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Good morning sunshine
Lun 27 Aoû 2018 - 13:19
Il semblerait que les choses se règlent les unes après les autres. Depuis que Scylla et moi nous étions retrouvé, je m'étais affairé à réunir les témoignages nécessaires à mon blanchiment. Les faits qui m'étaient reprochés étaient précisément datés. S'il avait été question de harcèlement sur une longue période, mon cas aurait été beaucoup plus compliqué à défendre, mais on ne me reprochait qu'une agression. Par conséquent, il m'avait suffit de trouver des personnes à même d'attester du fait que j'étais avec eux le soir en question. A défaut de prouver que l'agression n'avait pas eu lieu, je pouvais démontrer formellement qu'il ne pouvait s'agir de moi. Une stratégie évidente, mais à laquelle ne n'étais parvenu à penser que tout récemment.
Preuves en main, je ressortais victorieux du bureau du directeur. Il n'avait eu d'autre choix que de reconnaître son excès de zèle au moment de me licencier. Je n'avais pas eu à forcer beaucoup pour le persuader de me rendre ma place. Même si je pressentais l'existence d'une forme de pression de la part du patriarche Muller pour me maintenir éloigné des murs de l'Université, c'était moi qui détenait les moyens de pression désormais. Je pouvais menacer de faire éclater le scandale à tout moment. Il suffirait de faire parvenir le détail de mon récit à la presse en contactant, pourquoi pas, les associations de défense des hybrides particulièrement actives en matière de discrimination. Je pourrais aussi exiger des sommes astronomique en dommage et intérêt, pour les dégâts infligés à ma réputation. En bref, j'étais très largement tiré d'affaire.
La direction m'avait assuré de la publication prochaine d'un communiqué pour rétablir la vérité sur mon compte (il n'était pas question pour moi de travailler en étant encore perçu comme coupable). Après quoi on m'avait rendu mes clés et j'avais eu droit à des excuses en bonne et dues formes.
Il va sans dire que du point de vue de l'estime personnelle, c'était une très grande victoire. J'en ressortais extrêmement satisfait, même si je restais conscient du fait que cette histoire me collerait au train pendant un moment. Ce genre de scandale marquait les esprits. A présent, tout le monde savait que je suis un dhampire et ce n'était pas un bête communiqué qui allait me débarrasser de l'image du prédateur qui colle à la peau de mes semblables.
Enfin, chaque chose en son temps... En un sens, il était assez libérateur de me savoir débarrassé du poids du secret. Peut-être me regarderait-on davantage de travers qu'avant, mais au moins je n'aurais plus à me cacher.
Je crois que j'en étais arrivé à un stade où j'avais besoin de ça. Après tout, j'allais bientôt avoir un petit : il n'était pas question que cet enfant grandisse avec l'exemple d'un père qui a honte de ce qu'il est.
Enfin bref, ces quelques considérations à part, je me retrouvais à nouveau libre de mes mouvements. A présent, je pouvais de nouveau me consacrer à mes proches. L'absence n'avait pas arrêté la roue du temps de leur côté et j'avais appris (notamment par l'intermédiaire de Scylla) qu'il s'était passé beaucoup de choses en mon absence. En dehors d'Abigail, que j'avais eu l'occasion de voir deux jours plus tôt, Scylla m'avait parlé de Fiona et cette histoire de fiançailles avec Zeno qui avaient mal tournées. Je n'étais pratiquement au courant de rien d'autre. Je savais juste que les deux jeunes avaient prévu de se passer la bague au doigt et que le garçon s'était ensuite volatilisé dans la nature. Comme quoi, j'avais eu raison de ne pas prendre à cœur ses reproches au moment de mon départ pour la Roumanie. Les donneurs de leçon étaient souvent les premier à déraper.
Mais passons.
J'étais inquiet pour Fiona, car elle ne répondait plus aux hiboux ni au téléphone. J'imaginais sans mal l'état dans lequel elle se trouvait : dans ce genre de moment, on veut rester dans son coin et ne parler à personne. Cela dit, les quelques jours réglementaires étant passé, je m'estimais en droit de la déranger chez elle. L'amitié de gré ou de force, d'une certaine façon.
Il devait être aux alentours de dix heures du matin. Je sortais de l'Université, il ne me restait donc plus qu'à transplaner à côté de chez elle. Rien de tel qu'un concierge qui débarque avant midi pour poser l'ambiance. Une fois devant la porte, je sonnais donc et attendit gentiment qu'elle ouvre (quitte à sonner plusieurs fois si nécessaire).
« Good morning sunshine. Lui lançais-je quand elle apparut dans l'encadrement. Tu ne peux pas me jeter dehors : j'ai apporté des croissants.
Joignant le geste à la parole, je brandis mon sachet de viennoiseries en évidence.
Preuves en main, je ressortais victorieux du bureau du directeur. Il n'avait eu d'autre choix que de reconnaître son excès de zèle au moment de me licencier. Je n'avais pas eu à forcer beaucoup pour le persuader de me rendre ma place. Même si je pressentais l'existence d'une forme de pression de la part du patriarche Muller pour me maintenir éloigné des murs de l'Université, c'était moi qui détenait les moyens de pression désormais. Je pouvais menacer de faire éclater le scandale à tout moment. Il suffirait de faire parvenir le détail de mon récit à la presse en contactant, pourquoi pas, les associations de défense des hybrides particulièrement actives en matière de discrimination. Je pourrais aussi exiger des sommes astronomique en dommage et intérêt, pour les dégâts infligés à ma réputation. En bref, j'étais très largement tiré d'affaire.
La direction m'avait assuré de la publication prochaine d'un communiqué pour rétablir la vérité sur mon compte (il n'était pas question pour moi de travailler en étant encore perçu comme coupable). Après quoi on m'avait rendu mes clés et j'avais eu droit à des excuses en bonne et dues formes.
Il va sans dire que du point de vue de l'estime personnelle, c'était une très grande victoire. J'en ressortais extrêmement satisfait, même si je restais conscient du fait que cette histoire me collerait au train pendant un moment. Ce genre de scandale marquait les esprits. A présent, tout le monde savait que je suis un dhampire et ce n'était pas un bête communiqué qui allait me débarrasser de l'image du prédateur qui colle à la peau de mes semblables.
Enfin, chaque chose en son temps... En un sens, il était assez libérateur de me savoir débarrassé du poids du secret. Peut-être me regarderait-on davantage de travers qu'avant, mais au moins je n'aurais plus à me cacher.
Je crois que j'en étais arrivé à un stade où j'avais besoin de ça. Après tout, j'allais bientôt avoir un petit : il n'était pas question que cet enfant grandisse avec l'exemple d'un père qui a honte de ce qu'il est.
Enfin bref, ces quelques considérations à part, je me retrouvais à nouveau libre de mes mouvements. A présent, je pouvais de nouveau me consacrer à mes proches. L'absence n'avait pas arrêté la roue du temps de leur côté et j'avais appris (notamment par l'intermédiaire de Scylla) qu'il s'était passé beaucoup de choses en mon absence. En dehors d'Abigail, que j'avais eu l'occasion de voir deux jours plus tôt, Scylla m'avait parlé de Fiona et cette histoire de fiançailles avec Zeno qui avaient mal tournées. Je n'étais pratiquement au courant de rien d'autre. Je savais juste que les deux jeunes avaient prévu de se passer la bague au doigt et que le garçon s'était ensuite volatilisé dans la nature. Comme quoi, j'avais eu raison de ne pas prendre à cœur ses reproches au moment de mon départ pour la Roumanie. Les donneurs de leçon étaient souvent les premier à déraper.
Mais passons.
J'étais inquiet pour Fiona, car elle ne répondait plus aux hiboux ni au téléphone. J'imaginais sans mal l'état dans lequel elle se trouvait : dans ce genre de moment, on veut rester dans son coin et ne parler à personne. Cela dit, les quelques jours réglementaires étant passé, je m'estimais en droit de la déranger chez elle. L'amitié de gré ou de force, d'une certaine façon.
Il devait être aux alentours de dix heures du matin. Je sortais de l'Université, il ne me restait donc plus qu'à transplaner à côté de chez elle. Rien de tel qu'un concierge qui débarque avant midi pour poser l'ambiance. Une fois devant la porte, je sonnais donc et attendit gentiment qu'elle ouvre (quitte à sonner plusieurs fois si nécessaire).
« Good morning sunshine. Lui lançais-je quand elle apparut dans l'encadrement. Tu ne peux pas me jeter dehors : j'ai apporté des croissants.
Joignant le geste à la parole, je brandis mon sachet de viennoiseries en évidence.
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Re: Good morning sunshine
Lun 27 Aoû 2018 - 17:11
Il me faut quelques instants pour comprendre ce qui m’a réveillée. Mon regard encore endormi se promène autour de moi. J’ai encore sombré dans le canapé et je tiens encore à la main la craie que j’utilisais pour dessiner les contours d’un patron sur le tissu encore étalé sur la table basse. Beaucoup de encore… comme souvent ces derniers jours. Autour de moi, le salon est jonché de tissus et autres vêtements inachevés. Je n’ai jamais été très ordonnée, mais là je crois que je bats des records.
La sonnette de mon petit appartement me fait sursauter. Je devine alors ce qui m’a tirée du sommeil et je m’extirpe du canapé d’un pas trainant pour me diriger vers la porte, enjambant le désordre qui règne dans la pièce. Un coup d’œil dans le judas me permet de reconnaître Thomas de l’autre côté et je lui ouvre la porte. Avant que j’aie le temps de lui demander ce qu’il fait ici, il me salue en brandissant un sachet de viennoiseries comme bouclier contre un éventuel refus de ma part. Je lui adresse un sourire peu convainquant avant de m’effacer pour le laisser entrer. Une fois la porte refermée, je me dirige vers le coin cuisine, sans me soucier de ne porter qu’un t-shirt oublié par Zeno en guise de chemise de nuit. De toute façon, il est bien assez long pour me faire une petite robe. D’un geste distrait, je désigne le canapé encombré à mon visiteur.
- Assieds-toi… où tu peux. Tu veux boire un truc ?
- La même chose que toi.
Je mets de l’eau à chauffer dans la bouilloire. Je ne peux pas picoler pour oublier, le café n’est pas non plus très conseillé dans mon état. Alors depuis une semaine, je bois des litres de tisane.
- Deux pisse-mémés donc…
Je rince rapidement deux tasses dans l’évier – j’ai un peu de retard sur la vaisselle… – et pendant que l’eau chauffe, j’en profite aussi pour rassembler les barquettes vides de plats préparés abandonnées ici et là dans la kitchenette. Je n’étais déjà pas une grande cuisinière de base, mais je ne me donne même plus la peine de faire plus que de mettre une barquette au micro-onde à présent. Et encore, la plupart du temps, je me force à manger pour nourrir la crevette dans mon ventre.
Je mets deux sachets de tisane au fond des tasses et tout en versant l’eau dessus, je jette un coup d’œil à Thomas par-dessus le comptoir. Il a visiblement trouvé un bout de canapé sur lequel s’installer pour m’attendre. Inutile de lui demander comment il a su où me trouver, j’imagine que Scylla a dû lui donner mon adresse. Quant à savoir ce qui l’amène, je crois en avoir aussi une petite idée. J’apporte les deux tasses et les dépose sur un coin de table basse encore apparent. J’entreprends alors de pousser un peu mes affaires pour faire un peu plus de place sur la table et sur le canapé avant de m’installer à mon tour.
- Si t’es là, j’imagine que Scylla t’a raconté.
