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New books, new face (f. Njal)
Jeu 18 Juil 2019 - 23:29
new books, new face
La bibliothèque, d'ordinaire peuplée d'étudiants, était suffisamment vide pour qu'Ilya puisse entendre le plancher craquer sous ses pas. Chaque été, c'était la même rengaine ; les jeunes sorciers fuyaient l'université afin de profiter des jours ensoleillés, des terrasses et des bierraubeurres fraîches dont la boule de glace formait une drôle de mousse sur le dessus. Ilya adorait y tremper ses lèvres et tout aspirer, comme un flan. Elle aimait aussi observer les passants et élaborer une grande tapisserie fictive, composée de tous les motifs à fleurs que les jeunes filles portaient sur leurs robes. Parfois, elle y intégrait aussi les schémas détaillés des plantes qui peuplaient ses ouvrages favoris.
L'un d'entre eux se trouvait d'ailleurs entre ses mains, sagement ouvert à la page deux cent quatre-vingt quinze. Elle l'avait lu des dizaines, des quinzaines de fois, mais elle ne pouvait s'empêcher de revenir le feuilleter entre deux errances estivales. L'odeur du vieux papier était inimitable, et les rainures incrustées dans ses pages sonnaient comme une douce mélodie sous ses doigts. Ilya adorait les livres. Ils avaient toujours été de vieux compagnons fidèles.
La jeune fille contourna la rangée d'étagères d'où elle avait retiré le grimoire et jeta un coup d'oeil à la ronde. La majorité des tables étaient désertes. Il n'y avait qu'un seul autre étudiant, le nez plongé dans son propre recueil, le reste de ses affaires étalées autour de lui dans un joyeux méli-mélo. Ilya pencha la tête pour lire le titre sur la couverture vert bouteille. Oh. C'était un des livres qu'elle aurait au programme, cette année.
Ses grands yeux passèrent successivement du garçon, à son livre, puis de nouveau au garçon. Il était entrain d 'étudier son programme de sa sixième année. Il prenait même des notes : son carnet en était noirci. Est-ce qu'il ferait parti de sa classe, lui aussi ? Elle ne l'y avait pourtant jamais vu...
Ilya glissa son doigt dans la page qu'elle avait ouverte, referma son livre dessus et, ni une ni deux, elle tira la chaise libre en face du jeune homme pour son installer. Elle garda son propre bouquin sur les genoux et sa langue se cala entre ses dents, trahissant la concentration dans laquelle elle s'abandonna quelques instants. Elle n'avait jamais été très forte pour respecter les convenances sociales mais, quelque part, très loin au fond de sa tête, elle se dit que ce n'était peut-être pas la meilleure façon d'aborder des inconnus.
Puis elle se dit aussi qu'elle s'en fichait, et que ses cheveux carottes étaient super mignons. Une couleur comme ça, ça ne s'oubliait pas. Elle fronça encore plus fort pour mieux réfléchir.
— Tu fais parti du club des Dandelions toi aussi, non ? déclara-t-elle après quelques minutes d'observation silencieuse.
Un grand sourire victorieux vint marquer son visage lorsqu'elle les souvenirs lui revinrent.
— Mais oui ! Je me rappelle maintenant ! Mais... Pourquoi est-ce que tu lis ce bouquin ? Tu sais qu'il est au programme des cinquième années ? Tu prends de l'avance ? Tu es surdoué ?
Elle avait parlé en s'exclamant un peu trop fort et son livre manqua de glisser de ses genoux.
La bibliothèque, d'ordinaire peuplée d'étudiants, était suffisamment vide pour qu'Ilya puisse entendre le plancher craquer sous ses pas. Chaque été, c'était la même rengaine ; les jeunes sorciers fuyaient l'université afin de profiter des jours ensoleillés, des terrasses et des bierraubeurres fraîches dont la boule de glace formait une drôle de mousse sur le dessus. Ilya adorait y tremper ses lèvres et tout aspirer, comme un flan. Elle aimait aussi observer les passants et élaborer une grande tapisserie fictive, composée de tous les motifs à fleurs que les jeunes filles portaient sur leurs robes. Parfois, elle y intégrait aussi les schémas détaillés des plantes qui peuplaient ses ouvrages favoris.
