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turning pages ㄨ mckinnon
Lun 11 Juin 2018 - 13:49
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La Renardière était un endroit convivial, familier, toujours empreint de couleurs chaudes, d'une odeur alléchante de dîner en train de mijoter, d'éclats de rire parcourant les étages de la vieille battisse. Ainsi, voir la maison de ton enfance toute habillée de noir en ce jour funeste t'avait serré le cœur ; tu n'avais pas l'impression d'être chez toi, Gideon, alors que le rituel funèbre magique rendant homme à votre vielle tante venait de prendre fin. Harriet McKinnon. Son visage souriant, adressant quelques signes de bienveillance à ceux qui passaient près de son portrait, posait sur vous des yeux brillants, comme si voir votre peine la touchait tout autant. Pourtant, elle n'était plus là, votre grand-tante, peu importe la vraisemblance de la peinture qui trônait au beau milieu du salon.
Peu de personnes étaient venues rendre hommage à la vieille dame, outre votre habitation reculée, elle avait toujours vécu dans la plus grande discrétion. Aucun des McKinnon au sang-pur, en tout cas, n'avait pointé le bout de son nez. Y compris tes grands-parents, les parents de ton père, le frère et la belle-sœur de tante Harriet, qui vous avaient totalement reniés depuis que celui-ci avait épousé ta mère, Edme. Tante Harriet, la tante de ton père, par contre, ne s'était jamais détourné de votre famille. C'était sans doute pour cela que vous étiez ceux qui tenait la cérémonie, et personne d'autre. Elle s'était toujours montré bonne envers vous, jusqu'à son dernier souffle, il était donc légitime que vous lui rendiez la pareille, même après son trépas.
Tu vois des visages que tu ne connais pas défiler devant tes yeux. De vieilles connaissances de la tante, probablement, vu leur âge avancé et leurs chapeaux de cérémonie tout rapiécés et usés jusqu'à la corde. Toi, tu avais l'esprit ailleurs. Le regard dirigé vers la fenêtre, tu te montrais relativement absent de toutes ces formalités de coutume. Tu passes un doigt dans le col de ta chemise, qui te gratte un peu trop. En plus de ça, tous tes frères sont présents, cela doit bien être une première depuis plusieurs mois. Il y en a certains que tu n'as pas envie de voir, et tu ne sais pas faire semblant. Tu finis néanmoins par bouger lorsque ta mère te somme de le faire, te fourrant une plaque de petits-fours dans les mains. Te servant avant toute chose, tu en engouffres quelques-uns avant d'en proposer aux invités, puis finis par rencontrer ta sœur, Tina, également très sobre dans sa robe noire. « Comment ça va, Porpy ? » Tu lui tends les petits-fours. « Mange un petit truc », tu lui intimes en insistant sur le plateau. Ton regard parcourt les invités restants, tombe sur Stephen, assis sur le canapé, Anton, en grande conversation, et Iwan, accoudé dans l'encadrement de la porte.
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Re: turning pages ㄨ mckinnon
Sam 16 Juin 2018 - 0:22
Une demeure terne, silencieuse et sans couleur. Il s’agissait de ma plus grande crainte et, malheureusement pour moi, de l’état de la Renadière en ce jour funeste. Je n’arrivais pas à me faire à l’idée qu’elle ait pu soudainement nous quitter, Tante Harriet. Je m’étais toujours sentie proche de cette femme exceptionnelle, particulièrement admirative de sa force, sa joie de vivre et sa bienveillance. Elle était aussi la personne qui m’avait appris à lire la musique, celle qui m’avait encouragé à monter sur scène et avait assisté à chacune de mes représentations de violoncelle. Sa disparition avait brutalement créé une fragilité en mon coeur, néant que je m’efforçais d’oublier en rongeant nerveusement le bout de mes ongles. « Comment ça va, Porpy ? » me demanda Gideon, me dépêtrant des douloureuses pensées qui me submergeaient. D’ordinaire, j’aurais relevé ce surnom des plus horripilants. Une remarque acerbe ou un coup de coude avisé pour toute réponse. Seulement aujourd’hui, je n’étais pas d’humeur à la plaisanterie. Le sourire las que j’affichais de temps à autre n’avait pour unique visée que d’apaiser les inquiétudes de mes parents. « Elle me manque déjà. » révélai-je prudemment. Mes paroles étaient honnêtes, teintées d’une vive émotion que je ne parvenais pas à maîtriser.
