"Pour que le tournoi de dimanche soit au point, je veux que tous les binômes travaillent sur la dernière parade que nous avons vue ensemble. Je me fous de savoir quand vous vous entraînez, mais vous n'avez pas intérêt à vous pointer dimanche sans la maîtriser. Burgess et Muller, ensemble."
Le professeur de duel était très exigeant, et ça ne me déplaisait pas au contraire, je voulais être le meilleur, ce qui était parfaitement logique en soi, car même si je ne brillais pas par mes notes, je voulais devenir Auror ou tout du moins être engagé dans la Brigade d’élite, et pour ça il fallait que je m’entraîne durement au duel. J’étais un peu étonné d’ailleurs d’être mis en binôme avec Burgess, mais à vrai dire ça m’arrangeait bien, on se connait bien et même s’il était plus âgé que moi et donc plus fort, on se connaissait depuis Poudlard, il était pote avec mon cousin de base, et comme je traînais tout le temps avec lui pour faire les 400 coups, on était vite devenus amis. Dès qu’il y avait une connerie à faire, je répondais présent. Et désormais on se retrouvait tous les deux dans le club de duel, alors même que Sasha n’en faisait pas partie. Ca serait un de nos premiers matchs à deux et à l’annonce de nos noms, je lui adressais un clin d’œil taquin, comme à mon habitude, car même s’il est hétéro j’aime le taquiner de manière suggestive pour rire, et on se tape dans la main.

Mais j’aurai du me douter de la suite. Lui comme moi n’étions pas vraiment des bêtes de travail, au contraire, et alors que l’exercice était prévu pour le dimanche, on s’était aperçu le vendredi soir alors que l’on buvait une énième biérraubeurre que l’on avait complètement zappé l’entrainement pour la parade. Et bien entendu, l’alcool aidant, on avait eu la meilleure idée du siècle, retourner s’entraîner dans la salle de duel en pleine nuit encore plein de l’alcool ingurgité. J’avais juste eu le temps de prendre une douche, qui m’avait certes rafraîchi mais pas suffisamment pour être au meilleur de mes capacités, mais au moins c’était la même chose pour Oz. J’étais fébrile, mais je tenais debout c’était le principal.

L’entrainement fut intense : attaque, contre-attaque, parade, point de fuite, évitement de maléfices d’extrême justesse, je sentais déjà au vu de l’alcool ingurgité et des exercices effectués que je serais tout courbaturé le lendemain. Oz me lançait la bouteille d’eau qu’il avait eu la bonne idée d’apporter. J’aurai été bien en peine de faire de même, je n’avais pas ça dans ma chambre, alors que s’il avait voulu du whisky pur feu, j’en avais.

Trouve une excuse comme tu veux Burgess, avoue juste que t’étais un peu mou ce soir, je peux comprendre t’inquiète, même si je pourrais me vexer rapidement.

Clin d’œil coquin, l’alcool et la fatigue ne suffisent pas à tarir mon côté effronté et rentre-dedans.

Pas trop mal ? Je vais le prendre comme un compliment Burgess. T’es pas trop mal non plus, dans tous les sens du terme. Je t’avoue que je suis assez fier de moi, t’es quand même plus âgé, tu as plus d’expérience, j’étais sûr qu’à un moment tu allais me lancer un sortilège de nulle part et j’aurai atterri sur mes fesses comme un débutant. J’ai de bons gênes c’est tout, et puis je fais beaucoup de sport, ça aide pour les réflexes.

J’étais assez flatté en réalité, Oswald était plus vieux et plus expérimenté que moi dans les duels, et j’avais réussi à tenir le choc. En plus, il avait les épaules larges, de solides mollets (pour les avoir regarder à quelques reprises dans ma folle adolescence où mon taux d’hormone faisait exploser le thermomètre) et j’étais quasiment sûr qu’il finirait comme combattant pour le Ministère de la Magie. J’ouvre la bouteille pour boire, mais à moitié ivre comme je le suis encore, j’en renverse à côté, sur mon tee-shirt, qui est pourtant déjà bien humide du fait de la transpiration.

Mince, j’ai loupé ma bouche.

Et je rigole de manière un peu trop forte.

Ca n’arrive pas avec la biérraubeurre pourtant, je comprends pas. Tu penses que l’on a réussi notre parade ? Au moins, on y aura mis toutes nos tripes ! Je sais pas toi, mais je sens que demain je vais avoir mal partout.

