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Si tu passes par-là, surtout t’arrêtes pas (Neal)
Dim 5 Aoû 2018 - 0:53
22H30. Amonwë observe l’horloge d’argent située au fond de sa salle de classe avec insistance, avant de se résigner à fermer l’ouvrage sur lequel elle travaillait. Un vieux traité d’Arithmancie avancée pour lequel elle avait rédigé plusieurs articles à propos de la conjuration de maléfices. Briser des malédictions reposait notamment sur des calculs probabilistes complexes et c’est certainement ce qui la passionnait le plus dans sa branche. Certes, ce qui touchait à la numérologie était tout à fait passionnant, mais ce n’était pas ce sur quoi elle planchait ce soir. Tandis qu’elle se lève pour ranger le livre à une place précise dans la bibliothèque de sa salle de cours, elle repense à ce vieux bureau au quatrième étage. C’est un endroit qu’elle a redécouvert la semaine dernière, alors qu’elle se promenait dans les couloirs de l’Université. En ce lieu sont présents tout un tas d’objets aussi loufoques qu’intéressants. Mais ce qui a vraiment attiré l’attention de l’arithmancienne, ce sont ces parchemins regorgeant d’écritures ancestrales qui étaient disposés çà et là dans la pièce. Sortant de ses pensées, elle ajusta minutieusement – pour ne pas dire de manière obsessionnelle – la position du livre afin qu’il soit parfaitement à sa place et en fonction de la hauteur des autres bouquins. Le bord du livre coïncidait alors parfaitement avec le rebord de la bibliothèque, tout était parfait, tout allait mieux, tout allait bien.[…]
Ce n’est que quelques minutes plus tard que Cléopatra quitta les sous-sols de Hungcalf. A n’en pas douter, les couloirs sombres et frais des souterrains sont un endroit idéal par ce temps caniculaire. Vêtue d’un pantalon noir et d’un blazer rouge parfaitement ajusté sur sa personne, la conjureure de maléfices arpentait les couloirs d’un pas rapide. Ses talons hauts, tout aussi sombres que son pantalon raisonnaient sur les dalles de marbre qui structuraient le hall d’entrée du château. Passant au centre des statuts des fondateurs, la sorcière ne leur jeta aucun regard, poursuivant son chemin avec conviction. Elle prenait réellement plaisir à parcourir le domaine universitaire lorsque la nuit était enfin tombée. Tout lieu prend une tout autre dimension lorsque la nuit tombe, une certaine mysticité qui plaisait tout particulièrement à la brune.[…]
Le quatrième étage, silencieux et complètement endormi fut tiré de son paisible sommeil par les pas de l’enseignante. Si certains dormaient déjà, ce n’était pas son cas. Cléopatra Amonwë n’a jamais vraiment eu une quelconque pitié envers elle-même. Dormir seulement quelques heures ne lui fait pas peur et ce n’est d’ailleurs pas rare que cela se produise. S’arrêtant au milieu du long couloir seulement illuminé d’une lueur lunaire, elle remit en place sa mèche de cheveux d’un mouvement de la tête, tout en regardant autour d’elle pour s’assurer que personne n’était présent ce soir. Elle entra alors. L’endroit lui était étrangement agréable. Etrangement ? Pas tant que cela finalement… Extrêmement sombre et seulement éclairé d’une bougie ensorcelée pour illuminer la pièce à jamais, cette pièce représentait à merveille le caractère énigmatique du Professeure Amonwë. D’anciens meubles sont alignés avec une certaine précision que la sorcière ne peut que remarquer. Ceci étant, ce sont ces nombreux parchemins qui lui posent actuellement question. C’était comme si le génie qui réalisait son œuvre en ce lieu avait été contraint de le quitter de manière précipitée. Levant un sourcil, elle songea que cela n’aurait pas été son cas. Plutôt matérialiste, Cléopatra aime être entourée d’objets, de livres, ses propriétés en somme. Elle aurait nécessairement fait tout son possible pour tout emporter avec elle et ne rien laisser sur son passage. Possessive et intransigeante, elle ne se serait pas permis un tel manquement. Prenant alors place derrière un vieux bureau pour observer les documents, elle se dit qu’il serait peut-être mieux de débuter par les papiers entreposés sur le meuble, près de la fenêtre.[…]
