- InvitéInvité
ain't no sunshine - jazmin
Ven 31 Aoû 2018 - 13:40
Neuvième année. La fin approchait. Les derniers mois à prétendre être un étudiant ordinaire avant de devoir rentrer au Texas pour intégrer l'empire Flores. Basilio avait été clair une fois de plus cet été : Elios remplirait son rôle au poste de dirigeant qui lui était réservé, à moins qu'il ne lance sa propre affaire en Grande-Bretagne. Il existait donc un choix : rentrer au bercail pour gérer un commerce de grande ampleur, ou poursuivre sa propre voie. Elios n'avait pas vraiment envie de devenir cadre dans l'entreprise Flores. Côtoyer son père, être soumis à des exigences de résultats financiers, diriger des opérations barbantes… Il avait tellement profité de sa liberté à Inverness et Londres qu'il lui semblait difficile de retourner à la case départ. Mais vivre en Angleterre ? Pour y faire quoi ? Lors de sa première année à Hungcalf, il avait l'ambition de devenir tireur d'élite dans une brigade ministérielle, pourquoi pas en garde rapprochée. Un métier d'action où l'on ne s'ennuyait jamais, où l'adrénaline était quotidienne, où ses talents de duelliste seraient mis en valeur. A deux doigts d'y accéder, le sorcier se demandait s'il avait vraiment envie d'en faire sa vie. Qu'est-ce qui le retenait ici, hormis le souhait de ne pas être trop près de son père ? Des amis, peu nombreux ? Un cercle de relations prestigieuses, infesté d'hypocrisie et de manipulations ? Jazmin, qui lui échappait de plus en plus et ne resterait pas sagement installée ici près de lui ? If you had a wife, your life would have a meaning, you'd want to settle somewhere, lui disait sa mère. Merci bien. Encore un sujet pesant qu'Elios évitait depuis des années mais qui s'alourdissait de plus en plus. Sa vingtaine se terminait bientôt, il était en âge de commencer à fonder une famille… Or il ne partageait pas le goût de ses parents pour les histoires d'amour ou les carrières toutes tracées. Alors en attendant -en attendant quoi ? le couteau sous la gorge, le désespoir, un miracle?-, le sorcier errait sans véritable but, tâchant de mettre à profit l'ambition informe qui le dévorait.
La rentrée approchant, il avait quitté son appartement londonien pour un passage à Myrddin Wyllt, pour quelques achats. Le chemin de traverse londonien était trop bondé de familles et d'élèves à cette époque de l'année, Elios préférait éviter les bains de foule. Une veste de costume noire sur un t-shirt vert pâle, il se promenait nonchalamment dans les rues du quartier en direction de quelque boutique. Quelques sorciers le saluaient d'un hochement de tête, professeurs ou commerçants. Dans son comportement d'ado taciturne, Elios oubliait parfois qu'il portait sur ses épaules un nom prestigieux et qu'on voyait en lui un futur sorcier d'influence des Etats-Unis. Son orgueil balançait en permanence entre l'envie d'effectivement embrasser son destin américain et l'envie de dire merde à tout ça et faire quelque chose d'inattendu. Se déciderait-il un jour ? Le jappement de Chandra interrompit ses pensées. Le sorcier jeta un regard perplexe à la chienne Xoloitzcuintle avant de relever les yeux dans la direction de ce qui l'avait fait réagir. Qui pourrait s'approcher que l'animal voudrait signaler à son maitre ? Jazmin. Pas vue de l'été, et leurs derniers échanges étaient teintés de jalousie et de froideur. Pourtant la voir fit sourire Elios, quelque part en dedans. Il se contenta d'une lueur dans le regard, avide, moqueuse, amoureuse, un mélange qui lui était réservé. Il était content de la voir, cette peste indispensable à sa vie. L'amertume des derniers mois sans trop se voir se distillait dans sa gorge, mais il savait qu'en la serrant contre lui il oublierait facilement le mal qu'elle prenait plaisir à lui faire.
La rentrée approchant, il avait quitté son appartement londonien pour un passage à Myrddin Wyllt, pour quelques achats. Le chemin de traverse londonien était trop bondé de familles et d'élèves à cette époque de l'année, Elios préférait éviter les bains de foule. Une veste de costume noire sur un t-shirt vert pâle, il se promenait nonchalamment dans les rues du quartier en direction de quelque boutique. Quelques sorciers le saluaient d'un hochement de tête, professeurs ou commerçants. Dans son comportement d'ado taciturne, Elios oubliait parfois qu'il portait sur ses épaules un nom prestigieux et qu'on voyait en lui un futur sorcier d'influence des Etats-Unis. Son orgueil balançait en permanence entre l'envie d'effectivement embrasser son destin américain et l'envie de dire merde à tout ça et faire quelque chose d'inattendu. Se déciderait-il un jour ? Le jappement de Chandra interrompit ses pensées. Le sorcier jeta un regard perplexe à la chienne Xoloitzcuintle avant de relever les yeux dans la direction de ce qui l'avait fait réagir. Qui pourrait s'approcher que l'animal voudrait signaler à son maitre ? Jazmin. Pas vue de l'été, et leurs derniers échanges étaient teintés de jalousie et de froideur. Pourtant la voir fit sourire Elios, quelque part en dedans. Il se contenta d'une lueur dans le regard, avide, moqueuse, amoureuse, un mélange qui lui était réservé. Il était content de la voir, cette peste indispensable à sa vie. L'amertume des derniers mois sans trop se voir se distillait dans sa gorge, mais il savait qu'en la serrant contre lui il oublierait facilement le mal qu'elle prenait plaisir à lui faire.
- InvitéInvité
Re: ain't no sunshine - jazmin
Sam 29 Sep 2018 - 21:06
AIN'T NO SUNSHINE Tu tires, toujours plus, toujours plus fort. Tant que tes jointures en deviennent blanches ; mais rien à faire. À l'évidence ce jean – peut-être ton préféré hier encore - est devenu un peu trop petit. De jour en jour, cela va de mal en pire. Il faut t'y faire, ton ventre grossit ; les petites brioches prenant toujours un peu plus de place. T'as beau leur dire de rester secrètes, elles te narguent sans cesse. Tu souffles, pestes en te regardant dans le miroir ; caprice d'une gamine encore trop attaché à son apparence d’antan. Et s'il n'y avait que le ventre ... Non, non. Ta poitrine aussi prend du volume ; et si tu n'as jamais été plantureuse, là, la donne change. Tu jettes de colère ton pantalon qui valse à travers la pièce. Ces changements corporels, tu les détestes ; ou presque. Il te suffit d'un simple regard sur ton petit bidon encore discret pour te calmer. Tu le gratifies même d'une petite caresse. Maintenant que tu les as accepté, et que le père de ces petites choses est au courant ; tu leur accordes quelques délicatesses. L'instinct maternel sans doute. Tu n'en sais rien. Tu ne connais rien de tout ce qui t'arrive, de tous ces changements depuis que ton corps n'est plus vraiment le tien. Tu soupires ; cette fois résignée à porter autre chose que ce foutu jean. Tu cherches rapidement, un pantalon de yoga, et un pull ample. Simple, mais toujours élégant quand ça se porte bien. Fin prête, tu quittes ton appartement. Début d'année qui se profile, tu n'as encore strictement rien préparé pour cette nouvelle année, et pour cause. L'été a été une saison bien remplit, trop même ; si bien que t'es en retard sur bien des points. Madame Organisation 0 – les aléas de la vie 1. Ça s'annonce mal, très mal, alors que tes brioches ne sont mêmes pas encore là. Ça t'angoisse ; t'obliges à marcher plus vite pour te rendre à Myrddin Wyllt faire quelques achats. À cette époque de l'année, les rues sont évidemment bondées, le rentrée touchant aussi bien professeurs, qu'étudiants. Manque de bol, tu n'as jamais vraiment aimé la foule. Tu pestes de nouveau. Ça t'apprendras à être aussi dissipés depuis des mois. T'en as conscience, ton mode de vie, ta personnalité. Tu changes doucement, mais sûrement en une Jazmin 2.0 qui te fait souvent peur ; radicalement opposé à la version d'origine. Tu rentres dans une première boutique pour t'acheter un livre traitant de la flore magique, puis tu en ressors continuant ta marche ; tu entends le cri familier d'un animal. Tu cherches du regard ; pas très longtemps, Chandra étant voyante. Le maître de l'animal n'étant pas loin. Elios. Si un vent d'automne ne t'a pas quitté depuis que tu es sorti, une douce chaleur fait rosir tes joues. Tu n'es pas de celles qui rougissent d'ordinaire, mais les hormones te dictent, et t'obligent à réagir et ressentir ces derniers temps de manière tout à fait aléatoire. Tu le regardes pendant des secondes qui te paraissent une éternité ; quand finalement, tes jambes bougent d'elle-même. Petite caresse légère sur la chienne au passage, te précipitant dans les bras du Texan. Tu ne demandes rien, tu plonges tête la première. Tu l'enlaces fort, inspires cette odeur si familière qui te fait frissonner de bonheur. Oui, ça te fait du bien. Combien de temps ne l'as-tu pas vu ? Trop longtemps, mais pas assez néanmoins pour t'obliger à parler. T'as jamais eu besoin de mot avec lui ; et dans ce câlin, il peut y voir tout l'amour, toute la frustration de son absence causée à ce jour. Si le mauvais garçon est reparti au Texas toi t'es restée ici. « Pendejo* ... » Entre les lignes ça veut dire 'tu m'as manqué'. *trou du cul (c) ANAPHORE |
- InvitéInvité
Re: ain't no sunshine - jazmin
Mer 3 Oct 2018 - 10:29
La silhouette de la sorcière se dessinait dans les rayons glacés du soleil automnal tandis qu'elle approchait. Une caresse à Chandra, geste anodin qui en disait long sur la place que la Trejo avait dans la vie d'Elios. Peu de gens pouvaient toucher sa chienne en toute quiétude, elle était là pour monter la garde et protéger son maitre, pas pour sympathiser avec les autres humains. Seulement Chandra connaissait Jazmin depuis qu'elle était née et l'avait toujours vue dans les parages, au point de se confondre avec Elios. Si elle ne lui obéirait pas aussi bien qu'à son maitre véritable, elle savait qu'elle pouvait lui accorder son affection et sa confiance. Jazmin n'était jamais vue comme un danger pour le sorcier, même lorsque leurs échanges devenaient houleux. Peut-être que les animaux savaient lire l'amour dans les gestes et mots violents ? Peut-être sentaient-elles le lien indéfectible qui unissait Elios à Jazmin, malgré toutes les tempêtes ?
Dans le contre-jour qui l'amène, Jazmin paraissait floue. Le Texan attribua sa drôle d'impression à la tenue ample qu'elle portait. Il s'étonna de ce choix vestimentaire pour la féline séductrice, mais ne s'en formalisa pas. Il la trouvait magnifique de toute façon, nue, apprêtée, ou même affublée d'un sac à patates. Le sorcier n'eut pas le temps d'attarder son regard sur elle : sans avertir ni demander, parce qu'elle n'en avait pas besoin, Jazmin se précipita contre lui, dans ses bras, au plus près possible. La tête dans son cou qui respire, qui aspire son âme. Le sourire fut plus fort que l'orgueil cette fois-ci et les lèvres d'Elios s'étirèrent brièvement, brusquement, sous le coup chaud au coeur qu'elle venait de lui porter. Même l'insulte en espagnol ne le fit pas ciller. C'était tellement banal entre eux. Le pendejo profitait de l'instant, savourait l'étreinte. Lui avait posé ses mains dans le dos de la sorcière, calmement. Il aimait sentir que c'était elle qui le serrait. Finalement, il se laissa aller à l'enlacer dans un soupir. Les yeux clos, le corps détendu pour une fois… Jusqu'à un froncement de sourcils. Il connaissait Jazmin par coeur, il connaissait son regard par coeur, son corps par coeur. Quelque chose était différent. Lovée contre lui, il ne se souvenait pas de la rondeur de ses courbes. La sensation n'était pas la même. Avait-il oublié ? Le temps passé sans se voir ni se toucher avait-il effacé les réflexes de son corps qui se mêlait parfaitement au sien ? Troublé, Elios se sentit presque coupable de ne pas reconnaître ce corps qui était presque une extension du sien.
