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capharnaüm (jazmin)
Jeu 28 Juin 2018 - 9:35
capharnaüm (jazmin)
EXORDIUM.
Le filet du diable. Le cœur d’Inverness, le lieu des conversations secrètes. Là où les langues se déliaient sans trop d’effort, comme si l’endroit faisait ressurgir ce qu’il y avait de plus intime chez les autres. Un lieu propice aux confidences. Lui-même secret, il fallait un code pour pouvoir prétendre à y entrer. Un garde impassible ouvrait la voie aux méritants alors que les ignorants se voyaient repousser. Le cerbère des plus énigmatiques, de ceux qui dissimulaient. Beaucoup diraient que Nilla ne faisait pas partie de ces derniers. Elle, elle symbolisait une sociabilité exacerbée. Elle parlait beaucoup, elle témoignait une générosité certaine. La brune était ce type de personnes qui s’adonnait à la sphère publique et non pas celui qui restait en retrait. Elle n’avait jamais été solitaire, préférait être entourée que ce soit dans les bons comme dans les mauvais moments. Elle appartenait à ceux qui ne pouvaient garder trop longtemps des secrets, ceux qui se portaient mieux en étant transparente. Elle l’était complètement, surtout avec son cercle proche. Ils pouvaient lire en elle comme un livre ouvert. La Quintana ne voyait pas pourquoi elle devrait garder des zones d’ombre, des fragments imprécis. Car après tout, les secrets finissaient toujours par se savoir. Philosophie qu’elle garda jusqu’à cet événement. Cette fin de journée tout à fait anodine, où les étudiants s’éparpillaient pour préparer leurs activités nocturnes. La brune retrouvait son fiancé, l’être aimé qu’elle croyait parfait. Celui qui avait les clés de son cœur, celui à qui elle faisait une confiance aveugle. Aveugle, elle l’était. Alors que pour elle la soirée se voulait calme et tendre, la réalité demeurait l’exact opposé. Elle ne voulait que passer du temps avec lui. Lui, avouait son rejet pour la jeune femme. Ce qu’il avait toujours ressenti à son égard. La vérité, guillotine de l’esprit. De simples phrases qui eurent l’effet de balles, des balles en plein cœur. Elle était beaucoup trop crédule, beaucoup trop manipulable. Nilla n’était qu’un pantin qui le mènerait à la gloire. Les secrets finissaient toujours par se savoir, hein ? Si elle n’avait pas écouté à la porte ce soir-là, elle serait toujours aussi obnubilée par son amour non réciproque. Non. Les précautions pouvaient masquer les failles. Si on était assez malin, les secrets pouvaient être enterrés avec le corps. L’ignorance pouvait bel et bien exister.
La Quintana et son naturel sympathique savaient s’adresser aux bonnes personnes, de telle manière que la brune eut accès au mot de passe hebdomadaire. Le sésame qu’elle employait à raison de deux fois par semaine ces derniers temps. Peu savaient qu’elle s’y rendait de manière quotidienne car peu savaient ce qu’elle ressentait réellement. Nilla avait peur de la confiance, elle craignait l’énième trahison qui la briserait plus qu’elle ne l’était déjà. Elle avait peur du sentiment qu’elle croyait constitutif, fondamental, ultime. L’amour. Elle qui l’idéalisait, elle qui le prônait. Il se retourna contre elle au moment où elle s’y attendait le moins. Et ça, elle devait s’en remettre. Avant, elle n’adulait pas ce genre de lieu, les bars. Le terrain des imprévus. Pourtant, elle s’y trouvait. Se dissociant des silhouettes stoïques pour parvenir au comptoir, elle reconnut le visage d’une employée. Cette fille qu’elle connaissait depuis un certain nombre d’années mais dont elle n’avait jamais été vraiment proche. Du moins, avant qu’elle commença à fréquenter le bar. Jazmin. Elle se dirigea aussitôt vers le siège en face de la concerné. « Hola bella ! », annonça-t-elle un sourire au visage. S’y installant, elle dévoila le contenu de ses mains. Un sac plein de bonnes choses, les spécialités culinaires de leur culture. De quoi remplir leur estomac ce soir. Un rituel qui semblait s’être encré naturellement. « Sers-moi du soft pour commencer. » La serveuse était son interlocutrice principale ici, sûrement celle qui pouvait la comprendre le mieux. Une thérapie où l’alcool avait une place particulière. Une conversation qui allait certainement s'éterniser. Autant ouvrir le bal doucement.
La Quintana et son naturel sympathique savaient s’adresser aux bonnes personnes, de telle manière que la brune eut accès au mot de passe hebdomadaire. Le sésame qu’elle employait à raison de deux fois par semaine ces derniers temps. Peu savaient qu’elle s’y rendait de manière quotidienne car peu savaient ce qu’elle ressentait réellement. Nilla avait peur de la confiance, elle craignait l’énième trahison qui la briserait plus qu’elle ne l’était déjà. Elle avait peur du sentiment qu’elle croyait constitutif, fondamental, ultime. L’amour. Elle qui l’idéalisait, elle qui le prônait. Il se retourna contre elle au moment où elle s’y attendait le moins. Et ça, elle devait s’en remettre. Avant, elle n’adulait pas ce genre de lieu, les bars. Le terrain des imprévus. Pourtant, elle s’y trouvait. Se dissociant des silhouettes stoïques pour parvenir au comptoir, elle reconnut le visage d’une employée. Cette fille qu’elle connaissait depuis un certain nombre d’années mais dont elle n’avait jamais été vraiment proche. Du moins, avant qu’elle commença à fréquenter le bar. Jazmin. Elle se dirigea aussitôt vers le siège en face de la concerné. « Hola bella ! », annonça-t-elle un sourire au visage. S’y installant, elle dévoila le contenu de ses mains. Un sac plein de bonnes choses, les spécialités culinaires de leur culture. De quoi remplir leur estomac ce soir. Un rituel qui semblait s’être encré naturellement. « Sers-moi du soft pour commencer. » La serveuse était son interlocutrice principale ici, sûrement celle qui pouvait la comprendre le mieux. Une thérapie où l’alcool avait une place particulière. Une conversation qui allait certainement s'éterniser. Autant ouvrir le bal doucement.
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Re: capharnaüm (jazmin)
Lun 2 Juil 2018 - 19:57
capharnaüm (jazmin)
EXORDIUM.
Belle créature de la nuit ; sourire énigmatique, regard enjôleur. Naturellement charmeuse, elle attise toutes les convoitises ; des plus innocentes au plus perfides. Faiseuse de cocktails, façonnant rêves et futurs maux de tête. Elle a ce don la gamine, celui d’attirer les clients de la gent masculine. Justement, quelques représentants de celle-ci au bar à qui elle donne une attention particulière. Elle n’est pas vraiment intéressée la demoiselle, mais plutôt professionnelle. Alors elle les sert avec tout son savoir-faire. Gestes habiles, serviable qui plus est ; un peu trop d’ailleurs pour cette lionne que l’on connaît si sauvage. Néanmoins Jazmin est perfectionniste, intransigeante avec elle-même, son service se doit d’être parfait. Toujours. Chaque soir, clients abrutis pour la plupart, elle feinte jusqu’à certaines limites. Comme ici. Une main qui claque ses fesses, des mots vulgaires. Un client un peu trop imbibé sûrement. Un con. « Votre bière monsieur. » Sourire qui se veut charmeur, elle le regarde et ajoute beaucoup moins docile en revanche « J’ai craché dedans. » Elle est de ces gamines qui ne se laisse jamais faire. Elle n’a peur de rien ni de personne, aventurière un peu trop téméraire. Elle n’aime pas ça les cons … Du moins, elle est sélective les concernant. Plus chasseuse que proie dans ce genre de parade post-coïtale, très peu réussissent à s’approcher sans qu’elle ne morde. Elle s’éloigne finalement du groupe, priant pour que l’autre abruti s’étouffe avec son liquide.
Elle lave quelques verres, faisant fi de tout ce monde en se concentrant sur la musique. Elle a toujours aimé l’ambiance de son lieu de travail la belle ; une des raisons pour lesquelles elle n’est jamais parti malgré l’avis rébarbatif de son meilleur ami. ‘Pourquoi tu fais ça ? T’as pas besoin de travailler !’ ‘Il n’y a que des chiens là-bas !’ Voilà le genre de choses qu’il répète sans cesse, mais comme d’habitude, elle fait ce qu’elle veut l’indomptable sorcière. Concentrée sur sa tâche, Jazmin ne la remarque pas tout de suite. Nilla. Fille rêveuse, amoureuse de l’amour, un peu trop au goût de la Mexicaine d’ailleurs. Elle s’assoit en face d’elle, et pose enfin un regard sur sa cadette. « Hola Chiquita ! » Surnom qu’Elios lui a donné, et qu’elle utilise elle aussi. Elle sert rapidement un verre de jus de fruit à la jolie Pokeby, et sort du bar prenant place à côté d’elle. Que la Quintana soit là ne signifie qu’une seule chose : la fin de son service. Enfin ! Habitude devenant rapidement un rituel, leurs rencontrent se font de plus en plus fréquente ces derniers temps. « Comment vas-tu depuis la dernière fois ? » Elle sait la jeune fille un peu morose, découvrant avec horreur que l’être aimé n’était qu’un enfoiré. Ce n’est pas faute de l’avoir prévenu pourtant ; le prince n’existe qu’au rayon biscuit ! Véritable ventre sur patte, Jazmin zieute avec autant de curiosité que de gourmandise ce que Nilla a pu apporter. De la nourriture hispanique. « T’as eu les yeux plus gros que le ventre ! Ça me plaît. » Elle sourit, épicurienne ; elle a toujours apprécié les bonnes choses que la vie peut offrir.