Comme pour me réconforter, ou pour se débarrasser au plus vite de cette tâche rébarbative, Gideon m’invita à manger quelque chose. Je déclinai d’un signe de tête chagriné avant de lui répondre tristement : « C’est gentil, mais… Je n’ai pas très faim... » Ma voix se brisa brusquement. Je repoussai avec douceur le plateau que Gideon me présentait, détournant le regard en direction nos aînés afin de contenir ces sanglots qui menaçaient de soulever ma poitrine. À quelques mètres de là, je perçus les inflexions graves et masculines d’Anton. Des semaines, pour ne pas dire des mois que nous ne l’avions pas revu. À quand remontait notre dernière rencontre ? Au moment des fêtes de fin d’année, j’imagine… « Je ne pensais pas qu’Anton serait des nôtres. Je me demande s’il tenait véritablement à Tante Harriet... » lui murmurai-je, quelque peu préoccupée par les rumeurs qui courraient au sujet de notre aîné. N'était-il ici que pour faire bonne figure auprès de nos proches ? Je ne pus m’empêcher lui adresser un regard interrogateur, certainement méprisant, en constatant que sa coupe de champagne se vidait bien plus vite que d'ordinaire. Pourquoi donc ce prétendu sportif accompli buvait-il autant ? Je m’excusai auprès de Gideon, lui promettant de revenir d’ici peu et m’éclipsai discrètement afin de ravir la bouteille responsable de l’enivrement de mon aîné. Qu’il apprenne, une fois pour toute, à se tenir en public ! Sur le chemin du retour, je fis la rencontre violente de Stephen, mon épaule rencontrant son torse avec brutalité : « Oh ! Euh… Stephen, je suis désolée. » articulai-je en jetant un coup d'oeil affolé vers le contenant que mes doigts refermaient. « Ce n’est pas ce que tu crois... Je te ressers ? » l’interrogeai-je en tentant de m'innocenter, voire de le corrompre pour m'en sortir sans réprobation.
McKinnon
I'm coming up only to show you down, for. I'm coming up only to show you wrong, to the outside the dead leaves, they're on the lawn, before they died, had trees to hang their hope.
Comme pour me réconforter, ou pour se débarrasser au plus vite de cette tâche rébarbative, Gideon m’invita à manger quelque chose. Je déclinai d’un signe de tête chagriné avant de lui répondre tristement : « C’est gentil, mais… Je n’ai pas très faim... » Ma voix se brisa brusquement. Je repoussai avec douceur le plateau que Gideon me présentait, détournant le regard en direction nos aînés afin de contenir ces sanglots qui menaçaient de soulever ma poitrine. À quelques mètres de là, je perçus les inflexions graves et masculines d’Anton. Des semaines, pour ne pas dire des mois que nous ne l’avions pas revu. À quand remontait notre dernière rencontre ? Au moment des fêtes de fin d’année, j’imagine… « Je ne pensais pas qu’Anton serait des nôtres. Je me demande s’il tenait véritablement à Tante Harriet... » lui murmurai-je, quelque peu préoccupée par les rumeurs qui courraient au sujet de notre aîné. N'était-il ici que pour faire bonne figure auprès de nos proches ? Je ne pus m’empêcher lui adresser un regard interrogateur, certainement méprisant, en constatant que sa coupe de champagne se vidait bien plus vite que d'ordinaire. Pourquoi donc ce prétendu sportif accompli buvait-il autant ? Je m’excusai auprès de Gideon, lui promettant de revenir d’ici peu et m’éclipsai discrètement afin de ravir la bouteille responsable de l’enivrement de mon aîné. Qu’il apprenne, une fois pour toute, à se tenir en public ! Sur le chemin du retour, je fis la rencontre violente de Stephen, mon épaule rencontrant son torse avec brutalité : « Oh ! Euh… Stephen, je suis désolée. » articulai-je en jetant un coup d'oeil affolé vers le contenant que mes doigts refermaient. « Ce n’est pas ce que tu crois... Je te ressers ? » l’interrogeai-je en tentant de m'innocenter, voire de le corrompre pour m'en sortir sans réprobation.