Impérial, il n'en dit rien. Repoussant doucement l'étreinte, il chercha à croiser le regard de la sorcière. Ses mains retournèrent au chaud dans les poches de sa veste. Chandra était revenue à ses pieds, droite, le regard interrogateur posé sur Jazmin. Tu vas bien ? Phrase banale de deux amis qui se retrouvaient, phrase pourtant peu prononcée entre eux, qui préféraient couper court aux banalités des mortels. Pas de reproche, pas de pique, juste une sincère question. Une perche tendue que la princesse ne saisirait probablement pas. C'est trop d'honneur de t'être mise en beauté pour moi. La moquerie était toujours là, immature, tendre, inquiète. La trouver chez elle affalée sur un canapé dans cette tenue, c'était une chose. Mais sortir en ville ainsi ? C'était inédit. C'était différent. Quelque chose était différent et Elios ne savait pas s'il devait s'en méfier ou non. L'accueil de la sorcière avait été si doux. Peut-être pourrait-il s'habituer à cette douceur.
Dans le contre-jour qui l'amène, Jazmin paraissait floue. Le Texan attribua sa drôle d'impression à la tenue ample qu'elle portait. Il s'étonna de ce choix vestimentaire pour la féline séductrice, mais ne s'en formalisa pas. Il la trouvait magnifique de toute façon, nue, apprêtée, ou même affublée d'un sac à patates. Le sorcier n'eut pas le temps d'attarder son regard sur elle : sans avertir ni demander, parce qu'elle n'en avait pas besoin, Jazmin se précipita contre lui, dans ses bras, au plus près possible. La tête dans son cou qui respire, qui aspire son âme. Le sourire fut plus fort que l'orgueil cette fois-ci et les lèvres d'Elios s'étirèrent brièvement, brusquement, sous le coup chaud au coeur qu'elle venait de lui porter. Même l'insulte en espagnol ne le fit pas ciller. C'était tellement banal entre eux. Le pendejo profitait de l'instant, savourait l'étreinte. Lui avait posé ses mains dans le dos de la sorcière, calmement. Il aimait sentir que c'était elle qui le serrait. Finalement, il se laissa aller à l'enlacer dans un soupir. Les yeux clos, le corps détendu pour une fois… Jusqu'à un froncement de sourcils. Il connaissait Jazmin par coeur, il connaissait son regard par coeur, son corps par coeur. Quelque chose était différent. Lovée contre lui, il ne se souvenait pas de la rondeur de ses courbes. La sensation n'était pas la même. Avait-il oublié ? Le temps passé sans se voir ni se toucher avait-il effacé les réflexes de son corps qui se mêlait parfaitement au sien ? Troublé, Elios se sentit presque coupable de ne pas reconnaître ce corps qui était presque une extension du sien.
Impérial, il n'en dit rien. Repoussant doucement l'étreinte, il chercha à croiser le regard de la sorcière. Ses mains retournèrent au chaud dans les poches de sa veste. Chandra était revenue à ses pieds, droite, le regard interrogateur posé sur Jazmin. Tu vas bien ? Phrase banale de deux amis qui se retrouvaient, phrase pourtant peu prononcée entre eux, qui préféraient couper court aux banalités des mortels. Pas de reproche, pas de pique, juste une sincère question. Une perche tendue que la princesse ne saisirait probablement pas. C'est trop d'honneur de t'être mise en beauté pour moi. La moquerie était toujours là, immature, tendre, inquiète. La trouver chez elle affalée sur un canapé dans cette tenue, c'était une chose. Mais sortir en ville ainsi ? C'était inédit. C'était différent. Quelque chose était différent et Elios ne savait pas s'il devait s'en méfier ou non. L'accueil de la sorcière avait été si doux. Peut-être pourrait-il s'habituer à cette douceur.
- InvitéInvité
Re: ain't no sunshine - jazmin
Ven 5 Oct 2018 - 21:24
AIN'T NO SUNSHINE Tu le serres si fort que tu lui donnes l'occasion de sentir ton palpitant tambouriner contre sa poitrine. Il bat fort. Cogne, tape. Sonnant le glas d'une longue période, la fin ; celle de son absence. T'as l'impression qu'une éternité vous sépare, que l'été fut plus long, plus éreintant encore. Alors tu le serres plus fort que d'ordinaire, profitant de cette étreinte pour remplir le vide qu'il a creusé. Ça te fait du bien. Tu ne te rappelle plus la dernière fois que l'accalmie vous a concédé un moment. Combien de temps déjà ? Trop, sans doute. La colère, la jalousie et l'amertume étant votre quotidien depuis un certain temps … Depuis qu'un Ethelred est rentré dans ta vie, plus précisément. Tu profites donc de cette opportunité que tu sais éphémères, fragile, instable. De quelques mots, en effet, tu peux tout briser. 'Je suis enceinte.' Trois mots. Trois petits mots ; qui te paraissent pourtant si dangereux. Tu ne veux pas lui dire, pas tout de suite. C'est sûrement égoïste, mais tu veux garder cette sérénité entre vous, rien qu'un petit moment. Un tout petit. Elios brise pourtant le contact, s'éloignant un peu. Ce que tu regrettes une seconde, avant de te rendre compte que ce câlin, aurait pu te trahir. Tes vêtements amples font voile, mais tu ne peux faire disparaître tes nouvelles rondeurs qui vont prendre davantage d'ampleur. Et lui, il te connaît ; trop. C'est celui qui te connaît le mieux même, autant de corps que d'âme ; alter-ego, jumeau spirituel. Si bien, que la question te parait étrange venant de lui. Tu vas bien ? Oui et non. Te pousse-t-il à le dire ? T'es parano, ma pauvre fille. Il cherche ton regard, qu'il trouve vite, toi-même cherchant le sien. « Oui, comme toujours. » Tu hausses les épaules de manière accentué pour lui faire comprendre que les banalités, ce n'est pas pour vous. C'est même bizarre. « Et toi ? » Mais bon, tu joues le jeu ; bien que les normalités t'ennuies depuis toujours. Tu gardes néanmoins un petit sourire, celui qui attendrit, fait fondre le commun des mortels. Parce que si cette journée a commencé sans panache, là, tu es heureuse d'être tombé sur lui. Tu veux tout savoir. Pourquoi est-il reparti à Austin, votre ville natale ? Qu'a-t-il fait là-bas ? Prête à lui poser une multitude de questions, il coupe ton élan d'une réflexion qui te fait de nouveau rougir ; cette fois d'embarras et de honte. Il est vrai que tu fais toujours attention à ce que tu portes, prenant soin des apparences. Ça peut surprendre qu'on puisse te voir habillé comme maintenant, mais tu n'as plus rien à te mettre, et il serait grand temps de changer de garde-robe ; même si ça t'embête. Tu fais une petite moue. « Hey, si tu m'avais prévenu de ton retour je me serai peut-être habillée en conséquence. » Petite pique camoufler d'une raillerie. S'il t'a effectivement prévenu de son intention de repartir au Texas, il ne t'a pas dit quand il rentrerait ; et t'es un peu vexée de ne l'apprendre que par hasard, dans une ruelle. Bon certes, tu n'es pas très bien placée pour lui faire ce genre de reproche. Tu es la première à partir sans dire un mot, et à revenir comme une fleur. Tu reçois le retour du bâton comme on dit. « Et si on allait se poser quelque part ? » Tu veux t'éloigner de la foule, te mettre au chaud surtout ; l'automne reprend doucement ses droits, et tu ne veux pas attraper froid. (c) ANAPHORE |
- InvitéInvité
Re: ain't no sunshine - jazmin
Dim 7 Oct 2018 - 18:54
Il tendit la perche, sachant pertinemment qu'elle préférerait se noyer plutôt que d'appeler à l'aide. Elios ferait pareil mais la douceur de leurs retrouvailles avait nourri un élan d'espoir chez le Texan. La princesse haussa les épaules, laissant la perche retomber dans l'eau sans s'en émouvoir. Oui, comme toujours. Et toi ? Même gestuelle qu'elle pour montrer qu'il n'insiste pas. Il ne prit même pas la peine de répondre. Si Jazmin ne comptait pas lui dire ce qui avait changé chez elle, il ne s'emmerderait pas à répondre à une question aussi banale. Son regard vert glissait sur elle, nonchalant, inquisiteur, méfiant. Son étreinte tendre et inattendue lui avait réchauffé le coeur : elle lui avait manqué. Elle lui manquait. Leurs nuits passées ensemble, à se sentir unis, seuls coupés du monde, à leur place l'un auprès de l'autre -même celles qui n'impliquaient pas de sexe. Parfois, rien que rester assis l'un à côté de l'autre sans parler leur suffisait. Tout cela lui manquait. L'élan tactile et sincère de Jazmin avait été une bouffée d'air frais et nostalgique, qui donnait envie au sorcier de la reprendre contre lui et de fermer les yeux pour que le temps se fige. Seulement il sentait aussi les gouttes d'un doute amer couler en lui. La latina n'était elle-même qu'en furie, en tornade insaisissable. L'accalmie, aussi tentante était-elle, ne pouvait rien présager de bon.
Le sourire ravageur de la sorcière contrastait avec sa tenue plus que relâchée, et cela amusa le Texan. C'est trop d'honneur de t'être mise en beauté pour moi. Princesse rougit. Encore. La reine de glace, qui contrôlait ou explosait en toutes circonstances, rougissait pour une pique gentillette sur son accoutrement. Elios aurait pu trouver cela ravissant, mais c'était si déstabilisant qu'il était à peu près certain de détester la voir comme ça. Hey, si tu m'avais prévenu de ton retour je me serai peut-être habillée en conséquence. La gamine boudeuse qui reprochait un manque de nouvelles, quand elle était la spécialiste des disparitions inexpliquées. Le sorcier soupira avec un sourire las, une main dans la nuque. Clairement, vu comment ils s'étaient quittés au début de l'été il n'avait pas compté la prévenir de quoi que ce soit. A son tour de se sentir délaissée. Et si on allait se poser quelque part ? Jazmin commandait, Elios suivait. Il hocha la tête pour acquiescer, et désigna d'un geste ample de la main la multitude d'établissements qui pouvait les accueillir. Ce n'était pas ce qui manquait dans le quartier. En abaissant le bras, il proposa sa main à la sorcière, naturellement. Elle pouvait la saisir au vol ou la laisser flotter seule. Elios s'en irriterait bien évidemment, mais ses colères étaient fugaces. Il lui proposerait toujours sa main, à cette capricieuse lunatique, qui pouvait l'adorer et le repousser successivement.
Le choix de l'endroit lui appartenait et le sorcier s'installa là où Madame avait décidé. Eternel adolescent avachi sur son siège, il observait le visage de son âme sœur plus que le lieu qui les entourait. Ni inquiet, ni confiant, il attendait qu'elle crache le morceau : elle avait quelque chose à dire, c'était certain. Le nom de Muller passa dans l'esprit du Texan, qui serra les mâchoires pour se forcer à penser qu'elle pouvait très bien lui parler de toute autre chose. Il était même probable qu'elle l'ait oublié pendant l'été, volatile comme elle était. C'était vers Elios qu'elle revenait toujours, jusqu'à ce que son coeur s'amourache d'une autre nouveauté. Lui, il demeurait, dans l'ombre, présent malgré les fureurs et les tempêtes de leur lien profond.