La sonnette de mon petit appartement me fait sursauter. Je devine alors ce qui m’a tirée du sommeil et je m’extirpe du canapé d’un pas trainant pour me diriger vers la porte, enjambant le désordre qui règne dans la pièce. Un coup d’œil dans le judas me permet de reconnaître Thomas de l’autre côté et je lui ouvre la porte. Avant que j’aie le temps de lui demander ce qu’il fait ici, il me salue en brandissant un sachet de viennoiseries comme bouclier contre un éventuel refus de ma part. Je lui adresse un sourire peu convainquant avant de m’effacer pour le laisser entrer. Une fois la porte refermée, je me dirige vers le coin cuisine, sans me soucier de ne porter qu’un t-shirt oublié par Zeno en guise de chemise de nuit. De toute façon, il est bien assez long pour me faire une petite robe. D’un geste distrait, je désigne le canapé encombré à mon visiteur.
- Assieds-toi… où tu peux. Tu veux boire un truc ?
- La même chose que toi.
Je mets de l’eau à chauffer dans la bouilloire. Je ne peux pas picoler pour oublier, le café n’est pas non plus très conseillé dans mon état. Alors depuis une semaine, je bois des litres de tisane.
- Deux pisse-mémés donc…
Je rince rapidement deux tasses dans l’évier – j’ai un peu de retard sur la vaisselle… – et pendant que l’eau chauffe, j’en profite aussi pour rassembler les barquettes vides de plats préparés abandonnées ici et là dans la kitchenette. Je n’étais déjà pas une grande cuisinière de base, mais je ne me donne même plus la peine de faire plus que de mettre une barquette au micro-onde à présent. Et encore, la plupart du temps, je me force à manger pour nourrir la crevette dans mon ventre.
Je mets deux sachets de tisane au fond des tasses et tout en versant l’eau dessus, je jette un coup d’œil à Thomas par-dessus le comptoir. Il a visiblement trouvé un bout de canapé sur lequel s’installer pour m’attendre. Inutile de lui demander comment il a su où me trouver, j’imagine que Scylla a dû lui donner mon adresse. Quant à savoir ce qui l’amène, je crois en avoir aussi une petite idée. J’apporte les deux tasses et les dépose sur un coin de table basse encore apparent. J’entreprends alors de pousser un peu mes affaires pour faire un peu plus de place sur la table et sur le canapé avant de m’installer à mon tour.
- Si t’es là, j’imagine que Scylla t’a raconté.
- InvitéInvité
Re: Good morning sunshine
Mar 28 Aoû 2018 - 15:00
Fiona m'accueillit avec un sourire un peu forcé, mais elle me laissa entrer sans tergiverser. Je glissais donc dans l'encadrement de la porte sans attendre, au cas où elle changerait subitement d'avis. Son appartement était envahi de tissus et de vêtements tant et si bien que, quand elle me proposa de m'asseoir, je mis un peu de temps avant de trouver un coin libre sur le canapé où me poser. Je n'avais pas l'intention de la déranger outre mesure cela dit, quand elle se lança dans la préparation d'une tisane, je regrettais n'avoir pas demandé quelque chose de plus à mon goût. Enfin, tant pis pour moi. J'attendis sagement qu'elle termine à la cuisine, profitant de ce court moment pour observer plus en détail ses travaux de couture.
Une fois au salon tout deux, je lui tendis le sachet de viennoiserie pour qu'elle se serve, tout en l'inspectant d'un œil distrait. Elle n'avait pas l'air en grande forme, mais j'avais vu pire. Au moins, elle s'occupait.
« Merci.
Lui dis-je en prenant en main ma tasse de tisane. Je pris une seconde pour renifler la chose, me retenant d'afficher une moue rebutée. De son côté, Fiona avait déjà mené son petit raisonnement quand à ma présence ici. Je ne pus qu'acquiescer.
« Dans les grandes lignes. Répondis-je. J'ai appris que le mariage était annulé et que Zeno était parti... Mais enfin le pourquoi du comment, je n'en sais rien.
« C'était un mariage bidon de toute façon.
Me répondit-elle. Je récupère le sachet de la boulangerie et commence à dépiauter un croissant.
« J'ai cru comprendre. Enfin ce que ça veut dire, c'est que tes problèmes ne vont pas se régler, je me trompe ?
J'aurais sans doute dû y aller plus en douceur. Fiona se contenta de me répondre en secouant la tête. Elle avait l'air sur le point de pleurer. Il faut dire que le plan du fiancé qui se tire sans crier gare, ça me révoltait un brin. Je n'avais pas pensé à m'inquiéter de ses sentiments en premier, ce qui aurait dû être mon premier réflexe.
« Excuse moi. Ce n'était pas très délicat de ma part. Lui dis-je. J'approchais un peu (tant bien que mal) pour lui poser une main sur l'épaule. On sera là avec Scylla si tu as besoin de quoi que ce soit. Comment tu te sens ?
Fiona s'essuya les yeux d'un revers de main et haussa les épaules.
« Mon frère vit dans un foyer en attendant qu'on lui trouve une famille d'accueil. Mon mec s'est barré. Je lui ai même pas dit que j'étais enceinte et je peux même pas picoler pour oublier parce que j'ai pas été fichue d'avorter comme je l'avais prévu. Mais à part ça, j'imagine que ça va...
Je clignais une ou deux fois des yeux tandis que sa réplique me parvenait au cerveau. Fiona était enceinte ? Bon, il y avait tout le reste aussi, ce n'étaient pas des petits problèmes... Mais enfin, elle était enceinte ? Reposant le croissant sur mon coin de table, je laissais échapper un court souffle en réfléchissant.
« Ouais, ça commence à faire beaucoup. Je ne sais pas si je dois te féliciter ou non du coup... Tu te sens comment vis à vis de ça ? Je me tournais vers elle. Et tu sais où Zeno est parti ? Il doit savoir ça quand même.
Une fois au salon tout deux, je lui tendis le sachet de viennoiserie pour qu'elle se serve, tout en l'inspectant d'un œil distrait. Elle n'avait pas l'air en grande forme, mais j'avais vu pire. Au moins, elle s'occupait.
« Merci.
Lui dis-je en prenant en main ma tasse de tisane. Je pris une seconde pour renifler la chose, me retenant d'afficher une moue rebutée. De son côté, Fiona avait déjà mené son petit raisonnement quand à ma présence ici. Je ne pus qu'acquiescer.
« Dans les grandes lignes. Répondis-je. J'ai appris que le mariage était annulé et que Zeno était parti... Mais enfin le pourquoi du comment, je n'en sais rien.
« C'était un mariage bidon de toute façon.
Me répondit-elle. Je récupère le sachet de la boulangerie et commence à dépiauter un croissant.
« J'ai cru comprendre. Enfin ce que ça veut dire, c'est que tes problèmes ne vont pas se régler, je me trompe ?
J'aurais sans doute dû y aller plus en douceur. Fiona se contenta de me répondre en secouant la tête. Elle avait l'air sur le point de pleurer. Il faut dire que le plan du fiancé qui se tire sans crier gare, ça me révoltait un brin. Je n'avais pas pensé à m'inquiéter de ses sentiments en premier, ce qui aurait dû être mon premier réflexe.
« Excuse moi. Ce n'était pas très délicat de ma part. Lui dis-je. J'approchais un peu (tant bien que mal) pour lui poser une main sur l'épaule. On sera là avec Scylla si tu as besoin de quoi que ce soit. Comment tu te sens ?
Fiona s'essuya les yeux d'un revers de main et haussa les épaules.
« Mon frère vit dans un foyer en attendant qu'on lui trouve une famille d'accueil. Mon mec s'est barré. Je lui ai même pas dit que j'étais enceinte et je peux même pas picoler pour oublier parce que j'ai pas été fichue d'avorter comme je l'avais prévu. Mais à part ça, j'imagine que ça va...
Je clignais une ou deux fois des yeux tandis que sa réplique me parvenait au cerveau. Fiona était enceinte ? Bon, il y avait tout le reste aussi, ce n'étaient pas des petits problèmes... Mais enfin, elle était enceinte ? Reposant le croissant sur mon coin de table, je laissais échapper un court souffle en réfléchissant.
« Ouais, ça commence à faire beaucoup. Je ne sais pas si je dois te féliciter ou non du coup... Tu te sens comment vis à vis de ça ? Je me tournais vers elle. Et tu sais où Zeno est parti ? Il doit savoir ça quand même.
- InvitéInvité
Re: Good morning sunshine
Mar 28 Aoû 2018 - 19:49
Je n’ai pas l’habitude de déballer mes problèmes comme ça. Mais s’il y a une chose que j’apprécie avec Thomas, c’est qu’il n’a jamais fait preuve de pitié. Même quand il a compris que je devais enchainer les petits boulots pour vivre, il n’a pas cherché à m’offrir une charité dont je ne voulais pas, contrairement à d’autres. Il n’en a jamais vraiment parlé, mais je sais qu’il avait saisi les grandes lignes de ma situation. Et je sais aussi que ce n’est pas par indifférence qu’il n’a rien dit ou rien tenté pour m’aider. C’est pour cette raison que je n’hésite pas à me confier à lui. Et puis ça fait du bien de pouvoir tout déballer comme ça. Il est le premier à qui je parle de ma grossesse. Dans un sens, ça me rassure un peu de pouvoir le faire. Ça m’aide à me sentir moins seule, même s’il a l’air un peu dépassé par tout ce que je viens de lui annoncer. Je le comprends, moi aussi je suis perdue.
- Pour qu’il revienne histoire de se donner bonne conscience ? Encore une fois ? Je sais pas. Je suis pas sure d’en avoir envie.
- S'il va devenir père, il a le droit de savoir tu ne penses pas ?
Je pioche dans le sachet de viennoiseries pour prendre un croissant et en grignoter une bouchée, plus pour me donner une contenance que par véritable appétit.
- Peut-être oui…
Je repose le croissant pour boire une gorgée de tisane, restant silencieuse quelques instants. Ces derniers jours, je me suis plongée dans la couture pour ne pas avoir à penser. Ne pas penser que mon frère me manque, ne pas penser que je n’ai pas été à la hauteur, ne pas penser à comment je vais faire pour élever un bébé toute seule, ne pas penser à la crainte qui me ronge déjà qu’on me l’enlève lui aussi, ne pas penser que Zeno me manque, ne pas penser au mal qu’il m’a fait, ne pas penser que je me sens trahie, ne pas penser que j’ai le cœur brisé. Je ne sais pas trop si c’est à Thomas ou à moi-même que je m’adresse lorsque je brise à nouveau le silence.
- J’ai été stupide. Je savais depuis le début qu’il était avec moi que pour se racheter après ce qu’il m’avait fait. Qu’est-ce que j’espérais ?
Je laisse échapper un ricanement moqueur devant ma propre bêtise avant de poursuivre.
- N’importe quelle nana normalement constituée se serait tenue éloignée. Mais non. Il a fallu que je lui pardonne.
Je ne fais plus attention à Thomas, laissant simplement ma douleur s’exprimer à ma place. Je suis en colère contre moi-même et singeant mon propre comportement, je la laisse se déverser.
- Tu m’as lancé un endoloris, c’est pas grave, viens, soyons amis. Puis tiens, je te laisse entrer dans ma vie, après tout, qu’est-ce que tu pourrais faire de pire.
D’un geste rageur, je lance alors ma tasse à travers la pièce sans me soucier de la voir exploser contre le mur au-dessus de la télé.
- Mais quelle conne !
Puis j’éclate en sanglots.
- Pour qu’il revienne histoire de se donner bonne conscience ? Encore une fois ? Je sais pas. Je suis pas sure d’en avoir envie.
- S'il va devenir père, il a le droit de savoir tu ne penses pas ?
Je pioche dans le sachet de viennoiseries pour prendre un croissant et en grignoter une bouchée, plus pour me donner une contenance que par véritable appétit.
- Peut-être oui…
Je repose le croissant pour boire une gorgée de tisane, restant silencieuse quelques instants. Ces derniers jours, je me suis plongée dans la couture pour ne pas avoir à penser. Ne pas penser que mon frère me manque, ne pas penser que je n’ai pas été à la hauteur, ne pas penser à comment je vais faire pour élever un bébé toute seule, ne pas penser à la crainte qui me ronge déjà qu’on me l’enlève lui aussi, ne pas penser que Zeno me manque, ne pas penser au mal qu’il m’a fait, ne pas penser que je me sens trahie, ne pas penser que j’ai le cœur brisé. Je ne sais pas trop si c’est à Thomas ou à moi-même que je m’adresse lorsque je brise à nouveau le silence.
