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aube fracture ((laelia #2))
Lun 3 Juin 2019 - 10:13
“aube fracture .”@laelia trejo
Mine sournoise, tu t’es levée du très bon pied, en ce matin léger de printemps. Princesse tacticienne, tu prépares tes plans dès l’aurore, mettant au défi l’astre flamboyant de briller autant que toi. Monsieur Wakefield. Nom que tu ressasses dans ta tête. Nom de ta prochaine victime, éminent relais qui te mènera à tes fins. Parce que t’as pas peur de viser gros. Parce que, même si t’as conscience des répercussions si on croit que tu manipules le corps enseignant, t’as jamais eu peur du danger. Et puis, dans les situations les plus fastidieuses, t’as tendance à toujours trouver un moyen de te sauver, à briller encore davantage. La difficulté, tu la transformes en ambition. Ambition fructueuse, la plupart du temps. Parce que la détermination, c’est le moteur des lucides, de ceux qui réussissent. D’autres parlent d’émotions, de sensibilité. Toi, t’es pas du tout sentimentale. Peste au cœur de glace, t’es plutôt du genre à taire ce genre de choses autour de toi. C’est peut-être pour ça que tu prends un certain plaisir à semer le chaos, vile démone. Tu vois l’université comme un terrain de jeu sur lequel les plus efficaces peuvent perdurer, et où les autres sont des pions qu’il faut éliminer. Tout cela sous les yeux du personnel encadrant, plus ou moins attentif à ce qui se déroule. Sauf que toi, tu veux réinventer les règles. T’es de ceux qui les modulent pour gagner encore plus. Mauvaise joueuse mais rusée, la triche n’est pas tabou. Et toi, t’as aucune honte à en faire usage. Doigts avides, tu veux élargir ton emprise, ton empire. Et t’attends que ça prenne effet. T’es là, spectatrice, amusée par les conséquences de tes décisions et actions. Qu’elles soient bénéfiques ou chaotiques. Quand tu n’es pas sur le front, tu regardes les autres se battre. Impératrice songeuse.
Assise au bord du couloir face à la cour intérieure, tu inspectes l’éveil de la plupart des étudiants. Certains, heureux, racontent leur rêve comme une histoire qui s’est réellement passée. D’autres sont fatigués de la soirée de la veille, oubliant leur dissertation d’histoire de la magie. Et puis, il y a ceux qui broient du noir, ceux qui t’intéressent le plus. Ayant apporté ton thé matinal, tu sirotes la boisson, imaginant les raisons de leur tristesse. Peut-être la maladie. Peut-être un chagrin d’amour. Peut-être des affligés de nature. Tu balaies la compassion pour laisser place à l’intrusion. Parce que t’aimes ressasser les mauvais souvenirs chez les autres, à travers des anecdotes aiguisées, des rappels, ou des interrogations. Une question après l’autre, tu les harcèles pour les pousser à bout. Histoire qu’ils s’agacent, qu’ils montrent leur vrai visage, qu’ils se trouvent le peu de force qu’ils ont en eux pour te faire face. Et puis tu les écrases, sans pitié, pour qu’à la fin de votre conversation, ils finissent plus bas que terre. L’humiliation, c’est un loisir qui demande de la pratique. Pratique souvent mise en avant par les sang-purs. Identifiant ta première cible – peut-être celle qui va introduire le plan initial –, tu te lèves, conquérante. C’est alors qu’une ombre vient se glisser sur ton chemin. Tu te retournes, intriguée. Peut-être une vermine qui vient te tendre le bâton pour se faire battre. Peut-être quelqu’un que tu connais. Laelia, fleur intrigante au visage fermé. Tu passes une main dans ta chevelure, pourtant déjà très bien présentée. Manière que tu laisses à la rancœur. « Tu me fais suffisamment confiance pour venir me parler maintenant ? » Référence à leur dernière conversation qui ne s’est pas très bien terminée. Ajoutant un sourire indéniablement faux, t’oublies rien. « Qu’est-ce que tu veux ? » Tu doutes qu’elle soit devant toi juste pour te saluer. Parce qu’elle est comme toi. Toujours une idée derrière la tête.