L'un d'entre eux se trouvait d'ailleurs entre ses mains, sagement ouvert à la page deux cent quatre-vingt quinze. Elle l'avait lu des dizaines, des quinzaines de fois, mais elle ne pouvait s'empêcher de revenir le feuilleter entre deux errances estivales. L'odeur du vieux papier était inimitable, et les rainures incrustées dans ses pages sonnaient comme une douce mélodie sous ses doigts. Ilya adorait les livres. Ils avaient toujours été de vieux compagnons fidèles.
La jeune fille contourna la rangée d'étagères d'où elle avait retiré le grimoire et jeta un coup d'oeil à la ronde. La majorité des tables étaient désertes. Il n'y avait qu'un seul autre étudiant, le nez plongé dans son propre recueil, le reste de ses affaires étalées autour de lui dans un joyeux méli-mélo. Ilya pencha la tête pour lire le titre sur la couverture vert bouteille. Oh. C'était un des livres qu'elle aurait au programme, cette année.
Ses grands yeux passèrent successivement du garçon, à son livre, puis de nouveau au garçon. Il était entrain d 'étudier son programme de sa sixième année. Il prenait même des notes : son carnet en était noirci. Est-ce qu'il ferait parti de sa classe, lui aussi ? Elle ne l'y avait pourtant jamais vu...
Ilya glissa son doigt dans la page qu'elle avait ouverte, referma son livre dessus et, ni une ni deux, elle tira la chaise libre en face du jeune homme pour son installer. Elle garda son propre bouquin sur les genoux et sa langue se cala entre ses dents, trahissant la concentration dans laquelle elle s'abandonna quelques instants. Elle n'avait jamais été très forte pour respecter les convenances sociales mais, quelque part, très loin au fond de sa tête, elle se dit que ce n'était peut-être pas la meilleure façon d'aborder des inconnus.
Puis elle se dit aussi qu'elle s'en fichait, et que ses cheveux carottes étaient super mignons. Une couleur comme ça, ça ne s'oubliait pas. Elle fronça encore plus fort pour mieux réfléchir.
— Tu fais parti du club des Dandelions toi aussi, non ? déclara-t-elle après quelques minutes d'observation silencieuse.
Un grand sourire victorieux vint marquer son visage lorsqu'elle les souvenirs lui revinrent.
— Mais oui ! Je me rappelle maintenant ! Mais... Pourquoi est-ce que tu lis ce bouquin ? Tu sais qu'il est au programme des cinquième années ? Tu prends de l'avance ? Tu es surdoué ?
Elle avait parlé en s'exclamant un peu trop fort et son livre manqua de glisser de ses genoux.
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Re: New books, new face (f. Njal)
Dim 21 Juil 2019 - 15:17
Réviser pendant l’été n’a jamais été une corvée pour Njal, bien au contraire. Surtout à Hungcalf, étant donné qu’il a quasiment toujours la bibliothèque rien que pour lui. Les examens sont passés, et les étudiants qui ne sont pas rentrés chez eux ont tous bien mieux à faire que d’aller s’enfermer dans la bibliothèque, apparemment. Alors il peut s’étaler, comme il aime le faire. Étant quelqu’un de très visuel, avoir tous ses cours en face de lui l’aide à avoir une vue d’ensemble, même si ça prend de la place. Lors des mois juste avant les révisions, lorsque les places à la bibliothèque sont rares et disputées, il ne peut pas vraiment de permettre de prendre une table rien que pour lui, même si c’est frustrant. Au moins, là, il peut faire ce qu’il veut, et apprécier le silence. Un silence bien différent que celui qui règne dans un endroit rempli d’étudiants essayant de faire le moins de bruit possible.
Et même si les cours ne recommencent pas avant au moins un mois et demi, c’est impensable pour Njal de ne rien faire pendant tout ce temps. S’il ne relit pas ses cours pendant l’été, il peut être sûr d’avoir oublié des tas d’informations d’ici à ce que les cours recommencent, et il n’a absolument aucune envie de devoir faire des heures supplémentaires à la rentrée juste pour se remettre en tête des choses qu’il devrait déjà savoir. Et puis, lorsqu’il est à Hungcalf l’été, il s’ennuie très, très rapidement. Chez ses parents, avec l’élevage de Gronian et les autres animaux, il n’a pas le temps de s’ennuyer, il a toujours l’impression d’avoir quelque chose à faire. Ici, la bibliothèque devient son repère lorsqu’il sent que la routine commence à s’installer et à l’agacer. Il est toujours avide de nouvelles connaissances, surtout concernant les soins aux créatures magiques, et les dragons. À force de lire tout ce qui lui tombe sous la main, on pourrait croire qu’il n’aurait plus grand-chose à apprendre maintenant, mais il y a tellement de branches d’études différentes concernant ces sujets qu’il est certain qu’il pourrait lire tous les jours jusqu’à la fin de sa vie et qu’il y aurait encore des dizaines de choses qu’il ignore. En plus, Njal lit plutôt lentement, ce qui a tendance à le frustrer. Il a envie de savoir, d’apprendre. Les créatures magiques l’obsèdent, et lorsqu’il s’est lancé dans ses lectures, il est bien souvent incapable de s’arrêter, perdant toute notion du temps.