Les minutes passent, il est déjà 23H30 quand la sorcière surprend son regard qui se perd par la fenêtre qu’elle avait ouverte pour prendre le frais. De là-haut, assise sur le rebord d’une table de chêne, elle était en mesure d’examiner tous les environs du domaine, du parc jusqu’à l’inquiétante forêt située à l’horizon. Fermant les yeux un instant, elle laissa échapper un soupire. Une véritable sensation de bien-être l’envahissait, là, seule, sans personne, à l’abri des regards, elle se sentait curieusement bien. Le silence est à la fois reposant et enveloppant. Reportant son attention sur les parchemins qu’elle était en train d’analyser, elle remit machinalement en place les bracelets qu’elle portait à ses poignées, ainsi que l’amulette qui se tenait à son cou. Coquette mais avant tout préventive, il s’agissait en réalité d’artefacts réalisés par ses soins et comportant des enchantements protecteurs. Fronçant les sourcils, elle releva la tête et laissa son regard balayer tout autour d’elle. Des robes de sorciers étaient disposées dans un coin de la pièce, elle ne les avait pas remarquées auparavant. Se levant de la table, la sorcière se dirigea alors vers les dîtes robes, et, juste avant qu’elle ne puisse mettre la main sur l’une d’entre elles, la porte s’ouvrit. Amonwë fit volte-face dans un mouvement rapide et son regard tomba sur un jeune homme, la vingtaine, un étudiant en somme. Elle ne l’avait jamais rencontré.
‘’Bonsoir …‘’ dit-elle dans un souffle tout en haussant un sourcil.
Son ton n’avait rien de rassurant. Quiconque fréquentait l’Université avait nécessairement connaissance des personnes qui composent l’équipe éducative, ainsi, si pour sa part, elle ne connaissait pas cet étudiant, lui, de son côté, avait peut-être déjà entendu parler du caractère bien trempé de l’arithmancienne. Après tout, il est bien plus facile qu’on le croit de se faire un nom lorsque l’on reste cloitré dans les sous-sols de Hungcalf.
‘’Laissez-moi deviner. Vous vous êtes perdu ? Vous savez ce qui fonde la réputation de la salle d’Arithmancie à Hungcalf ?’’ poursuivit-elle d’un air faussement mielleux.
Elle avait conscience d'enchainer plusieurs questions à la fois. Mais c'était un style que la brune adoptait presque toujours dans la plupart de ses discours. Une façon pour elle de mieux contrôler la situation, d'autant plus si cela pouvait déstabiliser son interlocuteur. Et s’il était aux faits, il saurait qu’elle faisait référence à la salle de torture tout juste proche de sa salle de classe. Est-ce qu’elle était en train de bluffer ? Difficile à dire. Elle était connue ici pour s’entendre avec le surveillant des lieux, d’autant plus qu’elle l’accompagnait régulièrement pour la surveillance nocturne des couloirs de l’Université. Coincer les étudiants ne respectant pas le règlement, c’est tout un art.
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Re: Si tu passes par-là, surtout t’arrêtes pas (Neal)
Jeu 16 Aoû 2018 - 3:01
« Qu’est-ce qu-qu-que … ? » Neal fronça les sourcils. Lui, qui ne recevait pour ainsi dire jamais de courrier, venait de voir une chouette Harfang traverser le salon en quatrième vitesse pour s’engouffrer dans le couloir desservant les chambres. Il ne se serait sans doute pas levé, s’il ne l’avait pas vu dépasser les chambres de ses colocataires sans démonter la moindre intention de bifurquer dans leurs directions. Intrigué, il marqua sa page dans le Traité des Textiles Magiques Européens du XIXème siècle, et arriva dans sa chambre juste à temps pour voir le rapace lâcher une lettre sur son lit. Sans attendre une seconde de plus, il passa son index sous le pli de l’enveloppe, manqua de se couper dans le processus, et l’ouvrit pour décrire l’écriture appliquée d’Alan Chaucer – un ancien camarade de classe avec lequel il continuait de correspondre, de temps à autres. N’ayant jamais été très expansif, malgré une forte personnalité, Alan s’était contenté de lui écrire une poignée de mots l’avertissant à propos de la salle du quatrième étage : danger, salle compromise. Il retourna le parchemin, s’attendant à découvrir une phrase complémentaire au verso, mais rien. Neal fit la moue : il ne pouvait s’agir que de la salle où ils avaient travaillé ensemble l’année précédente. Mais pourquoi autant de mystères ? C’était bien sa chance, tiens ! Il n’avait pas beaucoup d’amis, à Inverness, mais l’un des seuls qu’il pouvait se vanter d’avoir était un grand théoricien du complot magique. Il grimaça, en songeant qu’il n’aurait sans doute eu aucune difficulté à se rendre au quatrième étage au milieu de la nuit, s’il avait toujours été interne à Hungcalf. Un problème qu’il devrait résoudre sans tarder.