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Re: aube fracture ((laelia #2))
Mar 4 Juin 2019 - 21:18
aube fracture
miaelia
Poids oppressant qui comprimait cruellement sa poitrine, pesanteur dont elle ne parvenait à se défaire. Un obstacle qui l’avait suivi tôt ce matin, dans les ruelles encore humides d’Inverness, alors que l’astre lunaire venait à peine de s’éclipser. Léger brouillard matinal, les yeux de Laelia étaient marqués d’une teinte incarnate, carmin qui faisait écho à ses griffes affutées, note fraîche de la veille. Le tintement des aiguilles qui soulevaient la Princesse résonnait dans la venelle, cognant avec fracas le bitume, un tantinet glissant de l’artère citadine. Elle savourait les balades en solitaire tôt le matin, la retraite qui lui faisait un bien fou. Il s’agissait principalement de la brise frisquette, celle qui rafraîchissait son derme basané, allégeant la chaleur étouffante et cette masse dense qui esquichait son thorax. La fin approchait à grands pas, le commencement de quelque chose de nouveau, une joie que la fleur de Lys savourait, croquait à pleines dents, et pourtant… Elle ne s’était jamais sentie aussi seule, la jolie.
La lourdeur toujours assidue, une grimace étirait les pulpes de l’orchidée, glissant une main contre son front qu’elle percevait comme brûlant. Quelques perles de sueur transsudaient de ses tempes, les essuyant d’un geste précis de mouchoir en soie, tandis que son souffle brûlant s’intensifiait. Une vague indescriptible qui la saisissait sans aviser, le décor environnant commençait à se troubler, en même temps que sa vision floue. Les sons ne parvenaient plus à ses oreilles, seuls des bourdonnements assourdissants qui lui faisaient perdre la raison. Claquement strident de la chaise sur laquelle la précieuse était installée, elle harponnait son sac et s’en allait de son cours de potions, la cadence pressée, comme si un imprévu venait de toquer à sa porte. Progressivement, sa respiration s’emballait, suivie de cette masse qui pressait son poitrail, de quoi l’angoisser davantage. Crise qui ne tardait pas à se montrer, déstabilisant la demoiselle, qui arpentait avec peine et fébrilité les couloirs, à la recherche d’air frais, d’un courant froid pour la remettre de ses émotions.
En sueur, paniquée à excès, Laelia fut interpellée par Mia. Elle tombait toujours bien, la terrible. « Tu es sur mon chemin… » Voix qui se brisait, son visage se décomposait, de manière à rendre plus bruyant, presque effrayant son souffle saccadé. L’air peinait à passer, de quoi faire rougir son faciès. D’un geste chancelant, la fleur contournait la belle, prenait appui plus loin contre les remparts qui donnaient sur le vide. Le corps tremblant, l’air qui émanait de ses lèvres était tel qu’on croirait presque que Laelia venait de courir un marathon ou de se faire étrangler, manquant de la tuer. Il n’en était rien, juste des bruits de plus en plus forts, les idées qui se basculaient dans son esprit et le vide qui lui semblait attirant le temps d’un instant, légèrement penchée vers ce dernier, les paumes apyrétiques posées contre la bordure de pierre. C’était comme si elle suffoquait.
La lourdeur toujours assidue, une grimace étirait les pulpes de l’orchidée, glissant une main contre son front qu’elle percevait comme brûlant. Quelques perles de sueur transsudaient de ses tempes, les essuyant d’un geste précis de mouchoir en soie, tandis que son souffle brûlant s’intensifiait. Une vague indescriptible qui la saisissait sans aviser, le décor environnant commençait à se troubler, en même temps que sa vision floue. Les sons ne parvenaient plus à ses oreilles, seuls des bourdonnements assourdissants qui lui faisaient perdre la raison. Claquement strident de la chaise sur laquelle la précieuse était installée, elle harponnait son sac et s’en allait de son cours de potions, la cadence pressée, comme si un imprévu venait de toquer à sa porte. Progressivement, sa respiration s’emballait, suivie de cette masse qui pressait son poitrail, de quoi l’angoisser davantage. Crise qui ne tardait pas à se montrer, déstabilisant la demoiselle, qui arpentait avec peine et fébrilité les couloirs, à la recherche d’air frais, d’un courant froid pour la remettre de ses émotions.