On venait de faire du sport et pourtant ça n’avait pas suffi à éliminer tout l’alcool de la soirée. D’ailleurs je commençais un peu à le ressentir alors qu’on faisait une pause au bord de l’estrade. Je reprenais ma respiration tout en écoutant et en répondant à Oswald. Au fond, j’étais content d’avoir été mis en binôme avec lui, il était plus vieux, plus expérimenté et ça allait m’aider à m’améliorer, et puis en plus je l’avais toujours trouvé mignon, même s’il préférait – à mon plus grand dam – les filles. Mais l’alcool était encore dans mon sang, et il me rendait bavard, à moins que je ne sois bavard déjà à l’origine, la question serait à creuser, mais plus tard, là je n’étais pas en état. Crétin ? Il est sérieux le Burgess, apparemment je ne lui ai pas suffisamment mis la raclée pour qu’il me respecte un peu, même si je sais qu’il le dit avec humour, comme des potes après tout.

Je m’écrase pas Oz, je suis fier de moi, on a tous le droit de s’aimer soi-même un peu non ?

Je rigolais à ma petite phrase. J’ai de l’ego, je le sais, et je l’assume, et puis je suis vraiment fier de tenir le choc face à ses assauts, enfin à ses maléfices quoi. Quoi ? Déjà cette heure-là ? Je n’en revenais pas !

J’avoue c’est cool ouais, mais la prochaine fois, je boirai peut-être un peu moins, ça me tourne un peu là ! Et dis, quand on y pense je vais pouvoir dire qu’on a passé la nuit à deux, pas trop peur pour ta virilité ?

Stupidité ? Taquinerie ? Un peu des deux, mais j’aime bien taquiner les gens, c’est mon caractère, et surtout les mecs, j’aime bien les titiller un peu, car de mon côté j’assume depuis longtemps ma bisexualité, depuis mes quinze ou seize ans environ. Alors forcément, plutôt que de m’écraser ou d’en avoir honte j’en profite et je titille les hétéros de la bande, ce qui les met mal à l’aise et qui me fait vraiment me marrer. Oswald en faisait partie. On forme vraiment un bon duo je trouve, on se vaut à peu près même si je suis sûr que sobre, il m’aurait mis à terre plus rapidement. J’attrape la bouteille d’eau qu’il me lance, et en voulant boire, je loupe le bouchon et m’en renverse une partie sur le torse, enfin sur le teeshirt. Un peu con sur les bords, j’en rigole : ah l’alcool et ses ravages. Il acquiesce quand je lui demande si selon lui on a réussi notre parade. J’essaie de me relever comme Oswald, mais je sens que mes jambes et mes fessiers sont raides.

Dans la tête, mais là c’est plutôt aux fesses que ça tire ! J’espère que t’as une autre bouteille d’eau, je vais te finir celle-là. Et ça ira demain, on ne peut pas faire pire qu’avec de l’alcool dans le sang n’est-ce pas ?

Je finis la bouteille d’eau avant de la jeter au sol négligemment. Je la ramasserais après. Ou pas. Oz et moi sommes de nouveau face à face et je le vois regarder nos tshirts, trempés, pour ma part l’eau s’est mêlé à la sueur et il ne sert plus à grand-chose, je crois même qu’on voit mes tétons à travers le tissu.

T’as raison, surtout quand on ne sait pas boire comme moi.

Je rigole encore et enlève mon tshirt. Je ne suis pas très pudique, même si je suis plus jeune qu’Oswald je ne suis pas timide et n’ai pas honte, il est sûrement plus musclé que moi, mais je m’en fiche, je trouve que je me défends déjà bien pour mon âge, et puis pour le duel ça ira mieux qu’avec un tissu trempé qui entraverait mes mouvements. J’aurai pu le sécher avec un sortilège mais … la flemme.

Vas-y, on continue, essaie donc de me mettre une raclée, enfin si t’arrives à m’attraper !

Je file en étant légèrement de profil, pour réduire ma surface d’exposition, et je fonce sur lui, tout en l’évitant, je glisse derrière lui et lance un rapide sortilège qui atteint son épaule. C’est gentil, mais je suis fier.

Bah alors Burgess, pas assez rapide ?

Il était tard. Ou tôt. Enfin je ne sais plus, et je sais que si je me mets à y penser, je vais avoir mal à la tête. J’ai beau avoir l’habitude des cuites, malgré mon jeune âge, je sens que celle-là va être dur à surmonter. Mais ça ne m’empêche pas d’être taquin, c’est presque une seconde peau chez moi, je suis né avec ce sens de la répartie. Alors quand je pouvais me montrer « gênant » avec des blagues de cul envers mes potes je n’hésitais pas, et ce très tôt, vu que j’avais affirmé ma bisexualité assez jeune. Je glousse presque plus que je ne rigole quand Oz répond. Un hétéro pur jus, ça ya pas à dire, tout le monde le sait, et en fait personne ne s’est jamais vraiment posé la question de toute façon. Moi y compris ! Et donc personne ne me croirait si je leur sortais que j’avais passé la nuit avec lui, tout le monde saurait que je rigolais, comme d’habitude, n’est-ce pas ?