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Re: turning pages ㄨ mckinnon
Mer 20 Juin 2018 - 18:36
SAUCISSES ROUSSES
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De son attitude nonchalante, il rejoint la tribu, lunettes noires sur le nez. Non pour cacher un élan de tristesse suite au décès de leur tante mais une nuit bien trop courte et mouvementée. Des yeux rouges, des pupilles brillantes et des cernes effrayantes. Il serait bien resté dans son lit, sous la couette chaude et sentant bon la lessive, perdu dans les méandres de ses rêves. Mais manquer cette réunion familiale ô combien joyeuse aurait probablement été malvenu et mal vu - bien que l'estime que les autres lui portent semble déjà bien basse. L'enterrement et les quelques discours ont failli avoir raison de lui et du quelque peu d'énergie qui lui reste, le plongeant dans un état semi-comateux, suivant le mouvement docilement sans décrocher plus que des monosyllabes. Tante Harriet n'a jamais semblé l'apprécié et il n'a jamais fait aucun effort pour changer cet état de fait. Le courrier de ses parents l'a autant touché qu'une putain de pub pour le dernier déodorant. Harriet a toujours eu cette façon étrange de le regarder comme si elle savait. Et ça le mettait mal à l’aise Anton, le forçant à la fuir le plus possible au risque qu'on découvre l'imposteur qu'il est. Sa vérité. Une coupe de champagne entre les mains - peut-être bien sa sixième déjà - il écoute les remarques quelque peu ennuyeuses d'un ami de tante Harriet sur son dernier match. Le liquide doré et pétillant disparait à une allure un peu trop rapide, l'obligeant à se resservir bien trop régulièrement - et à se lamenter silencieusement sur l'absence d'alcool un peu plus fort. Six mois qu'il n'avait pas mis les pieds dans la Renardière, déclinant subtilement les invitations - ou ses parents faisaient semblants de comprendre ses refus. Sa dernière visite - si une brève heure compte - remonte à noël et le coutumier échange de cadeaux avec sourires hypocrites et faux-semblants. Et il est pourtant étrange combien la petite maison chaleureuse lui manque mais il ne l'avouera certainement pas. Il a noté les petits changements, l'ajout de photos sur la cheminée - notamment d'un bébé souriant, le nouveau coloris des canapés ou le miroir accroché au mur du fond. Mais certains choses semblent immuables, comme le sourire tendre de leur mère, la tête d'outre-tombe de Stephen, le regard méfiant d'Iwan, celui de Gideon hurlant "dégage" et celui réprobateur de bébé Porpy - et probablement le sien plein de suffisance. C'est d'ailleurs une longue chevelure rousse qui lui vole sa bouteille - son précieux et seul allié - pour l'emmener plus loin, le privant de son nectar salvateur. Comment est-il censé survivre sans, bordel ? Avalant cul-sec son fond de verre, c'est avec très peu de scrupules qu'il abandonne son interlocuteur, s'élançant à la suite de sa petite soeur adorée. Elle percute Stephen - ô joie, lui qui avait sciemment évité l'aîné et sa bonne humeur légendaire. Une grimace nait sur son visage vite remplacé par un sourire hypocrite alors qu'il tend sa flûte vers sa soeur. « C'est gentil à toi de me resservir Porpy.» N'attendant pas qu'elle s’exécute, il récupère la bouteille et verse du champagne dans son verre et celui de son frère. Frappant sa flûte un peu trop vivement contre celle de Stephen, les liquides valsent dangereusement laissant échapper quelques gouttes sur le joli carrelage de la maison. « À la vieille tante ! » Et d'un mouvement rapide, il avale sa boisson d'une traite, sourire hypocrite. Qu'est-ce qu'il aime ses réunions de famille !
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Re: turning pages ㄨ mckinnon
Ven 13 Juil 2018 - 20:39
Il semblerait que cette ambiance morbide s’invitait un peu plus dans le quotidien des McKinnon, dont la perte de la tante venait bousculer un quotidien qui se voulait d'apparence paisible. Du moins, c’était ce que l’aîné de la fratrie tentait de suivre. Des journées banales, répétitives et chargées de travail. Une sorte de routine qu’il accueillait avec plaisir, espérant que ses occupations suffiraient à embrumer son esprit. A de nombreuses reprises, on lui avait répété que la douleur s’atténuerait avec le temps, qu’il finirait par s’y faire. Chaque pas vers l’avant se terminait des mètres en arrière. Un élément dans la rue, un souvenir, un visage étrangement familier, quelque chose parvenait toujours à détruire ses efforts et l’ancrer fermement sur terre.