En sueur, paniquée à excès, Laelia fut interpellée par Mia. Elle tombait toujours bien, la terrible. « Tu es sur mon chemin… » Voix qui se brisait, son visage se décomposait, de manière à rendre plus bruyant, presque effrayant son souffle saccadé. L’air peinait à passer, de quoi faire rougir son faciès. D’un geste chancelant, la fleur contournait la belle, prenait appui plus loin contre les remparts qui donnaient sur le vide. Le corps tremblant, l’air qui émanait de ses lèvres était tel qu’on croirait presque que Laelia venait de courir un marathon ou de se faire étrangler, manquant de la tuer. Il n’en était rien, juste des bruits de plus en plus forts, les idées qui se basculaient dans son esprit et le vide qui lui semblait attirant le temps d’un instant, légèrement penchée vers ce dernier, les paumes apyrétiques posées contre la bordure de pierre. C’était comme si elle suffoquait.
(c) DΛNDELION
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Re: aube fracture ((laelia #2))
Jeu 11 Juil 2019 - 9:47
“aube fracture .”@laelia trejo
Loin du sourire magnanime, tu scrutes les environs avec ton regard habituelle. Perçant, offensant. Les yeux sont le miroir de l’âme, qu’on dit. Si tel est le cas, tu as l’esprit redoutable, dont il faut faire attention. T’aimes qu’on pense ce genre de choses à ton sujet. Parce que les rumeurs et la crainte, ça te donne de l’importance, de la puissance. T’es obnubilée par l’influence, t’es prête à beaucoup de choses pour en avoir un peu plus encore. Ça explique ton comportement, ta tendance à trainer dans le chaos, à le provoquer. Ça t’a jamais repoussé, ça t’a jamais mené dans une situation qui t’incriminerait. Parce que t’es maligne, parce que tu ne te laisses pas prendre par le premier venu. Tu réfléchis sans cesse, tu as toujours une idée derrière la tête à chaque fois que tu accomplis une tache. Et ce, avec presque tout le monde. Tu laisses tes intérêts qu’envers ceux que t’apprécient, que t’estiment. Il en existe que très peu, car tu n’accordes pas ta confiance à tout le monde. T’es méfiante, t’as pas envie que quelqu’un profite de ta clémence. Toi-même tu pourrais le faire. Du coup, tu fais vite une sélection, espérant que tu ne te trompes pas sur les gens. Tu te trompes rarement. Tes amis te sont loyaux, tes connaissances peut-être pas autant. Mais tu te débrouilles toujours pour éviter que les choses tournent en ta défaveur avec ces derniers. T’es assez persuasive, suffisamment pour qu’ils comprennent que tu n’es pas ce genre de fille lisse qui ferme les yeux, qui oublie le potentiel écart. Toi, tu contre-attaques. Tu les fais regretter leur geste jusqu’à ce qu’ils s’excusent. Sauf que t’accordes rarement une seconde chance. Parce que ta confiance est précieuse. C’est pas quelque chose que l’on médit, que l’on insulte sans scrupule. La confiance, c’est la chose la plus belle que tu puisses donner à quelqu’un. Donc, tu veux que tout se passe bien, sans déception de chaque côté. Et t’es à cette étape avec Laelia. Fleur que tu apprécies mais dont le tourment est insoupçonné. Situation difficile, situation plaisante.
