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under the floorboards + jazmin
Dim 7 Avr 2019 - 21:18
UNDER THE FLOORBOARDS
Feat @Jazmin Flores
Feat @Jazmin Flores
Un croisement entre un diamant brut et une sirène d'ambulance, c'était ainsi que Selim avait décrit au professeur de musique celle qu'il attendait. Ne te fie pas à sa réputation universitaire, lui avait-il dit, ignorant qu'Evan se tenait relativement loin des rumeurs et sobriquets circulant au sujet des étudiants. L'essentiel, c'était que la jeune femme profite de sa séance, et que le pianiste puisse caresser l'ivoire de son instrument. Avec une infinie douceur, l'Égyptien avait tissé une tapisserie, une idée de la fleur ballerine, la première à avoir pu danser en duo avec son ami de toujours, depuis le décès d'Elena. Cercles concentriques qui n'en finissaient plus de se lacer autour de lui depuis quelques mois, semblait-il - l'Écossais avait accepté la demande de son ami, par bonté et par curiosité. Evan n'accompagnait plus que rarement des danseurs, mais c'était en tant que pianiste de répétition qu'il avait débuté sa carrière, et il ne souffrait pas
Fidèle à ses anciennes habitudes, le géant roux s'installa devant son instrument comme on retrouverait une part de soi perdue, enroulant les manches de sa chemise jusqu'aux coudes, cicatrices de l'attaque de décembre désormais éternellement visibles sur ses avant-bras. Tranquillement, il tira quelques notes de l'instrument, vérifiant qu'il était bien accordé - Evan n'y touchait que rarement, laissant les étudiants de musique se charger de l'instrument des danseurs. Grimaçant en entendant la vibration d'une note, le musicien éventra l'animal de bois afin d'en exposer les tendons, en pinçant un entre ses doigts alors qu'il jetait un sortilège discret pour en ajuster la raideur. Se retournant à l'approche de bruits de pas, un sourire solaire éclaira son visage, et il exécuta un gracieux salut à l'endroit de la danseuse. « Evan Wakefield, à votre service », prononça-t-il, éclat de bonté dans la voix aux accents des highlands.
FRIMELDA
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Re: under the floorboards + jazmin
Mar 9 Avr 2019 - 21:06
under the floorboards
Feat @Evan Wakefield
Feat @Evan Wakefield
Du rouge pour habiller son corps, du rouge pour peinturlurer ses lèvres meurtrières, du rouge jusque sous les semelles de ses escarpins. Elle est une tâche pourpre sur le cuir noir d'un siège où elle laisse son empreinte depuis bien trop longtemps. Elle attend. Impatiente que l’heure arrive pour enfin rejoindre ce rendez-vous tant espéré. Y a dans ses yeux une multitude d’étoiles, résidus de son âme d’enfant. L’horloge signe quinze heures, et elle transplane. Ses escarpins qui caressent le parquet lui donnent de légers frissons. Elle a l’âme d’une danseuse la belle, et cet après-midi elle va revivre. Grâce à lui. « Evan Wakefield, à votre service. » L’esquisse d’un sourire, la prestance d’une princesse. Un calme sans cesse apparent, on ne voit que la pointe d’un iceberg, Jazmin, elle est remplie de paradoxe, de mille faces de lune changeante selon ses humeurs. Des palettes de sourires qui cachent des insultes, des mots durs, du respect plus rarement et jamais trop de tendresse. Ici, elle est admirative. « Jazmin … Flores. Enchantée. », elle répond d’une révérence comme il le fait ; amusée par l’excentricité. C’est qu’elle a toujours aimé joué, elle, qui porte un nom auquel elle n’est pas encore habituée.