Elle lave quelques verres, faisant fi de tout ce monde en se concentrant sur la musique. Elle a toujours aimé l’ambiance de son lieu de travail la belle ; une des raisons pour lesquelles elle n’est jamais parti malgré l’avis rébarbatif de son meilleur ami. ‘Pourquoi tu fais ça ? T’as pas besoin de travailler !’ ‘Il n’y a que des chiens là-bas !’ Voilà le genre de choses qu’il répète sans cesse, mais comme d’habitude, elle fait ce qu’elle veut l’indomptable sorcière. Concentrée sur sa tâche, Jazmin ne la remarque pas tout de suite. Nilla. Fille rêveuse, amoureuse de l’amour, un peu trop au goût de la Mexicaine d’ailleurs. Elle s’assoit en face d’elle, et pose enfin un regard sur sa cadette. « Hola Chiquita ! » Surnom qu’Elios lui a donné, et qu’elle utilise elle aussi. Elle sert rapidement un verre de jus de fruit à la jolie Pokeby, et sort du bar prenant place à côté d’elle. Que la Quintana soit là ne signifie qu’une seule chose : la fin de son service. Enfin ! Habitude devenant rapidement un rituel, leurs rencontrent se font de plus en plus fréquente ces derniers temps. « Comment vas-tu depuis la dernière fois ? » Elle sait la jeune fille un peu morose, découvrant avec horreur que l’être aimé n’était qu’un enfoiré. Ce n’est pas faute de l’avoir prévenu pourtant ; le prince n’existe qu’au rayon biscuit ! Véritable ventre sur patte, Jazmin zieute avec autant de curiosité que de gourmandise ce que Nilla a pu apporter. De la nourriture hispanique. « T’as eu les yeux plus gros que le ventre ! Ça me plaît. » Elle sourit, épicurienne ; elle a toujours apprécié les bonnes choses que la vie peut offrir.
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Re: capharnaüm (jazmin)
Lun 9 Juil 2018 - 10:05
capharnaüm (jazmin)
EXORDIUM.
Elle n’avait jamais vraiment connu l’ambiance de ce genre de lieu. A vrai dire, Nilla restait davantage une fille du jour qu’une fille de la nuit. Réglée comme une horloge, elle quittait son lit toujours à la même heure et s’organisait toujours de la même manière dès le réveil. Des habitudes qui s’imposaient comme les fondements d’une bonne journée, une façon pour elle de garder des bases saines. Le reste de la journée demeurait à chaque fois une aventure, une succession d’événements qui ne se ressemblait jamais. Elle affectionnait tout particulièrement cet aspect car après tout, elle était une Oiseau-Tonnerre. Se dire que chaque jour était unique la poussait à explorer le plus de choses possibles. Vingt quatre heures de découverte, et de sommeil. La Quintana, matinale, ne tardait pas à retrouver son lit après une journée bien remplie. Il lui arrivait toutefois de contourner cette coutume pour des soirées en tout genre. Elle n’était pas la plus grande fêtarde mais la brune avait un certain don pour animer les rassemblements nocturnes. La musique, la danse et les jeux coulaient dans ses veines. Il paraissait que cela venait de ses origines et elle en était presque convaincue. Les soirées d’ici ne valaient pas celles de l’autre côté de l’Atlantique. Pourtant, elle ne côtoyait que très rarement les bars, les boîtes de nuit et autres lieux spécialisés. Peut-être qu’elle les craignait, peut-être qu’elle ne correspondait pas à ce qui en émanait. Des endroits suffisamment proches pour attirer du monde mais tout aussi reclus pour que tout y soit possible. Une parenthèse de risques, de fautes, de secrets. Elle devait certainement toujours se fiait à cette idée mais la situation était différente désormais. La Quintana en avait besoin de tout ça. Se sentir au-dessus de ses problèmes, avoir la vision d’ensemble, se réconforter comme elle le pouvait. Une nécessité pour laquelle elle sacrifiait volontiers des heures de sommeil.
Elle s’y habituait de plus en plus. La foule du bar lui semblait progressivement un rassemblement comme les autres, où il y faisait bon de passer. Finalement, son scepticisme n’était pas vraiment justifié. Il n’y avait presque aucune différence entre ici et les soirées dont elle avait pu assister à Hungcalf, si ce n’est le jazz omniprésent. Des mélodies saccadées qui la ramenaient dans son pays, plus particulièrement en Louisiane. Considéré comme le berceau de ce courant musical, Nilla y avait passé quelques vacances en famille quand elle était plus jeune. Des sonorités qui la faisaient voyager mais qui ne pouvaient prétendre à faire bouger son corps. Après tout, elle n’était pas là pour ça. Retrouvant sa place habituelle, elle semblait relativement détendue lorsqu’elle croisa la serveuse. Ce qui changeait de la boule au ventre qu’elle garda durant ses premières fois au Filet du Diable. Elle y venait pour remettre sur le tapis ce qu’il y avait de plus douloureux et pour une fille qui d’habitude ne regardait que le positif, cela demeurait incommode. « A toi de me le dire. », rétorqua-t-elle un sourire au visage. Sa psychologue, elle l’était sûrement d’une certaine manière. La Quintana répondait à cette question par l’affirmative à chaque fois. Elle n’aimait pas inquiéter les autres, surtout pas son entourage, et préférait cacher ce qu’elle ressentait réellement. A vrai dire, à force d’enfouir le flux d’émotions de ces derniers mois, elle ne savait expliquer ce qu’elle avait sur le cœur. « Et toi ? » La vie de son interlocutrice n’était pas non plus un paradis, raison pour laquelle elles se rapprochaient ces derniers temps. Des partenaires de complexité, de contradiction, de lamentation. Mais surtout, des fières représentatrices de la culture latino-américaine. Sortant du sac des nachos, elle posa le plat entre les deux et les sauces qui allaient avec. A la remarque de Jazmin, elle pouffa un rire. Non pas qu’elle aimait se goinfrer, elle se disait juste que la conversation allait encore mieux se passer si elles avaient l’estomac plein. « Je commence. » Les joutes des confidences allaient débuter. Attrapant une portion de l’encas, elle en prit une bouchée avant de reprendre. Elle mettait les pieds dans le plat. Un visage droit et neutre, le regard baissé. « Je l’ai revu. » Lui. Son ex-fiancé qui l’a brisée.
Elle s’y habituait de plus en plus. La foule du bar lui semblait progressivement un rassemblement comme les autres, où il y faisait bon de passer. Finalement, son scepticisme n’était pas vraiment justifié. Il n’y avait presque aucune différence entre ici et les soirées dont elle avait pu assister à Hungcalf, si ce n’est le jazz omniprésent. Des mélodies saccadées qui la ramenaient dans son pays, plus particulièrement en Louisiane. Considéré comme le berceau de ce courant musical, Nilla y avait passé quelques vacances en famille quand elle était plus jeune. Des sonorités qui la faisaient voyager mais qui ne pouvaient prétendre à faire bouger son corps. Après tout, elle n’était pas là pour ça. Retrouvant sa place habituelle, elle semblait relativement détendue lorsqu’elle croisa la serveuse. Ce qui changeait de la boule au ventre qu’elle garda durant ses premières fois au Filet du Diable. Elle y venait pour remettre sur le tapis ce qu’il y avait de plus douloureux et pour une fille qui d’habitude ne regardait que le positif, cela demeurait incommode. « A toi de me le dire. », rétorqua-t-elle un sourire au visage. Sa psychologue, elle l’était sûrement d’une certaine manière. La Quintana répondait à cette question par l’affirmative à chaque fois. Elle n’aimait pas inquiéter les autres, surtout pas son entourage, et préférait cacher ce qu’elle ressentait réellement. A vrai dire, à force d’enfouir le flux d’émotions de ces derniers mois, elle ne savait expliquer ce qu’elle avait sur le cœur. « Et toi ? » La vie de son interlocutrice n’était pas non plus un paradis, raison pour laquelle elles se rapprochaient ces derniers temps. Des partenaires de complexité, de contradiction, de lamentation. Mais surtout, des fières représentatrices de la culture latino-américaine. Sortant du sac des nachos, elle posa le plat entre les deux et les sauces qui allaient avec. A la remarque de Jazmin, elle pouffa un rire. Non pas qu’elle aimait se goinfrer, elle se disait juste que la conversation allait encore mieux se passer si elles avaient l’estomac plein. « Je commence. » Les joutes des confidences allaient débuter. Attrapant une portion de l’encas, elle en prit une bouchée avant de reprendre. Elle mettait les pieds dans le plat. Un visage droit et neutre, le regard baissé. « Je l’ai revu. » Lui. Son ex-fiancé qui l’a brisée.
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Re: capharnaüm (jazmin)
Mer 18 Juil 2018 - 0:41
capharnaüm (jazmin)
EXORDIUM.
'Ça va ?' La question paraît stupide vu les circonstances. Évidemment que ça ne va pas, sinon elle ne serait pas là la jolie Pokeby ; assise à attendre d'être écouté d'une oreille attentive. Fondement même de cette relation né d'un rien, basé sur des confidences, des plaintes à répétition. Parce que la vie n'est pas tendre, n'est pas facile ces derniers temps. Que ce soit pour l'une ou pour l'autre. Et ce soir est un moment de crise. La nourriture est un signe, presque un appel à l'aide. Ça pèse tellement sur le cœur que le ventre doit en être rempli. Elle est de ces filles Nilla, de celles qui compense avec la nourriture quand ça ne va pas. Du moins, c'est ce qu'elle a toujours cru la gamine, ce qui ne lui a jamais déplu ; gourmande, un peu trop par moment. « On fait aller. » Les yeux parlent davantage que les mots. Non, ça ne va pas non plus pour elle, ça ne l'a jamais été de toute façon. Vie parsemée de malchance, de mauvaises fréquentations, et surtout de mauvais choix. Mais elle avance, n'a pas d'autres options ; petite princesse guerrière. Elle se sert un jus de fruit, bien qu'elle ait plus d'humeur à picoler pour se mettre une bonne murge. Toutefois, son estomac dit non ces derniers temps. Jazmin n'a plus d'appétit, n'a envie de rien ces temps-ci. C'est sans doute la fatigue, c'est sans doute le manque aussi. 'Il' lui manque. L'été qui commence à peine, et qui est déjà trop long. Saison bien plus triste que festive finalement. Elle boit, écoutant Nilla qui ouvre le bal des mélancolies, avouant ainsi qu'elle a revu son abruti d'ex-fiancé. Fronçant les sourcils, elle se tourne vers son amie. « Pourquoi tu l'as revu ? » Ce n'est pas un reproche. Question plus anxieuse qu'autre chose. « J'espère que tu lui en as collé une à celui-là, c'est tout ce qu'il mérite. » Les propos ne sont pas tendres, et ne le seront sans doute jamais concernant cet homme. Sale caractère, tempérament trop fort. La Wright se tourne ensuite sur la nourriture qu'elle n'a toujours pas touchée jusqu'à maintenant. Bien que la vue de l'encas donne envie, l'odeur elle, est étrangement moins attirante. Elle a des hauts le cœur. Pourtant, t'as toujours aimé les nachos, non ? Jazmin se risque quand même à prendre une bouchée. Si elle ne peut pas picoler, la gamine veut au moins manger pour compenser. Mauvaise idée. Elle a de nouveau la nausée. Ce n'est pas la première fois, elle traîne ça depuis quelques jours déjà. « ... » Elle n'a pas le temps de dire quoi que ce soit, qu'elle se dirige en trombe vers les toilettes les plus proches. Tête dans la cuvette, elle rend le peu de chose qu'elle a dans le ventre. T'as pas eut le temps de voir un médicomage ? Non. Elle travaille, elle ne fait que ça en ce moment pour que le temps passe plus rapidement. Ça va passer, n'est-ce pas ? Ça passe toujours. Main fébrile qui appuie sur la chasse d'eau, faisant disparaître l'immondice, le prémisse d'un futur qu'elle ne conçoit pas encore. Elle se relève, constatant avec surprise que Nilla est présente. Elle se rince la bouche, regarde son amie à travers la glace. « Excuse moi Nilla, je couve quelque chose en ce moment. » Petit sourire qui se veut rassurant. Tout va bien. Comme toujours.
