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« Il pleut... » PV. Dhan
Mer 3 Oct 2018 - 17:22
Clignant des yeux face au secrétariat désert, je penchais la tête pour observer le petit mot indiquant la fermeture exceptionnelle. Zut. J’avais quelques questions… Tant pis. Fronçant doucement les sourcils pour lire les noms des secrétaires, indiqués dans un petit coin de porte, je me frottais le menton un instant. Dhan… Chaffinch… ça me rappelle un truc ça…
Mais oui ! Le petit bout de papier qui traîne dans un coin de mon appart’… Je me souviens lui avoir demandé sa carte au cas où j’ai besoin de renseignements. Soupirant, je retournais à mon petit coin de paradis pour y chercher la carte… Accio ou pas accio ? Non. Pas accio. Sert toi de ton cerveau si tu ne veux pas finir comme un poisson rouge.
Après un quart d’heure de farfouille, entre les bouquins, les parchemins, les fringues et divers conneries, je retrouvais l’objet de mon détour. Soupirant en me regardant à travers le miroir, je découvrais d’horribles cernes. J’avais perdu quelques kilos depuis ma dernière transformation, et la fatigue commençait à devenir trop visible. Laissant mes yeux se clore, je laissais mon poids se rééquilibrer, mes cernes s’atténuer et mon maquillage se refaire d’une transformation, souriant vaguement du résultat. Plongeant mes écouteurs à mes oreilles pour laisser se prélasser une version acoustique de White Lies, d’I See Stars.
Rajustant ma robe portefeuille, changeant mes talons pour une paire de bottines, plus agréables pour marcher en ville, un long manteau couleur crème, une petite écharpe et un parapluie. Fin prête, je nichais mon cellulaire dans mon sac attrapé en sortant, mes pas me guidant hors de l’université. Bercée par la pluie, mes pas me guidaient au fil des rues.
Levant un instant les yeux du sol, faisant tout de même attention à où je marchais. Mes yeux viraient soudainement au rose en découvrant les courbes féminines face à moi. Ce parfum… Cherchant dans ce regard distrait par son téléphone, je souhaitais tellement y découvrir le sien… En la voyant passer, me regarder comme si j’étais une alien et s’en aller.
Il pleut… Je m’écroulais lentement au sol, et je sentais la pluie, couler le long de mes joues, cette horrible pluie née de mes yeux, perlant lourdement avant d'achever sa course au sol parmi d'autres gouttes. Mes genoux s’abîmaient de l’eau et du froid du bitume passant au travers de mes collants. Je l’avais complètement oublié, ce parfum… Il me fallut un moment avant d’accepter de me relever et de sécher mes larmes, me ressaisissant comme je le pouvais… Mes pensées étaient claires. « plus de 30 ans que je n’ai pas senti ton odeur… »
Evoluant jusqu’à bon port, mes mains tremblantes, bouleversée par la situation, la musique, je séchais le peu de larmes encore présentes en me servant de mon cellulaire pour une discrète métamorphose afin de réarranger mon maquillage en arrivant à mon port. Entrant dans la boutique, je clignais des yeux en ne remarquant qu’une fois à l’intérieur qu’il s’agissait d’un salon de tatouage. Le nez et les yeux rouges, de froid et de larmes que je maintenais tant bien que mal, je soupirais lentement pour reprendre mon calme en repliant mon parapluie.
« Bonjour... »
Fis-je d'une voix que j'avais voulue assez franche. Pourtant, n'importe qui ayant un minimum d'empathie aurait pu comprendre qu'elle était pratiquement brisée de tristesse.
Mais oui ! Le petit bout de papier qui traîne dans un coin de mon appart’… Je me souviens lui avoir demandé sa carte au cas où j’ai besoin de renseignements. Soupirant, je retournais à mon petit coin de paradis pour y chercher la carte… Accio ou pas accio ? Non. Pas accio. Sert toi de ton cerveau si tu ne veux pas finir comme un poisson rouge.
Après un quart d’heure de farfouille, entre les bouquins, les parchemins, les fringues et divers conneries, je retrouvais l’objet de mon détour. Soupirant en me regardant à travers le miroir, je découvrais d’horribles cernes. J’avais perdu quelques kilos depuis ma dernière transformation, et la fatigue commençait à devenir trop visible. Laissant mes yeux se clore, je laissais mon poids se rééquilibrer, mes cernes s’atténuer et mon maquillage se refaire d’une transformation, souriant vaguement du résultat. Plongeant mes écouteurs à mes oreilles pour laisser se prélasser une version acoustique de White Lies, d’I See Stars.
Rajustant ma robe portefeuille, changeant mes talons pour une paire de bottines, plus agréables pour marcher en ville, un long manteau couleur crème, une petite écharpe et un parapluie. Fin prête, je nichais mon cellulaire dans mon sac attrapé en sortant, mes pas me guidant hors de l’université. Bercée par la pluie, mes pas me guidaient au fil des rues.
Levant un instant les yeux du sol, faisant tout de même attention à où je marchais. Mes yeux viraient soudainement au rose en découvrant les courbes féminines face à moi. Ce parfum… Cherchant dans ce regard distrait par son téléphone, je souhaitais tellement y découvrir le sien… En la voyant passer, me regarder comme si j’étais une alien et s’en aller.
Il pleut… Je m’écroulais lentement au sol, et je sentais la pluie, couler le long de mes joues, cette horrible pluie née de mes yeux, perlant lourdement avant d'achever sa course au sol parmi d'autres gouttes. Mes genoux s’abîmaient de l’eau et du froid du bitume passant au travers de mes collants. Je l’avais complètement oublié, ce parfum… Il me fallut un moment avant d’accepter de me relever et de sécher mes larmes, me ressaisissant comme je le pouvais… Mes pensées étaient claires. « plus de 30 ans que je n’ai pas senti ton odeur… »
Evoluant jusqu’à bon port, mes mains tremblantes, bouleversée par la situation, la musique, je séchais le peu de larmes encore présentes en me servant de mon cellulaire pour une discrète métamorphose afin de réarranger mon maquillage en arrivant à mon port. Entrant dans la boutique, je clignais des yeux en ne remarquant qu’une fois à l’intérieur qu’il s’agissait d’un salon de tatouage. Le nez et les yeux rouges, de froid et de larmes que je maintenais tant bien que mal, je soupirais lentement pour reprendre mon calme en repliant mon parapluie.
« Bonjour... »
Fis-je d'une voix que j'avais voulue assez franche. Pourtant, n'importe qui ayant un minimum d'empathie aurait pu comprendre qu'elle était pratiquement brisée de tristesse.
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Re: « Il pleut... » PV. Dhan
Jeu 11 Oct 2018 - 12:28
Le silence qui régnait dans le salon de tatouages n’était interrompu que par les vibrations sourdes du stylo à encre et par quelques grognements de douleur étouffés par un homme à la chevelure poivre et sel. Harshavardhan lui était totalement silencieux, presque spectrale : tout à sa création, il semblait ne plus avoir besoin ne serait ce que de respirer. Son corps tout entier était rigide, à l’exception de sa main, de son poignet, qui dans un mouvement lent et fluide dessinait des arabesques complexes sur la peau pâle du client. Sous les doigts fins du tatoueur apparaissaient progressivement pleins et déliés d’encre épaisse, le noir se mêlant à l’écarlate hémoglobine dans une peinture humaine fascinante.
- Si vous bougez Aldrick, je risque de manquer un signe, et un graphème raté ne produit rien.
La voix se faisait douce, mais autoritaire, et l’espèce de viking se renfrogna un instant avant de soupirer et de s’étaler un peu plus sur sa chaise retournée, en soupirant. Dhan s’étira, puis reprit sa gravure en redoublant d’attention : les graphèmes nordiques n’étaient pas sa spécialité, mais l’étude appliquée des runes lui permettait de proposer aux sorciers les plus courageux de véritables incantations encrés à même la peau. D’anciens sortilèges de protection notamment, qui une fois inscrits, protégeaient notamment des malédictions et des maladies ordinaires. Une espèce de vaccins contre la grippe en somme, mais en quand même beaucoup plus sympa. L’incantation en question lui avait été commandé par un fonctionnaire du ministère de la magie, qui avait balayé les questions sur son poste actuel d’un revers de la main, préférant discuter design que plan de carrière. Dhan n’avait pas insisté. Lui même n’était que rarement loquace sur ses activités professionnelles.
Le salon était vide de toute activité, en dehors de ce dernier client dont le secrétaire achevait la dernière reliure : il était déjà un peu tard, et il avait promis au patron de ne pas passer la nuit là, comme il le faisait parfois, perdu dans quelques projets de dessins. D’ailleurs, même ses propres tatouages avaient compris qu’il était l’heure de rentrer, quittant leur place habituelle pour se nicher vers le centre de son corps, s’amassant sur sa poitrine et autour de son nombril comme une nichée d’oisillons. Il ne remarqua pas tout de suite la jeune femme qui s’était faufilée dans l’entrée, frôlant le mastodonte qui sortait apparemment satisfait, bien qu’endolori. Dhan était en train de stériliser ses aiguilles quand la petite voix s’éleva de l’autre coté du comptoir, le faisant relever sa tignasse ébouriffée dans une expression un peu hagarde. Ce n’était pas vraiment l’heure de prendre rendez vous !
- Bonjour ! Vous avez besoin de quelque chose ?
Un reniflement, et Dhan fronça les sourcils. Il s’approcha du comptoir, jetant un premier véritable coup d’oeil à l’inconnu, qui ne l’était pas tant que ça, au final, maintenant qu’il la voyait de plein pied :
- … Mademoiselle Sykes ? Il y a un souci à l’institut ?
Oui, parce que que ficherait l’enseignante de métamorphose dans un salon de tatouages si ce n’était pour rapatrier les troupes ? Aux dernières nouvelles, elle n’avait pas besoin de lui pour changer d’apparence en quelques secondes...
- Si vous bougez Aldrick, je risque de manquer un signe, et un graphème raté ne produit rien.
La voix se faisait douce, mais autoritaire, et l’espèce de viking se renfrogna un instant avant de soupirer et de s’étaler un peu plus sur sa chaise retournée, en soupirant. Dhan s’étira, puis reprit sa gravure en redoublant d’attention : les graphèmes nordiques n’étaient pas sa spécialité, mais l’étude appliquée des runes lui permettait de proposer aux sorciers les plus courageux de véritables incantations encrés à même la peau. D’anciens sortilèges de protection notamment, qui une fois inscrits, protégeaient notamment des malédictions et des maladies ordinaires. Une espèce de vaccins contre la grippe en somme, mais en quand même beaucoup plus sympa. L’incantation en question lui avait été commandé par un fonctionnaire du ministère de la magie, qui avait balayé les questions sur son poste actuel d’un revers de la main, préférant discuter design que plan de carrière. Dhan n’avait pas insisté. Lui même n’était que rarement loquace sur ses activités professionnelles.
Le salon était vide de toute activité, en dehors de ce dernier client dont le secrétaire achevait la dernière reliure : il était déjà un peu tard, et il avait promis au patron de ne pas passer la nuit là, comme il le faisait parfois, perdu dans quelques projets de dessins. D’ailleurs, même ses propres tatouages avaient compris qu’il était l’heure de rentrer, quittant leur place habituelle pour se nicher vers le centre de son corps, s’amassant sur sa poitrine et autour de son nombril comme une nichée d’oisillons. Il ne remarqua pas tout de suite la jeune femme qui s’était faufilée dans l’entrée, frôlant le mastodonte qui sortait apparemment satisfait, bien qu’endolori. Dhan était en train de stériliser ses aiguilles quand la petite voix s’éleva de l’autre coté du comptoir, le faisant relever sa tignasse ébouriffée dans une expression un peu hagarde. Ce n’était pas vraiment l’heure de prendre rendez vous !
- Bonjour ! Vous avez besoin de quelque chose ?
Un reniflement, et Dhan fronça les sourcils. Il s’approcha du comptoir, jetant un premier véritable coup d’oeil à l’inconnu, qui ne l’était pas tant que ça, au final, maintenant qu’il la voyait de plein pied :
- … Mademoiselle Sykes ? Il y a un souci à l’institut ?
Oui, parce que que ficherait l’enseignante de métamorphose dans un salon de tatouages si ce n’était pour rapatrier les troupes ? Aux dernières nouvelles, elle n’avait pas besoin de lui pour changer d’apparence en quelques secondes...
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Re: « Il pleut... » PV. Dhan
Dim 14 Oct 2018 - 9:54
Mes yeux encore brillants et embrumés, je distinguais difficilement les formes face à moi, manquant de rentrer dans le gros bonhomme qui sortait quand j’entrais, marmonnant de discrètes excuses. En découvrant monsieur Chaffinch, je clignais des yeux à ses paroles. Son premier air était neutre, c’est seulement après m’avoir vue qu’il semblait… Me prendre en pitié plus ou moins. Actuellement, je me sentais… Mal. Je n’avais qu’une envie, c’était de prendre la fuite.