Je me plains un peu des courbatures à venir, et il acquiesce. Toujours l’art de ne pas trop parler, à l’inverse de moi qui suis un vrai moulin à parole, surtout quand j’ai bu. Bon soyons sérieux deux minutes, enfin on va essayer. Mon tshirt est trempé, il le voit et me moque un peu. Et bien entendu, je ne me fais pas prier, je l’enlève sans rechigner, même si en fait personne et encore moins Oswald n’a demandé à me voir torse nu, mais j’ai l’habitude de me mettre à l’aise quand j’ai chaud, le Quidditch est un de ces sports où la pudeur devient une étrangère assez rapidement. Ca me rappelle ces jeux puérils quand j’ai commencé dans l’équipe à Poudlard, on s’amusait à tordre nos serviettes pour claquer les fesses de ceux qui se baladaient à poil dans les vestiaires. Et je n’étais pas le dernier à le faire ! Je ne vois même pas qu’Oz détourne le regard quand je me suis libéré du vêtement, à vrai dire, ça ne me traverse pas l’esprit, alors je continue comme si de rien n’était, car il n’y avait rien, enfin selon moi. Je le titille, lui fonce dessus pour l’esquiver au dernier moment ce qui me permet de l’atteindre à l’épaule. Je le charrie, et j’avoue que je me suis rengorgé un peu trop vite. Car il ne se laisse pas abattre, et il utilise son recul pour reprendre de l’élan et s’élancer sur moi. Sauf que je ne m’y attendais pas et il me fait tomber de l’estrade sur le sol matelassé d’un bloc. Si le sol avait été plus dur j’aurai pu me faire mal, mais j’ai appris à bien tomber, enfin quand je suis sobre. Il me met en garde mais je profite qu’il descendre pour le faire tomber à mon tour, sans sortilège, juste avec un croche-pied. Puéril, mais terriblement efficace. Il se retrouve tout contre moi mais réagit en pointant sa baguette dans mon cou. Je lève les mains en signe de reddition, je déclare forfait pour ce tour, il est bien trop proche pour que je puisse me défendre, il a l’avantage.

Je me rends, t’as gagné, pour cette fois !

On fait une pause, mais il ne s’écarte pas. Je ne comprends pas, de toute façon mon esprit est trop embrumé pour saisir tous les détails. J’ai juste le temps de le voir froncer des sourcils avant de sentir ses lèvres se presser sur les miennes. HEIN ? Oui, il m’embrasse. Mais qu’est-ce qu’il fait ? Il n’est pas censé être hétéro. Il a quand même vu que je n’étais pas une fille n’est-ce pas ? Mon cerveau réfléchit assez rapidement, enfin plutôt mon instinct car l’alcool ralentit mes neurones. Alors qu’il commence à se reculer, ma main libre attrape sa nuque et je l’embrasse à mon tour, de manière plus pressante. Puis je le regarde, presque goguenard.

Bah alors ? Tu profites de ton adversaire en position de faiblesse ? C’est pas cool ça Oz…

Je le sens déstabilisé, j’en profite alors pour passer mes jambes autour de son buste et le retourner au sol, je suis à califourchon au-dessus de lui, mes mains tiennent ses poignets pour que sa baguette reste loin de mon cou.

Le point est pour moi, on est d’accord ? Fallait me dire que je te plaisais.

Clin d’œil taquin, avec cette lueur coquine dans le regard. Mais en fait j’ignore pourquoi il m’a embrassé. L’alcool ? Ou autre chose ?