@Nilla Quintana
@Nilla Quintana
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Re: capharnaüm (jazmin)
Mar 24 Juil 2018 - 9:40
capharnaüm (jazmin)
EXORDIUM.
Elle n’en avait pas l’habitude, de se confier sur ces choses-là. D’ouvrir son cœur à quelqu’un, de parler précisément de ce qu’elle ressentait. Peut-être était-ce de la pudeur, peut-être était-ce le témoin d’une incapacité. En réalité, Nilla savait manier les mots, connaissait le poids et la nuance qu’ils pouvaient avoir. Elle préparait ses discours des heures voire des jours avant d’apparaître. Elle savait être limpide, dans sa tête. Lorsque venait le moment de tout énoncer, le blocage se manifestait véritablement. La gorge nouée, les mots entravés. Même les plus envahissants ne parvenaient pas à les atteindre. Un rempart indubitable, l’occlumancie. De quoi tu as peur ? La question qu’elle se posait à chaque fois qu’elle restait stoïque devant ses interlocuteurs. Elle craignait qu’on exploite sa confession, qu’on en fasse une fragilité pour elle-même et pour les autres. La brune était empathique. Elle pouvait voir lorsque quelqu’un avait un problème. Elle ne voulait pas poser ses soucis sur la table alors que d’autres n’arrivaient pas à s’occuper des leurs. Elle pensait à son prochain, surtout lorsque ce dernier appartenait à son cercle proche. Une approche quasi instinctive chez la Quintana, approche qu’elle avait très certainement toujours eue et que sa famille appréciait considérer comme sa principale faiblesse. Sois plus égoïste, lui répétait son père. Il n’avait pas tord au final. Elle gagnerait plus à penser à son propre bien, parfois. Progressivement, elle commençait à le concevoir. Grâce à ce lieu, grâce à Jazmin. Une atmosphère libératrice qui lui faisait du bien. Les sujets qu’elle croyait ne jamais pouvoir aborder lui semblaient soudainement facile, exprimable. Et le poids qu’elle gardait en elle émergeait au fil du temps. Le poids d’un chagrin enfoui et destructif. Love is pain.
Si on lui avait dit il y a quelques semaines qu’elle aurait cette conversation ici, au filet du diable, elle n’y aurait très probablement pas cru. Lorsqu’elle en entendit parler pour la première fois, Nilla ne savait pas trop quoi en penser. A l’accoutumée, la Quintana n’agissait jamais sur un coup de tête mais là, elle se laissait porter. Elle s’y rendit, prétextant qu’elle n’avait plus rien à perdre. Cynique mais profondément démolie. Elle l’était moins en ce jour. Mais elle l’était toujours. Elle ne se reconnaissait tout simplement pas et s’efforçait – à ses dépens – de garder l’image de la jeune femme enjouée et solaire. Les seuls moments où elle demeurait transparente, c’était ceux qu’elle passait ici. Paradoxalement. L’endroit où personne ne la voyait semblait être celui dans lequel elle aimait être ces derniers temps. Ce n’était pas de la honte. Elle avait simplement besoin de s’éloigner, voir la situation d’un angle plus large. Et elle ne pouvait trouver mieux que son interlocutrice pour l’accompagner dans sa démarche. Celle que Nilla ne comprenait pas à Ilvermorny était devenue l’oreille attentive, le soutien précieux dans cet ouragan incontrôlable. Elle y replongea récemment lorsqu’elle aperçut le faiseur de mélancolie, de l’autre côté de la cour extérieure. « Le hasard ? » Elle tenait à se convaincre elle-même. A vrai dire, elle n’y croyait plus, au hasard. Désormais, elle préférait penser que ce qui lui arrivait était inscrit depuis longtemps dans sa destinée. Et puis, elle l’avait suivi jusqu’à cette université, elle allait forcément le croiser un jour ou l’autre. « J’aurais aimé. » Elle était en colère, elle lui en voulait et lui en voudrait éternellement. Elle aurait voulu l’exprimer, le matérialiser. Elle aurait éprouvé une certaine satisfaction à lui casser le nez ou à lui hurler dessus. Mais elle ne pouvait pas. Quelque part, elle n’arrivait pas à effacer ce qu’elle ressentait pour lui. Peut-être qu’elle n’y parviendrait jamais. Une fatalité dans laquelle elle se glissa quelques instants, le visage perdue dans son verre. C’est voir Jazmin se redresser qui lui faisait quitter son état de quiescence. Un mouvement qui relevait surtout d’une nécessité. Fronçant les sourcils, elle la vit quitter le bar pour l’arrière de la bâtisse. Examinant l’emballage des nachos, elle la suivit.
« Si c’est la bouffe, il va m’entendre ce … », avait-elle commencé sur la route des sanitaires. La Wright quittant la toilette pour le lavabo. Un air serein. Une parole inattendue. « Cielos… » ou le traditionnel Oh mon dieu. Elle était enceinte. Enceinte. Elle répétait le mot dans sa tête, restait stoïque, les yeux écarquillés. La Quintana ne savait pas comment réagir et instinctivement, elle employa la dérision. « C’est le moment où je dois dire ‘félicitations’ et demander si je suis pressentie pour être marraine ? » Idiote mais retrouvant aussitôt son sérieux, elle s’approcha de son amie pour lui arranger sa coiffure. La glace s’imposait comme le médiateur entre les deux femmes. Un coup d’œil, un visage impassible. « Comment tu vas, vraiment ? » Elle ne savait pas comment agir, elle ne savait pas quoi penser. Mais le plus important était de savoir comment Jazmin le vivait. La confidence de Nilla passait au second plan désormais. « Il est au courant ? » Le père. Peu importe qui il était.
Si on lui avait dit il y a quelques semaines qu’elle aurait cette conversation ici, au filet du diable, elle n’y aurait très probablement pas cru. Lorsqu’elle en entendit parler pour la première fois, Nilla ne savait pas trop quoi en penser. A l’accoutumée, la Quintana n’agissait jamais sur un coup de tête mais là, elle se laissait porter. Elle s’y rendit, prétextant qu’elle n’avait plus rien à perdre. Cynique mais profondément démolie. Elle l’était moins en ce jour. Mais elle l’était toujours. Elle ne se reconnaissait tout simplement pas et s’efforçait – à ses dépens – de garder l’image de la jeune femme enjouée et solaire. Les seuls moments où elle demeurait transparente, c’était ceux qu’elle passait ici. Paradoxalement. L’endroit où personne ne la voyait semblait être celui dans lequel elle aimait être ces derniers temps. Ce n’était pas de la honte. Elle avait simplement besoin de s’éloigner, voir la situation d’un angle plus large. Et elle ne pouvait trouver mieux que son interlocutrice pour l’accompagner dans sa démarche. Celle que Nilla ne comprenait pas à Ilvermorny était devenue l’oreille attentive, le soutien précieux dans cet ouragan incontrôlable. Elle y replongea récemment lorsqu’elle aperçut le faiseur de mélancolie, de l’autre côté de la cour extérieure. « Le hasard ? » Elle tenait à se convaincre elle-même. A vrai dire, elle n’y croyait plus, au hasard. Désormais, elle préférait penser que ce qui lui arrivait était inscrit depuis longtemps dans sa destinée. Et puis, elle l’avait suivi jusqu’à cette université, elle allait forcément le croiser un jour ou l’autre. « J’aurais aimé. » Elle était en colère, elle lui en voulait et lui en voudrait éternellement. Elle aurait voulu l’exprimer, le matérialiser. Elle aurait éprouvé une certaine satisfaction à lui casser le nez ou à lui hurler dessus. Mais elle ne pouvait pas. Quelque part, elle n’arrivait pas à effacer ce qu’elle ressentait pour lui. Peut-être qu’elle n’y parviendrait jamais. Une fatalité dans laquelle elle se glissa quelques instants, le visage perdue dans son verre. C’est voir Jazmin se redresser qui lui faisait quitter son état de quiescence. Un mouvement qui relevait surtout d’une nécessité. Fronçant les sourcils, elle la vit quitter le bar pour l’arrière de la bâtisse. Examinant l’emballage des nachos, elle la suivit.
« Si c’est la bouffe, il va m’entendre ce … », avait-elle commencé sur la route des sanitaires. La Wright quittant la toilette pour le lavabo. Un air serein. Une parole inattendue. « Cielos… » ou le traditionnel Oh mon dieu. Elle était enceinte. Enceinte. Elle répétait le mot dans sa tête, restait stoïque, les yeux écarquillés. La Quintana ne savait pas comment réagir et instinctivement, elle employa la dérision. « C’est le moment où je dois dire ‘félicitations’ et demander si je suis pressentie pour être marraine ? » Idiote mais retrouvant aussitôt son sérieux, elle s’approcha de son amie pour lui arranger sa coiffure. La glace s’imposait comme le médiateur entre les deux femmes. Un coup d’œil, un visage impassible. « Comment tu vas, vraiment ? » Elle ne savait pas comment agir, elle ne savait pas quoi penser. Mais le plus important était de savoir comment Jazmin le vivait. La confidence de Nilla passait au second plan désormais. « Il est au courant ? » Le père. Peu importe qui il était.
@jazmin trejo
- InvitéInvité
Re: capharnaüm (jazmin)
Lun 30 Juil 2018 - 11:35
capharnaüm (jazmin)
EXORDIUM.