Le sourire ravageur de la sorcière contrastait avec sa tenue plus que relâchée, et cela amusa le Texan. C'est trop d'honneur de t'être mise en beauté pour moi. Princesse rougit. Encore. La reine de glace, qui contrôlait ou explosait en toutes circonstances, rougissait pour une pique gentillette sur son accoutrement. Elios aurait pu trouver cela ravissant, mais c'était si déstabilisant qu'il était à peu près certain de détester la voir comme ça. Hey, si tu m'avais prévenu de ton retour je me serai peut-être habillée en conséquence. La gamine boudeuse qui reprochait un manque de nouvelles, quand elle était la spécialiste des disparitions inexpliquées. Le sorcier soupira avec un sourire las, une main dans la nuque. Clairement, vu comment ils s'étaient quittés au début de l'été il n'avait pas compté la prévenir de quoi que ce soit. A son tour de se sentir délaissée. Et si on allait se poser quelque part ? Jazmin commandait, Elios suivait. Il hocha la tête pour acquiescer, et désigna d'un geste ample de la main la multitude d'établissements qui pouvait les accueillir. Ce n'était pas ce qui manquait dans le quartier. En abaissant le bras, il proposa sa main à la sorcière, naturellement. Elle pouvait la saisir au vol ou la laisser flotter seule. Elios s'en irriterait bien évidemment, mais ses colères étaient fugaces. Il lui proposerait toujours sa main, à cette capricieuse lunatique, qui pouvait l'adorer et le repousser successivement.
Le choix de l'endroit lui appartenait et le sorcier s'installa là où Madame avait décidé. Eternel adolescent avachi sur son siège, il observait le visage de son âme sœur plus que le lieu qui les entourait. Ni inquiet, ni confiant, il attendait qu'elle crache le morceau : elle avait quelque chose à dire, c'était certain. Le nom de Muller passa dans l'esprit du Texan, qui serra les mâchoires pour se forcer à penser qu'elle pouvait très bien lui parler de toute autre chose. Il était même probable qu'elle l'ait oublié pendant l'été, volatile comme elle était. C'était vers Elios qu'elle revenait toujours, jusqu'à ce que son coeur s'amourache d'une autre nouveauté. Lui, il demeurait, dans l'ombre, présent malgré les fureurs et les tempêtes de leur lien profond.
- InvitéInvité
Re: ain't no sunshine - jazmin
Lun 8 Oct 2018 - 15:34
AIN'T NO SUNSHINE Tu le concèdes ; l'ambiance est on ne peut plus bizarre entre vous. Rien n'est comme d'habitude, non en fait, plus rien ne l'est depuis un certain temps. Le monde – le vôtre – s'est ébréché à un moment donné ; rendant cette bulle au départ vierge de tout étranger, accessible et ouverte. L'inconnu aux couleurs bleu et argent est entré, saccageant ainsi votre normalité. Où est donc passé cette symbiose, cette cohésion parfaite et innée qui vous lie depuis toujours ? Les caresses et les baisers. Les mots doux, les mots durs. Princesse, tu es à l'origine de tout. T'en as bien conscience ; tu sais que c'est toi qui a fait rentré l'étranger. Et si tu ne le regrettes aucunement depuis qu'il t'ait offert ce cadeau logé dans tes entrailles, tu n'aimes pas pour autant ce qui se passe en ce moment. Entre Elios et toi. C'est différent. Tu détestes le changement, surtout ici. Tu balaies donc les banalités d'un haussement d'épaule. Ce n'est pas ce que tu cherches avec lui, bien que t'as senti l'espoir émaner du Texan. Déception dans le regard, il copie ta mimique, ne se fatiguant même pas à te répondre pour te montrer sans doute son agacement. Et bien quoi ? Que voulait-il que tu répondes ? 'Oh, je suis enceinte d'un type que tu détestes, mais tout va bien dans le meilleur des mondes.' Ça te démange de lui balancer les mots à la figure, mais tu ne veux pas le faire comme ça. Peut-être que t'as peur au fond, de sa réaction, mais surtout des conséquences. Et s'il ne le supportait pas ? S'il te disait bye bye pour toujours ? Pour la première fois, tu crains le contrecoup. Tu expédies rapidement tes peurs, tu les enterres proposant de se poser dans un endroit plus intime, plus chaud surtout. Cafés, bars, restaurants. Autant de lieux et d'endroits, mais c'est un salon de thé que tu finis par choisir. Prenant cette main qu'il te tend, tu retrouves le sourire avec nostalgie. Tu as toujours aimé vos balades, donnant aux autres une image surfaite de « couple » ; et tu as toujours aimé les narguer, la vérité bien plus complexe que leurs idées simplettes. « Affûtée comme je suis, tu n'as pas peur qu'on te voit avec moi ? » Tu es un peu (c) ANAPHORE |
- InvitéInvité
Re: ain't no sunshine - jazmin
Mar 9 Oct 2018 - 17:29
Apaisé par les semaines passées sans elle et la tendresse de son étreinte, le Texan offrit sa main à la latina quand elle proposa de s'installer quelque part. Il n'était pas dupe, jamais, sur ce qu'elle ne lui disait pas, sur son humeur changeante. Il s'en foutait, au fond. Affûtée comme je suis, tu n'as pas peur qu'on te voit avec moi ? Ses yeux verts glissèrent longuement sur elle avec une lueur moqueuse. Il avait envie de lui dire que non, jamais. Elle était magnifique, même affublée ainsi. Elios n'aurait jamais peur ou honte de s'afficher à son bras. Peu lui importait les regards des autres, les jugements des crétins qui ricanaient ou jasaient de leur relation hors des cases. Tant qu'il sentait sa main contre la sienne, il pouvait tout affronter avec aisance. Du moins, c'est ce qu'il croyait.
Dans le salon de thé luxueux, ils dépareillaient. Elle avec sa tenue vestimentaire, lui avec son attitude avachie. Mais leur sang et leur nom leur donnaient tous les droits de se trouver ici et d'y être accueillis comme des seigneurs. Tu vas me regarder encore longtemps comme ça en restant silencieux ? Oui, probablement. D'une moue nonchalante, il indiqua qu'il se foutait bien de la mettre mal à l'aise. Il savait qu'elle voulait vider son sac, elle avait refusé la perche tendue un peu plus tôt, il n'allait pas lui faciliter davantage les choses. La serveuse apporta leur commande : un thé chaï au masala pour le Texan, un thé fruité pour la sorcière gourmande. Impérial, le sorcier se redressa pour déguster son thé, silencieux, ignorant Jazmin jusqu'à qu'elle se décide enfin à parler. Inconfortable, nerveuse, elle ne tenait pas en place sur son siège. Just speak, you fool. You'll feel better. Leur sale manie de tout garder pour eux était ridicule, même lui l'admettait. Elle parlerait, il exploserait, elle aussi, et quoi ? Ils se retrouveraient. Comme à chaque fois.Ou pas. Let's get this over with. Finalement, après une bouchée de gâteau qui devait être bien difficile à avaler, la jeune femme lâcha le morceau. Je suis enceinte. Dans d'autres circonstances, Elios aurait ricané à sa phrase, qu'il aurait pris pour une mauvaise blague. Un mensonge pour briser la glace, pour se moquer de la pression qu'il lui mettait en l'observant sans rien dire. Mais pas cette fois-ci. Cela collait tellement à son doute sur les formes de son corps, à l'inexplicable accoutrement de Jazmin, à sa difficulté à parler. Elios sut que c'était vrai. Une pierre venait de tomber lourdement au fond de son estomac. Il fixait son regard sur la sorcière, muet, impassible. Ce n'était pas une nouvelle anodine, en effet, il comprenait pourquoi elle avait essayé de tourner autour du pot. Peu importait la suite des événements, cet aveu venait de tout changer. Leur vie était en train de basculer.
Grave, Elios réussit à desserrer les mâchoires pour poser la seule question déterminante. De qui ? De lui ? Il ne se souvenait pas de la date de leur dernier rapport, ça remontait à quelques mois. Jazmin enceinte de lui ? Le nœud dans son estomac était mêlé d'angoisse et de joie à la fois. Ils n'avaient jamais voulu être un couple, ni se marier, encore moins parler de fonder une famille ensemble. C'était si loin d'elle et de lui. Mais si ça devait arriver, à quelle autre femme voudrait-il lier son sang et sa chair ? Ce serait une situation absurde et vertigineuse, mais euphorisante dans un sens. Le pessimiste Texan ne voulait pas y croire, ne voulait pas insinuer dans son esprit une idée folle et douloureuse. Et si elle était enceinte d'un autre ? … Glacial, d'un calme terrifiant, Elios ne lâchait pas la sorcière du regard. Il ne voulait pas réagir davantage avant de savoir quelle tournure prenait cet événement incroyable.
Dans le salon de thé luxueux, ils dépareillaient. Elle avec sa tenue vestimentaire, lui avec son attitude avachie. Mais leur sang et leur nom leur donnaient tous les droits de se trouver ici et d'y être accueillis comme des seigneurs. Tu vas me regarder encore longtemps comme ça en restant silencieux ? Oui, probablement. D'une moue nonchalante, il indiqua qu'il se foutait bien de la mettre mal à l'aise. Il savait qu'elle voulait vider son sac, elle avait refusé la perche tendue un peu plus tôt, il n'allait pas lui faciliter davantage les choses. La serveuse apporta leur commande : un thé chaï au masala pour le Texan, un thé fruité pour la sorcière gourmande. Impérial, le sorcier se redressa pour déguster son thé, silencieux, ignorant Jazmin jusqu'à qu'elle se décide enfin à parler. Inconfortable, nerveuse, elle ne tenait pas en place sur son siège. Just speak, you fool. You'll feel better. Leur sale manie de tout garder pour eux était ridicule, même lui l'admettait. Elle parlerait, il exploserait, elle aussi, et quoi ? Ils se retrouveraient. Comme à chaque fois.
Grave, Elios réussit à desserrer les mâchoires pour poser la seule question déterminante. De qui ? De lui ? Il ne se souvenait pas de la date de leur dernier rapport, ça remontait à quelques mois. Jazmin enceinte de lui ? Le nœud dans son estomac était mêlé d'angoisse et de joie à la fois. Ils n'avaient jamais voulu être un couple, ni se marier, encore moins parler de fonder une famille ensemble. C'était si loin d'elle et de lui. Mais si ça devait arriver, à quelle autre femme voudrait-il lier son sang et sa chair ? Ce serait une situation absurde et vertigineuse, mais euphorisante dans un sens. Le pessimiste Texan ne voulait pas y croire, ne voulait pas insinuer dans son esprit une idée folle et douloureuse. Et si elle était enceinte d'un autre ? … Glacial, d'un calme terrifiant, Elios ne lâchait pas la sorcière du regard. Il ne voulait pas réagir davantage avant de savoir quelle tournure prenait cet événement incroyable.