Frottant lentement mes yeux, je reprenais d’un ton assez maladroit, bien qu’il été perceptible que je faisais des efforts pour paraître « normale ». Il y a un souci à l’institut… ? Ah. Oui. C’est vrai que j’étais venue pour quelque chose à l’origine… Mais là, dans l’immédiat, j’ai un énorme trou de mémoire. A vrai dire, cette odeur ne sort pas de mon esprit et c’est en train de me rendre folle. C’était discret, mais mes ongles grattaient frénétiquement la peau de mes doigts de la main dont je ne tenais pas mon parapluie.
Me forçant vaguement à sourire, les tremblements qui me parcouraient, liés au froid et à la fatigue me donnait un air… Dérangé. En règle générale, je suis pleinement capable de gérer mes expressions, mon apparence, mais là, en l’espèce, ça me semble pratiquement impossible.
« Non, non, tout va bien, j’avais juste quelques questions… Je voulais repasser au secrétariat plus tard, mais en apprenant que vous bossiez dans un salon de tatouage, je vous avoue que ma curiosité m’a poussé jusqu’ici. J’ai toujours été assez sensible à l’art. »
Faisant mine de regarder autour de moi, réussissant plus ou moins à me détendre, il n’en est pas moins qu’avec ces larmes devant mes yeux, je ne voyais pas grand-chose. Même si par miracle elles ne semblaient pas couler. Je pouvais feindre la fatigue. C’est toujours plus simple…
« En fait je voudrais notamment savoir si vous auriez des trombinoscopes qui traînent, je ne jouis pas d’une particulièrement bonne mémoire et j’avoue que retenir le nom de tous les élèves de mes dix classes n’est pas une chose aisée. »
[Nb. Sorry c’est un peu court, j’me rattraperai après :3]
Frottant lentement mes yeux, je reprenais d’un ton assez maladroit, bien qu’il été perceptible que je faisais des efforts pour paraître « normale ». Il y a un souci à l’institut… ? Ah. Oui. C’est vrai que j’étais venue pour quelque chose à l’origine… Mais là, dans l’immédiat, j’ai un énorme trou de mémoire. A vrai dire, cette odeur ne sort pas de mon esprit et c’est en train de me rendre folle. C’était discret, mais mes ongles grattaient frénétiquement la peau de mes doigts de la main dont je ne tenais pas mon parapluie.
Me forçant vaguement à sourire, les tremblements qui me parcouraient, liés au froid et à la fatigue me donnait un air… Dérangé. En règle générale, je suis pleinement capable de gérer mes expressions, mon apparence, mais là, en l’espèce, ça me semble pratiquement impossible.
« Non, non, tout va bien, j’avais juste quelques questions… Je voulais repasser au secrétariat plus tard, mais en apprenant que vous bossiez dans un salon de tatouage, je vous avoue que ma curiosité m’a poussé jusqu’ici. J’ai toujours été assez sensible à l’art. »
Faisant mine de regarder autour de moi, réussissant plus ou moins à me détendre, il n’en est pas moins qu’avec ces larmes devant mes yeux, je ne voyais pas grand-chose. Même si par miracle elles ne semblaient pas couler. Je pouvais feindre la fatigue. C’est toujours plus simple…
« En fait je voudrais notamment savoir si vous auriez des trombinoscopes qui traînent, je ne jouis pas d’une particulièrement bonne mémoire et j’avoue que retenir le nom de tous les élèves de mes dix classes n’est pas une chose aisée. »
[Nb. Sorry c’est un peu court, j’me rattraperai après :3]
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Re: « Il pleut... » PV. Dhan
Mer 17 Oct 2018 - 15:59
Le trentenaire ne connaissait pas encore bien la nouvelle enseignante de métamorphose de l’université, qu’il n’avait rencontré que dans le cadre très formel de son enregistrement dans les listes des enseignants de la faculté. Il avait rencontré une femme sans âge -c’était bien le cas de le dire, mais ça il ne l’avait appris que par la suite-, plutôt agréable au demeurant, mais qui souffrait d’une phobie administrative bien trop commune à la majorité des grands esprits des lieux. Dhan s ‘était résigné à l’aider étape par étape à remplir chaque feuillet administratif demandé. Ce n’était pas un cas isolé, et il le lui avait fait comprendre gentiment d’ailleurs : il aidait au bas mot la moitié des profs et les deux tiers des étudiants pour de la paperasserie diverse et variée, allant de la commande d’ingrédients à la demande de bourse d’étude, en passant par les plaintes pour vol de balai. Qui vous a dit que la vie d’administrateur était lente et routinière ?
- Oh, et bien … Je suis là.
Merci, Captain Obvious, elle ne s’en serait pas doutée. Bien qu’il ne se cachait pas, Dhan était toujours un peu mal à l’aise de voir des collègues de travail ou des étudiants passer le pas de la porte du salon de tatouage où il officiait. C’était d’ailleurs pour cela qu’il venait plutôt le soir, et non les week end : il n’avait pas forcément envie que les deux mondes se télescopent de trop. A l’université, il était connu comme ce grand homme discret et taciturne en costume trois pièces sombres, accessible mais peu loquace. A l’université, il était Monsieur Chaffinch pour tout le monde, ou presque. Ici, il était juste … Dhan, on « L’Indien », pour les plus rustres, ou « Professeur », pour les petits malins et les étudiants en job à temps partiel. Il se débarassait de son uniforme anthracite pour un ensemble Jean et Tshirt Blanc qui lui permettait d’avoir enfin son age, et non 10 ans de plus, et ses tatouages faisaient librement leur vie tout le long de son corps, s’ébattant joyeusement comme des animaux dans un parc, là où il les dissimulait soigneusement à l’université. La question d’Eden le prit un peu de court. Il se passa une main tachetée d’encre dans les cheveux, pensif, avant de faire non de la tête.
- Ce n’est pas vraiment l’endroit où je pourrais vous fournir un tel outil… Venez me voir demain dans mon bureau plutôt, je devrais pouvoir vous trouver ou vous confectionner une liste.
Il se tut, la considérant un instant.
- Vous n’avez vraiment pas l’air bien, Mademoiselle Sykes… Asseyez vous donc, je reviens.
Il indiqua à Eden le canapé de cuir défraîchi qui trônait dans l’entrée, en face d’une table recouverte de dessins et de feuilles à griffonner, puis disparut dans l’arrière boutique. Il en revint quelques instants plus tard avec une tasse de thé chaud et une tablette de chocolat.
- Le chocolat est réservé aux clients douillets, d’habitude, plaisanta t’il. Mais vous semblez en avoir besoin plus que d’autres. Vous avez transplané jusqu’ici ? Ce n’est pas raisonnable, quand on a pas les idées claires.
La voix était douce, le ton un peu soucieux. Dans sa tête, Mercy et Niahm se moquaient gentiment de lui : C’est bon, Dhan, t’es pas sa mère… Ni un papa poule. Pour l’instant.
- Oh, et bien … Je suis là.
Merci, Captain Obvious, elle ne s’en serait pas doutée. Bien qu’il ne se cachait pas, Dhan était toujours un peu mal à l’aise de voir des collègues de travail ou des étudiants passer le pas de la porte du salon de tatouage où il officiait. C’était d’ailleurs pour cela qu’il venait plutôt le soir, et non les week end : il n’avait pas forcément envie que les deux mondes se télescopent de trop. A l’université, il était connu comme ce grand homme discret et taciturne en costume trois pièces sombres, accessible mais peu loquace. A l’université, il était Monsieur Chaffinch pour tout le monde, ou presque. Ici, il était juste … Dhan, on « L’Indien », pour les plus rustres, ou « Professeur », pour les petits malins et les étudiants en job à temps partiel. Il se débarassait de son uniforme anthracite pour un ensemble Jean et Tshirt Blanc qui lui permettait d’avoir enfin son age, et non 10 ans de plus, et ses tatouages faisaient librement leur vie tout le long de son corps, s’ébattant joyeusement comme des animaux dans un parc, là où il les dissimulait soigneusement à l’université. La question d’Eden le prit un peu de court. Il se passa une main tachetée d’encre dans les cheveux, pensif, avant de faire non de la tête.
- Ce n’est pas vraiment l’endroit où je pourrais vous fournir un tel outil… Venez me voir demain dans mon bureau plutôt, je devrais pouvoir vous trouver ou vous confectionner une liste.
Il se tut, la considérant un instant.
- Vous n’avez vraiment pas l’air bien, Mademoiselle Sykes… Asseyez vous donc, je reviens.
Il indiqua à Eden le canapé de cuir défraîchi qui trônait dans l’entrée, en face d’une table recouverte de dessins et de feuilles à griffonner, puis disparut dans l’arrière boutique. Il en revint quelques instants plus tard avec une tasse de thé chaud et une tablette de chocolat.
- Le chocolat est réservé aux clients douillets, d’habitude, plaisanta t’il. Mais vous semblez en avoir besoin plus que d’autres. Vous avez transplané jusqu’ici ? Ce n’est pas raisonnable, quand on a pas les idées claires.
La voix était douce, le ton un peu soucieux. Dans sa tête, Mercy et Niahm se moquaient gentiment de lui : C’est bon, Dhan, t’es pas sa mère… Ni un papa poule. Pour l’instant.
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Re: « Il pleut... » PV. Dhan
Jeu 18 Oct 2018 - 12:03
Dhan avait quelque chose de maladroit, mais bienveillant, réconfortant. En même temps, une personne malveillante accepterait-elle un boulot aussi ingrat que de diriger pratiquement tout l’établissement dans leur direction en étant si bas dans la hiérarchie administrative et pas forcément bien payé ? Enfin. Peut-être qu’il est bien payé cela dit, je n’en sais foutrement rien à dire vrai. Dieu merci, il est en mesure de répondre à mes attentes… Je me sens presque coupable de lui demander cela, il a l’air d’être quelqu’un d’occupé.
« Eumh… Oui, je vous remercie… Enfin, si cela vous prends trop de temps, ne vous embêtez pas, je m’arrangerai avec eux, c’est juste histoire d’éviter de montrer à mes élèves que je suis un peu tête en l’air. »
M’asseyant donc à l’endroit désigné, j’attrapais une feuille vierge lentement, après avoir jeté quelques coups d’œil aux dessins, souriant lentement en pliant le papier d’une manière bien précise. Des origamis. Culturellement, je n’en suis pas particulièrement douée, mais la métamorphose m’a apprise à modifier, restructurer, altérer, supprimer, créer… En réalité, la fleur assez composite que j’étais en train de réaliser m’était assez instinctive. Plier ici, plier là, légèrement entailler la feuille sur quelques centimètres, replier, déplier, plier à l’envers… M’occuper les doigts me semblait frénétique. Nécessaire.
En le regardant revenir, l’odeur de thé m’enivrait, fermant lentement les yeux pour en profiter avant de les rouvrir lentement, un demi-sourire un peu forcé ce manifestant à mon visage alors que je reposais lentement la fleur de lotus improvisée, réalisée sans l’usage de la magie. Attrapant lentement la tasse de thé en le remerciant d’un signe de tête, faisant craquer un petit carré de chocolat histoire d’avoir un peu de sucre dans le sang et éviter de m’évanouir, je me replongeais dans le fond du canapé en croquant le dit chocolat, caressant lentement la tasse.
« J’ai transplané avant de finir dans… Cet état. Eumh… Je ne veux pas vous déranger avec mes petites histoires, qui, qui plus est sont réel intérêt. Mais vous avez le mérite d’être chaleureux et accueillant et je vous en remercie, je suppose que c’est la moindre des choses. Mais ne vous en faites par pour moi, je vais très bien.
Je me promenais dans la rue, et j’ai senti le parfum de quelqu’un de cher à mes yeux. Qui est partie il y a une trentaine d’années. Dans un doute, un espoir, complètement fou et futile, je me suis retournée, et bien évidemment, ce n’était pas elle. C’est un parfum rare, je ne l’avais plus senti depuis… Alors… Bah, vous savez, ça a fait le petit ascenseur émotionnel. Je savais que c’était impossible. Mais j’ai voulu y croire…
Disons que j’ai été un peu de nature à… M’isoler, depuis. J’extériorise et communique de manière assez… Succincte avec mon entourage. Depuis que je suis revenue à l’université en tant que professeur, j’accepte de m’ouvrir un petit peu, mais tout cela est tout nouveau pour moi. Ou plutôt, un renouveau. »
Buvant une gorgée de thé, conscience de mon monologue, finalement, je ne cherchais qu’à ne pas l’inquiéter et lui montrer que j’étais tout de même reconnaissante qu’il prête attention à mon état de détresse. Lentement, mais surement, mon sourire se faisait moins crispé. Plus sincère. Attrapant avec délicatesse l’un des dessins sur la table, je reprenais lentement.