Le hasard ? Elle n'a jamais aimé ce mot la gamine ; sans doute aussi imprévisible qu'elle. Hasard ou destinée, qu'importe, ça se déroule ; et comme dans les tragédies grecques, il n'y a rien à faire. Rien. Ça se déclenche, submerge, et ça ne s'arrête plus. Espérance d'une rémission, d'une chance, d'un accident … En vain ; la chute est identique atteignant son terme et ce terme, Jazmin l'entend. Nilla l'a revu, et n'a rien fait. C'est comme ça les hasards on les subit, sans vraiment agir. Elle n'aurait pas compris durant une période de sa vie, mais depuis un certain temps la Trejo change doucement de cap, d'avis sur la question. Parce qu'elle a déjà vécu des moments de ce genre. Des instants de sa toute petite vie où n'a elle pas agit comme elle aurait dû le faire. Elle s'est laissé allée, porter par le hasard, un lendemain flou qui semble-t-il soit devenu un credo une lubie. « Je vois. » Aucun mot tranchant, qui blesse, ni ne secoue. Elle l'aurait fait il y a quelques semaines, elle aurait sans doute blâmé ce manque de réaction face à un connard certifié. Mais il n'en est rien. Nilla l'incompréhensible romantique, 'nanardeuse' en chef ; fille trop différente d'elle, mais qui pourtant aujourd'hui devient un peu plus clair pour les yeux vides de la jolie. Elle n'a pas le temps d'en dire plus. Nachos interdit, mais dont elle tente une bouchée quand même par gourmandise ; comme une Blanche-Neige des temps modernes. Erreur. Elle a bien un poison dans le corps, mais pas de ceux qui sont mortels. Une envie soudaine de vomir, des nausées qu'elle ne s'explique pas ; ou qu'elle ne veut pas comprendre va savoir. Elle prend littéralement ses jambes à son cou, courant vers ces toilettes salvateurs. Elle est malade, le métabolisme en baisse. Fatiguée, éreintée, parce qu'elle vit ces derniers temps. Et elle en subit les conséquences, la tête la première dans la cuvette. Elle appuie fébrilement sur le bouton qui fait disparaître son mal-être, et rejoint les lavabos pour se rincer la bouche.
Nilla entre, assiste à sa déchéance. Jazmin se sent un peu honteuse. Cielos. Paroles ambiguës, mal interprétées peut-être ; il est facile de croire à des nausées de femmes engrossées. Sauf que l'idée est absurde pour la belle, et Nilla pousse le délire assez loin en venant même à parler de marraine pour plaisanter certainement. Excepté que la Wright n'est pas en train de rire, n'en a pas envie. Au fond, les paroles de son amie la font paniquer, lui secoue l'estomac qui est déjà pas mal retourné par la maladie. « Arrête, ne me dis pas des choses aussi flippantes Nilla. » Dit-elle, son espagnol reprenant naturellement ses droits. Sa langue maternelle la rassure, lui créer une bulle que peu de gens peuvent traverser si la langue n'est pas comprise. Le miroir comme intermédiaire, des regards sont échangés tandis que la Pokeby recoiffe avec douceur les cheveux de la texane. Étrangement, elle se calme. « Je ne suis pas enceinte. » T'es sûre de ça ? Non pas vraiment, mais elle se refuse de croire le contraire. Possibilité impossible à concevoir, à imaginer. L'idée lui a déjà traversé l'esprit, une seule seconde, et la peur s'est éprit de son corps. Non. Ce n'est pas ça, ça ne peut pas être ça. Parce qu'elle n'a jamais désiré donner la vie, parce qu'elle a écrit sa vie d'une autre manière. « J'irais voir un médicomage quand j'aurais un peu de temps. Un client du bar a dû me refiler ses microbes. » Elle ne le sait pas encore la jolie brune, mais c'est exactement ce qui s'est passé. Elle se retourne pour faire face à son amie, réarrangeant à son tour d'une main tremblante une mèche de cheveux derrière l'oreille de Nilla. « On devrait y retourner, tu n'as pas fini de m'expliquer ton histoire. » Elle se veut rassurante, autant pour la Quintana que pour elle. Un grand homme a dit un jour 'A un moment donné de notre existence, nous perdons la maîtrise de notre vie, qui se trouve dès lors gouvernée par notre destin. C'est là qu'est la plus grande imposture du monde'.
@Nilla Quintana
Nilla entre, assiste à sa déchéance. Jazmin se sent un peu honteuse. Cielos. Paroles ambiguës, mal interprétées peut-être ; il est facile de croire à des nausées de femmes engrossées. Sauf que l'idée est absurde pour la belle, et Nilla pousse le délire assez loin en venant même à parler de marraine pour plaisanter certainement. Excepté que la Wright n'est pas en train de rire, n'en a pas envie. Au fond, les paroles de son amie la font paniquer, lui secoue l'estomac qui est déjà pas mal retourné par la maladie. « Arrête, ne me dis pas des choses aussi flippantes Nilla. » Dit-elle, son espagnol reprenant naturellement ses droits. Sa langue maternelle la rassure, lui créer une bulle que peu de gens peuvent traverser si la langue n'est pas comprise. Le miroir comme intermédiaire, des regards sont échangés tandis que la Pokeby recoiffe avec douceur les cheveux de la texane. Étrangement, elle se calme. « Je ne suis pas enceinte. » T'es sûre de ça ? Non pas vraiment, mais elle se refuse de croire le contraire. Possibilité impossible à concevoir, à imaginer. L'idée lui a déjà traversé l'esprit, une seule seconde, et la peur s'est éprit de son corps. Non. Ce n'est pas ça, ça ne peut pas être ça. Parce qu'elle n'a jamais désiré donner la vie, parce qu'elle a écrit sa vie d'une autre manière. « J'irais voir un médicomage quand j'aurais un peu de temps. Un client du bar a dû me refiler ses microbes. » Elle ne le sait pas encore la jolie brune, mais c'est exactement ce qui s'est passé. Elle se retourne pour faire face à son amie, réarrangeant à son tour d'une main tremblante une mèche de cheveux derrière l'oreille de Nilla. « On devrait y retourner, tu n'as pas fini de m'expliquer ton histoire. » Elle se veut rassurante, autant pour la Quintana que pour elle. Un grand homme a dit un jour 'A un moment donné de notre existence, nous perdons la maîtrise de notre vie, qui se trouve dès lors gouvernée par notre destin. C'est là qu'est la plus grande imposture du monde'.
@Nilla Quintana
- InvitéInvité
Re: capharnaüm (jazmin)
Ven 10 Aoû 2018 - 18:59
capharnaüm (jazmin)
EXORDIUM.
Aussi loin qu’elle s’en souvienne, Nilla avait toujours cette tendance à se projeter dans le futur, à imaginer l’avenir plus ou moins proche. Elle était rêveuse, beaucoup trop même. Elle se laissait plonger dans des projets d’une vie merveilleuse et sans grosses difficultés. Elle se voyait construire les prochaines habitations de sorciers, le toit des plus grandes familles et des plus modestes. Elle aurait refait le manoir familial, aurait fondé de nouvelles bases pour recréer les liens du sang. Elle se voyait elle et ses frères, vivre ensemble avec leurs familles respectives. Elle se réconcilierait avec son aîné, dévalerait les couloirs de leur enfance, pointerait les murs qu’elle avait déplacé en chargeant ses propos d’anecdotes aussi amusantes que dérangeantes. La Quintana gardait ce positivisme qui la caractérisait tant. Même dans les mauvais moments, elle faisait partie de ces personnes qui en tirait une leçon. Moralisatrice et de bonne volonté. Beaucoup disent que les erreurs forgent l’expérience. Néanmoins, elle demeurait bien placée dorénavant pour contredire ce que son ancienne ‘elle’ prônait tant. Elle pouvait y mettre toute la bonne volonté qu’elle avait, ça ne changeait rien. Il n’y avait qu’elle et le goût amer de la trahison et de la manipulation. Regarde trop longtemps le bon et tu oublieras le mal tapi dans l’ombre. Idiote. La plus belle des émotions s’était retournée contre elle, après des nombreuses années de défense et d’espoir. Prédicatrice de l’amour, victime de la passion. Le revers était beaucoup trop dur à supporter. Son visage refermé en restait la blessure apparente. Elle s’efforçait tant bien que mal de s’auto-persuader, de recourir à ce qui autrefois la réconfortait. En vain. Elle était là, impuissante face au monde qu’elle avait bâti. Un futur anéanti et les rêves qui s’émiettaient. Car oui, elle se laissait consumer petit à petit, vers un incertain. Jusqu’où peut-on se morfondre exactement ? Elle se le demandait lâchement. Le courage qui l’avait poussée auparavant dans les bras de celui qu’elle croyait être l’homme qu’elle aimerait toute sa vie, s’était dissocié dès lors qu’il l’avait rejetée. Fataliste, elle l’acceptait volontiers.
Mais revoir des visages familiers l’apaisait. Lui faisait penser que sa nature primaire n’était peut-être pas si loin que ça finalement. Elle l’avait remarqué dès lors que son entourage s’était précipité pour la réconforter. Une chaleur étouffante. Elle y avait songé, à un moment, de couper les ponts. Elle ne voulait pas avoir affaire à cette aura rassurante qui émanait des autres. Ca lui rappelait trop la sienne et elle n’en voulait plus. Elle voulait essayer de goûter à l’obscurité, pour la découverte et pour cicatriser. Mais il y avait aussi cette envie de parler, de délier sa langue. Bavarde et obstinée. Elle déchue serait son dernier recours, auquel elle penserait davantage avec le temps qui passe. Maintenant, elle se tourne vers ce qui semble être ses derniers piliers. Toujours avec le sourire, pour se persuader elle-même et les autres.