Aujourd’hui, il est dans cet état : totalement absorbé par son livre de cours, qu’il connaît pourtant déjà dans les grandes lignes, il ne se rend pas compte que quelqu’un vient de s’asseoir en face de lui.
« Tu fais parti du club des Dandelions toi aussi, non ? » Njal relève la tête de son bouquin, surpris. La sorcière en face de lui lui est familière, et il se rappelle l’avoir croisé plusieurs fois en tant que membre du club des Dandelions, effectivement. Lorsque Njal a entendu parler de ce club, il n’a pas eu à réfléchir deux fois pour s’y inscrire. Il se rappelle également avoir croisée la sorcière plusieurs fois dans la salle commune des Summerbee, mais il n’arrive pas à mettre le doigt sur son nom.
« Mais oui ! Je me rappelle maintenant ! Mais... Pourquoi est-ce que tu lis ce bouquin ? Tu sais qu'il est au programme des cinquième années ? Tu prends de l'avance ? Tu es surdoué ? » Presque malgré lui, il laisse échapper un petit rire et ferme son livre, le reposant au milieu de son amas de feuilles de cours. Il empiète sur les sièges à côté, et se demande s’il doit faire de la place pour l’autre Summerbee. Même s’il se dit que si elle voulait de la place, elle serait allée s’asseoir à n’importe quelle autre place. « S’il y a bien une chose qu’on ne m’a jamais dite, c’est que je suis surdoué, » dit-il avec un sourire amusé. Au contraire, il ne compte plus le nombre de personnes qui lui ont dit d’arrêter de rêver de Hungcalf, qu’il n’avait pas besoin d’études pour faire ce qu’il rêvait de faire. C’est un terme qui n’a pas vraiment de sens pour lui, de toute façon. Une étiquette collée sur le dos d’enfants qui n’hésitent pas à se cacher derrière pour justifier leur arrogance. « Non, je suis redoublant. J’avais un doute concernant les Éruptifs, et je me souvenais qu’ils étaient au programme de cinquième année, alors... » Il hausse les épaules. « Ça peut pas me faire de mal de prendre un peu d’avance. » Même si en soit, il a déjà les cours pour l’année à venir, si les profs ne changent pas de programme, au moins jusqu’à mi-avril. « Et toi, tu profites pas du soleil ? » Demande-t-il, toujours en souriant. Il n’a pas besoin de regarder par la fenêtre pour savoir que le domaine de l’université doit être plein de monde, vu le temps qu’il fait.
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Re: New books, new face (f. Njal)
Ven 26 Juil 2019 - 16:50
new books, new face
Ilya observait le jeune homme face à elle, du même regard que ceux qu'elle réservait à des problèmes d'algèbres très complexes (ce qui, vu son niveau en mathématiques, ne signifiait sans doute pas grand chose). Elle ne parvenait pas à faire le lien entre son âge apparent, l'année dans laquelle il étudiait et les livres qui étaient autour de lui en arc de cercle. La jeune sorcière en tira un à elle et parcourut rapidement la quatrième de couverture : oui, c'était bien ce qu'elle pensait.
L'énigme laissa échapper un petit rire et Ilya releva la tête, un peu trop vite. Il avait l'air amusé. Avait-elle dit une bêtise ?
— Oh... Un redoublant. Tu n'as pas réussi tes examens ?
Pouf, les deux pieds dans le plat. Quelqu'un d'autre aurait peut-être évité le sujet ou tenté d'obtenir des réponses de façon plus discrète, civilisée. Ilya ne prenait pas de détour. Elle avait une question à poser, et celle-ci la taraudait tant qu'elle devait la laisser sortir. À quoi bon s'embarrasser des fardeaux de la bien-séance ? Les mots ne changeraient pas la vérité.