« C’est de vous ? »
- InvitéInvité
Re: « Il pleut... » PV. Dhan
Jeu 1 Nov 2018 - 18:41
Dhan écoutait les mésaventures d'Eden avec cet air poliment absent qui en déroutait plus d'un : au premier abord, on aurait pu croire qu'il n'écoutait absolument pas la jeune femme, son regard perdu dans le vague à travers la grande vitrine qui donnait sur la rue. Les gouttes d'eau s'écrasaient à intervalle régulier contre le verre froid, brouillant la vision de l'extérieur et sus de la nuit qui commençait à tomber.. Immobile, un bras ballant, l'autre tenant sa boisson chaude, la même qu'Eden, il avait l'air à mille lieux de ce qu'elle lui racontait, et pourtant. Il avait l'oreille attentive malgré l'oeil absent, retenait la moindre confession avec un air de ne pas y toucher. C'était à cause de cet étrange comportement que certains oubliaient bien des secrets qu'on avait pu lui avouer, mais lui n'oubliait rien. Il n'en parlait pas trop, voilà tout. Il se contenta d'hocher la tête à la fin des mésaventures de la belle : c'était infortuné, vraiment, ce genre de retour dans un passé que l'on souhaiterait nul et non avenu, mais, hey, cela arrivait, plus souvent qu'on le pensait, à plus de monde qu'on ne l'imaginait. Chacun s'invente une unicité, un caractère inédit à son vécu souvent tragique, oubliant les milliers d'année d'existence de l'être humain, donc de la souffrance et du chagrin. C'était bien normal, en un sens, le besoin d'imaginer que non, personne ne pouvait comprendre, que personne n'avait jamais vécu pareille situation. Cela réconforte, cela apaise l'égo, et ce n'était surement pas Dhan qui allait remettre les pendules philosophiques à l'heure. Pas à une heure aussi tardive, en tout cas.
Au final, il ne commenta pas la moindre des confidence d'Eden, et plus tard probablement s'en voudrait il d'avoir affiché un air aussi absent et distrait. Niamh lui avait dit, souvent, qu'il devait avoir l'air plus concerné. C'était bien de l'être vraiment – et il l'était ! - le problème, c'était qu'il était d'une telle intériorité que son interlocuteur, la plupart du temps, ne s'en rendait même pas compte. Il se contenta de baisser les yeux de la vitre pour les poser sur Eden, puis ses bras, puis ses mains, pour entrevoir dans celles ci le sujet de sa toute dernière question
Hmmmm ? Oh, non, ce n'est pas l'un des miens celui là. 0 la complexité du trait, cela doit être une des œuvres de Mademoiselle Kaneko, qui officie ici quand elle n'est pas à l'institut. Ses dessins dégagent un équilibre de grâce et de puissance incomparable, surtout chez une artiste si jeune... Certains viennent de loin pour se faire tatouer par elle, même si si vous lui demander, elle vous dira que c'est faux.... là, tenez.
Il écarta les feuilles d'un revers de mains pour en faire ressortir deux, aux graphismes bien différents : l'un représentait une phrase délicatement calligraphiée en latin, tout en pleins et en déliés, l'autre un mandala indien d'une incroyable complexité, aux traits si fins et resserrés qu'ils se fondaient les uns dans les autres.
Les miens sont là. J'ai une affection particulière pour ce qui touche à la culture asiatique, indienne notamment, vous devinez aisément pourquoi. * il sourit* Les phrases, c'est parce que je me suis longtemps intéressé, aujourd'hui encore d'ailleurs, aux vertus magiques et protectrices de certains graphèmes quand on les gravent à même l'épiderme. C'est une technique ancestrale, presque universelle, ce qui prouve qu'elle a forcément un impact, surtout dans le monde magique...
Dhan se déridait légèrement à mesure de ses explications, la timidité s'effaçant quand la passion prenait le dessus. Il allait poser une question à Eden quand la clochette de l'entrée tinta à nouveau. Cependant cette fois ci, les trois mines qui lui faisaient face étaient clairement hostiles.
Bonsoir... Je peux vous aider ?
Au final, il ne commenta pas la moindre des confidence d'Eden, et plus tard probablement s'en voudrait il d'avoir affiché un air aussi absent et distrait. Niamh lui avait dit, souvent, qu'il devait avoir l'air plus concerné. C'était bien de l'être vraiment – et il l'était ! - le problème, c'était qu'il était d'une telle intériorité que son interlocuteur, la plupart du temps, ne s'en rendait même pas compte. Il se contenta de baisser les yeux de la vitre pour les poser sur Eden, puis ses bras, puis ses mains, pour entrevoir dans celles ci le sujet de sa toute dernière question
Hmmmm ? Oh, non, ce n'est pas l'un des miens celui là. 0 la complexité du trait, cela doit être une des œuvres de Mademoiselle Kaneko, qui officie ici quand elle n'est pas à l'institut. Ses dessins dégagent un équilibre de grâce et de puissance incomparable, surtout chez une artiste si jeune... Certains viennent de loin pour se faire tatouer par elle, même si si vous lui demander, elle vous dira que c'est faux.... là, tenez.
Il écarta les feuilles d'un revers de mains pour en faire ressortir deux, aux graphismes bien différents : l'un représentait une phrase délicatement calligraphiée en latin, tout en pleins et en déliés, l'autre un mandala indien d'une incroyable complexité, aux traits si fins et resserrés qu'ils se fondaient les uns dans les autres.
Les miens sont là. J'ai une affection particulière pour ce qui touche à la culture asiatique, indienne notamment, vous devinez aisément pourquoi. * il sourit* Les phrases, c'est parce que je me suis longtemps intéressé, aujourd'hui encore d'ailleurs, aux vertus magiques et protectrices de certains graphèmes quand on les gravent à même l'épiderme. C'est une technique ancestrale, presque universelle, ce qui prouve qu'elle a forcément un impact, surtout dans le monde magique...
Dhan se déridait légèrement à mesure de ses explications, la timidité s'effaçant quand la passion prenait le dessus. Il allait poser une question à Eden quand la clochette de l'entrée tinta à nouveau. Cependant cette fois ci, les trois mines qui lui faisaient face étaient clairement hostiles.
Bonsoir... Je peux vous aider ?
- InvitéInvité
Re: « Il pleut... » PV. Dhan
Mar 13 Nov 2018 - 9:22
Ma question était une sorte de fuite, une façon de changer de sujet et l’homme semblait l’avoir bien interpréter. Fort heureusement, il avait quelque chose de captivant, alors il m’était simple d’accepter de me plonger lentement sur ces dessins qui affluaient sous mes yeux, neutres. Une sorte de mélodie frappait mon esprit entre les dessins. Il est vrai que ma sensibilité artistique pour l’art graphique est la même qu’elle l’est pour l’art auditif. Forte. Très forte.
Le sourire me revenait au fil du récit, même si l’Asie m’évoquait de sombres et… De bons souvenirs. A vrai dire, pratiquement chaque continent faisait ressurgir de bons et de mauvais souvenirs en moi. Mais mon esprit s’en détournait quelques instants pour réagir.
« N’en voyez pas là une ironie quelconque, je trouve cela passionnant. Hormis des runes, des cercles, des constellations et des croquis de visages de suspects, je ne suis pas capable de dessiner grand-chose. L’art à quelque chose de… Transcendant. Je ne peux m’y avouer insensible. »
Mon regard mit un temps à se plonger vers les trois mines qui venaient de se présenter, trop captivées par les dessins présentés à mes yeux. Mon regard restait neutre malgré une grave hostilité. Des vêtements de bonne qualité, un air hautain, un style relativement sombre, un regard relativement froid, marqué par la haine sans une once d’empathie… Un bref instant mes yeux viraient au bleu clair. Un bleu clair magnifique, digne des plus beaux azurs, pourtant, à bien y regarder, ils reflétaient quelque chose de froid comme la mort.
« Je veux voir un responsable immédiatement. Un imbécile à tatoué mon enfant mineur, je veux que cette horreur disparaisse, et ce dans les plus brefs délais, sans quoi croyez-moi vous aurez affaire à no-… »
Lentement, je me penchais pour poser ma tasse de thé sur la table, d’une manière volontairement brusque. Assez pour faire du bruit, pas suffisamment pour l’abîmer ou qu’elle ne déborde. C’était volontairement grossier et impoli, mais je me devais de couper la parole de cette grognasse avant de lui apprendre que le corps humain est capable de se plier sur lui-même un certain nombre de fois avant de totalement disparaître ou ressembler à une bille.
« Sangs-purs, n’est-ce pas ? Votre être tout entier vous trahis. Ainsi votre enfant dispose d’une format… » je m’arrêtais quelques secondes, reprenant dans un doux sourire, froid, et visiblement assez malsain au vu du bleu clair revenu à mes yeux « Essayez de me couper la parole et vous apprendrez pourquoi les Auror responsables de la traques des mages noirs à l’international et des interrogatoires sont autant redoutés. Je disais donc que votre enfant dispose d’une formation magique, polynectar, modification d’attestation d’identité et même sans les moyens magiques, maquillage, n’importe quel sorcier de seconde zone est capable de se vieillir en apparence avec un minimum de volonté. »
« Vous accusez notre fille de mensonge ? C’est inadmissible, nous allons porter plainte ! »
Lentement, ma nuque craquait alors que mon minois changeait, me redressant lentement pour aller faire face au père de famille, nettement plus grand que moi, les mains le long du corps, ma baguette bien rangée. Je fermais les yeux un instant, alors qu’en les rouvrant, mon visage c’était crispé, légèrement, cette lueur bleuâtre s’étant intensifié, respirant clairement la haine et la mort. Face à ce fait, l’homme dégainait sa baguette et débutait sa formule avant que la suite ne devienne plus compliquée à interpréter pour lui.
Utiliser la magie au corps à corps… Quelle ignorance. Ma main venait écraser la sienne et tordre son poignet d’une force peu soupçonnable au vu de mon gabarit, un « craque » se faisant entendre, suivi d’un deuxième, d’une autre nature. La baguette se brisait sous le geste alors que, l’attirant vers moi, le crochait de ma main libre venait atterrir droit dans le visage de l’homme, celui-ci tombant net au sol, alors que mon regard se plongeait vers la mère et l’enfant, terrorisés.
« Voyez-vous, l’hostilité entraîne en règle générale chez les gens un fort sentiment d’inconfort. L’inconfort peut mettre les gens mal à l’aise et leur faire perdre leurs moyens, comme l’a fait votre mari. Tenter de lancer un sort offensif ainsi ? Une baguette brisée peut tout de même révéler le dernier sort dont elle a fait usage. Cependant, lancer un autre sort parait compromis.
Alors portez plainte. Expliquez comment vous avez tentez de faire violence et un usage interdit de la magie en pleine ville au ministère, je suis certaine qu’il sera ravie de l’entendre. Vous voulez mon nom pour porter plainte, peut-être ? Je vous en prie. Eden Maënne Sykes, professeur de métamorphose à Hungcalf et ex-Auror, surnommée et renommée « la traqueuse de mages noirs » ou « le cauchemar des mages noirs. »
Leur visage pâlissait au fil de mes mots, alors que le père semblait visiblement ne plus avoir envie de se relever et faire face. Ma réputation me précédait. Lentement, mes yeux reprenaient leur couleur grise habituelle. Dès que mon nom passait dans les médias, il était lié à des incendies, des explosions, des morts, des arrestations de grands mages noirs ayant tentés de se réfugier à travers le monde en vain. Certains articles étaient élogieux. Justice était faite. De manière brutale, mais fait. Ainsi, d’autres médias avaient tendance à condamner une violence parfois injustifiée, ayant bien évidemment à l’époque entraîné un certain nombre de contestations et de conséquences.
Tel un chien de garde, je restais à portée, bien que mon regard semblait plus calme après m’être défoulée, se tournant lentement vers Dhan. Dans le fond, c’est fou ce que ce besoin de rendre justice revenait vite à mon esprit, bien qu’effectivement, mes méthodes soient relativement contestables.
« La suite vous appartiens, je suppose, en vous présentant mes excuses pour le remue-ménage, mais je ne suis pas certaine que ces messieurs dames vous auraient écoutés sans cela. »
Fis-je en replaçant mon minois vers eux avec un grand sourire alors que la mère tressautait un instant, le père finissant par se relever, lentement, la fille murée dans le silence, se rendant surement compte maintenant des conséquences de son mensonge.
- InvitéInvité
Re: « Il pleut... » PV. Dhan
Mer 28 Nov 2018 - 14:52
Dhan ne supportait pas le conflit. Si il y avait bien une chose qui pouvait le faire fuir, disparaître dans un trou de souris, c’était bien les invectives, les cris, l’agressivité sous toutes ses forces. Autant ne craignait il pas la confrontation, quand elle était constructive et encadrée, autant cette débauche d’effet de manche et de doigts accusateur lui donnait juste envie de transplaner au fond du magasin et d’appeler la sécurité. Il n’en fit rien, les bras croisés, droit comme la justice derrière une Eden qui lui semblait avoir pris quelques centimètres. Il était sur le point d’intervenir quand, il fallait l’avouer, la situation pris un tournant inattendu : d’ordinaire, il profitait de sa voix douce et d’un physique raisonnablement imposant pour amadouer son interlocuteur, et le faire pasculer sur le terrain de la raison et du pragmatisme. Après tout, la problématique de ce sorcier furieux était plutôt simple à comprendre, bien que la situation en elle même soit délicate. Dhan ne regardait pas tant le couple irrité mais bien la jeune femme qui se trouvait derrière, se tenant un bras de la main opposée, comme une barrière entre son corps et le reste du monde, les yeux rivés sur le carrelage du sol. Il n’avait pas eu de mal à la resituer, elle était l’une des dernières personnes à être passée entre ses mains expertes, quelques jours auparavant. Elle avait rempli tous les formulaires avec application, répondu à chaque question avec calme et détrmination. Après tout, Dhan ne tatouait pas au petit bonheur la chance, chacun de ses clients était interrogé, sondé, avant d’être encré à vie. Pour lui ce n’était pas une démarche que l’on entreprenait à la légère, sous le coup de l’ennui, et la jeune femme – qui, de toute évidence, était au final plutôt une jeune fille-, avait passé le test haut la main. Par suite, il ne discutait jamais de l’opportunité d’une création : il tatouait autant des symboles religieux que des icones comiques, tant que cela restait son style de dessin. Ce jour la, la jeune femme s’était faite tatouer un prénom en dessous du sein gauche, un prénom masculin. Il n’avait pas demandé de qui il s’agissait, elle ne le lui avait pas confié, c’était donc que cela ne le regardait pas.