Mine ombragée, tu la croises rapidement. Elle n’est pas beaucoup expressive, aujourd’hui. Ou elle ne l’est peut-être tout simplement pas. « Tu es sur mon chemin… » Sourire automatique. Quel magnifique chemin alors. Quelque part, si ça n’avait pas été elle, tu aurais réagi tout autrement. T’as un self control plus que discutable. Donc quelqu’un que tu n’apprécies pas tente ce genre de réplique, tu peux sérieusement le remettre à sa place. Parce que t’es quelqu’un qu’on respecte, dont on ne néglige pas le courroux. Mais avec Laelia, c’est différent. Vous avez l’habitude du jeu de celle qui piquera le plus l’autre. « Tu ne peux pas te passer de moi, il faut que tu l’assumes. » T’accentues le trait, tu contournes les mots pour qu’ils soient à ton avantage. Tu la vois passer derrière toi, entrevue écourtée. Tu soupires, passant tes doigts délicats autour de la tasse que tu as soigneusement apportée. Une gorgée de liquide vert, un bourdonnement suspect. Comme si les pierres sur lesquelles tu es assise tremblaient. Du coin de l’œil, t’aperçois le corps de ton amie se renverser sur le mur. La faiblesse du corps, de l’esprit. Les jambes décontractées, tremblotantes. Tu décides de t’approcher. Pas à pas. Un mélange d’incompréhension, d’inquiétude. Cœur à demi-teinte. Tu poses ta main sur son épaule, déviant son dos pour voir son visage. Affligée, comme si elle manquait de souffle. Silencieuse, tu la fais s’asseoir sur le sol, comme pour jauger la situation. Réflexe impassible que tout futur médicomage se doit d’avoir. Tu t’assoies à côté, lui tendant ta boisson. « Qu’est-ce que t’as ? » T’espères une réponse, sinon tu devras la conduire à l’infirmerie. Une main derrière son dos, contact affectueux. « Me dit pas que t’es enceinte. » Les grossesses, t’as l’impression d’avoir déjà suffisamment donné cette année. De toute manière, avec elle, t’exclus aucune possibilité. Tournant étrange.
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Re: aube fracture ((laelia #2))
Ven 12 Juil 2019 - 18:58
aube fracture
miaelia
Pas de temps pour les obstacles encombrants, la brune s’écartait de Mia, décidée à ne plus revoir cette vipère, destinée à périr dans les méandres de l’indifférence. Colère fondée envers celle que Laelia considérait comme un Cheval de Troie, l’orchidée continuait sa route en passant à côté de la fontaine et sous la structure arquée de l’entrée de la cour intérieure. Bordure la séparant du vide, son corps, vidé d’énergie s’était effondré contre les remparts, à la manière d’un sorcier succombant suite à un enchantement fatal, un de ceux interdits. Source méconnue de cette crise d’angoisse, la ronce fermait les yeux, souffle effrayant ponctué de tremblements et de fébrilité dans tout son corps galbé. De nouveau, l’ombre glissait de son dos à son visage, jugeant les traits déformés par la panique de la créatrice avant de l’inviter à s’asseoir. Mouvements saccadés de la belle, les articulations tendues comme détendues, la roche fraiche contre son dos lui faisait un bien fou. Pourtant, la peine ne passait pas : souffle puissant qui laissait entendre le vide à l’intérieur d’elle, sa respiration se faisait plus rare, l’énergie quittant son pauvre corps dépourvu de force.
Bientôt, ses griffes se mettaient à gratter sa nuque, y laissant la trace de ses ongles manucurés, comme si une telle action pouvait l’aider, lui apporter l’air tant désiré. Question de la part de Mia qui l’aurait fait rire en temps normal puisqu’il n’y avait pas plus prévoyante que l’orchidée, elle qui faisait attention à ce que son rêve d’enfanter ne devienne pas cauchemar par un simple accident. « Non… » Voix brisée, peinant à sortir et retrouver sa tonalité habituelle, elle était crispée, Laelia, une douleur phénoménale lui parcourait le buste et la tête prise de vertige. Ainsi, son poitrail s’effondrait et elle se posait entre les bras de Mia, les paupières fermées et le palpitant menaçant de s’échapper tant ses pulsations étaient puissantes. Si fébrile que Laelia en tremblait sans arrêt ni pause, le souffle déchirant les entrailles et les larmes au bord des yeux. La fleur du diable s’effondrait, avec l’impression que le monde s’écroulait réellement sur ses épaules. Source inconnue de cette crise, la Trejo peinait à reprendre son souffle, à se calmer et à retrouver sa plénitude d’esprit. Face à cette difficulté rencontrée, Laelia était impuissante et déstabilisée, brisée certainement, le calme introuvable.