Je ne m'étais pas attendu à un tel dénouement dans cet entrainement impromptu et alcoolisé en plein milieu de la nuit – ou du matin j'étais un peu perdu dans l'horaire. Lui, Oswald Burgess, le mec dont je n'avais jamais douté de l'hétérosexualité tellement ça me paraissait évident – et que je considérais comme un véritable gâchis, il fallait bien l'avouer, priver les mecs comme moi d'un tel physique était presque une insulte divine (qui a dit que je faisais ma drama queen?). J'ignorais un peu s'il avait fait ça pour me déstabiliser ou parce qu'il en avait vraiment envie, et à vrai dire j'espérais que ça soit la seconde option, j'aurai assez mal pris le fait qu'il utilise mon attirance pour les hommes pour avoir l'avantage sur moi. Une question d'ego sûrement. Et puis j'avais aimé ce baiser. Il était surprenant, électrique, empressé presque fougueux, comme ce genre de pulsion que l'on assouvit après s'être retenu pendant de longues minutes, ou plus. Mais je n'allais pas le laisser partir comme ça, juste après m'avoir embrassé, alors j'y avais répondu, j'étais certes plus jeune mais je n'avais pas froid aux yeux pour autant. Je le déstabilisais, je le sentais, car il avait du mal à trouver ses mots, lui qui pourtant d'ordinaire ne manquait pas de répartie, j'en avais encore eu la preuve quelques minutes plus tôt. C'était qui le gamin maintenant ? J'en profite donc pour le retourner, et m'asseoir à califourchon sur lui, tout en lui tenant fermement les poignées. Une position virile mais qui pouvait être excitante à souhait, je le savais d'expérience. Je voyais ses yeux chercher à accrocher un point fixe, comme un animal affolé d'avoir été pris sur le fait. Ca me faisait rire, c'en était presque mignon. Oui voilà, c'était mignon. Et j'en profitais, avec ma langue assez franche comme d'habitude, et mon côté irrésistiblement taquin.

Son regard se posa enfin dans le mien, et Oz reprit de l'assurance. J'avais juste envie d'essayer quelque chose. Je me suis dit que tu ne serais pas vraiment contre... Non ? La fin de la phrase était presque inaudible, ou alors c'est le sang qui battait à mes oreilles qui avaient atténué la puissance de la question. Juste pour l'expérience. Juste pour l'expérience ? Mon sourire ne fit que s'agrandir, j'avais doublement gagné cette nuit apparemment.

Je ne suis jamais contre un baiser d'un beau garçon comme toi Oz, tu devrais le savoir, vu le nombre de fois où je faisais exprès de me balader à poil devant toi ! Et puis si c'est pour l'expérience … fallait me le dire plus tôt, vilain.

Il est toujours bloqué sous moi, mais je me penche, libérant ses poignées, pour poser mes mains de chaque côté de son visage, happant ses lèvres et l'embrassant avec passion. Ma langue vient chercher la sienne, mon corps se colle au sien. Il va voir ce que c'est que se laisser aller avec un homme, il ne sera pas déçu. Je ne voulais pas penser au sens de tout ça, est-ce que c'était vraiment pour tester ? Est-ce que je lui plaisais depuis longtemps ? Avait-il des sentiments ou était-ce purement sexuel ? Trop de questions, je les effaçais rapidement de mon esprit.

T'as choisi le meilleur mec pour ce genre d'expérience, dis moi ce que tu veux, et je te le ferai.

Deuxième clin d'oeil coquin, je le chauffe délibérément. Pourquoi pas ? Il ne peut plus se rétracter, enfin j'espère qu'il n'en a pas envie.

L’alcool nous a mené vers la salle d’entraînement et maintenant on en est arrivés à une étape que je n’avais jamais imaginée. Non à mes yeux il ne faisait pas de doute qu’Oz aimait les femmes, à ma grande déception d’ailleurs, je lui avais toujours trouvé un certain charme, c’est mon côté hédoniste et holiste, j’aime la beauté de manière générale, et il faisait partie de ceux que je trouvais mignon. Mais je m’étais toujours contenté de juste le taquiner, rien de plus. Et pourtant, voilà que je me retrouvais au-dessus de lui, torse nu, juste après qu’il m’ait embrassé, remettant en question tout ce que je pensais de lui. Mais je n’étais pas le genre de garçon à réfléchir plus que de raison, je n’avais pas besoin de trop penser en général, je prenais les choses comme elles étaient, rien de plus. Il y avait une ouverture, alors je me glissais dedans, tout simplement, et on verrait après s’il y aurait de conséquences ou non. Et puis je n’avais pas froid aux yeux, alors j’étais plutôt rentre-dedans, sans mauvais jeu de moi. Mon sourire était large et sincère. Même si j’étais légèrement outrecuidant, si on peut dire les choses ainsi. Oui j’avouais que je me baladais parfois à poil juste pour qu’il me regarde. Oswald rigolait, au moins ça ne tournait pas à la catastrophe, il pouvait voir qu’avec moi pas la peine de se prendre la tête. Mais je ne parlais pas trop, préférant les actes à la parole. Je me penchais de nouveau sur lui, l’embrassant, mais avec plus de vigueur, plus de passion, moins de timidité ou de retenue. Je libérais ses poignets, le laissant libre de ses mouvements. Mon corps était collé au sien, et j’aimais cette sensation, il était plus mature, plus musclé, davantage homme que certains garçons avec qui j’avais déjà couché, et ça me plaisait plutôt pas mal. Nos langues se rencontraient, dans un ballet sensuel. Je ne voulais pas le choquer, même si quand j’y repenserai plus tard j’allais me rappeler que j’avais peut-être été un peu trop direct. Mais ça n’avait pas l’air de l’effrayer pourtant, il semblait plutôt impressionné qu’autre chose même. Sa réponse était assez vague, mais je ne pouvais pas lui en vouloir, c’était une première fois pour lui. Et dire que j’allais devoir initier mon aîné, c’était vraiment la situation à l’envers quand on y pense.

