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The quietness of books
Dim 16 Sep 2018 - 12:59
Il devait être environs quatre heures de l'après midi. Levius venait de sortir de son emploi à temps partiel aux Trois Corneilles. Une journée ordinaire, bien qu'un brin agitée, pour le jeune homme, qui voyait la fréquentation du magasin augmenter considérablement depuis la rentrée. Le plus gros de la masse estudiantine était passé, mais il restait toujours des retardataires (ou des tête en l'air) pour venir chercher leurs ingrédients à la moitié du mois de septembre.
Levius s'était donc appliqué à satisfaire son aimable clientèle, tout en multipliant les bons de commande à l'adresse de leurs fournisseurs (quand il avait un peu de temps). Quoiqu'il en soit, il ne fut pas mécontent quand sonna l'heure de la fin de son service et que le gérant arriva pour prendre la relève et assurer le travail jusqu'à la fermeture.
Contrairement à ses habitudes, Levius ne rentra pas immédiatement chez lui (pour ce faire, il utilisait la cheminée des Trois Corneilles et ne sortait pas du magasin), mais remonta l'avenue principale de Myrddin Wyllt : le jeune homme avait remarqué la devanture d'une librairie qu'il ne connaissait pas, mais il n'avait encore jamais eu l'occasion de s'y rendre. Grand habitué de la griffe de l'Hippo, Levius était curieux de découvrir le catalogue d'une autre librairie (bien que la première fusse réputée pour être la plus grande et la plus complète des Highlands).
Il ne souhaitait pas acquérir la dernière encyclopédie d'on ne sait quelle variété obscure de plante, ou le manuel le plus complet des sortilèges et enchantements, mais plutôt un livre à même d'égayer ses soirées lectures.
La littérature était certainement le seul domaine pour lequel Levius disposait d'une grande culture moldue. Il avait lu tous les classiques anglais : Jane Austen, Arthur Conan Doyle, Oscar Wilde, Lewis Caroll, George Orwell, J. K. Rowling, William Shakespeare et ainsi de suite. Lors de ses années d'étude à Poudlard et jusqu'à l'âge adulte, il s'était également appliqué à découvrir la littérature française, américaine, sud américaine et japonaise. Levius était, on pouvait le dire, un grand lecteur.
Toutefois, au delà des romans, sa préférence revenait à la poésie. A ce titre, il regrettait souvent de constater combien les librairies étaient dépourvues en la matière. Difficile de le leur reprocher : cela faisait bien longtemps que la poésie n'était plus à la mode. Malgré tout, le jeune homme espérait toujours tomber sur un recueil de temps en temps et ce fut précisément avec cette idée en tête qu'il franchit la porte de la librairie Memoria.
L'endroit était beaucoup plus petit que la Griffe de l'Hippo. Il va sans dire que cela plut immédiatement au tempérament réservé du jeune homme qui préférait les lieux intimes aux grands espaces trop fréquentés. Silencieux, il commença donc à arpenter minutieusement les rayonnages de la boutique, le regard rivé sur la tranche des ouvrages qui s'offraient à sa vue. A première vue, il était seul (le ou la gérante s'était sans doute absenté dans la réserve) : cela lui convint également.
Après un moment, le regard de Levius se posa sur « Leaves of Grass » : le garçon connaissait naturellement le célèbre recueil de poème de Walt Whitman, toutefois, il ne le possédait pas dans sa collection. Ses yeux azur pétillant de contentement, Levius prit donc le livre entre ses mains et considéra un moment le portrait du poète sur la couverture. Puis, il poursuivit son exploration et ajouta au titre un ou deux recueils supplémentaires.
Comme l'endroit disposait d'un coin lecture, le jeune homme s'autorisa la découverte de son dernier recueil dans l'atmosphère calme et paisible de la boutique. Il s'agissait d'une compilation de poèmes d'écrivains français de la deuxième moitié du dix-neuvième siècle : Charles Baudelaire, Victor Hugo, Théophile Gautier, Leconte de Lisle, Mallarmé et Verlaine, pour ne citer que les plus connus.
Levius était justement en train de lire « Les Misérables » en ce moment (un rattrapage, si l'on peut dire, tant cette œuvre était classique). Il ne cessait de s'émouvoir du sort tragique des personnages, pleurant chaudement le sacrifice de la pauvre Fantine à sa fille, admirant la dévotion pure de l’évêque Myriel et la révélation de Jean Valjean aux bontés du monde. Les mots de l'auteur lui paraissaient si juste qu'il en oubliait tous les tracas ordinaires.
Installé sur une chaise, Levius ouvrit l’anthologie au hasard. Il tomba sur « le Vase Brisé » du poète Sully Prudhomme (poème rendu célèbre, entre autre, par Morris, dans son cinquantième album de la série Lucky Luke). Déjà, tous les bruits de la rue ne lui parvenaient plus qu'en un vague écho lointain. Il se laissa absorber par la lecture, un vague sentiment de bien être prenant peu à peu place au creux de son ventre.
Levius s'était donc appliqué à satisfaire son aimable clientèle, tout en multipliant les bons de commande à l'adresse de leurs fournisseurs (quand il avait un peu de temps). Quoiqu'il en soit, il ne fut pas mécontent quand sonna l'heure de la fin de son service et que le gérant arriva pour prendre la relève et assurer le travail jusqu'à la fermeture.
Contrairement à ses habitudes, Levius ne rentra pas immédiatement chez lui (pour ce faire, il utilisait la cheminée des Trois Corneilles et ne sortait pas du magasin), mais remonta l'avenue principale de Myrddin Wyllt : le jeune homme avait remarqué la devanture d'une librairie qu'il ne connaissait pas, mais il n'avait encore jamais eu l'occasion de s'y rendre. Grand habitué de la griffe de l'Hippo, Levius était curieux de découvrir le catalogue d'une autre librairie (bien que la première fusse réputée pour être la plus grande et la plus complète des Highlands).
Il ne souhaitait pas acquérir la dernière encyclopédie d'on ne sait quelle variété obscure de plante, ou le manuel le plus complet des sortilèges et enchantements, mais plutôt un livre à même d'égayer ses soirées lectures.
La littérature était certainement le seul domaine pour lequel Levius disposait d'une grande culture moldue. Il avait lu tous les classiques anglais : Jane Austen, Arthur Conan Doyle, Oscar Wilde, Lewis Caroll, George Orwell, J. K. Rowling, William Shakespeare et ainsi de suite. Lors de ses années d'étude à Poudlard et jusqu'à l'âge adulte, il s'était également appliqué à découvrir la littérature française, américaine, sud américaine et japonaise. Levius était, on pouvait le dire, un grand lecteur.
Toutefois, au delà des romans, sa préférence revenait à la poésie. A ce titre, il regrettait souvent de constater combien les librairies étaient dépourvues en la matière. Difficile de le leur reprocher : cela faisait bien longtemps que la poésie n'était plus à la mode. Malgré tout, le jeune homme espérait toujours tomber sur un recueil de temps en temps et ce fut précisément avec cette idée en tête qu'il franchit la porte de la librairie Memoria.
L'endroit était beaucoup plus petit que la Griffe de l'Hippo. Il va sans dire que cela plut immédiatement au tempérament réservé du jeune homme qui préférait les lieux intimes aux grands espaces trop fréquentés. Silencieux, il commença donc à arpenter minutieusement les rayonnages de la boutique, le regard rivé sur la tranche des ouvrages qui s'offraient à sa vue. A première vue, il était seul (le ou la gérante s'était sans doute absenté dans la réserve) : cela lui convint également.
Après un moment, le regard de Levius se posa sur « Leaves of Grass » : le garçon connaissait naturellement le célèbre recueil de poème de Walt Whitman, toutefois, il ne le possédait pas dans sa collection. Ses yeux azur pétillant de contentement, Levius prit donc le livre entre ses mains et considéra un moment le portrait du poète sur la couverture. Puis, il poursuivit son exploration et ajouta au titre un ou deux recueils supplémentaires.
Comme l'endroit disposait d'un coin lecture, le jeune homme s'autorisa la découverte de son dernier recueil dans l'atmosphère calme et paisible de la boutique. Il s'agissait d'une compilation de poèmes d'écrivains français de la deuxième moitié du dix-neuvième siècle : Charles Baudelaire, Victor Hugo, Théophile Gautier, Leconte de Lisle, Mallarmé et Verlaine, pour ne citer que les plus connus.
Levius était justement en train de lire « Les Misérables » en ce moment (un rattrapage, si l'on peut dire, tant cette œuvre était classique). Il ne cessait de s'émouvoir du sort tragique des personnages, pleurant chaudement le sacrifice de la pauvre Fantine à sa fille, admirant la dévotion pure de l’évêque Myriel et la révélation de Jean Valjean aux bontés du monde. Les mots de l'auteur lui paraissaient si juste qu'il en oubliait tous les tracas ordinaires.
Installé sur une chaise, Levius ouvrit l’anthologie au hasard. Il tomba sur « le Vase Brisé » du poète Sully Prudhomme (poème rendu célèbre, entre autre, par Morris, dans son cinquantième album de la série Lucky Luke). Déjà, tous les bruits de la rue ne lui parvenaient plus qu'en un vague écho lointain. Il se laissa absorber par la lecture, un vague sentiment de bien être prenant peu à peu place au creux de son ventre.
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Re: The quietness of books
Dim 16 Sep 2018 - 15:23
the quietness of books
Levius & Evelyn
« Le vase où meurt cette verveine d’un coup d’éventail fut fêlé ; le coup dut effleurer à peine : aucun bruit ne l’a révélé. Mais la légère meurtrissure, mordant le cristal chaque jour, d’une marche invisible et sûre en a fait lentement le tour. »
Evelyn était une passionnée de littérature et depuis son plus jeune âge, c'était la seule chose à avoir pu calmer son hyperactivité. Cette librairie était précieuse aux yeux de la sorcière, si elle était restée sous l'emprise de ses parents, la brune n'aurait jamais pu ouvrir cette librairie. Le contenu était diversifié, et bien qu'elle vendait des manuels scolaires, la sorcière proposait une large rubrique d’œuvres moldues, allant de la littérature étrangère à anglaise. Mais son coin préféré restait celui de la poésie, douce poésie qui faisait voyager la tornade Evelyn. Evie adorait la poésie, elle la connaissait de long en large, son cerveau s'était même appliqué à retenir un bon nombre de citations qu'elle aimait réciter. Qui pourrait croire que des mots suffisaient à calmer la caractérielle et instable Evelyn Blackwood ? Personne. Et pourtant, la voilà, propriétaire d'un bijou, qui allait sur sa troisième année. Sa librairie était de taille moyenne, mais offrait ce côté chaleureux et un coin de lecture confortable. Quant aux étagères, elles étaient organisées à la perfection, les œuvres classées par genres et ordre alphabétique. Ce commerce était la fierté de la brunette.
Actuellement dans la réserve, Evelyn était perdue entre d’innombrables cartons de livres et de commandes de clients. Sa librairie n'allait pas fort il y a quelques jours et elle ne savait par quelle sorcellerie, elle avait reçu des commandes par nombre important. Ceci avait redonné du peps à la brune, qui s'était sentie faible et impuissante face à la potentielle chute de son trésor. Elle aimait le lieu chaleureux et confortable qu'elle avait créé et même si le lieu était diffèrent de l'autre librairie, moins connue également, la petite femme en était plus que fière. Evie pouvait montrer à ses parents sa réussite et son épanouissement au sein de ce monde littéraire. Elle était munie d'un ciseau lorsque la cloche signifiant l'entrée de quelqu'un retentissait. Evie ne bougeait pas, consciente que certains aimaient rester seul et pas forcément recevoir de l'aide. Alors, c'est en silence que la libraire défaisait ses cartons et empilait des piles de livres : ceux des commandes et ceux à ranger. La femme n'utilisait que rarement la magie dans son métier, en réalité, Evie adorait faire tout de ses mains. Parfois, la magie l'aidait pour le ménage mais pas pour autre chose, c'était agréable de travailler dans une profession qui nous plaisait. La brune était reconnaissante, bien qu'elle ne devait sa réussite qu'à elle-même.
Le travail achevé, elle prenait une des nombreuses piles et alla jusqu'à la salle principale. Son regard vert se posait sur l'homme installé, qui était totalement absorbé par sa lecture. Evie reconnaissait le livre qui contenait bon nombre de poèmes français, qui était particulier à ses yeux. « Bonjour. » Adressa-t-elle en passant à ses côtés pour ranger les livres qu'elle avait déposé sur le comptoir. D'une main, elle glissait quelques mèches brunes en arrière et comblait les étagères, en récitant l’alphabet dans sa tête afin de ne pas se tromper. Perfectionniste, elle l'était. Tout était organisé de manière à ce que la recherche soit plus facile. Son attention se reportait à nouveau sur l'individu et elle demanda, curieuse : « Quel poème êtes-vous en train de lire ? » Peut-être ses mots paraissaient indiscrets, mais sa passion prenait parfois le dessus sur le raisonnable. Un petit sourire se formait sur ses pulpes rouges alors qu'Evie retournait chercher une pile de livres sur le comptoir de l'accueil.
Actuellement dans la réserve, Evelyn était perdue entre d’innombrables cartons de livres et de commandes de clients. Sa librairie n'allait pas fort il y a quelques jours et elle ne savait par quelle sorcellerie, elle avait reçu des commandes par nombre important. Ceci avait redonné du peps à la brune, qui s'était sentie faible et impuissante face à la potentielle chute de son trésor. Elle aimait le lieu chaleureux et confortable qu'elle avait créé et même si le lieu était diffèrent de l'autre librairie, moins connue également, la petite femme en était plus que fière. Evie pouvait montrer à ses parents sa réussite et son épanouissement au sein de ce monde littéraire. Elle était munie d'un ciseau lorsque la cloche signifiant l'entrée de quelqu'un retentissait. Evie ne bougeait pas, consciente que certains aimaient rester seul et pas forcément recevoir de l'aide. Alors, c'est en silence que la libraire défaisait ses cartons et empilait des piles de livres : ceux des commandes et ceux à ranger. La femme n'utilisait que rarement la magie dans son métier, en réalité, Evie adorait faire tout de ses mains. Parfois, la magie l'aidait pour le ménage mais pas pour autre chose, c'était agréable de travailler dans une profession qui nous plaisait. La brune était reconnaissante, bien qu'elle ne devait sa réussite qu'à elle-même.
Le travail achevé, elle prenait une des nombreuses piles et alla jusqu'à la salle principale. Son regard vert se posait sur l'homme installé, qui était totalement absorbé par sa lecture. Evie reconnaissait le livre qui contenait bon nombre de poèmes français, qui était particulier à ses yeux. « Bonjour. » Adressa-t-elle en passant à ses côtés pour ranger les livres qu'elle avait déposé sur le comptoir. D'une main, elle glissait quelques mèches brunes en arrière et comblait les étagères, en récitant l’alphabet dans sa tête afin de ne pas se tromper. Perfectionniste, elle l'était. Tout était organisé de manière à ce que la recherche soit plus facile. Son attention se reportait à nouveau sur l'individu et elle demanda, curieuse : « Quel poème êtes-vous en train de lire ? » Peut-être ses mots paraissaient indiscrets, mais sa passion prenait parfois le dessus sur le raisonnable. Un petit sourire se formait sur ses pulpes rouges alors qu'Evie retournait chercher une pile de livres sur le comptoir de l'accueil.
(c) DΛNDELION
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Re: The quietness of books
Dim 16 Sep 2018 - 16:26
Quand la gérante de la librairie surgit depuis la réserve, Levius ne lui accorda qu'un très bref regard en coin, juste suffisant pour capter sa silhouette (mais guère plus). Elle portait une pile de livres, avec l'idée (sans doute) de les ranger quelque part. Le jeune homme ne voulait pas la déranger en pleine tâche, aussi se contenta-t-il de retourner son « bonjour » par un autre, soufflé presque à voix basse. Son regard azur avait dévoré Sully Prudhomme et il se penchait maintenant sur un poème de Mme Desbordes-Valmore qui datait de 1859 (c'est à dire à titre posthume).