« On commence ? », c'est l'impatience qui grésille, le sang bouillonnant sous l'apothéose qui risque d'arriver. Monsieur Wakefield lui offre l'occasion de reprendre les choses sérieuses, d’art impliquant réellement quelque chose ; un jeu d'enfant aux règles d'adultes. La danse classique. Elle pose ses affaires, enlève le surplus de vêtements, ayant déjà son juste-au-corps et son uniforme sur elle. « Je suis un peu rouillée. » Jazmin. Quand la fleur danse, elle caresse du bout des doigts ce bonheur qui semble s’échapper chaque jour un peu plus. Elle crée ses paradis artificiels, ses instants de légèreté propre à sa présence. Ces secondes persistantes en dehors du temps, un fuseau horaire qui est le sien. Une minute peut durer des années et les jours peuvent s’écouler en secondes. C’est une vieille âme Jazmin. Une vieille âme qui vit sous de fins et jeunes traits. Ses pas de danse content ce que ses mots ne disent pas. Ce sont des poèmes silencieux, des histoires à déchiffrer. Un fragment d’éternité qu’elle manipule de son corps habile.
« On commence ? », c'est l'impatience qui grésille, le sang bouillonnant sous l'apothéose qui risque d'arriver. Monsieur Wakefield lui offre l'occasion de reprendre les choses sérieuses, d’art impliquant réellement quelque chose ; un jeu d'enfant aux règles d'adultes. La danse classique. Elle pose ses affaires, enlève le surplus de vêtements, ayant déjà son juste-au-corps et son uniforme sur elle. « Je suis un peu rouillée. » Jazmin. Quand la fleur danse, elle caresse du bout des doigts ce bonheur qui semble s’échapper chaque jour un peu plus. Elle crée ses paradis artificiels, ses instants de légèreté propre à sa présence. Ces secondes persistantes en dehors du temps, un fuseau horaire qui est le sien. Une minute peut durer des années et les jours peuvent s’écouler en secondes. C’est une vieille âme Jazmin. Une vieille âme qui vit sous de fins et jeunes traits. Ses pas de danse content ce que ses mots ne disent pas. Ce sont des poèmes silencieux, des histoires à déchiffrer. Un fragment d’éternité qu’elle manipule de son corps habile.
FRIMELDA
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Re: under the floorboards + jazmin
Mer 10 Avr 2019 - 11:09
UNDER THE FLOORBOARDS
Feat @Jazmin Flores
Feat @Jazmin Flores
Le travail fait le maître, et les artistes n'y échappaient pas, le musicien en avait toujours été conscient - mais certains n'avaient-ils pas des avantages indus, qu'ils ne partageaient qu'entre eux, groupe sélectif et discriminant entre les êtres dotés d'une présence ... et ceux qu'on oublie? L'apparition carmin était des premiers. « Jazmin … Flores. Enchantée. » Écho de courbette, regard appréciateur de l'aîné, qui aimait que les autres se prennent au jeu, eux aussi. « On commence ? Je suis un peu rouillée. » La hâte, tissée d'enthousiasme, partagée par le professeur, curieux du résultat de la valse de leurs arts, de l'instant entremêlé. Débarrassée de couches superflues, la danseuse gardait ses masques en place - peu importait au pianiste. Ce qui l'intéressait, c'était l'inspiration - que la jeune femme soit agréable ou mauvaise ne le concernait pas, et le roux n'était pas en reste en termes de masques, éternellement caparaçonné de lumière. Sourire léger aux lèvres, Evan inclina la tête en signe d'assentiment, ponctué d'un encouragement bref. « C'est la meilleure raison de commencer ».
Les danseurs lui indiquaient leurs partitions, jadis, mais, pris d'une facétie qu'il ne prononça pas, l'Écossais fit la proposition silencieuse à la jeune femme de danser sur une musique improvisée, étirant simplement ses doigts sur le clavier en lui faisant un bref signe de tête. La mélodie était simple, traversée d'éclats de mélancolie et de douceur. Il avait toujours été le fils Éclatant, rieur, prêt à faire des vers pour un brin d'herbe. Excessif dans ses joies, incapable de vivre ses peines sans les fuir, prêt à se précipiter sur la vie qui ne serait jamais prête à l'accueillir, armure de lumière, carapace de rires et de bonté. Seule sa musique laissait transparaître les lambeaux de peines s'accrochant encore à lui, invitant la fleur écarlate à prendre ses premiers pas de danse en sa présence.