Assis sur le canapé, il essayait de se concentrer sur le portrait d’Harriet McKinnon, mais le visage de Mara lui revenait sans cesse. Pourtant, les souvenirs de sa vieille tante étaient nombreux. Il ne comptait plus le nombre de fois où celle-ci leur avait rendu visite. Parfois, ce n’était que l’affaire de quelques minutes, pour dire bonjour, déposer un doux baiser sur les joues après les avoir pincées. Souvent, c’était des heures de rigolades, à écouter les nombreuses histoires de la sorcière avec une pointe d’exagération pour rendre le show plus amusant. Harriet avait toujours quelque chose à raconter, quelque chose à dire, quelque chose pour égayer une journée. C’était une femme remarquable, douce et bienveillante. Et cette cérémonie était à l’image de la sorcière qu’elle avait toujours été : simple. Des invités vinrent échanger quelques mots, répéter ô combien elle serait regrettée ou bien partager quelques anecdotes d’une jeunesse lointaine. Et inévitablement, certains finissaient leur conversation en évoquant la défunte femme du McKinnon, comme si le simple fait de supporter un nouveau décès ne suffisait pas à raviver des souvenirs encore trop frais dans son esprit. Le jeune homme s’en voulait assez, d’ailleurs, de ne pas être plus digne. De ne pas honorer de la meilleure façon qui soit la vie de cette merveilleuse tante mais plutôt de s’enfermer dans cette peine qui ne s’arrêtait pas. Tante Harriet méritait bien mieux.
Ce fut l’intervention inattendue de sa jeune sœur, Tina, qui mit fin à une discussion dont il ne voyait plus la fin. D’un sourire, il s’éloigna et attrapa au passage ce verre un peu trop vide. « T’en fais pas. » qu’il avait répondu avant de passer un bras autour d’elle. « Avec plaisir pour le verre. » lâcha-t-il en lui tendant la coupe, finalement remplie par Anton, visiblement impatient de s’enivrer davantage. Irrattrapable, son frère était incapable de résister à la tentation de se faire remarquer, une fois de plus. « Un peu de respect, Anton, c’est peut-être trop demander ? » Le ton de sa voix s’était élevé sans même s’en rendre compte. Et les regards se tournèrent vers eux, comme si ce n’était pas déjà assez le cas. « T’as assez bu pour la soirée. » reprit-il calmement, attrapant au passage la bouteille de champagne quasi-vide.
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Re: turning pages ㄨ mckinnon
Jeu 19 Juil 2018 - 22:43
Voir ta sœur, si peinée par le trépas de votre tante, t'émouvait plus que tu ne l'aurais pensé. Tina et toi, vous aviez toujours été proches, presque à vous considérer comme des jumeaux. Sa peine était la tienne, bien que tu étais sans doute plus habile pour la dissimuler - en attestait ton appétit toujours présent et le sien, qui ne répondait pas à l'appel des succulents petits fours de votre mère. Dans la foule des inconnus et de ta famille, elle était ton repère. Pourtant, elle semblait plutôt perturbée par autre chose, et tu suis son regard tout en l'écoutant. « Je ne pensais pas qu’Anton serait des nôtres. Je me demande s’il tenait véritablement à Tante Harriet... » Votre attention tournée vers votre aîné, l'orage passant inéluctablement dans vos regards, tu lâches un bruit méprisant, en soufflant par le nez. « Lui ? Il ne tient qu'à lui-même. » Tu reprends un petit four, mâchouillant d'un air désapprobateur. « Tu devrais le savoir... », ajoutes-tu en tournant finalement ton regard vers Tina, comme pour lui rappeler de qui elle parlait. Tu ne voulais pas qu'elle se fasse trop d'espoir et finisse par être déçue, à son tour.
Peut-être est-ce ton avertissement qui la fait fuir, mais ta sœur finit par s'éloigner, promettant qu'elle sera bien vite de retour. Tu la laisses partir et cherches un endroit pour reposer le plateau de petits fours - qui est désormais totalement vide. Les conversations se font à voix basses, tu vois ta mère se passer un mouchoir sur les joues tandis que ton père la réconforte à sa manière. L'événement était restreint, chacun était venu seul. Pas de Lou au bras d'Anton, ni d'Holly au tien. Tu sens quelque chose soudainement vibrer au fond de ta poche de smoking délavé. Après l'incident de ton fils qui t'avait mené à Ste Mangouste, Holly et toi aviez investi dans l'achat de téléphones portables. Bien qu'à moitié moldu, tu restais encore assez gauche avec ce genre d'appareil. Un sourire apparaît sur ton visage en découvrant une photo de Faolan, ainsi que le mot de la blonde accompagnant le message. Néanmoins, tu déchantes assez vite en entendant des éclats de voix. Rangeant le gadget, tu lèves le nez pour assister au spectacle navrant d'Anton. « À la vieille tante ! », s'exclame-t-il, comme s'il s'agissait de son anniversaire. Il n'a vraiment aucun respect...