Dhan était donc en pleine contemplation de la jeune fille et perdu dans ses pensées quand Eden se leva brusquement, faisant claquer sa tasse de thé contre la table. Cela eut le mérite de le réveiller, de réveiller tout le monde, d’ailleurs, alors que ses yeux s’écarquillaient à l’écoute de la tirade de l’enseignante, la réponse du père de famille, jusqu’à ce que cette dernière en vienne aux mains. Oui, tout à fait, au mains, comme une vulgaire altercation moldue. Les adultes de la pièce étaient tellement scandalisés qu’ils en avaient oublié la présence de leur fille et de ce grand bonhomme tatoué derrière la sorcière en furie. Dhan s’était approché de la jeune fille, doucement, sans agressivité, la prenant délicatement à part sans que les trois autres ne s’en rendent compte.
- … Tu ne t’appelles pas Diana, n’est ce pas ? Ce n’était pas ta carte d’identité, mardi ?
- …
- Je ne t’en veux pas, j’essaye juste de comprendre.
La jeune femme soupira, passant sa main dans ses cheveux tenus par un serre-tête blanc.
- Diana est ma grande sœur, on se ressemble beaucoup.
- Je vois.
- Je le voulais vraiment, ce tatouage, gémit la jeune fille, c’était une belle preuve d’amour, mais….
- … Mais ?
- Mes parents n’en veulent pas, et puis, c’est vrai qu’on s’est un peu disputé avec Asher, alors, c’est vrai, peut être que c’était un peu tot pour me le faire tatouer… Je sais pas…
- J’imagine que c’est ton petit copain ?
- Depuis trois mois.
- A la bonne heure.
-Vous pouvez m’aider ?
- On va faire au mieux.
Des fois, il devrait peut être se montrer plus curieux, songea t’il. Toujours était il qu’il se retrouvait avec une mineure honteuse et des parents ulcérés sur les bras. Quel rêve. Alors qu’Eden relachait lentement son emprise sur le patriarche, il laissa la jeune fille se cacher à nouveau derrière ses géniteurs, alors qu’il se positionnait lui même à coté d’Eden. Cette femme avait un grain. En même temps, il avait arrêté depuis longtemps d’espérer que le doyen choisisse ses enseignants sur la base de leur stabilité mentale. Il secoua la tête en soupirant, avant de reprendre doucement.
- Je pense effectivement qu’il y a eu des …. Incompréhensions réciproques ici même, monsieur, et vous m’en voyez aussi navré que vous. Je pourrais peut être effacer un jour le tatouage de votre fille, mais cela prendra un certain temps, au moins le temps que ce dernier se vide d’une partie de sa magie. Je suis tatoueur, pas spécialiste de la métamorphose humaine, je ne fais pas des miracles de disparitions, je crée, plutôt.
Le ton de Dhan était paisible, mais ferme. Il avait déjà pu assister à des effacements de tatouages magiques, mais c’était la plupart du temps long et passablement douloureux. La plupart du temps, les tatouages honnis étaient simplement recouverts par d’autres dessins plus aux gouts du sorcier. Il n’existait pas de gomme pour la peau humaine, ce serait bien trop simple...
Dhan était donc en pleine contemplation de la jeune fille et perdu dans ses pensées quand Eden se leva brusquement, faisant claquer sa tasse de thé contre la table. Cela eut le mérite de le réveiller, de réveiller tout le monde, d’ailleurs, alors que ses yeux s’écarquillaient à l’écoute de la tirade de l’enseignante, la réponse du père de famille, jusqu’à ce que cette dernière en vienne aux mains. Oui, tout à fait, au mains, comme une vulgaire altercation moldue. Les adultes de la pièce étaient tellement scandalisés qu’ils en avaient oublié la présence de leur fille et de ce grand bonhomme tatoué derrière la sorcière en furie. Dhan s’était approché de la jeune fille, doucement, sans agressivité, la prenant délicatement à part sans que les trois autres ne s’en rendent compte.
- … Tu ne t’appelles pas Diana, n’est ce pas ? Ce n’était pas ta carte d’identité, mardi ?
- …
- Je ne t’en veux pas, j’essaye juste de comprendre.
La jeune femme soupira, passant sa main dans ses cheveux tenus par un serre-tête blanc.
- Diana est ma grande sœur, on se ressemble beaucoup.
- Je vois.
- Je le voulais vraiment, ce tatouage, gémit la jeune fille, c’était une belle preuve d’amour, mais….
- … Mais ?
- Mes parents n’en veulent pas, et puis, c’est vrai qu’on s’est un peu disputé avec Asher, alors, c’est vrai, peut être que c’était un peu tot pour me le faire tatouer… Je sais pas…
- J’imagine que c’est ton petit copain ?
- Depuis trois mois.
- A la bonne heure.
-Vous pouvez m’aider ?
- On va faire au mieux.
Des fois, il devrait peut être se montrer plus curieux, songea t’il. Toujours était il qu’il se retrouvait avec une mineure honteuse et des parents ulcérés sur les bras. Quel rêve. Alors qu’Eden relachait lentement son emprise sur le patriarche, il laissa la jeune fille se cacher à nouveau derrière ses géniteurs, alors qu’il se positionnait lui même à coté d’Eden. Cette femme avait un grain. En même temps, il avait arrêté depuis longtemps d’espérer que le doyen choisisse ses enseignants sur la base de leur stabilité mentale. Il secoua la tête en soupirant, avant de reprendre doucement.
- Je pense effectivement qu’il y a eu des …. Incompréhensions réciproques ici même, monsieur, et vous m’en voyez aussi navré que vous. Je pourrais peut être effacer un jour le tatouage de votre fille, mais cela prendra un certain temps, au moins le temps que ce dernier se vide d’une partie de sa magie. Je suis tatoueur, pas spécialiste de la métamorphose humaine, je ne fais pas des miracles de disparitions, je crée, plutôt.
Le ton de Dhan était paisible, mais ferme. Il avait déjà pu assister à des effacements de tatouages magiques, mais c’était la plupart du temps long et passablement douloureux. La plupart du temps, les tatouages honnis étaient simplement recouverts par d’autres dessins plus aux gouts du sorcier. Il n’existait pas de gomme pour la peau humaine, ce serait bien trop simple...
- InvitéInvité
Re: « Il pleut... » PV. Dhan
Mer 28 Nov 2018 - 17:29
Mon minois demeurait grave. Cette lueur bleue ciel s’évadant de mes yeux reflétait légèrement contre les vitres, illuminant vaguement la pluie. Nuancer ne fait pas partis de mes habitudes. Il fallait cependant avouer que Dhan savait y faire. De rapides regards me permirent d’y interpréter ses actes, tout au long des miens. Il était plus mesuré. Peut-être plus réfléchis. Versatile. Je n’en sais rien. Différent, en tous les cas. J’avoue que remettre les pieds dans une civilisation autre que la bureaucratie et celle des mages noirs me perturbe. Dans le fond, je me demande laquelle des deux castes est la pire.
Secouant vaguement la tête, mes yeux revinrent à leur lueur classique, alors que je reculais d’un pas pour laisser à Dhan la possibilité d’exprimer de manière claire. Une grimace se manifestait à mon minois. « pas spécialiste de la métamorphose humaine ». Pour la première fois de ma vie, je le crois, je regrettais ma thèse... Je comprenais rapidement la position qui m’était ici incitée. Du moins, je le pensais. Alors que la mère finissait d’aider son mari à se relever, quelques gouttes de sang s’évadant de son nez en se tenant difficilement le poignet, je soupirais lente-ment.
Combien de côtes brisées ? Combien de vertèbres déplacées ? Combien d’organes touchés ? Combien de chevilles foulées ? Puis-je encore seulement compter mes blessures et celles de mes ennemis ? J’en doute. Mais celle-ci était particulièrement désagréable. Ce type était une victime pure et dure. Et j’ai horreur des gens qui se placent en victime… La colère témoignait une forme de regret en son minois alors que le miens n’affichait plus la moindre expression. Mon souffle, lui aussi avait changé.
Pendant quelques secondes, une absence m’a occupée, la mère, après un regard grave envers son mari, se tournait vaguement vers moi.
« Vous, vous avez dit que vous enseignez la métamorphose… J’ai entendue parler de vous, Eden Sykes. Des mages noirs trompés, usurpés, arrêtés, disparus voir tués… Vous de-vez savoir faire ce genre de choses, n’est-ce pas ? »
Comme prédit, la colère était redescendue, le père se plongeait vers sa femme comme pour lâ-cher un « tu n’y pense même pas » alors que ma voix, elle, était presque métamorphosée alors que je reprenais d’un ton plus las, plus lent, plus détendu. Chaque muscle de mon corps sem-blaient s’être assouplis.
« Vous voyez qu’il n’y a pas besoin de crier et agiter les bras de manière simiesque. C’est… Dans mes cordes, mais n’espérez pas que je m’adonne à une pratique aussi abjecte. »
Lentement, je me tournais vers Dhan. Mon regard semblait un peu plus grave, peut-être d’une part de compassion, peut-être de nostalgie ou de tristesse, c’était difficile à évaluer en un pre-mier abord.
« A moins que ce monsieur ne l’accepte. L’art ne se prend pas à la légère. C’est tout, sauf un jeu que l’on crée, détruit. Surtout quand il s’agit de tatouages. De plus, la ma-gie est tout sauf un jeu. Vous devez prendre en compte les chances d’effets secondaires. Votre fille est emprise d’une magie qui s’est adaptée à son corps. En forcer la disparition pourrait lui créer une sensation de manque physique. Avec toutes les contraintes bien sûr que cela peut en-gendrer. Comprenons-nous bien. Ce que je vous demande ici, est, favorisez-vous la bonne santé de votre enfant, ou son apparence au gré de ses propres choix ? Bien qu’il soit assez aisé de dissimuler l’aspect du tatouage avec moins de risque, la magie opérera tout de même. »
Mon regard se tournait à nouveau vers Dhan. Mon souffle était de plus en plus lent, de plus en plus discret. Il fallait y prêter attention, mais en observant bien, il était difficile de percevoir ma respiration, voir pratiquement impossible, pourtant, l’acte physique aurait dû augmenter ma fré-quence cardiaque et par ricochet ma fréquence respiratoire. Contrairement au père qui respirait comme un bœuf, j’étais un froid silence, ce qui démontrait d’une part que l’adrénaline produite par mon corps était pleinement contrôlée, et qu’accessoirement, j’étais entraînée à m’infiltrer. Au-delà, on reconnaît cette capacité à gérer les stress intenses et rapides notamment chez les assassins.
Enfin. Comme j’y songeais. Encore fallait-il y prêter attention. Mes yeux, eux, trahissaient cette inéluctable question. « qu’est-ce donc que ce sort ? » il restait discret, je ne sous-estimais pas Dhan. Il fait preuve d’excellence dans un domaine social qu’est la médiation, la rationalisation, fait que je ne maîtrise clairement pas. Et quand bien même, de manière générale, je ne considère que rarement les gens comme inférieurs à moi. Peut-être pour les deux petits furibonds inca-pables de la moindre maîtrise qui me font face. En réalité, ils portent ce « le monde tiens dans le creux de mes mains » alors qu’ils n’y comprennent rien.
Parfois, je me dis que l’argent rend stupide, pourtant, ce sont les plus intelligents, ou enfants et petits-enfants des plus intelligents qui en ont le plus. Quel paradoxe…
Secouant vaguement la tête, mes yeux revinrent à leur lueur classique, alors que je reculais d’un pas pour laisser à Dhan la possibilité d’exprimer de manière claire. Une grimace se manifestait à mon minois. « pas spécialiste de la métamorphose humaine ». Pour la première fois de ma vie, je le crois, je regrettais ma thèse... Je comprenais rapidement la position qui m’était ici incitée. Du moins, je le pensais. Alors que la mère finissait d’aider son mari à se relever, quelques gouttes de sang s’évadant de son nez en se tenant difficilement le poignet, je soupirais lente-ment.
Combien de côtes brisées ? Combien de vertèbres déplacées ? Combien d’organes touchés ? Combien de chevilles foulées ? Puis-je encore seulement compter mes blessures et celles de mes ennemis ? J’en doute. Mais celle-ci était particulièrement désagréable. Ce type était une victime pure et dure. Et j’ai horreur des gens qui se placent en victime… La colère témoignait une forme de regret en son minois alors que le miens n’affichait plus la moindre expression. Mon souffle, lui aussi avait changé.