Les vestiges de son enthousiasme prenaient instinctivement le dessus quand elle vit Jazmin, ce soir-là, dans les toilettes du bar. Témoin de la scène et des premières réponses, elle n’en demeurait pas moins idéaliste. « Flippante ? Je pensais pourtant qu’avoir un enfant était l’un des plus grands bonheurs qu’une femme puisse avoir. », rétorqua-t-elle dans la langue qu’entreprenait son interlocutrice. Au passé, bien entendu. Elle l’avait véritablement pensé mais cette image avait dû s’évaporer avec les autres. Haussant les épaules, Nilla s’approcha de son amie dans un élan salvateur et généreux. Même après les pires épreuves, elle ne pourrait jamais aller à l’encontre de cette indulgence, vecteur d’une loyauté ancrée. Elle essayait de trouver des raisons plausibles à ce fâcheux événement. Mais la Quintana ne misait pas là-dessus. « Jazmin ‘la forte tête’ mise à mal par des microbes ? J’y crois moyennement. » Elle estimait le fort caractère de la belle, surtout maintenant. Elle, elle ne se serait jamais faite avoir par les manigances de son ex-fiancé. Mais bon, elle ne voulait pas la confronter et n’ajoutait qu’un « Va voir un médicomage, sait-on jamais. » Elle finit par changer de sujet, revenant alors vers la confession de la Quintana. Le fait qu’elle ait revu, de loin, l’homme qu’elle aimait. Elle soupirait. « J’ai bien peur qu’il n’y ait rien d’autre à ajouter. » Parce qu’il ne s’était rien passé de plus. Il ne l’avait sûrement pas vue en retour. Il l’avait sûrement oubliée pour revoir ses plans d’homme avidement intéressé. « T’as déjà ressenti ça, le vide ? » Elle s’appuya sur la vasque comme en quête de soutien physique. « Que ton cœur, brisé, ne semble plus battre ? » Elle était transparente, pour une fois. Et alors même qu’elle relevait la tête, Nilla voyait le reflet de son visage terni. La larme, l’éclat, qui coulait le long de sa joue.
Mais revoir des visages familiers l’apaisait. Lui faisait penser que sa nature primaire n’était peut-être pas si loin que ça finalement. Elle l’avait remarqué dès lors que son entourage s’était précipité pour la réconforter. Une chaleur étouffante. Elle y avait songé, à un moment, de couper les ponts. Elle ne voulait pas avoir affaire à cette aura rassurante qui émanait des autres. Ca lui rappelait trop la sienne et elle n’en voulait plus. Elle voulait essayer de goûter à l’obscurité, pour la découverte et pour cicatriser. Mais il y avait aussi cette envie de parler, de délier sa langue. Bavarde et obstinée. Elle déchue serait son dernier recours, auquel elle penserait davantage avec le temps qui passe. Maintenant, elle se tourne vers ce qui semble être ses derniers piliers. Toujours avec le sourire, pour se persuader elle-même et les autres.
Les vestiges de son enthousiasme prenaient instinctivement le dessus quand elle vit Jazmin, ce soir-là, dans les toilettes du bar. Témoin de la scène et des premières réponses, elle n’en demeurait pas moins idéaliste. « Flippante ? Je pensais pourtant qu’avoir un enfant était l’un des plus grands bonheurs qu’une femme puisse avoir. », rétorqua-t-elle dans la langue qu’entreprenait son interlocutrice. Au passé, bien entendu. Elle l’avait véritablement pensé mais cette image avait dû s’évaporer avec les autres. Haussant les épaules, Nilla s’approcha de son amie dans un élan salvateur et généreux. Même après les pires épreuves, elle ne pourrait jamais aller à l’encontre de cette indulgence, vecteur d’une loyauté ancrée. Elle essayait de trouver des raisons plausibles à ce fâcheux événement. Mais la Quintana ne misait pas là-dessus. « Jazmin ‘la forte tête’ mise à mal par des microbes ? J’y crois moyennement. » Elle estimait le fort caractère de la belle, surtout maintenant. Elle, elle ne se serait jamais faite avoir par les manigances de son ex-fiancé. Mais bon, elle ne voulait pas la confronter et n’ajoutait qu’un « Va voir un médicomage, sait-on jamais. » Elle finit par changer de sujet, revenant alors vers la confession de la Quintana. Le fait qu’elle ait revu, de loin, l’homme qu’elle aimait. Elle soupirait. « J’ai bien peur qu’il n’y ait rien d’autre à ajouter. » Parce qu’il ne s’était rien passé de plus. Il ne l’avait sûrement pas vue en retour. Il l’avait sûrement oubliée pour revoir ses plans d’homme avidement intéressé. « T’as déjà ressenti ça, le vide ? » Elle s’appuya sur la vasque comme en quête de soutien physique. « Que ton cœur, brisé, ne semble plus battre ? » Elle était transparente, pour une fois. Et alors même qu’elle relevait la tête, Nilla voyait le reflet de son visage terni. La larme, l’éclat, qui coulait le long de sa joue.
@jazmin trejo (désolé pour le temps de réponse )
- InvitéInvité
Re: capharnaüm (jazmin)
Lun 13 Aoû 2018 - 21:59
capharnaüm (jazmin)
EXORDIUM.
Il a suffi de quelques mots, d'une petite phrase pour mettre le doute dans l'esprit de la jeune fille. T'es peut-être enceinte. L'idée même d'avoir une vie dans le creux du ventre lui parait(ssait) ridicule ; pourtant, elle se surprend à chercher dans ses souvenirs, pencher sur le lavabo qu'elle n'a pas lâché depuis. Elle cherche l'origine, l'homme avec qui elle a péché. Les images tournent à grande vitesse. Toutefois, Jasmin n'a pas besoin de chercher bien longtemps, car si elle a toujours été aventurière au sujet des hommes, il n'y en a qu'un seul qu'elle fréquente exclusivement ces derniers temps ; depuis trop longtemps. Jusqu’alors, elle ne s'en était pas rendu compte ; trop occupé à le chercher du regard pour faire face à l'évidence même. C'est perturbant, tout aussi dérangeant que d'imaginer partager ce genre de « problème » avec 'lui'. Merde. Faite que ce soit une grippe, une tout autre maladie. Ses mains resserrent la porcelaine du meuble. Elle tremble ; écoutant la Pokeby d'une oreille distraite. Elle parle de grands bonheurs, sans doute de ce fantastique accomplissement qu'est de donner la vie. Réalisation qui ne faisait pas partie de sa liste pour devenir une femme et une sorcière accomplit. « Nilla, m'as-tu déjà vu assez longtemps avec un homme pour être susceptible d'avoir un enfant ? » Question rhétorique, de la personne la plus proche à l'étudiant lambda. Tout le monde sait que la belle est un petit oiseau, volant de nid en nid sans jamais s'attarder pour autant. Mais ça, c'était avant. Parce que 'aimer', 'attacher', 'dévoiler' … Tant de mots trop compliqué. Elle n'est pas de ces filles qui se mettent 'en couple' dit-on, qui s’enchaîne volontairement dans un but aussi obsolète qu'est l'amour. Si tu savais. « C'est un rhume. » Elle déglutit. Elle a cette sensation que le sol tremble sous ses pieds, qu'elle va tomber à tout moment. C'est la peur. Contaminant chaque cellule de son corps. Il lui faut une porte de secours, et c'est en ramenant l'ex-fiancé sur le tapis que Jazmin trouve son salut.
T’as déjà ressenti ça, le vide ? Oui. Aussi loin qu'elle s'en souvienne, elle l'a toujours ressenti, le vide. C'est ce qui l'a empêché – protégée ? - de s'attacher, de s'attarder sur les choses futiles que les gens s’obstinent à enjoliver à longueur de temps. « Le vide est un calvaire, mais une anesthésie bienfaitrice aussi. » Ses yeux dorés fixent son amie, essayant peut-être de percer la coquille qu'elle s'évertue à forger depuis qu'un enfoiré l'a abîmé. 'Je t'avais prévenu'. Les mots la démangent, mais la gamine se tait. Ce n'est pas son rôle d'accabler. « Pour avoir le cœur brisé faut-il déjà avoir ressenti. » Chose encore inconnue, mais les idées changent doucement. Si avant la belle n'aurait en aucun cas concéder le fait de « ressentir », aujourd'hui apparemment, Jazmin est plus ouverte d'esprit. Pourquoi un tel revirement ? Oh, elle pense le savoir. Elle connaît la réponse. À croire que tout la ramène à 'lui', à chaque fois. C'est sûr, elle est malade.De lui. Faut-il encore qu'elle veuille se soigner. « Aucun homme ne mérite tes larmes. » Elle s'approche de sa cadette, et attrape une de ses perles ; un sourire qui se veut réconfortant sur le visage. La Trejo n'a jamais été très douée pour réconforter, plus à même à secouer les copines un peu trop niaises et rêveuses qu'à les câliner à la vue de leurs pleurs. Pourtant, elle s'essaie à cette affection, se veut bonne amie ; plus douce, peut-être plus gentille. « Viens. » Elle lui prend la main, l'attire de nouveau dans le bar, loin de l'ambiance glauque des toilettes ; et commande à un de ses collègues quelque chose de fort. De la tequila. Tchin. Les shots s'entrechoquent, le verre fait la moitié du chemin vers ses lèvres, mais Jazmin s'arrête. Et si ? En parlant du fiancé, elle a presque oublié cette folle idée que Nilla lui a glissé. Elle pose brutalement le verre. « Tu connais une bonne médicomage ? Il faut que j'en voie une tout de suite. » Parce qu'elle ne veut pas vivre une minute de plus dans l'incertitude.
@Nilla Quintana (pas de soucis )
T’as déjà ressenti ça, le vide ? Oui. Aussi loin qu'elle s'en souvienne, elle l'a toujours ressenti, le vide. C'est ce qui l'a empêché – protégée ? - de s'attacher, de s'attarder sur les choses futiles que les gens s’obstinent à enjoliver à longueur de temps. « Le vide est un calvaire, mais une anesthésie bienfaitrice aussi. » Ses yeux dorés fixent son amie, essayant peut-être de percer la coquille qu'elle s'évertue à forger depuis qu'un enfoiré l'a abîmé. 'Je t'avais prévenu'. Les mots la démangent, mais la gamine se tait. Ce n'est pas son rôle d'accabler. « Pour avoir le cœur brisé faut-il déjà avoir ressenti. » Chose encore inconnue, mais les idées changent doucement. Si avant la belle n'aurait en aucun cas concéder le fait de « ressentir », aujourd'hui apparemment, Jazmin est plus ouverte d'esprit. Pourquoi un tel revirement ? Oh, elle pense le savoir. Elle connaît la réponse. À croire que tout la ramène à 'lui', à chaque fois. C'est sûr, elle est malade.
@Nilla Quintana (pas de soucis )
- InvitéInvité
Re: capharnaüm (jazmin)
Mar 14 Aoû 2018 - 15:07
capharnaüm (jazmin)
EXORDIUM.