Les danseurs lui indiquaient leurs partitions, jadis, mais, pris d'une facétie qu'il ne prononça pas, l'Écossais fit la proposition silencieuse à la jeune femme de danser sur une musique improvisée, étirant simplement ses doigts sur le clavier en lui faisant un bref signe de tête. La mélodie était simple, traversée d'éclats de mélancolie et de douceur. Il avait toujours été le fils Éclatant, rieur, prêt à faire des vers pour un brin d'herbe. Excessif dans ses joies, incapable de vivre ses peines sans les fuir, prêt à se précipiter sur la vie qui ne serait jamais prête à l'accueillir, armure de lumière, carapace de rires et de bonté. Seule sa musique laissait transparaître les lambeaux de peines s'accrochant encore à lui, invitant la fleur écarlate à prendre ses premiers pas de danse en sa présence.
FRIMELDA
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Re: under the floorboards + jazmin
Dim 14 Avr 2019 - 16:47
under the floorboards
Feat @Evan Wakefield
Feat @Evan Wakefield
« C'est la meilleure raison de commencer. », elle hésite Jazmin aux pieds du piano alors qu’il s’est déjà détourné. De biais, elle l’observe, brutalement plus si sûre d’elle. Elle déteste son état de faiblesse, elle déteste la panique latente qui fleurit au fond de l’estomac, à croire qu’elle n'est qu’une camée en manque de sa dose. Mais j’veux juste danser, arrêter de penser et voir le même visage me renvoyer mes erreurs. Le ballet comme une thérapie, comme un paradis. « Et le talent suivra. » vaniteuse, encore. Toujours. Une vérité pourtant, la fleur n'est pas de celles qui ont besoin d'être rassuré pour survivre, elle aime à dire – sans doute plus qu'à croire – qu'elle peut s'en sortir seule. Une assurance qui convint souvent le monde de ne pas tourner les talons quand elle apparaît. Pour le défi, pour le divertissement. À défaut de l'humilité, elle a au moins la gloire de n'être pareil à aucune autre, un mélange qui maintient les gens toujours dans un entre-deux d'exaspération et d'amusement.
Mais aujourd'hui, c’est l’envie de revanche qui lui noue l’estomac d’une motivation qu’on lui connaît rarement. Neuf mois de handicap, des mois d'attente pour pouvoir enfin enfiler ses chaussons. Monsieur Wakefield fait chanter le piano de quelques notes de musique. Et elle comprend Jazmin. Elle comprend que l'improvisation sera de rigueur avec lui. Chose qu'elle apprécie. Marginale, toujours. Une première pointe qui caresse avec délicatesse le parquet, qui éveille et émoustille à la fois chacun de ses muscles. Elle se concentre la fleur, écoute d'une oreille attentive les notes qu'il lui offre ; traduit se qu'il dégage en pianotant sur l'instrument. Et elle répond la jolie fleur, une cabriole suivie d'un adage. Jazmin lui délivre une poésie mélancolique. Parce que j’ai trop mal. Parce que j'ai du mal à respirer quand je ne les vois pas. Ses enfants. Ils lui manquent. À défaut de le dire avec les mots, elle le raconte à sa façon.