Ilya pencha la tête et se mit à compter sur ses doigts, les yeux en l'air, pour mieux se concentrer. Ses lèvres bougèrent au rythme des nombres qu'elle désignait dans sa tête.
— Du coup, à la rentrée... Tu seras en sixième année ? Comment tu t'appelles ? Tu étudies pour faire quel métier ? demanda-t-elle à toute vitesse en reposant ses yeux océan sur le garçon. Moi, je sais tout sur les Éruptifs, tu peux me poser une question si tu veux. Ou sur une autre créature. Oh, on peut même faire un quiz !
Elle sourit de toutes ses dents et se penche un peu plus en avant, comme si elle avait hâte de se faire interroger. Les créatures magiques n'avaient quasiment jamais de secrets pour elle et elle était l'une des meilleures de sa classe dans la matière. Rien de plus normal lorsque l'on connaissait le temps qu'elle passait à les côtoyer – et le reste du temps oublié parmi les pages d'un bouquin sur le sujet.
— Le soleil ?
La jeune fille porta son regard par la fenêtre, d'où dardaient de lourds rayons ocres. Elle sembla se perdre un instant dans la contemplation des particules de poussières qui flottaient, là, dans l'air, à portée de main – et pourtant à des années lumières.
— On dirait un passage vers un autre monde, tu ne trouves pas ? chuchota-t-elle en oubliant de répondre à sa question.
Ilya observait le jeune homme face à elle, du même regard que ceux qu'elle réservait à des problèmes d'algèbres très complexes (ce qui, vu son niveau en mathématiques, ne signifiait sans doute pas grand chose). Elle ne parvenait pas à faire le lien entre son âge apparent, l'année dans laquelle il étudiait et les livres qui étaient autour de lui en arc de cercle. La jeune sorcière en tira un à elle et parcourut rapidement la quatrième de couverture : oui, c'était bien ce qu'elle pensait.
L'énigme laissa échapper un petit rire et Ilya releva la tête, un peu trop vite. Il avait l'air amusé. Avait-elle dit une bêtise ?
— Oh... Un redoublant. Tu n'as pas réussi tes examens ?
Pouf, les deux pieds dans le plat. Quelqu'un d'autre aurait peut-être évité le sujet ou tenté d'obtenir des réponses de façon plus discrète, civilisée. Ilya ne prenait pas de détour. Elle avait une question à poser, et celle-ci la taraudait tant qu'elle devait la laisser sortir. À quoi bon s'embarrasser des fardeaux de la bien-séance ? Les mots ne changeraient pas la vérité.
Ilya pencha la tête et se mit à compter sur ses doigts, les yeux en l'air, pour mieux se concentrer. Ses lèvres bougèrent au rythme des nombres qu'elle désignait dans sa tête.
— Du coup, à la rentrée... Tu seras en sixième année ? Comment tu t'appelles ? Tu étudies pour faire quel métier ? demanda-t-elle à toute vitesse en reposant ses yeux océan sur le garçon. Moi, je sais tout sur les Éruptifs, tu peux me poser une question si tu veux. Ou sur une autre créature. Oh, on peut même faire un quiz !
Elle sourit de toutes ses dents et se penche un peu plus en avant, comme si elle avait hâte de se faire interroger. Les créatures magiques n'avaient quasiment jamais de secrets pour elle et elle était l'une des meilleures de sa classe dans la matière. Rien de plus normal lorsque l'on connaissait le temps qu'elle passait à les côtoyer – et le reste du temps oublié parmi les pages d'un bouquin sur le sujet.
— Le soleil ?
La jeune fille porta son regard par la fenêtre, d'où dardaient de lourds rayons ocres. Elle sembla se perdre un instant dans la contemplation des particules de poussières qui flottaient, là, dans l'air, à portée de main – et pourtant à des années lumières.
— On dirait un passage vers un autre monde, tu ne trouves pas ? chuchota-t-elle en oubliant de répondre à sa question.