Il avait le menton négligemment posé sur sa main, les doigts repliés et le coude en appuis contre la table devant lui. Sa main libre maintenait ouvert le recueil sous ses yeux, tandis que les autres livres qu'il avait choisi reposaient non loin. Puis, pour la seconde fois, la voix de la gérante s'éleva dans le silence, pour s'inquiéter du poème qu'il était en train de lire.
« N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre.
Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon cœur, c'est frapper au tombeau.
N'écris pas...
Répondit Levius d'un ton tranquille, lisant à présent son poème à voix haute comme une manière de répondre. Après quoi, il retomba dans le silence, tandis que ses yeux s'affairaient à parcourir les vers des trois strophes restantes. Il ne reprit la parole qu'une fois qu'il eut terminé.
« Elle parle de son amour perdu. Dit-il d'une voix un peu rêveuse. C'est émouvant.
Marceline Desbordes-Valmore avait connu la gêne matérielle tout au long de sa vie, sa famille ayant été ruinée par la révolution. Elle alla de déceptions en deuils, éprouvant également la difficulté de mener une carrière d'artiste quand on est une femme. Ses plus beaux textes se trouvaient dans son recueil posthume qui contenait (sans doute) toute la beauté de son âme inconsolée.
A présent, le jeune homme fixait le texte, mais sans le lire. Son regard s'était dissout dans le vide : il songeait à la peine exprimée par la poétesse. Le dépit amoureux était une thématique intemporelle et probablement universelle alors (forcément) cela le touchait aussi. Car Levius avait beau ne s'être jamais engagé dans une relation amoureuse, cela ne l'avait pas empêché d'aimer : rares étaient les cœurs imperméables à ce sentiment tellement humain.
Néanmoins, après un moment, le garçon finit par se recentrer sur son livre, dont il tourna quelques pages pour découvrir un nouvel auteur (en l’occurrence Alfred de Vigny avec « La Mort du Loup »). Cependant, les mouvements de la libraire parvinrent à capter son attention pendant une brève seconde (juste avant qu'il se laisse tout à fait absorber par le texte). Il releva les yeux et c'est alors que le visage familier d'Evelyn Blackwood lui apparut.
Par réflexe, Levius détourna immédiatement le regard. Ses prunelles azur de nouveau rivées sur le texte, il s'interrogea sur ce qu'il venait de voir et s'il s'agissait bien de son ancienne camarade de classe à Poudlard. La détente qu'il ressentait jusqu'à présent venait de s'envoler.
Levius se rappelait des frasques de la jeune femme, toujours en compagnie de Ian Taylor et Sasha Muller. Le trio n'était, à l'époque, pas du genre à se plier à l'autorité. Levius gardait d'eux l'image de jeunes délinquants en puissance, quand bien même Evelyn ne fit jamais montre de la moindre hostilité à son endroit (à l'inverse, il lui était même arrivé de prendre son parti quelques fois).
Ce scénario était sans doute le pire que Levius puisse imaginer : le jeune homme n'était jamais à l'aise en compagnie de ses anciens camarades de classe. Ces derniers l'avaient connu à une époque où il peinait vraiment à gérer ses angoisses. Il avait alors la réputation de quelqu'un de bizarre et qu'il vaut mieux éviter d'approcher.
Pour quelqu'un qui avait déjà du mal à tenir une conversation, de savoir que l'on risquait d'être pris pour un original n'aidait pas à se sentir à l'aise. Levius tenta néanmoins de se rassurer en se disant qu'Evelyn ne l'avait probablement pas remarqué (après tout, il n'avait levé le visage qu'une brève seconde) et qu'il n'aurait qu'à attendre de la voir retourner dans la réserve pour filer à l'anglaise...
Il avait le menton négligemment posé sur sa main, les doigts repliés et le coude en appuis contre la table devant lui. Sa main libre maintenait ouvert le recueil sous ses yeux, tandis que les autres livres qu'il avait choisi reposaient non loin. Puis, pour la seconde fois, la voix de la gérante s'éleva dans le silence, pour s'inquiéter du poème qu'il était en train de lire.
« N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre.
Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon cœur, c'est frapper au tombeau.
N'écris pas...
Répondit Levius d'un ton tranquille, lisant à présent son poème à voix haute comme une manière de répondre. Après quoi, il retomba dans le silence, tandis que ses yeux s'affairaient à parcourir les vers des trois strophes restantes. Il ne reprit la parole qu'une fois qu'il eut terminé.
« Elle parle de son amour perdu. Dit-il d'une voix un peu rêveuse. C'est émouvant.
Marceline Desbordes-Valmore avait connu la gêne matérielle tout au long de sa vie, sa famille ayant été ruinée par la révolution. Elle alla de déceptions en deuils, éprouvant également la difficulté de mener une carrière d'artiste quand on est une femme. Ses plus beaux textes se trouvaient dans son recueil posthume qui contenait (sans doute) toute la beauté de son âme inconsolée.
A présent, le jeune homme fixait le texte, mais sans le lire. Son regard s'était dissout dans le vide : il songeait à la peine exprimée par la poétesse. Le dépit amoureux était une thématique intemporelle et probablement universelle alors (forcément) cela le touchait aussi. Car Levius avait beau ne s'être jamais engagé dans une relation amoureuse, cela ne l'avait pas empêché d'aimer : rares étaient les cœurs imperméables à ce sentiment tellement humain.
Néanmoins, après un moment, le garçon finit par se recentrer sur son livre, dont il tourna quelques pages pour découvrir un nouvel auteur (en l’occurrence Alfred de Vigny avec « La Mort du Loup »). Cependant, les mouvements de la libraire parvinrent à capter son attention pendant une brève seconde (juste avant qu'il se laisse tout à fait absorber par le texte). Il releva les yeux et c'est alors que le visage familier d'Evelyn Blackwood lui apparut.
Par réflexe, Levius détourna immédiatement le regard. Ses prunelles azur de nouveau rivées sur le texte, il s'interrogea sur ce qu'il venait de voir et s'il s'agissait bien de son ancienne camarade de classe à Poudlard. La détente qu'il ressentait jusqu'à présent venait de s'envoler.
Levius se rappelait des frasques de la jeune femme, toujours en compagnie de Ian Taylor et Sasha Muller. Le trio n'était, à l'époque, pas du genre à se plier à l'autorité. Levius gardait d'eux l'image de jeunes délinquants en puissance, quand bien même Evelyn ne fit jamais montre de la moindre hostilité à son endroit (à l'inverse, il lui était même arrivé de prendre son parti quelques fois).
Ce scénario était sans doute le pire que Levius puisse imaginer : le jeune homme n'était jamais à l'aise en compagnie de ses anciens camarades de classe. Ces derniers l'avaient connu à une époque où il peinait vraiment à gérer ses angoisses. Il avait alors la réputation de quelqu'un de bizarre et qu'il vaut mieux éviter d'approcher.
Pour quelqu'un qui avait déjà du mal à tenir une conversation, de savoir que l'on risquait d'être pris pour un original n'aidait pas à se sentir à l'aise. Levius tenta néanmoins de se rassurer en se disant qu'Evelyn ne l'avait probablement pas remarqué (après tout, il n'avait levé le visage qu'une brève seconde) et qu'il n'aurait qu'à attendre de la voir retourner dans la réserve pour filer à l'anglaise...
- InvitéInvité
Re: The quietness of books
Dim 16 Sep 2018 - 18:18
the quietness of books
Levius & Evelyn
« Le vase où meurt cette verveine d’un coup d’éventail fut fêlé ; le coup dut effleurer à peine : aucun bruit ne l’a révélé. Mais la légère meurtrissure, mordant le cristal chaque jour, d’une marche invisible et sûre en a fait lentement le tour. »
Travailler n'avait jamais effrayé la Blackwood, contrairement à certains qui ne faisaient rien ou d'autres fortunés, qui rabaissait ceux qui essayaient de gagner leur vie. Depuis son indépendance, brutalement prise, Evie avait enchaîné tellement de jobs différents, qu'elle avait cessé de les compter jusqu'à pouvoir lancer sa propre affaire. Entre vendeuse de costumes à serveuse ou distributrice de flyers, la brune avait dû répondre à la plupart des annonces du quartier magique. Et elle n'en avait pas honte, partir de zéro avec rien en poche avait été difficile mais là où elle en était maintenant n'était qu'une fierté de plus. On avait voulu abattre Evelyn Blackwood, mais elle avait triomphé. Le nombre de livres qu'elle transportait montrait sa réussite, bien que c'était récent, elle était heureuse de pouvoir remplir de nouveaux ouvrages ses étagères et de proposer d'autres choses à ses clients.
Son regard se portait sur le client, plongé dans sa lecture. Cette vision faisait sourire la jeune femme, qui se revoyait plus jeune, absorbée par Rimbaud et sa poésie mélodieuse. C'est avec une grande curiosité qu'elle s'intéressait à sa lecture tandis que la sorcière classait et organisait ses étagères, un fin sourire étirait le coin de ses pulpes. Alors que la voix de l'homme s'élevait, la petite brune se tournait vers lui en appuyant son coude contre une des planches. « N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes. Ne demande qu'à Dieu... qu'à toi, si je t'aimais ! Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes, C'est entendre le ciel sans y monter jamais. N'écris pas ! » Elle complétait ses vers, presque immédiatement. Evie avait appris tellement de poème, qu'il lui était si facile d'en réciter. Les mots de l'homme laissaient, cependant, Evelyn sceptique, elle qui n'avait jamais connu l'amour, qui n'avait eu que des amourettes passagères et qui ne croyait pas en ce sentiment.
Un soupir passait ses pulpes avant que le comportement du client ne l'intrigue. Elle fronçait ses sourcils : avait-elle fait quelque chose de mal ? Alors, pour changer de sujet en restant à ses côtés, tout en garnissant une étagère, elle ajoutait : « Vous êtes du coin ? Je crois ne vous avoir jamais croisé ici. » Non, Evelyn ne l'avait jamais vu dans sa librairie. Elle se souvenait de tous ses clients, la brune possédait une assez bonne mémoire. Rien ne lui échappait, le moindre détail, la moindre des conversations, étaient gravés dans son esprit, bien qu'elle avait plus du mal à se souvenir de ses anciens camarades durant sa scolarité. Elle descendait du tabouret sur lequel Evie était montée précédemment pour s'occuper des rangées du bas. « Aimez-vous la poésie de Rimbaud ? C'est mon petit préféré, bien que bon nombre d'auteurs sont incroyables. » Confiait la libraire d'un sourire en tenant un recueil de Rimbaud entre ses doigts frêles. « Je m'appelle Evie. »
Son regard se portait sur le client, plongé dans sa lecture. Cette vision faisait sourire la jeune femme, qui se revoyait plus jeune, absorbée par Rimbaud et sa poésie mélodieuse. C'est avec une grande curiosité qu'elle s'intéressait à sa lecture tandis que la sorcière classait et organisait ses étagères, un fin sourire étirait le coin de ses pulpes. Alors que la voix de l'homme s'élevait, la petite brune se tournait vers lui en appuyant son coude contre une des planches. « N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes. Ne demande qu'à Dieu... qu'à toi, si je t'aimais ! Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes, C'est entendre le ciel sans y monter jamais. N'écris pas ! » Elle complétait ses vers, presque immédiatement. Evie avait appris tellement de poème, qu'il lui était si facile d'en réciter. Les mots de l'homme laissaient, cependant, Evelyn sceptique, elle qui n'avait jamais connu l'amour, qui n'avait eu que des amourettes passagères et qui ne croyait pas en ce sentiment.
Un soupir passait ses pulpes avant que le comportement du client ne l'intrigue. Elle fronçait ses sourcils : avait-elle fait quelque chose de mal ? Alors, pour changer de sujet en restant à ses côtés, tout en garnissant une étagère, elle ajoutait : « Vous êtes du coin ? Je crois ne vous avoir jamais croisé ici. » Non, Evelyn ne l'avait jamais vu dans sa librairie. Elle se souvenait de tous ses clients, la brune possédait une assez bonne mémoire. Rien ne lui échappait, le moindre détail, la moindre des conversations, étaient gravés dans son esprit, bien qu'elle avait plus du mal à se souvenir de ses anciens camarades durant sa scolarité. Elle descendait du tabouret sur lequel Evie était montée précédemment pour s'occuper des rangées du bas. « Aimez-vous la poésie de Rimbaud ? C'est mon petit préféré, bien que bon nombre d'auteurs sont incroyables. » Confiait la libraire d'un sourire en tenant un recueil de Rimbaud entre ses doigts frêles. « Je m'appelle Evie. »
(c) DΛNDELION
- InvitéInvité
Re: The quietness of books
Dim 16 Sep 2018 - 19:23
Le visage du jeune homme s'était égayé d'un sourire discret au moment où la libraire s'enhardit à poursuivre le poème. Malgré cela, son regard était demeuré rivé sur les pages du recueil, comme si rien en ce monde n'était véritablement en mesure de l'en décrocher. Mais maintenant qu'il avait relié l'identité de la jeune femme à son ancienne camarade d'école, Levius ne pensait plus à la poésie ni à quoique ce soit d'autre.
Il avait quitté les Trois Corneilles porté par l'idée que cette journée lui appartiendrait et qu'il n'aurait à la partager avec personne. D'une certaine façon, l'apparition d'Evelyn avait bousculé son plan et même si cela pouvait sembler tout à fait anodin (pour le commun des mortels) Levius s'en sentait perturbé de la voir. Il n'aimait pas les imprévus : ça l'angoissait beaucoup. Ce garçon avait besoin de cadre, de monotonie et de sécurité pour se sentir à l'aise et là où la plupart des gens voyaient de belles opportunités (comme celle de prendre des nouvelles d'un vieux camarade), lui ne ressentait que des contraintes.
C'est pourquoi, quand Evelyn interrogea Levius sur ses origines (tout en relevant le fait qu'elle ne l'avait jamais vu), il sentit ses doigts se crisper légèrement contre la couverture du livre. Peut-être ne l'avait-elle pas reconnu, après tout ? Le jeune homme n'aimait pas cette situation. S'il ne relevait pas le fait qu'il la connaissait, la chose risquait de devenir étrange... Mais d'un autre côté, Levius n'avait aucune envie de lui signaler qu'ils s'étaient effectivement fréquenté par le passé.
Ces quelques considérations occupèrent tant et si bien l'esprit du jeune homme que celui-ci omit simplement de répondre, laissant ainsi à la libraire l'opportunité de poursuivre et ce, jusqu'à se présenter. A cet instant, Levius comprit qu'il était coincé. Son esprit gela pendant quelques secondes, puis il tenta de se reprendre en se répétant qu'il était tout à fait impoli de demeurer ainsi silencieux, alors qu'on lui adressait directement la parole.
« J'ai lu « Les Illuminations » il y a longtemps... Mais je crois que j'étais un peu jeune pour tout comprendre.
Ce recueil était écrit en prose et comportait beaucoup d'images et de métaphores difficiles à appréhender pour un jeune esprit (et plus encore quand ce jeune esprit possédait des caractéristiques de l'autisme). Le jeune homme s'était presque angoissé à la lecture de certains textes (notamment « Parade » construit comme une énigme et qui mettait en scène un théâtre de bohème imaginaire). Y repenser n'aidait malheureusement pas Levius à se sentir mieux.
Néanmoins, il allait bien falloir qu'il se décide à rompre le silence. Alors, après dix ou quinze secondes supplémentaires, Levius s'en alla chercher au fond de lui tout le courage dont il disposait pour se tourner vers la jeune femme et lui tendre le prochain livre de sa pile.
« Levius.
Dit-il. Si elle l'avait oublié, il s'en apercevrait tout de suite. Le jeune homme ne savait pas ce qu'il préférait, en dehors de disparaître... (Même si, même en étant un excellent mage, il n'en était pas capable).