Mais aujourd'hui, c’est l’envie de revanche qui lui noue l’estomac d’une motivation qu’on lui connaît rarement. Neuf mois de handicap, des mois d'attente pour pouvoir enfin enfiler ses chaussons. Monsieur Wakefield fait chanter le piano de quelques notes de musique. Et elle comprend Jazmin. Elle comprend que l'improvisation sera de rigueur avec lui. Chose qu'elle apprécie. Marginale, toujours. Une première pointe qui caresse avec délicatesse le parquet, qui éveille et émoustille à la fois chacun de ses muscles. Elle se concentre la fleur, écoute d'une oreille attentive les notes qu'il lui offre ; traduit se qu'il dégage en pianotant sur l'instrument. Et elle répond la jolie fleur, une cabriole suivie d'un adage. Jazmin lui délivre une poésie mélancolique. Parce que j’ai trop mal. Parce que j'ai du mal à respirer quand je ne les vois pas. Ses enfants. Ils lui manquent. À défaut de le dire avec les mots, elle le raconte à sa façon.
FRIMELDA
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Re: under the floorboards + jazmin
Dim 14 Avr 2019 - 22:25
UNDER THE FLOORBOARDS
Feat @Jazmin Flores
Feat @Jazmin Flores
La voyant sans réellement la voir, Evan parcourait les touches de ses longs doigts - en les voyant, on devinait aisément son instrument de prédilection. Des mains faites pour caresser les surfaces sombres ou claires, peu lui importait, tant que la peau ou le clavier étaient doux. La fierté bravache disparaissait sous les pas, semblait-il, et, l'espace d'un instant, le pianiste réalisa une fois de plus la chance qu'avaient les artistes nés, de parler sans mots. Alors que la fleur écarlate exécutait figure sur figure, poupée de soie tirant ses propres ficelles sans marionnettiste, l'Écossais déliait sa propre furie d'émotions sur le clavier, comme il ne s'autorisait jamais à le faire par la parole. Sa peine était enfouie en lui depuis si longtemps que l'abîme semblait l'appeler, s'il n'osait que la regarder en face qu'un instant, ses doigts avides le tirant par le collet et lui murmurant que tout irait mieux une fois qu'elle l'aurait asphyxié.
Mains folles parcourant les touches, alors que la danseuse s'était mue au rythme de ses notes, voilà le pianiste qui dévoilait son propre génie, la laissant elle-même façonner sa partition improvisée alors qu'il suivait ses mouvement de sa musique. Pianiste de répétition, c'était ce qu'il avait été - pianiste de création, c'était ce qu'il était désormais. Exprimant par les notes ce qu'il n'aurait jamais dit par les mots à une inconnue, fière comme celle-ci l'était, surtout, le géant roux l'accompagnait, la suivait, la devançait. Il acceptait sa danse, ses mots silencieux, les faisait siens par la mélodie. Il acceptait tout - la douleur, la beauté, la fierté. Je vous vois. Le pianiste la voyait, la fleur devenue tornade, devenue soupirs sur le parquet de bois. Un trou béant dans ma poitrine également. Sa mère, le premier deuil. Son épouse, sa ballerine aux pieds de fée, le second, celui qui avait failli le tuer. Je les porte avec vous. Evan avait toujours eu le dos large - prêt à soutenir les bévues des autres, mais jamais les siennes. Il restait quelques noeuds de muscles égarés prêts à la soutenir, elle aussi, le temps d'une danse. Les mots qu'elle pouvait se permettre d'accepter ou de feindre de ne pas comprendre, ce langage secret partagé par un instant d'art, un moment fuselé par les corps et les notes.
Mains folles parcourant les touches, alors que la danseuse s'était mue au rythme de ses notes, voilà le pianiste qui dévoilait son propre génie, la laissant elle-même façonner sa partition improvisée alors qu'il suivait ses mouvement de sa musique. Pianiste de répétition, c'était ce qu'il avait été - pianiste de création, c'était ce qu'il était désormais. Exprimant par les notes ce qu'il n'aurait jamais dit par les mots à une inconnue, fière comme celle-ci l'était, surtout, le géant roux l'accompagnait, la suivait, la devançait. Il acceptait sa danse, ses mots silencieux, les faisait siens par la mélodie. Il acceptait tout - la douleur, la beauté, la fierté. Je vous vois. Le pianiste la voyait, la fleur devenue tornade, devenue soupirs sur le parquet de bois. Un trou béant dans ma poitrine également. Sa mère, le premier deuil. Son épouse, sa ballerine aux pieds de fée, le second, celui qui avait failli le tuer. Je les porte avec vous. Evan avait toujours eu le dos large - prêt à soutenir les bévues des autres, mais jamais les siennes. Il restait quelques noeuds de muscles égarés prêts à la soutenir, elle aussi, le temps d'une danse. Les mots qu'elle pouvait se permettre d'accepter ou de feindre de ne pas comprendre, ce langage secret partagé par un instant d'art, un moment fuselé par les corps et les notes.