Pendant quelques secondes, une absence m’a occupée, la mère, après un regard grave envers son mari, se tournait vaguement vers moi.
« Vous, vous avez dit que vous enseignez la métamorphose… J’ai entendue parler de vous, Eden Sykes. Des mages noirs trompés, usurpés, arrêtés, disparus voir tués… Vous de-vez savoir faire ce genre de choses, n’est-ce pas ? »
Comme prédit, la colère était redescendue, le père se plongeait vers sa femme comme pour lâ-cher un « tu n’y pense même pas » alors que ma voix, elle, était presque métamorphosée alors que je reprenais d’un ton plus las, plus lent, plus détendu. Chaque muscle de mon corps sem-blaient s’être assouplis.
« Vous voyez qu’il n’y a pas besoin de crier et agiter les bras de manière simiesque. C’est… Dans mes cordes, mais n’espérez pas que je m’adonne à une pratique aussi abjecte. »
Lentement, je me tournais vers Dhan. Mon regard semblait un peu plus grave, peut-être d’une part de compassion, peut-être de nostalgie ou de tristesse, c’était difficile à évaluer en un pre-mier abord.
« A moins que ce monsieur ne l’accepte. L’art ne se prend pas à la légère. C’est tout, sauf un jeu que l’on crée, détruit. Surtout quand il s’agit de tatouages. De plus, la ma-gie est tout sauf un jeu. Vous devez prendre en compte les chances d’effets secondaires. Votre fille est emprise d’une magie qui s’est adaptée à son corps. En forcer la disparition pourrait lui créer une sensation de manque physique. Avec toutes les contraintes bien sûr que cela peut en-gendrer. Comprenons-nous bien. Ce que je vous demande ici, est, favorisez-vous la bonne santé de votre enfant, ou son apparence au gré de ses propres choix ? Bien qu’il soit assez aisé de dissimuler l’aspect du tatouage avec moins de risque, la magie opérera tout de même. »
Mon regard se tournait à nouveau vers Dhan. Mon souffle était de plus en plus lent, de plus en plus discret. Il fallait y prêter attention, mais en observant bien, il était difficile de percevoir ma respiration, voir pratiquement impossible, pourtant, l’acte physique aurait dû augmenter ma fré-quence cardiaque et par ricochet ma fréquence respiratoire. Contrairement au père qui respirait comme un bœuf, j’étais un froid silence, ce qui démontrait d’une part que l’adrénaline produite par mon corps était pleinement contrôlée, et qu’accessoirement, j’étais entraînée à m’infiltrer. Au-delà, on reconnaît cette capacité à gérer les stress intenses et rapides notamment chez les assassins.
Enfin. Comme j’y songeais. Encore fallait-il y prêter attention. Mes yeux, eux, trahissaient cette inéluctable question. « qu’est-ce donc que ce sort ? » il restait discret, je ne sous-estimais pas Dhan. Il fait preuve d’excellence dans un domaine social qu’est la médiation, la rationalisation, fait que je ne maîtrise clairement pas. Et quand bien même, de manière générale, je ne considère que rarement les gens comme inférieurs à moi. Peut-être pour les deux petits furibonds inca-pables de la moindre maîtrise qui me font face. En réalité, ils portent ce « le monde tiens dans le creux de mes mains » alors qu’ils n’y comprennent rien.
Parfois, je me dis que l’argent rend stupide, pourtant, ce sont les plus intelligents, ou enfants et petits-enfants des plus intelligents qui en ont le plus. Quel paradoxe…
- InvitéInvité
Re: « Il pleut... » PV. Dhan
Jeu 20 Déc 2018 - 16:16
Dans son coin, Dhan observait la situation, les bras croisés : Cette Eden Sykes était … Etrange. Oui, très étrange, il avait l’impression qu’à cet instant, elle n’était plus du tout la demoiselle un peu paumée qui avait débarqué dans son salon de tatouages un peu plus tôt dans l’après-midi. Face à lui à présent, il avait une sorcière un peu effrayante, vaguement dérangée, même, le genre que l’on n’aimerait pas croiser dans une ruelle en toute fin de soirée. Le couple de sangs purs qui se tenait dans la pièce n’en menait pas large non plus, et s’ils ne s’étaient pas montrés aussi agressifs, il aurait presque eu pitié d’eux et de la terreur sur leur visage. Dhan aussi connaissait la réputation et le pédigrée de la Sykes. Après tout, il avait lu les CV de l’intégralité du corps enseignant de la faculté, la jeune femme ne faisait pas exception. Pour autant, il n’était pas si impressionné que cela par la probable dangerosité de la sorcière : déjà, Dhan n’était pas vraiment le genre que l’on impressionne facilement, et ensuite des individus dérangés, il en avait fréquenté plus qu’à son tour. Alors une excentrique de plus ou de moins…
La question de la mère le tira de ses monologues intérieurs, et il releva les yeux vers la situation : ainsi donc, Eden avait la possibilité de l’aider à supprimer ce tatouage ? C’était intéressant, plutôt bon à savoir, mais la sorcière avait raison : son tatouage était, par définition, une incrustation esthétique définitive. L’effacement d’un tatouage moldu était déjà douloureuse, alors un tatouage incrusté de magie, qui avait fini par se mélanger à celle de sa détentrice, c’était encore plus délicat. Heureusement pour elle, la très jeune sorcière n’avait pas son tatouage depuis longtemps : les magies ne s’étaient pas encore tout à fait synchronisées, en théorie. Les propos d’Eden était plein de bon sens, malgré leur froideur : ce sortilège était une sorte d’opération chirurgicale rare, efficace mais délicate, avec de potentielles conséquences à ne pas négliger, et c’était exactement ce qu’elle venait d’annoncer. Les parents se regardèrent sans un mot, oscillant entre colère, doute et anxiété. Ils ne semblaient pas avoir envisagé que ce genre de situation pouvait se révéler si compliqué. La jeune fille se décida finalement à briser le silence.
- Je … Il vaut peut être mieux que je l’enlève. Je suis prête à prendre le risque, et je vous jure que si il ya des problèmes, ce sera ma responsabilité. Mes parents n’auront pas le droit de s’en prendre à vous.
Le père sembla sur le point de répliquer, mais la mère lui enfonça le coude dans les cotes. Dhan secoua la tête, puis tendit le bras en direction de l’arrière boutique, où se trouvait la salle de tatouage.
- Madame, Monsieur, asseyez vous ici, respirez un grand coup et attendez nous ici. Nous allons voir ce que nous pouvons faire, ce ne sera d’ailleurs peut être pas possible tout de suite… Mesdemoiselles, si vous voulez bien me suivre…
Calmement, il guida la jeune sorcière et Eden dans une salle aux murs très sombres, à la limite du noir. Au centre de la pièce, une sorte de table de massage et un fauteuil moelleux se trouvait sous une lampe à la lumière blanche crue et aveuglante. Il fallait la lumière la plus puissante possible pour que le tracé soit précis, imparable. Il invita la jeune sorcière à s’asseoir sur le fauteuil avant de se tourner vers Eden, les bras croisés :
- Ecoutez… vous n’êtes pas obligée de faire ça, ni de vous attirer de ces gens pour un sujet qui ne vous concerne pas … Il n’y a pas de sortilège d’effacement du tatouage, il s’agit plutôt d’une succession de sorts de magie de sang et de métamorphose assez complexe… Le premier permet de déverser la magie du tatouage dans le sang de la personne, pour figer l’encre, comme un tatouage moldu. Par suite, il s’agit d’utiliser la magie « flottante », pour qu’elle alimente la transformation de l’encre en … sang et fluides corporels classiques… J’ai une sorte de procédure que m’a transmise un tatoueur américain. Je l’ai fait une fois, mais uniquement sous sa supervision, alors je préfère vous dire que ce n’est pas une bonne idée, à mon sens, de vous embarquer là dedans… Je suis navré de vous avoir fait perdre votre temps, mais merci d’avoir pris ma défense tout à l’heure, j’apprécie…
La question de la mère le tira de ses monologues intérieurs, et il releva les yeux vers la situation : ainsi donc, Eden avait la possibilité de l’aider à supprimer ce tatouage ? C’était intéressant, plutôt bon à savoir, mais la sorcière avait raison : son tatouage était, par définition, une incrustation esthétique définitive. L’effacement d’un tatouage moldu était déjà douloureuse, alors un tatouage incrusté de magie, qui avait fini par se mélanger à celle de sa détentrice, c’était encore plus délicat. Heureusement pour elle, la très jeune sorcière n’avait pas son tatouage depuis longtemps : les magies ne s’étaient pas encore tout à fait synchronisées, en théorie. Les propos d’Eden était plein de bon sens, malgré leur froideur : ce sortilège était une sorte d’opération chirurgicale rare, efficace mais délicate, avec de potentielles conséquences à ne pas négliger, et c’était exactement ce qu’elle venait d’annoncer. Les parents se regardèrent sans un mot, oscillant entre colère, doute et anxiété. Ils ne semblaient pas avoir envisagé que ce genre de situation pouvait se révéler si compliqué. La jeune fille se décida finalement à briser le silence.
- Je … Il vaut peut être mieux que je l’enlève. Je suis prête à prendre le risque, et je vous jure que si il ya des problèmes, ce sera ma responsabilité. Mes parents n’auront pas le droit de s’en prendre à vous.
Le père sembla sur le point de répliquer, mais la mère lui enfonça le coude dans les cotes. Dhan secoua la tête, puis tendit le bras en direction de l’arrière boutique, où se trouvait la salle de tatouage.
- Madame, Monsieur, asseyez vous ici, respirez un grand coup et attendez nous ici. Nous allons voir ce que nous pouvons faire, ce ne sera d’ailleurs peut être pas possible tout de suite… Mesdemoiselles, si vous voulez bien me suivre…
Calmement, il guida la jeune sorcière et Eden dans une salle aux murs très sombres, à la limite du noir. Au centre de la pièce, une sorte de table de massage et un fauteuil moelleux se trouvait sous une lampe à la lumière blanche crue et aveuglante. Il fallait la lumière la plus puissante possible pour que le tracé soit précis, imparable. Il invita la jeune sorcière à s’asseoir sur le fauteuil avant de se tourner vers Eden, les bras croisés :
- Ecoutez… vous n’êtes pas obligée de faire ça, ni de vous attirer de ces gens pour un sujet qui ne vous concerne pas … Il n’y a pas de sortilège d’effacement du tatouage, il s’agit plutôt d’une succession de sorts de magie de sang et de métamorphose assez complexe… Le premier permet de déverser la magie du tatouage dans le sang de la personne, pour figer l’encre, comme un tatouage moldu. Par suite, il s’agit d’utiliser la magie « flottante », pour qu’elle alimente la transformation de l’encre en … sang et fluides corporels classiques… J’ai une sorte de procédure que m’a transmise un tatoueur américain. Je l’ai fait une fois, mais uniquement sous sa supervision, alors je préfère vous dire que ce n’est pas une bonne idée, à mon sens, de vous embarquer là dedans… Je suis navré de vous avoir fait perdre votre temps, mais merci d’avoir pris ma défense tout à l’heure, j’apprécie…
- InvitéInvité
Re: « Il pleut... » PV. Dhan
Mar 25 Déc 2018 - 7:05
La situation semblait reprendre un cours de contrôle. Calme, observatrice, je suivais silencieusement Dhan dans la pièce annexe. Mon regard restait focalisé sur lui durant ses explications. Je croisais lentement les bras, je n’étais pas sur la défensive, non, au contraire, la position de ceux-ci montraient l’offensive. Pas que j’étais hostile envers lui, mais j’avais hâte de m’atteler à la tâche… Et j’avais surtout une idée bien précise derrière la tête. Mon regard se plongeait vers l’homme et le vide infini qui passait par mes yeux semblait comme le transpercer.
Malgré les lueurs, malgré les formes qui se dessinaient en mes yeux, ne représentaient qu’un vide, presque machinal, alors que je nichais ma main à ma hanche pour attraper ma minuscule baguette, faisant lentement craquer ma nuque.
« Je vous remercie de tenter de me protéger des conséquences d’une annulation de ce sort, mais je ne compte pas annihiler la magie que vous avez produite. Je suis loin d’être experte en conjuration. A vrai dire, je ne connais que très peu de sortilèges défensifs. Pour ce qui est des sortilèges offensifs et de la métamorphose par contre… »
Je soupirais vaguement en jaugeant l’homme du regard. Plusieurs voies s’offrent à moi. L’une est certaine, efficace, mais rend incertain mon avenir, l’autre est plus.... Aléatoire. Et Dieu, que j’ai horreur du hasard. Mes yeux se plissaient, lentement, cette lueur bleu pâle se manifestant, une nouvelle fois, menaçante, dégageant les plus grands froids de l’hiver, la vision d’un froid si mordant qu’il pourrait presque refléter la mort.
« Je vous demanderais de ne pas essayer de comprendre ce qu’il va se passer, et si votre curiosité vous y pousse tout de même, sachez que ce que je vais faire est en pleine considération de votre confiance. Faites ce que vous voulez des informations que vous allez pouvoir accumuler, je m’en remet à vous. Mais mon instinct me pousse à vous faire confiance. »
Cette lueur de mort, cette odeur d’horreur s’évaporait de mon regard, celui-ci virant au marron alors que je me concentrais, retroussant lentement mes manches en me tournant vers la jeune fille.