La fragilité, elle ne l’avait jamais pleinement assumée. Que ce soit en s’étouffant avec sa bonne humeur habituelle ou non. Nilla était sûre qu’en relativisant à chaque fois, elle se montrerait un peu plus intouchable. Combattre le mal par le mal, hein ? Elle n’en était pas adepte. Peut-être qu’elle croyait qu’en se préoccupant davantage du positif, ce qui la rongeait allait disparaître naturellement. Elle avait toujours fonctionné comme ça. Elle creusait le mauvais, semait le bon pour ne voir que ça. Un idéalisme qui n’avait aucun sens et qui parfois, pouvait complètement l’éloigner de la réalité. Mais elle était comme ça, à voir le verre à moitié plein et à ne se soucier que des bénéfices. La Quintana, pendant des années, se protégeait du néfaste alors même qu’elle ne l’avait jamais rencontré. Elle s’armait aveuglement de son caractère délicat comme si cela ferait l’affaire. Ce même caractère qui l’avait mené directement dans les filets du cœur, la manipulation de l’ex-fiancé. Elle n’y voyait rien de mauvais car elle agissait cœur plutôt que cerveau. Elle l’avait toujours été, même enfant. Pour elle, ça n’allait pas vite. Ça pouvait aller même encore plus vite. Car elle s’était projetée avec lui. Elle avait fait ce rêve, un soir où elle était toujours aux États-Unis et que l’être aimé était retourné reprendre ses études en Écosse. Ce rêve où elle avait rassemblé tout ce qu’elle souhaitait pour son futur. Sa famille, son fiancé, ses enfants. Elle y croyait sincèrement et c’est une raison pour laquelle la chute était d’autant plus désastreuse. Il suffit d’une événement pour changer toute la philosophie d’une personne. Son mode de pensée, sa morale, ses attentes. Elle n’attendait plus rien. Elle ne voulait et ne pouvait plus se projeter. Elle avait peur de revivre ça. Elle qui parlait à cœur ouvert ne voulait plus s’exposer. Ça lui avait permis de l’admettre. Rien ne disparait naturellement. Chaque épreuve laisse des séquelles. Sa dernière la mettait plus bas que terre.
Ce rêve, elle s’en rappelait nostalgiquement lorsque l’éventualité se présentait à son amie. A sa première interrogation, elle haussa les épaules. A vrai dire, elle ne l’avait jamais connue en couple à Ilvermorny, si ce n’était ses amourettes fugaces. Nilla n’y était pas vraiment partisane. Elle – et son naturel rêveur et passionnel – avait besoin de s’investir, de sentir l’échange des émotions. Les sentiments. Elle les prônait beaucoup trop pour s’amuser avec les garçons. Et puis il y avait eu la séparation après leur première école. Elles ne se donnaient plus de nouvelles, impossible pour la Quintana de savoir si la belle avait eu une relation sérieuse entre temps. Et finalement, elle ne lui souhaitait pas, à condition de trouver le bon. Elle avait connu une fois, pensait vivre une vraie histoire, s’était perdue dans ses idéaux et ses visions adoucies. Peut-être qu’il valait mieux vivre comme ça, à ne pas s’attacher plutôt qu’encourir le risque de se faire prendre pour un·e idiot·e. Ca lui aurait servi de piqûre préventif, douleur qui demeurait toujours présente et qui arrivait encore à lui voler quelques larmes. Elle n’aimait pas pleurer devant quelqu’un, exacerber cette fragilité qu’elle s’efforçait de fuir. Et pourtant, la brune trouva à ses côtés une personne rassurante et réconfortante. Prenant en considération ce qu’elle lui disait, elle éteignait sa détresse et suivit son interlocutrice, revenant alors au niveau du bar. L’alcool, elle en avait bien besoin. Parce que noyer et enfouir, c’est presque pareil. Et pour enfouir les choses, Nilla est une championne.
La tequila vint prolonger leur immersion dans la culture latine, si présente chez les deux jeunes femmes. Alors même qu’elle finit d’une traite son verre, Nilla remarqua l’inquiétude de Jazmin. Médicomage. Ce mot résonnait de leur discussion d’il y a quelques instants. « Maintenant ? » Elle n’avait aucune idée de l’heure mais en arrivant au bar, il faisait déjà nuit noire. « Je sais pas si on va en trouver un. » Il restait l’hôpital. Mais la Quintana était persuadée qu’on lui dirait de prendre un rendez-vous. Il va falloir attendre. Et là, elle culpabilisait d’avoir fait germer dans sa tête une idée de la sorte. Parce qu’elle ne l’avait jamais vu inquiète et ça, c’était encore plus dérangeant pour la Quintana. Aux grands maux les grands remèdes. « Mi tía Rigoberta, elle peut peut-être aider. Au moins pour le moment. » Une tante maternelle qu’elle voyait aux grands diners familiaux. Une femme excentrique et lunatique, ce qui faisait d’elle une sorcière intrigante. « Elle n’est pas médicomage mais elle a un don, une intuition pour tout ce qui concerne la fertilité. » Elle marqua une pause avant de reprendre de manière limpide. « C’est pas aussi exact qu’un examen, mais elle ne s’est trompée qu’une fois. Une fois sur les treize naissances auxquelles elle a assistées. » Son propre enfant que seule la science avait su découvrir. Elle se tourna vers Jazmin, avec un regard qui voulait tout dire. Tu veux tenter ? Après tout, c’est elle qui devait décider.
Ce rêve, elle s’en rappelait nostalgiquement lorsque l’éventualité se présentait à son amie. A sa première interrogation, elle haussa les épaules. A vrai dire, elle ne l’avait jamais connue en couple à Ilvermorny, si ce n’était ses amourettes fugaces. Nilla n’y était pas vraiment partisane. Elle – et son naturel rêveur et passionnel – avait besoin de s’investir, de sentir l’échange des émotions. Les sentiments. Elle les prônait beaucoup trop pour s’amuser avec les garçons. Et puis il y avait eu la séparation après leur première école. Elles ne se donnaient plus de nouvelles, impossible pour la Quintana de savoir si la belle avait eu une relation sérieuse entre temps. Et finalement, elle ne lui souhaitait pas, à condition de trouver le bon. Elle avait connu une fois, pensait vivre une vraie histoire, s’était perdue dans ses idéaux et ses visions adoucies. Peut-être qu’il valait mieux vivre comme ça, à ne pas s’attacher plutôt qu’encourir le risque de se faire prendre pour un·e idiot·e. Ca lui aurait servi de piqûre préventif, douleur qui demeurait toujours présente et qui arrivait encore à lui voler quelques larmes. Elle n’aimait pas pleurer devant quelqu’un, exacerber cette fragilité qu’elle s’efforçait de fuir. Et pourtant, la brune trouva à ses côtés une personne rassurante et réconfortante. Prenant en considération ce qu’elle lui disait, elle éteignait sa détresse et suivit son interlocutrice, revenant alors au niveau du bar. L’alcool, elle en avait bien besoin. Parce que noyer et enfouir, c’est presque pareil. Et pour enfouir les choses, Nilla est une championne.
La tequila vint prolonger leur immersion dans la culture latine, si présente chez les deux jeunes femmes. Alors même qu’elle finit d’une traite son verre, Nilla remarqua l’inquiétude de Jazmin. Médicomage. Ce mot résonnait de leur discussion d’il y a quelques instants. « Maintenant ? » Elle n’avait aucune idée de l’heure mais en arrivant au bar, il faisait déjà nuit noire. « Je sais pas si on va en trouver un. » Il restait l’hôpital. Mais la Quintana était persuadée qu’on lui dirait de prendre un rendez-vous. Il va falloir attendre. Et là, elle culpabilisait d’avoir fait germer dans sa tête une idée de la sorte. Parce qu’elle ne l’avait jamais vu inquiète et ça, c’était encore plus dérangeant pour la Quintana. Aux grands maux les grands remèdes. « Mi tía Rigoberta, elle peut peut-être aider. Au moins pour le moment. » Une tante maternelle qu’elle voyait aux grands diners familiaux. Une femme excentrique et lunatique, ce qui faisait d’elle une sorcière intrigante. « Elle n’est pas médicomage mais elle a un don, une intuition pour tout ce qui concerne la fertilité. » Elle marqua une pause avant de reprendre de manière limpide. « C’est pas aussi exact qu’un examen, mais elle ne s’est trompée qu’une fois. Une fois sur les treize naissances auxquelles elle a assistées. » Son propre enfant que seule la science avait su découvrir. Elle se tourna vers Jazmin, avec un regard qui voulait tout dire. Tu veux tenter ? Après tout, c’est elle qui devait décider.
@jazmin trejo
- InvitéInvité
Re: capharnaüm (jazmin)
Lun 20 Aoû 2018 - 19:45
capharnaüm (jazmin)
EXORDIUM.
J'ai peur. Trois petits mots qu'elle n'arrivera certainement jamais à admettre ou à dire ; petite fille plongée constamment dans le déni, niant les vérités qui dérangent. Pourtant, c'est bien ce qu'elle ressent. Elle sent l'étouffante entrave de la peur l'enlacer un peu trop fort, les inquiétudes lui rongeaient peu à peu l'esprit à mesure que les minutes passent ; baignant dans un doute coupable et indocile. Elle se blâme la gamine. 'C'est impossible'. Elle sait les paroles démesurément idiote. Elle a fait trop de fois l'erreur avec lui ; privilégiant à chaque fois la passion aux précautions. Lui. Tenant une intuition fine, Jazmin le sait ; avec le temps, sans s'en rendre compte devenant exclusive n'ayant cet homme qu'à l'esprit à chaque soirée, chaque chasses auxquelles elle aurait pu participer pour s'y perdre volontiers. Elle soupire bruyamment, se laissant tomber sur la table du bar. Elle fait des choses étranges depuis qu'elle le connaît. Non. Elle devient bizarre plutôt, s'acclimatant au nouveau, à l'inédit. Qu'est-ce qui se passe ? Tu te laisses sédui … Elle se redresse, offrant ce shooter qu'elle n'a pas touché à son amie. Elle ne sait pourtant pas si squatteur il y a dans son ventre, mais cette fois elle veut jouer la prudence ; gardienne d'un 'et si ?' qui deviendra plus réel, mais qu'elle ne connaît pas encore. Appréhension dont elle veut se détacher, qu'elle veut régler au plus vite en la présence d'une médicomage. Hors du temps, la gamine n'a effectivement pas vu l'heure. C'est vrai qu'il est tard. Nilla propose alors une alternative, sa tante. Porteuse d'un don mystique, radar à procréatrice. La perplexité peut se lire sur le visage de la Wright ; toutefois « D'accord. Pourquoi pas ? » Elle a soif de réponse, espère naïvement que cette dame lui dise que non, elle n'est pas ce qu'elle croit être. Enceinte. Elle en est persuadée, ce serait le pire des scénarios de l'être. La situation ne s'y apprête guère.