FRIMELDA
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Re: under the floorboards + jazmin
Mer 17 Avr 2019 - 8:44
under the floorboards
Feat @Evan Wakefield
Feat @Evan Wakefield
Tout saigne en elle. Ses regards, ses réflexions. S’il semblait lui subsister des résidus célicoles - excepté son prénom paradis, il n'y a que la maladie qui la sillonne jusqu'au moindre de ses pores. C’est la maladie d'amour, ou de son contraire, qui la parcourt. (Pneumonie de toi) l’oppression de la répulsion, l'asphyxie de l'affection, l'étouffement des sentiments. Elle suffoque, Jazmin, privée de l'oxygène duquel Elios l'anime depuis le premier jour. (Paraplégie d’eux) la disjonction du cerveau des organes, la lésion de la raison. Ses nerfs sautent, crûment épilés, et ses tendons lacérés grandissent une montagne de reliques squelettiques dans un bruit fracassant. Enterrée sous son propre ossuaire, son corps se scelle. Assiégée face à ses enfants avec tant de paralysie qu'il en devient difficile de lui déceler la vie. (Léthargie d’eux) suspendue à rien, comme leur destin. Propre ou commun. Domptée par ce magnétisme viscéral, qui l'encourage à douter du réalisme de ce qu'ils forment. Elle somnole, rêve encore qu'il ne s'agisse que d'un cauchemar. Elle imagine, que dans un instant, elle les prendra dans ses bras. Qu’ils riront aux éclats sur le trajet, puis qu’elle verra leurs premiers pas. (Anorexie de toi) jamais à satiété. La silhouette de leur amour n'a jamais été si maigre, le poids de leurs cœurs jamais si lourds. (Leucémie de toi) il est sa phase terminale, l'affect chronique. Finalement, le seul capable de l'éteindre pour l'éternité. Elle est malade, Jazmin. Et ceux qu’elle aime sont tant les symptômes que les remèdes. Le voilà, le problème. Ils sont le chancre mais la cure, la plaie mais le baume, la peste mais la purge, le mal mais l'amour. Et tout ce qui ressort de tout ça, ce n'est qu'une folie psychiatrique. Qu’une maladie mentale. Plus qu'une nouvelle preuve de son instabilité psychologique et de son âme vendue au diable. D’ici, la convalescence lui paraît inatteignable. Elle le cherche des yeux, son sérum. Tout saigne en elle. Chaque pas de danse est un hymne, une libération de tous ses maux. Je vous entends. C’est beau, terriblement beau, affreusement triste. Elle reconnait le génie, sait l’écouter aussi.