« Rassurez-vous, vous n’aurez aucune souffrance et cela n’aura aucune conséquence néfaste pour vous, au contraire. »
Mais pour moi… Chassant le doute de mon esprit, d’un coup vif de baguette, sans la moindre formule, un premier sort venait se dessiner dans l’air, alors que mon regard se plongeait vers celui de l’adolescente, qui, pendant un instant, semblait s’être vidée de toute émotions, de toute existence. Un second sortilège, et celle-ci semblait reprendre conscience, “comme” si elle avait été hypnotisée pendant quelques instants.
N’importe quel mage confirmé ayant un minimum de notions de sciences occultes pourrait le comprendre, de plus, les mots que j’ai employés plus tôt en sont un indicateur. Malgré l’absence de formule, la réalisation de l’un des trois grands sorts interdit était là. Le regard de la jeune fille était légèrement changé. Quelque chose s’était métamorphosé en elle. A la seconde qui suivait mon incantation, une lueur apparaissait à mon avant bras gauche, représentant une lune qui se faisait dévorer par le soleil, un enchantement complexe, qui, une fois activé faisait s’illuminer ma baguette. Ce sort-ci était Lumos.
Ainsi la manipulation devenait claire comme de l’eau de roche : cet enchantement c’est manifesté après l’usage d’un sort précis, il est bien connu qu’un Auror peut être contrôlé à tout moment sur le dernier sort qu’il a utilisé, ainsi, tant par la symbolique de la lumière qui engloutie les ténèbres, il était ici matérialisé qu’après l’usage d’une magie interdite, cet enchantement se déclenchait pour produire instantannément le sort de Lumos, ainsi, le sort de Prior Incantatum n’était pas un moyen de preuve. En cas de débordement, le dernier sort utilisé par ma baguette était toujours Lumos.
Un stratagème certes assez simple, mais qui m’a évité à bien des reprises de finir à Azkaban. Soupirant lentement, je reprenais en effleurant le tatouage à bout de baguette. Les sorts suivants, toujours informulés, furent dans l’ordre Nox, pour mettre fin au Lumos, puis un Reducto, qui venait réduire la place que prenait l’encre dans la peau de la jeune femme et ainsi laisser sa peau à fleur, la réduction de l’encre demandant une nouvelle cicatrisation, afin de me permettre de travailler avec plus de précision. Le dernier sort fut Evanesco, un sort effectué avec précision, raison pour laquelle j’avais utilisé Reducto, afin d’éviter de faire disparaître sa peau, sa chaire, ses nerfs ou ses muscles.
Le marron à mes yeux disparaissait en même temps que l’encre, alors que je relevais lentement la tête en me crispant légèrement alors que je sentais ma narine gauche couler En l’instant je trouvais ça répugnant, mais l’odeur et la sensation soudaine de tourni et l’équilibre qui me quittait me permettait de comprendre que l’exercice demandait par sa précision une quantité de magie bien trop grande et que mes forces m’abandonnaient. Me laissant tomber sur un siège normalement prévu pour tatouer, je clignais lentement des yeux, frissonnant légèrement. Bordel…
« C’est finis… Je… Eumh… Je peux avoir de l’eau, et du sucre, si vous avez… ? »
Ma voix était faible. Mine de rien, tout c’était déroulé rapidement. Dans l’ordre, Impero, afin de transformer la magie en contrant le sort : plus la volonté de l’utilisateur est forte, plus un sort de magie noir est puissant, ainsi, en donnant deux ordres simples, du regard “ne laisse pas la vie te guider, guide ta vie” et “oublie les deux dernières secondes”, la malédiction et la volonté de l’adolescente suffirent à submerger de magie le sort présent, et ainsi rompre le charme. Ensuite, Lumos, Nox, Reducto, Evanesco, ces deux derniers utilisés dans une précision plus que chirurgicale. D’habitude, je ne donne pas dans le détail…
Et dire qu’Impero est interdit… Il fait pourtant des merveilles pour remettre les gens dans la bonne direction et améliorer leurs conditions de vie. En réalité, si Dhan avait compris mes intentions, que je ne peux évidemment pas prononcer à voix haute pour me justifier, je suppose que sa bienveillance devrait lui permettre de faire preuve d’assez de clairvoyance pour comprendre que le silence est parfois d’or.
Malgré les lueurs, malgré les formes qui se dessinaient en mes yeux, ne représentaient qu’un vide, presque machinal, alors que je nichais ma main à ma hanche pour attraper ma minuscule baguette, faisant lentement craquer ma nuque.
« Je vous remercie de tenter de me protéger des conséquences d’une annulation de ce sort, mais je ne compte pas annihiler la magie que vous avez produite. Je suis loin d’être experte en conjuration. A vrai dire, je ne connais que très peu de sortilèges défensifs. Pour ce qui est des sortilèges offensifs et de la métamorphose par contre… »
Je soupirais vaguement en jaugeant l’homme du regard. Plusieurs voies s’offrent à moi. L’une est certaine, efficace, mais rend incertain mon avenir, l’autre est plus.... Aléatoire. Et Dieu, que j’ai horreur du hasard. Mes yeux se plissaient, lentement, cette lueur bleu pâle se manifestant, une nouvelle fois, menaçante, dégageant les plus grands froids de l’hiver, la vision d’un froid si mordant qu’il pourrait presque refléter la mort.
« Je vous demanderais de ne pas essayer de comprendre ce qu’il va se passer, et si votre curiosité vous y pousse tout de même, sachez que ce que je vais faire est en pleine considération de votre confiance. Faites ce que vous voulez des informations que vous allez pouvoir accumuler, je m’en remet à vous. Mais mon instinct me pousse à vous faire confiance. »
Cette lueur de mort, cette odeur d’horreur s’évaporait de mon regard, celui-ci virant au marron alors que je me concentrais, retroussant lentement mes manches en me tournant vers la jeune fille.
« Rassurez-vous, vous n’aurez aucune souffrance et cela n’aura aucune conséquence néfaste pour vous, au contraire. »
Mais pour moi… Chassant le doute de mon esprit, d’un coup vif de baguette, sans la moindre formule, un premier sort venait se dessiner dans l’air, alors que mon regard se plongeait vers celui de l’adolescente, qui, pendant un instant, semblait s’être vidée de toute émotions, de toute existence. Un second sortilège, et celle-ci semblait reprendre conscience, “comme” si elle avait été hypnotisée pendant quelques instants.
N’importe quel mage confirmé ayant un minimum de notions de sciences occultes pourrait le comprendre, de plus, les mots que j’ai employés plus tôt en sont un indicateur. Malgré l’absence de formule, la réalisation de l’un des trois grands sorts interdit était là. Le regard de la jeune fille était légèrement changé. Quelque chose s’était métamorphosé en elle. A la seconde qui suivait mon incantation, une lueur apparaissait à mon avant bras gauche, représentant une lune qui se faisait dévorer par le soleil, un enchantement complexe, qui, une fois activé faisait s’illuminer ma baguette. Ce sort-ci était Lumos.
Ainsi la manipulation devenait claire comme de l’eau de roche : cet enchantement c’est manifesté après l’usage d’un sort précis, il est bien connu qu’un Auror peut être contrôlé à tout moment sur le dernier sort qu’il a utilisé, ainsi, tant par la symbolique de la lumière qui engloutie les ténèbres, il était ici matérialisé qu’après l’usage d’une magie interdite, cet enchantement se déclenchait pour produire instantannément le sort de Lumos, ainsi, le sort de Prior Incantatum n’était pas un moyen de preuve. En cas de débordement, le dernier sort utilisé par ma baguette était toujours Lumos.
Un stratagème certes assez simple, mais qui m’a évité à bien des reprises de finir à Azkaban. Soupirant lentement, je reprenais en effleurant le tatouage à bout de baguette. Les sorts suivants, toujours informulés, furent dans l’ordre Nox, pour mettre fin au Lumos, puis un Reducto, qui venait réduire la place que prenait l’encre dans la peau de la jeune femme et ainsi laisser sa peau à fleur, la réduction de l’encre demandant une nouvelle cicatrisation, afin de me permettre de travailler avec plus de précision. Le dernier sort fut Evanesco, un sort effectué avec précision, raison pour laquelle j’avais utilisé Reducto, afin d’éviter de faire disparaître sa peau, sa chaire, ses nerfs ou ses muscles.
Le marron à mes yeux disparaissait en même temps que l’encre, alors que je relevais lentement la tête en me crispant légèrement alors que je sentais ma narine gauche couler En l’instant je trouvais ça répugnant, mais l’odeur et la sensation soudaine de tourni et l’équilibre qui me quittait me permettait de comprendre que l’exercice demandait par sa précision une quantité de magie bien trop grande et que mes forces m’abandonnaient. Me laissant tomber sur un siège normalement prévu pour tatouer, je clignais lentement des yeux, frissonnant légèrement. Bordel…
« C’est finis… Je… Eumh… Je peux avoir de l’eau, et du sucre, si vous avez… ? »
Ma voix était faible. Mine de rien, tout c’était déroulé rapidement. Dans l’ordre, Impero, afin de transformer la magie en contrant le sort : plus la volonté de l’utilisateur est forte, plus un sort de magie noir est puissant, ainsi, en donnant deux ordres simples, du regard “ne laisse pas la vie te guider, guide ta vie” et “oublie les deux dernières secondes”, la malédiction et la volonté de l’adolescente suffirent à submerger de magie le sort présent, et ainsi rompre le charme. Ensuite, Lumos, Nox, Reducto, Evanesco, ces deux derniers utilisés dans une précision plus que chirurgicale. D’habitude, je ne donne pas dans le détail…
Et dire qu’Impero est interdit… Il fait pourtant des merveilles pour remettre les gens dans la bonne direction et améliorer leurs conditions de vie. En réalité, si Dhan avait compris mes intentions, que je ne peux évidemment pas prononcer à voix haute pour me justifier, je suppose que sa bienveillance devrait lui permettre de faire preuve d’assez de clairvoyance pour comprendre que le silence est parfois d’or.
- ~:
- Joyeux noël ! Et désolée pour le pavé :') comme c'est un peu sujet à débat, hésite pas à me MP si tu veux que je modifie quelque chose. Je te laisse champ libre pour les réactions de la nenette du coup.
- InvitéInvité
Re: « Il pleut... » PV. Dhan
Mar 8 Jan 2019 - 7:44
Dhan ne s’attendait pas à ce qui venait de se passer. Non qu’il avait espéré qu’Eden parte sans demander son reste, mais il avait été loin de s’imaginer qu’elle se lancerait dans un exercice de magie aussi complexe et … à la morale aussi discutable. Il l’avait imaginé peut être insister mollement, peut être même secouer la tête, un peu embêtée, avant de céder la place et de le laisser se débrouiller avec la petite miss catastrophe et ses parents gênants. Mais non. A la place, elle préféra faire craquer ses articulations, et sortir sa baguette avec un air absent. Cet air absent, détaché, Dhan n’était pas certain qu’il lui plaise vraiment. Encore moins quand quelques paroles sibyllines venaient le mettre en garde sur les évènements qui allaient se produire. La jeune sorcière lui jeta un regard apeuré alors qu’Eden s’approchait d’elle, son visage vide de toute expression. Dhan avait plissé le nez, avant de se rapprocher de la jeune fille, lui prenant délicatement la main tandis qu’Eden semblait contempler le vide.
- Vous êtes toujours sure de vouloir vous faire détatouer ?
- Je… Oui, je ne suis pas très rassurée mais…
- Tout ira bien, j’y veillerai personnellement.
Il coula un regard à Eden en prononçant ces mots, mais il semblait que cette dernière n’en avait strictement rien à faire. Alors il se contenta d’hocher la tête, plusieurs fois, puis de laisser la sorcière faire son office. De ses billes sombres, Dhan observait le moindre geste, décortiquant le moindre filet de magie, le moindre frémissement sur le visage de l’une ou l’autre des deux femmes. Dhan était un jeune homme extraordinairement observateur, un amoureux du détail et de la subtilité, et ce que faisait Eden était d’une précision et d’un maestria rare, bien que certains mouvements lui faisaient froncer les sourcils. Il n’avait pas cligné des yeux trop forts, il avait bien vu un sortilège qui normalement était censé envoyé son instigateur en prison. Il ne l’avait jamais vu exercé devant lui, et un frisson humide et désagréable parcouru son échine, faisant dresser les poils sur ses avant bras. Sur plusieurs endroits de son corps, ses tatouages défensifs c’était mis à chauffer sa peau, une brulure intérieure qui lui signifiait la présence d’une magie dangereuse à sa proximité. Il leur intima de se taire sans un mot, mais il n’était pas tout à fait serein.
Il laissa néanmoins Eden faire son office, jusqu’à ce qu’elle tourne enfin la tête vers elle, le regard un peu vitreux, un pauvre sourire et une supplique à voix basse sur les lèvres. D’un mouvement de la main, Dhan fit apparaitre dans sa paume gauche une boite en fer contenant les fameux et spectaculaires cinnamon rolls de Niamh, qu’il gardait toujours dans un placard pour les clients les plus sensibles… Et les petites fringales personnelles. Dans sa main droite, une bouteille d’eau fraiche, qu’il posa sur la table à coté d’elle.