Enfin, après de longues minutes et grâce à la présence de son amie, la fleur se calmait. Souffle de plus en plus posé, elle ne tremblait presque plus, feuille qui se renforçait, les racines plus encrées dans le sol mais toujours lovée entre les bras de Mia. Avant cela, jamais la poupée n’aurait cru pouvoir être réconfortée par Mia, celle en qui elle n’avait certainement pas confiante, venait de la trouver dans un état désemparé.
Bientôt, ses griffes se mettaient à gratter sa nuque, y laissant la trace de ses ongles manucurés, comme si une telle action pouvait l’aider, lui apporter l’air tant désiré. Question de la part de Mia qui l’aurait fait rire en temps normal puisqu’il n’y avait pas plus prévoyante que l’orchidée, elle qui faisait attention à ce que son rêve d’enfanter ne devienne pas cauchemar par un simple accident. « Non… » Voix brisée, peinant à sortir et retrouver sa tonalité habituelle, elle était crispée, Laelia, une douleur phénoménale lui parcourait le buste et la tête prise de vertige. Ainsi, son poitrail s’effondrait et elle se posait entre les bras de Mia, les paupières fermées et le palpitant menaçant de s’échapper tant ses pulsations étaient puissantes. Si fébrile que Laelia en tremblait sans arrêt ni pause, le souffle déchirant les entrailles et les larmes au bord des yeux. La fleur du diable s’effondrait, avec l’impression que le monde s’écroulait réellement sur ses épaules. Source inconnue de cette crise, la Trejo peinait à reprendre son souffle, à se calmer et à retrouver sa plénitude d’esprit. Face à cette difficulté rencontrée, Laelia était impuissante et déstabilisée, brisée certainement, le calme introuvable.
Enfin, après de longues minutes et grâce à la présence de son amie, la fleur se calmait. Souffle de plus en plus posé, elle ne tremblait presque plus, feuille qui se renforçait, les racines plus encrées dans le sol mais toujours lovée entre les bras de Mia. Avant cela, jamais la poupée n’aurait cru pouvoir être réconfortée par Mia, celle en qui elle n’avait certainement pas confiante, venait de la trouver dans un état désemparé.
(c) DΛNDELION
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Re: aube fracture ((laelia #2))
Sam 27 Juil 2019 - 18:35
“aube fracture .”@laelia trejo
T’as pas l’habitude de te montrer vulnérable, faillible. T’as plutôt l’habitude de confronter celle des autres. Manipulatrice couronnée, tu jettes ton regard perçant vers le faible, le fébrile. Pour qu’il tremble davantage, pour qu’il se plie à ta volonté. Impératrice rigide. Tu t’amuses de la détresse d’autrui. Tu contournes les simples morales pour en faire un jeu auquel tu excelles. Briller par tous les moyens. Les valeurs de tolérance et de respect ne concernent pas tout le monde te concernant. Il est rare que l’inconnu reçoive de ta part la bienveillance, l’indulgence. Parce que t’as pas été élevée comme ça. T’as été formatée pour avoir une bonne image auprès des plus grands. Les mondains, les sang-purs, les enseignants. Parce que c’est comme ça que tu connaitras la gloire. Parce que c’est dans les mœurs familiales. Se rapprocher du roi, le brosser dans le sens du poil et lui voler le trône. Ou simplement pour avoir de la compagnie. Intéressée et intéressante. Les gens comme toi te fascinent, t’amènent à vouloir les comprendre. T’aimes savoir leur motivation, pourquoi ils empruntent le même chemin que toi. La ruse, l’illusion. Chemin sibyllin qui vous pousse dans vos travers les plus sombres. Les tiens, tu les découvres encore, curieuse. Tu ne sais pas de quoi tu es pleinement capable, tu ne sais pas quelles peuvent être tes limites. Du coup, tu explores celles des autres, en quête de réponses qui pourraient te satisfaire toi. Parce que t’es persuadée que la force d’autrui ne fera qu’élever la tienne. Les certitudes, tu les construis toute seule. Même quand ça semble