Il avait quitté les Trois Corneilles porté par l'idée que cette journée lui appartiendrait et qu'il n'aurait à la partager avec personne. D'une certaine façon, l'apparition d'Evelyn avait bousculé son plan et même si cela pouvait sembler tout à fait anodin (pour le commun des mortels) Levius s'en sentait perturbé de la voir. Il n'aimait pas les imprévus : ça l'angoissait beaucoup. Ce garçon avait besoin de cadre, de monotonie et de sécurité pour se sentir à l'aise et là où la plupart des gens voyaient de belles opportunités (comme celle de prendre des nouvelles d'un vieux camarade), lui ne ressentait que des contraintes.
C'est pourquoi, quand Evelyn interrogea Levius sur ses origines (tout en relevant le fait qu'elle ne l'avait jamais vu), il sentit ses doigts se crisper légèrement contre la couverture du livre. Peut-être ne l'avait-elle pas reconnu, après tout ? Le jeune homme n'aimait pas cette situation. S'il ne relevait pas le fait qu'il la connaissait, la chose risquait de devenir étrange... Mais d'un autre côté, Levius n'avait aucune envie de lui signaler qu'ils s'étaient effectivement fréquenté par le passé.
Ces quelques considérations occupèrent tant et si bien l'esprit du jeune homme que celui-ci omit simplement de répondre, laissant ainsi à la libraire l'opportunité de poursuivre et ce, jusqu'à se présenter. A cet instant, Levius comprit qu'il était coincé. Son esprit gela pendant quelques secondes, puis il tenta de se reprendre en se répétant qu'il était tout à fait impoli de demeurer ainsi silencieux, alors qu'on lui adressait directement la parole.
« J'ai lu « Les Illuminations » il y a longtemps... Mais je crois que j'étais un peu jeune pour tout comprendre.
Ce recueil était écrit en prose et comportait beaucoup d'images et de métaphores difficiles à appréhender pour un jeune esprit (et plus encore quand ce jeune esprit possédait des caractéristiques de l'autisme). Le jeune homme s'était presque angoissé à la lecture de certains textes (notamment « Parade » construit comme une énigme et qui mettait en scène un théâtre de bohème imaginaire). Y repenser n'aidait malheureusement pas Levius à se sentir mieux.
Néanmoins, il allait bien falloir qu'il se décide à rompre le silence. Alors, après dix ou quinze secondes supplémentaires, Levius s'en alla chercher au fond de lui tout le courage dont il disposait pour se tourner vers la jeune femme et lui tendre le prochain livre de sa pile.
« Levius.
Dit-il. Si elle l'avait oublié, il s'en apercevrait tout de suite. Le jeune homme ne savait pas ce qu'il préférait, en dehors de disparaître... (Même si, même en étant un excellent mage, il n'en était pas capable).
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Re: The quietness of books
Dim 16 Sep 2018 - 21:07
the quietness of books
Levius & Evelyn
« Le vase où meurt cette verveine d’un coup d’éventail fut fêlé ; le coup dut effleurer à peine : aucun bruit ne l’a révélé. Mais la légère meurtrissure, mordant le cristal chaque jour, d’une marche invisible et sûre en a fait lentement le tour. »
Dès que l'on parlait poésie à la jeune femme, elle s'emballait. Il était rare de nos jours de croiser des amoureux de cet art, d'habitude elle voyait des étudiants à la recherche de manuels ou encore de la littérature pour leurs cours. Être libraire avait permis à la brune de faire des rencontres et de trouver des personnes qui partageaient son goût prononcé pour la poésie. Evie en était ravie et bien qu'en apparence, personne n'associait la littérature à son prénom, la sorcière aimait en surprendre plus d'un grâce à ses connaissances. C'est avec une certaine fierté que la petite femme complétait les vers de l'homme, d'un petit sourire qui ne masquait pas sa joie. En plus d'être spontanée, Evelyn ne cachait pas sa passion pour le jeune Rimbaud, qui en peu de temps, avait écrit des mots délicieux et tendres pour ceux qui parvenaient à les comprendre. « Je peux vous conseiller Une saison en enfer, peut-être. » Annonçait-elle en désignant le recueil entre ses doigts, d'un petit sourire.
Curieuse, la brune aimait établir une certaine connexion entre ses clients et elle, ou du moins en savoir un peu plus sur eux. Evie savait, cependant, les mots qu'elle ne devait pas prononcer afin de ne pas paraître intrusive. Malgré son fort caractère et son côté revanchard, ces deniers ne devaient pas influencer son travail en tant que professionnelle. Accroupie, elle était occupée à ranger des livres tandis qu'un silence s'installait, peut-être était-il trop absorbé par sa lecture pour lui répondre ou même l'écouter ? Evie laissait tomber et continuait ce qu'elle était en train de faire, avant de se redresser, un air surpris étirait ses traits. Ce prénom sonnait comme familier aux oreilles de la Blackwood, qui tendit ses mains pour prendre le livre que le dénommé Levius lui tendait. Soudain, le souvenir de ce garçon lui revenait en tête et elle se mit à sourire malgré tout. « Je me souviens de toi, tu te faisais embêter par des élèves et je leur ai faits la peur de leur vie, aha. » Evelyn se mit à rire, parfois il lui arrivait d'avoir l'air d'une brute mais la libraire n'aimait pas l'injustice. De plus, elle n'avait pas peur de se battre pour se défendre, alors passant par là, Evie ne pouvait ignorer ce jeune homme et malgré ses fréquentations, sa réputation également, il lui arrivait de venir en aide aux autres. « Tu as vraiment changé, je ne t'avais absolument pas reconnu. » Depuis ses années à Poudlard, la sorcière n'avait pas réellement changé, elle avait toujours été très petite et avec un énorme caractère, ses traits, peut-être, avaient changé avec le temps. Puis, la librairie fronçait les sourcils. « Enfin, peut-être que tu ne sais pas du tout qui je suis ? » Finissait par dire Evie, en rangeant le livre qu'il lui avait tendu plus tôt.
Curieuse, la brune aimait établir une certaine connexion entre ses clients et elle, ou du moins en savoir un peu plus sur eux. Evie savait, cependant, les mots qu'elle ne devait pas prononcer afin de ne pas paraître intrusive. Malgré son fort caractère et son côté revanchard, ces deniers ne devaient pas influencer son travail en tant que professionnelle. Accroupie, elle était occupée à ranger des livres tandis qu'un silence s'installait, peut-être était-il trop absorbé par sa lecture pour lui répondre ou même l'écouter ? Evie laissait tomber et continuait ce qu'elle était en train de faire, avant de se redresser, un air surpris étirait ses traits. Ce prénom sonnait comme familier aux oreilles de la Blackwood, qui tendit ses mains pour prendre le livre que le dénommé Levius lui tendait. Soudain, le souvenir de ce garçon lui revenait en tête et elle se mit à sourire malgré tout. « Je me souviens de toi, tu te faisais embêter par des élèves et je leur ai faits la peur de leur vie, aha. » Evelyn se mit à rire, parfois il lui arrivait d'avoir l'air d'une brute mais la libraire n'aimait pas l'injustice. De plus, elle n'avait pas peur de se battre pour se défendre, alors passant par là, Evie ne pouvait ignorer ce jeune homme et malgré ses fréquentations, sa réputation également, il lui arrivait de venir en aide aux autres. « Tu as vraiment changé, je ne t'avais absolument pas reconnu. » Depuis ses années à Poudlard, la sorcière n'avait pas réellement changé, elle avait toujours été très petite et avec un énorme caractère, ses traits, peut-être, avaient changé avec le temps. Puis, la librairie fronçait les sourcils. « Enfin, peut-être que tu ne sais pas du tout qui je suis ? » Finissait par dire Evie, en rangeant le livre qu'il lui avait tendu plus tôt.
(c) DΛNDELION
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Re: The quietness of books
Mer 19 Sep 2018 - 18:01
L'expression de la jeune femme s'éclaira de cette lueur typique qu'ont les gens au moment de se rappeler une chose oubliée. En effet, elle venait finalement de le reconnaître, son esprit raccommodant sans doute de vieilles images à la sonorité (plutôt unique, il fallait bien le dire) de son prénom. En outre, elle évoqua cette fameuse anecdote du jour où elle avait pris sa défense contre une bande de brutes moqueuses, comme on en trouve dans tous les établissements scolaires. Levius s'en rappelait certainement tout autant qu'elle. C'était à partir de là qu'il avait commencé à revoir son jugement à son égard (ou disons plutôt, à le pondérer).
A ce titre, le jeune homme observait le sourire de la libraire d'un air circonspect. Evelyn n'avait visiblement pas vécu l'événement de la même façon que lui. Il faut dire qu'elle avait toujours fait montre d'une grande assurance et d'un aplomb sans faille (souvent reproché par ses professeurs, quand il prenait la forme de la défiance à l'endroit des règles), là où lui vivait dans la crainte et l'incertitude.
Cependant, l'eau avait coulé sous les ponts et il est vrai que Levius n'avait plus de raison non plus de regarder cet incident à travers un autre prisme que celui de la légèreté. Cela faisait près de dix ans que ces deux jeunes gens avaient quitté Poudlard. A ce titre, Evelyn releva tout de suite un changement chez Levius (ce dernier n'était pas en mesure de dire si elle parlait de son physique ou bien de son attitude, les deux ayant évolué de pair). De son côté il était moins catégorique, même s'il trouvait (il est vrai) quelque chose d'étrange à la voir ainsi ranger des livres dans une petite librairie de quartier.
« Tu es Evelyn Blackwood.
Répondit doucement le jeune homme d'un air presque étonné, quand elle termina ses réflexions en posant l'hypothèse qu'il ignorait peut-être qui elle était.
« Bien sûr, je te reconnais...
Il esquissa un léger rictus, avant de reporter son regard sur le recueil qu'elle venait de lui conseiller et le prendre pour en considérer la couverture. Levius se sentait curieusement moins nerveux depuis qu'elle l'avait reconnu et même s'il n'était pas parfaitement détendu, de savoir une ambiguïté levée allégeait grandement son état.
« Je croyais que tu avais poursuivi tes études en médicomagie.
Souffla-t-il, sans savoir s'il devait l'interroger ou non sur le sujet. Ayant quitté Poudlard ensemble, Evelyn et Levius avaient mécaniquement commencé leurs études supérieures la même année. Néanmoins, ils se fréquentèrent encore moins durant cette période qu'à Poudlard ce qui, quand on faisait le compte, revenait à presque rien (sans doute s'étaient-ils croisé dans les couloirs sans même se remarquer). Le jeune homme connaissait l'ancien choix d'étude d'Evelyn comme on connaît toute sortes d'informations inutiles, c'est à dire par hasard. Sans doute avait-il vu son nom sur une liste, un beau jour, et ses facultés extraordinaire s'était ensuite chargée d'inscrire cela au registre de sa mémoire.
A ce titre, le jeune homme observait le sourire de la libraire d'un air circonspect. Evelyn n'avait visiblement pas vécu l'événement de la même façon que lui. Il faut dire qu'elle avait toujours fait montre d'une grande assurance et d'un aplomb sans faille (souvent reproché par ses professeurs, quand il prenait la forme de la défiance à l'endroit des règles), là où lui vivait dans la crainte et l'incertitude.
Cependant, l'eau avait coulé sous les ponts et il est vrai que Levius n'avait plus de raison non plus de regarder cet incident à travers un autre prisme que celui de la légèreté. Cela faisait près de dix ans que ces deux jeunes gens avaient quitté Poudlard. A ce titre, Evelyn releva tout de suite un changement chez Levius (ce dernier n'était pas en mesure de dire si elle parlait de son physique ou bien de son attitude, les deux ayant évolué de pair). De son côté il était moins catégorique, même s'il trouvait (il est vrai) quelque chose d'étrange à la voir ainsi ranger des livres dans une petite librairie de quartier.
« Tu es Evelyn Blackwood.
Répondit doucement le jeune homme d'un air presque étonné, quand elle termina ses réflexions en posant l'hypothèse qu'il ignorait peut-être qui elle était.
« Bien sûr, je te reconnais...
Il esquissa un léger rictus, avant de reporter son regard sur le recueil qu'elle venait de lui conseiller et le prendre pour en considérer la couverture. Levius se sentait curieusement moins nerveux depuis qu'elle l'avait reconnu et même s'il n'était pas parfaitement détendu, de savoir une ambiguïté levée allégeait grandement son état.
« Je croyais que tu avais poursuivi tes études en médicomagie.
Souffla-t-il, sans savoir s'il devait l'interroger ou non sur le sujet. Ayant quitté Poudlard ensemble, Evelyn et Levius avaient mécaniquement commencé leurs études supérieures la même année. Néanmoins, ils se fréquentèrent encore moins durant cette période qu'à Poudlard ce qui, quand on faisait le compte, revenait à presque rien (sans doute s'étaient-ils croisé dans les couloirs sans même se remarquer). Le jeune homme connaissait l'ancien choix d'étude d'Evelyn comme on connaît toute sortes d'informations inutiles, c'est à dire par hasard. Sans doute avait-il vu son nom sur une liste, un beau jour, et ses facultés extraordinaire s'était ensuite chargée d'inscrire cela au registre de sa mémoire.
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Re: The quietness of books
Dim 23 Sep 2018 - 12:25
the quietness of books
Levius & Evelyn
« Le vase où meurt cette verveine d’un coup d’éventail fut fêlé ; le coup dut effleurer à peine : aucun bruit ne l’a révélé. Mais la légère meurtrissure, mordant le cristal chaque jour, d’une marche invisible et sûre en a fait lentement le tour. »
Son identité révélée, la Blackwood se remémorait ses anciennes années de souffrance d'études à l'université Hungcalf. La médicomagie ne l'avait jamais intéressée, alors même sil elle essayait de travailler, la petite brune n'avait jamais pu se forcer. A vrai dire, elle n'avait jamais prêté une grande importance aux physiques des personnes qu'elle fréquentait et malgré son caractère fort, Evie avait pris la défense de Levius dans le passé. Ce souvenir la faisait sourire, parce que même si elle avait vu une différence chez l'homme, Evelyn ne s'y était jamais attardée. Le peu de fois qu'elle l'avait vu, elle n'avait pas voulu le faire quitter ses pensées. Alors, c'était une rencontre pour le moins inattendue pour la libraire. Lorsqu'il prononçait son prénom entièrement, elle fronçait les sourcils. Depuis qu'Evie était arrivée ici, plus personne ne l’appelait Evelyn, cela lui rappelait beaucoup trop ses parents. « Juste Evie, s'il te plaît. » La sorcière se permettait de le corriger d'un petit sourire avant de s'appuyer contre le rebord de l'étagère.
Parfois, la Blackwood était consciente de marquer les esprits, notamment auprès des professeurs qu'elle s'était amusée à rendre fou avec l'aide de ses complices, Sasha et Ian, ses deux meilleurs amis. Bien qu'ils étaient craints, la fille n'avait jamais intimidé quiconque, elle, sa spécialité, c'était les professeurs et toutes les formes d'autorités possibles. C'est ainsi, qu'avec dédain et légèrement brutal, que la libraire s'était chargée des élèves qui embêtaient le sorcier. Il lui arrivait parfois de se battre, avec des hommes ou des femmes, pour se défendre, non Evelyn n'avait pas froid aux yeux. Elle esquissait une moue brève et se remit à ranger les livres. « Non, j'ai arrêté mes études après trois ans d'enfer. » Evie souriait malgré tout cette décision avait considérablement changé la vie de la petite femme. Quand bien même, la vie était dure, la brune continuait de se rattacher à ses rêves et refusait catégoriquement de retourner voir ses parents. Ils ne faisaient définitivement plus partie de sa vie. « Cela a été la meilleure décision de toute ma vie. » Se confia-t-elle en étirant ses bras frêles au-dessus de son visage avant de se concentrer sur Levius. « Tu as continué tes études ou bien es-tu dans le milieu du travail ? » Elle n'avait jamais su quel chemin l'homme avait pris, après tout ils ne s'étaient jamais réellement parlé. La brune paraissait inaccessible et toujours fourrée avec ses deux amis, il était difficile de l'aborder bien qu'Evie était loin d'être un monstre.