- InvitéInvité
Re: ain't no sunshine - jazmin
Mer 10 Oct 2018 - 21:46
AIN'T NO SUNSHINE Ton aveu aurait dû te soulager, mais ce n'est pas le cas, et tu sais pourquoi. Ce qui te noue toujours l'estomac est la réponse à cette fameuse question. « De qui ? » Tu sais que tu vas encore le blesser, qu'il va exploser, et que tu vas répliquer. Engrenage qui se veut sans fin, tu devines avec aisance la finalité de votre échange ; car fatalement et ce depuis bien longtemps, le soleil et la lune se chamaillent ; se disputent le temps mais le ciel également. Princesse, n'as-tu pas l'habitude ? Si, bien sûr que si. Or ici, tu sais que ce sera différent. Ces bébés, ces petites vies ne peuvent être effacés ou oublier à l'instar d'une histoire sans lendemain. Parce que t'en as fait le choix. Tu as un héritage maintenant. Que tu partages avec quelqu'un que l'étoile du jour déteste, et tu le sais. Alors t'as cette désagréable impression de pousser le bouchon un peu trop loin. Tu le vois venir en te hurlant dessus que ça ne t'as pas suffit de t'envoyer en l'air avec lui. Tu plaides coupable. « De Sasha. » Tu balances tes mots comme des couteaux. Avec regret. Avec un étrange calme aussi. Parce que t'as pas honte au final, t'es même heureuse ; non pas parce que tu l'annonces pour la première fois à quelqu'un, mais parce que c'est avec cet homme et pas un autre que tu vas devenir parent. Tu reprends ton élixir de fruits, demoiselle qui fait front en toute circonstance, tu soutiens son regard qui se veut hostile à ton égard. Et si le sien est glacial, le tien est peut-être plus tendre, plus compréhensible ? T'en sais rien, mais tu n'as pas envie de te disputer avec lui comme tu le ferais d'habitude. Ce que tu vis en ce moment est important, t'as envie de partager ça avec lui, avec ce petit garçon que t'as vu grandir. Tu le veux à tes côtés, tu veux son soutien ; petite égoïste. Et t'es soulagé au final qu'il le sache de toi, tu ne voulais pas qu'il l'apprenne autre part comme ce stupide torchon, ou par quelqu'un d'autre. Elios, l'important, le premier, l'unique. « Je ne veux pas me disputer avec toi, et je ne te demande pas ton approbation non plus. » Si le ton n'est pas sec, il est implacable. Parce que t'as déjà pris ta décision, et que tu ne reviendras pas dessus, toi, l'impériale. Tu poses ta tasse, ta main glissant sur la surface de la table pour rejoindre la sienne. Chemin très court au final, tu caresses doucement sa peau, ses phalanges qui ont fracasser pas mal de mâchoires. T'as ce besoin de proximité, espérant naïvement qu'il s'apaise grâce à ton toucher. « Je veux que tu sois là ... » Je veux et pas je voudrais, la nuance est importante. S'il montre de manière exacerbé ton côté autoritaire et égocentrique, il souligne également que ce n'est pas un souhait, mais bel et bien un besoin. Ton regard se radoucit encore, l'éclair d'espoir faisant frétiller tes pupilles. Il est rare pour toi de quémander quoi que ce soit, t'es bien trop fière pour admettre que t'as besoin des autres. Or, c'est Elios. Tu lui as toujours tout montré, autant de corps que d'âme. Rien n'est secret, tout est dévoilé. Depuis toujours. Tu gardes ta main sur la sienne, brisant néanmoins le lien qui unissait vos regards si semblables. « … S'il te plaît dis quelque chose, je préfère encore quand tu pètes les plombs. » Ça te fait tout drôle de le voir si silencieux, t'as pas l'habitude. Ce n'est pas lui ça. Ce n'est pas vous. T'en deviens même agacée, le ton de ta voix se voulant plus dur, plus piquant. Et t'en rajoute, fatalement ; provocatrice. « Je te dégoûte tant que tu ne trouves plus les mots ? » Tu veux qu'il réagisse quitte à t'en prendre plein la figure. (c) ANAPHORE |
- InvitéInvité
Re: ain't no sunshine - jazmin
Jeu 11 Oct 2018 - 21:53
De Sasha. Le couperet tomba. Le temps s'interrompit. En un instant, le fantasme débile d'une autre vie avec Jazmin portant son enfant partit en fumée. I'm bloody stupid. Jamais il ne saurait quel visage aurait eu l'être mêlé de leur sang. Jamais il ne connaitrait une existence tendre avec elle, à chérir maladroitement un enfant qui leur ressemblerait. Non seulement ce mirage n'arriverait jamais, mais Jazmin le vivrait avec un autre. Avec lui. Avec Muller. Je ne veux pas me disputer avec toi, et je ne te demande pas ton approbation non plus. Un simple haussement de sourcils, désabusé. Approuver quoi, de toute manière ? Le dégât était déjà fait. Absent, vide, le Texan observait la main de la sorcière glisser sur la tienne, comme si elle pensait pouvoir le retenir. Je veux que tu sois là… Elle se permettait d'être douce, la cruelle. De quémander, vulnérable et adorable jeune femme. Elle ne faisait que remuer le couteau dans la plaie. To be there ? Elios parvint presque à sourire à cette requête naïve. Il avait été là. Pendant vingt-sept ans. Il avait toujours été là, alors qu'elle l'ignorait, le bafouait, le torturait, avide de liberté et de nouveautés. Et maintenant, elle réclamait sa présence ? Maintenant ? Alors qu'elle venait d'offrir son corps et sa vie à Muller ? I'm already gone.
…S'il te plaît dis quelque chose, je préfère encore quand tu pètes les plombs. Il s'étonna lui-même de ne réaliser que maintenant qu'il n'avait rien dit, pas bougé. Il y avait quelques mois, la seule évocation de Muller dans les parages lui donnait envie de tout démolir. Il s'imagina renversant la table du salon de thé, hurlant sa rancoeur sur la sorcière, frappant le premier venu s'interposer. Il pourrait faire tout cela. Cela le soulagerait peut-être. Peut-être. Ou pas. Il avait tellement envie d'agripper la main de Jazmin que ses phalanges lui faisaient mal de crispation. La caresse inquiète de la latina n'y changeait rien. Il ne sentait pas la chaleur de sa peau tant il était glacé à l'intérieur. Je te dégoûte tant que tu ne trouves plus les mots ? tenta la princesse pour provoquer son impulsif soleil. Essai facile, prévisible, qui ne fit qu'agacer le sorcier. Il retira lentement sa main de la table, la soustrayant au contact de la jeune femme.
Le fait qu'elle essayait de le piquer pour qu'il explose lui paraissait insultant. Oui, elle le dégoûtait. Elle allait devenir une Muller. Elle allait être à lui. Elle était à lui. Elle serait pour toujours la mère de ses enfants. Elle avait choisi de tomber enceinte de lui et non d'Elios. Il aurait pu la protéger, la combler, il lui aurait été loyal jusqu'au bout. Elle lui crachait au visage et exigeait en plus de cela qu'il tourne la page et se comporte en ami ? Que veux-tu que je te dise, Jazmin ? Prénom protocolaire et voix blanche. Il avait envie de l'insulter, d'hurler, de lui jeter son putain de thé fruité à la gueule. Mais plus que ça, il n'avait pas envie de dépenser son énergie. C'était vain. Il l'avait perdue. Elle l'avait perdu. Tu veux que je frappe une femme enceinte ? demanda-t-il avec ironie, soulignant l'absurdité de ses propos quand elle disait préférer qu'il pète les plombs. Il n'était pas qu'un sorcier violent écervelé. Je ne vois pas ce que tu attends de moi, reprit-il très calmement, très froidement, croisant les mains. Tu vas élever ton enfant, votre enfant, avec lui. Ta vie est toute tracée. Le ton était méprisant, mielleux, détaché. Quelque part, refuser de céder à la rage lui faisait plaisir. Il ne voulait pas lui donner le spectacle qu'elle attendait, qui la rassurerait. Il ne voulait pas se donner la peine.
…S'il te plaît dis quelque chose, je préfère encore quand tu pètes les plombs. Il s'étonna lui-même de ne réaliser que maintenant qu'il n'avait rien dit, pas bougé. Il y avait quelques mois, la seule évocation de Muller dans les parages lui donnait envie de tout démolir. Il s'imagina renversant la table du salon de thé, hurlant sa rancoeur sur la sorcière, frappant le premier venu s'interposer. Il pourrait faire tout cela. Cela le soulagerait peut-être. Peut-être. Ou pas. Il avait tellement envie d'agripper la main de Jazmin que ses phalanges lui faisaient mal de crispation. La caresse inquiète de la latina n'y changeait rien. Il ne sentait pas la chaleur de sa peau tant il était glacé à l'intérieur. Je te dégoûte tant que tu ne trouves plus les mots ? tenta la princesse pour provoquer son impulsif soleil. Essai facile, prévisible, qui ne fit qu'agacer le sorcier. Il retira lentement sa main de la table, la soustrayant au contact de la jeune femme.
Le fait qu'elle essayait de le piquer pour qu'il explose lui paraissait insultant. Oui, elle le dégoûtait. Elle allait devenir une Muller. Elle allait être à lui. Elle était à lui. Elle serait pour toujours la mère de ses enfants. Elle avait choisi de tomber enceinte de lui et non d'Elios. Il aurait pu la protéger, la combler, il lui aurait été loyal jusqu'au bout. Elle lui crachait au visage et exigeait en plus de cela qu'il tourne la page et se comporte en ami ? Que veux-tu que je te dise, Jazmin ? Prénom protocolaire et voix blanche. Il avait envie de l'insulter, d'hurler, de lui jeter son putain de thé fruité à la gueule. Mais plus que ça, il n'avait pas envie de dépenser son énergie. C'était vain. Il l'avait perdue. Elle l'avait perdu. Tu veux que je frappe une femme enceinte ? demanda-t-il avec ironie, soulignant l'absurdité de ses propos quand elle disait préférer qu'il pète les plombs. Il n'était pas qu'un sorcier violent écervelé. Je ne vois pas ce que tu attends de moi, reprit-il très calmement, très froidement, croisant les mains. Tu vas élever ton enfant, votre enfant, avec lui. Ta vie est toute tracée. Le ton était méprisant, mielleux, détaché. Quelque part, refuser de céder à la rage lui faisait plaisir. Il ne voulait pas lui donner le spectacle qu'elle attendait, qui la rassurerait. Il ne voulait pas se donner la peine.
- InvitéInvité
Re: ain't no sunshine - jazmin
Lun 15 Oct 2018 - 18:43
AIN'T NO SUNSHINE Que veux-tu que je te dise, Jazmin ? Tout ; n'importe quoi, pourvu qu'il brise ce silence insoutenable. Tu n'aimes vraiment pas cette ambiance qui t'es à la fois étrangère, et désagréable. Depuis quand est-il si calme ? Lui, le soleil ; l'indomptable, brûleur de raison. Il aurait déjà dû exploser normalement, te cracher le feu de sa haine au visage ; mais rien … Rien. Aucune insulte, pas un seul crie. Le néant, l'horrible vide absolu. Tu ne reconnais pas cette personne, si bien, que t'en perds tes moyens. Tu ne comprends pas. Qui est cet homme devant toi ? Tu t'es parais pour recevoir des coups de poignard pourtant, des blessures douloureuses ; mais ce n'est pas des coups qui te mettent k.o ; c'est ce calme. Ranges tes gants gamine, tu n'es pas dans un ring. Il retire sa main que tu regardes s'éloigner, et tu comprends enfin son comportement. Il te punit, te blâme avec flegme car le mal est déjà fait. Les petites brioches sont là, tu ne comptes pas les chasser, alors pourquoi se donner la peine d'exploser devant l'inévitable réalité ? Si l'incompréhension brillait il y a encore quelques secondes dans tes yeux, elle s'éteint. T'as un regain de confiance, t'es rassurée car tu le comprends toujours aussi bien qu'avant. Malgré l'été, malgré ce que tu viens de lui annoncer. Sans avoir besoin de mots. Le lien est resté intact, tel qu'il est. Un petit rictus fait une rapide apparition sur tes lèvres. « Je ne vois pas ce que tu attends de moi, tu vas élever ton enfant, votre enfant, avec lui. Ta vie est toute tracée. » T'écoutes les mots, fronçant un peu les sourcils. Tu commences à être agacé par son comportement, bien que tu le comprennes finalement. Ce pourquoi, tu ne dis rien ; L'a t-il oublié durant son séjour dans le chaud désert du Texas ? Cette attache qui vous relie depuis votre naissance ne peut se défaire ; qu'il le veuille ou non. Ça aussi, c'est l'inévitable réalité ; l'affreuse et dérangeante vérité. C'était écrit. Dans les nuages, dans les étoiles ; dans le creux des planètes, et dans le cosmos lui-même. L'histoire du Soleil et de la Lune. Tu comptes bien lui rappeler. « Ma vie en ce moment se résume à deux petits-pois qui vont devenir de gros problèmes de trois kilos bientôt, sans compter la fac, mes problèmes familiaux et un nom, Muller. Alors non, il y a rien de tracé dans tout ça, c'est le chaos, un putain de bordel que j'ai du mal à gérer. » Tu ris ; non pas que ça t'amuse, c'est plus nerveux qu'autre chose. T'es dans le flou, t'es submergé par la vie. T'es débordée. T'as peur aussi. Princesse sans château, tu considères ne pas avoir de famille, c'est assez mal vu chez les sang-purs pour ainsi dire surtout quand on est enceinte d'un héritier au nom suprême. Alors tu veux qu'il comprenne. Elios a toujours était cette bouée qui t'empêchait de te noyer, cet apaisant réconfort ; celui qui guérit, qui consolide. T'as besoin de lui, là, maintenant. Et ça t'énerve de devoir quémander, de devoir te justifier surtout. Il est de droit divin que le roi soutienne la reine. « Je viens de te le dire. Je veux que tu sois là, corps et âme. » Parce qu'il te le doit à toi ; petite reine présomptueuse. Si bien que le doute n'a de place ni dans tes mots, ni dans tes yeux, ni dans le son de ta voix. Tu n'appelles plus à l'aide là, tu revendiques carrément. Tu reprends cette part de gâteau que tu comptais bien manger quand tu l'as demandé. T'es plus k.o, t'es bien réveillée. « N'essaie pas de t'enfuir, ou de te voiler la face. Tu sais bien comment ça se fini quand un de nous part. » Il revient toujours. Que ce soit toi ou lui. (c) ANAPHORE |
- InvitéInvité
Re: ain't no sunshine - jazmin
Mer 17 Oct 2018 - 10:01
Ça l'insupportait, la reine, qu'Elios montrait autant de détachement. Il ne répondit pas à sa demande vulnérable, retirant sa main de sous la sienne. La blessure était telle qu'elle le glaçait, l'empêchait de réagir. Il en tirait un malin plaisir, sachant pertinemment que ce calme agaçait la sorcière. Ce que j'attends de toi ? Ma vie en ce moment se résume à deux petits-pois qui vont devenir de gros problèmes de trois kilos bientôt, sans compter la fac, mes problèmes familiaux et un nom, Muller. Alors non, il y a rien de tracé dans tout ça, c'est le chaos, un putain de bordel que j'ai du mal à gérer. Sa nervosité et sa confusion se lisaient entre les mots. Elios savait parfaitement reconnaître que la latina avait peur. Loin de le chagriner, trop amer pour se montrer sensible, il rit à son tour, mauvais, méprisant. Non mais attends, ça, j'en ai rien à foutre. Tu as choisi. Tu es son incubateur maintenant, sa chose. Sa propriété. Mots soigneusement choisis. Lui aussi savait où piquer pour provoquer la reine. Son problème. Pas le mien. Tu me fais un enfant, deux enfants, dans le dos, et tu veux que moi je te tienne la main ? Tu veux que je m’apitoie sur ton sort ? Malgré la rancoeur, le sorcier restait immobile. Il ne voulait pas prendre la peine d'exploser, il ne voulait pas la laisser l'atteindre. Souhait vain et prétentieux, puisqu'ils étaient liés dans leur sang et dans leur souffle.
