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pas l'étoffe, pas les épaules (oswald)
Sam 30 Mar 2019 - 22:42
Samedi 16 mars 2019
Les yeux rouges, la mine déconfite, j’apparais dans la rue où vit Oswald. Après cette après-midi pleine de rebondissements, j’ai juste besoin de le voir. Je ne veux pas rester chez moi, je ne veux pas voir les regards pleins de pitié d’Isalynn, de la sentir tourner autour de ma chambre, essayant de voir si je vais bien ce soir. Aujourd’hui, j’ai retrouvé la lettre vieille de six ans et je me suis engueulée avec mon père devant Finn. Telle une flamme, je me suis consumée de colère, et maintenant que la rage est consumée, je m’éteins. Arrivée devant la porte du brun, je toque plusieurs fois. La porte qui s’ouvre, et mon coeur qui reconnaît la personne qui me manque ce soir. “Hi.” Tentant un maigre sourire, je passe ma main dans mes cheveux emmêlés. “I’m upset.” Yeux qui s’embrument rapidement, suite de la phrase qui ne sort que dans un souffle. “And I need you.” J’ai l’impression que tout mon corps tremble, alors j’agrippe mes mains ensemble pour ne pas qu’elles se détachent, et je me mords la lèvre inférieure, déjà déchirée à certains endroits à cause d’assauts répétés de mes dents cet après-midi. Regard implorant, la tête penchant légèrement sur le côté. “Please, I don’t want to be alone tonight.”
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Re: pas l'étoffe, pas les épaules (oswald)
Mer 3 Avr 2019 - 18:11
Plusieurs coups à la porte. L'inquiétude chassa l'agréable surprise sur le visage d'Oswald qui ouvrit, en t-shirt. Hey... Il ne s'habituait toujours pas à la bouffée d'émotion et d'euphorie qui serrait son coeur à la vue de la rouquine, mais sa mine déconfite et sa voix tremblante alluma immédiatement une envie furieuse de démolir tout ce qui osait l'atteindre. What happened ? Il se pencha vers elle, prêt à la prendre dans ses bras, mais elle garda ses mains jointes et cela suffit à enclencher la pudeur stupide du sorcier, qui ne la toucha pas. Redoutant une mauvaise nouvelle, il se sentit fondre quand elle le supplia de ne pas la laisser seule. Never again. Hochant la tête, l'Anglais avala sa salive le temps de se ressaisir. Il ne pouvait pas se montrer aussi bouleversé qu'elle. Murphy avait besoin d'une présence rassurante. Do you want to talk here ? Or go clear your head someplace else ? Il la couvait d'un regard curieux, toujours un peu inquiet, cherchant à déceler la moindre lueur d'amélioration. Il ne supportait pas de la voir ainsi, surtout quand il n'osait pas encore la serrer contre lui.
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Re: pas l'étoffe, pas les épaules (oswald)
Mer 3 Avr 2019 - 19:17
C’est toujours étrange de revoir Oswald. A chaque fois, j’ai l’impression de vivre dans un rêve, ou d’halluciner, au choix. J’ai encore du mal à me faire à l’idée qu’il est là, pour de vrai. Il y a mon coeur qui bat la chamade et mon crâne qui tourne brièvement alors qu’il ouvre la porte. Il y a les mots qui ont du mal à sortir et qui butent sur mes cordes vocales. Et bien entendu, comme d’habitude, il y a les larmes qui montent à mes yeux et mes dents qui viennent emprisonner ma lèvre inférieure pour ne pas craquer. Il est là, et il a l’air inquiet. Il me demande ce qui s’est passé et je secoue violemment la tête, signe que je refuse d’en parler pour le moment. Sinon je vais craquer. Et je ne veux pas. J’ai juste envie de me changer les idées. C’est ce qu’on faisait souvent, avant. A chaque fois que quelque chose venait me contrarier, je savais que je pouvais courir vers lui pour qu’il me fasse oublier. Et c’est exactement ce qu’il me propose maintenant. Reprenant un peu de contenance, j’avale ma salive avant de lui répondre, hochant faiblement la tête. “The second option.” Fronçant légèrement les sourcils, je cherche un endroit où nous pourrions aller pour me changer les idées. Mais mon esprit est vide. Sentant le désespoir remonter, je passe une main sur mon visage, ajoutant d’une voix plaintive : “But I don’t know where to go.”