- Servez vous, et prenez donc un siège, vous êtes bien pâle. Permettez que j’observe la demoiselle ?
Avec une infinie douceur, il scruta la peau de la jeune femme qui semblait à son tour un peu perdue, se mordillant les lèvres alors que le jeune homme effleurait sa peau du bout de l’index, recherchait la moindre trace d’encre, la moindre empreinte de sa magie. Il n’y en avait aucune. C’était de très, très beau travail. Il hocha la tête, servit un verre à la demoiselle avant de l’inviter à se redresser et de l’accompagner dehors, auprès de ses parents.
- Je reviens Mademoiselle Sykes…
Il ne la laissa pas plus d’une dizaine de petites minutes seule, avant de réapparaitre dans un soupir. Il avait réussi à congédier toute la petite famille, ce qu’il pensait encore impossible une demi heure auparavant. Il s’assit sur la table de tatouage, face à Eden, pour lui tendre à son tour à elle aussi un verre d’eau, s’enquérant d’un coup d’œil du fait qu’elle avait effectivement mangé un peu. Il lui laissa le luxe de quelques minutes de silence, avant de souffler doucement.
- Et bien, je pense que cette jeune fille ne passera plus la porte de cet établissement ou d’un autre du même genre avant un bon moment… Les parents étaient inquiets, mais satisfaits, étrangement, ils sont partis sans demander leur reste.
Il laissa échapper un petit rire et reprit :
- Je suis tiraillé, sincèrement entre la sensation qu’il faudrait profiter de votre fatigue pour vous confisquer votre baguette pour m’éviter de vous voir réitérer ce genre de … Manipulation, et le sentiment de gratitude pour vous être mise en difficulté pour moi, alors que nous nous connaissons que très peu… Je me contenterai donc de vous remercier, je n’aurais probablement pas été capable de faire ce que vous avez fait. Il faudra m’expliquer, également, parce que je ne suis pas certain d’avoir compris chacune des étapes de ce montage …
Il sourit, doucement. Dhan était un homme de principes, non de moral, il avait appris à faire la différence avec l’âge, et c’était surement ça qui « sauverait » Eden sur ce coup là.
- Vous êtes toujours sure de vouloir vous faire détatouer ?
- Je… Oui, je ne suis pas très rassurée mais…
- Tout ira bien, j’y veillerai personnellement.
Il coula un regard à Eden en prononçant ces mots, mais il semblait que cette dernière n’en avait strictement rien à faire. Alors il se contenta d’hocher la tête, plusieurs fois, puis de laisser la sorcière faire son office. De ses billes sombres, Dhan observait le moindre geste, décortiquant le moindre filet de magie, le moindre frémissement sur le visage de l’une ou l’autre des deux femmes. Dhan était un jeune homme extraordinairement observateur, un amoureux du détail et de la subtilité, et ce que faisait Eden était d’une précision et d’un maestria rare, bien que certains mouvements lui faisaient froncer les sourcils. Il n’avait pas cligné des yeux trop forts, il avait bien vu un sortilège qui normalement était censé envoyé son instigateur en prison. Il ne l’avait jamais vu exercé devant lui, et un frisson humide et désagréable parcouru son échine, faisant dresser les poils sur ses avant bras. Sur plusieurs endroits de son corps, ses tatouages défensifs c’était mis à chauffer sa peau, une brulure intérieure qui lui signifiait la présence d’une magie dangereuse à sa proximité. Il leur intima de se taire sans un mot, mais il n’était pas tout à fait serein.
Il laissa néanmoins Eden faire son office, jusqu’à ce qu’elle tourne enfin la tête vers elle, le regard un peu vitreux, un pauvre sourire et une supplique à voix basse sur les lèvres. D’un mouvement de la main, Dhan fit apparaitre dans sa paume gauche une boite en fer contenant les fameux et spectaculaires cinnamon rolls de Niamh, qu’il gardait toujours dans un placard pour les clients les plus sensibles… Et les petites fringales personnelles. Dans sa main droite, une bouteille d’eau fraiche, qu’il posa sur la table à coté d’elle.
- Servez vous, et prenez donc un siège, vous êtes bien pâle. Permettez que j’observe la demoiselle ?
Avec une infinie douceur, il scruta la peau de la jeune femme qui semblait à son tour un peu perdue, se mordillant les lèvres alors que le jeune homme effleurait sa peau du bout de l’index, recherchait la moindre trace d’encre, la moindre empreinte de sa magie. Il n’y en avait aucune. C’était de très, très beau travail. Il hocha la tête, servit un verre à la demoiselle avant de l’inviter à se redresser et de l’accompagner dehors, auprès de ses parents.
- Je reviens Mademoiselle Sykes…
Il ne la laissa pas plus d’une dizaine de petites minutes seule, avant de réapparaitre dans un soupir. Il avait réussi à congédier toute la petite famille, ce qu’il pensait encore impossible une demi heure auparavant. Il s’assit sur la table de tatouage, face à Eden, pour lui tendre à son tour à elle aussi un verre d’eau, s’enquérant d’un coup d’œil du fait qu’elle avait effectivement mangé un peu. Il lui laissa le luxe de quelques minutes de silence, avant de souffler doucement.
- Et bien, je pense que cette jeune fille ne passera plus la porte de cet établissement ou d’un autre du même genre avant un bon moment… Les parents étaient inquiets, mais satisfaits, étrangement, ils sont partis sans demander leur reste.
Il laissa échapper un petit rire et reprit :
- Je suis tiraillé, sincèrement entre la sensation qu’il faudrait profiter de votre fatigue pour vous confisquer votre baguette pour m’éviter de vous voir réitérer ce genre de … Manipulation, et le sentiment de gratitude pour vous être mise en difficulté pour moi, alors que nous nous connaissons que très peu… Je me contenterai donc de vous remercier, je n’aurais probablement pas été capable de faire ce que vous avez fait. Il faudra m’expliquer, également, parce que je ne suis pas certain d’avoir compris chacune des étapes de ce montage …
Il sourit, doucement. Dhan était un homme de principes, non de moral, il avait appris à faire la différence avec l’âge, et c’était surement ça qui « sauverait » Eden sur ce coup là.
- InvitéInvité
Re: « Il pleut... » PV. Dhan
Mar 8 Jan 2019 - 11:19
Un acte de magie, un silence et de la compassion. En mon esprit rugissait une violente mélodie, et le vide de mon regard trahissait non seulement la fatigue, mais aussi une habitude à ce genre d’usages, qui semblaient en un sens, même s’ils étaient anodins, usants. Ce n’était pas l’usage du sortilège interdit qui m’avait fatiguée, non, c’était l’usage des sorts aussi précis par la suite. D’un simple signe de tête je laissais au secrétaire le soin de constater mon œuvre.
Comme si c’était utile… Si je ne l’avais pas senti, jamais je ne me serais lancée dans une expérience aussi dangereuse. Je suis en mon élément dans la magie noire, celle qui me déroute un peu plus, c’est la magie de haute précision. On m’a appris à détruire, mais pas de manière méticuleuse… Une symphonie explosive rugissait en mon âme qui vibrait de toute part, une nonchalance certaine me guidant à grignoter, vaguement, partagée entre la découverte du goût et le dégout, un entretien strict du corps, un régime alimentaire précis et calculé, je suis peu habituée à me laisser aller aux sucreries.
A vrai dire, c’est paradoxalement aussi bon qu’écœurant. Ainsi, laissant le bonhomme s’occuper du reste, je traînais difficilement ma main à mon sac pour attraper de l’alcool de menthe, en nichant une goutte sur mon doigt pour la laper durant son absence, tout en en profitant pour tirer un mouchoir et essuyer le sang perlant à mon nez.
A son retour, je restais attentive, prise d’un demi-silence. Il eut cette bienséance de demeurer silencieux un moment, le temps que les effets du médicament improvisé fassent effet, avant de boire ses premières paroles en esquissant un vague sourire. C’est plus la suite qui le fit disparaître et naître une émotion que je taisais aussi tôt. Me confisquer ma baguette ? Imagine-t-il seulement d’à quel point c’est une mauvaise idée… ? Le laissant finir ses mots, je reprenais, d’un ton calme, mon regard vitreux pointé dans le vide. Pas que je ne voulais pas soutenir son regard, mais mon esprit était habité d’une violence certaine, l’usage d’une magie interdite, peu importe son niveau de maîtrise, laisse toujours des séquelles.
« Vos sensations correspondent à vos perceptions, monsieur Chaffinch. Et même si je ne doute pas de la pureté de votre volonté, sachez cependant qu’en des états bien pires que celui-ci, j’ai combattu des horreurs que vous ne soupçonneriez pas dans vous cauchemars les plus fous. Avec ou sans baguette. »
Mon corps s’illuminait, vaguement, les enchantements de celui-ci se mettant à briller, vaguement, la magie dont ils étaient emprunts rugissant légèrement. Il y avait de tout. De la magie proscrite, de la magie oubliée, des procédés alchimiques, qui est supposée strictement interdite sur le corps humain, d’autres formes de magie plus pure, mais un ensemble, une quantité d’enchantements d’une complexité et d’une complémentarité telle qu’elle montrait un visage aussi vide et sombre que celui de la mort, une odeur d’enfer, à la fois envoûtante et dangereuse, alors que les dessins qui prenaient vie semblaient tous prendre sens pour générer une sorte de cercle runique, et si le parcours d’étude de l’homme le lui permettait, malgré quelques incohérences liées à mes recherches sur la magie noire, l’ensemble représentait « le pouvoir de défier les dieux ». C’est assez métaphorique, bien évidemment, mais la symbolique est ici.
Fermant les yeux une petite fraction de secondes, les enchantements retournaient presque instantanément à sous ma peau alors que mon regard lui, semblait reprendre des lueurs habituelles, faisant lentement craquer ma nuque. Le but de la manœuvre était double. Lui faire comprendre que si j’étais une menace, il y aurait un regard de moins dans la pièce, qu’il s’agisse du sien ou du miens, et d’autres part, manifester une stimulation dans mon organisme pour que celui-ci par le biais de la magie se remette en ordre et me rende un afflux d’énergie suffisant pour me rendre la mine que j’avais à l’arrivée, notamment grâce au sucre et à l’alcool de menthe, le duo miracle contre les malaises.
L’avertissement se suffisait de lui-même, je ne le menaçais pas vraiment à vrai dire, même si cela pouvait paraître ainsi. Non, mes intentions étaient de lui montrer qu’avec ou sans baguette, j’étais largement en mesure de provoquer des dégâts considérables et d’exercer des magies plus sombres encore que l’âme du pire des mages noirs. Et pourtant, malgré la versatilité de mon regard, une forme de pureté se dégageait. La bienveillance d’un être envers son prochain. Voilà la seule nuance entre un mage noir et moi. Toute ma vie, je n’ai cherché qu’une forme de justice, à défendre mon prochain le plus faible et par mes recherches scientifiques à aider le quotidien du plus grand nombre. Ainsi, malgré les usages, malgré la maîtrise, même si mon âme est largement tâchée par les magies obscures, la face immergée en demeure assez innocente.
« Ne me remerciez pas. Si le coup de main vous est profitable, je l’ai surtout fait pour que cette gamine ne vive pas un calvaire auprès de ces parents. Elle a la chance de les avoir tous les deux, visiblement en bonne santé, même si ce ne sont pas des lumières, elle mérite bien une deuxième chance, il y a très peu de raisons de semer le chaos dans sa propre maison, après tout. »
Mes yeux viraient au pâle, presque blanc, mes pupilles émettant une douce lueur, chaleureuse, brillant légèrement tel des diamants en transperçant la faible lumière de la pièce pour se plonger lentement en mon interlocuteur, trahissant une forme de sérénité, de satisfaction et de confiance.
« Concernant le procédé, il fut simple dans l’ensemble. Le maléfice que je lui ai lancé m’a servi à deux choses. La première, lui confier l’ordre de guider sa vie et ne pas laisser sa vie la guider. Ainsi comme ce tatouage est une forme d’entrave à sa liberté de pensée, la magie du maléfice à court-circuité l’enchantement pour le dévorer. Le second ordre a été d’oublier les deux dernières secondes, comme ils furent l’un signé juste après l’autre, elle n’a donc aucun souvenir d’avoir été frappé par un maléfice.
Ensuite, l’un de mes enchantements s’est activé, il vise à utiliser un sort banal et quelconque, Lumos en l’occurrence, dès qu’un sort de magie noire est achevé. C’est la façon la plus banale et la plus efficace de se prémunir contre le sortilège de lecture de la dernière magie employée par la baguette. Aucune preuve, donc. Le gros du travail était fait, le reste était plus simple, mais bien plus minutieux, réduire l’encre à une taille suffisante pour laisser un espace entre ses chairs, assez gros pour qu’elle ne cicatrise pas assez vite, assez fin pour ne laisser aucune marque, puis extraire l’encore en l’annihilant tout simplement. »
Soupirant lentement, je nichais ma main, ou plutôt mon bras, dans mon sac, pourtant assez petit, pour attraper une cigarette pour la nicher à mes lèvres après avoir bu une gorgée d’eau.