- J’ai été stupide. Je savais depuis le début qu’il était avec moi que pour se racheter après ce qu’il m’avait fait. Qu’est-ce que j’espérais ?
Je laisse échapper un ricanement moqueur devant ma propre bêtise avant de poursuivre.
- N’importe quelle nana normalement constituée se serait tenue éloignée. Mais non. Il a fallu que je lui pardonne.
Je ne fais plus attention à Thomas, laissant simplement ma douleur s’exprimer à ma place. Je suis en colère contre moi-même et singeant mon propre comportement, je la laisse se déverser.
- Tu m’as lancé un endoloris, c’est pas grave, viens, soyons amis. Puis tiens, je te laisse entrer dans ma vie, après tout, qu’est-ce que tu pourrais faire de pire.
D’un geste rageur, je lance alors ma tasse à travers la pièce sans me soucier de la voir exploser contre le mur au-dessus de la télé.
- Mais quelle conne !
Puis j’éclate en sanglots.
- InvitéInvité
Re: Good morning sunshine
Jeu 6 Sep 2018 - 15:50
Fiona était amère et je ne pouvais que la comprendre. Le comportement de Zeno témoignait de beaucoup d'insouciance et il est certain que face à une telle attitude j'aurais certainement réagit de la même manière qu'elle. Après tout, il n'avait aucune raison de s'en aller de la sorte... Ou bien je n'étais pas au courant de tout (ce qui était probablement le cas).
J'étais néanmoins biaisé par l'idée qu'à cet âge, un homme trouve parfois plus simple de disparaître plutôt qu'assumer la responsabilité d'une relation. Après tout, j'avais été ce genre d'homme, plus jeune. Combien de femmes m'avaient vu disparaître du jour au lendemain sans jamais donner de nouvelles ? La seule différence, c'est que je n'en avais mis aucune enceinte (et c'était une certitude). Enfin, tout cela pour dire que j'avais tendance à penser que son départ était nécessairement motivé par la lâcheté.
Néanmoins, le fait d'avoir récemment appris que j'allais être père influençait désormais mon raisonnement et j'en vins à signaler à Fiona qu'il avait le droit de savoir. Il se pouvait bien que cela ne change rien (c'était même probable), mais pour le principe... La parentalité était toujours l'affaire de deux personnes, à priori. Fiona aurait sans doute la conscience plus claire de savoir qu'elle avait fait tout ce qu'elle pouvait, quand bien même cela n'aurait rien donné (ne serait-ce que pour l'enfant, plus tard).
Sans rien ajouter de plus, j'observais les mimiques de la jeune femme tandis qu'elle grignotait et buvait sa tisane du bout des lèvres. Elle réveillait en moi un genre de tendresse fraternelle. Nous partagions pas mal de points communs au niveau du caractère et de la façon de voir les choses et c'est pourquoi je compatissais deux fois plus à sa peine, d'une certaine manière. Je n'avais pas envie de la voir s'enfoncer dans une déprime qu'elle ne méritait pas.
Néanmoins, quand elle rompit le silence pour me raconter ses état d'âme, je fus saisi d'une stupeur plus intense encore que celle qui m'avait figé à l'annonce de sa grossesse. Zeno lui avait lancé un sortilège impardonnable ? Qu'est ce que c'était que cette histoire ? Je n'en croyais pas mes oreilles.
« Fiona !
M'exclamais-je sous l'effet de la surprise, tandis qu'elle éclatait en sanglot après avoir brisé sa tasse. Je pris sur moi de ramasser les vêtements qui nous séparaient et de les poser sur le dossier du canapé pour m'approcher un peu d'elle et poser une main réconfortante sur son épaule.
« Écoute il s'est passé ce qui s'est passé. On ne fait pas toujours les choix les plus intelligents ou les meilleurs pour soi, mais ce n'est pas pour ça qu'il faut se flageller. Les sentiments ça ne se contrôle pas.
Dieu sait si j'avais aussi connu mon lot de tarée étant jeune. On faisait tous des erreurs, surtout en amour. C'était presque une étape obligée avant de trouver la personne saine.
« Ce qui compte c'est de savoir ce que tu veux maintenant. Et euh... Je pris un instant pour fouiller dans la poche intérieure de ma veste en quête d'un paquet de mouchoir à lui donner. Et dis toi que tu n'es pas obligée de faire ça toute seule. Si tu décides de garder le bébé, dis toi que moi et Scylla on t'aidera, ok ? Et pour ce qui est de ton frère, on se démerdera aussi. C'est un moment difficile à passer, mais tu vas y arriver. Tu es solide. Je ne m'en fais pas pour toi.
Je me disais qu'une nana comme ça ne méritait que des encouragements et du positif. A première vue, elle s'en sortait déjà pas mal : il suffisait de voir l'acharnement avec lequel elle cousait ses fringues. Ce n'était pas un navire en train de couler : j'en étais persuadé.
« Mais par contre je t'assure que si je recroise Zeno je lui en retourne une pour le principe.
Ajoutais-je alors d'un ton un peu plus léger.
J'étais néanmoins biaisé par l'idée qu'à cet âge, un homme trouve parfois plus simple de disparaître plutôt qu'assumer la responsabilité d'une relation. Après tout, j'avais été ce genre d'homme, plus jeune. Combien de femmes m'avaient vu disparaître du jour au lendemain sans jamais donner de nouvelles ? La seule différence, c'est que je n'en avais mis aucune enceinte (et c'était une certitude). Enfin, tout cela pour dire que j'avais tendance à penser que son départ était nécessairement motivé par la lâcheté.
Néanmoins, le fait d'avoir récemment appris que j'allais être père influençait désormais mon raisonnement et j'en vins à signaler à Fiona qu'il avait le droit de savoir. Il se pouvait bien que cela ne change rien (c'était même probable), mais pour le principe... La parentalité était toujours l'affaire de deux personnes, à priori. Fiona aurait sans doute la conscience plus claire de savoir qu'elle avait fait tout ce qu'elle pouvait, quand bien même cela n'aurait rien donné (ne serait-ce que pour l'enfant, plus tard).
Sans rien ajouter de plus, j'observais les mimiques de la jeune femme tandis qu'elle grignotait et buvait sa tisane du bout des lèvres. Elle réveillait en moi un genre de tendresse fraternelle. Nous partagions pas mal de points communs au niveau du caractère et de la façon de voir les choses et c'est pourquoi je compatissais deux fois plus à sa peine, d'une certaine manière. Je n'avais pas envie de la voir s'enfoncer dans une déprime qu'elle ne méritait pas.
Néanmoins, quand elle rompit le silence pour me raconter ses état d'âme, je fus saisi d'une stupeur plus intense encore que celle qui m'avait figé à l'annonce de sa grossesse. Zeno lui avait lancé un sortilège impardonnable ? Qu'est ce que c'était que cette histoire ? Je n'en croyais pas mes oreilles.
« Fiona !
M'exclamais-je sous l'effet de la surprise, tandis qu'elle éclatait en sanglot après avoir brisé sa tasse. Je pris sur moi de ramasser les vêtements qui nous séparaient et de les poser sur le dossier du canapé pour m'approcher un peu d'elle et poser une main réconfortante sur son épaule.
« Écoute il s'est passé ce qui s'est passé. On ne fait pas toujours les choix les plus intelligents ou les meilleurs pour soi, mais ce n'est pas pour ça qu'il faut se flageller. Les sentiments ça ne se contrôle pas.
Dieu sait si j'avais aussi connu mon lot de tarée étant jeune. On faisait tous des erreurs, surtout en amour. C'était presque une étape obligée avant de trouver la personne saine.
« Ce qui compte c'est de savoir ce que tu veux maintenant. Et euh... Je pris un instant pour fouiller dans la poche intérieure de ma veste en quête d'un paquet de mouchoir à lui donner. Et dis toi que tu n'es pas obligée de faire ça toute seule. Si tu décides de garder le bébé, dis toi que moi et Scylla on t'aidera, ok ? Et pour ce qui est de ton frère, on se démerdera aussi. C'est un moment difficile à passer, mais tu vas y arriver. Tu es solide. Je ne m'en fais pas pour toi.
Je me disais qu'une nana comme ça ne méritait que des encouragements et du positif. A première vue, elle s'en sortait déjà pas mal : il suffisait de voir l'acharnement avec lequel elle cousait ses fringues. Ce n'était pas un navire en train de couler : j'en étais persuadé.
« Mais par contre je t'assure que si je recroise Zeno je lui en retourne une pour le principe.
Ajoutais-je alors d'un ton un peu plus léger.
- InvitéInvité
Re: Good morning sunshine
Mar 11 Sep 2018 - 18:08
À la dernière remarque de Thomas, je parviens à sourire un peu à travers mes larmes. Je finis par prendre le paquet de mouchoirs qu’il me tend et en sors un pour sécher mes larmes. Il a raison, c’est une mauvaise passe, mais je me relèverai. Comme je me suis relevée après la mort de mes parents. Je dois le faire pour Logan encore une fois, et aussi pour ce bébé à venir. Car s’il y a une chose dont je suis certaine, c’est que je veux le garder. Peu importe que je revoie un jour son père ou non, peu importe que je doive mener ma grossesse et l’élever seule.
Et puis Thomas l’a dit, je ne suis pas complètement seule. Il y a cinq ans, j’ai fait l’erreur de me couper de tous les soutiens que j’aurais pu avoir et même si de rares exceptions se sont accrochées, comme par exemple Gardenia, je ne les ai jamais vraiment laissé m’aider. Mais cette année, j’ai appris qu’il fallait parfois savoir demander de l’aide. Je l’ai compris trop tard et je ne me suis sans doute pas tournée vers la bonne personne. Mais cette fois je ne refuserai pas les mains qui se tendent.
Froissant le mouchoir que je viens d’utiliser dans le creux de mon poing, je me redresse un peu et prends une profonde inspiration pour chasser les derniers sanglots qui menacent encore avant de répondre à Thomas.
- Vise ailleurs que le nez, je lui ai déjà cassé il y a quelques mois.
J’ai droit à un sourire en coin en guise de réponse et je devine qu’il n’en fera rien. D’ailleurs ses mots viennent le confirmer.
- Ça c'est ma fille.
Je n’arrive pas vraiment à avoir pitié de Zeno sur ce coup et je ne sais pas trop quoi en penser. Ce genre de rancœur ne me ressemble pas. Il faut croire qu’il est le premier à m’avoir fait trop de mal pour que je puisse lui pardonner.
Sortant de mes pensées, je tâche de me reprendre et je finis par me lever du canapé pour m’avancer vers la télévision en direction de laquelle j’ai lancé ma tasse quelques instants plus tôt. Je me penche pour décaler l’appareil sur son meuble et pouvoir accéder aux morceaux de céramique qui se sont éparpillés derrière.
- Je ferais mieux de nettoyer ça avant que ça tâche le meuble.
À vrai dire, je me fiche de l’état du meuble. J’ai simplement besoin de m’occuper.
Et puis Thomas l’a dit, je ne suis pas complètement seule. Il y a cinq ans, j’ai fait l’erreur de me couper de tous les soutiens que j’aurais pu avoir et même si de rares exceptions se sont accrochées, comme par exemple Gardenia, je ne les ai jamais vraiment laissé m’aider. Mais cette année, j’ai appris qu’il fallait parfois savoir demander de l’aide. Je l’ai compris trop tard et je ne me suis sans doute pas tournée vers la bonne personne. Mais cette fois je ne refuserai pas les mains qui se tendent.