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Re: pas l'étoffe, pas les épaules (oswald)
Mer 3 Avr 2019 - 19:45
Elle ne veut pas parler. Il suffit de voir son regard, sa petite bouche fermée. Oz comprenait facilement les expressions de son visage. C'était naturellement qu'il proposa d'aller se changer les idées ailleurs. Sa spécialité. Le meilleur ami fanfaron de service, qui distrait la timide rouquine de ses soucis. Le rôle lui semblait plus difficile ce jour-là, peut-être parce qu'il avait perdu l'habitude. Ou parce que le costume lui était désormais un peu étroit. La voix plaintive de la sorcière qui cherchait où se rendre lui arracha un sourire ému, et l'Anglais se permit de saisir son poignet pour qu'elle retire les mains de son visage. That's okay, Smurf. I know a place. Les possibilités étaient réduites, certes, mais cela rendait le choix plus facile. Le temps d'enfiler un pull à capuche et de glisser sa baguette dans la poche de son pantalon, il ferma la porte derrière lui en s'engouffrant sur le palier avec Murphy. We can walk, it's not far. Ses yeux rarement détachés d'elle, il l'accompagna dans la rue pour s'y rendre. Maybe you know the place. I guarantee it'll take your mind off. Pas de bar étudiant qui leur rappellerait étrangement leur amitié d'autrefois, pas le Filet du diable où ils ne seraient pas à l'aise. Le Rainbow était tout indiqué comme lieu neutre, neuf et joyeux. Oz s'y était rendu quelques fois pour boire un verre, invité par le patron.
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Re: pas l'étoffe, pas les épaules (oswald)
Mer 3 Avr 2019 - 20:28
Les mots qui rassurent, le petit surnom qui date de notre adolescence, la voix douce et calme. Ca fait du bien, ça réchauffe le coeur. Il me prend par le poignet et je me calme instantanément. Je suis toujours sur les nerfs, sur le fil du rasoir, je peux très bien retomber dans la colère, ou la tristesse, ou le désespoir d'un moment à l'autre. Mais pour l'instant, je tiens en équilibre sur la corde, telle un funambule. Il a toujours eu cet effet-là sur moi, Oz. C'est à se demander comment je faisais lorsqu'il était absent, toutes ces années. I just kept falling and falling. Suivant le sorcier dans le palier, puis dans la rue, je me demande bien où il m'emmène. La promesse d'un changement me donne de l'espoir, mais m'embrouille aussi. Je n'ai aucune idée de l'endroit où nous allons. Les rues défilent, mes bras collés contre ma poitrine, bravant la fraîcheur de mars. Suivant le rythme du brun, je m'arrête en même temps que lui devant un bar. Sur la devanture, un drapeau arc-en-ciel illuminé. Fronçant les sourcils, clairement confuse, je me tourne vers Oz. "Why are you taking me to a gay bar ?"
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Re: pas l'étoffe, pas les épaules (oswald)
Mer 3 Avr 2019 - 20:43
La question le surprit, et le déstabilisa sans qu'il ne sache pourquoi. Après tout, c'était bien un bar lgbt. La main sur la poignée de la porte, Oz balbutia avec un rire forcé. Why ? Well.. why not ? L'assurance revint, et il dévisagea Murphy avec une lueur taquine dans le regard. You don't have a problem with that, right ? Le ton était léger, car il ne doutait pas que les sexualités de chacun ne posaient aucun souci à la rouquine. Le sorcier ouvrit la porte et la laissa passer devant. I know the owner and it's a welcoming place. Et puis, ici, pas de dragueur relou à repousser. La chaleur de la pièce et l'atmosphère joyeuse de la clientèle lui donnèrent déjà l'assurance que la soirée serait agréable - pas vrai ?