Tu te rapproches de ta famille, mais Stephen a déjà agi. Les regards se tournent vers vous, tandis que le plus vieux de la fratrie se saisit de la bouteille d'alcool, la mettant hors d'atteinte d'Anton. « T’as assez bu pour la soirée. » Tu croises le regard de ta mère, désapprobateur. Même si voir Stephen remettre Anton à sa place te faisait jubiler, le message qu'elle t'envoyait était clair. Ce n'était pas le moment pour les débordements. « Et si tu venais m'aider à la cuisine ? », tu fais à Anton sans vraiment lui laisser le choix, le poussant dans cette direction, pour le dérober du regard des curieux. Tu ne doutes pas du fait que Tina et Stephen vous suivent probablement, tandis que vous vous recluez en terrain plus neutre. « T'abuses vraiment », lâches-tu finalement à Anton, maintenant que seul lui peut t'entendre.
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Re: turning pages ㄨ mckinnon
Jeu 9 Aoû 2018 - 22:54
Heureusement qu’il est là… Gideon. Je n’ai jamais réussi à prononcer ces mots à voix haute, mais il m’est impossible d’imaginer ma vie sans ses plaisanteries de mauvais goût et ses abruptes confidences. En réalité, sa simple présence me réconforte. Comme lors de mon dernier concert au château d’Inverness. Ses efforts pour que je me tranquillise m’avaient réchauffé le coeur, une fois de plus. Ainsi, malgré cette ambiance des plus accablantes au sein de la Renardière, j’en arrive à mettre de côté mon déchirement quelques instants. Mon regard s’attarde en direction d’Anton qui ne peut visiblement pas s’empêcher d’attirer l’attention d’une manière ou d’une autre. Lunettes noires sur le bout du nez. J’aimerais l’encenser autant que mes autres frères, seulement… Seulement, nous ne sommes plus aussi proches qu’auparavant. Pour ne pas dire plus du tout. Je m’interroge sur les raisons qui auraient pu le pousser à nous tenir compagnie, sans parvenir à en identifier ne serait-ce qu’une d’envisageable. « Lui ? Il ne tient qu'à lui-même. » affirme Gideon avant de s’emparer d’un second petit-four. « Tu devrais le savoir... » Désabusée, mes épaules se haussent légèrement en guise de réponse. Il a raison, je devrais le savoir. Toutefois, heureusement qu’il est là… Anton. Car sans lui, on manquerait très certainement de sujets de médisance.
La suite des événements s’enchaîne à la vitesse de la lumière. La soustraction discrète de cette bouteille de champagne, déjà bien entamée par mon aîné, me vaut une rencontre inespérée. Stephen. Mon coeur se serre hâtivement alors que je lui propose une nouvelle coupe de vin pétillant. Le bras bienveillant qu’il passe autour de mes épaules étire mes lèvres en un sourire sincère. Le premier de la journée. Du moins jusqu’à ce que cet imbécile nous rejoigne ! « C'est gentil à toi de me resservir Porpy. » lâche Anton en récupérant vivement son bien égaré. Mes bras se croisent brutalement sur ma poitrine. Je retiens un éclat de colère en tâchant respirer calmement. Inspire… Ce n’est qu’un surnom, rien de plus. Expire… Cela m’est égal ! Inspire… Qu’il s’enivre s’il le désire, cela n'a aucune importance. Expire… « À la vieille tante ! » La goutte d’eau qui fait déborder le vase. Le McKinnon réagit posément, un simple commentaire réprobateur, alors que mes doigts saisissent furieusement le col de la chemise de l’Attrapeur, que je relâche aussitôt. Pour la simple et bonne raison que notre mère est aux aguets et qu’elle ne supporterait pas qu’une querelle éclate sous les yeux d’une poignée d’invités. La source de ma contrariété est habilement entraînée vers la cuisine et tandis que je me retrouve en tête-à-tête avec Stephen, je ne peux retenir un : « Je le déteste… » désinvolte.
