvailles "
Agate & Niels
Le belge n'avait pas besoin de voir le visage d'Agate pour savoir que le revoir ne la laisse pas indifférente, ses cheveux la trahissant. Il se souvenait encore de l'époque où il étudiait leur couleur pour l'associer à une émotion de sa sœur, ils étaient encore enfants, un inséparable duo pourtant si différent. Souvenir amer, lointain depuis l'éloignement, sûrement ce qui faisait qu'aujourd'hui le jeune homme n'était plus capable de définir exactement l'émotion allant avec cette couleur.Agate & Niels
Une demi-seconde, temps de regret ressenti chez le Grymm après avoir lancé ce pic, manqué de respect en ne saluant pas celle à qui il tenait pourtant si fort.- Vampires, Semi-Vélanes, Nés Moldus, Sang Mêlé, Sang de bourges ... Hungcalf est ouvert à tant d'horizons. Pourquoi pas les revenants ? Si il y avait longtemps qu'il n'avait pas eu de réelle discussion avec sa sœur, le belge la reconnaissait bien là, toujours une réponse à tout peu importe la situation. La pique envers les sangs-purs avait été remarquée mais il n'en avait que à faire, et comprenait au fond qu'elle avait bien le droit de détester le genre de personnes qui l'avait discriminée depuis petite. Il aurait d’ailleurs bien continué ce jeu du qui aura le dernier mot mais la peur de perdre le contrôle d'un possible énervement se faisait sentir. Alors il opta pour un regard levé au ciel, comme si ses réponses ne l’intéressait même plus.
Pendant un moment, Niels cru qu'elle allait perdre le contrôle de la quelconque émotion ressentie, de la colère si il fallait deviner. Il la sentait ne pas poursuivre, la voyait concentrée sur autre chose et espérait qu'elle ne causerait pas une scène, car bien qu'en wallon on ne risque pas de comprendre dans Hungcalf, les gestes peuvent être explicites. Il ne savait pas s'il devait être rassuré en croisant enfin le regard de sa sœur, craignant qu'elle lise la nostalgie et le regret dans ses yeux pendant qu'il observe. Il aimerait dire qu'elle a énormément changé et en même temps il ne le pensait pas vraiment. Il l'avait croisé depuis son départ, au domaine pendant des vacances où lui aussi revient en Belgique plutôt que de les passer avec des amis ou à se faire des relations. Et pourtant il avait l'impression qu'elle avait grandit, enfin plutôt mûrie puisqu'elle restait physiquement de petite taille, surtout à côté de lui qui était devenu si grand. Ses traits asiatiques avaient dû être plus apprécié au Japon que chez les De Bloedt, mais le Grymm préfèrait ne pas penser à des possibles petits-amis de sa sœur, cela lui rappellerait qu'il ne pouvait être là pour la protéger de possibles connards. Ainsi, quand la colère passait à un air pensif sur le visage du belge, le contraire semblait s'opérer chez sa sœur et il redoutait le retour de flammes alors qu'elle s’apprêtait à ouvrir la bouche.
- Tu sais bien que ce n'est pas toi que je fuyais. Au lieu de tenir rigueur de mes absences, t'es-tu déjà mis une seconde à ma place ? Tu sais tout comme moi que, si je n'étais pas partie, ça serait devenu petit à petit invivable. Pas pour toi, non, ça n'aurait pas entaché ton statut de bon et noble petit héritier de famille. Mais, pour moi, oui.
Il s'attendait à ça, un pique sur son statut au sein de la famille, ce privilège du sang qui lié à ses capacités et son comportement le rendait parfait aux yeux des De Bloedt. Il la comprenait mais d'un autre côté, paradoxalement égoïste, il trouvait qu'elle ne pensait qu'à elle. Il n'avait pas vu tout de suite la discrimination qu'elle subissait et quand il avait compris il avait essayé de l'en protéger. Il ne pouvait se permettre de s’opposer à la famille, mais avec des regards, et en rappelant aux autres qu'elle restait sa sœur il essayait. Pour lui, elle était partie directement, sans essayer contrairement comme lui. Ne pensant pas au fait qu'il allait sentir la solitude, que lui n'avait pas de père aimant, pas de mère présente pour l'aider à grandir petit à petit, à se sevrer de l'affection maternelle depuis l'enfance. Il n'avait jamais eu d'affection lui, petit il aurait même pu la détester et dire qu'elle lui volait son père, mais même ça il ne pouvait pas, car il n'avait jamais vraiment été son père. Sans son meilleur ami à Beauxbatons il se serait senti si seul, au milieu de tous les faux-semblants, mais aussi des personnes qui semblaient faire des vas et viens dans sa vie comme Aude ou sa cousine Joséphine. Son meilleur ami l'avait laissé lui aussi à son entrée à Hungcalf, une personne importante en moins dans la vie du belge qu'il voyait pourtant aujourd'hui de loin dans l'école, mais ça Agate ne pouvait pas s'en rendre compte. Tout ça il s’apprêtait presque à le dire, oubliant qu'ils se trouvaient dans la grande salle, mais il fut coupé avant même d'avoir soufflé un mot.
- J'ai voulu t'écrire. J'y ai pensé. Mais, je ne sais pas. C'est comme si une force invisible m'en avait empêché. On dit parfois que les pressentiments sont bons à suivre. J'avais celui de ne pas le faire, donc, je ne l'ai pas fait.
L'aveu de l'envie de renouer le contact avec lui aurait pu faire plaisir à Niels, mais la suite l'avait énervé. Donc le fait de partir sans donner de nouvelles à ton frère, enfin, demi-frère semble apparemment un terme plus approprié ? Une question au milieu de sa phrase inachevée, comme une métaphore pour les excuses qu'il aurait aimé entendre. Il savait que ce pic vis à vis de leur sang était de trop, blessant car il rabaissait leur relation fraternelle qui était si forte. Mais il n'eut pas le temps de réaliser le venin qu'il crachait dans sa phrase qu'il la finissait Donc ça, après l'avoir quitté sans vraiment l'annoncer, c'est un bon pressentiment à suivre selon toi? Il était maintenant énervé, son ton ne s'élevait pas trop, il arrivait encore à se calmer. Avant qu'elle n'ait le temps de répondre il finit avec de l’amertume dans une voix qui se voulait plus basse. Je ne sais pas quel dicton japonais t'as appris ça, mais ce doit être des sacrées conneries. La vulgarité si rare, presque inexistante dans la bouche du belge, marquait son incompréhension face au raisonnement de la jeune femme. Il était heureux que les gens soient occupés à se raconter avec égocentrisme leur vacances plutôt que de tenter de comprendre des mots dans la conversations des De Bloedt. Il cachait la tristesse de voir que finalement sa sœur ne tenait pas tant que ça à lui derrière une colère amer.
AVENGEDINCHAINS
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