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Re: New books, new face (f. Njal)
Lun 5 Aoû 2019 - 22:03
Njal essaye de se rappeler du nom de la jeune fille en face de lui. Il est persuadé de l’avoir déjà entendu, à un moment où à un autre, ce qui ne serait pas étonnant. Ils sont dans la même maison et dans le même club, donc ils se connaissent au moins de vue. Il est toujours impressionné par le nombre d’étudiants à Hungcalf, bien plus élevé qu’à Poudlard. Ici, il a l’impression que même après des années et des années, il a toujours des gens de son année à rencontrer. Des gens qui pour la plupart, comme lui, sont là depuis au moins cinq ou six ans, mais dont leur chemin n’a fait que se croiser sans qu’ils prennent le temps de vraiment s’arrêter pour faire connaissance. C’est un peu comme si ici, personne n’avait vraiment le temps. C’est un phénomène un peu plus atténué chez les Summerbees, mais il a le sentiment que beaucoup de gens ici ne sont là que pour leur diplôme, à n’importe quel prix. Lui, il est fier de faire partie de la seule maison qui échappe un peu à cette réputation. Son diplôme n’aura aucune valeur à ses yeux s’il doit rabaisser d’autres personnes pour l’obtenir. Il préfère encore tout quitter sans plus de façon.
« Oh... Un redoublant. Tu n'as pas réussi tes examens ? » Il secoue la tête, son sourire s’atténuant l’espace de quelques secondes. Non pas que redoubler le dérange, ou qu’il en a honte ; même si redoubler est mal vu à Hungcalf. Beaucoup de gens pensent que les redoublants ne travaillent simplement pas assez, ou sont juste bêtes. Non, il pense juste aux circonstances de la situation. « Non, je n’ai juste pas pu les passer. J’ai été malade pendant deux, trois mois. » Dit-il en haussant les épaules. Il a toujours le chic pour balancer ça comme si ce n’était pas important. Et au fond, il ne trouve pas que ça le soit. C’est juste quelque chose de malencontreux qui lui est arrivé, c’est tout. Il se dit aussi que c’est plus facile de mentir à quelqu’un dont il ne connaît même pas le nom. Même si ce n’est pas tant un mensonge que ça… une morsure de loup-garou, ça peut s’apparenter à une maladie, non ?
« Du coup, à la rentrée... Tu seras en sixième année ? Comment tu t'appelles ? Tu étudies pour faire quel métier ? Moi, je sais tout sur les Éruptifs, tu peux me poser une question si tu veux. Ou sur une autre créature. Oh, on peut même faire un quiz ! » Ça fait beaucoup de questions d’un coup, et dans ce genre de situations, Njal a toujours peur d’en oublier. Cela dit, il ne lui parle que depuis quelques minutes à peine, mais il apprécie déjà beaucoup l’autre sorcière. Il préfère infiniment les personnes enjouées et communicatives que celles qui pensent que c’est ‘adulte’ et ‘mature’ d’être froid et distant. « Oui, je refais ma sixième année, et je m’appelle Njal. Je serai soigneur de dragons après Hungcalf. Et toi ? » Lui répond-il, curieux.
« Et t’en fais pas, je cherchais juste les différentes utilisations des cornes d’Éruptif dans les potions, mais j’ai trouvé. » Njal aime tellement les créatures, qu’il n’a jamais vraiment eu une vision très joyeuse des potions. Il se sentait même physiquement mal lors de certains cours à Poudlard, lorsqu’il devait manipuler des organes d’animaux. Il comprend que certaines potions d’ordre médicales sont utiles et nécessaire, mais il ne voit pas l’intérêt de certaines d’entre elles, qui n’influent que sur l’apparence ou qui servent à faire du tort aux autres. Cela dit, il n’a pas l’impression que ce sentiment est partagé par de nombreux sorciers, et c’était l’une des nombreuses sources des moqueries qu’il pouvait recevoir à Poudlard.
« Ok, alors. Pourquoi l’Eruptif est-il menacé ? C’est sûrement une question trop facile pour toi. » Dit-il, avec un nouveau sourire.
Après une remarque sur le temps qu’il fait, Njal voit le regard d’Ilya se perdre par la fenêtre. « Le soleil ? » Il suit son regard, mais est incapable de voir ce qui a captivé son attention de la sorte. Cela dit, il se perd aussi quelques secondes à observer les silhouettes des étudiants profitant de l’été dans le domaine de l’université. « On dirait un passage vers un autre monde, tu ne trouves pas ? » Il la fixe quelques secondes, pensif, avant de se remettre à regarder dehors, et il hoche la tête. D’une certaine façon… oui, il comprend. « J’ai plutôt l’impression qu’on est dans une bulle, ici, » dit-il simplement. Ici, tout est silencieux, et calme, et vide, ils sont quasiment seuls dans la bibliothèque. Seuls, avec les livres, des ouvrages bien plus vieux qu’eux pour la plupart. C’est probablement pour ça qu’il aime tellement venir ici, même en plein été.
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