Parfois, la Blackwood était consciente de marquer les esprits, notamment auprès des professeurs qu'elle s'était amusée à rendre fou avec l'aide de ses complices, Sasha et Ian, ses deux meilleurs amis. Bien qu'ils étaient craints, la fille n'avait jamais intimidé quiconque, elle, sa spécialité, c'était les professeurs et toutes les formes d'autorités possibles. C'est ainsi, qu'avec dédain et légèrement brutal, que la libraire s'était chargée des élèves qui embêtaient le sorcier. Il lui arrivait parfois de se battre, avec des hommes ou des femmes, pour se défendre, non Evelyn n'avait pas froid aux yeux. Elle esquissait une moue brève et se remit à ranger les livres. « Non, j'ai arrêté mes études après trois ans d'enfer. » Evie souriait malgré tout cette décision avait considérablement changé la vie de la petite femme. Quand bien même, la vie était dure, la brune continuait de se rattacher à ses rêves et refusait catégoriquement de retourner voir ses parents. Ils ne faisaient définitivement plus partie de sa vie. « Cela a été la meilleure décision de toute ma vie. » Se confia-t-elle en étirant ses bras frêles au-dessus de son visage avant de se concentrer sur Levius. « Tu as continué tes études ou bien es-tu dans le milieu du travail ? » Elle n'avait jamais su quel chemin l'homme avait pris, après tout ils ne s'étaient jamais réellement parlé. La brune paraissait inaccessible et toujours fourrée avec ses deux amis, il était difficile de l'aborder bien qu'Evie était loin d'être un monstre.
(c) DΛNDELION
- InvitéInvité
Re: The quietness of books
Mer 26 Sep 2018 - 21:49
Levius releva brièvement les yeux en direction de la jeune femme. Il voulu capter l'air qu'elle avait au moment de corriger la manière dont il l'avait appelé : Evelyn Blackwood. Pendant un bref instant, Levius s'interrogea sur le sens de cette coquetterie qu'un bref froissement de sourcil avait accompagné (et presque aussitôt chassé par un sourire).
Son ancienne camarade d'école appartenait à l'une des plus anciennes et prestigieuse famille de sang-pur d’Écosse. Le nom de Blackwood était associé à la noblesse et une certaine forme de grandeur. En outre, on leur prêtait une ascendance ancienne, valorisée par des noms prestigieux. Ils étaient ces étoiles au dessus de la masse des sorciers ordinaires... Tout du moins, si l'on s'en tenait aux vieilles pratiques et croyances de la société magique.
Ainsi, Le jeune homme s'étonnait de voir une jeune femme issue de cette bonne société tailler son patronyme de la sorte, lui préférant un surnom plus simple (et plus personnel, sans doute). D'un autre côté, il connaissait bien assez la réputation de cette dernière pour imaginer qu'une parenté sévère rejette les comportements indociles de sa progéniture. Ne prêtait-on pas au nom de Blackwood des valeurs de rigueur et de discipline ? Comment cela pourrait-il s'accorder au caractère rebelle d'une jeune tête un peu trop libre ?
Assurément, il était étonnant de constater combien une simple phrase autour du nom pouvait donner (en terme d'indice) à l'étranger attentif.
« Evie. Corrigea donc Levius avec douceur. Excuse moi.
Il l'observa ensuite du coin de l’œil sans rien ajouter de plus : elle s'affairait toujours à ranger ses livres, consciencieuses. De la voir faire apaisait étrangement le jeune homme. Les bibliothèques (et par extension, les librairies) produisaient toujours ce genre d'effet sur Levius. Il se sentait dans son élément, comme un poisson dans l'eau. En un sens, c'était tout comme si rien de mal ne pouvait lui arriver (sans doute avait-il raison de le croire).
Néanmoins, le silence ne s'étira pas entre eux et la jeune femme ne tarda pas à reprendre la parole pour répondre au sujet de ses études. Ainsi, en effet, elle avait arrêté la médicomagie pour préférer cette place de libraire à Inverness. Le terme « enfer » étira d'ailleurs un mince sourire sur les lèvres du psychomage, qui se rappela des heures passées à étudier dans la salle commune des Lufkin, entouré par tous les étudiants de cette filière si sélective. Il n'avait personnellement jamais vécu l'apprentissage comme une contrainte, mais savait que c'était le cas de beaucoup (surtout pour les malheureux n'ayant pas choisi leurs études).
« Actuellement je suis employé aux Trois Corneilles.
Répondit alors le jeune homme, quand elle lui retourna la question. Selon toute vraisemblance, Levius et Evelyn avaient quitté Hungcalf la même année. La différence, c'était que Levius s'en était allé aux États-Unis pour étudier encore et décrocher un diplôme de psychomagie. Il se garda toutefois de le mentionner à ce moment de la discussion.
« J'ignorais que tu avais la passion des livres. Fit-il alors en balayant le sujet précédent. Ils sont toujours de bonne compagnie.
Pour un timide tel que Levius, c'était une évidence. Cependant, il n'imaginait pas qu'une jeune femme telle qu'Evelyn puisse aimer à ce point la littérature (et, à ce qu'il avait compris, la poésie). Cela collait fort peu avec la représentation qu'il s'était toujours fait d'elle... Toutefois, le jeune homme n'était pas de ceux qui s'accrochent fermement à leurs préjugés. En l’occurrence, il constatait s'être trompé et s'enchantait à l'idée de corriger ses idées fausses. La vie était, après tout, une suite d'ajustements perpétuels.
« Quels sont tes auteurs préférés ? En dehors des jeunes symbolistes libertaires...
S'enquit-il, les yeux rivés sur le recueil d'Arthur Rimbaud.
Son ancienne camarade d'école appartenait à l'une des plus anciennes et prestigieuse famille de sang-pur d’Écosse. Le nom de Blackwood était associé à la noblesse et une certaine forme de grandeur. En outre, on leur prêtait une ascendance ancienne, valorisée par des noms prestigieux. Ils étaient ces étoiles au dessus de la masse des sorciers ordinaires... Tout du moins, si l'on s'en tenait aux vieilles pratiques et croyances de la société magique.
Ainsi, Le jeune homme s'étonnait de voir une jeune femme issue de cette bonne société tailler son patronyme de la sorte, lui préférant un surnom plus simple (et plus personnel, sans doute). D'un autre côté, il connaissait bien assez la réputation de cette dernière pour imaginer qu'une parenté sévère rejette les comportements indociles de sa progéniture. Ne prêtait-on pas au nom de Blackwood des valeurs de rigueur et de discipline ? Comment cela pourrait-il s'accorder au caractère rebelle d'une jeune tête un peu trop libre ?
Assurément, il était étonnant de constater combien une simple phrase autour du nom pouvait donner (en terme d'indice) à l'étranger attentif.
« Evie. Corrigea donc Levius avec douceur. Excuse moi.
Il l'observa ensuite du coin de l’œil sans rien ajouter de plus : elle s'affairait toujours à ranger ses livres, consciencieuses. De la voir faire apaisait étrangement le jeune homme. Les bibliothèques (et par extension, les librairies) produisaient toujours ce genre d'effet sur Levius. Il se sentait dans son élément, comme un poisson dans l'eau. En un sens, c'était tout comme si rien de mal ne pouvait lui arriver (sans doute avait-il raison de le croire).
Néanmoins, le silence ne s'étira pas entre eux et la jeune femme ne tarda pas à reprendre la parole pour répondre au sujet de ses études. Ainsi, en effet, elle avait arrêté la médicomagie pour préférer cette place de libraire à Inverness. Le terme « enfer » étira d'ailleurs un mince sourire sur les lèvres du psychomage, qui se rappela des heures passées à étudier dans la salle commune des Lufkin, entouré par tous les étudiants de cette filière si sélective. Il n'avait personnellement jamais vécu l'apprentissage comme une contrainte, mais savait que c'était le cas de beaucoup (surtout pour les malheureux n'ayant pas choisi leurs études).
« Actuellement je suis employé aux Trois Corneilles.
Répondit alors le jeune homme, quand elle lui retourna la question. Selon toute vraisemblance, Levius et Evelyn avaient quitté Hungcalf la même année. La différence, c'était que Levius s'en était allé aux États-Unis pour étudier encore et décrocher un diplôme de psychomagie. Il se garda toutefois de le mentionner à ce moment de la discussion.
« J'ignorais que tu avais la passion des livres. Fit-il alors en balayant le sujet précédent. Ils sont toujours de bonne compagnie.
Pour un timide tel que Levius, c'était une évidence. Cependant, il n'imaginait pas qu'une jeune femme telle qu'Evelyn puisse aimer à ce point la littérature (et, à ce qu'il avait compris, la poésie). Cela collait fort peu avec la représentation qu'il s'était toujours fait d'elle... Toutefois, le jeune homme n'était pas de ceux qui s'accrochent fermement à leurs préjugés. En l’occurrence, il constatait s'être trompé et s'enchantait à l'idée de corriger ses idées fausses. La vie était, après tout, une suite d'ajustements perpétuels.
« Quels sont tes auteurs préférés ? En dehors des jeunes symbolistes libertaires...
S'enquit-il, les yeux rivés sur le recueil d'Arthur Rimbaud.
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Re: The quietness of books
Sam 29 Sep 2018 - 20:07
the quietness of books
Levius & Evelyn
« Le vase où meurt cette verveine d’un coup d’éventail fut fêlé ; le coup dut effleurer à peine : aucun bruit ne l’a révélé. Mais la légère meurtrissure, mordant le cristal chaque jour, d’une marche invisible et sûre en a fait lentement le tour. »
Lorsqu'elle était à l'université Hungcalf, la brune n'avait pas cherché à s'intégrer. Non, Evie faisait comprendre qu'elle n'était pas là pour s'amuser et passer « les meilleurs moments de sa vie » ici. Elle s'était toujours sentie piégée dans le système scolaire puisqu'elle le haïssait et qu'Evelyn ne supportait plus les règles : entre l'école et la maison, sa vie avait eu des allures de prison. C'était aussi pour cela que sa liberté était trop importante, elle qui s'était sentie prisonnière de ses parents et qui voulaient tout choisir et imposer dans sa vie. Ainsi, revoir d'anciens camarades lui faisait tout drôle et bien qu'initialement, Levius et elle n'étaient guère amis, revoir une personne qu'elle avait protégée ne pouvait que la faire sourire. Malgré la rapidité de leur rencontre, l'homme avait marqué l'esprit d'Evie, mais en réalité, la libraire se souvenait de tout. Sa mémoire était excellente et bien que les années passaient avec une rapidité incroyable, la jeune femme avait parfois du mal à reconnaître les élèves côtoyés dans le passé.
Elle lui adressait un tendre sourire et glissait ses doigts frêles dans sa chevelure, parler de littérature lui faisait toujours plaisir alors son métier avait des allures de paradis pour la belle. Ici, Evie se sentait elle-même, elle ne devait pas se cacher et pouvait parler librement de sa passion sans qu'on ne la juge. « Tu l'ignorais parce que nous ne nous sommes jamais parlé. » Ajoutait-elle d'un tendre sourire, sa remarque ne se voulait pas méchante ni malveillante, mais Levius ne pouvait se douter que la brutale Blackwood aimait une chose aussi simple que les livres. « Les livres m’apaisent. Grâce à eux, je n'ai plus l'air d'une brute. » Elle se mit à rire en évoquant leur passé et l'image que la libraire avait parfois eue. A sa question, la femme se plongeait quelques instants dans une réflexion et réfléchissait à la formulation de sa réponse. « Mh… La littérature française me passionne, j'aime énormément la poésie en réalité ainsi que les dystopies d'Orwell. » Elle glissait son regard clair sur le livre qu'Evie lui avait donné et elle s'installait sur un des fauteuils à ses côtés. « Et toi, quels sont tes goûts, Levius ? » Demandait la sorcière, curieuse de connaître les goûts de son interlocuteur.
Elle lui adressait un tendre sourire et glissait ses doigts frêles dans sa chevelure, parler de littérature lui faisait toujours plaisir alors son métier avait des allures de paradis pour la belle. Ici, Evie se sentait elle-même, elle ne devait pas se cacher et pouvait parler librement de sa passion sans qu'on ne la juge. « Tu l'ignorais parce que nous ne nous sommes jamais parlé. » Ajoutait-elle d'un tendre sourire, sa remarque ne se voulait pas méchante ni malveillante, mais Levius ne pouvait se douter que la brutale Blackwood aimait une chose aussi simple que les livres. « Les livres m’apaisent. Grâce à eux, je n'ai plus l'air d'une brute. » Elle se mit à rire en évoquant leur passé et l'image que la libraire avait parfois eue. A sa question, la femme se plongeait quelques instants dans une réflexion et réfléchissait à la formulation de sa réponse. « Mh… La littérature française me passionne, j'aime énormément la poésie en réalité ainsi que les dystopies d'Orwell. » Elle glissait son regard clair sur le livre qu'Evie lui avait donné et elle s'installait sur un des fauteuils à ses côtés. « Et toi, quels sont tes goûts, Levius ? » Demandait la sorcière, curieuse de connaître les goûts de son interlocuteur.
(c) DΛNDELION
- InvitéInvité
Re: The quietness of books
Mer 3 Oct 2018 - 17:27
La réplique d'Evelyn tira à Levius un petit sourire. De sa simple formule elle avait ressenti le besoin de se justifier en invoquant le fait qu'effectivement, ils ne s'étaient jamais parlé. Cependant, ce qu'elle ajouta ensuite donna tout son sens au propos précédent : la jeune femme se souvenait de l'image qu'elle renvoyait à l'époque de Poudlard. Sans doute imaginait-elle que Levius la voyait de cette façon et c'est pourquoi elle s'appliquait à présent à démentir ce cliché. Les choses avaient changé : était-ce qu'elle essayait de lui faire comprendre ?
« Je ne crois pas que tu ais jamais tellement eu l'air d'une brute. Dit-il candidement. Tu n'aimais pas l'autorité mais... Tu t'es toujours bien comportée avec moi. J'étais beaucoup plus impressionné par Sasha et Ian.
Le jeune homme avait cette honnêteté typique que l'on ne trouve que chez une espèce très particulière de timides. L'amener au dialogue relevait parfois de l'exploit, mais une fois qu'il osait ouvrir la bouche, la vérité devenait seule à même d'en sortir. C'était d'ailleurs ce qui le poussait (souvent) à demeurer muet en société.
Il était difficile d'éviter les maladresses quand on maîtrisait mal les normes d'interaction. L'habitude manquait pour juger la bienséance d'un propos comparativement à un autre et l'on se retrouvait à aborder le fond quand l'autre ne demandait que la forme. Il jaugeait aussi mal le fait qu'avouer ouvertement ses faiblesses et ses manquements se faisait rarement au cours des conversations ordinaires (c'était sans doute pour cela que Levius n'aimait pas ces fameuses conversations ordinaires).
A ce titre, le fait qu'il s'agisse d'Evelyn Blackwood ne changeait rien à ce fonctionnement qu'il avait, ni même au stress qu'il pouvait ressentir en parlant. C'était simplement ainsi, voilà tout.
Quand la conversation s'en retourna aux livres, Levius eut immédiatement l'impression de se retrouver en terrain allié. Il eut un petit sourire en l'entendant mentionner la littérature française (un fait qu'il avait deviné, puisqu'elle en connaissait la poésie). Toutefois, elle cita aussi le célèbre auteur Britannique George Orwell.
« 1984...
Ponctua automatiquement Levius. Ce roman était véritablement culte pour tous les amateurs du genre et terriblement actuel dans ses thématiques. Il était question du totalitarisme à travers la figure (devenue très célèbre) de Big Brother imposant sa pensée unique à une société Britannique d'après guerre, dans un monde divisé en trois blocs principaux. Le concept de « novlangue » (utilisée pour limiter la pensée de l'individu en société) resta depuis très populaire (notamment dans les milieux de gauche).