La traitresse insista, montant d'un cran dans le ton impérieux. Je viens de te le dire. Je veux que tu sois là, corps et âme. Elle ne comprenait donc pas ? Elle possédait déjà tout ça, elle l'avait toujours eu. Seulement à force de piétiner dessus, l'âme n'avait plus grand-chose à offrir et le corps était usé. N'essaie pas de t'enfuir, ou de te voiler la face. Tu sais bien comment ça se fini quand un de nous part. Ce fut la phrase de trop. La goutte d'eau qui déclencha la tempête, comme on appuierait sur un interrupteur. Le sorcier se leva d'un bond, secouant la table au passage. La voix grave et mexicaine prit le dessus sur le brouhaha délicat du salon de thé. Tu te prends pour qui ? Tu me prends pour qui ? Tu exiges mon corps et mon âme alors que ton corps, tu l'as donné à Muller ? Le corps se faisait menaçant, penché sur elle. Je ne parle pas de vos petites coucheries, c'est un don permanent là. Tu crois que je vais rester à tes côtés pendant que tu construis une famille avec lui ? Coup de poings sur la table, et main qui envoya valser son thé au sol. Je suis qui ?! Ton chien ? Ta friendzone ? Ton babysitter ? Le visage déformé par la colère et la haine, ignorant les regards inquiets des sorciers autour d'eux, Elios avait la respiration courte. Finalement, elle l'avait fait exploser.
Au lieu de se sentir soulagé, d'avoir l'impression d'avoir repris le dessus ou l'envie de la serrer contre lui pour apaiser son feu intérieur, il se sentait juste vide. Amer, triste et vide. Pourtant les mots de la princesa ne cessaient de le mettre en rogne. La seule qui se voile la face ici, c'est toi, si tu crois que rien n'a changé entre nous. Que tout ça ne change rien entre nous. Je sais comment ça se finit, j'ai le résultat sous les yeux. Il désigna d'un regard glacial le ventre dissimulé de la sorcière. Jazmin faisait comme si c'était lui qui voulait partir, entrainant de futurs dégâts. Mais elle était partie la première. Elle l'avait quitté, trahi, bousillé. Et le dégât était déjà là. T'es vraiment qu'une putain d'orgueilleuse pour oser me menacer. Tu as quoi à m'offrir pour ma présence, Jaz ? C'était la première fois qu'il exigeait quelque chose pour rester. Leur lien avait toujours été naturel, évident. Il ne lui demandait pas des comptes. Même s'il lui reprochait régulièrement d'être menteuse, volage et capricieuse, il n'avait jamais remis en question sa place à ses côtés. Tout avait changé à l'instant où elle avait annoncé que Sasha était le père. Elios refusait d'avoir une place dans l'ombre du Muller, lui, le soleil impétueux.
La traitresse insista, montant d'un cran dans le ton impérieux. Je viens de te le dire. Je veux que tu sois là, corps et âme. Elle ne comprenait donc pas ? Elle possédait déjà tout ça, elle l'avait toujours eu. Seulement à force de piétiner dessus, l'âme n'avait plus grand-chose à offrir et le corps était usé. N'essaie pas de t'enfuir, ou de te voiler la face. Tu sais bien comment ça se fini quand un de nous part. Ce fut la phrase de trop. La goutte d'eau qui déclencha la tempête, comme on appuierait sur un interrupteur. Le sorcier se leva d'un bond, secouant la table au passage. La voix grave et mexicaine prit le dessus sur le brouhaha délicat du salon de thé. Tu te prends pour qui ? Tu me prends pour qui ? Tu exiges mon corps et mon âme alors que ton corps, tu l'as donné à Muller ? Le corps se faisait menaçant, penché sur elle. Je ne parle pas de vos petites coucheries, c'est un don permanent là. Tu crois que je vais rester à tes côtés pendant que tu construis une famille avec lui ? Coup de poings sur la table, et main qui envoya valser son thé au sol. Je suis qui ?! Ton chien ? Ta friendzone ? Ton babysitter ? Le visage déformé par la colère et la haine, ignorant les regards inquiets des sorciers autour d'eux, Elios avait la respiration courte. Finalement, elle l'avait fait exploser.
Au lieu de se sentir soulagé, d'avoir l'impression d'avoir repris le dessus ou l'envie de la serrer contre lui pour apaiser son feu intérieur, il se sentait juste vide. Amer, triste et vide. Pourtant les mots de la princesa ne cessaient de le mettre en rogne. La seule qui se voile la face ici, c'est toi, si tu crois que rien n'a changé entre nous. Que tout ça ne change rien entre nous. Je sais comment ça se finit, j'ai le résultat sous les yeux. Il désigna d'un regard glacial le ventre dissimulé de la sorcière. Jazmin faisait comme si c'était lui qui voulait partir, entrainant de futurs dégâts. Mais elle était partie la première. Elle l'avait quitté, trahi, bousillé. Et le dégât était déjà là. T'es vraiment qu'une putain d'orgueilleuse pour oser me menacer. Tu as quoi à m'offrir pour ma présence, Jaz ? C'était la première fois qu'il exigeait quelque chose pour rester. Leur lien avait toujours été naturel, évident. Il ne lui demandait pas des comptes. Même s'il lui reprochait régulièrement d'être menteuse, volage et capricieuse, il n'avait jamais remis en question sa place à ses côtés. Tout avait changé à l'instant où elle avait annoncé que Sasha était le père. Elios refusait d'avoir une place dans l'ombre du Muller, lui, le soleil impétueux.
- InvitéInvité
Re: ain't no sunshine - jazmin
Mer 17 Oct 2018 - 18:19
AIN'T NO SUNSHINE Il tape là où ça fait mal lui aussi, te connaissant mieux que quiconque pour savoir t’atteindre exactement là où il faut. Ainsi de par ses mots il titille ce qu’il y a de plus laid, de plus grand chez toi. Ta fierté, et ton orgueil. Maintenant de toi, il n’y voit que faiblesse ; petite gourde prise dans les eaux du requin anglais. Un incubateur pour ses engeances, un objet pour ses plaisirs. Une propriété. Voilà comment il te regarde. Et putain, ça t’insupporte. Ça te fait mal. Toi qui a toujours été la grande, l’intouchable, la reine, te voilà relégué à … Rien. Tu tolères le mépris des autres à ton égard, tu le supportes très bien même, dédaigneuse que tu es ; mais certainement pas avec Elios Flores. « Personne ne peut capturer le vent. » T’es sûre de ça ? Le vent est pourtant trop souvent enclavé dans le même appartement ces derniers temps … Tes yeux s’assombrissent, l’orage gronde en dedans ; annonçant hurricane et ouragan. Tu n’as que faire de l’avis, et du jugement des autres pourtant ; mais le sien a toujours été important. Toujours. À lui, le soleil. Le tien. Qu’il te fasse tomber de ton piédestal, tu ne peux pas l’accepter. Jamais. La lune est au soleil comme les nuages appartiennent au ciel. Il peut te rejeter, te faire du mal, t’assassiner chaque matin à son levé ; mais jamais il ne pourra t’abandonner. Parce que toi, ça ne te viendrait jamais à l’idée n’est-ce pas ? Sauf que tu ne lui as jamais dit, jamais montré. À tort ou à raison, l’étoile du jour est acquise. Si de corps et d’âme sont ses cadeaux à ton égard, toi, tu ne lui as offert pendant tout ce temps qu’une coquille vide. Petite fille, tu n’as pas peur que l’astre se transforme en nébuleuse, et disparaisse dans un trou noir ? Les traits de ton joli minois se tirent. C’est ce qui est en train de se passer là devant toi, le soleil est en train de se barrer, et ton monde devient de plus en plus sombre. Tu suffoques d’un coup ; soudais t’as peur. Non pas à cause de l’incendie que tu viens de déclarer, mais parce que tu te rends Tu le regardes, il explose. « Tu te prends pour qui ? Tu me prends pour qui ? Tu exiges mon corps et mon âme alors que ton corps, tu l'as donné à Muller ? Je ne parle pas de vos petites coucheries, c'est un don permanent là. Tu crois que je vais rester à tes côtés pendant que tu construis une famille avec lui ? » Ah tu le retrouves ce gamin caractériel que t’as toujours connu. Sauf que ça ne te rassure pas, ça n’amuse même pas ton côté petite garce comme ça le devrait. « Je suis qui ?! Ton chien ? Ta friendzone ? Ton babysitter ? » « Non … » Tu constates juste que t’érafles, blesses, martyrises de nouveau l’être cher. Putain, comment fait-on pour aimer ? Tu n’en sais rien, t’abîmes et tu détruis. C’est tout ce que tu sais faire. Il te surplombe de toute sa hauteur, et tu restes muette. Pour la première fois son déchaînement d’émotions te paralyse, et ce n’est pas à cause de cette tasse qu’il fout en l’air ; attirant une bonne fois pour toute, les regards dans la salle. « La seule qui se voile la face ici, c'est toi, si tu crois que rien n'a changé entre nous. Que tout ça ne change rien entre nous. Je sais comment ça se finit, j'ai le résultat sous les yeux. » Il désigne ton ventre que tes mains protectrices s’empressent de couvrir. C’est à ce moment que ton corps se décide enfin à bouger. Tu respires de nouveau ; le palpitant toujours en détresse par contre. Tu ne sais pas quoi dire. Ce flot de paroles n’est que vérité. Tu le sais, tu ne peux pas nier. « T'es vraiment qu'une putain d'orgueilleuse pour oser me menacer. Tu as quoi à m'offrir pour ma présence, Jaz ? » Tes pupilles se dilatent, c’est vrai ça, toi qui n’a jamais rien donné qu’est-ce que tu as à offrir ? Quel sacrifice es-tu prête à donner au soleil pour qu’il reste au-dessus de ta tête ? Tu te lèves à ton tour, lui faisant face. Tu oses te perdre dans la furie de son regard, te repassant en boucle tout ce qu’il vient de dire. « Je suis désolée Eli … » Toi, t’excuser ; pour de vrai en plus ?! « Je ne t’ai jamais dit à quel point tu comptais pour moi, mais c’est le cas … Je ne comprends pas ce qui se passe avec lui, mais je sais que j’ai besoin de toi. » Cette fois ce n’est pas tes hormones qui font couler des perles si légères sur tes joues, tu ne te caches plus derrière cette excuse. C’est juste toi, le regard embué. (c) ANAPHORE |
- InvitéInvité
Re: ain't no sunshine - jazmin
Lun 22 Oct 2018 - 18:13
Elle saurait toujours appuyer là où il fallait pour le faire démarrer au quart de tour. Elios aurait voulu gérer cette scène d'une main de maitre, déployer ses talents de comédien pour recevoir la nouvelle avec une magistrale indifférence. La voir s'énerver et désespérer tandis qu'il restait froid, les mains dans les poches. Ne pas rentrer dans son jeu, lui montrer que tout était fini, qu'elle ne pouvait plus manipuler le soleil à sa guise. C'était sans compter la phrase de trop qui le fit se lever d'un bond, haussant le ton dans le salon de thé. La tempête verbale souffla sur la table, brisant sa tasse de thé, alarmant les gens autour sans émouvoir le sorcier. Réagissant très mal à la menace provocante de la sorcière, le Texan lui crachait son mépris du bout des lèvres, soulignant qu'elle n'avait aucun levier pour le retenir. Jazmin le rejoignit pour plonger ses yeux dans les siens et offrir la seule réponse qu'il n'aurait jamais pensé recevoir. Je suis désolée Eli … Je ne t’ai jamais dit à quel point tu comptais pour moi, mais c’est le cas … Je ne comprends pas ce qui se passe avec lui, mais je sais que j’ai besoin de toi. La voix brisée et les larmes qui perlèrent sur ses joues frappèrent Elios comme si le sol venait de s'effondrer sous lui. You're so fucking beautiful. Vulnérable, sincère, impuissante… Il l'avait rarement vue ainsi. Il voulut la serrer dans ses bras, sceller ses lèvres aux siennes, sentir le goût salé de ses larmes de cristal, comme si tout pouvait s'effacer à cet instant.