Froissant le mouchoir que je viens d’utiliser dans le creux de mon poing, je me redresse un peu et prends une profonde inspiration pour chasser les derniers sanglots qui menacent encore avant de répondre à Thomas.
- Vise ailleurs que le nez, je lui ai déjà cassé il y a quelques mois.
J’ai droit à un sourire en coin en guise de réponse et je devine qu’il n’en fera rien. D’ailleurs ses mots viennent le confirmer.
- Ça c'est ma fille.
Je n’arrive pas vraiment à avoir pitié de Zeno sur ce coup et je ne sais pas trop quoi en penser. Ce genre de rancœur ne me ressemble pas. Il faut croire qu’il est le premier à m’avoir fait trop de mal pour que je puisse lui pardonner.
Sortant de mes pensées, je tâche de me reprendre et je finis par me lever du canapé pour m’avancer vers la télévision en direction de laquelle j’ai lancé ma tasse quelques instants plus tôt. Je me penche pour décaler l’appareil sur son meuble et pouvoir accéder aux morceaux de céramique qui se sont éparpillés derrière.
- Je ferais mieux de nettoyer ça avant que ça tâche le meuble.
À vrai dire, je me fiche de l’état du meuble. J’ai simplement besoin de m’occuper.
- InvitéInvité
Re: Good morning sunshine
Mer 12 Sep 2018 - 20:02
Fiona semblait avoir retrouvé sa volonté. Elle acheva de sécher ses larmes tout en se redressant et s'autorisa même à une petite plaisanterie : des choses qui faisaient plaisir à voir. J'aimais cet aspect volontaire de sa personnalité. Elle ne se laissait pas abattre (ou pas longtemps), elle allait de l'avant et se bagarrait pour se sortir des mauvaises passes : en bref, c'était une guerrière. Ça me plaisait beaucoup. Après tout, avec toutes les emmerdes dont elle m'avait parlé, je ne lui en aurais pas voulu de baisser les bras... La plupart des gens que je connaissais n'auraient pas été capable d'affronter un dixième de tout ça. Du coup, j'étais plutôt admiratif de ce petit bout de femme tout coloré qu'elle était.
« Je ne veux pas te déranger de trop hein.
Fis-je finalement, lorsqu'elle se leva pour aller nettoyer les débris de tasse qu'elle avait envoyé s'écraser contre le meuble dans son accès de révolte. Je sentais bien qu'elle n'aimait pas rester immobile trop longtemps ou bien inoccupée... Mais du coup, je me sentais un peu comme un intrus dans son quotidien. Je voulais m'assurer du fait que ma présence ne l'empêchait pas de faire ce qu'elle voulait par ailleurs.
« Tu ne me déranges pas.
M'assura-t-elle. J'acquiesçais silencieusement.
« Ok, super... Il y a quelque chose qu'il faut que je te dise d'ailleurs. Scylla et moi on va avoir un bébé.
Je constatais mes lacunes en matière d'annonce à travers cet aveux pathétique. Mais enfin, je ne voyais pas bien comment amener la chose autrement. Je suppose que c'était mieux que rien...Elle tourna la tête vers moi et esquissa un sourire sincère.
« Oh ! Félicitations. Et dans sa distraction elle se coupa avec un morceau de tasse. Merde !
« Merci ! Répliquais-je du même enthousiasme. Euh, ça va ? Fais voir, je t'arrange ça avec un Episkey si tu veux.
Fiona me tendit sa main. Elle avait une méchante entaille sur le doigt. Je m'empressais donc de dégainer ma baguette et lancer un :
« Episkey. Qui eut pour effet de faire immédiatement disparaître la blessure. Tu ne t'es pas raté.
Esquissant un petit sourire, mon attention se reporta sur la tasse. Je lançais alors un « reparo » et les morceaux de celle-ci s'assemblèrent instantanément pour se ressouder entre eux.
« Ça te dirait de sortir manger un bout ?
Je regardais ma montre et constatais qu'il était encore un peu tôt : onze heures. Pour moi, véritable ventre sur patte de la création, ce n'était pas choquant, mais peut-être que Fiona n'avait pas faim tout de suite.
« Ou autre chose. Juste histoire de changer d'air, un peu.
« Je ne veux pas te déranger de trop hein.
Fis-je finalement, lorsqu'elle se leva pour aller nettoyer les débris de tasse qu'elle avait envoyé s'écraser contre le meuble dans son accès de révolte. Je sentais bien qu'elle n'aimait pas rester immobile trop longtemps ou bien inoccupée... Mais du coup, je me sentais un peu comme un intrus dans son quotidien. Je voulais m'assurer du fait que ma présence ne l'empêchait pas de faire ce qu'elle voulait par ailleurs.
« Tu ne me déranges pas.
M'assura-t-elle. J'acquiesçais silencieusement.
« Ok, super... Il y a quelque chose qu'il faut que je te dise d'ailleurs. Scylla et moi on va avoir un bébé.
Je constatais mes lacunes en matière d'annonce à travers cet aveux pathétique. Mais enfin, je ne voyais pas bien comment amener la chose autrement. Je suppose que c'était mieux que rien...Elle tourna la tête vers moi et esquissa un sourire sincère.
« Oh ! Félicitations. Et dans sa distraction elle se coupa avec un morceau de tasse. Merde !
« Merci ! Répliquais-je du même enthousiasme. Euh, ça va ? Fais voir, je t'arrange ça avec un Episkey si tu veux.
Fiona me tendit sa main. Elle avait une méchante entaille sur le doigt. Je m'empressais donc de dégainer ma baguette et lancer un :
« Episkey. Qui eut pour effet de faire immédiatement disparaître la blessure. Tu ne t'es pas raté.
Esquissant un petit sourire, mon attention se reporta sur la tasse. Je lançais alors un « reparo » et les morceaux de celle-ci s'assemblèrent instantanément pour se ressouder entre eux.
« Ça te dirait de sortir manger un bout ?
Je regardais ma montre et constatais qu'il était encore un peu tôt : onze heures. Pour moi, véritable ventre sur patte de la création, ce n'était pas choquant, mais peut-être que Fiona n'avait pas faim tout de suite.
« Ou autre chose. Juste histoire de changer d'air, un peu.
- InvitéInvité
Re: Good morning sunshine
Jeu 13 Sep 2018 - 19:12
Je suis heureuse pour Thomas et Scylla. Je les apprécie beaucoup tous les deux et je ne peux que me réjouir de cette nouvelle. Et puis quelque part, ça me rassure. Ils auront sans doute beaucoup à faire avec leur propre enfant, mais je me sentirai sans doute moins seule de pouvoir partager ça avec eux. Je sais qu’il y aura quelqu’un qui vit presque la même chose que moi à qui je pourrai me confier.
Une fois mon doigt et la tasse réparés, Thomas me propose de sortir. Je ne sais pas trop si l’idée me tente ou pas, mais quand je regarde l’état de mon appartement autour de moi, je crois qu’il a raison. Faute d’en avoir envie, j’ai certainement besoin de changer d’air. Je hoche donc la tête, acceptant sa proposition.
- Pourquoi pas. Donne-moi juste le temps de prendre une douche, j’en ai pas pour longtemps.
- Pas de soucis.
Je disparais aussitôt dans ma chambre à la recherche de vêtements propres avant d’aller m’enfermer dans la salle de bain. La douche achève de me donner l’énergie et la motivation nécessaire pour accompagner Thomas. Comme promis, je ne m’y attarde pas et un petit quart d’heure plus tard, je le rejoins dans le salon où il a patienté sagement. J’ai troqué le t-shirt trop grand de Zeno pour un pantalon écossais jaune et un sweat à poche ventrale noir que j’ai décoré de motifs évoquant des tags blancs. La seule chose qui n’a pas changé, la couleur de mes cheveux qui restent obstinément d’un bleu pétrole malgré mes tentatives. J’enfile une paire de boots à lacets bleues tout en déclarant.
- Voilà, je suis prête. Tu veux aller où ?
- Ça dépend, tu es motivée comment ?
- Pour être honnête, je vais sans doute avoir besoin de la tienne de motivation.
Mes chaussures enfilées, j’enfonce mes mains dans la poche ventrale de mon sweat.
- Mais t’as raison, sortir me fera du bien. Alors vas y, je te suis.
Essayant d’y mettre malgré tout un peu du mien, j’ajoute.
- Tu as pas parlé de manger un morceau ?
Une fois mon doigt et la tasse réparés, Thomas me propose de sortir. Je ne sais pas trop si l’idée me tente ou pas, mais quand je regarde l’état de mon appartement autour de moi, je crois qu’il a raison. Faute d’en avoir envie, j’ai certainement besoin de changer d’air. Je hoche donc la tête, acceptant sa proposition.
- Pourquoi pas. Donne-moi juste le temps de prendre une douche, j’en ai pas pour longtemps.
- Pas de soucis.
Je disparais aussitôt dans ma chambre à la recherche de vêtements propres avant d’aller m’enfermer dans la salle de bain. La douche achève de me donner l’énergie et la motivation nécessaire pour accompagner Thomas. Comme promis, je ne m’y attarde pas et un petit quart d’heure plus tard, je le rejoins dans le salon où il a patienté sagement. J’ai troqué le t-shirt trop grand de Zeno pour un pantalon écossais jaune et un sweat à poche ventrale noir que j’ai décoré de motifs évoquant des tags blancs. La seule chose qui n’a pas changé, la couleur de mes cheveux qui restent obstinément d’un bleu pétrole malgré mes tentatives. J’enfile une paire de boots à lacets bleues tout en déclarant.
- Voilà, je suis prête. Tu veux aller où ?
- Ça dépend, tu es motivée comment ?
- Pour être honnête, je vais sans doute avoir besoin de la tienne de motivation.
Mes chaussures enfilées, j’enfonce mes mains dans la poche ventrale de mon sweat.
- Mais t’as raison, sortir me fera du bien. Alors vas y, je te suis.
Essayant d’y mettre malgré tout un peu du mien, j’ajoute.
- Tu as pas parlé de manger un morceau ?
- InvitéInvité
Re: Good morning sunshine
Ven 14 Sep 2018 - 9:08
Je laissais Fiona se préparer tranquillement, mettant à profit le petit quart d'heure dont je disposais pour envoyer quelques SMS à Scylla et l'informer de mes plans pour le midi. J'étais d'humeur plutôt enjoué et tout à fait disposé à mener la danse. Fiona n'avait, comme je pouvais le présager, que peu d'énergie à consacrer à l'exploration de ses envies. Je supposais sans mal que si elle s'écoutait, elle resterait sagement enfermée chez elle à mariner dans les vieux T-shirts de Zeno. Enfin, le fait qu'elle accepte de se faire un peu violence me faisait tout à la fois plaisir et bonne impression pour la suite. J'acquiesçais donc avec un certain entrain (qui se voulait communicatif) avant d'annoncer.
« Je te propose qu'on aille se prendre un petit truc à Londres et qu'on mange dehors. Il fait encore beau, il faut en profiter tant qu'on peut. En plus, je connais un endroit... ça devrait te plaire.
J'étais sur le départ, près de la porte, en train de relever le col de mon costume. Puisque nous allions passer du temps dehors (en pleine journée) j'avais intérêt à me couvrir. Par précaution, je conjurais donc un chapeau d'un coup de baguette magique et ajustais soigneusement mes lunettes de soleil.
« Ça me va.
Acquiesça Fiona. Nous partîmes d'un bon pas. Cela faisait bien longtemps que je ne m'étais promené dehors au zénith et de le constater me fit une étrange impression. Le mois passé en Roumanie avait surtout rimé avec vie nocturne, mais même avant cela, à Hungcalf, il est vrai que j'évitais toujours de sortir en pleine journée.
« Au fait je n'ai pas eu l'occasion de te le dire, mais je vais réintégrer mon poste dès la rentrée.