De nouveau, la peur la tiraille, et la jeune fille a cette étrange envie qu'il soit là, peut-être pour la rassurer ? Depuis que l'été s'est installé, cette propension se fait grandissante, envahissante. Elle s'étonne chaque jour de le chercher plus souvent du regard dans le bar, son absence impactant fatalement sur elle. Idiote. « Rien ne m'empêche demain matin d'aller voir ensuite une médicomage pour être sûre. » Parce qu'elle veut des certitudes. Elle en a besoin. La belle se lève, enfile une petite veste ; prête à quitter son lieu de travail. Chose qu'elle fait, ne regardant pas si Nilla est à sa suite ou non. Inutile, elle sait que la jolie Pokeby le fait. Une bouffée d'air, fraîche et nouvelle, de celle qu'elle préfère ; enfant de la nuit. Jazmin s'est toujours senti plus à l'aise aux lueurs de la lune, comme si l'obscurité dissimulait tous ses défauts, ses faiblesses les plus primaires. Parce qu'elle s'est toujours voulu forte, inébranlable. « Tu devrais t'envoyer en l'air pour l'oublier. » Elle revient de manière subite sur le sujet principal de la soirée, sans se retourner. Le ton est détaché, presque léger ; parce qu'elle est de ces filles la petite Trejo. De celles qui ne s'attachent jamais, qui prête au sexe à peu près tout, mais rien de bien sacré. De plus, elle a toujours eut cette incompréhension. Pourquoi certaines ne tournent pas plus rapidement la page ? Elle, elle a toujours eu cette capacité de passer outre, d'avancer sans se retourner. Très vite. Facilement. Insensible gamine.
« Je suis d'avis que tu lui montres à quel point tu es forte, en profitant de la vie bien qu'il t'ait fait subir toutes ses saloperies. » Se morfondre, attendre, languir. Tant de choses que jamais personne ne devrait montrer ou faire. Elle observe finalement son amie, lui insuffle d'un regard qu'elle est bien plus forte qu'elle ne le pense ; qu'elle perd son temps à ressasser. Cet homme ne mérite rien si ce n'est l'indifférence. Si ça ne tenait qu'à elle, Jazmin irait elle-même lui régler son compte. « Je dis ça mais je ne sais pas vraiment de quoi on parle. » Elle, elle n'a jamais connu ça. Être imprégné d'un homme, d'une âme ; tant qu'on en est bouleversé. Faut vraiment être idiot ou inconscient pour se donner autant. Vraiment ?
@Nilla Quintana
De nouveau, la peur la tiraille, et la jeune fille a cette étrange envie qu'il soit là, peut-être pour la rassurer ? Depuis que l'été s'est installé, cette propension se fait grandissante, envahissante. Elle s'étonne chaque jour de le chercher plus souvent du regard dans le bar, son absence impactant fatalement sur elle. Idiote. « Rien ne m'empêche demain matin d'aller voir ensuite une médicomage pour être sûre. » Parce qu'elle veut des certitudes. Elle en a besoin. La belle se lève, enfile une petite veste ; prête à quitter son lieu de travail. Chose qu'elle fait, ne regardant pas si Nilla est à sa suite ou non. Inutile, elle sait que la jolie Pokeby le fait. Une bouffée d'air, fraîche et nouvelle, de celle qu'elle préfère ; enfant de la nuit. Jazmin s'est toujours senti plus à l'aise aux lueurs de la lune, comme si l'obscurité dissimulait tous ses défauts, ses faiblesses les plus primaires. Parce qu'elle s'est toujours voulu forte, inébranlable. « Tu devrais t'envoyer en l'air pour l'oublier. » Elle revient de manière subite sur le sujet principal de la soirée, sans se retourner. Le ton est détaché, presque léger ; parce qu'elle est de ces filles la petite Trejo. De celles qui ne s'attachent jamais, qui prête au sexe à peu près tout, mais rien de bien sacré. De plus, elle a toujours eut cette incompréhension. Pourquoi certaines ne tournent pas plus rapidement la page ? Elle, elle a toujours eu cette capacité de passer outre, d'avancer sans se retourner. Très vite. Facilement. Insensible gamine.
« Je suis d'avis que tu lui montres à quel point tu es forte, en profitant de la vie bien qu'il t'ait fait subir toutes ses saloperies. » Se morfondre, attendre, languir. Tant de choses que jamais personne ne devrait montrer ou faire. Elle observe finalement son amie, lui insuffle d'un regard qu'elle est bien plus forte qu'elle ne le pense ; qu'elle perd son temps à ressasser. Cet homme ne mérite rien si ce n'est l'indifférence. Si ça ne tenait qu'à elle, Jazmin irait elle-même lui régler son compte. « Je dis ça mais je ne sais pas vraiment de quoi on parle. » Elle, elle n'a jamais connu ça. Être imprégné d'un homme, d'une âme ; tant qu'on en est bouleversé. Faut vraiment être idiot ou inconscient pour se donner autant. Vraiment ?
@Nilla Quintana
- InvitéInvité
Re: capharnaüm (jazmin)
Mar 21 Aoû 2018 - 16:39
capharnaüm (jazmin)
EXORDIUM.
Si on avait expliqué à Nilla la tournure qu’allait prendre la soirée, il n’y aurait probablement pas cru. Elle qui croyait pouvoir avancer cette nuit-là, mettre les mots pour tourner la page. La jeune femme au cœur brisé. Pour elle, le cœur était intrinsèque à son âme. Elle était animée par ses émotions, ses sentiments. C’est ce qui la faisait frémir, c’est ce qui la faisait se lever chaque matin. Elle ouvrait son cœur au monde avec candeur, ses affects guidant ses actions et ses pensées presque machinalement. Le cœur était atteint, toute la personne également. La Quintana était pathétique à se morfondre de la sorte. Le coup de bâton pour ne pas s’être protégée, pour n’avoir pas pris de précautions. Elle n’avait ce qu’elle méritait et c’est exactement ce qu’elle pensait au jour d’aujourd’hui. Si seulement elle savait que c’est cette pensée qui la figeait dans ce désespoir perpétuel. Au lieu de ça, elle préférait se préoccuper de son amie. Nilla la généreuse. Malgré l’avertissement, elle ne pouvait toujours pas aller à l’encontre de sa nature profonde. Elle aidait pour oublier qu’elle aussi avait besoin d’aide. Car oublier, c’était la meilleure façon de se cliver du remord et du chagrin. Une façon lâche, certes, mais qui s’avérait être l’issue la plus facile à ce moment. Le verre glissa sur le comptoir, elle l’intercepta en route. Une beuverie où elle était seule à s’alcooliser, au vu des doutes et de la crainte que Jazmin avaient. Le dernier verre était symbolique, celui qui enterrerait ses problèmes pour le restant de la soirée. Elle croisa le regard de son interlocutrice, plein d’inquiétudes. Et pourtant, elle marqua son approbation. Elle aurait un premier avis, peut-être pas complétement véridique mais elle aurait une piste. Celle qui la mènerait vers une vérité dont seule la concernée estimerait le sens. Un bonheur ou une malédiction. La brune préférait se taire. Dans l’état actuel des choses, son avis ne serait sûrement pas objectif. La vision floue mais la main tendue, elle faisait la part des choses. Pour son amie mais peut-être aussi pour elle.
Alors même qu’elle avalait le second verre de tequila, Nilla voyait son amie se redresser pour finalement se rendre vers la sortie. A son tour, elle se leva de son siège, sortit quelques gallions qu’elle posa sur la table. Pour ce qui était du reste de la nourriture qu’elle avait apportée, elle avait une idée derrière la tête. « Qui a faim ?! », s’écria-t-elle au milieu de la foule dansante. Elle attisa le regard des autres et assista au déferlement des plus gourmands. Par chance, elle put s’extirper à temps, quittant progressivement l’ambiance du bar. A l’extérieur, elle sentit la fraicheur de la soirée. Le vent balayaient les ondulations brunes qui ornaient son crâne et lui faisait croiser les bras. En retrouvant Jazmin, elle ne pensait pas retrouver ce sujet, l’évocation de son mal-être. Toutefois, pas de la même manière. Elle lui conseillait de s’envoyer en l’air. Un sourire ironique se dessinant sur son visage, elle rétorqua. « Avec ? » La Quintana n’était pas comme ça, de toute manière. Les aventures d’un soir, elle n’en était pas adepte. Elle préférait la sincérité plutôt qu’un attachement superficielle. Sincérité qui, au vu des derniers événements, constituait sa principale faiblesse. Se montrer forte. Comment était-elle censée y parvenir ? Nilla ne savait pas jouer la comédie, encore moins croire elle-même en la supercherie. Pour qu’elle soit forte de nouveau, il faudrait qu’elle guérisse. Mais c’était beaucoup trop tôt. Elle pensait toujours à lui, en bien ou en mal peu importe. Conséquence de l’amour. Elle arriva à côté de la Wright, glissant son bras contre le sien et plaçant sa main dans la poche de sa veste. « Une partie de moi souhaite que tu le découvres. » Aimer, ça relevait d’une beauté destructrice. Et même si elle s’en mordait les doigts, ça aurait été la meilleure chose qu’elle ait ressentie. Elle ferma les yeux, fit défiler les images de son enfance dans sa tête. Elles transplanèrent.
Londres, quartier sorcier. Les deux jeunes femmes apparurent devant une bâtisse à l’envergure modérée pour une sang-pure. Une allée résidentielle pour sorciers où toutes les maisons avaient la même forme. A travers une fenêtre, on pouvait tout à fait voir une lumière allumée. La tante serait-elle insomniaque ? Pas vraiment. « Elle doit être en train de regarder la fuerza del destino. », annonça-t-elle très sérieuse. Rigoberta était friande de telenovelas. Une manière comme une autre de revenir aux sources malgré la distance. « Elle devrait nous aider. Du moins, si on accepte en retour de regarder un épisode avec elle, une tasse de thé à la main. » Une étrange femme et pourtant, c’est pour cela qu’elle l’appréciait autant. C’est elle qui lui insuffla la passion des feuilletons dramatiques. « Prête ? » Nilla quitta l’habitation de vue pour fixer son amie, en ce dernier moment de réflexion.