Sonné, il lui fallut un peu de temps pour balbutier quelque chose. Compter pour toi ? C'était à la fois immense et insuffisant. Le soleil et sa fleur ne s'étaient jamais clairement dit ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre. Leur lien était trop fort et profond pour être restreints dans des mots-étiquettes insignifiants. Il y avait aussi une grande part d'orgueil qui gangrenait leur capacité à s'exprimer. Que Jazmin baisse la garde pour prononcer ces aveux touchait tant Elios qu'il avait envie de pleurer lui aussi. Ses yeux verts brillèrent un instant avant d'être éteints par le masque impassible du Texan. Il ne voulait pas juste « compter » pour elle. Il était bien plus que cela. Il aurait dû être bien plus, quelque chose qui aurait empêché Jazmin de songer à le tromper avec Muller. Il avait répété ses paroles avec un mélange de stupeur et de mépris déçu. C'était tellement douloureux de l'entendre prononcer enfin ces mots, maintenant que c'était trop tard. Bouleversé, une boule empoisonnée dans la gorge, le sorcier se disait qu'il aurait presque préféré qu'elle lui dise qu'elle ne l'aimait pas, qu'elle aimait l'autre, et qu'il n'était rien pour elle. Il aurait été plus facile de lui dire adieu.
Las, les membres lourds, le visage grave, Elios se détacha finalement de la sorcière. C'était le poids de la réalité qui le rattrapait. Inutile de rêver à l'espoir de ses mots, au plaisir terrible de savoir qui il était pour elle. Cela ne changeait rien à son ventre arrondi. Ce que tu as avec lui est irrémédiable et je ne vois pas quelle place je peux y avoir. Qu'est-ce qu'il en dirait, lui, hm ? Un sourire moqueur et tendre aurait dû accompagner cette question, mais l'amertume du dépit prenait encore trop de place dans sa bouche pour l'étirer en rictus. Soupir. La tête lourde de confusion et de frustration, le Texan s'appuya contre le mur dans son dos, la tête renversée en arrière. Il aurait aimé que tout fut comme autrefois, quand il aurait suffi de hurler, de fracasser et de s'envoyer en l'air pour apaiser l'humiliation. Désormais, cette époque était révolue. Le froid de lassitude qui s'insinua en lui le fit frissonner. Le soleil se sentait gelé. Privé de sa source de vie. Moue blasée, haussement d'épaules nonchalant. C'est la vie, princess. Surnom employé dans la langue d’apparat, parce que ce serait trop douloureux de l'appeler ainsi en espagnol comme il avait toujours fait. On avance. Fatalité. Tu fondes une famille et moi… Il hésita une seconde à prononcer les mots suivants. Je suis fiancé. Les yeux verts passèrent dans ceux de Jazmin, fuyants, curieux de voir sa réaction.
Sonné, il lui fallut un peu de temps pour balbutier quelque chose. Compter pour toi ? C'était à la fois immense et insuffisant. Le soleil et sa fleur ne s'étaient jamais clairement dit ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre. Leur lien était trop fort et profond pour être restreints dans des mots-étiquettes insignifiants. Il y avait aussi une grande part d'orgueil qui gangrenait leur capacité à s'exprimer. Que Jazmin baisse la garde pour prononcer ces aveux touchait tant Elios qu'il avait envie de pleurer lui aussi. Ses yeux verts brillèrent un instant avant d'être éteints par le masque impassible du Texan. Il ne voulait pas juste « compter » pour elle. Il était bien plus que cela. Il aurait dû être bien plus, quelque chose qui aurait empêché Jazmin de songer à le tromper avec Muller. Il avait répété ses paroles avec un mélange de stupeur et de mépris déçu. C'était tellement douloureux de l'entendre prononcer enfin ces mots, maintenant que c'était trop tard. Bouleversé, une boule empoisonnée dans la gorge, le sorcier se disait qu'il aurait presque préféré qu'elle lui dise qu'elle ne l'aimait pas, qu'elle aimait l'autre, et qu'il n'était rien pour elle. Il aurait été plus facile de lui dire adieu.
Las, les membres lourds, le visage grave, Elios se détacha finalement de la sorcière. C'était le poids de la réalité qui le rattrapait. Inutile de rêver à l'espoir de ses mots, au plaisir terrible de savoir qui il était pour elle. Cela ne changeait rien à son ventre arrondi. Ce que tu as avec lui est irrémédiable et je ne vois pas quelle place je peux y avoir. Qu'est-ce qu'il en dirait, lui, hm ? Un sourire moqueur et tendre aurait dû accompagner cette question, mais l'amertume du dépit prenait encore trop de place dans sa bouche pour l'étirer en rictus. Soupir. La tête lourde de confusion et de frustration, le Texan s'appuya contre le mur dans son dos, la tête renversée en arrière. Il aurait aimé que tout fut comme autrefois, quand il aurait suffi de hurler, de fracasser et de s'envoyer en l'air pour apaiser l'humiliation. Désormais, cette époque était révolue. Le froid de lassitude qui s'insinua en lui le fit frissonner. Le soleil se sentait gelé. Privé de sa source de vie. Moue blasée, haussement d'épaules nonchalant. C'est la vie, princess. Surnom employé dans la langue d’apparat, parce que ce serait trop douloureux de l'appeler ainsi en espagnol comme il avait toujours fait. On avance. Fatalité. Tu fondes une famille et moi… Il hésita une seconde à prononcer les mots suivants. Je suis fiancé. Les yeux verts passèrent dans ceux de Jazmin, fuyants, curieux de voir sa réaction.
- InvitéInvité
Re: ain't no sunshine - jazmin
Mar 23 Oct 2018 - 14:25
AIN'T NO SUNSHINE Myocarde qui tambourine dans ta poitrine au point que tu en as mal, tu le dévores du regard. T'es en face de lui, vos regards qui se jaugent, et qui remplacent les mots. La rage au bords des lèvres, le mépris au bords des yeux. C'est ce que tu redoutais, appréhender. T'as toujours eu cette peur inexplicable ; celle que ça change entre vous, que tout devienne différent. C'est que t'es naïve, gamine. T'as vraiment cru que ce serait toujours pareil, qu'il serait toujours cet ami d'enfance ; alors que tu te souviens encore de chaque minute de chaque instant de ces nuits passés dans ses bras si réconfortants ? Corps qui s'imbrique parfaitement, dans un méli-mélo d'émotions que tu n'as jamais pu contrôler. Par faiblesse ou tendresse, tu n’en sais rien mais putain ... Petite idiote, qui s'est laissé dépasser par les événements, et qui se prend la leçon du jour en pleine figure ; que chacun de ses actes a des conséquences. Douloureuses et irréversibles. Karma, cosmos, ou destin ; quel que soit son foutu nom, il t'emmerde bien. Oui, ça te fait chier. Vraiment. Ça te fait chier de constater que tu ne le regarderas peut-être plus jamais comme avant. Compter pour toi ? ‘Compter’, le mot est sans doute mal choisi ; néanmoins, tu n’as jamais su mettre une étiquette à cette relation si particulière. Sans doute trop forte, trop instable pour être mise dans une case. Aussi enivrante que bouleversante. Aussi imposante qu’indéfectible. Aucun mot ne pourrait décrire ce que tu ressens pour cet homme au fort tempérament. Alors tes yeux parlent pour toi, lui dédiant symphonie silencieuse et mots muets ; lui offrant l’orage aussi, qui coule doucement sur ton visage. Tu te mets à nue, personne ne t’a jamais vu aussi démuni qu’en cet instant. D’ordinaire, les perles ne coulent jamais. « C’est de toi, et de moi qu’on parle. » Tu ne comprends pas ce malaise que tu ressens en face du Mexicain, alors qu'il y a peu encore, tu pouvais rire de tout et de rien avec lui. Il a suffi d'une seule fois, bordel. Une seule fois pour que tout change, que tout soit différent. Tu n’aimes pas ça. T'as l'impression d'avoir perdu un ami quelque part, d'avoir dit au revoir à cette enfance que tu partages avec le beau brun. Elios n'est plus ce petit garçon au short troué ; il n'est plus la douceur qui t'as fait aimer tes dernières années avant d'entrer dans l'âge adulte. Ce gamin n'est plus. Et pour quoi finalement ? T'as bousillé quelque chose entre vous ; tu n'aurais peut-être pas dû te perdre dans les bras de l’anglais. Des 'et si' constant qui t'angoisse depuis. « Tu fondes une famille et moi … Je suis fiancé. » Tu le regardes, tu oses de nouveau poser tes yeux dorés sur lui ; des perles éphémères qui coulent encore sur tes joues rondes à peine sorti de l'enfance. Réminiscence de cette petite fille aux genoux abîmés ; souvenir de certaines nuit interdites et charnelle aussi. Tu chéri ces souvenirs, et t'en sourirai presque de nostalgie, mais tu n'en fais rien. Abasourdie, choquée, interdite parce qu’il vient de t’apprendre. Tu fini par rire, persuadant les derniers clients de s’en aller loin d’ici. Ils le sentent eux aussi ; l’ouragan est proche. Tu essuies tes joues, regrettant déjà de lui avoir montrer une telle faiblesse. « Tu ne serais pas en train de te foutre de ma gueule ? » C’est dit avec froideur, avec désinvolture. Tu te mords la lèvre, essayant tant bien que mal de mettre tes idées au clair pour lui balancer en pleine figure. « Toi, te marier ? » Tu souris, l’idée te parait absurde, irréelle. « Tu m’accuse de t’avoir fait des enfants dans le dos alors que tu promets derrière le mien l’éternité à quelqu’un d’autre ? » Tu serres la mâchoire, faisant apparaître tes petites fossettes. Tu fais une pause, ton regard se perdant partout sauf sur lui. Et tu exploses. Tu le gifles par dépit, par frustration, par colère, par jalousie. Le bruit du claquement de ta main contre sa joue rebondit sur tous les murs. « Si tu avais osé désobéir à tes parents ce jour-là, nous serions mariés tous les deux à l’heure qu’il est, et ces enfants seraient peut-être les tiens … Pobre Rey. » Tu le pousses, il ne bouge pas beaucoup étant contre le mur. Vite. Tu reprends contenance, mangeant les derniers millimètres qui vous sépare tous les deux. « Je me demande combien de temps il te faudra avant que tu ne te trompes, et qu’au lit tu l’appelle Jazmin. » L’énième provocation d’une petite peste. (c) ANAPHORE |
- InvitéInvité
Re: ain't no sunshine - jazmin
Jeu 25 Oct 2018 - 17:11
Alors qu'il avait l'impression d'avoir apaisé la situation avec des paroles sages, qui ne changeaient rien à la trahison de Jazmin et à la haine d'Elios qui n'accepterait jamais une place dans l'ombre de Sasha, il ne put s'empêcher de prononcer des mots irréversibles. Je suis fiancé. C'était faux, techniquement. Il avait décliné l'offre d'Avril, sans donner un non ferme, trop surpris par son idée, trop attaché à sa liberté, indécis quant à sa relation avec Jazmin. Clairement, si elle n'était pas revenue enceinte, si elle avait simplement montré qu'il lui avait manqué, si elle avait oublié sa passade Muller, Elios aurait su qu'il avait fait le bon choix vis à vis d'Avril. Mais puisqu'elle construisait sa future vie avec lui, puisqu'elle n'avait plus assez de considération pour le Soleil, pourquoi ne pas accepter ? Ne serait-ce que pour le plaisir de lui balancer la nouvelle, comme une manière de lui montrer qu'il n'est pas acquis, qu'il n'est pas à sa botte. C'était dit, désormais. Il se fiancerait à Avril et regarderait Jazmin se consumer de jalousie. Elle commençait déjà à fumer, la princesse outrée. Tu ne serais pas en train de te foutre de ma gueule ? Voix froide, sans sentiments, l'herbe coupée sous le pied. Toi, te marier ? Le sourire mauvais était de retour. Tu m’accuses de t’avoir fait des enfants dans le dos alors que tu promets derrière le mien l’éternité à quelqu’un d’autre ? Silence. Elios sentit venir la suite. Il la connaissait par coeur.