Fis-je à Fiona, tandis que nous marchions pour rejoindre la boutique magique la plus proche (et par la même, une cheminée susceptible de nous porter jusqu'à Londres). Je n'avais rien contre le fait de transplaner mais vu l'état de Fiona, mieux valait (sans doute) user d'un moyen sûr pour se déplacer.
« Bonne nouvelle ! Répondit-elle. Tu m'aurais manqué. Surtout que je vais avoir plus de temps libre pour venir fumer devant tes fenêtres. Même si je ne fumerai pas.
Je laissais échapper un bref éclat de rire.
« On trouvera bien un substitut va...
Quelques minutes plus tard, nous franchissions la porte d'une échoppe du quartier sorcier d'Inverness et, dans la plus grande des banalités, je jetais une pincée de poudre de cheminette dans l'âtre. Celui-ci prit instantanément une teinte vert émeraude et il ne nous resta alors plus qu'à indiquer notre destination pour être aussitôt transporté jusqu'à la capitale.
« Je connais un libanais pas mal du tout près d'ici. Ça te tente ?
Fis-je à Fiona, tandis que nous sortions du chemin de traverse.
« Pourquoi pas. Dit Fiona. Je crois bien que je n'ai jamais mangé libanais.
« Ils font des trucs faciles à emporter.
Expliquais-je. Une fois rendu sur place, nous pûmes choisir en toute tranquillité de quoi agrémenter notre déjeuner. Comme il était encore tôt, nous passions avant le rush du midi et ce n'était pas plus mal. Londres était une ville active et elle regorgeait de ce genre de petits magasin de prêt à manger. Ça contribuait au côté très « contemporain » de la ville... Le genre toujours pressé et qui n'a pas le temps de se poser vraiment. Une mentalité typiquement moldue, selon moi (même si on en retrouvait parfois trace chez les sorciers). Toujours est-il que pour pique niquer, ça rendait bien service. Je laissais donc Fiona choisir des falafels, accras et autres spécialités à son goût, avant d'y ajouter quelques pâtisseries sucrée et de quoi boire pour faire passer tout ça. Pour le règlement, je mis à profit la monnaie restant de mon passage à l'hôtel moldu et il ne nous resta plus qu'à rejoindre le parc.
« Bien. Fis-je d'un ton satisfait, une fois dehors et la main appesantie d'un petit sac. Maintenant direction Richmond Park.
Ce parc avait la particularité d'abriter des hardes de cerf en liberté. Un lieu typiquement anglais, avec une végétation à l'aspect sauvage et une foule de recoin où se poser. Je savais qu'on y serait tranquille et qu'il y avait toutes les chances pour que Fiona se plaise à observer les animaux paître tranquillement devant nous. Habituées aux visiteurs, les bêtes n'étaient pas farouches. On pouvait se payer le luxe d'un dépaysement sympa en plein cœur de Londres... Je pense qu'il y avait pire, comme contexte, pour découvrir la cuisine libanaise.
« Je te propose qu'on aille se prendre un petit truc à Londres et qu'on mange dehors. Il fait encore beau, il faut en profiter tant qu'on peut. En plus, je connais un endroit... ça devrait te plaire.
J'étais sur le départ, près de la porte, en train de relever le col de mon costume. Puisque nous allions passer du temps dehors (en pleine journée) j'avais intérêt à me couvrir. Par précaution, je conjurais donc un chapeau d'un coup de baguette magique et ajustais soigneusement mes lunettes de soleil.
« Ça me va.
Acquiesça Fiona. Nous partîmes d'un bon pas. Cela faisait bien longtemps que je ne m'étais promené dehors au zénith et de le constater me fit une étrange impression. Le mois passé en Roumanie avait surtout rimé avec vie nocturne, mais même avant cela, à Hungcalf, il est vrai que j'évitais toujours de sortir en pleine journée.
« Au fait je n'ai pas eu l'occasion de te le dire, mais je vais réintégrer mon poste dès la rentrée.
Fis-je à Fiona, tandis que nous marchions pour rejoindre la boutique magique la plus proche (et par la même, une cheminée susceptible de nous porter jusqu'à Londres). Je n'avais rien contre le fait de transplaner mais vu l'état de Fiona, mieux valait (sans doute) user d'un moyen sûr pour se déplacer.
« Bonne nouvelle ! Répondit-elle. Tu m'aurais manqué. Surtout que je vais avoir plus de temps libre pour venir fumer devant tes fenêtres. Même si je ne fumerai pas.
Je laissais échapper un bref éclat de rire.
« On trouvera bien un substitut va...
Quelques minutes plus tard, nous franchissions la porte d'une échoppe du quartier sorcier d'Inverness et, dans la plus grande des banalités, je jetais une pincée de poudre de cheminette dans l'âtre. Celui-ci prit instantanément une teinte vert émeraude et il ne nous resta alors plus qu'à indiquer notre destination pour être aussitôt transporté jusqu'à la capitale.
« Je connais un libanais pas mal du tout près d'ici. Ça te tente ?
Fis-je à Fiona, tandis que nous sortions du chemin de traverse.
« Pourquoi pas. Dit Fiona. Je crois bien que je n'ai jamais mangé libanais.
« Ils font des trucs faciles à emporter.
Expliquais-je. Une fois rendu sur place, nous pûmes choisir en toute tranquillité de quoi agrémenter notre déjeuner. Comme il était encore tôt, nous passions avant le rush du midi et ce n'était pas plus mal. Londres était une ville active et elle regorgeait de ce genre de petits magasin de prêt à manger. Ça contribuait au côté très « contemporain » de la ville... Le genre toujours pressé et qui n'a pas le temps de se poser vraiment. Une mentalité typiquement moldue, selon moi (même si on en retrouvait parfois trace chez les sorciers). Toujours est-il que pour pique niquer, ça rendait bien service. Je laissais donc Fiona choisir des falafels, accras et autres spécialités à son goût, avant d'y ajouter quelques pâtisseries sucrée et de quoi boire pour faire passer tout ça. Pour le règlement, je mis à profit la monnaie restant de mon passage à l'hôtel moldu et il ne nous resta plus qu'à rejoindre le parc.
« Bien. Fis-je d'un ton satisfait, une fois dehors et la main appesantie d'un petit sac. Maintenant direction Richmond Park.
Ce parc avait la particularité d'abriter des hardes de cerf en liberté. Un lieu typiquement anglais, avec une végétation à l'aspect sauvage et une foule de recoin où se poser. Je savais qu'on y serait tranquille et qu'il y avait toutes les chances pour que Fiona se plaise à observer les animaux paître tranquillement devant nous. Habituées aux visiteurs, les bêtes n'étaient pas farouches. On pouvait se payer le luxe d'un dépaysement sympa en plein cœur de Londres... Je pense qu'il y avait pire, comme contexte, pour découvrir la cuisine libanaise.
- InvitéInvité
Re: Good morning sunshine
Jeu 20 Sep 2018 - 17:29
Ce que j’apprécie avec Thomas c’est que même si je sais qu’il compatit à ma situation, il n’en fait pas tout un plat. Il se comporte comme si de rien n’était et se contente de me communiquer sa bonne humeur et son énergie. Et ça fait du bien. Beaucoup de bien. C’est donc avec une motivation empruntée à son enthousiasme que je le suis jusqu’à Richmond Park. Une fois installés dans un coin tranquille, on commence à manger et je dois reconnaitre que j’apprécie de manger autre qu’un plat surgelé. Entre deux bouchées, je prends un instant pour faire part de ma gratitude à Thomas.
- Merci pour le déjeuner. C’est super bon.
- Avec plaisir. Ça faisait longtemps qu'on n'était pas sorti.
Je hoche la tête en avalant un nouveau fallafel.
- Carrément. On pourra le faire un peu plus souvent maintenant que je ne suis plus overbookée.
- Tu en es où d'ailleurs avec tes jobs ?
- Mon emploi du temps s’est sacrément allégé depuis que j’ai signé un contrat avec Agneas Muller.
- Je n'étais pas au courant, raconte !
Tout en poursuivant mon déjeuner, je lui explique dans les grandes lignes.
- C’est un peu grâce à toi en fait. Apparemment Scylla lui a parlé de moi suite à la robe que tu lui as offerte. Elle m’a contactée pour me rencontrer, c’était au mois de juin. Depuis je fais le mannequin pour des shootings photo.
Je pioche dans le sac de victuailles pour en sortir ma boisson et je bois quelques gorgées directement au goulot avant de poursuivre mon explication.
- Le truc c’est que même si mon compte en banque se porte beaucoup mieux – je gagne deux fois plus en quelques jours de boulot par mois qu’avec tous mes anciens jobs cumulés – j’ai pas eu le temps de rembourser toutes mes dettes avant que les services sociaux moldus s’en mêlent et ça leur a pas vraiment plu que j’aie démissionné comme ça…
Je repose ma bouteille pour me remettre à manger. Au moins j’ai meilleur appétit que ces derniers jours ou même que quelques heures plus tôt quand Thomas s’est pointé avec ses viennoiseries.
- Enfin bref, voilà où j’en suis.
- Merci pour le déjeuner. C’est super bon.
- Avec plaisir. Ça faisait longtemps qu'on n'était pas sorti.
Je hoche la tête en avalant un nouveau fallafel.
- Carrément. On pourra le faire un peu plus souvent maintenant que je ne suis plus overbookée.
- Tu en es où d'ailleurs avec tes jobs ?
- Mon emploi du temps s’est sacrément allégé depuis que j’ai signé un contrat avec Agneas Muller.
- Je n'étais pas au courant, raconte !
Tout en poursuivant mon déjeuner, je lui explique dans les grandes lignes.
- C’est un peu grâce à toi en fait. Apparemment Scylla lui a parlé de moi suite à la robe que tu lui as offerte. Elle m’a contactée pour me rencontrer, c’était au mois de juin. Depuis je fais le mannequin pour des shootings photo.
Je pioche dans le sac de victuailles pour en sortir ma boisson et je bois quelques gorgées directement au goulot avant de poursuivre mon explication.
- Le truc c’est que même si mon compte en banque se porte beaucoup mieux – je gagne deux fois plus en quelques jours de boulot par mois qu’avec tous mes anciens jobs cumulés – j’ai pas eu le temps de rembourser toutes mes dettes avant que les services sociaux moldus s’en mêlent et ça leur a pas vraiment plu que j’aie démissionné comme ça…
Je repose ma bouteille pour me remettre à manger. Au moins j’ai meilleur appétit que ces derniers jours ou même que quelques heures plus tôt quand Thomas s’est pointé avec ses viennoiseries.
- Enfin bref, voilà où j’en suis.
- InvitéInvité
Re: Good morning sunshine
Ven 28 Sep 2018 - 19:07
Une fois bien installé, Fiona et moi avons entamé notre déjeuner dans la bonne humeur. J'étais heureux de constater combien son expression semblait traduire plus d'énergie et de positivité qu'en arrivant ce matin. La jeune femme ne tarda d'ailleurs pas à me dire qu'elle appréciait le moment autant que la cuisine (ce qui était mon cas aussi). J'étais donc largement satisfait.
Puis, une chose en menant à une autre, j'en arrivais à la questionner au sujet de son nouveau travail. Apparemment, elle avait signé un contrat avec Agneas Muller... Ni plus ni moins. Je la regardais d'un air un peu stupéfait (mais surtout impressionné) et n'attendit pas pour demander à avoir davantage de détails. Cette histoire témoignait d'un sacré coup de chance... Ou disons plutôt, d'un alignement des planètes.
La doyenne des Muller était une vraie sommité dans le monde de la mode magique. J'imaginais sans peine l'opportunité que cela représentait pour Fiona et peut-être même des perspectives d'avenir (qui sait ?). Bosseuse comme elle était, tout ceci me semblait amplement mérité. Cela dit, c'était aussi là que l'on voyait combien les relations pouvaient aider dans le monde professionnel... Il avait suffit d'une parole glissée au bon moment et voilà.
« Écoute, si tes soucis financiers vont mieux, c'est déjà une très bonne chose. Je suis content que tu ais eu une telle opportunité. C'est vraiment bien... Vraiment.