FRIMELDA
- InvitéInvité
Re: under the floorboards + jazmin
Sam 20 Avr 2019 - 14:39
UNDER THE FLOORBOARDS
Feat @Jazmin Flores
Feat @Jazmin Flores
Était-il possible que deux âmes s'entrelacent le temps d'une pièce, d'un instant, d'un battement de coeurs fêlés? Le piano n'était-il pas sa nouvelle forme d'envol, lorsqu'il ne se permettait plus l'égarement qui l'avait envahi, tant d'années auparavant, restant sous sa forme de rossignol pendant des semaines, des mois, refusant de ressentir ne serait-ce qu'une once de sa vraie douleur d'être humain au palpitant fracturé. Combien de fois avait-il songé, caressant le ciel de ses plumes, à se transformer en humain à nouveau, et se laisser chuter, simplement? Le professeur de musique en était loin, désormais, de ces années sombres, passées en retrait, à vouloir s'écorcher l'âme et, à défaut de céder à ses pulsions auto-destructrices charnelles, d'y céder par l'esprit. Vivement écorché - écorché vif. N'était-il pas pourtant temps de laisser derrière ces fines couches de brume, de sang, de larmes au goût d'iode et d'abandon? Ses doigts sur le piano se firent plus doux, comme une promesse d'avenir qu'il ne s'autorisait pas à prononcer, à formuler - même en pensée. Seule la prononciation musicale demeurait, parce qu'elle était si facile à ignorer, à choisir de ne pas comprendre, soeur de l'oubli et du déni, ses éternels acolytes. La plaie se refermera. Toutes les plaies de l'âme finissaient par se refermer ... Le pianiste n'osait songer à l'alternative, n'osait la formuler en musique, conscient de son inutilité - la fleur carmin savait. Ne la vivait-elle pas présentement, l'alternative? Le déchirement? Tout ce qu'il pouvait lui donner, à l'instant, il le lui donnait. Une oreille, un regard, un grain de compassion habilement maquillé par la musique.
FRIMELDA
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Re: under the floorboards + jazmin
Mar 7 Mai 2019 - 8:22
under the floorboards
Feat @Evan Wakefield
Feat @Evan Wakefield
Les mots ne sortent pas, restent comme une boule au milieu de la gorge, obstruent la moindre parole, s'accumulent doucement, menaçant de paralyser à jamais son cœur courant comme un dératé sous la poitrine. Le bruit sourd d'une fêlure déchirant le voile résonne étrangement dans sa tête, musique de fond pour la plus belle scène de catastrophe. Son regard se pose partout, ailleurs, dans le lointain et les détails plus proches mais jamais sur lui. Le musicien. Tu fuis Jazmin, dans les tréfonds de ton âme où battent les tambours de la panique. Les sanglots sont loin mais la peine court sous les pores, menace de s'infiltrer par la première faille trouver pour la faire éclater. Un dernier pas pour terminer cette danse à la fois douce et macabre. La latina lorgne le bout de la rue au travers d’une fenêtre, comme un paradis lui tendant les bras. Par-là, c'est la fuite, chemin éternellement pris pour ne pas avoir à affronter ses démons les plus effrayants. Elle fuit à coups de paroles acerbes, et de méchanceté gratuites et éphémères lui donnant l'illusion céleste d'être vivante pour quelques heures, sous le masque de la fille sans gerçures, invincible sous ses jolis sourires de nymphe infernal. Cet après-midi, sous les yeux du professeur, elle n'est rien d'autre qu'humaine, faite de chair, de sang, d'émotions vives, de désirs brutaux, d'envies inavouables. Est-ce que vous le voyez, monsieur Wakefield ? « Selim n’a pas menti, vous êtes doué. » Est-ce que vous entendez le calme brutal revenu dans ma voix, la curiosité qui pointe de derrière chaque syllabe ? Les yeux reviennent enfin sur lui pour y voir le visage ombré par une détresse qu'elle peine à comprendre. « Ça fait longtemps que je n’avais pas entendu le talent d’un vrai pianiste. », et là, elle repense fatalement à sa mère.