très mal parti. Parce qu’il suffit que tu te montres suffisamment convaincante pour que tout le monde te suive. C’est comme ça que ça marche. Des mots grossissants et des attitudes plaisantes te permettent de garder et d’accroitre ton influence. Si tu ne montres que ce que tu veux montrer, c’est uniquement parce que tu ne veux pas que tes émotions te desservent. Et l’idée de tout perdre pour un chagrin éphémère t’horripile rien que d’y penser. C’est ce qu’il y a de pire. Être triste et plus bas que terre. Désespoir infini, cercle vicieux qui t’enroule jusqu’à perdre tout. C’est peut-être ça ta plus grande peur. Ne plus rien posséder et avoir l’impression de ne plus rien pouvoir faire pour y remédier. Situation extrême qui refroidit le sang de la princesse au cœur de pierre. Quelle ironie.
T’as envie de lui dire de se reprendre. T’as envie de la secouer. Parce que la fleur elle arbore le masque sournois, fort et destructeur. Elle occulte les humeurs qui affaiblissent, qui rendent le cœur lourd et fragile. C’est pour ça que tu l’as tout de suite appréciée. Parce qu’elle est comme toi, parce qu’elle se comporte de la même manière que toi. A polir l’armure du conquérant, laissant derrière une carrure assurée les problèmes communs, prévisibles. « T’es dans un sale état. » Les mots qui piquent mais les mots justes. Fleur qui fane entre tes bras, t’es pas de ceux qui emploient la délicatesse pour qu’elle se ressaisisse. Tu la vois se reprendre, gagner en vivacité. Tu caresses sa chevelure, cascade qui orne son crâne, fixant un mur pendant que son corps se stabilise. Tu perçois l’étonnement des passants. Parce qu’ils n’ont pas l’habitude de te voir comme ça. Réconfortante, support du plus vulnérable. Parce qu’ils te voient davantage faire de leur vie une succession de difficultés. Parce qu’ils croient que t’es une garce sans cœur. Mais t’en as bien un, aussi sec soit-il. Et s’il y a bien quelque chose que tu gardes pour valeur, c’est la loyauté. « Qu’est-ce qui se passe ? » T’es curieuse. T’as envie de savoir pourquoi elle est comme ça. Elle qui, fière, t’a présenté ses travaux il y a quelques jours. Voilà qu’elle goûte au tourment, à la détresse. « Dis-moi tout. » Parce que t’es persuadée que les mots pourront la libérer, comme ils peuvent le faire pour toi.
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Re: aube fracture ((laelia #2))
Sam 24 Aoû 2019 - 18:12
aube fracture
miaelia
L’estomac noué et les oreilles soumises à des sifflements intempestifs, elle avait la nausée, Laelia, si fébrile qu’un coup de vent, une brise simpliste, suffiraient à la balayer, l’envoyer valser dans une minuscule tornade, côtoyant le vide et les roches sur lesquelles, ses côtes se fracasseraient, où sa dépouille siégerait jusqu’à charogne devenir. Ce n’était pas usuel une telle perte de contrôle, non, Laelia avait pour réputation celle de la peste ultime, qui écrasait sous ses semelles rouges et éternellement neuves les moindres pions, se récréant du cruor tapissant son derme basané. Et puis avec le temps, l’orchidée se calmait, apaisée par des caresses venues d’une aide non estimée jusqu’à cet instant. Le calme régnait dans la cour intérieure et peu à peu, les essences putrides, futiles s’en allaient, laissant les impératrices dans un chaos assourdissant. C’était dans les limbes que les Reines trouvaient une place de luxe, purgatoire dans lequel Perséphone dirigeait les âmes en perdition, soumises au supplice éternel. En silence, uniquement le souffle brûlant de la ronce était audible, brûlures qu’octroyait sa respiration endiablée, marquant les épidermes d’ulcérations. Reine des cendres, mais aussi des flammes, moment de faiblesse pour cette nymphe impitoyable, muette dans les bras de son amie, le faciès camouflé afin de ne pas laisser voir toute la détresse de l’univers dans ses prunelles céruléennes.