Dis-je d'un ton tout à fait sérieux, le regard momentanément perdu dans le vague (je venais d'apercevoir un groupe de biche non loin).
« J'imagine que ça t'aidera beaucoup pour la suite. Ajoutais-je dans la foulée. Mais tu as parlé des services sociaux moldu, non ? Qu'est-ce qu'il y a eu avec eux ? C'est réglé depuis, ou...?
Elle secoua la tête avant de répondre.
« Comme j'ai démissionné de mes anciens boulots, avec en plus mes dettes, l'assistante sociale qui s'occupait du dossier de mon frère a estimé que ma situation n'était pas assez stable pour assumer la garde de mon frère. C'est pour ça qu'on devait se marier avec Zeno, pour essayer de la duper. Faut croire qu'on l'a pas convaincue parce qu'elle a décidé de quand même placer Logan en foyer. Elle doit réévaluer la situation dans six mois et alors elle décidera si le placement est définitif ou s'il peut revenir avec moi.
J'étais stupéfait, mais d'une stupéfaction qui n'avait rien à voir avec celle éprouvée un peu plus tôt. Visiblement, les choses s'étaient dangereusement accélérées ces dernières semaines... Je comprenais un peu mieux cette histoire de mariage (peut-être que cela avait à voir avec le départ de Zeno ?) et le reste... Enfin, visiblement, Fiona avait encore pas mal de chemin à faire avant d'être définitivement tirée de ses problèmes (si tant est que cela arrive).
« Je vois. Fis-je avec un genre de rictus au visage. Tu sais où il est ? Tu peux le voir ?
« J'y vais tous les samedis.
Me répondit-elle. Je questionnais encore.
« Et ça va ? La famille d'accueil est comme il faut ?
Ce genre de cas de figure illustrait toute la complexité qu'il y avait à vivre entre le monde magique et le monde moldu. On pouvait avoir une bonne situation dans l'un et des ennuis par dessus la tête dans l'autre...
« Il est dans un foyer pour l'instant en attendant de lui en trouver une.
« C'est pas vraiment le pied ce genre d'endroit... Glissais-je. Enfin, espérons que ça se règle. Tu as une idée de comment faire ? Il n'y a rien de prévu pour ce genre de cas de figure au ministère, dans le service qui s'occupe de la liaison avec les moldus ?
J'exprimais mes pensées à voix haute, n'ayant aucune idée de l'existence réelle d'un tel service ou non... Cela dit, s'il existait un « service d'excuses » pour expliquer les accidents magiques, il devait bien y en avoir un pour pourvoir les sorciers en documents administratifs moldus...
Puis, une chose en menant à une autre, j'en arrivais à la questionner au sujet de son nouveau travail. Apparemment, elle avait signé un contrat avec Agneas Muller... Ni plus ni moins. Je la regardais d'un air un peu stupéfait (mais surtout impressionné) et n'attendit pas pour demander à avoir davantage de détails. Cette histoire témoignait d'un sacré coup de chance... Ou disons plutôt, d'un alignement des planètes.
La doyenne des Muller était une vraie sommité dans le monde de la mode magique. J'imaginais sans peine l'opportunité que cela représentait pour Fiona et peut-être même des perspectives d'avenir (qui sait ?). Bosseuse comme elle était, tout ceci me semblait amplement mérité. Cela dit, c'était aussi là que l'on voyait combien les relations pouvaient aider dans le monde professionnel... Il avait suffit d'une parole glissée au bon moment et voilà.
« Écoute, si tes soucis financiers vont mieux, c'est déjà une très bonne chose. Je suis content que tu ais eu une telle opportunité. C'est vraiment bien... Vraiment.
Dis-je d'un ton tout à fait sérieux, le regard momentanément perdu dans le vague (je venais d'apercevoir un groupe de biche non loin).
« J'imagine que ça t'aidera beaucoup pour la suite. Ajoutais-je dans la foulée. Mais tu as parlé des services sociaux moldu, non ? Qu'est-ce qu'il y a eu avec eux ? C'est réglé depuis, ou...?
Elle secoua la tête avant de répondre.
« Comme j'ai démissionné de mes anciens boulots, avec en plus mes dettes, l'assistante sociale qui s'occupait du dossier de mon frère a estimé que ma situation n'était pas assez stable pour assumer la garde de mon frère. C'est pour ça qu'on devait se marier avec Zeno, pour essayer de la duper. Faut croire qu'on l'a pas convaincue parce qu'elle a décidé de quand même placer Logan en foyer. Elle doit réévaluer la situation dans six mois et alors elle décidera si le placement est définitif ou s'il peut revenir avec moi.
J'étais stupéfait, mais d'une stupéfaction qui n'avait rien à voir avec celle éprouvée un peu plus tôt. Visiblement, les choses s'étaient dangereusement accélérées ces dernières semaines... Je comprenais un peu mieux cette histoire de mariage (peut-être que cela avait à voir avec le départ de Zeno ?) et le reste... Enfin, visiblement, Fiona avait encore pas mal de chemin à faire avant d'être définitivement tirée de ses problèmes (si tant est que cela arrive).
« Je vois. Fis-je avec un genre de rictus au visage. Tu sais où il est ? Tu peux le voir ?
« J'y vais tous les samedis.
Me répondit-elle. Je questionnais encore.
« Et ça va ? La famille d'accueil est comme il faut ?
Ce genre de cas de figure illustrait toute la complexité qu'il y avait à vivre entre le monde magique et le monde moldu. On pouvait avoir une bonne situation dans l'un et des ennuis par dessus la tête dans l'autre...
« Il est dans un foyer pour l'instant en attendant de lui en trouver une.
« C'est pas vraiment le pied ce genre d'endroit... Glissais-je. Enfin, espérons que ça se règle. Tu as une idée de comment faire ? Il n'y a rien de prévu pour ce genre de cas de figure au ministère, dans le service qui s'occupe de la liaison avec les moldus ?
J'exprimais mes pensées à voix haute, n'ayant aucune idée de l'existence réelle d'un tel service ou non... Cela dit, s'il existait un « service d'excuses » pour expliquer les accidents magiques, il devait bien y en avoir un pour pourvoir les sorciers en documents administratifs moldus...
- InvitéInvité
Re: Good morning sunshine
Sam 29 Sep 2018 - 16:14
Je suis pas du genre à me plaindre ou à m’épancher sur mes problèmes d’habitude. Zeno me l’a assez reproché d’ailleurs au début de notre relation. Pourtant je dois dire que ça me fait du bien d’expliquer en détail ma situation à Thomas. Ça m’aide à faire le tri et surtout à me libérer d’une partie du poids qui pèse sur mes épaules depuis mi-aout. Pas que parler règle miraculeusement mes problèmes, mais disons que le soutien moral aide grandement à les supporter. Et avec Thomas, je sais que je n’obtiendrai pas en retour un excès de compassion frôlant la pitié. C’est ça le plus important à mes yeux. Il m’écoute, il suggère des pistes de solution mais il ne s’apitoie pas sur mon sort. C’est exactement ce dont j’ai besoin.
- J’en sais rien, dis-je en haussant les épaules, mais je vais me renseigner. Ils auront peut-être une solution à me proposer pour quand mon dossier sera révisé dans six mois.
Laissant mon regard vagabonder vers les cervidés qui vivent tranquillement leur vie non loin de nous, je marque une pause avant de me redresser pour regarder Thomas avec un soupçon de malice dans les yeux.
- Mais assez parlé de moi. Toi, Scylla, bébé. Je veux tout savoir !
- Hun... Je ne sais pas quoi dire. Qu'est-ce que tu veux savoir ?
Je hausse les épaules avant d’énoncer comme une évidence.
- Depuis quand, pour quand est prévue la naissance, est-ce que vous savez déjà si c’est un garçon ou une fille, comment vous voulez l’appeler… tout quoi.
Il ricane.
- Hé bien... ça fait quatre mois, bientôt cinq. C'est prévu pour janvier. On ne connait pas encore le sexe et pour le prénom, on n'a pas choisi. Donc tu vois, j'ai pas beaucoup de détails croustillants à te donner.
J’esquisse une moue faussement boudeuse devant le peu d’information de sa réponse. Je ne suis sans doute pas très convaincante mais ça n’a pas d’importance. Je veux seulement le taquiner.
- C’est pas bon de frustrer une femme enceinte. Tu es bien placé pour le savoir maintenant pourtant.
Il sourit d'un air malicieux.
- Tu sais, je viens à peine de rentrer de Roumanie. Scylla m'a annoncé la nouvelle il y a quelques jours... Je suis encore en train de me faire à l'idée.
Je souris à mon tour.
- Bienvenue au club. D’un côté certains trucs me viennent naturellement comme faire attention à ce que je bois ou à ce que je mange. Mais de l’autre, j’ai du mal à réaliser que dans… sept mois maintenant ? je vais être maman.
- J’en sais rien, dis-je en haussant les épaules, mais je vais me renseigner. Ils auront peut-être une solution à me proposer pour quand mon dossier sera révisé dans six mois.
Laissant mon regard vagabonder vers les cervidés qui vivent tranquillement leur vie non loin de nous, je marque une pause avant de me redresser pour regarder Thomas avec un soupçon de malice dans les yeux.
- Mais assez parlé de moi. Toi, Scylla, bébé. Je veux tout savoir !
- Hun... Je ne sais pas quoi dire. Qu'est-ce que tu veux savoir ?
Je hausse les épaules avant d’énoncer comme une évidence.
- Depuis quand, pour quand est prévue la naissance, est-ce que vous savez déjà si c’est un garçon ou une fille, comment vous voulez l’appeler… tout quoi.
Il ricane.
- Hé bien... ça fait quatre mois, bientôt cinq. C'est prévu pour janvier. On ne connait pas encore le sexe et pour le prénom, on n'a pas choisi. Donc tu vois, j'ai pas beaucoup de détails croustillants à te donner.
J’esquisse une moue faussement boudeuse devant le peu d’information de sa réponse. Je ne suis sans doute pas très convaincante mais ça n’a pas d’importance. Je veux seulement le taquiner.
- C’est pas bon de frustrer une femme enceinte. Tu es bien placé pour le savoir maintenant pourtant.
Il sourit d'un air malicieux.
- Tu sais, je viens à peine de rentrer de Roumanie. Scylla m'a annoncé la nouvelle il y a quelques jours... Je suis encore en train de me faire à l'idée.
Je souris à mon tour.
- Bienvenue au club. D’un côté certains trucs me viennent naturellement comme faire attention à ce que je bois ou à ce que je mange. Mais de l’autre, j’ai du mal à réaliser que dans… sept mois maintenant ? je vais être maman.
- InvitéInvité
Re: Good morning sunshine
Mer 3 Oct 2018 - 19:38
Je n'étais manifestement pas très doué en conversation « classique » autour du bébé. A dire vrai, Fiona venait de me faire réaliser combien j'étais à côté de la plaque avec cette histoire. Depuis mon retour de Roumanie, tout était allé très vite, tant et si bien que j'avais presque l'impression d'être revenu il y a des mois de cela. Alors, bien sûr, j'étais très heureux... Là n'était pas la question. C'est juste qu'il s'agissait d'un truc vraiment énorme. Ma vie allait changer du tout au tout. Il y a peu, je prétendais encore ne jamais vouloir d'enfant (même si dans le fond c'était faux)... Je m'étais imaginé une vie d'éternel adolescent (en quelque sorte), à ne me soucier de rien, à fréquenter les bars et enchaîner les conquêtes (quand l'occasion se présentait). Mes représentations devaient être totalement refondues... Et ça ne se faisait pas en un claquement de doigt.
« Ouais... C'est vertigineux.