« J'ai un faible pour Walt Whitman. Répondit Levius, au moment où elle lui retourna la question. Il y a quelque temps j'ai aussi découvert Haruki Murakami... Une chose en entrainant une autre, je me dis qu'il serait temps de me mettre aux haïku.
Le coude en appuis sur le rebord de la table, il s'en vint poser le menton sur ses doigts repliés et demanda :
« Tu aurais ça ici ?
« Je ne crois pas que tu ais jamais tellement eu l'air d'une brute. Dit-il candidement. Tu n'aimais pas l'autorité mais... Tu t'es toujours bien comportée avec moi. J'étais beaucoup plus impressionné par Sasha et Ian.
Le jeune homme avait cette honnêteté typique que l'on ne trouve que chez une espèce très particulière de timides. L'amener au dialogue relevait parfois de l'exploit, mais une fois qu'il osait ouvrir la bouche, la vérité devenait seule à même d'en sortir. C'était d'ailleurs ce qui le poussait (souvent) à demeurer muet en société.
Il était difficile d'éviter les maladresses quand on maîtrisait mal les normes d'interaction. L'habitude manquait pour juger la bienséance d'un propos comparativement à un autre et l'on se retrouvait à aborder le fond quand l'autre ne demandait que la forme. Il jaugeait aussi mal le fait qu'avouer ouvertement ses faiblesses et ses manquements se faisait rarement au cours des conversations ordinaires (c'était sans doute pour cela que Levius n'aimait pas ces fameuses conversations ordinaires).
A ce titre, le fait qu'il s'agisse d'Evelyn Blackwood ne changeait rien à ce fonctionnement qu'il avait, ni même au stress qu'il pouvait ressentir en parlant. C'était simplement ainsi, voilà tout.
Quand la conversation s'en retourna aux livres, Levius eut immédiatement l'impression de se retrouver en terrain allié. Il eut un petit sourire en l'entendant mentionner la littérature française (un fait qu'il avait deviné, puisqu'elle en connaissait la poésie). Toutefois, elle cita aussi le célèbre auteur Britannique George Orwell.
« 1984...
Ponctua automatiquement Levius. Ce roman était véritablement culte pour tous les amateurs du genre et terriblement actuel dans ses thématiques. Il était question du totalitarisme à travers la figure (devenue très célèbre) de Big Brother imposant sa pensée unique à une société Britannique d'après guerre, dans un monde divisé en trois blocs principaux. Le concept de « novlangue » (utilisée pour limiter la pensée de l'individu en société) resta depuis très populaire (notamment dans les milieux de gauche).
« J'ai un faible pour Walt Whitman. Répondit Levius, au moment où elle lui retourna la question. Il y a quelque temps j'ai aussi découvert Haruki Murakami... Une chose en entrainant une autre, je me dis qu'il serait temps de me mettre aux haïku.
Le coude en appuis sur le rebord de la table, il s'en vint poser le menton sur ses doigts repliés et demanda :
« Tu aurais ça ici ?
- InvitéInvité
Re: The quietness of books
Sam 6 Oct 2018 - 18:49
the quietness of books
Levius & Evelyn
« Le vase où meurt cette verveine d’un coup d’éventail fut fêlé ; le coup dut effleurer à peine : aucun bruit ne l’a révélé. Mais la légère meurtrissure, mordant le cristal chaque jour, d’une marche invisible et sûre en a fait lentement le tour. »
Evelyn n'avait jamais compris pourquoi les autres voyaient Ian et Sasha comme des brutes ou des voyous. Sa vision d'eux ne pouvait être que positive puisqu'elle les connaissait depuis l'enfance et bien que personne ne pouvait être apprécié de tout le monde, elle avait été souvent associée à eux, une image de brute s'était formée et bien que la brune s'était battue quelques fois pour se défendre, aujourd'hui, Evie avait changé. Enfin, la libraire s'était un peu calmée, l'âge l'y avait aidé et bien qu'elle était toujours très amie avec ses deux complices, la sorcière ne pouvait s'empêcher de sourire à la réponse de Levius. La brune se sentait quelque peu rassurée de savoir qu'il n'avait pas une mauvaise image d'elle mais ne comprenait pas son avis sur ses deux complices. Alors, Evie se mit à rire et pestait ironiquement : « Je ne comprends pas pourquoi, Ian et Sasha, ce sont des fillettes, des chatons. » Elle soulignait ces détails en riant, il lui arrivait souvent de pester contre eux mais ils s'étaient toujours amusés à se chamailler. De son côté, Evie s'amusait à dire qu'elle était la plus virile des deux et qu'ils étaient vraiment trop doux, qu'elle devait s'occuper de tout, ce qui était bien faux. Bien qu’aujourd’hui la situation entre les deux garçons n'était pas au beau fixe, Evie s’efforçait de maintenir un certain équilibre.
Le sujet revenait rapidement sur les livres, ce sujet qui faisait sourire sincèrement la jeune femme. Elle aimait les livres, choisir un auteur était bien trop difficile. La brune en avait lu une ribambelle, des dystopies aux policiers, aux fantastiques et aux romances, tous les genres touchaient différemment la libraire. « Il m'est difficile de choisir, tous les auteurs sont différents, c'est pour cette raison que je ne me restreins pas à un genre littéraire, je m'ouvre à tout. » Evelyn avait cité 1984 et son fameux Winston Smith, ce roman qui avait chamboulé la belle au fur et à mesure des pages, au même titre que les échanges épistolaires des auteurs. La femme réfléchissait un instant pour répondre à son interlocuteur, un sourire aux lèvres. « Haruki Murakami est un très bon auteur, j'en ai quelques-uns ici. » Elle se levait sur ces mots et se dirigea vers l'étagère, où elle extirpait quatre de ses romans, puis revenait vers Levius. « J'ai Kafka sur le rivage, le meurtre du commandant de la chevalerie, des hommes sans femmes et le passage de la nuit. » Evie lui déposait les romans sur la table du milieu afin qu'il puisse les regarder, son regard posé sur lui.
Le sujet revenait rapidement sur les livres, ce sujet qui faisait sourire sincèrement la jeune femme. Elle aimait les livres, choisir un auteur était bien trop difficile. La brune en avait lu une ribambelle, des dystopies aux policiers, aux fantastiques et aux romances, tous les genres touchaient différemment la libraire. « Il m'est difficile de choisir, tous les auteurs sont différents, c'est pour cette raison que je ne me restreins pas à un genre littéraire, je m'ouvre à tout. » Evelyn avait cité 1984 et son fameux Winston Smith, ce roman qui avait chamboulé la belle au fur et à mesure des pages, au même titre que les échanges épistolaires des auteurs. La femme réfléchissait un instant pour répondre à son interlocuteur, un sourire aux lèvres. « Haruki Murakami est un très bon auteur, j'en ai quelques-uns ici. » Elle se levait sur ces mots et se dirigea vers l'étagère, où elle extirpait quatre de ses romans, puis revenait vers Levius. « J'ai Kafka sur le rivage, le meurtre du commandant de la chevalerie, des hommes sans femmes et le passage de la nuit. » Evie lui déposait les romans sur la table du milieu afin qu'il puisse les regarder, son regard posé sur lui.
(c) DΛNDELION
- InvitéInvité
Re: The quietness of books
Sam 13 Oct 2018 - 22:52
Levius sourit en entendant Evelyn parler de Sasha et Ian comme de petits chatons inoffensifs. Cela dit, il ne parvint pas à savoir si son rire était une marque d'ironie ou non. En définitive, comprenait-elle le sentiment qu'il avait pu éprouver à leur endroit, ou bien s'en étonnait-elle ? Le jeune homme ne doutait pas du fait qu'une amie proche des deux sorciers les apprécie et ait sur eux un jugement différent du sien : c'était tout naturel.
Néanmoins, il n'y avait rien d'extraordinaire non plus (à l'inverse) à imaginer quelle appréciation un regard extérieur aurait pu avoir sur les deux jeunes terreurs de Poudlard. Après tout, ces deux jeunes hommes ne s'étaient-ils pas appliqués à faire les quatre cents coups ensemble ? N'avaient-ils pas fait montre d'insolence à l'égard des professeurs, enfreignant les règles de l'école à l'envie et s'illustrant par de nombreux coups d'éclats ? Tout ceci n'était pas anodin, surtout pour un jeune sorcier naïf tel que Levius.
A l'époque, son esprit fragile tolérait fort mal les aléas. Tout ce qui sortait de l'ordinaire devenait une source d'angoisse. Ainsi, quand quelqu'un interrompait le cour (à cause d'une bêtise par exemple) c'était tout l'équilibre de Levius qui s'en trouvait perturbé. Enfant (puis adolescent) il ne tolérait que le calme et l'exactitude. Il fallait que les choses se déroulent comme prévu et sans accrocs, autrement cela aboutissait à des angoisses envahissantes. Par conséquent (et dans ces conditions), l'on imaginait difficilement que l'appréciation de Levius fusse différente... Dans le fond, tout ceci n'était jamais qu'une question de perspective et de sensibilité.
Quoiqu'il en soit, le jeune homme décida de ne pas rebondir sur le sujet. L'eau avait coulé sous les ponts depuis Poudlard et (plus essentiellement) il ne trouvait pas correct de formuler une opinion sur les amis des autres.
Les conversations littéraires l'intéressaient bien davantage : Levius ne put qu'approuver l’aveu de la jeune femme au sujet de la variété. L'on se restreignait difficilement à un seul genre littéraire, cependant chacun avait ses sensibilités et il était difficile de trouver une personne qui lise uniformément de tout (quoique l'on puisse accepter cela venant d'une libraire). Évoquant le célèbre auteur japonais, Levius prit donc le temps de détailler les quatrièmes de couverture des différents ouvrages qu'elle venait d'apporter.
« J'ai entendu dire que son dernier roman devrait sortir bientôt. Ça commençait à faire longtemps depuis 1Q84.
Commenta-t-il distraitement, tout en feuilletant « le Passage de la Nuit ». Après un moment, son regard s'attarda sur un extrait qu'il lu rapidement et qui disait : « Nous nous confondons avec un œil qui regarde, ou mieux, peut-être, avec un regard caché qui vole l'image de cette femme. Devenu caméra suspendue en l'air, notre œil est apte à se déplacer librement dans la chambre. Pour le moment, la caméra se trouve juste au-dessus du lit et cadre le visage endormi de la femme. De temps en temps, les angles de vue changent, tout comme des yeux qui clignent. Eri a de jolies lèvres, bien dessinées; étroitement closes. ».
Levius interrompit sa lecture à ce moment là et, relevant les yeux en direction de la jeune femme (sans la regarder directement dans les yeux toutefois) demanda :
« Au fait Evie, pourquoi avoir choisi d'ouvrir ta librairie à Inverness ?
L'interrogation avait germé dans son esprit sans qu'il n'en puisse dire la cause. Néanmoins, elle s'inscrivait bien dans la continuité de leur conversation, alors le garçon n'éprouva nulle gêne à se montrer un peu curieux.
Néanmoins, il n'y avait rien d'extraordinaire non plus (à l'inverse) à imaginer quelle appréciation un regard extérieur aurait pu avoir sur les deux jeunes terreurs de Poudlard. Après tout, ces deux jeunes hommes ne s'étaient-ils pas appliqués à faire les quatre cents coups ensemble ? N'avaient-ils pas fait montre d'insolence à l'égard des professeurs, enfreignant les règles de l'école à l'envie et s'illustrant par de nombreux coups d'éclats ? Tout ceci n'était pas anodin, surtout pour un jeune sorcier naïf tel que Levius.
A l'époque, son esprit fragile tolérait fort mal les aléas. Tout ce qui sortait de l'ordinaire devenait une source d'angoisse. Ainsi, quand quelqu'un interrompait le cour (à cause d'une bêtise par exemple) c'était tout l'équilibre de Levius qui s'en trouvait perturbé. Enfant (puis adolescent) il ne tolérait que le calme et l'exactitude. Il fallait que les choses se déroulent comme prévu et sans accrocs, autrement cela aboutissait à des angoisses envahissantes. Par conséquent (et dans ces conditions), l'on imaginait difficilement que l'appréciation de Levius fusse différente... Dans le fond, tout ceci n'était jamais qu'une question de perspective et de sensibilité.
Quoiqu'il en soit, le jeune homme décida de ne pas rebondir sur le sujet. L'eau avait coulé sous les ponts depuis Poudlard et (plus essentiellement) il ne trouvait pas correct de formuler une opinion sur les amis des autres.
Les conversations littéraires l'intéressaient bien davantage : Levius ne put qu'approuver l’aveu de la jeune femme au sujet de la variété. L'on se restreignait difficilement à un seul genre littéraire, cependant chacun avait ses sensibilités et il était difficile de trouver une personne qui lise uniformément de tout (quoique l'on puisse accepter cela venant d'une libraire). Évoquant le célèbre auteur japonais, Levius prit donc le temps de détailler les quatrièmes de couverture des différents ouvrages qu'elle venait d'apporter.
« J'ai entendu dire que son dernier roman devrait sortir bientôt. Ça commençait à faire longtemps depuis 1Q84.
Commenta-t-il distraitement, tout en feuilletant « le Passage de la Nuit ». Après un moment, son regard s'attarda sur un extrait qu'il lu rapidement et qui disait : « Nous nous confondons avec un œil qui regarde, ou mieux, peut-être, avec un regard caché qui vole l'image de cette femme. Devenu caméra suspendue en l'air, notre œil est apte à se déplacer librement dans la chambre. Pour le moment, la caméra se trouve juste au-dessus du lit et cadre le visage endormi de la femme. De temps en temps, les angles de vue changent, tout comme des yeux qui clignent. Eri a de jolies lèvres, bien dessinées; étroitement closes. ».
Levius interrompit sa lecture à ce moment là et, relevant les yeux en direction de la jeune femme (sans la regarder directement dans les yeux toutefois) demanda :
« Au fait Evie, pourquoi avoir choisi d'ouvrir ta librairie à Inverness ?
L'interrogation avait germé dans son esprit sans qu'il n'en puisse dire la cause. Néanmoins, elle s'inscrivait bien dans la continuité de leur conversation, alors le garçon n'éprouva nulle gêne à se montrer un peu curieux.
- InvitéInvité
Re: The quietness of books
Mer 17 Oct 2018 - 21:26
the quietness of books
Levius & Evelyn
« Le vase où meurt cette verveine d’un coup d’éventail fut fêlé ; le coup dut effleurer à peine : aucun bruit ne l’a révélé. Mais la légère meurtrissure, mordant le cristal chaque jour, d’une marche invisible et sûre en a fait lentement le tour. »
La dernière question de Levius plongea Evelyn dans une longue réflexion. Pourquoi était-elle restée ici, ce pays qui avait tant chagriné et blessé la brune ? Là où se trouvait sa prétendue « famille », qu'elle détestait au plus haut point et qu'elle rêvait d'exterminer. Ce mode de pensée n'était pas sain et bientôt, la libraire en paierait les conséquences. C'est ainsi qu'elle s'était mise à résonner après son terrible abandon et pourtant, sept années plus tard, Evie se trouvait plus ou moins au même stade, bien qu'elle souhaitait sincèrement changer et ainsi, arrêter la vengeance minable qu'elle convoitait comme le plus précieux des bijoux. Elle avait pris place sur un des fauteuils et avait déposé son menton dans le creux de sa paume chaude, l'air évasif, troublée par cette question, pourtant loin d'être méchante, juste curieuse et bien placée. Evelyn en ignorait la réponse mais elle ne voulait pas le décevoir. Alors, la femme fit un effort et dit, un peu plus tard, d'une voix peu assurée : « Je suis restée parce que je n'avais pas les moyens de partir d'ici. » C'était franc, sincère. En quittant la maison familiale, elle n'avait que ses yeux pour pleurer et pourtant, la brune était restée, parce qu'elle n'avait pas d'autre choix que de rester. Rester pour se reconstruire, après tout ce qu'il lui était arrivé.