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Re: pas l'étoffe, pas les épaules (oswald)
Mer 3 Avr 2019 - 22:11
Le rire étrange d'Oz me rend suspicieuse. J'ai l'impression de l'avoir rendu mal à l'aise. Pourquoi serait-il mal à l'aise ? Je fronce les sourcils, mais son assurance revient rapidement et je décide de passer outre. Sa question me laisse perplexe. "Well, no." Bien sûr que je n'ai pas de problème avec la cause LGBT. Je ne suis juste jamais rentrée dans un bar de ce genre, et surtout, je suis surprise que ce soit Oz qui m'y emmène. Il ouvre la porte et je rentre dans le bar, tandis qu'il me donne des précisions sur le lieu. Il fait bon à l'intérieur, et je dévisage la clientèle. Il y a un peu de monde, mais le bar n'est pas bondé. Tant mieux, je n'aime pas les lieux trop pleins, qui me donnent des impressions de claustrophobie. Lentement, je m'approche du bar, levant un peu la voix pour interroger encore une fois Oz. "How do you know the owner ?" En tout cas, s'il y a quelque chose qui peut me plaire, c'est que je ne sens pas le regard des hommes sur moi. Et ça, c'est plaisant. Cependant, si le regard n'est pas sur moi, j'ai bien l'impression que l'Anglais est le centre de l'attention de quelques clients. Me tournant vers lui, je souris un peu. "Some guys seem to like you." M'attendant à le rendre mal à l'aise, lui l'hétéro pur et dur, je suis surprise de la détente dont il fait preuve.
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Re: pas l'étoffe, pas les épaules (oswald)
Jeu 4 Avr 2019 - 14:20
Quand il avait choisi de l'emmener là, le sorcier n'avait pas songé que cela impliquerait des questions sur sa sexualité. Il avait accepté cette part de lui depuis si longtemps qu'il oubliait que ce serait une nouveauté pour Murphy. Ce ne fut que devant son interrogation à la porte du club qu'Oswald se rendit compte qu'il serait probablement inévitable d'aborder ce sujet un jour - peut-être ce soir même. Pour lui, ça ne changeait rien. Mais Murphy le prendrait-elle de la même façon ? Incertain de l'obligation d'en parler immédiatement et de la manière de le faire, Oz s'en tira par une pirouette et fit entrer la rouquine dans le bar. Une fois au bar, la question de la médicomage lui démontra une fois de plus que le sujet pesait lourdement au-dessus de sa tête. We met in America. We came across each other in Myrddin a few months ago and he showed me his club. C'était totalement vrai. La nature de leur relation américaine ne regardait qu'eux, après tout. Totalement à l'aise dans l'environnement, notamment parce qu'il connaissait déjà l'endroit, Oz interpella une serveuse aux cheveux bariolés. La remarque de Murphy l'amusa : il aurait juré qu'elle savait son secret et cherchait à le mettre mal à l'aise. Comédien, il fronça les sourcils devant une telle évidence. Well, did you see me ? Sous-entendu : aussi canon qu'il était, rien de surprenant à ce qu'on craque sur lui. What do you wanna drink ? - A honey whiskey for me, adressa-t-il successivement à Murphy puis à la serveuse.