Répliquais-je alors à Fiona, l'air pensif. J'avais le sentiment qu'on était un peu dans le même bateau elle et moi. Difficile d'expliquer pourquoi je ressentais cela vis à vis d'elle et non par rapport à Scylla, mais c'était le cas. Peut-être que le fait qu'on ai un peu le même mode de fonctionnement, ou bien qu'on soit amis... Je ne sais pas.
Enfin, naturellement je me sentais très proche de Scylla et de sa grossesse... Mais c'était différent. Elle était ma copine. Je voulais prendre bien soin d'elle et ne pas trop l'accabler avec tout ce qui me passait par la tête... J'essayais d'assurer : je m'occupais de la maison, des son bien être, de ramener de l'argent (d'ici à ce que sa carrière se lance)... ça ne me mettait pas vraiment en disposition pour évoquer toutes les pensées ou les doutes qui me traversaient parfois. On faisait notre route ensemble, une main dans celle de l'autre : il fallait assurer avant tout.
« Je sais que ça va être un énorme bouleversement, mais... J'ai encore un peu de mal à en prendre la mesure. Je me dis que je ne pourrais plus me permettre de faire le con, une fois qu'il sera là. Quand on devient responsable de quelqu'un d'autre... un enfant à fortiori, je me dis que... Beaucoup de choses qui paraissaient importantes doivent devenir... Accessoire.
Elle sourit avant de répliquer.
« Ça change pas mal de choses c'est certain. mais en vrai, les sacrifices que tu anticipes n'en sont plus vraiment au moment où tu dois les faire. c'est un peu... instinctif. Enfin moi en tous cas c'est l'impression que j'ai eue après coup en m'occupant de mon frère.
« Oui, clairement.
Fis-je. J'étais bien de son avis. Tout ceci me paraîtrait absolument évident et naturel quand la situation se présentera. Il n'y avait aucun doute là dessus... Encore que. Je gardais toujours l'ombre de mon père dans un coin de ma tête. Avec un modèle pareil, je ne savais pas trop si j'allais réussir à assurer comme il faut. Mon assurance s'affaissa un peu. Je pris une gorgée dans ma canette pour chasser le doute et continuer de discuter tranquillement.
« Vous avez de la force, les nanas, mine de rien. Dis-je alors en souriant à Fiona d'un air amusé. Quand je vous regarde je me dis...
Je haussais les épaules et ne terminais pas ma phrase. Mon regard s'en alla river les cerfs : il faisait beau, il y avait un rayon de soleil. On était bien. Je crois que ça me faisait penser... Peut-être un peu trop. Qui sait...
« Ouais... C'est vertigineux.
Répliquais-je alors à Fiona, l'air pensif. J'avais le sentiment qu'on était un peu dans le même bateau elle et moi. Difficile d'expliquer pourquoi je ressentais cela vis à vis d'elle et non par rapport à Scylla, mais c'était le cas. Peut-être que le fait qu'on ai un peu le même mode de fonctionnement, ou bien qu'on soit amis... Je ne sais pas.
Enfin, naturellement je me sentais très proche de Scylla et de sa grossesse... Mais c'était différent. Elle était ma copine. Je voulais prendre bien soin d'elle et ne pas trop l'accabler avec tout ce qui me passait par la tête... J'essayais d'assurer : je m'occupais de la maison, des son bien être, de ramener de l'argent (d'ici à ce que sa carrière se lance)... ça ne me mettait pas vraiment en disposition pour évoquer toutes les pensées ou les doutes qui me traversaient parfois. On faisait notre route ensemble, une main dans celle de l'autre : il fallait assurer avant tout.
« Je sais que ça va être un énorme bouleversement, mais... J'ai encore un peu de mal à en prendre la mesure. Je me dis que je ne pourrais plus me permettre de faire le con, une fois qu'il sera là. Quand on devient responsable de quelqu'un d'autre... un enfant à fortiori, je me dis que... Beaucoup de choses qui paraissaient importantes doivent devenir... Accessoire.
Elle sourit avant de répliquer.
« Ça change pas mal de choses c'est certain. mais en vrai, les sacrifices que tu anticipes n'en sont plus vraiment au moment où tu dois les faire. c'est un peu... instinctif. Enfin moi en tous cas c'est l'impression que j'ai eue après coup en m'occupant de mon frère.
« Oui, clairement.
Fis-je. J'étais bien de son avis. Tout ceci me paraîtrait absolument évident et naturel quand la situation se présentera. Il n'y avait aucun doute là dessus... Encore que. Je gardais toujours l'ombre de mon père dans un coin de ma tête. Avec un modèle pareil, je ne savais pas trop si j'allais réussir à assurer comme il faut. Mon assurance s'affaissa un peu. Je pris une gorgée dans ma canette pour chasser le doute et continuer de discuter tranquillement.
« Vous avez de la force, les nanas, mine de rien. Dis-je alors en souriant à Fiona d'un air amusé. Quand je vous regarde je me dis...
Je haussais les épaules et ne terminais pas ma phrase. Mon regard s'en alla river les cerfs : il faisait beau, il y avait un rayon de soleil. On était bien. Je crois que ça me faisait penser... Peut-être un peu trop. Qui sait...
- InvitéInvité
Re: Good morning sunshine
Ven 5 Oct 2018 - 22:39
Peu à peu, la conversation s’oriente vers nos doutes respectifs. Devenir parents, c’est pas rien et l’un comme l’autre on se demande si on sera à la hauteur. De mon côté, j’ai beau avoir l’expérience d’avoir élevé mon petit frère pendant cinq ans, c’est pas la même chose. Logan avait déjà dix ans quand nos parents sont morts. Ils avaient déjà fait une bonne part du boulot. Et puis au final, j’ai pas été autant à la hauteur que ça puisque les services sociaux ont fini par me l’enlever.
Pourtant, en partageant mon expérience avec Thomas pour tenter de le rassurer, j’arrive à envisager que je puisse faire une bonne mère. C’est agréable. Mais contrairement à ce qu’il dit, je ne me sens absolument pas forte en ce moment. Au contraire, j’ai plutôt l’impression d’être suspendue au bord d’un précipice. Et si je n’y plonge pas, c’est bien parce que des amis comme Thomas sont là pour m’aider et m’empêchent de lâcher prise.
- Qu’est-ce qui te fait dire ça ? dis-je en tournant la tête vers lui.
- Toi et Scylla, c'est comme si vous ne vous posiez jamais de question.
Je ne peux pas m’empêcher de rire.
- Tu plaisantes ? Je fais que ça, me poser des questions. Est-ce que j’ai bien fait de le garder ? Est-ce que je vais y arriver toute seule ? Est-ce que je serai à la hauteur alors que je l’ai même pas été pour mon frère ?
Mon rire s’éteint et mon sourire s’efface à mesure que j’énumère les interrogations qui me hantent.
- Je suis morte de trouille et si je me laisse le loisir d’y penser j’ai l’impression que je vais me noyer.
Tout en parlant, j’ai changé de position pour ramener mes genoux contre ma poitrine et les entourer de mes bras. Thomas me croit forte, mais c’est tout le contraire que je ressens. La seule défense que j’ai trouvée, c’est de me plonger dans mes travaux de couture jusqu’à m’écrouler de sommeil sur mon canapé. Tu parles d’une force ! C’est à peine si je parviens à me débattre au milieu des doutes de la culpabilité et du chagrin.
- Sans doute. En attendant t'es là et tu feras ce qu'il faut en temps et en heure.
Il prend quelques secondes, puis il soupire.
- J'ai pas mal la trouille aussi...
- Je suis sure que tu seras un père génial.
Je lui souris doucement pour appuyer mes dires. En fait, je lui ai jamais dit, mais il me fait un peu penser au mien. Il avait un peu le même genre de caractère et j’avais cette même complicité avec lui. C’est peut-être pour ça que je me suis tout de suite bien entendue avec Thomas quand je suis arrivée à Hungcalf.
Pourtant, en partageant mon expérience avec Thomas pour tenter de le rassurer, j’arrive à envisager que je puisse faire une bonne mère. C’est agréable. Mais contrairement à ce qu’il dit, je ne me sens absolument pas forte en ce moment. Au contraire, j’ai plutôt l’impression d’être suspendue au bord d’un précipice. Et si je n’y plonge pas, c’est bien parce que des amis comme Thomas sont là pour m’aider et m’empêchent de lâcher prise.
- Qu’est-ce qui te fait dire ça ? dis-je en tournant la tête vers lui.
- Toi et Scylla, c'est comme si vous ne vous posiez jamais de question.
Je ne peux pas m’empêcher de rire.
- Tu plaisantes ? Je fais que ça, me poser des questions. Est-ce que j’ai bien fait de le garder ? Est-ce que je vais y arriver toute seule ? Est-ce que je serai à la hauteur alors que je l’ai même pas été pour mon frère ?
Mon rire s’éteint et mon sourire s’efface à mesure que j’énumère les interrogations qui me hantent.
- Je suis morte de trouille et si je me laisse le loisir d’y penser j’ai l’impression que je vais me noyer.
Tout en parlant, j’ai changé de position pour ramener mes genoux contre ma poitrine et les entourer de mes bras. Thomas me croit forte, mais c’est tout le contraire que je ressens. La seule défense que j’ai trouvée, c’est de me plonger dans mes travaux de couture jusqu’à m’écrouler de sommeil sur mon canapé. Tu parles d’une force ! C’est à peine si je parviens à me débattre au milieu des doutes de la culpabilité et du chagrin.
- Sans doute. En attendant t'es là et tu feras ce qu'il faut en temps et en heure.
Il prend quelques secondes, puis il soupire.
- J'ai pas mal la trouille aussi...
- Je suis sure que tu seras un père génial.
Je lui souris doucement pour appuyer mes dires. En fait, je lui ai jamais dit, mais il me fait un peu penser au mien. Il avait un peu le même genre de caractère et j’avais cette même complicité avec lui. C’est peut-être pour ça que je me suis tout de suite bien entendue avec Thomas quand je suis arrivée à Hungcalf.
- InvitéInvité
Re: Good morning sunshine
Sam 13 Oct 2018 - 21:26
J'observais Fiona avec le plus grand intérêt tandis que cette dernière me faisait part de ses doutes. C'était peut-être bête à dire, mais de l'entendre parler de tout ça me fit le plus grand bien, dans le sens où ça me permettait de me sentir un peu moins seul (elle avait ses raisons, moi les miennes, mais au final on dressait le même constat).
Avoir l'impression d'être largué dans la grande aventure de la famille, ce n'était pas quelque chose dont j'étais particulièrement fier (pas que j'en ai franchement honte non plus)... Mais disons qu'en tant qu'homme, j'étais toujours poursuivit par l'idée qu'il fallait que j'assure. Mon rôle était de gérer les imprévus afin que Scylla n'ait à s'occuper de rien et puisse profiter de sa grossesse tranquillement (inutile de préciser combien tout ceci aura été stressant ces derniers temps, vu que je suis resté sans emploi pendant un moment).
Enfin bref, ce genre de raisonnement, j'avais beau savoir que ça ne rimait à rien, difficile de m'en détacher pour autant : c'était aussi l'un des fruits de mon éducation.
Donc bon, tout ça pour dire que j'étais plutôt soulagé de pouvoir un peu verbaliser tous les trucs qui me passaient par la tête en ce moment. C'était comme une respiration, une petite pause avant de repartir de plus belle (parce qu'en dépit de tout ça, je n'allais pas me laisser abattre : tout s'arrangeait enfin, je ne pouvais qu'être heureux).
« Je ne sais pas.
Répliquais-je pensivement après que Fiona m'ait rassuré sur le père que je ferais.
« Je n'en ai jamais tellement parlé à qui que ce soit mais...
Nouveau soupir. Je décidais de m'allumer une cigarette pour me donner de la contenance.
« J'ai un peu peur de virer comme mon père... En fait c'est... C'est compliqué parce-que je n'ai aucune idée du genre d'éducation à donner à mon gamin.
Quelques secondes s'écoulèrent comme je songeais à la correcte manière de formuler mes idées.