McKinnon
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La suite des événements s’enchaîne à la vitesse de la lumière. La soustraction discrète de cette bouteille de champagne, déjà bien entamée par mon aîné, me vaut une rencontre inespérée. Stephen. Mon coeur se serre hâtivement alors que je lui propose une nouvelle coupe de vin pétillant. Le bras bienveillant qu’il passe autour de mes épaules étire mes lèvres en un sourire sincère. Le premier de la journée. Du moins jusqu’à ce que cet imbécile nous rejoigne ! « C'est gentil à toi de me resservir Porpy. » lâche Anton en récupérant vivement son bien égaré. Mes bras se croisent brutalement sur ma poitrine. Je retiens un éclat de colère en tâchant respirer calmement. Inspire… Ce n’est qu’un surnom, rien de plus. Expire… Cela m’est égal ! Inspire… Qu’il s’enivre s’il le désire, cela n'a aucune importance. Expire… « À la vieille tante ! » La goutte d’eau qui fait déborder le vase. Le McKinnon réagit posément, un simple commentaire réprobateur, alors que mes doigts saisissent furieusement le col de la chemise de l’Attrapeur, que je relâche aussitôt. Pour la simple et bonne raison que notre mère est aux aguets et qu’elle ne supporterait pas qu’une querelle éclate sous les yeux d’une poignée d’invités. La source de ma contrariété est habilement entraînée vers la cuisine et tandis que je me retrouve en tête-à-tête avec Stephen, je ne peux retenir un : « Je le déteste… » désinvolte.
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Re: turning pages ㄨ mckinnon
Dim 12 Aoû 2018 - 15:42
SAUCISSES ROUSSES
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Ennui. Désespoir. Meurtre. Trio inébranlable de sentiments qui semble l’assaillir à chaque meeting McKinnon officiellement officiel. Bien qu’il éprouve énormément d’amour pour ses parents et ses semblables roux, Anton reste Anton. Et malheureusement pour lui - et probablement les autres - gérer sa soeur et ses frères ne fait parti de ses meilleures qualités. Depuis bien des années, l’ambiance ressemble plutôt à une tempête tropicale qu’un beau soleil et Lou était son rempart contre les autres et leurs remarques. Mais Lou n’est pas là à son plus grand désespoir. Sifflant sa coupe de champagne avec une aisance suspecte - celle d’un type qui est bien trop habitué - il ne peut s’empêcher de rouler des yeux à la remarque de son aîné. Stephen. Monsieur rabat-joie. Monsieur je-devrais-baiser-un-coup. « Désolé d’heurter ta sensibilité de veuf éploré. » Les mots glissent entre ses lèvres alcoolisés, moqueurs et peu scrupuleux. Parce qu’elle est morte y’a tellement longtemps aux yeux d’Anton. Parce qu’elle fait partie du passé. Parce qu’il devrait arrêter de jouer les rabat-joies et faire quelque chose avec sa putain de vie. Sortir dans un bar et se trouver une fille de petite vertu. Vivre. Mais on n'écoute pas les conseils d'Anton - probablement trop stupide pour leur petit clan. Il sursaute à la poigne violente de sa petite soeur, surpris par autant de hargne venant de sa part. Un sourire éclatant sur les lèvres, il hausse les sourcils, plus amusé qu'effrayé. Mais l'élan de violence de sa Porpy est vite freiné par le regard scrutateur de leur mère. De l'autre bout de la pièce, l'onde négative les fouette de plein face. Pas de ça ici, semblent hurler ses yeux inquisiteurs. Et c'est avec un naturel fou, que Gideon l'incroyable, l'alpague et le traine de force dans la petite cuisine adjacente. Docile, il se laisse embarquer par le roux. Retirant ses lunettes, il se frotte les yeux déjà trop rougis, se laissant tomber sur l'un des tabourets sans aucune élégance, souriant à la remarque de son petit frère. « Tu sais bien que c'est ma marque de fabrique. » Parce qu'il a appris à jouer de cette image que les autres semblent avoir de lui. Anton, le narcissique, le problème familiale. Anton qui fait jaser, Anton qui provoque. « Vous êtes tous déjà sur le qui-vive à peine j'arrive. » Les parents. Eux. Lui donnant l'horrible impression de ne plus être à sa place ici. D'être un étranger qui leur ressemble pourtant. « Je me sens obligé d'être à la hauteur de vos attentes. » De créer des problèmes. Il ricane et hausse les épaules. Secoue la tête. Il est devenu le pestiféré de la famille et il le sait.
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