L'argent, ou ce qui lui manquait pour vivre une vie confortable. La librairie connaissait parfois des années sombres et cela rongeait la femme, qui se retrouverait une nouvelle fois à la rue si jamais le commerce s'effondrait. Et cette fois-ci, Evelyn ne remonterait pas la pente, ce serait impossible, inhumain et insurmontable. Elle qui avait eu du mal à se reconstruire, était incapable de le faire une seconde fois. Mais, pleins d'idées et de projets allaient se concrétiser, et ceci emplissait la sorcière de joie. « Mais je suis quand même ravie d'avoir ma librairie, c'était mon rêve. » La Blackwood souriait désormais, retrouvant un regard plus actif et joyeux, animé par la passion de la littérature qui ravivait l'éclat d'Evie. Cet éclat perdu pendant des années d’errance. Elle détournait son attention sur Levius et le regardait de ses yeux clairs. « Et toi, pourquoi est-ce que tu es resté ici, dans le quartier ? » Il était clair que la sorcière était bloquée ici, le temps de retrouver des revenus stables mais qu'en était-il du jeune homme, qui se tenait à ses côtés, dans son havre de paix ? Evelyn se questionnait sur lui, finalement, ils ne se connaissaient pas mais voilà qu'une passion commune les liait désormais. La littérature faisait des merveilles et la brune avait toujours cru en sa force.
L'argent, ou ce qui lui manquait pour vivre une vie confortable. La librairie connaissait parfois des années sombres et cela rongeait la femme, qui se retrouverait une nouvelle fois à la rue si jamais le commerce s'effondrait. Et cette fois-ci, Evelyn ne remonterait pas la pente, ce serait impossible, inhumain et insurmontable. Elle qui avait eu du mal à se reconstruire, était incapable de le faire une seconde fois. Mais, pleins d'idées et de projets allaient se concrétiser, et ceci emplissait la sorcière de joie. « Mais je suis quand même ravie d'avoir ma librairie, c'était mon rêve. » La Blackwood souriait désormais, retrouvant un regard plus actif et joyeux, animé par la passion de la littérature qui ravivait l'éclat d'Evie. Cet éclat perdu pendant des années d’errance. Elle détournait son attention sur Levius et le regardait de ses yeux clairs. « Et toi, pourquoi est-ce que tu es resté ici, dans le quartier ? » Il était clair que la sorcière était bloquée ici, le temps de retrouver des revenus stables mais qu'en était-il du jeune homme, qui se tenait à ses côtés, dans son havre de paix ? Evelyn se questionnait sur lui, finalement, ils ne se connaissaient pas mais voilà qu'une passion commune les liait désormais. La littérature faisait des merveilles et la brune avait toujours cru en sa force.
(c) DΛNDELION
- InvitéInvité
Re: The quietness of books
Lun 22 Oct 2018 - 11:35
Levius observa furtivement la jeune femme plonger dans quelque intense considération. Il apparaissait que cette question, tellement anodine en apparence, amène à une longue et tortueuse histoire. Cependant, loin d'en dévoiler le détail, Evie répondit simplement que c'était une question de moyen. Le jeune homme n'eut guère de mal à dégager de nouvelles inférences à partir de ces simples mots. Ainsi, il supposa que la situation familiale devait être tendue d'une manière ou d'une autre. Les jeunes gens de bonne famille, envoyés faire des études à l'Université, manquaient rarement de fonds (après tout, les études à Hungcalf coûtaient fort cher) : à moins d'un conflit ou quelque chose de la sorte, on imaginait mal qu'une jeune étudiante se retrouve sans le sous.
Cela collait assez bien avec cette histoire de cursus avorté, pensa d'ailleurs le jeune homme (même s'il n'avait aucune certitude là dessus). Tout ceci n'était qu'une suite de déductions simples et logiques, mais il hésitait un peu à poursuivre plus avant. Evie semblait peu sûre d'elle au moment de répondre et il ne voulait pas la déranger en l'amenant à parler de choses trop personnelles.
Il se laissa donc sourire doucement à la conclusion qu'elle apporta, chassant les nuages sombres du passé par le constat simple des choses acquises.
« Tu peux l'être. Fit-il d'un air un brin rêveur. Je suppose que ça n'a pas dû être facile, partant de rien.
Levius se demandait bien comment la jeune femme avait pu se débrouiller pour obtenir cette librairie. Après tout, pour ouvrir un commerce, il fallait des fonds importants. Acheter ou louer le local, trouver des fournisseurs et acheter les livres, créer et fidéliser une clientèle... Une vraie démarche entrepreneuriale. Peut-être avait-elle longuement économisé ou bien le précédent propriétaire lui avait cédé son commerce après avoir travaillé pour lui ? Il n'en savait rien, dans tous les cas c'était un bel exploit.
Après un court instant, le jeune homme chassa de sa tête l'ensemble de ces pensées : son tour était finalement venu de répondre aux raisons de sa présence dans la région. Pour le coup, celles-ci étaient simples et claires.
« Hé bien... En vérité, j'habitais aux États-Unis jusque très récemment. Dit-il en venant poser son menton au creux de sa paume. Ma famille tient une exploitation de plante magiques dans la campagne, à quelques milles d'ici... Mais au printemps dernier, mon grand-père est décédé. Donc je suis rentré afin d'aider un peu. C'est... Beaucoup de travail, une ferme.
Levius se laissa doucement retomber contre le dossier de sa chaise.
« J'alterne avec mon emploi aux Trois Corneilles, pour le moment : comme je fais simplement de l'entretien et plus de l'exploitation, il faut une rentrée d'argent sûre. Cela dit... Il faudra sans doute que je réfléchisse sérieusement à l'avenir de tout ça, parce-que... Enfin, ce n'est pas possible de faire les deux.
Il esquissa un petit sourire et adressa un très bref regard à la jeune femme. Levius constatait intérieurement que chacun d'eux se trouvait là du fait de sa famille, mais pour des raisons fondamentalement différentes. Evie restait à Inverness à cause d'eux, quand lui s'y trouvait pour eux. La nuance était essentielle : quelques mots pour résumer tout un choix de vie. Le monde avait ce genre d'ironie, parfois.
Cela collait assez bien avec cette histoire de cursus avorté, pensa d'ailleurs le jeune homme (même s'il n'avait aucune certitude là dessus). Tout ceci n'était qu'une suite de déductions simples et logiques, mais il hésitait un peu à poursuivre plus avant. Evie semblait peu sûre d'elle au moment de répondre et il ne voulait pas la déranger en l'amenant à parler de choses trop personnelles.
Il se laissa donc sourire doucement à la conclusion qu'elle apporta, chassant les nuages sombres du passé par le constat simple des choses acquises.
« Tu peux l'être. Fit-il d'un air un brin rêveur. Je suppose que ça n'a pas dû être facile, partant de rien.
Levius se demandait bien comment la jeune femme avait pu se débrouiller pour obtenir cette librairie. Après tout, pour ouvrir un commerce, il fallait des fonds importants. Acheter ou louer le local, trouver des fournisseurs et acheter les livres, créer et fidéliser une clientèle... Une vraie démarche entrepreneuriale. Peut-être avait-elle longuement économisé ou bien le précédent propriétaire lui avait cédé son commerce après avoir travaillé pour lui ? Il n'en savait rien, dans tous les cas c'était un bel exploit.
Après un court instant, le jeune homme chassa de sa tête l'ensemble de ces pensées : son tour était finalement venu de répondre aux raisons de sa présence dans la région. Pour le coup, celles-ci étaient simples et claires.
« Hé bien... En vérité, j'habitais aux États-Unis jusque très récemment. Dit-il en venant poser son menton au creux de sa paume. Ma famille tient une exploitation de plante magiques dans la campagne, à quelques milles d'ici... Mais au printemps dernier, mon grand-père est décédé. Donc je suis rentré afin d'aider un peu. C'est... Beaucoup de travail, une ferme.
Levius se laissa doucement retomber contre le dossier de sa chaise.
« J'alterne avec mon emploi aux Trois Corneilles, pour le moment : comme je fais simplement de l'entretien et plus de l'exploitation, il faut une rentrée d'argent sûre. Cela dit... Il faudra sans doute que je réfléchisse sérieusement à l'avenir de tout ça, parce-que... Enfin, ce n'est pas possible de faire les deux.
Il esquissa un petit sourire et adressa un très bref regard à la jeune femme. Levius constatait intérieurement que chacun d'eux se trouvait là du fait de sa famille, mais pour des raisons fondamentalement différentes. Evie restait à Inverness à cause d'eux, quand lui s'y trouvait pour eux. La nuance était essentielle : quelques mots pour résumer tout un choix de vie. Le monde avait ce genre d'ironie, parfois.
- InvitéInvité
Re: The quietness of books
Lun 22 Oct 2018 - 13:50
the quietness of books
Levius & Evelyn
« Le vase où meurt cette verveine d’un coup d’éventail fut fêlé ; le coup dut effleurer à peine : aucun bruit ne l’a révélé. Mais la légère meurtrissure, mordant le cristal chaque jour, d’une marche invisible et sûre en a fait lentement le tour. »
Si Evelyn avait eu les moyens, elle aurait installé sa librairie en Italie. La femme était folle de ce pays, ainsi que de sa gastronomie. De plus, la langue était tout simplement divine, l'accent italien plaisait à la sorcière tout comme les paysages. Elle se demandait également comment se serait passé sa vie si elle était partie en Italie, loin de tous ces troubles et préoccupations. Mais malheureusement, rêver était beau, mais tout était dans la définition, c'était laisser aller son imagination et sa « vraie » vie se trouvait ici, à Inverness, dans le quartier sorcier de la ville. Elle était pourtant libre, cette sensation tant convoitée par la sorcière et Evie appréciait sa vie, même si parfois, c'était compliqué et que la brune estimait en avoir suffisamment bavé avec les Blackwood.
Pour s'offrir un tel commerce, la femme avait énormément travaillé, enchaînant un nombre inconcevable de travail pour faire un maximum d'économies. Elle s'estimait chanceuse d'être tombée sur ce local à moitié prix et ses frères ainsi que sa sœur, en lui donnant un peu d'argent, avaient tous plus ou moins contribués à rendre ce bijou encore plus scintillant. Cette librairie, sa librairie, c'était la fierté de la petite femme, passion dont se moquaient les parents Blackwood, qui n'avaient jamais fait aucun effort pour comprendre ou même rentrer dans l'univers de leur fille. Evie ne pouvait que leur reprocher des choses puisque la sorcière ne décelait rien de positif en eux. Ensuite, un tendre sourire venait étirer les pulpes de la libraire, il avait raison : elle ne pouvait qu'en être fière. « Rien n'est facile dans la vie, c'est ce qui la rend attrayante. » Ajoutait la brune en glissant ses doigts contre sa chevelure, qu'elle dégageait d'un geste vif en arrière.
Elle l'écoutait avec attention, la femme n'avait jamais imaginé une telle vie ou du moins, n'y avait jamais pensé, c'était l'occasion parfaite pour en apprendre davantage sur l'étudiant, qu'Evelyn n'avait pas eu la chance de côtoyer. Evelyn avait toujours apprécié les animaux et les créatures magiques, pourtant elle ne les avait jamais approché parce que ses parents méprisaient bien trop ceux qui s'en occupaient. « Je trouve que c'est passionnant l'univers fermier et épanouissant, bien qu'épuisant. Comment était-ce, les États-Unis ? » Pleins de questions bourdonnaient en elle, particulièrement intriguée par cette histoire qu'elle ne connaissait guère. « Et de quels animaux tu t'occupes ? » Evelyn n'avait jamais côtoyé autre chose que le luxe chez les Blackwood et maintenant, c'était tout l'inverse, bien qu'elle était essentiellement au centre-ville, la brune rêvait de partir à la campagne un jour, qui incarnait un lieu si paisible et calme à ses yeux, un lieu parfait pour dévorer des livres par centaines. « Je ne suis jamais allée à la campagne. Et, si je peux me permettre, je pense que la vie est courte et que c'est triste de la consacrer à quelque chose que nous n'aimons pas. C'est pour cette raison qu'il faut parfois faire des sacrifices, vivre de sa passion et se donner les moyens de réussir, alors si tu as la chance de faire deux choses que tu aimes, je pense que tu as tout gagné. » De son côté, Evie avait la librairie et étant passée par de nombreux sacrifices, elle savait de quoi elle parlait, tout en adressant un délicat sourire à Levius.
Pour s'offrir un tel commerce, la femme avait énormément travaillé, enchaînant un nombre inconcevable de travail pour faire un maximum d'économies. Elle s'estimait chanceuse d'être tombée sur ce local à moitié prix et ses frères ainsi que sa sœur, en lui donnant un peu d'argent, avaient tous plus ou moins contribués à rendre ce bijou encore plus scintillant. Cette librairie, sa librairie, c'était la fierté de la petite femme, passion dont se moquaient les parents Blackwood, qui n'avaient jamais fait aucun effort pour comprendre ou même rentrer dans l'univers de leur fille. Evie ne pouvait que leur reprocher des choses puisque la sorcière ne décelait rien de positif en eux. Ensuite, un tendre sourire venait étirer les pulpes de la libraire, il avait raison : elle ne pouvait qu'en être fière. « Rien n'est facile dans la vie, c'est ce qui la rend attrayante. » Ajoutait la brune en glissant ses doigts contre sa chevelure, qu'elle dégageait d'un geste vif en arrière.
Elle l'écoutait avec attention, la femme n'avait jamais imaginé une telle vie ou du moins, n'y avait jamais pensé, c'était l'occasion parfaite pour en apprendre davantage sur l'étudiant, qu'Evelyn n'avait pas eu la chance de côtoyer. Evelyn avait toujours apprécié les animaux et les créatures magiques, pourtant elle ne les avait jamais approché parce que ses parents méprisaient bien trop ceux qui s'en occupaient. « Je trouve que c'est passionnant l'univers fermier et épanouissant, bien qu'épuisant. Comment était-ce, les États-Unis ? » Pleins de questions bourdonnaient en elle, particulièrement intriguée par cette histoire qu'elle ne connaissait guère. « Et de quels animaux tu t'occupes ? » Evelyn n'avait jamais côtoyé autre chose que le luxe chez les Blackwood et maintenant, c'était tout l'inverse, bien qu'elle était essentiellement au centre-ville, la brune rêvait de partir à la campagne un jour, qui incarnait un lieu si paisible et calme à ses yeux, un lieu parfait pour dévorer des livres par centaines. « Je ne suis jamais allée à la campagne. Et, si je peux me permettre, je pense que la vie est courte et que c'est triste de la consacrer à quelque chose que nous n'aimons pas. C'est pour cette raison qu'il faut parfois faire des sacrifices, vivre de sa passion et se donner les moyens de réussir, alors si tu as la chance de faire deux choses que tu aimes, je pense que tu as tout gagné. » De son côté, Evie avait la librairie et étant passée par de nombreux sacrifices, elle savait de quoi elle parlait, tout en adressant un délicat sourire à Levius.
(c) DΛNDELION
- InvitéInvité
Re: The quietness of books
Lun 22 Oct 2018 - 14:54
Levius ne s'attendait pas à ce que sa petite histoire suscite autant de questions. Cependant, il n'avait rien contre un peu de curiosité et s'appliqua donc à répondre point par point, de manière aussi satisfaisante que possible.
« Hé bien... C'est assez différent d'ici. Enfin, j'ai vécu dans une grande ville alors forcément...
Inverness avait beau être l'une des plus importantes villes des Highlands, la région n'en restait pas moins rurale et fort peu densément peuplée. C'était sans comparaison avec les grandes métropoles américaines et leur cœur grouillant d'individus.
« Tout est plus grand. Il y a... Beaucoup de choses à voir. Et puis la communauté des sorciers ne ressemble pas vraiment à ce qu'on trouve ici. Les gens sont... Peut-être un peu moins attachés aux traditions ? Enfin, on trouve de tout évidemment.