« Pour ce qui est du sort interdit, rassurez-vous, un maléfice fonctionne comme n’importe quel autre sortilège, il remplit juste sa fonction, elle n’aura aucune séquelle, ni sur le court, ni sur le long terme, son caractère va juste s’affirmer et elle prendra sa vie un peu plus en main, ce qui en soit n’a pas l’air d’être une mauvaise chose pour cet enfant, mais ce n’est que mon humble avis. Eumh… Je peux fumer à l’intérieur ?
J’attendrai, sinon, ça ne me pose pas vraiment de soucis. Je suppose que c’est assez rare de voir un sorcier employer la magie noire comme si c’était une magie curative, à vrai dire, si ce sortilège est proscrit, c’est parce qu’il est extrêmement difficile à détecter, alors qu’il est à la portée de n’importe quel imbécile, et, paradoxalement, mal exercé peut avoir des conséquences terribles pour le lanceur ainsi que pour la cible. Ce qui n’est pas mon cas. Sans quoi je ne me serais jamais lancée en une entreprise aussi dangereuse.
- InvitéInvité
Re: « Il pleut... » PV. Dhan
Dim 13 Jan 2019 - 22:32
Comme beaucoup d’enseignant, Eden était une loquace, bien que sa façon de parler soit plutôt déconcertante. Elle parlait de choses qui paraissaient hors contextes, énonçait des vérités tout à fait discutables d’un air tranquille, avant de se relancer dans des théories conceptuelles sur la magie. Bref, en un mot comme en cent, elle bavardait, tant et si bien que Dhan reprenait son rôle par défaut, celui d’oreille plus ou moins attentive à ses propos. C’était d’ailleurs dans ses moments que Dhan se demandait si, à terme, il était vraiment fait pour être professeur, lui qui était homme de peu de mots, qui économisaient les syllabes comme si elles étaient en voie d’extinction. Il fallait peut être cette inclination naturelle à l’échange pour être un bon pédagogue, et si il avait le sens de la transmission et du partage, sa gorge s’asséchait rien qu’à l’idée d’être au centre de l’attention à monologuer pendant des heures entières. Enfin, la question n’était pas d’actualité, et heureusement, d’ailleurs. Alors il se contenta d’hocher la tête, d’une manière machinale, presque benoite. Son esprit n’était déjà plus là, concentrée sur d’autres considérations que ce qu’il venait de se passer sous ses yeux. Après tout, c’était fini et, surtout, sauf karma particulièrement ingrat, les conséquences devraient être quasi nulles pour lui dans le futur, et c’était tout ce qu’il pouvait le préoccuper. Il commençait à ranger son matériel pendant qu’Eden lui expliquait les enchainements de sortilèges qui lui avaient permis d’effacer le tatouage magique. Il comprenait la démarche, la trouvait astucieuse même, très intelligente, bien qu’il ne soit pas certain d’en comprendre tous les tenants et aboutissants.
- Hmm hmmm … Est-ce qu’un impérium est indispensable pour libérer de l’encrage… Cela me parait bien extrême comme sortilège, là où un oubliette, voir même un sort d’illusion pourrait lui permettre de croire par elle-même que le tatouage n’est plus là … Enfin, j’imagine que si vous avez cette méthode c’est pour une bonne raison … J’espère néanmoins ne pas avoir à la réitérer moi-même…
Le ton était un peu lointain, comme s’il conversait plus avec lui-même qu’avec la sorcière.
- Et bien sur que non, vous ne pouvez pas fumer à l’intérieur. Déjà parce que c’est peu hygiénique, ensuite parce que l’endroit ne m’appartient pas et que le propriétaire n’apprécierait pas que l’on contrevienne au règlement. Je peux vous dire que j’en suis navré, mais ce serait vous mentir, je trouve ces précautions tout à fait justifiées… Mais revenons à notre histoire, je vous dois une faveur. Si jamais vous avez besoin de quelque chose, dans les limites de la morale et de la légalité bien sur, à l’université, n’hésitez pas. Je ferais de mon possible pour vous aider…
Le sourire fut bref, mais sincère. Il était rare de tirer le moindre avantage de la part du secrétaire, qui mettait un point d’honneur à tenir collègues et étudiants sur un même pied d’égalité. S’étirant en hauteur, grapillant quelques centimètres sur sa carcasse déjà élancée, il contint un baillement avant de reprendre :
- Reposez vous ici encore un moment si vous le souhaitez, je vais fermer la boutique. Nous en avons assez vu pour aujourd’hui, je pense, et un peu de repos ne sera que trop mérité. Jusqu’à la prochaine fois ?
Fataliste ? Un peu. Résilient ? Toujours.
- Hmm hmmm … Est-ce qu’un impérium est indispensable pour libérer de l’encrage… Cela me parait bien extrême comme sortilège, là où un oubliette, voir même un sort d’illusion pourrait lui permettre de croire par elle-même que le tatouage n’est plus là … Enfin, j’imagine que si vous avez cette méthode c’est pour une bonne raison … J’espère néanmoins ne pas avoir à la réitérer moi-même…
Le ton était un peu lointain, comme s’il conversait plus avec lui-même qu’avec la sorcière.
- Et bien sur que non, vous ne pouvez pas fumer à l’intérieur. Déjà parce que c’est peu hygiénique, ensuite parce que l’endroit ne m’appartient pas et que le propriétaire n’apprécierait pas que l’on contrevienne au règlement. Je peux vous dire que j’en suis navré, mais ce serait vous mentir, je trouve ces précautions tout à fait justifiées… Mais revenons à notre histoire, je vous dois une faveur. Si jamais vous avez besoin de quelque chose, dans les limites de la morale et de la légalité bien sur, à l’université, n’hésitez pas. Je ferais de mon possible pour vous aider…
Le sourire fut bref, mais sincère. Il était rare de tirer le moindre avantage de la part du secrétaire, qui mettait un point d’honneur à tenir collègues et étudiants sur un même pied d’égalité. S’étirant en hauteur, grapillant quelques centimètres sur sa carcasse déjà élancée, il contint un baillement avant de reprendre :
- Reposez vous ici encore un moment si vous le souhaitez, je vais fermer la boutique. Nous en avons assez vu pour aujourd’hui, je pense, et un peu de repos ne sera que trop mérité. Jusqu’à la prochaine fois ?
Fataliste ? Un peu. Résilient ? Toujours.
- InvitéInvité
Re: « Il pleut... » PV. Dhan
Lun 14 Jan 2019 - 10:13
Un en sens, les mots de Dhan me rassuraient, en un autre, ils me déplaisaient grandement. Il dispose d’une qualité qui m’est complètement étrangère, et je parle bien évidemment de la sagesse. L’idée d’imaginer ce grand bonhomme assis sous une cascade à méditer sans ressentir ma douleur tant son esprit semble clair m’amusait soudainement. Un léger sourire se tirait à mon minois avant que je ne secoue lentement la tête pour étouffer un vague gloussement.
La sagesse et la folie n’ont jamais fait bon ménage, mon visage se crispe légèrement à certain de ces mots alors que j’écoute en tachant de rester silencieuse. Si j’étais douée pour communiquer, j’avoue que côté écoute, j’ai encore du chemin à faire. Une mélodie certaine se dressait à mon esprit au fil de son récit, m’éclaircissant la gorge à la fin de celui-ci. J’avais l’impression d’être une enfant qu’on venait de sermonner, surtout par rapport à la cigarette. En réalité, ça ne me dérange pas. Je sais cruellement manquer de retenue et de savoir-vivre, il est préférable en ce cas de recevoir les choses ainsi.
« L’imperum était là non pas pour la libérer de l’encre, mais du charme. L’oubliette n’aurait rien changé, puisque les charmes ne sont pas directement reliés aux souvenirs, mais plus aux comportements, aux émotions. Quant au sort d’illusion, imaginez les dégâts pour son esprit si deux forces externes luttaient à l’intérieur d’elle sans que l’une ne prenne jamais le dessus sur l’autre. Son comportement serait devenu versatile, fragile, elle aurait pu finir par se perdre, oublier qui elle est et ne devenir qu’un reflet d’elle-même, sans âme. Un sort pire que la mort. Exister matériellement, mais… Juste matériellement.
Je l’espère pour vous. Utiliser un sort impardonnable n’est pas bon pour l’âme, à moins d’y être méticuleusement préparé. Vous me semblez quelqu’un de relativement pur et doux, Dhan. Je me trompe peut-être, mais vous êtes, à mes yeux, trop bon pour utiliser de telles magies correctement. Comme je vous ai laissé gérer un conflit qui me dépassait en mon incapacité à être mesurée, je pense que vous devriez laisser des êtres moins structurés s’occuper de ce genre de procédés. »
J’attrapais mon sac en me redressant lentement en m’étirant, commençant à évoluer vers la porte. L’une de mes mains tremblait légèrement, le stress provoqué par l’opération me hurler d’aller fumer, maintenant.
« Vous ne me devez rien. J’ai fait ça en priorité pour cette fille qui avait besoin d’aide, et ce à titre gratuit, même si je suis le dernier pilier de ma famille apte à tenter de soutenir tout le monde financièrement. Ensuite pour vous aider, parce que vous me semblez contrairement à moi quelqu’un de bien, de plus nous travaillons ensemble. L’aide entre collègues est un bien qui ne se matérialise pas sous forme de monnaie d’échange… Enfin. Il faut que je rentre, j’ai encore une montagne de copie à corriger. Je vous souhaite une bonne soirée. »
Sans réellement lui laisser le temps de répliquer, je quittais la pièce, puis le salon, le vent frais venant bercer mes cheveux au vent, allumant ma cigarette en soupirant d’aise en tirant la première latte. La pluie avait cessé. Tant mieux. Evoluant d’un pas vif dans les rues, je laissais mon corps et mon esprit se perdre quelques instants, avant de m’arrêter devant l’apothicaire, fouillant dans mon sac pour trouver mon porte-monnaie, clignant des yeux après l’avoir ouvert et constaté son état, mon visage se crispant lentement, mes yeux virant vaguement au bleu, quelques instants. Vide.
Quel bordel…
La sagesse et la folie n’ont jamais fait bon ménage, mon visage se crispe légèrement à certain de ces mots alors que j’écoute en tachant de rester silencieuse. Si j’étais douée pour communiquer, j’avoue que côté écoute, j’ai encore du chemin à faire. Une mélodie certaine se dressait à mon esprit au fil de son récit, m’éclaircissant la gorge à la fin de celui-ci. J’avais l’impression d’être une enfant qu’on venait de sermonner, surtout par rapport à la cigarette. En réalité, ça ne me dérange pas. Je sais cruellement manquer de retenue et de savoir-vivre, il est préférable en ce cas de recevoir les choses ainsi.
« L’imperum était là non pas pour la libérer de l’encre, mais du charme. L’oubliette n’aurait rien changé, puisque les charmes ne sont pas directement reliés aux souvenirs, mais plus aux comportements, aux émotions. Quant au sort d’illusion, imaginez les dégâts pour son esprit si deux forces externes luttaient à l’intérieur d’elle sans que l’une ne prenne jamais le dessus sur l’autre. Son comportement serait devenu versatile, fragile, elle aurait pu finir par se perdre, oublier qui elle est et ne devenir qu’un reflet d’elle-même, sans âme. Un sort pire que la mort. Exister matériellement, mais… Juste matériellement.
Je l’espère pour vous. Utiliser un sort impardonnable n’est pas bon pour l’âme, à moins d’y être méticuleusement préparé. Vous me semblez quelqu’un de relativement pur et doux, Dhan. Je me trompe peut-être, mais vous êtes, à mes yeux, trop bon pour utiliser de telles magies correctement. Comme je vous ai laissé gérer un conflit qui me dépassait en mon incapacité à être mesurée, je pense que vous devriez laisser des êtres moins structurés s’occuper de ce genre de procédés. »
J’attrapais mon sac en me redressant lentement en m’étirant, commençant à évoluer vers la porte. L’une de mes mains tremblait légèrement, le stress provoqué par l’opération me hurler d’aller fumer, maintenant.
« Vous ne me devez rien. J’ai fait ça en priorité pour cette fille qui avait besoin d’aide, et ce à titre gratuit, même si je suis le dernier pilier de ma famille apte à tenter de soutenir tout le monde financièrement. Ensuite pour vous aider, parce que vous me semblez contrairement à moi quelqu’un de bien, de plus nous travaillons ensemble. L’aide entre collègues est un bien qui ne se matérialise pas sous forme de monnaie d’échange… Enfin. Il faut que je rentre, j’ai encore une montagne de copie à corriger. Je vous souhaite une bonne soirée. »
Sans réellement lui laisser le temps de répliquer, je quittais la pièce, puis le salon, le vent frais venant bercer mes cheveux au vent, allumant ma cigarette en soupirant d’aise en tirant la première latte. La pluie avait cessé. Tant mieux. Evoluant d’un pas vif dans les rues, je laissais mon corps et mon esprit se perdre quelques instants, avant de m’arrêter devant l’apothicaire, fouillant dans mon sac pour trouver mon porte-monnaie, clignant des yeux après l’avoir ouvert et constaté son état, mon visage se crispant lentement, mes yeux virant vaguement au bleu, quelques instants. Vide.
Quel bordel…