À qui avait souhaité l’entendre, il avait prétendu avoir besoin d’une soirée en « tête-à-tête » avec lui-même pour se « ressourcer » : le prétexte n’avait rien de loufoque quand on observait le rythme effréné auquel il travaillait depuis l’ouverture de sa boutique à Inverness. Les suspicieux avaient récolté une œillade indifférente, avant qu’il ne transplane dans un « CRAC » sonore jusqu’à l’enceinte de l’école.
Heureusement pour lui, il était encore tôt, et il se joignit même à Reagan pour le dîner avant de passer le temps entre la bibliothèque et son ancien dortoir : quitte à être sur place, autant faire véritablement quelque chose de ses dix doigts. Sa présence en serait d’autant moins suspicieuse s’il avait de quoi supporter un faux prétexte. Quand toute compagnie se fût éclipsée pour rejoindre leurs chambres respectives, Neal se glissa en dehors de la salle commune des Pokeby, et emprunta discrètement le chemin du quatrième étage. Il dépassa tapisseries et marches escamotables avec une application rare ; s’enfonça dans un passage secret en percevant un échange de voix au bout d’un couloir du troisième étage, et surgit enfin dans l’aile la plus sombre du château.
Il poussa la porte de la pièce qui l’intéressait ; et découvrit avec mauvaise humeur que l’endroit n’était pas aussi désert qu’il aurait dû l’être.
« J’ai bien p-peur de ne pas prêter attention aux b-bruits de couloirs, madame. » répondit-il, sans se démonter malgré l’attitude plus ou moins hostile de l’enseignante. Il s’efforça de se rappeler son nom, sans succès : il n’avait jamais suivi de cours d’arithmancie, que ce soit à Hungcalf ou à Poudlard. Il n’en avait jamais eu l’utilité. Sans doute que Reagan aurait pu le renseigner sur la question. Ses yeux glissèrent subrepticement sur les contours de la pièce, s’efforçant de chercher les robes de sorcier qu’il venait trouver sans en avoir l’air. Il les avait suspendues dans une penderie qu’il avait enchantée lui-même. C’était une commode assez particulière ; il en avait fanfaronné pendant des semaines auprès d’Alan. Celle-ci était invisible pour quiconque l’observerait directement ; mais il suffisait de la guetter du coin de l’œil pour qu’elle apparaisse dans le champ de vision d’un sorcier averti. C’était la meilleure solution qu’il avait trouvée, à l’époque, pour protéger ses créations du vol et du plagiat. Apparemment, il avait si bien réalisé son sortilège qu’il n’arrivait plus à mettre la main dessus lui-même. « Ex-excusez-moi. » la coupa-t-il, agacé de ne pas percevoir le meuble. Il la dépassa comme si le fait qu’elle ait été un professeur le prenant en flagrant délit de vagabondages nocturnes n’avait pas été un problème. C’en était clairement un : comme à Poudlard, Hungcalf avait son propre couvre-feu. Plus tardif, certes, mais il était près de minuit, et Neal ne devait plus être très loin de l’heure sanctionnée par le règlement. Il tendit l’oreille, ses lunettes se teintant d’un vert de concentration ; mais rien du tout. Aucune trace des robes, ou de l’armoire.