Le jeune homme ne savait pas trop quoi dire, en fin de compte. Il y avait tellement de détails et d'anecdotes dont il aurait pu parler qu'en sélectionner une devenait presque impossible. Par ailleurs, les États-Unis étaient un très grand pays et il était bien vain de tenter de les décrire comme cela... Entre la côte ouest et la côte est, entre le nord et le sud, en passant par le centre, les décors, les mœurs et les mentalités changeaient. On ne pouvait pas comparer un habitant de Dallas avec un San-Franciscain. C'était aussi compliqué que de vouloir décrire « l'Europe » comme une catégorie unique.
« Enfin, si tu as l'occasion d'y aller, un jour... Hé bien, ça vaut la peine.
Levius avait apprécié sa vie aux États-Unis, même si (dans le fond) il restait un écossais pure souche. Le jeune homme n'avait jamais pensé y passer le reste de son existence. Les années passées là bas correspondaient à une époque dont il avait su tirer tout le bon, mais à présent il était heureux d'être de retour au pays.
« Hé bien... On a des chevaux, des poules, des moutons... Enfin, un peu de tout. Mais le plus gros du travail concerne surtout les plantes.
Répondit-il alors au sujet des animaux. Levius n'était pas étonné qu'Evie ne soit jamais allé à la campagne : les citadins fantasmaient souvent cet univers, alors que la réalité était (malheureusement) bien moins glamour que ce que l'on imaginait. C'était un travail extrêmement dur et exigeant : il fallait se lever aux aurores, se coucher tard. Il n'était pas question de jours de repos, ni de vacances (car les animaux avaient besoin de soin toute l'année). C'était également très exigeant physiquement (il fallait être en forme pour pouvoir tenir, la moindre blessure amenant une perte immédiate de revenu), car on travaillait dehors en toutes saisons. Qui plus est, on gagnait souvent peu d'argent en comparaison avec le travail effectué (fort heureusement pour les Bird, ce n'était pas trop le cas, car le commerce des plantes pour potion était plutôt lucratif).
Assurément, il était facile de comprendre pourquoi la plupart des jeunes préféraient quitter la campagne pour travailler en ville... Cela dit, Levius reconnaissait aussi bien volontiers apprécier sa vie à la ferme. Même si il donnait beaucoup de lui-même, cet univers correspondait à sa mentalité et ses besoins. Il s'y retrouvait donc au bout du compte et ce, d'autant plus qu'il vivait auprès de sa famille. C'était (à ses yeux) le plus important.
« La vie ne permet pas toujours de faire ce que l'on voudrait. Fit alors doucement Levius. Les journées ne font que vingt-quatre heures, malheureusement... En ce qui me concerne, si je dois faire un choix, c'est pour pouvoir faire mon travail correctement... C'est surtout ça.
Il eut un petit sourire.
« Ça m'est un peu égal de vivre de ma passion... J'en ai tellement... Souffla-t-il alors d'un air rêveur. Ce que je veux, c'est aider les miens et faire en sorte que l’œuvre de mon grand-père perdure. C'est ce qui compte pour moi. Le reste...
Il haussa simplement les épaules.
« Hé bien... C'est assez différent d'ici. Enfin, j'ai vécu dans une grande ville alors forcément...
Inverness avait beau être l'une des plus importantes villes des Highlands, la région n'en restait pas moins rurale et fort peu densément peuplée. C'était sans comparaison avec les grandes métropoles américaines et leur cœur grouillant d'individus.
« Tout est plus grand. Il y a... Beaucoup de choses à voir. Et puis la communauté des sorciers ne ressemble pas vraiment à ce qu'on trouve ici. Les gens sont... Peut-être un peu moins attachés aux traditions ? Enfin, on trouve de tout évidemment.
Le jeune homme ne savait pas trop quoi dire, en fin de compte. Il y avait tellement de détails et d'anecdotes dont il aurait pu parler qu'en sélectionner une devenait presque impossible. Par ailleurs, les États-Unis étaient un très grand pays et il était bien vain de tenter de les décrire comme cela... Entre la côte ouest et la côte est, entre le nord et le sud, en passant par le centre, les décors, les mœurs et les mentalités changeaient. On ne pouvait pas comparer un habitant de Dallas avec un San-Franciscain. C'était aussi compliqué que de vouloir décrire « l'Europe » comme une catégorie unique.
« Enfin, si tu as l'occasion d'y aller, un jour... Hé bien, ça vaut la peine.
Levius avait apprécié sa vie aux États-Unis, même si (dans le fond) il restait un écossais pure souche. Le jeune homme n'avait jamais pensé y passer le reste de son existence. Les années passées là bas correspondaient à une époque dont il avait su tirer tout le bon, mais à présent il était heureux d'être de retour au pays.
« Hé bien... On a des chevaux, des poules, des moutons... Enfin, un peu de tout. Mais le plus gros du travail concerne surtout les plantes.
Répondit-il alors au sujet des animaux. Levius n'était pas étonné qu'Evie ne soit jamais allé à la campagne : les citadins fantasmaient souvent cet univers, alors que la réalité était (malheureusement) bien moins glamour que ce que l'on imaginait. C'était un travail extrêmement dur et exigeant : il fallait se lever aux aurores, se coucher tard. Il n'était pas question de jours de repos, ni de vacances (car les animaux avaient besoin de soin toute l'année). C'était également très exigeant physiquement (il fallait être en forme pour pouvoir tenir, la moindre blessure amenant une perte immédiate de revenu), car on travaillait dehors en toutes saisons. Qui plus est, on gagnait souvent peu d'argent en comparaison avec le travail effectué (fort heureusement pour les Bird, ce n'était pas trop le cas, car le commerce des plantes pour potion était plutôt lucratif).
Assurément, il était facile de comprendre pourquoi la plupart des jeunes préféraient quitter la campagne pour travailler en ville... Cela dit, Levius reconnaissait aussi bien volontiers apprécier sa vie à la ferme. Même si il donnait beaucoup de lui-même, cet univers correspondait à sa mentalité et ses besoins. Il s'y retrouvait donc au bout du compte et ce, d'autant plus qu'il vivait auprès de sa famille. C'était (à ses yeux) le plus important.
« La vie ne permet pas toujours de faire ce que l'on voudrait. Fit alors doucement Levius. Les journées ne font que vingt-quatre heures, malheureusement... En ce qui me concerne, si je dois faire un choix, c'est pour pouvoir faire mon travail correctement... C'est surtout ça.
Il eut un petit sourire.
« Ça m'est un peu égal de vivre de ma passion... J'en ai tellement... Souffla-t-il alors d'un air rêveur. Ce que je veux, c'est aider les miens et faire en sorte que l’œuvre de mon grand-père perdure. C'est ce qui compte pour moi. Le reste...
Il haussa simplement les épaules.
- InvitéInvité
Re: The quietness of books
Lun 22 Oct 2018 - 20:39
the quietness of books
Levius & Evelyn
« Le vase où meurt cette verveine d’un coup d’éventail fut fêlé ; le coup dut effleurer à peine : aucun bruit ne l’a révélé. Mais la légère meurtrissure, mordant le cristal chaque jour, d’une marche invisible et sûre en a fait lentement le tour. »
Curieuse, ceci, Evelyn l’avait toujours été. Cette enfant, avide de connaissances, qui questionnait bien trop régulièrement ses nourrices et tout son entourage. C’était cette enfant qui posait toujours des questions, qui trouvait le monde incroyablement mystérieux et énigmatique, intriguant, celle qui s’émerveillait devant tout, cet esprit d’enfant innocent qui désire découvrir le monde. C’est pour cette raison qu’elle questionnait Levius, d’un côté elle n’avait jamais perdu cette caractéristique. Evie n’avait que très peu voyagé dans sa vie voire pas du tout, alors la brune enviait ceux qui avaient la chance de le faire. Son rêve était de trouver l’endroit idéal pour construire une nouvelle vie, loin du boucan de la ville et de ses rues passantes, peut-être même vivre isolée. Elle ignorait encore de quoi était fait demain, alors se projeter dans le futur semblait idiot mais personne ne pouvait retirer à la libraire son côté rêveur, quand bien même certaines idées paraissaient insensées vu son mode de vie actuel.
Son regard se posait sur l’homme en affichant un regard attentif ainsi qu’un sourire. Le mode de vie américain n’avait jamais attiré la brune, pourtant il n’était pas rare de croiser des personnes obnubilées par le rêve américain, bien que le pays paraissait intéressant, Evie se contentait d’anecdotes et d’avis sur ce pays, encore inconnu par la jolie Blackwood. « Dès que je peux voyager, j’irai en Italie. » Affirmait-elle d’un tendre sourire. Personnellement, la petite libraire trouvait la vie de Levius très intéressante, elle qui n’avait eu que très peu d’expérience chez les Blackwood, Evie en découvrait un peu plus chaque jour et c’était pour cette raison qu’elle trouvait la vie palpitante et attrayante malgré ses coups durs. « J’ai toujours aimé les animaux mais lorsque j’étais chez les Blackwood, ils les trouvaient dégradants, tout comme les métiers de l’artisanat. De toute façon, tant que ce n’est pas de la politique ou de la médecine, ils trouvaient cela dégradant. » La brune ne savait pas ce qu’il lui prenait à se confier de cette manière. Certes elle se sentait à l’aise en compagnie de Levius mais cela ne l’intéressait probablement pas alors Evelyn ne put s’empêcher d’afficher un air navré.
Avec douceur, elle passait sa paume sur son visage. Un doux sourire venait étirer ses pulpes, Evie était ravie de croiser des personnes passionnées. De son côté, la sorcière n’avait que les livres, ce qui la maintenait en vie d’une certaine manière. « J’espère aider les autres en proposant des livres. C’est mon unique passion et je trouve que la littérature a un pouvoir, une force incroyable que peu arrivent à comprendre. » Elle jetait un œil à sa librairie. « J’aimerai, parfois, répandre sa magie mais c’est impossible. »
Son regard se posait sur l’homme en affichant un regard attentif ainsi qu’un sourire. Le mode de vie américain n’avait jamais attiré la brune, pourtant il n’était pas rare de croiser des personnes obnubilées par le rêve américain, bien que le pays paraissait intéressant, Evie se contentait d’anecdotes et d’avis sur ce pays, encore inconnu par la jolie Blackwood. « Dès que je peux voyager, j’irai en Italie. » Affirmait-elle d’un tendre sourire. Personnellement, la petite libraire trouvait la vie de Levius très intéressante, elle qui n’avait eu que très peu d’expérience chez les Blackwood, Evie en découvrait un peu plus chaque jour et c’était pour cette raison qu’elle trouvait la vie palpitante et attrayante malgré ses coups durs. « J’ai toujours aimé les animaux mais lorsque j’étais chez les Blackwood, ils les trouvaient dégradants, tout comme les métiers de l’artisanat. De toute façon, tant que ce n’est pas de la politique ou de la médecine, ils trouvaient cela dégradant. » La brune ne savait pas ce qu’il lui prenait à se confier de cette manière. Certes elle se sentait à l’aise en compagnie de Levius mais cela ne l’intéressait probablement pas alors Evelyn ne put s’empêcher d’afficher un air navré.
Avec douceur, elle passait sa paume sur son visage. Un doux sourire venait étirer ses pulpes, Evie était ravie de croiser des personnes passionnées. De son côté, la sorcière n’avait que les livres, ce qui la maintenait en vie d’une certaine manière. « J’espère aider les autres en proposant des livres. C’est mon unique passion et je trouve que la littérature a un pouvoir, une force incroyable que peu arrivent à comprendre. » Elle jetait un œil à sa librairie. « J’aimerai, parfois, répandre sa magie mais c’est impossible. »
(c) DΛNDELION
- InvitéInvité
Re: The quietness of books
Mar 23 Oct 2018 - 13:05
Levius acquiesça d'un air songeur, quand Evie évoqua l'Italie. Il est vrai que c'était là une superbe destination : il y avait tant de choses à voir. Le pays était un berceau de culture et tous les amoureux de l'art gagnaient à s'y rendre (au moins une fois). Outre Rome et son patrimoine antique exceptionnel, il y avait aussi Florence (cœur de la renaissance italienne), Venise ou Naples... Chaque ville avait son intérêt et proposait de nombreux musées, églises, villas, sites archéologiques, etc, recelant des pièces extraordinaires. A ce titre, Levius adorerait voir la basilique Saint Pierre... Pour la Pietà de Michel-Ange, bien entendu, mais aussi la chapelle Sixtine, dont le plafond comptait parmi les plus grands trésors de l'humanité. Assurément, l'Italie était sans conteste un très beau projet de voyage.
Cependant, revenant à un sujet plus proche d'eux, la jeune femme évoqua alors son attrait pour les animaux en reliant cela à l'atmosphère familiale chez les Blackwood. Levius n'était pas vraiment étonné par ce qu'il entendait : il n'avait cessé de déduire ce genre de choses depuis le début de leur conversation et cela collait assez bien avec la réputation de ces grandes familles de Sang-pur dont les héritiers étudient à Hungcalf. Ils obéissaient aux traditions sorcières et privilégiaient les métiers prestigieux (sans doute s'agissait-il de faire durer et croître la fortune familiale). Mécaniquement, cela amenait à un certain dédain des métiers manuels, comme s'il fallait opposer les choses entre elles.
Ainsi, face à l'air navré de la jeune femme, Levius eut un sourire compatissant. Il s'autorisa d'ailleurs à la regarder brièvement dans les yeux, comme pour mieux y lire les pensées qui s'y trouvaient. Puis, il accueilli sa dernière confidence avec un genre de tendresse bienveillante. Tout ceci le laissait pensif, mais il comprenait de mieux en mieux les enjeux animant cette jeune femme.
« Et la littérature, elle t'a aidé Evie ? Tu as résolu tes conflits grâce à elle ?
Lui demanda-t-il alors doucement. Il y avait sans doute dans cette question l'expression d'un vieux réflexe du psychomage que fut Levius (cela ne faisait pas si longtemps). Ainsi, la jeune femme venait d'évoquer sa famille, un conflit sous-jacent... Et puis juste après, elle avait parlé du formidable pouvoir des livres et la manière dont ils parvenaient à aider les gens. Forcément, le garçon avait relié les deux dans sa tête et en était venu à interroger Evelyn sur sa propre situation. C'était l'observation la plus simple et la plus banale des mécaniques de l'âme.
Cependant, revenant à un sujet plus proche d'eux, la jeune femme évoqua alors son attrait pour les animaux en reliant cela à l'atmosphère familiale chez les Blackwood. Levius n'était pas vraiment étonné par ce qu'il entendait : il n'avait cessé de déduire ce genre de choses depuis le début de leur conversation et cela collait assez bien avec la réputation de ces grandes familles de Sang-pur dont les héritiers étudient à Hungcalf. Ils obéissaient aux traditions sorcières et privilégiaient les métiers prestigieux (sans doute s'agissait-il de faire durer et croître la fortune familiale). Mécaniquement, cela amenait à un certain dédain des métiers manuels, comme s'il fallait opposer les choses entre elles.
Ainsi, face à l'air navré de la jeune femme, Levius eut un sourire compatissant. Il s'autorisa d'ailleurs à la regarder brièvement dans les yeux, comme pour mieux y lire les pensées qui s'y trouvaient. Puis, il accueilli sa dernière confidence avec un genre de tendresse bienveillante. Tout ceci le laissait pensif, mais il comprenait de mieux en mieux les enjeux animant cette jeune femme.
« Et la littérature, elle t'a aidé Evie ? Tu as résolu tes conflits grâce à elle ?
Lui demanda-t-il alors doucement. Il y avait sans doute dans cette question l'expression d'un vieux réflexe du psychomage que fut Levius (cela ne faisait pas si longtemps). Ainsi, la jeune femme venait d'évoquer sa famille, un conflit sous-jacent... Et puis juste après, elle avait parlé du formidable pouvoir des livres et la manière dont ils parvenaient à aider les gens. Forcément, le garçon avait relié les deux dans sa tête et en était venu à interroger Evelyn sur sa propre situation. C'était l'observation la plus simple et la plus banale des mécaniques de l'âme.