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Re: pas l'étoffe, pas les épaules (oswald)
Jeu 4 Avr 2019 - 15:51
Arrivés au bar, je m'installe sur un tabouret. La familiarité du geste est étrange, je ne suis pas allée dans un bar depuis des années. Me tournant vers Oz, je reprends mon interrogatoire. Sa réponse me fait l'effet d'une douche froide. L'Amérique. L'endroit où j'aurais dû être. Avec lui. Si seulement mon père n'avait pas décidé de choisir ma vie à ma place. So much for a change of mind. Détournant le regard, je laisse juste échapper un "okay". Ne voulant toujours pas revenir sur les événements de l'après-midi, je soupire en regardant les clients autour de moi. Je croise quelques regards d'hommes, mais je m'aperçois que la plupart sont dirigés vers celui qui m'accompagne, ce soir. Petit sourire aux lèvres, essayant de déstabiliser l'Anglais, je lui fais la remarque. Mais sa réponse me glace encore plus. Frustrée, contrariée, je réponds brusquement. "Yes, I've seen you, Oz." Une main dans mes cheveux pour me calmer, mes coudes sur le comptoir pour m'accrocher à la réalité. Se rend-il compte du sens de sa question, des sous-entendus qu'elle implique ? Soufflant lourdement, j'appuie mon visage sur ma main. "Vodka." Marmonnement à l'attention de la barmaid. Je pensais que ma mauvaise humeur allait s'évaporer à la simple vue de l'ancien Wright, mais il faut croire que j'ai eu tort. "So, is it gonna work like it used to ? Will you leave me for Blondie over there ?" D'un mouvement du menton, je désigne un jeune homme reluquant effrontément mon ami.
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Re: pas l'étoffe, pas les épaules (oswald)
Jeu 4 Avr 2019 - 16:03
C'était facile, pour lui. Oswald n'était pas compliqué. Il avait retrouvé un début d'amitié avec Murphy, il s'apprêtait à boire un bon verre dans un endroit agréable en sa compagnie, cela lui suffisait pour être de bonne humeur. Il affronterait les problèmes quand ils se dresseront devant lui, un à un. En attendant, il comptait profiter du positif. Il ne tiqua pas tout de suite à l'humeur grognon de la rouquine, habitué à ce qu'elle soit moins enthousiaste que lui, surtout si elle avait passé une mauvaise journée. Tandis qu'il s'installa au bar avec elle, il manqua de s'étouffer sur sa première gorgée de whisky quand elle fit référence à Blondie, et à son ancienne habitude de se laisser happer par des sorcières entreprenantes en soirée. Un demi-sourire aux lèvres pour tenter de garder une attitude légère, Oz dévisagea Murphy. Il essayait de comprendre pourquoi elle était fâchée contre lui. Conditionné par des années d'hétérofierté, il fut tenté de répondre que le sorcier désigné par la médicomage n'avait clairement pas assez de poitrine pour l'intéresser, mais ce n'était que du vent. Les femmes ne l'intéressaient plus depuis longtemps. Depuis qu'il l'avait perdue, elle. Sentant que l'humour ne suffirait pas à désamorcer la situation, l'Anglais opta pour du sérieux et de la douceur. No, I'm not gonna leave you. I've grown up, believe it or not. This is our night. En ignorant le regard insistant du jeune homme sur lui avec un peu d'embarras, Oz sentit le piège se refermer sur lui lorsque Spencer, le gérant, vint le saluer. Oz ! I see you have company ! Too bad for me. Bien que très souriant envers Murphy, le barman était toujours charmeur avec Oswald, particulièrement parce qu'il en pinçait toujours pour lui. L'Anglais répondit à son salut avec un sourire gêné et un regard qui, heureusement, le persuada de laisser le couple tranquille.