Il se tourna vers l’enseignante, perplexe : « V-v-vous les av-vez prises ? Les robes. » Tout en parlant, il sortit sa baguette magique, sans se rendre compte de la mauvaise interprétation qu’on pourrait faire de son geste – d’autant plus, au vu de son casier judiciaire. « Dep-depuis combien de temps ve-venez-vous ici ? »
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Re: Si tu passes par-là, surtout t’arrêtes pas (Neal)
Dim 19 Aoû 2018 - 15:27
Les questions de la sorcière n’avaient pas mis longtemps à faire réagir son interlocuteur. Ce dernier lui expliqua ne pas porter attention aux bruits de couloirs, s’appliquant même à l’appeler « Madame ». Dans un autre contexte, cela aurait pu faire sourire la brune qui remarqua au passage son bégaiement : était-ce un signe de nervosité ? Ayant toujours accordé beaucoup d’importance aux comportements non verbaux, c’était le genre de détails auxquels elle s’accrochait dans une conversation. D’abord hostile, Amonwë prêta également attention à la façon dont le jeune homme observait les alentours. Elle ne l’avait jamais vu suivre ses cours, elle ne savait donc pas à qui elle s’adressait. Elle remarqua que son regard se posait çà et là, avec une certaine insistance qui lui fit penser qu’il cherchait quelque chose. Son propre regard noir glissait sur chaque pan de la pièce, suivant celui de l’étudiant. Rien, elle ne voyait rien, sauf peut-être… Elle fronça légèrement les sourcils, c’était comme si elle avait aperçu une commode, là, dans l’angle de la pièce, sans pour autant la percevoir réellement. Chassant cela de son esprit, se disant qu’il était tard, elle fut coupée dans son discours et remarqua une pointe d’agacement dans la voix du garçon.
Restant silencieuse, dans une posture d’observation, Cléopatra Amonwë se concentrait sur chaque geste, chaque mouvement de l’étudiant. Elle se contentait de « photographier » sa silhouette, au cas où elle ne parvienne à connaître son identité, au moins, elle pourrait toujours en faire part au surveillant McDougall. Ne laissant rien paraître, restant parfaitement stoïque, la brune écoutait ses questions avec attention, remarquant qu’il sortait sa baguette magique. Le commun des sorciers aurait interprété cela comme un signe de défis, d’agression. L’arithmancienne resta de marbre face à cela, sachant pertinemment que pointer ce geste pourrait engendrer une réelle escalade.
- Des robes ? Quelles robes ? demanda-t-elle en insistant faussement sur son étonnement.
Elle laissa volontairement quelques secondes s’écouler entre ses répliques, afin de laisser mijoter la situation.
- C’est la deuxième fois que je me rends ici, pour des recherches sur mon domaine d'enseignement, admit-elle d’un ton parfaitement calme. Et je n’ai jamais mis la main sur une quelconque robe, ne manqua pas de préciser l’enseignante.
Le tout était de la jouer fine, agir avec sang-froid, et surtout, saisir les perches lancées par son interlocuteur. Ce sont des points qu’elle avait pu aborder grâce à ses interventions pour le Ministère de la Magie : négocier avec calme et fermeté, tout en étant capable de mettre de côté ses ressentis et autres mimiques pouvant donner un indice de son propre état.
- Ces robes ont l’air importantes pour vous, cherchons-les ensemble, proposa-t-elle sur un ton qui se voulait rassurant. Je suis certaine qu’à deux, nous parviendrons à les trouver.
Sur ce, elle fit en sorte de donner l’exemple, et pointa alors un coin dans la pièce, là où elle avait aperçu un meuble ressemblant à une commode, en périphérie de son champ de vision.
- J’ai cru apercevoir quelque chose par-là, dit-elle en traçant dans le vide une forme circulaire de sa main. Je ressens la présence d’un enchantement de dissimulation. Plutôt très bien réalisé d’ailleurs, très impressionnant, commenta-t-elle avec intérêt.
Rien de plus, cela suffirait à faire réagir le jeune homme, et sans doute à le mettre en confiance puisqu’elle s’était déjà lancée à lui donner un coup de main. Elle le laissa volontairement prendre la suite de l’action, lui accordant ainsi un soupçon de liberté. En tout cas, elle s'était bien gardée de faire attention à sa baguette magique. Après tout, la sorcière aurait très bien pu lui ordonner de la ranger, mais non, elle faisait ici le choix de ne pas mal interpréter l'action de l'étudiant.
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Re: Si tu passes par-là, surtout t’arrêtes pas (Neal)
Mer 12 Déc 2018 - 13:47
RP archivé pour cause de suppression de l'un des participants
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