- InvitéInvité
Re: The quietness of books
Jeu 25 Oct 2018 - 11:41
the quietness of books
Levius & Evelyn
« Le vase où meurt cette verveine d’un coup d’éventail fut fêlé ; le coup dut effleurer à peine : aucun bruit ne l’a révélé. Mais la légère meurtrissure, mordant le cristal chaque jour, d’une marche invisible et sûre en a fait lentement le tour. »
C'était assez contradictoire pour une sorcière de parler de magie, puisqu'en soit, Evelyn la maîtrisait mais cette dernière avait des limites et les livres ne pouvaient pas réellement en profiter. De son côté, la brune avait toujours apprécie le fait de pouvoir utiliser et travailler avec ses mains et donc de ne pas tout faire avec la magie, la rendant incapable d'agir manuellement. Sa méthode de travail se rapprochait de celles des moldus, mais la femme s'en fichait, elle prenait énormément de plaisir à faire ce qu'elle aimait, ce qui la faisait vivre. Voir que la littérature touchait d'autres personne était le côté fabuleux de ce travail, un job idéal et rêvé pour la Blackwood, qui avait longtemps été seule dans cette passion incomprise. C'était également celle-ci qui l'avait toujours maintenu au sol, la calmant lorsque tout s'effondrait autour d'elle.
Son regard glissait sur la rue piétonne qui se situait derrière les vitres du commerce. A l'époque, avoir un tel lieu était inespéré et interdit par les parents de la femme mais maintenant, elle s'en fichait, beaucoup trop fière d'avoir réalisé son rêve et de pouvoir vivre de celui-ci, même si parfois c'était difficile. Un doux sourire venait étirer ses lèvres, la réponse lui paraissait évidente, si elle ne s'était pas épanouie grâce à elle, la brune aurait fermé boutique et aurait cherché tout autre chose pour vivre. « Oui, bien sûr qu'elle m'a aidé. Elle m'a toujours calmé, lorsque j'étais cette enfant hyperactive, qui n'écoutait personne et qui n'avait peur de rien. C'est aussi celle qui me berçait, m'aidait à m'endormir et à m'évader, celle qui m'a aidé à construire ce monde qui m'appartient. » Les conflits, c'étaient eux qui régnaient en elle et bien qu'Evie n'en était pas fière, ils la détruisaient par moments. La littérature n'avait jamais pu les faire disparaître, après tout, comment faire disparaître une telle rage ? Pourtant, les livres lui permettaient de s'épanouir, de se changer les idées et de penser à autre chose, le temps de calmer la colère, sans jamais la faire disparaître pour autant. « Non, elle n'a jamais soigné mes conflits ni la colère que j’éprouve. Je dirai que lorsque cela concerne les conflits, elle me calme et me change les idées, m'aide à relativiser mais pour le moment, elle ne les a jamais fait disparaître. Pas encore. » Elle restait optimiste, étonnant venant de la sorcière mais pas impensable, Evelyn croyait fermement en son pouvoir guérisseur et bénéfique. « Est-ce qu'elle t'a aidé, toi ? » Il fallait une certaine sensibilité afin de pouvoir y répondre, si l'on ne s’intéressait à la littérature, ces questions pouvaient nous paraître idiotes mais ce n'était pas le cas pour la passionnée que la Blackwood incarnait.
Son regard glissait sur la rue piétonne qui se situait derrière les vitres du commerce. A l'époque, avoir un tel lieu était inespéré et interdit par les parents de la femme mais maintenant, elle s'en fichait, beaucoup trop fière d'avoir réalisé son rêve et de pouvoir vivre de celui-ci, même si parfois c'était difficile. Un doux sourire venait étirer ses lèvres, la réponse lui paraissait évidente, si elle ne s'était pas épanouie grâce à elle, la brune aurait fermé boutique et aurait cherché tout autre chose pour vivre. « Oui, bien sûr qu'elle m'a aidé. Elle m'a toujours calmé, lorsque j'étais cette enfant hyperactive, qui n'écoutait personne et qui n'avait peur de rien. C'est aussi celle qui me berçait, m'aidait à m'endormir et à m'évader, celle qui m'a aidé à construire ce monde qui m'appartient. » Les conflits, c'étaient eux qui régnaient en elle et bien qu'Evie n'en était pas fière, ils la détruisaient par moments. La littérature n'avait jamais pu les faire disparaître, après tout, comment faire disparaître une telle rage ? Pourtant, les livres lui permettaient de s'épanouir, de se changer les idées et de penser à autre chose, le temps de calmer la colère, sans jamais la faire disparaître pour autant. « Non, elle n'a jamais soigné mes conflits ni la colère que j’éprouve. Je dirai que lorsque cela concerne les conflits, elle me calme et me change les idées, m'aide à relativiser mais pour le moment, elle ne les a jamais fait disparaître. Pas encore. » Elle restait optimiste, étonnant venant de la sorcière mais pas impensable, Evelyn croyait fermement en son pouvoir guérisseur et bénéfique. « Est-ce qu'elle t'a aidé, toi ? » Il fallait une certaine sensibilité afin de pouvoir y répondre, si l'on ne s’intéressait à la littérature, ces questions pouvaient nous paraître idiotes mais ce n'était pas le cas pour la passionnée que la Blackwood incarnait.
(c) DΛNDELION
- InvitéInvité
Re: The quietness of books
Ven 26 Oct 2018 - 15:55
Levius comprenait les propos d'Evelyn : ce que la littérature avait accompli pour elle, il l'avait éprouvé aussi, mais d'une autre manière. Pour lui, point d'enfant hyperactive, mais une nature anxieuse que l'on devait cadrer pour qu'elle ne déborde pas.
Sans les livres, le jeune homme n'aurait certainement pas si bien réussi à appréhender la nature humaine, lui que ses parents n'osèrent jamais faire diagnostiquer autiste (et pourtant). Il se souvenait de ses jeunes années comme un marasme d'incompréhension sans cesse renouvelé. L’incertitude le hantait chaque jour : il fallait toujours s'adapter aux changements du monde et sa logique obscure. Il ne comprenait rien, c'était infernal.
Mais les livres, au moins, avaient pour eux de répéter toujours la même histoire : on n'était jamais surpris, en relisant un livre. Restait la tristesse des lettres écrites en noir sur fond blanc : Levius ne pouvait s'empêcher d'y voir une forme de violence, lui qui sentait le monde dans un véritable mélange des sens.
Alors, il faisait des piles : au delà des contenus, son plaisir consistait à ériger des barricades. La maison se voyait dépeuplée de tous ses ouvrages et on les retrouvait disposés en hautes tours dans le salon, Levius allongé au milieu, semblant enfin apaisé. Il aimait quand les choses s'ordonnaient bien. Voir de grands édifices s'élever (comme des « 9 ») lui procurait une sensation de bien être diffuse. Les lettres se mettaient au service de ses obsessions et ce n'était qu'à ce prix qu'on pouvait espérer l'enrichir d'une histoire.
Douloureusement, la mère ou le père arrachait alors un bouquin à la pile : le gamin hurlait, mais on lui lisait quand même. Alors, peu à peu, trop fatigué pour continuer à lutter, il se laissait infliger cette histoire et cela l'instruisait (malgré lui) sur la logique absurde du monde. Comme tout ceci fut douloureux... Comme tout ceci fut long, pénible, laborieux... Mais comme tout ceci fut salutaire. De douce torture, la littérature était devenue passion et, peu à peu, Levius s'était laissé conquérir par les ouvrages. Aujourd'hui, il ne pouvait qu'en être heureux, car sa distance avec le monde s'était enfin raccourcie.
L'air songeur, Levius regarda donc la main d'Evelyn (point d'accroche choisi au hasard), tandis qu'elle évoquait sa peine. Conflits, colère : il y avait tout cela au fond d'elle. Il l'avait bien vu, bien pressenti... Cela se laissait désormais entendre à demi mot. Ce qu'elle exposa n'avait cependant rien de bien extraordinaire (hélas) et Levius ne pouvait qu'en approuver le constat.
« On a beau vivre les émotions des autres à travers des histoires, c'est un monde qu'on n'atteint vraiment qu'une fois qu'on les a éprouvé soi même. Il haussa les épaules. Je crois que rien ne préserve des passions, ni de l'adversité... Mais... Parfois, les rends plus doux.
Le garçon joignit ses mains et entreprit de jouer nerveusement avec ses doigts. Il songeait à quelque chose de très précis et tentait de mettre cela en regard du pouvoir prêté à la littérature.
« Quand j'étais petit, je dirais que oui. Fit-il, après un moment. Maintenant... Je ne sais pas.
Il réfléchit encore.
« Je crois que je me suis promené trop loin dans le réel pour arriver à m'en extraire tout à fait, maintenant.
Souffla-t-il d'un air songeur.
Sans les livres, le jeune homme n'aurait certainement pas si bien réussi à appréhender la nature humaine, lui que ses parents n'osèrent jamais faire diagnostiquer autiste (et pourtant). Il se souvenait de ses jeunes années comme un marasme d'incompréhension sans cesse renouvelé. L’incertitude le hantait chaque jour : il fallait toujours s'adapter aux changements du monde et sa logique obscure. Il ne comprenait rien, c'était infernal.
Mais les livres, au moins, avaient pour eux de répéter toujours la même histoire : on n'était jamais surpris, en relisant un livre. Restait la tristesse des lettres écrites en noir sur fond blanc : Levius ne pouvait s'empêcher d'y voir une forme de violence, lui qui sentait le monde dans un véritable mélange des sens.
Alors, il faisait des piles : au delà des contenus, son plaisir consistait à ériger des barricades. La maison se voyait dépeuplée de tous ses ouvrages et on les retrouvait disposés en hautes tours dans le salon, Levius allongé au milieu, semblant enfin apaisé. Il aimait quand les choses s'ordonnaient bien. Voir de grands édifices s'élever (comme des « 9 ») lui procurait une sensation de bien être diffuse. Les lettres se mettaient au service de ses obsessions et ce n'était qu'à ce prix qu'on pouvait espérer l'enrichir d'une histoire.
Douloureusement, la mère ou le père arrachait alors un bouquin à la pile : le gamin hurlait, mais on lui lisait quand même. Alors, peu à peu, trop fatigué pour continuer à lutter, il se laissait infliger cette histoire et cela l'instruisait (malgré lui) sur la logique absurde du monde. Comme tout ceci fut douloureux... Comme tout ceci fut long, pénible, laborieux... Mais comme tout ceci fut salutaire. De douce torture, la littérature était devenue passion et, peu à peu, Levius s'était laissé conquérir par les ouvrages. Aujourd'hui, il ne pouvait qu'en être heureux, car sa distance avec le monde s'était enfin raccourcie.
L'air songeur, Levius regarda donc la main d'Evelyn (point d'accroche choisi au hasard), tandis qu'elle évoquait sa peine. Conflits, colère : il y avait tout cela au fond d'elle. Il l'avait bien vu, bien pressenti... Cela se laissait désormais entendre à demi mot. Ce qu'elle exposa n'avait cependant rien de bien extraordinaire (hélas) et Levius ne pouvait qu'en approuver le constat.
« On a beau vivre les émotions des autres à travers des histoires, c'est un monde qu'on n'atteint vraiment qu'une fois qu'on les a éprouvé soi même. Il haussa les épaules. Je crois que rien ne préserve des passions, ni de l'adversité... Mais... Parfois, les rends plus doux.
Le garçon joignit ses mains et entreprit de jouer nerveusement avec ses doigts. Il songeait à quelque chose de très précis et tentait de mettre cela en regard du pouvoir prêté à la littérature.
« Quand j'étais petit, je dirais que oui. Fit-il, après un moment. Maintenant... Je ne sais pas.
Il réfléchit encore.
« Je crois que je me suis promené trop loin dans le réel pour arriver à m'en extraire tout à fait, maintenant.
Souffla-t-il d'un air songeur.
- InvitéInvité
Re: The quietness of books
Dim 28 Oct 2018 - 12:08
the quietness of books
Levius & Evelyn
« Le vase où meurt cette verveine d’un coup d’éventail fut fêlé ; le coup dut effleurer à peine : aucun bruit ne l’a révélé. Mais la légère meurtrissure, mordant le cristal chaque jour, d’une marche invisible et sûre en a fait lentement le tour. »
Evie était cette personne qui était souvent perdue dans l'étendue de ses pensées, il fallait dire que ce milieu avait de quoi être vaste. C'était aussi là-dedans que se combattait toutes ses idées, ses pulsions, ses crises et sa fierté, cette dernière qui remportait souvent les duels d'ailleurs. La brune avait toujours été plus ou moins dans son monde, bien que brisé par le comportement de ses parents, la libraire l'avait retenu à bout de bras et avait, tant bien que mal, reconstruit ce coin de paradis, là où elle était vraiment seule, isolée du reste du monde. Même si elle adorait sortir et être avec ses amis, la sorcière avait ce goût pour la solitude que ne supportait pas certains, parce qu'ils avaient toujours été entourés et soutenus. Evelyn l'avait été aussi, chaque jour par son meilleur ami mais c'était diffèrent, seule, dans ses pensées, dans son monde, il n'y avait rien d'autre qu'elle. Se consacrer du temps paraissait idiot, stupide, aux yeux de la femme mais avec le temps, ce préjugé était ridicule, il fallait prendre soin de soi, sinon on ne pouvait rien faire, s'écouter et tout ce développement personnel, c'était loin d'être stupide.
Alors oui, les livres avaient aidé Evie dans sa vie, à créer ce monde qui la rassurait d'une certaine manière, mais ils n'avaient jamais pu calmer ses tourments, elle les avait seulement contournés malgré elle. Son regard fuyait, ses doigts se croisèrent entre eux contre sa cuisse, admirant la rue piétonne puis les détails de sa librairie. Le soleil semblait moins présent, ignorant l'heure qu'il était, le temps passait bien trop rapidement à son goût. Evie lui retournait après un long silence pensif sa question concernant la « magie » des livres, un doux sourire passait sur ses lèvres. « Je serai incapable de dire si je suis encore dans le réel ou l'imaginaire. » Peut-être qu'un jour, elle se réveillerait en sursaut, réalisant que ce n'était pas sa vie mais d'un côté, la brune se sentait bien actuellement, alors cela l'embêterait. « J'aime bien rêver, échapper un tant soit peu à la réalité. » Réalité rude et cruelle, qui n'épargnait personne, vie parfois insensée ou significative, laide ou magnifique, triste et heureuse, faible et forte, tant de sens contraire dans ce mot. Le juste-milieu était difficilement accessible. « Même si la littérature ne guérit pas tout, elle reste une passion merveilleuse. Je pourrai en faire son éloge des heures. » Confia-t-elle d'un doux sourire amusé.
Alors oui, les livres avaient aidé Evie dans sa vie, à créer ce monde qui la rassurait d'une certaine manière, mais ils n'avaient jamais pu calmer ses tourments, elle les avait seulement contournés malgré elle. Son regard fuyait, ses doigts se croisèrent entre eux contre sa cuisse, admirant la rue piétonne puis les détails de sa librairie. Le soleil semblait moins présent, ignorant l'heure qu'il était, le temps passait bien trop rapidement à son goût. Evie lui retournait après un long silence pensif sa question concernant la « magie » des livres, un doux sourire passait sur ses lèvres. « Je serai incapable de dire si je suis encore dans le réel ou l'imaginaire. » Peut-être qu'un jour, elle se réveillerait en sursaut, réalisant que ce n'était pas sa vie mais d'un côté, la brune se sentait bien actuellement, alors cela l'embêterait. « J'aime bien rêver, échapper un tant soit peu à la réalité. » Réalité rude et cruelle, qui n'épargnait personne, vie parfois insensée ou significative, laide ou magnifique, triste et heureuse, faible et forte, tant de sens contraire dans ce mot. Le juste-milieu était difficilement accessible. « Même si la littérature ne guérit pas tout, elle reste une passion merveilleuse. Je pourrai en faire son éloge des heures. » Confia-t-elle d'un doux sourire amusé.
(c) DΛNDELION
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