Alors même qu’elle avalait le second verre de tequila, Nilla voyait son amie se redresser pour finalement se rendre vers la sortie. A son tour, elle se leva de son siège, sortit quelques gallions qu’elle posa sur la table. Pour ce qui était du reste de la nourriture qu’elle avait apportée, elle avait une idée derrière la tête. « Qui a faim ?! », s’écria-t-elle au milieu de la foule dansante. Elle attisa le regard des autres et assista au déferlement des plus gourmands. Par chance, elle put s’extirper à temps, quittant progressivement l’ambiance du bar. A l’extérieur, elle sentit la fraicheur de la soirée. Le vent balayaient les ondulations brunes qui ornaient son crâne et lui faisait croiser les bras. En retrouvant Jazmin, elle ne pensait pas retrouver ce sujet, l’évocation de son mal-être. Toutefois, pas de la même manière. Elle lui conseillait de s’envoyer en l’air. Un sourire ironique se dessinant sur son visage, elle rétorqua. « Avec ? » La Quintana n’était pas comme ça, de toute manière. Les aventures d’un soir, elle n’en était pas adepte. Elle préférait la sincérité plutôt qu’un attachement superficielle. Sincérité qui, au vu des derniers événements, constituait sa principale faiblesse. Se montrer forte. Comment était-elle censée y parvenir ? Nilla ne savait pas jouer la comédie, encore moins croire elle-même en la supercherie. Pour qu’elle soit forte de nouveau, il faudrait qu’elle guérisse. Mais c’était beaucoup trop tôt. Elle pensait toujours à lui, en bien ou en mal peu importe. Conséquence de l’amour. Elle arriva à côté de la Wright, glissant son bras contre le sien et plaçant sa main dans la poche de sa veste. « Une partie de moi souhaite que tu le découvres. » Aimer, ça relevait d’une beauté destructrice. Et même si elle s’en mordait les doigts, ça aurait été la meilleure chose qu’elle ait ressentie. Elle ferma les yeux, fit défiler les images de son enfance dans sa tête. Elles transplanèrent.
(***)
Londres, quartier sorcier. Les deux jeunes femmes apparurent devant une bâtisse à l’envergure modérée pour une sang-pure. Une allée résidentielle pour sorciers où toutes les maisons avaient la même forme. A travers une fenêtre, on pouvait tout à fait voir une lumière allumée. La tante serait-elle insomniaque ? Pas vraiment. « Elle doit être en train de regarder la fuerza del destino. », annonça-t-elle très sérieuse. Rigoberta était friande de telenovelas. Une manière comme une autre de revenir aux sources malgré la distance. « Elle devrait nous aider. Du moins, si on accepte en retour de regarder un épisode avec elle, une tasse de thé à la main. » Une étrange femme et pourtant, c’est pour cela qu’elle l’appréciait autant. C’est elle qui lui insuffla la passion des feuilletons dramatiques. « Prête ? » Nilla quitta l’habitation de vue pour fixer son amie, en ce dernier moment de réflexion.
@jazmin trejo
- InvitéInvité
Re: capharnaüm (jazmin)
Lun 1 Oct 2018 - 16:44
capharnaüm (jazmin)
EXORDIUM.
Une partie de moi souhaite que tu le découvres. Elle frissonne la gamine. Jamais, qu'elle aurait voulu répondre. Parce qu'elle n'est pas comme ça Jazmin ; l'amour n'étant qu'une chimère faisant rêver les uns et les autres ; et les faisant souffrir par la suite. Une chute trop douloureuse, un mal pour pas grand-chose. « Encore faut-il savoir aimer. » Et ça, elle ne sait pas faire la petite. Coquille vide, poupée insensible. « On reparlera de tout ça. » Elle se le promet intérieurement, se sentant comme une mauvaise amie en faisant passer ses problèmes avant les siens. Elles transplanèrent.
La fuerza del destino ? Quelle ironie, vraiment. La belle en esquisse un sourire amère ; le destin se foutant ouvertement d'elle. Au grand jamais elle n'aurait pensé se retrouver là, en face de cette jolie maison typiquement londonienne. Jamais elle n'aurait pensé se poser des questions comprenant en même temps les mots 'nausée', 'bébé' et 'grossesse'. La vie est vraiment une drôle de chose, imprévisible, semée d’embûches qui blesse et écorche à vif. Mains bien au fond des poches et les épaules crispées, Jazmin observe la bâtisse ; cherchant vainement des réponses entres les briques pour peut-être lui éviter d'entrer, et de rencontrer fatalement cette dame aux mystérieux 'pouvoirs'. Parce qu'elle a peur. Tout simplement. Elle a peur de ce qui se cache derrière la porte, peur de découvrir ce que va lui dire la tante de Nilla. « J'imagine que c'est un petit prix à payer. » Petit prix pour une trop grosse vérité qu'elle regrettera peut-être d'entendre. Elle tique, peste détestant par-dessus tout, les incertitudes et les ambivalences qui tenaillent juste pour un oui ou pour un non. Ainsi, elle n'attend plus. « Quand faut y aller ... » Chuchotis presque inaudible, murmure de quelques mots qui se perdent dans le vent. D'amorphe, Jazmin devient active. Tapant trois fois contre la porte pour annoncer leur venu, elle entre sans plus de cérémonie ; laissant toutefois Nilla passer devant. Longeant un couloir, la Mexicaine observe, son regard tapissant littéralement les murs ; découvrant ainsi une décoration très colorée, très - voir trop - encombrées. À la fois typique d'une culture Sud-Américaine et étrange de par ce côté 'too much'. Ce côté familier la rassure, l'encourage à se calmer un peu. Quelques pas encore, et les voilà toutes les deux dans le salon ; faisant face à une dame d'un certain âge. « Holà, tía ... » Peau ensoleillé, cheveux d'ébène. Traits doux, et à la fois sévères. Dame vieillissante, mais d'une beauté sans pareille. Une 'tata' dans toute sa splendeur. Jazmin donne un petit coup dans le bras de Nilla pour ne pas rester planter là. C'est qu'elle est mal à l'aise la Wright, sentant le regard de leur hôte sur elle. Raclement de gorge, elles s'installent finalement sur un canapé orné de fleurs, en face de la télévision qui diffuse en effet une télénovela. Peu friande de ce genre de programme, Jazmin ne rechigne pas à regarder quelques épisodes ici et là ; la ramenant aux sources. Écouter de l'espagnol lui fait toujours du bien, lui remémorant avec nostalgie ces moments où sa mère faisait comme tata. Tata qui sert le thé dans des tasses sûrement plus vieille qu'elle. Quelques gorgées du breuvage chaud, et Jazmin se laisse porter par l'histoire de la fuerez del destino. Les telenovela ont ce pouvoir, de rendre accro n'importe quel sceptique. Néanmoins, après un épisode entier ; elle finit par parler. « Je … Je crois que je suis enceinte. Nilla m'a dit que vous pouviez m'aider. » Sa voix n'est pas sereine. Pas du tout.
TERMINÉ.
@Nilla Quintana
(***)
La fuerza del destino ? Quelle ironie, vraiment. La belle en esquisse un sourire amère ; le destin se foutant ouvertement d'elle. Au grand jamais elle n'aurait pensé se retrouver là, en face de cette jolie maison typiquement londonienne. Jamais elle n'aurait pensé se poser des questions comprenant en même temps les mots 'nausée', 'bébé' et 'grossesse'. La vie est vraiment une drôle de chose, imprévisible, semée d’embûches qui blesse et écorche à vif. Mains bien au fond des poches et les épaules crispées, Jazmin observe la bâtisse ; cherchant vainement des réponses entres les briques pour peut-être lui éviter d'entrer, et de rencontrer fatalement cette dame aux mystérieux 'pouvoirs'. Parce qu'elle a peur. Tout simplement. Elle a peur de ce qui se cache derrière la porte, peur de découvrir ce que va lui dire la tante de Nilla. « J'imagine que c'est un petit prix à payer. » Petit prix pour une trop grosse vérité qu'elle regrettera peut-être d'entendre. Elle tique, peste détestant par-dessus tout, les incertitudes et les ambivalences qui tenaillent juste pour un oui ou pour un non. Ainsi, elle n'attend plus. « Quand faut y aller ... » Chuchotis presque inaudible, murmure de quelques mots qui se perdent dans le vent. D'amorphe, Jazmin devient active. Tapant trois fois contre la porte pour annoncer leur venu, elle entre sans plus de cérémonie ; laissant toutefois Nilla passer devant. Longeant un couloir, la Mexicaine observe, son regard tapissant littéralement les murs ; découvrant ainsi une décoration très colorée, très - voir trop - encombrées. À la fois typique d'une culture Sud-Américaine et étrange de par ce côté 'too much'. Ce côté familier la rassure, l'encourage à se calmer un peu. Quelques pas encore, et les voilà toutes les deux dans le salon ; faisant face à une dame d'un certain âge. « Holà, tía ... » Peau ensoleillé, cheveux d'ébène. Traits doux, et à la fois sévères. Dame vieillissante, mais d'une beauté sans pareille. Une 'tata' dans toute sa splendeur. Jazmin donne un petit coup dans le bras de Nilla pour ne pas rester planter là. C'est qu'elle est mal à l'aise la Wright, sentant le regard de leur hôte sur elle. Raclement de gorge, elles s'installent finalement sur un canapé orné de fleurs, en face de la télévision qui diffuse en effet une télénovela. Peu friande de ce genre de programme, Jazmin ne rechigne pas à regarder quelques épisodes ici et là ; la ramenant aux sources. Écouter de l'espagnol lui fait toujours du bien, lui remémorant avec nostalgie ces moments où sa mère faisait comme tata. Tata qui sert le thé dans des tasses sûrement plus vieille qu'elle. Quelques gorgées du breuvage chaud, et Jazmin se laisse porter par l'histoire de la fuerez del destino. Les telenovela ont ce pouvoir, de rendre accro n'importe quel sceptique. Néanmoins, après un épisode entier ; elle finit par parler. « Je … Je crois que je suis enceinte. Nilla m'a dit que vous pouviez m'aider. » Sa voix n'est pas sereine. Pas du tout.
TERMINÉ.
@Nilla Quintana
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