Tu vas devoir me laisser prendre les choses en main alors … Fais-moi confiance, ça devrait te plaire. Et si quelque chose t’effraie, arrête-moi.

Malgré ces mots, Oswald prit l’initiative de m’embrasser à son tour, posant ses mains derrière ma nuque. Il prenait des initiatives c’était sympa, et je sentais dans la pression de ses lèvres une plus grande confiance et assurance. Son bassin collé au mien, il me fit basculé sur le côté, je me laissais faire. C’était son tour d’être au-dessus, et le voir me dominer me plaisait bien. Il y avait cette tension propre à tout rapport de force, même si ce rapport était ici sensuel et non combattif. Il était à califourchon sur moi, ôtant son tshirt. Je pouvais admirer son corps, même si je l’avais déjà fait par le passé, mais d’une façon différente cette fois, mes yeux parcourant la grande croix tatouée sur le flanc, les masques sur les épaules, mes yeux allant de l’un à l’autre, en passant par ses pectoraux, musclés, en passant par son cou. Il avait un charme fou, viril au possible. Sa main glissa sur mon torse, et instinctivement, je me cambrais, pour lui faire sentir que j’étais bien en forme. Je pris les choses en main, tandis que l’on s’embrassait, ma main parcourut son dos, glissant jusqu’à sa ceinture, flattant ses fesses, avec hâte. Puis mes mains vinrent enlever les deux premiers boutons de son pantalon, j’y allais lentement, je ne voulais pas le brusquer en allant directement dans le vif du sujet, pour le moment je me contentai de baisser légèrement le pantalon, juste assez pour que son boxer dépasse un peu, mes doigts glissèrent sous l’élastique au niveau du bas de son dos. Mes lèvres quittèrent les siennes, gagnant son cou. Mes doigts jouaient, glissant du creux de son dos, toujours sous l’élastique du sous-vêtement, pour gagner les hanches, puis enfin l’aine, mais encore à distance, bien que restreinte, du centre d’attention. Intentionnellement, j’arrêtais mes doigts à quelques centimètres, je voulais sentir son impatience, pour me demander de continuer.

Je continue ?

Coquin, je me mordais la lèvre en plongeant mon regard dans le sien.

J’avais l’habitude après avoir un peu trop bu de finir au pieu avec mon ou ma partenaire de la soirée, mais là il fallait bien avouer que je n’avais pas prévu un tel déroulé, et surtout pas avec Oswald. Le garçon était plus vieux que moi, mieux bâti, et surtout à mes yeux il ne mettait que des filles dans son lit, pas des garçons, et donc par définition pas moi. Mais j’avais aimé son baiser, et j’avais été comme du bois sec qu’une étincelle venait d’allumer, et en l’occurrence cette étincelle c’était Oswald, il m’avait allumé et maintenant je flamboyais, je m’étais réveillé. Je me montrais audacieux, comme à mon habitude mais d’ordinaire quand je plaisantais avec lui c’était juste pour être taquin, pas pour le séduire véritablement. De simples jokes de potes à la séduction pur et dur il n’y avait apparemment qu’un pas ou en tout cas un verre d’alcool. J’aurais pu me méfier, me dire qu’il agissait comme ça car il était encore bourré et qu’il m’en voudrait sûrement le lendemain, mais je devais bien l’avouer, je l’avais toujours trouvé mignon, donc j’avais sauté sur l’occasion. La proie était grosse, et elle était dans mes filets. J’étais vraiment audacieux, lui intimant même de me laisser les commandes, après tout j’avais plus d’expérience que lui dans ce domaine, alors autant me laisser faire non. Je pris son silence pour un accord et je commençais alors, doucement, sans le brusquer, avec sensualité. Son baiser impatient me confirma qu’il avait envie de moi, et ça me plaisait, énormément. Nos torses étaient désormais tous deux nus, il était à nouveau au-dessus de moi, nos peaux se frottaient, brûlantes l’une contre l’autre, un contact qui m’affolait et me passionnait.