Et puis les interrogations fracassaient ce mutisme apaisant, de quoi brusquer la sirène, elle qui chérissait l’absence de son, chaleur des gestes et violence des mots. « Je ne sais pas. » Qu’elle tentait de prononcer Laelia, mais la voix qui vrillait, l’amertume, sécheresse dans la gorge. Alors, la créatrice se laissait aller sur le côté, appuyée contre la muraille fraiche, lui offrant un frisson désagréable suite aux différences de températures entre son milieu et l’enveloppe charnelle qui l’enrobait. « J’ai l’impression que je ne m’en sortirai jamais. » Parce qu’elle avait toujours l’envie, l’idée, de se foutre en l’air, balle dans la tête, coup de lame aiguisée en plein palpitant, se vider de son hémoglobine et crever comme une chienne dans des draps en soie, voilà ses aspirations du moment. Bien sûr, il y avait sa marque, projet d’indépendance, mais tout ce chemin parcouru avait été éprouvant, déstabilisant, si proche du but qu’il semblait désormais inaccessible. « Ce n’est juste pas la joie. » Si seulement c’était si simple et évasif, mais la tornade Texane n’en pouvait plus, étouffée par une situation, anxieuse, certainement. Les gambettes dépliées, ses mirettes azurées fixaient le sol, ongles manucurés glissant le long de sa peau moite, abattue, désespérée par une situation sur laquelle la poupée n’avait pas réellement de contrôle. « J’ai envie de tout abandonner, mais je dois encore attendre mon diplôme. » Reflet d’une émanation confuse, la sueur encore collée sur ses tempes, Laelia se laissait aller à une contemplation du néant, le tout guidé par un long soupir.
Et puis les interrogations fracassaient ce mutisme apaisant, de quoi brusquer la sirène, elle qui chérissait l’absence de son, chaleur des gestes et violence des mots. « Je ne sais pas. » Qu’elle tentait de prononcer Laelia, mais la voix qui vrillait, l’amertume, sécheresse dans la gorge. Alors, la créatrice se laissait aller sur le côté, appuyée contre la muraille fraiche, lui offrant un frisson désagréable suite aux différences de températures entre son milieu et l’enveloppe charnelle qui l’enrobait. « J’ai l’impression que je ne m’en sortirai jamais. » Parce qu’elle avait toujours l’envie, l’idée, de se foutre en l’air, balle dans la tête, coup de lame aiguisée en plein palpitant, se vider de son hémoglobine et crever comme une chienne dans des draps en soie, voilà ses aspirations du moment. Bien sûr, il y avait sa marque, projet d’indépendance, mais tout ce chemin parcouru avait été éprouvant, déstabilisant, si proche du but qu’il semblait désormais inaccessible. « Ce n’est juste pas la joie. » Si seulement c’était si simple et évasif, mais la tornade Texane n’en pouvait plus, étouffée par une situation, anxieuse, certainement. Les gambettes dépliées, ses mirettes azurées fixaient le sol, ongles manucurés glissant le long de sa peau moite, abattue, désespérée par une situation sur laquelle la poupée n’avait pas réellement de contrôle. « J’ai envie de tout abandonner, mais je dois encore attendre mon diplôme. » Reflet d’une émanation confuse, la sueur encore collée sur ses tempes, Laelia se laissait aller à une contemplation du néant, le tout guidé par un long soupir.