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Re: pas l'étoffe, pas les épaules (oswald)
Jeu 4 Avr 2019 - 19:22
Plus tard, peut-être dans quelques heures, ou demain, ou dans quelques jours, je me rendrai compte que je suis en train de dépasser les bornes, que je suis presque méchante, là maintenant. Mais plus tard. Car ce soir, aveuglée par ma mauvaise humeur, je ne réfléchis pas aux mots qui sortent de ma bouche et à leurs conséquences. Ressortir le fameux surnom qui planait au dessus de nous lors de notre dernière soirée étudiante, c'est ouvrir la boîte de Pandore des souvenirs de cette soirée. C'est risquer qu'il se brusque et qu'on finisse par s'engueuler devant tous ces gens, alors qu'on vient à peine de retrouver un semblant d'amitié. Heureusement pour moi, malgré le fait qu'Oz ait failli s'étouffer à ma remarque, il ne s'énerve pas. Ses paroles me font l'effet d'un petit verre d'eau jeté sur des flammes de quelques mètres. C'est-à-dire pas grand chose. Sirotant ma vodka, ignorant la brûlure de l'alcool, je marmonne. "If you say so." J'ai envie de me foutre des claques, parfois. Mais pas le temps de partir dans une introspection tout de suite, car une nouvelle personne fait irruption derrière le bar. Vu la manière dont il se déplace, il doit être le fameux gérant. Et son air chaleureux me rend tout de suite suspicieuse. Petit sourire à son adresse lorsqu'il me salue, puis mon regard se tourne tour à tour vers le visage d'Oswald, puis celui du patron. Celui-ci s'éclipse rapidement cependant, et je fixe l'Anglais les yeux plissés. "What was that supposed to mean ?" Suspicieuse, mais aussi rapide à relier les informations entre elles, je continue à le fixer. "He looked at you like he've seen you naked and wants to do it again." Je ne suis pas débile, j'ai bien vu le petit malaise d'Oz lorsque je lui ai demandé pourquoi il m'amenait ici. J'ai bien vu son aisance dans ce lieu, alors que j'étais persuadée qu'il n'aurait pas aimé les regards des hommes autour de nous. J'ai bien vu la manière dont le gérant le regardait, il y a quelques instants. Il y a quelque chose qui cloche, quelque chose qu'il ne me dit pas.
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Re: pas l'étoffe, pas les épaules (oswald)
Jeu 4 Avr 2019 - 19:50
Quand elle marmonna après sa réponse sincère et rassurante, peu convaincue, Oswald comprit qu'il y avait vraiment de l'eau dans le gaz. Il fallait vite crever l'abcès parce qu'il n'arrivait pas à voir si elle était juste de mauvaise humeur, ou si c'était de sa faute. Malheureusement Spencer le coupa dans son envie d'interroger la rouquine et tout bascula très vite. Un peu de charme de la part du barman, et la revêche écossaise s'enflamma. He looked at you like he've seen you naked and wants to do it again. La réplique cinglante était tellement bien trouvée que l'Anglais faillit en rire, mais il avait vu immédiatement que Murphy ne disait pas ça au hasard. Il aurait pu tout tourner en dérision, oui, ça aurait été facile et habituel, mais cela ne consistait-il pas à lui mentir par omission ? Pris au dépourvu, le gaillard balbutia, ce qui arrivait rarement. What... I... Hm... Yeah, he did. Bon, déjà, admettre l'évidence : oui, le regard de Spencer était explicite. Grimace d'embarras, sans penser que c'était gravissime non plus, Oz se tourna vers Murphy. There might be something you don't know about me yet. Ses yeux plissés disaient "désolé", un sourire légèrement esquissé, comme pour dédramatiser. Listen, I brought you here because it's the merrier place I know and I wanted to help you take your mind off what's upsetting you, that's all. Il voulait clarifier ça en premier lieu. Il ne l'avait pas emmenée ici pour faire son coming-out. Il comptait tout lui expliquer ensuite, si elle le laissait faire.
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Re: pas l'étoffe, pas les épaules (oswald)
Jeu 4 Avr 2019 - 20:13
Quand Oswald se met à bafouiller, limite rougir, je sais que j'ai tapé dans le mille. Il y a peu de choses qui peuvent embarrasser le sorcier à ce point. Mais je ne m'attendais pas à ce qu'il admette que j'avais raison. Un sourcil arqué en guise de réponse, il se tourne vers moi. "Sure looks like it." A moitié - que dis-je, complètement vexée que je ne connaisse pas "encore" quelque chose à propos de lui, je réponds du tac au tac. Le ton qu'il emploie est celui qui veut dire "murphy est énervée et je dois éviter au maximum d'empirer la situation", je le connais par coeur. C'est fou comme après tant d'années, certaines choses ne changent pas. Soupirant dans l'anticipation que ce qu'il veut me dire - que j'ai déjà deviné - va m'énerver, je hoche la tête. "I know you're trying." Le verre à mes lèvres, je prends une gorgée un peu trop grande, qui me fait grimacer. "What do you wanna tell me ?" La main sous le menton, le coude appuyé sur le bar, j'attends la sentence. Le calme avant la tempête, certainement.