FRIMELDA
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Re: under the floorboards + jazmin
Mer 22 Mai 2019 - 18:19
UNDER THE FLOORBOARDS
Feat @Jazmin Flores
Feat @Jazmin Flores
Les dernières notes faisaient trembler l'air de la pièce, le musicien épousant le rythme pris par la ballerine, qui cesse sa sarabande pour se perdre d'une énième façon. Forêt des prunelles sur la fleur écarlate, muet, il voit tout, accepte tout, avec la tranquillité de celui qui a souffert et qui se refuse à être autre chose qu'éclatant. Lame affûtée au rythme des facéties, déchirant chair et tissus de torpeur. « Selim n’a pas menti, vous êtes doué. » La voix n'était-elle pas rauque, légèrement ? Sans se presser, le regard printanier du musicien se posa sur les traits de la sorcière. « l'inspiration vient aisément en présence de talent », fit simplement le professeur, inclinant gracieusement la tête vers la danseuse. Renvoyant le bouquet à la fleur. On l'avait appelé arrogant et humble dans un même souffle plus d'une fois - les deux titres étaient mérités, pourtant. Pensif, ses doigts reposaient sur les touches du clavier, immobile comme une statue de marbre, géant devant son piano, grâce puissante de la tour de muscles au repos, qui ne faisait qu'un avec son instrument, même sans en jouer. Pivotant, une jambe de chaque côté du banc en chêne teint de nuances d'ocre et de vermillon, les mains aux doigts joints sur ses genoux. Il attendait. « Ça fait longtemps que je n’avais pas entendu le talent d’un vrai pianiste. » Sourire au coin des lèvres ; entendu, mais acceptant le compliment - musicien célébré, Evan n'avait pas volé sa place parmi le corps enseignant, et il en était conscient. Pourtant, le trémolo le toucha. « Il n'y a pas de miroirs dans ma salle de cours, mais j'y joue plus souvent ». Vous y serez la bienvenue. Tête penchée sur le côté, pensif, il se remémorait Selim, dansant avec Elena. Ballerine aux pieds de fée, figure de lune. La fleur carmin était son antithèse, et pourtant. « Les dernières bribes d'hiver s'accrochent à nous », fit-il, regard caressant les carreaux de la fenêtre. Mais le jasmin fleurit dès mars.
FRIMELDA
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Re: under the floorboards + jazmin
Lun 3 Juin 2019 - 11:23
under the floorboards
Feat @Evan Wakefield
Feat @Evan Wakefield
Y a cette musique qui se dégage. Les notes qui s'affolent. La tension de la mélodie venant défier les astres. Les mouvements qui se déploient et deviennent un aimant à cette musique.
Jazmin, elle joue avec le feu.
Une danse sanguinaire au milieu des flammes.
Les ténèbres qui s’abattent et qui ravagent l’opale de la nuit.
« Il n'y a pas de miroirs dans ma salle de cours, mais j'y joue plus souvent. » Les étoiles qui brillent. Les étoiles qui témoignent de cette scène irréelle. La sirène qui ronge. La sirène qui cherche. Les pulpes qui claquent. Et le palais qui s’extasie à chaque mot qui frôle l’air. La danse devenant une brûlure. Aussi surprenante que folle. La danse qui devient une nécessité. Inexpliquée et violente. Le palpitant qui grogne. La rage qui veut s’exiler. La vengeance qui échaude son échine. Ses yeux qui deviennent des éclairs. Une foudre captivante qui dévore le creux de son ventre. Les entrailles déchirées des souvenirs. Ils sont nauséabonds. Sa cage thoracique se soulève de manière anarchique. Lui, il remarque tout. T'en es sûre.
« Alors il se pourrait que je vienne de temps en temps pour vous saluer. » Et vous entendre jouer. Il la regarde, elle fait de même. Il esquisse des sourires, elle fait pareille. La passion des arts venant rompre la distance. Le passion de la musique et de la danse venant les bouffer comme une maladie incurable. Les âmes qui se frôlent. Puis sa peau qui frissonne. Sa chute de rein qui se creuse. L’air qui valse sur le fantôme de son dos courbé. Elle l’observe. « Les dernières bribes d'hiver s'accrochent à nous. » elle ose la princesse, elle vient s'installer au piano ; les pulpes caressant délicatement le clavier pour y jouer quelques notes gracieuses. « Je suis une fille du soleil. Je ne crains pas l'hiver. »
Jazmin, elle joue avec le feu.
Une danse sanguinaire au milieu des flammes.