(c) DΛNDELION
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Re: aube fracture ((laelia #2))
Lun 7 Oct 2019 - 21:25
“aube fracture .”@laelia trejo
C’est étonnant de te voir dans ce rôle. Celui de la fille posée et à l’écoute. C’est tellement plus simple de te montrer dans un domaine dont tu es l’une des meilleures. Les projets et la sournoiserie. Toi, tu laisses volontairement de côté l’assistance, la charité. Sauf si elles te sont profitables, d’une manière ou d’une autre. Parce que t’as pas l’habitude de t’ouvrir aux autres. Parce que s’ouvrir aux autres implique d’écouter leurs retours, de s’intéresser en retour. Et l’opinion de chacun ne t’importe peu. Du moins, tout dépend de la personne concernée. Ici, dans tes bras vint chuter l’une des fleurs que tu estimes le plus. Princesse avare qui te rappelle tes propres attitudes, inquisitrice invulnérable. Qu’est-ce que la vie nous réserve cette fois ? Il y a peu, tu partageais avec elle les difficultés qui se dressaient sur ta route. Tes hésitations comme tes passions secrètes, paroles que tu gardes profondément à l’abri. Parce qu’elle est l’une des seules à qui tu fais confiance. L’une des seules qui ne répéterait rien de ce que tu as pu lui dire depuis vos premiers échanges. Encerclées de flammes, diablesses se prêtent aux confidences. Tu lui as certainement montré quelques-unes de tes faiblesses, parlé de ce qui a un véritable enjeu actuellement dans ta vie. Etonnement, ça ne t’a pas dérangé. Tu t’es prêtée au jeu, sans pour autant perdre en vigueur. Panache acerbe qui t’es caractéristique et qui demeure semblable à celui de la belle. Interlocutrice favorite, qui semble cette fois-ci être celle emprisonnée dans la torpeur. Aussi forte que vous êtes, vous n’échappez pas aux failles, aux pièges qui remettent tout en question. Et tu vas essayer de la soutenir, même si tu ne sais pas comment t’y prendre. Parce que ça te paraît naturel, plein de sens.
T’écoutes attentivement les paroles de la belle, si bien que tu souhaites y répondre de la meilleure façon qui soit. Tu cherches tes mots, sans pour autant dénaturer ta nature franche et tranchante. « C’est en disant ce genre de choses que tu vas te bloquer. » Tu parles en connaissance de cause. Parce qu’il y a quelques jours, tu étais à sa place. Tu la laisses se redresser, mimant sa position avec précision. Basculant ta tête en arrière, la brise bousculant ta chevelure ondulée. « Les doutes, c’est un putain de cercle vicieux. » Tu fermes tes yeux un instant, imaginant la facilité qui t’échappait à chaque fois qu’il fallait faire un choix. T’aurais aimé que tout soit simple, que tout autour de toi allait se régler aisément. Torrent idéalisé qui cache en réalité un affluent sinueux, périlleux. « Je pense que ça arrive à tout le monde. Peu importe qui tu es. » Moments imprévisibles qui parasitent l’existence, qui figent le temps et qui font oublier tout le reste. Parenthèse plus ou moins temporaire qui aspire l’être jusqu’à son essence propre. Le flou que la fleur connaît semble concerner son avenir à l’université. « Je comprends. » Toi aussi, t’envisageais cette alternative. Quitter la médicomagie, couper les ponts avec ta famille et te lancer dans la musique quelque part entre l’Angleterre et l’Espagne. Passion qui fait tanguer toutes tes certitudes. « Mais vaut mieux. T’as pas fait toutes ces années pour t’arrêter à quelques pas de la ligne d’arrivée. » C’est ce que tu te dis, à chaque fois, pour reprendre tes esprits, pour quitter ce trouble le plus rapidement possible. « Et puis abandonner, c’est pas vraiment notre genre. » Les femmes de pouvoir, celles qui laissent leur subjectivité de côté pour l’accomplissement de leurs idéaux. La réussite, l’influence. « Sans compter que ça ferait plaisir à ceux qui te détestent. » La peste qui prend la fuite. Quelque chose qui ferait du bruit, pour changer.
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- Spoiler:
déso du retard
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