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Re: pas l'étoffe, pas les épaules (oswald)
Jeu 4 Avr 2019 - 20:21
Miracle, elle n'avait pas dégoupillé. Presque certain qu'elle lui couperait la parole pour s'emporter, l'imaginant déjà s'écrier qu'il était gay assez fort pour que tout le bar soit mal à l'aise, Oz fut un peu surpris de voir Murphy prendre sur elle pour le laisser s'expliquer. Partagé entre le soulagement et la méfiance du calme avant la tempête, le sorcier décida de ne pas perdre de temps à réfléchir et se lança. Il n'avait absolument pas réfléchi à sa manière d'aborder le sujet avec elle. Ok. Since we're here, and since you have some questions about me, I will answer you in a very simple way. Pas besoin de tourner davantage autour du pot. L'Anglais prenait un ton le plus détaché et pédagogue possible, pour lui montrer que ce n'était pas une révélation importante. I bat for both teams. Métaphore sportive, évidemment, mais suffisamment répandue pour qu'elle comprenne sans d'autres termes. Haussement d'épaules et sourire ravageur décontracté. That's all. That's no big deal. And frankly I didn't even think about that when I came here with you. I'm sorry. Qu'il était mignon à vouloir arrondir les angles le plus possible.
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Re: pas l'étoffe, pas les épaules (oswald)
Jeu 4 Avr 2019 - 20:42
Le ton voulu pédagogue m'irrite immédiatement. On dirait moi qui explique à un enfant la procédure que je vais effectuer sur lui avant une chirurgie. Considérant cependant que c'est à lui de me dire ce qu'il a envie de me dire, je prends sur moi. C'est difficile, de prendre sur moi, mais il a le droit à la parole. Mais quand même, je sens le rouge me monter aux joues et c'est compliqué de ne pas exploser. La révélation me prend cependant de court. "I'm sorry what ?" Moi qui m'attendais à ce qu'il me révèle qu'il préférait les hommes, je suis surprise. La suite, cependant, fait revenir les flammes de colère dans mes yeux et je n'ai pas le choix que de m'emporter. "No big deal ? I can think of at least six ways that's a big deal !" Et que je commence à compter sur mes doigts, essayant de ne pas parler trop fort malgré la frustration. Un. "Since when ? Did you realize before you left ?" Deux. "If so, why do I know about it only know ?" Trois. "I was supposed to be your best friend, and that's the kind of information you share with a best friend." Quatre. "Were you ever gonna tell me if you didn't bring me here ?" Cinq. Prête à continuer sur ma lancée, j'ouvre la bouche mais hésite. La pensée me prend aux tripes et je renonce à l'énoncer à voix haute pour le moment.
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Re: pas l'étoffe, pas les épaules (oswald)
Jeu 4 Avr 2019 - 20:55
I'm sorry, what ? It was at this moment that Oswald knew he fucked up. Le rouge montait peu à peu au visage de Murphy et, même si cela la rendait étrangement encore plus jolie, l'Anglais eut brusquement envie de disparaître (ou d'utiliser un plateau de service comme bouclier). No big deal ? I can think of at least six ways that's a big deal ! La réflexion le surprit, mais comme il était réellement curieux de savoir ce qui la dérangeait là-dedans, il écouta sagement. La rouquine énonça ses questions avec emportement, les doigts levés un à un comme si elle disputait un enfant. Son arrêt sur le cinquième fut le signal pour Oz, qui se sentit plus agacé qu'il ne devrait. You don't have a fifth or what ? Puisqu'elle ne savait plus quoi dire, il répondit, pas forcément dans l'ordre. I realize before I left, but didn't tell anyone because I wasn't ready to admit it to myself. C'était un peu plus compliqué que cela mais le ton de la sorcière ne lui donnait pas vraiment envie de se confier. I assumed my best friend would wait for me to be ready to speak about it, because she would understand it's something really personal. Surtout quand on était considéré comme le mec le plus hétéro de l'université. I would have told you one day, yeah, in a normal quiet conversation, with a nicer tone. Comment faisait-elle pour l'irriter à ce point, sur un sujet qui n'avait vraiment aucune importance à ses yeux ?!