Il aurait pu esquiver la gifle ou retenir la main. Il aurait pu refuser à Jazmin la satisfaction de ce geste alors qu'il estimait être le plus légitime à lui en vouloir, et qu'elle n'avait plus le droit de lui reprocher quoi que ce soit. Mais il ne le fit pas. Peut-être que cette gifle était le seul contact physique possible entre eux désormais. Si tu avais osé désobéir à tes parents ce jour-là, nous serions mariés tous les deux à l’heure qu’il est, et ces enfants seraient peut-être les tiens … Pobre Rey. L'attaque verbale le heurta bien plus que la claque. Il serra la mâchoire, réfrénant l'élan qui tétanisait son corps dans l'envie de la bousculer violemment. Plutôt que la réplique brutale et physique, il choisit le rire mauvais. Comme si tu supporterais de te marier. Sa pique, bien que douloureuse, était mensongère. Jazmin ne serait pas heureuse en femme mariée et Elios l'aimait bien trop pour lui imposer cela. Ils n'avaient jamais eu besoin de ce carcan pour s'aimer. Mais la mention de leurs hypothétiques enfants lui fit plus mal qu'il n'aurait imaginé.
La latina le poussa davantage contre le mur. Elle regagnait du terrain et de l'audace, ce qui ne faisait que la rendre atrocement plus belle. Je me demande combien de temps il te faudra avant que tu ne te trompes, et qu’au lit tu l’appelles Jazmin. Rictus provocateur aux lèvres, Elios entra dans son jeu. Pourquoi, c'est ce que tu fais toi ? Tu penses à moi au lit avec lui ? souffla-t-il à son oreille. Tu crois pas que c'est un peu tard pour jouer la jalouse ? Il la trouvait presque attendrissante au fond, s'accrochant à lui, rendue jalouse comme espéré par l'annonce des fiançailles, mais la blessure de sa grossesse le rendait trop amer pour qu'il arrive à voir cette scène comme une énième dispute banale entre lui et sa fleur de jasmin. Entre des fiançailles dans notre monde et deux bébés, on sait très bien ce qui est le plus définitif, arrête de te placer en victime, cracha le sorcier d'un ton méprisant. Elle n'avait pas le droit de placer leurs décisions au même niveau. Elle avait choisi de mener une grossesse avec lui, de lier son sang et sa chair à jamais avec lui, d'être pour toujours la mère de ses enfants ; tandis que le Texan ne se fiançait qu'en réponse à sa trahison à elle, sans sentiments amoureux, juste le temps d'un accord qui sauvait la famille d'Avril. Elios n'aurait jamais accepté d'humilier ainsi sa princesse si elle était revenue à ses côtés. Sa tendance à pointer la paille dans l'oeil du sorcier sans jamais voir la poutre dans le sien l'agaçait prodigieusement. Je suis pas sûr d'envier celui qui te passera la corde au cou et qui devra élever des gosses avec une hystérique capricieuse. A son tour de la poignarder verbalement. Il se détestait lui-même d'avoir dit ça, mais il dépensait trop d'énergie à contrôler son corps pour mesurer ce qui sortait de sa bouche. Regarde-toi, t'es enceinte et tu fais encore des esclandres en public comme une gamine. Orgueil démesuré, besoin de la rabaisser, besoin de l'écraser pour qu'elle cesse de le torturer.
Il aurait pu esquiver la gifle ou retenir la main. Il aurait pu refuser à Jazmin la satisfaction de ce geste alors qu'il estimait être le plus légitime à lui en vouloir, et qu'elle n'avait plus le droit de lui reprocher quoi que ce soit. Mais il ne le fit pas. Peut-être que cette gifle était le seul contact physique possible entre eux désormais. Si tu avais osé désobéir à tes parents ce jour-là, nous serions mariés tous les deux à l’heure qu’il est, et ces enfants seraient peut-être les tiens … Pobre Rey. L'attaque verbale le heurta bien plus que la claque. Il serra la mâchoire, réfrénant l'élan qui tétanisait son corps dans l'envie de la bousculer violemment. Plutôt que la réplique brutale et physique, il choisit le rire mauvais. Comme si tu supporterais de te marier. Sa pique, bien que douloureuse, était mensongère. Jazmin ne serait pas heureuse en femme mariée et Elios l'aimait bien trop pour lui imposer cela. Ils n'avaient jamais eu besoin de ce carcan pour s'aimer. Mais la mention de leurs hypothétiques enfants lui fit plus mal qu'il n'aurait imaginé.
La latina le poussa davantage contre le mur. Elle regagnait du terrain et de l'audace, ce qui ne faisait que la rendre atrocement plus belle. Je me demande combien de temps il te faudra avant que tu ne te trompes, et qu’au lit tu l’appelles Jazmin. Rictus provocateur aux lèvres, Elios entra dans son jeu. Pourquoi, c'est ce que tu fais toi ? Tu penses à moi au lit avec lui ? souffla-t-il à son oreille. Tu crois pas que c'est un peu tard pour jouer la jalouse ? Il la trouvait presque attendrissante au fond, s'accrochant à lui, rendue jalouse comme espéré par l'annonce des fiançailles, mais la blessure de sa grossesse le rendait trop amer pour qu'il arrive à voir cette scène comme une énième dispute banale entre lui et sa fleur de jasmin. Entre des fiançailles dans notre monde et deux bébés, on sait très bien ce qui est le plus définitif, arrête de te placer en victime, cracha le sorcier d'un ton méprisant. Elle n'avait pas le droit de placer leurs décisions au même niveau. Elle avait choisi de mener une grossesse avec lui, de lier son sang et sa chair à jamais avec lui, d'être pour toujours la mère de ses enfants ; tandis que le Texan ne se fiançait qu'en réponse à sa trahison à elle, sans sentiments amoureux, juste le temps d'un accord qui sauvait la famille d'Avril. Elios n'aurait jamais accepté d'humilier ainsi sa princesse si elle était revenue à ses côtés. Sa tendance à pointer la paille dans l'oeil du sorcier sans jamais voir la poutre dans le sien l'agaçait prodigieusement. Je suis pas sûr d'envier celui qui te passera la corde au cou et qui devra élever des gosses avec une hystérique capricieuse. A son tour de la poignarder verbalement. Il se détestait lui-même d'avoir dit ça, mais il dépensait trop d'énergie à contrôler son corps pour mesurer ce qui sortait de sa bouche. Regarde-toi, t'es enceinte et tu fais encore des esclandres en public comme une gamine. Orgueil démesuré, besoin de la rabaisser, besoin de l'écraser pour qu'elle cesse de le torturer.