Les ténèbres qui s’abattent et qui ravagent l’opale de la nuit.
« Il n'y a pas de miroirs dans ma salle de cours, mais j'y joue plus souvent. » Les étoiles qui brillent. Les étoiles qui témoignent de cette scène irréelle. La sirène qui ronge. La sirène qui cherche. Les pulpes qui claquent. Et le palais qui s’extasie à chaque mot qui frôle l’air. La danse devenant une brûlure. Aussi surprenante que folle. La danse qui devient une nécessité. Inexpliquée et violente. Le palpitant qui grogne. La rage qui veut s’exiler. La vengeance qui échaude son échine. Ses yeux qui deviennent des éclairs. Une foudre captivante qui dévore le creux de son ventre. Les entrailles déchirées des souvenirs. Ils sont nauséabonds. Sa cage thoracique se soulève de manière anarchique. Lui, il remarque tout. T'en es sûre.
« Alors il se pourrait que je vienne de temps en temps pour vous saluer. » Et vous entendre jouer. Il la regarde, elle fait de même. Il esquisse des sourires, elle fait pareille. La passion des arts venant rompre la distance. Le passion de la musique et de la danse venant les bouffer comme une maladie incurable. Les âmes qui se frôlent. Puis sa peau qui frissonne. Sa chute de rein qui se creuse. L’air qui valse sur le fantôme de son dos courbé. Elle l’observe. « Les dernières bribes d'hiver s'accrochent à nous. » elle ose la princesse, elle vient s'installer au piano ; les pulpes caressant délicatement le clavier pour y jouer quelques notes gracieuses. « Je suis une fille du soleil. Je ne crains pas l'hiver. »
FRIMELDA
- InvitéInvité
Re: under the floorboards + jazmin
Mer 26 Juin 2019 - 2:47
UNDER THE FLOORBOARDS
Feat @Jazmin Flores
Feat @Jazmin Flores
« il se pourrait que je vienne de temps en temps pour vous saluer. » Sourire aux lèvres, le sorcier acceptait la perche tendue en retour de la sienne. Peut-être était-ce parce que les sorciers au sang pur devaient si rapidement évoluer dans un monde d'intrigues, qu'ils apprenaient à parler en non-dits. Plus facile, de plaider non-coupable, lorsque les interprétations peuvent différer. Dans des centaines d'années, les anthropologues et les historiens ne se pencheraient-ils pas sur leurs correspondances, sourcils froncés? Comme c'est étrange, comme c'est bizarre. De parler de fleurs et de saisons, alors qu'on ne souhaite que dire à l'autre qu'on l'a vu - qu'on le voit. Qu'on accepte. Phare dans la nuit, éclat dans la tristesse. Peu importe - ils se comprenaient, l'enseignant de musique en était convaincu. Un grain qui ne lui ressemblait pas se glissa en lui : l'envie irrépressible de ne pas se mêler de ses affaires, lui qui était pourtant un jardinier si méticuleux lorsque venait le temps de s'intéresser aux autres - le râteau, sur demande uniquement. Pas aujourd'hui, semblait-il. Le musicien n'aurait su dire pourquoi - parce qu'avec la quarantaine qui approchait, il devenait toujours plus insouciant des qu'en dira-t-on? Non. Une certaine pudeur pour les émotions d'autrui lui était toujours restée. Et pourtant. Il avait vu la douleur, l'avait ressentie comme si elle était sienne. Évocation du froid hivernal, s'agrippant avec l'énergie du condamné, alors que la fleur carmin s'installa près de lui, au piano. « Je suis une fille du soleil. Je ne crains pas l'hiver. » Côte à côte, grain de compassion au creux du regard, Evan glissa à nouveau ses doigts sur le piano en réponse simple. La mort du soleil. « Ce sont nos ascendants, que nous enterrons ». Pas nos descendants. La liberté est si chèrement acquise - et à quel prix?
FRIMELDA