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Re: pas l'étoffe, pas les épaules (oswald)
Jeu 4 Avr 2019 - 21:30
C'était sûr. C'était certain qu'il allait s'énerver. Mais totalement perturbée par l'idée qui m'est venue en tête, je me tais et je l'écoute, sonnée. Culpabilité qui s'infiltre progressivement en moi. Au fur et à mesure des paroles du sorcier, mon visage se ferme et mon regard prend cet air qui signifie que je comprends que j'ai dit quelque chose de mal mais que je suis trop de mauvaise humeur pour l'admettre. "Well you know I'm in a bad mood and you give me this news. What tone did you think I'd have ?" Marmonnement de mauvaise foi alors que je reprends une gorgée de vodka. Mauvaise idée pour avoir une conversation calme, mais je crois qu'on a déjà loupé le coche pour ce soir. "Mercy was right. You hooked up with every girl on campus except me, the sad crying puppy at your feet." Je récite mot pour mot les paroles de l'infirmière qui me hantent l'esprit depuis notre rencontre sur les toits, en novembre. Sa version à elle utilisait des mots plus crus, certes, mais le message reste le même. "Then you kiss me once, and you realize you prefer boys." La honte me submerge et je sens mes yeux s'embrumer. "How should that make me feel ?"
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Re: pas l'étoffe, pas les épaules (oswald)
Jeu 4 Avr 2019 - 21:51
Elle était de mauvaise foi. Typiquement, quand ça venait d'elle, l'attendrissement que ça provoquait chez Oswald adoucissait son agacement. Il soupira quand elle changea de sujet en reprenant une gorgée de vodka. Clairement, il n'aurait pas voulu lui parler de sa bisexualité dans ces circonstances, mais ce n'était pas grave. Tant pis. Cela n'entamerait pas son moral. Il prit lui aussi une gorgée de son verre, plus par mimétisme que réelle envie. Avec un peu de chance, la tempête était passée. C'était sans compter sur la suite... Mercy was right. You hooked up with every girl on campus except me, the sad crying puppy at your feet. Then you kiss me once, and you realize you prefer boys. How should that make me feel ? Il fallut plusieurs secondes à l'Anglais pour réaliser les propos et encaisser. Wait, what ?! Sans brutalité, il saisit le bras de Murphy en se tournant vers elle. When did she tell you that ?! Il n'avait pas revu Mercy depuis son départ de l'université, et avait gardé un souvenir plutôt positif d'elle, mais entendre les mots prononcés à l'encontre de sa rouquine lui avait fait monter la moutarde au nez. Personne n'avait le droit de parler comme ça à Smurf. Le regard humide de la sorcière n'aidait pas à se calmer. Oz se leva du tabouret, agité, comme s'il allait partir, ou jeter son verre dans la pièce. Heureusement sa voix restait posée quand il s'adressa à la médicomage. Smurf... Il ne comprenait pas pourquoi tout prenait une proportion aussi grande. Did I mess you up ? Grand soupir, mâchoire contractée le temps de se reprendre, et il tourna son tabouret vers lui pour qu'elle lui fasse face. Listen to me. Pas de ton pédagogue pour l'amadouer cette fois-ci. Des yeux bleu acier sincères. How I feel about men -or women- has nothing to do with you. And this doesn't change anything, because... Parce que tu es la seule qui compte. ...I'm here with you. For you. No one has ever take your place.