- InvitéInvité
Re: ain't no sunshine - jazmin
Sam 27 Oct 2018 - 0:09
AIN'T NO SUNSHINE Fait d'une attirance obsessionnelle, et d'un rejet virulent ; l'histoire du soleil et de la lune ne prend jamais fin pour autant. Fatalité de deux enfants qui se tienne la main depuis trop longtemps maintenant ; tant, que la douceur de leur paume unit s'est, avec lenteur, transformé en nécrose morbide. Douloureuse escarre, depuis des années, ça se propage. Des membres jusqu'aux organes. Du cœur jusqu'à l'âme. Elios est partout en toi. Dans ton crâne, dans ton cœur, jusqu'à ton épiderme ; dessin indélébile que tu n'as fait que pour lui. Elios. Le soleil. Un poison qui te tue, et qui te maintient en vie en même temps. Absurdité que t'as toujours acceptée pourtant. Vous vous tenez beaucoup trop fort, depuis si longtemps. Ça te détruit, t'abîmes. Ça t'enlaidit, te rend plus noir aussi. Tu lui fais du mal. Il te fait mal en retour, mais sans lui tu ne peux pas vivre ; tu l'admets aujourd'hui. Toutefois un peu trop tard, peut-être ? T'es ridicule petite Alizée. Apparemment certains hommes ont le don d'attraper le vent. Elios en est, et tu ne l'as jamais vu gamine. Aveugle et idiote, voilà ce que t'es. Si seulement tu t'étais arrêté là. Non, évidemment que non. Une fleur se laisse mourir sans la lumière de l'astre solaire. Dépendance voilée d'une liberté exacerbée. « Avec toi, je l'aurais fait. » T'aurais pu être sa femme. Madame Flores. Tu l'as rêvé étant petite, et t'as refoulé en ayant grandi. Parce que t'as eu peur, évidemment. T'es qu'une putain de froussarde Jazmin, qu'on te parle d'engagement et tu fuis ; mais tu le sais, s'il te l'avait demandé t'aurais dit oui. Encore une fois, parce qu'il est unique. Âme sœur, flamme jumelle ou face d'une même pièce. Vérité douloureuse pour les deux parties. Les 'non-dit' et les 'et si' qui te pourrissent toujours et encore la vie ; si bien que tu veux lui pourrir la sienne tant qu'à faire. C'est donnant-donnant depuis la nuit des temps, vous vous bouleversez mutuellement. Soleil et lune qui s'adonne, se donne. Personne ne peut comprendre. « Pourquoi, c'est ce que tu fais toi ? Tu penses à moi au lit avec lui ? » Il te le chuchote à l'oreille. Tu esquisses un sourire mauvais comme début de réponse, le regard qui lui dicte 'et si c'était le cas ?' rien que pour le provoquer. À ce train-là, t'es bien partie pour rester dans ton rôle de petite garce assumée ; mais il a l'habitude. Tu veux lui faire mal, scarifié de nouveau son âme. Tu veux l’abîmer davantage, apposé ta marque sur son corps déjà mutilé par ton blase ; et bien sûr, sur son âme. Tu la vois nichée dans son regard. Affamée, tu veux toujours plus. Tu veux qu'il se rappelle que t'es là, et que tu le seras toujours quoi qu'il fasse, dise ou pense. Que vous soyez prêt ou loin. Que vous vous détestiez ou non. Jusqu'à ce qu'il meurt, finalement. Horrible déraison. Parce que s'il est ton poison, t'es son putain de cancer. Et à l'instar de la maladie, tu veux tout bouffer de lui, absolument tout. « Je sais que c'est ce que tu voudrais, mais non, il ne m'en laisse pas le temps. » Regard lascif, remplie de sous-entendu, t'es abjecte, odieuse même en lui parlant de tes ébats avec son pire ennemi. T'en es toi-même un peu gênée d'ailleurs, c'est pour dire, car ce qui se passe avec lui tu le chéri, protégeant cette histoire comme un trésor intouchable. Tu ne dévoiles rien, t'es discrète sur ça. Saloperie d'égoïste, voleuse de raison. « Tu crois pas que c'est un peu tard pour jouer la jalouse ? Entre des fiançailles dans notre monde et deux bébés, on sait très bien ce qui est le plus définitif, arrête de te placer en victime. » Tu n'aimes pas qu'il te parle en anglais, tu préfères son intonation espagnol, bien plus mélodieuse à ton oreille. Ainsi, tu reprends naturellement dans votre langue maternelle. « C'est toi qui as commencé à faire un scandale parce que j'ai des petits pains dans le ventre qui ne sont pas de toi. T'aurais dû te contenter de me féliciter. » C'est ce que t'aurais voulu, ce que tu voudrais encore. Son soutien, c'est ce que tu veux, désires, convoites. Et ce que veut la reine, elle l'obtient. Maintenant ou demain. Toujours. Oh non, tu n'es pas présomptueuse. T'es confiante. Tu le connais mieux que quiconque, la mutualité n'étant plus à prouver. « Je suis pas sûr d'envier celui qui te passera la corde au cou et qui devra élever des gosses avec une hystérique capricieuse. » Tu encaisses. Il te rend légitimement les coups. Tu ne fais que hausser les épaules, car au fond ça ne te touche pas vraiment. C'est ce côté cinglé, imbu, impérieux et détestable qu'il aime par-dessus tout chez toi. Des côtés qu'il dégage lui-même, tel un miroir. Lui et toi, vous êtes pareil. « Regarde-toi, t'es enceinte et tu fais encore des esclandres en public comme une gamine. » Énième sourire, tu plantes ton regard dans le sien. T'es guerrière, impérieuse. Elles brillent tes pupilles, d'une lueur provocante, et violente. « Fais pas genre, je sais que t'aime ça. Ça t'excite, pas vrai ? » Tu lui glisses à l'oreille toi aussi, tu murmures. Ce ne sont pas des paroles en l'air, à une époque pas si lointaine, il t'aurait sûrement amené dans un endroit plus discret ; le plaisir faisant taire la rage. Lieu public ou non, gens ou pas. « Comme je suis à peu près sure que ces fiançailles sont abjectes. Tu veux me faire mal. » Et ça marche. Tu lui prends une main, tu le forces à te toucher le ventre, qui est en train de bouger sous les mouvements des bébés. T'es comme ça, tu ne laisses pas le choix. Jamais. Qu'il me haïsse pourvu qu'il m'aime. Pas dans le sens romantique comme on l'imagine, mais dans le vôtre. « Qu'est-ce que tu veux Elios ? Je te donne tout ce qu'il me reste. » Il n'y pas de happy end dans cette histoire, vu qu'il n'y aura jamais de fin. La tragédie des astres. (c) ANAPHORE |
- InvitéInvité
Re: ain't no sunshine - jazmin
Mer 14 Nov 2018 - 16:20
Avec toi, je l'aurais fait. Ces quelques mots qui firent vaciller le coeur du sorcier, qui lui donnèrent envie de vomir. Vérité anodine glissée entre deux attaques verbales insensées. Elios aurait préféré ne pas savoir, ne pas entendre cette possibilité désormais anéantie. Il s'était toujours interdit de voir le mariage comme une possibilité pour eux, parce qu'ils étaient plus que cela, parce que c'était ridicule, parce que c'était trop banal d'être sentimental. En quelques minutes, Jazmin venait de lui faire miroiter l'amour qu'ils auraient pu partager avant de lui retirer brutalement l'idée, évaporée dans un nuage d'orgueil et de rancoeur. Le Grymm puisa dans la force de sa rage intérieure pour ne pas craquer.
A l'attaque après l'avoir poussé à sortir de ses gonds, la latina poussa Elios contre le mur. Furie envoûtante dont l'aura attirante n'en était que plus douloureuse pour lui. Provocations entre les deuxamours amis amants, mots osés qui ne les faisaient presque plus rougir. L'audace de Jazmin de jouer la plaintive outrée alors qu'elle était enceinte de lui faisait bouillir Elios. Tendu, nerveux, il en devenait acerbe. C'est toi qui as commencé à faire un scandale parce que j'ai des petits pains dans le ventre qui ne sont pas de toi. T'aurais dû te contenter de me féliciter. Encore cette requête, cet ordre de filer droit et de répondre présent à ses côtés. Insulté, le Texan repoussa Jaz pour faire un pas vers elle, se décollant du mur. Te féliciter de quoi, ma pauvre ? De t'être fait engrosser par ce tocard ? De me poignarder dans le dos ? Les mots en espagnol leur permettaient au moins de garder la majeure partie de leur dispute confidentielle, malgré les regards posés sur eux. Elios savait qu'il risquait une autre gifle, et cette fois-ci il la retiendrait. Jazmin devait assumer ses actes.
Regarde-toi, t'es enceinte et tu fais encore des esclandres en public comme une gamine. Ecoeuré, méprisant. Le Soleil se moquait bien de sa réputation en public, il avait trop de bagarres et d'escapades exhibitionnistes à son actif pour s'émouvoir d'une scène dans un salon de thé. Seulement cette fois-ci c'était différent. Jazmin n'était plus sienne. Et elle était mère, ou elle allait le devenir. Qu'elle s'accroche à leurs anciennes habitudes le rendait dingue. Indétrônable, la Wright haussa les épaules, sûre d'elle. Fais pas genre, je sais que t'aime ça. Ça t'excite, pas vrai ? Un frisson parcourut l'échine du Texan. Comme je suis à peu près sure que ces fiançailles sont abjectes. Tu veux me faire mal. Il savait qu'elle ne serait pas dupe. Même si l'engagement d'Avril envers lui ne concernait en rien Jazmin, l'accord d'Elios avait été principalement motivé par la nouvelle qu'il venait d'apprendre. Il eut envie de lui dire, que oui il voulait lui faire mal, et que ça fonctionnait, et qu'elle le méritait. Puisqu'elle l'avait trahi, elle ne pouvait plus prétendre au même empire sur lui. Il allait désormais s'afficher au bras d'une autre, qui serait son officielle, son unique.
Sans prévenir ni demander, car jamais la fleur de jasmin ne demandait, elle lui prit une main pour lui faire sentir les mouvements de son ventre. Ce contact charnel et concret avec la nouvelle dévastatrice horrifia Elios. Un air de dégoût effaré traversa son visage tandis qu'il retirait sa main de force. Tu es complètement folle. Oui, il aimait la fureur de Jazmin, son impétuosité, sa dangerosité, mais qu'elle implique des bébés dans ce lien lui donnait seulement la nausée. Il la dévisageait, choqué, interloqué qu'elle n'admette pas qu'il n'aimera jamais ces enfants et qu'il ne voulait pas faire partie de leur vie. Qu'est-ce que tu veux Elios ? Je te donne tout ce qu'il me reste. Dernière tentative, limpide, sans équivoque. Désarçonné par la vulnérabilité de la sorcière qui ne l'avait pas habitué à des supplications, chamboulé de haine, de rancoeur, de désir, d'amour, d'orgueil, de confusion, de peine, le Texan préféra rester fermé à elle. Il ne s'effondrerait pas. Il ne céderait pas. Il ne lui ouvrirait pas le bordel de son coeur. Il te reste plus rien, Jaz. Rien à offrir qui le ferait rester, rien parce qu'elle ne l'avait plus, lui. C'était fini. Il ne le dirait pas tel quel, parce qu'elle ne le croirait pas, parce que lui non plus ne le croirait pas. Ce ne serait jamais fini et c'était ça le plus douloureux. Rentre chez toi. Peu importait où c'était désormais. Probablement chez Muller. Elios siffla sa chienne, qui était restée à une distance raisonnable, habituée à la tension entre son maitre et sa princesse. Il ramassa sa veste, jeta quelques gallions sur la table pour régler les deux commandes, et sortit sans un mot.
A l'attaque après l'avoir poussé à sortir de ses gonds, la latina poussa Elios contre le mur. Furie envoûtante dont l'aura attirante n'en était que plus douloureuse pour lui. Provocations entre les deux
Regarde-toi, t'es enceinte et tu fais encore des esclandres en public comme une gamine. Ecoeuré, méprisant. Le Soleil se moquait bien de sa réputation en public, il avait trop de bagarres et d'escapades exhibitionnistes à son actif pour s'émouvoir d'une scène dans un salon de thé. Seulement cette fois-ci c'était différent. Jazmin n'était plus sienne. Et elle était mère, ou elle allait le devenir. Qu'elle s'accroche à leurs anciennes habitudes le rendait dingue. Indétrônable, la Wright haussa les épaules, sûre d'elle. Fais pas genre, je sais que t'aime ça. Ça t'excite, pas vrai ? Un frisson parcourut l'échine du Texan. Comme je suis à peu près sure que ces fiançailles sont abjectes. Tu veux me faire mal. Il savait qu'elle ne serait pas dupe. Même si l'engagement d'Avril envers lui ne concernait en rien Jazmin, l'accord d'Elios avait été principalement motivé par la nouvelle qu'il venait d'apprendre. Il eut envie de lui dire, que oui il voulait lui faire mal, et que ça fonctionnait, et qu'elle le méritait. Puisqu'elle l'avait trahi, elle ne pouvait plus prétendre au même empire sur lui. Il allait désormais s'afficher au bras d'une autre, qui serait son officielle, son unique.
Sans prévenir ni demander, car jamais la fleur de jasmin ne demandait, elle lui prit une main pour lui faire sentir les mouvements de son ventre. Ce contact charnel et concret avec la nouvelle dévastatrice horrifia Elios. Un air de dégoût effaré traversa son visage tandis qu'il retirait sa main de force. Tu es complètement folle. Oui, il aimait la fureur de Jazmin, son impétuosité, sa dangerosité, mais qu'elle implique des bébés dans ce lien lui donnait seulement la nausée. Il la dévisageait, choqué, interloqué qu'elle n'admette pas qu'il n'aimera jamais ces enfants et qu'il ne voulait pas faire partie de leur vie. Qu'est-ce que tu veux Elios ? Je te donne tout ce qu'il me reste. Dernière tentative, limpide, sans équivoque. Désarçonné par la vulnérabilité de la sorcière qui ne l'avait pas habitué à des supplications, chamboulé de haine, de rancoeur, de désir, d'amour, d'orgueil, de confusion, de peine, le Texan préféra rester fermé à elle. Il ne s'effondrerait pas. Il ne céderait pas. Il ne lui ouvrirait pas le bordel de son coeur. Il te reste plus rien, Jaz. Rien à offrir qui le ferait rester, rien parce qu'elle ne l'avait plus, lui. C'était fini. Il ne le dirait pas tel quel, parce qu'elle ne le croirait pas, parce que lui non plus ne le croirait pas. Ce ne serait jamais fini et c'était ça le plus douloureux. Rentre chez toi. Peu importait où c'était désormais. Probablement chez Muller. Elios siffla sa chienne, qui était restée à une distance raisonnable, habituée à la tension entre son maitre et sa princesse. Il ramassa sa veste, jeta quelques gallions sur la table pour régler les deux commandes, et sortit sans un mot.
|
|