« Les gens comme moi ne font pas d'enfant d'habitude. Fis-je d'un ton un peu amer. J'ai vécu avec mon père pendant mes six premières années, mais... Comment dire... Il n'était pas franchement un modèle. Après, on a déménagé à Londres avec ma mère... Et je ne l'ai plus revu avant la majorité.
Nouvelle pause. Je tire nerveusement sur ma cigarette.
« Cet été je suis retourné le voir en Roumanie. Ça faisait vingt ans qu'on ne s'était vu... Il n'a pas changé d'un pouce... C'est... Toujours le même vieux vampire méprisant. Je hausse les épaules. Donc bon... Qu'est-ce que j'arriverais à transmettre à mon gamin, hein ? C'est ça la grande question...
J'adressais un regard en biais à Fiona et esquissais un petit sourire avant de conclure ma tirade.
« Je sais qu'on a tendance à renvoyer à l'individu... Les erreurs de l'un n'ont pas à être celles de l'autre... Mais d'où on vient, ça compte dans qui on est. Et... quand je mets côte à côte le nom que porte Scylla et le mien... Ouais... Je me dis que ça va être chaud.
Avoir l'impression d'être largué dans la grande aventure de la famille, ce n'était pas quelque chose dont j'étais particulièrement fier (pas que j'en ai franchement honte non plus)... Mais disons qu'en tant qu'homme, j'étais toujours poursuivit par l'idée qu'il fallait que j'assure. Mon rôle était de gérer les imprévus afin que Scylla n'ait à s'occuper de rien et puisse profiter de sa grossesse tranquillement (inutile de préciser combien tout ceci aura été stressant ces derniers temps, vu que je suis resté sans emploi pendant un moment).
Enfin bref, ce genre de raisonnement, j'avais beau savoir que ça ne rimait à rien, difficile de m'en détacher pour autant : c'était aussi l'un des fruits de mon éducation.
Donc bon, tout ça pour dire que j'étais plutôt soulagé de pouvoir un peu verbaliser tous les trucs qui me passaient par la tête en ce moment. C'était comme une respiration, une petite pause avant de repartir de plus belle (parce qu'en dépit de tout ça, je n'allais pas me laisser abattre : tout s'arrangeait enfin, je ne pouvais qu'être heureux).
« Je ne sais pas.
Répliquais-je pensivement après que Fiona m'ait rassuré sur le père que je ferais.
« Je n'en ai jamais tellement parlé à qui que ce soit mais...
Nouveau soupir. Je décidais de m'allumer une cigarette pour me donner de la contenance.
« J'ai un peu peur de virer comme mon père... En fait c'est... C'est compliqué parce-que je n'ai aucune idée du genre d'éducation à donner à mon gamin.
Quelques secondes s'écoulèrent comme je songeais à la correcte manière de formuler mes idées.
« Les gens comme moi ne font pas d'enfant d'habitude. Fis-je d'un ton un peu amer. J'ai vécu avec mon père pendant mes six premières années, mais... Comment dire... Il n'était pas franchement un modèle. Après, on a déménagé à Londres avec ma mère... Et je ne l'ai plus revu avant la majorité.
Nouvelle pause. Je tire nerveusement sur ma cigarette.
« Cet été je suis retourné le voir en Roumanie. Ça faisait vingt ans qu'on ne s'était vu... Il n'a pas changé d'un pouce... C'est... Toujours le même vieux vampire méprisant. Je hausse les épaules. Donc bon... Qu'est-ce que j'arriverais à transmettre à mon gamin, hein ? C'est ça la grande question...
J'adressais un regard en biais à Fiona et esquissais un petit sourire avant de conclure ma tirade.
« Je sais qu'on a tendance à renvoyer à l'individu... Les erreurs de l'un n'ont pas à être celles de l'autre... Mais d'où on vient, ça compte dans qui on est. Et... quand je mets côte à côte le nom que porte Scylla et le mien... Ouais... Je me dis que ça va être chaud.
- InvitéInvité
Re: Good morning sunshine
Dim 14 Oct 2018 - 10:27
J’écoute patiemment Thomas vider son sac. Je parviens même à masquer ma surprise lorsqu’il me révèle que son père est un vampire, ce qui fait de lui un dhampire. Faisant abstraction de cette révélation – je ne crois pas que le moment soit bien choisi pour le taquiner à ce sujet – j’essaie de trouver les mots qui pourraient le réconforter, comme il l’a fait pour moi. Je lui souris doucement.
- Tu ne sais peut-être pas tout à fait quel genre de père tu veux être, mais tu sais au moins ce que tu ne veux pas. C’est un début.
- Je ne sais pas si ça suffira.
- Non, certainement pas. Mais au moins tu as un point de départ.
Je souris de plus belle en ajoutant.
- Et puis au risque de me répéter, je te l’ai dit, je crois que tu feras un père génial.
- C'est gentil.
Il sourit doucement.
- Espérons-le.
Je me redresse un peu pour renchérir, sure de moi.
- J’en suis sure.
Il boit son coup et fume sa clope avec un petit sourire un peu complice sans rien ajouter de plus. Puis, regardant un groupe de biches passer, il demande.
- Tu crois qu'ils se laisseraient approcher ?
Je regarde dans la même direction que lui, faisant mine de réfléchir. Cette fois je crois que c’est le bon moment pour la taquinerie que j’avais remise à plus tard. Mon regard brille d’une lueur malicieuse et mon sourire se fait moqueur lorsque je me tourne à nouveau vers lui.
- Par moi peut-être, mais une créature féroce comme toi, je sais pas…
- Tu ne sais peut-être pas tout à fait quel genre de père tu veux être, mais tu sais au moins ce que tu ne veux pas. C’est un début.
- Je ne sais pas si ça suffira.
- Non, certainement pas. Mais au moins tu as un point de départ.
Je souris de plus belle en ajoutant.
- Et puis au risque de me répéter, je te l’ai dit, je crois que tu feras un père génial.
- C'est gentil.
Il sourit doucement.
- Espérons-le.
Je me redresse un peu pour renchérir, sure de moi.
- J’en suis sure.
Il boit son coup et fume sa clope avec un petit sourire un peu complice sans rien ajouter de plus. Puis, regardant un groupe de biches passer, il demande.
- Tu crois qu'ils se laisseraient approcher ?
Je regarde dans la même direction que lui, faisant mine de réfléchir. Cette fois je crois que c’est le bon moment pour la taquinerie que j’avais remise à plus tard. Mon regard brille d’une lueur malicieuse et mon sourire se fait moqueur lorsque je me tourne à nouveau vers lui.
- Par moi peut-être, mais une créature féroce comme toi, je sais pas…
- InvitéInvité
Re: Good morning sunshine
Dim 14 Oct 2018 - 13:51
Après m'être confié de la sorte, j'éprouvais le besoin de faire un peu diversion en parlant de quelque chose de plus léger. La venue des cerfs (non loin) tombait comme le prétexte parfait. Ainsi, je lançais ma question à Fiona comme un genre de défit, le regard pétillant de malice typiquement adolescente (le genre que l'on a quand on s'apprête à faire une connerie). Cependant, la réplique de Fiona me prit un peu de court. Le sourire s'évanouit de mon visage pendant quelques secondes... Je la regardais et... Sourit à nouveau.
« Ça, tu vois, c'est extrêmement raciste.
J'éclatais alors d'un rire franc et clair, avant de me lever et chasser les quelques brins d'herbes accroché aux pans de mon manteau.
« On va voir ce qu'on va voir.
Adressant un clin d’œil à la jeune femme, je piochais un falafel de son emballage et partit en direction des cerfs. Fiona se leva alors à son tour et m'emboîta le pas.
« Ça t'apprendra à me cacher un truc pareil.
Je haussais les épaules en levant les bras.
« C'est comme faire son coming out : il faut se sentir à l'aise ! Nouveau rire. Avec le scandale de cet été, je pensais que tout le monde était au courant désormais... Mais apparemment, certains refusent toujours d'écouter les rumeurs.
« Désolée, l'été a été un peu compliqué pour moi aussi mais j'aurais dû être là pour toi.
Répliqua Fiona. Elle sourit et ajouta, pour détendre l'atmosphère.
« Et puis si tu me l'avais dit, j'aurais pu, je sais pas... te faire des fringues anti-UV.
« Ne sois pas désolée. J'ai l'habitude de gérer mes problèmes tout seul... Je suis un grand garçon. Mais les fringues anti-UV, c'est une excellente idée. Je garde.
La prairie défilait doucement sous nos pieds. Je voyais la forme des cerfs se dessiner de plus en plus précisément à mesure que nous avancions. Ces derniers avaient d'ailleurs arrêté de brouter tranquillement et nous regardaient attentivement en bougeant les oreilles dans notre direction. Je décidais de freiner un peu l'allure (sans manquer d'adresser des regards entendu à ma complice). Petit à petit, on termina de rogner les derniers mètres qui nous séparaient des animaux. Je tendais alors doucement la main (armé de mon falafel) et attendit que l'un des cerfs se décide à venir renifler la chose. Quelques minutes passèrent en forme de tâtonnement mutuel et finalement les bêtes se laissèrent toucher.
« Trop facile.
Glissais-je alors à Fiona à voix basse, avec un petit clin d’œil, la main affairée à gratter l'oreille d'une femelle. Je crois qu'il n'y avait pas meilleure manière de conclure cette journée. La vie continuait et même si on se heurtait à un nombre invraisemblable de difficultés, il y avait toujours ce genre de moment là, quand on est entre ami et qu'on savoure l'instant, pour nous rappeler à la beauté simple des choses.
« Ça, tu vois, c'est extrêmement raciste.
J'éclatais alors d'un rire franc et clair, avant de me lever et chasser les quelques brins d'herbes accroché aux pans de mon manteau.
« On va voir ce qu'on va voir.
Adressant un clin d’œil à la jeune femme, je piochais un falafel de son emballage et partit en direction des cerfs. Fiona se leva alors à son tour et m'emboîta le pas.
« Ça t'apprendra à me cacher un truc pareil.
Je haussais les épaules en levant les bras.
« C'est comme faire son coming out : il faut se sentir à l'aise ! Nouveau rire. Avec le scandale de cet été, je pensais que tout le monde était au courant désormais... Mais apparemment, certains refusent toujours d'écouter les rumeurs.
« Désolée, l'été a été un peu compliqué pour moi aussi mais j'aurais dû être là pour toi.
Répliqua Fiona. Elle sourit et ajouta, pour détendre l'atmosphère.
« Et puis si tu me l'avais dit, j'aurais pu, je sais pas... te faire des fringues anti-UV.
« Ne sois pas désolée. J'ai l'habitude de gérer mes problèmes tout seul... Je suis un grand garçon. Mais les fringues anti-UV, c'est une excellente idée. Je garde.
La prairie défilait doucement sous nos pieds. Je voyais la forme des cerfs se dessiner de plus en plus précisément à mesure que nous avancions. Ces derniers avaient d'ailleurs arrêté de brouter tranquillement et nous regardaient attentivement en bougeant les oreilles dans notre direction. Je décidais de freiner un peu l'allure (sans manquer d'adresser des regards entendu à ma complice). Petit à petit, on termina de rogner les derniers mètres qui nous séparaient des animaux. Je tendais alors doucement la main (armé de mon falafel) et attendit que l'un des cerfs se décide à venir renifler la chose. Quelques minutes passèrent en forme de tâtonnement mutuel et finalement les bêtes se laissèrent toucher.
« Trop facile.
Glissais-je alors à Fiona à voix basse, avec un petit clin d’œil, la main affairée à gratter l'oreille d'une femelle. Je crois qu'il n'y avait pas meilleure manière de conclure cette journée. La vie continuait et même si on se heurtait à un nombre invraisemblable de difficultés, il y avait toujours ce genre de moment là, quand on est entre ami et qu'on savoure l'instant, pour nous rappeler à la beauté simple des choses.
Fin du RP
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