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Re: pas l'étoffe, pas les épaules (oswald)
Ven 5 Avr 2019 - 11:52
Le silence s'installe quelques instants avant qu'il ne réagisse. Des instants où la honte me persuade que j'ai raison. C'est à cause de moi, je l'ai dégouté des filles. Et puis, la réaction. Me laissant faire par sa main sur son bras, je me tourne vers lui, les yeux humides. "I don't know, about six months ago." Penchant la tête sur le côté, je hausse légèrement les épaules. "But only the puppy part. And she also told me I was a bitch for dating her brother. Apparently I was jealous of what you had with her." Essayant de cacher à quel point cette "discussion" sur les toits m'a blessée, je lève les yeux au ciel à la dernière phrase. Yeux qui s'arrondissent un peu lorsqu'Oz se lève, agité. Je ne pensais pas que ça le mettrait dans cet état. Un peu impressionnée, je l'écoute attentivement, les mains coincées sous mes cuisses. Pendant quelques secondes, je l'observe, les yeux plongés dans les siens. Perdue depuis des semaines, depuis qu'il est revenu, encore plus paumée suite aux révélations d'aujourd'hui, je comprends qu'il faut qu'on crève un abcès. Il y a trop de non dits entre nous, ses paroles sont trop vagues. Tant pis si je mets les pieds dans le plat. "The bestfriend place ?" Dans ma poche, le parchemin brûle le tissu autour de lui, se grave dans ma peau. Lentement, je glisse mes doigts autour de la lettre, pour la révéler à son émetteur. "Or the honeymoon one ?"
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Re: pas l'étoffe, pas les épaules (oswald)
Ven 5 Avr 2019 - 19:03
Elle avait le don pour le déstabiliser. Lui, la montagne, le gamin inarrêtable, au sourire indélébile. Tantôt mécontente, tantôt inquiète, parfois entreprenante... et à chaque fois il ne savait plus où se mettre, quoi penser, que faire. Oz se prenait énormément la tête à se demander comment agir au mieux face à Murphy, tant il avait peur de la froisser, son trésor précieux et fragile. Lui qui n'en faisait qu'à sa tête et ne pensait jamais aux conséquences, il se métamorphosait en angoissé incertain au moindre regard furibond de la rouquine. Les paroles rapportées de Mercy le faisaient bouillonner et il se surprenait à vouloir croiser la sulfureuse brune pour remettre les pendules à l'heure. De quel droit bavait-elle de pareilles horreurs ? Agité, d'une impulsivité peu fréquente chez lui, l'Anglais s'était levé dans un élan de colère. Il savait heureusement vite calmer ses ardeurs et se centrer sur l'essentiel : rassurer Murphy, qui s'enlisait dans des conclusions farfelues et blessantes. No one has ever take your place. Difficile de jongler avec les mots : ne pas trop en dire, garder une réserve, mais parler suffisamment pour la convaincre. Une fois de plus, ce fut la raisonnable sorcière qui mit les pieds dans le plat. The bestfriend place ? ...Or the honeymoon one ? Les pommettes légèrement rouges, Oz sentit un frisson lui parcourir le dos lorsqu'elle révéla la lettre. Sa lettre. La fameuse lettre perdue. Il comprit que la formulation était la sienne. Les mots exacts lui avaient échappé depuis le temps, mais il se souvenait de la demande faite à l'Ecossaise. Fébrile, il avala sa salive en tentant de paraitre plus tranquille. You... You found it. Et elle l'avait lue. Sa requête innocente et maladroite de le rejoindre, et de reprendre leur histoire là où elle s'était arrêtée. Si ça avait été n'importe quelle femme, Oswald aurait su quoi faire à la perfection. Se rapprocher, la dominer de sa stature virile, plonger son regard dans le sien pour l'attirer jusqu'à ses lèvres. Une gestuelle maîtrisée pour un résultat garanti. Mais face à elle, l'unique, il perdait tous ses moyens. Mains dans les poches comme un ado, il réussit à se pencher légèrement vers elle dans un haussement d'épaules faussement désinvolte. Both are available. Il le dit avec un sourire maladroit, cherchant de la légèreté dans sa confidence. Personne ne l'avait remplacée, dans un rôle comme dans l'autre.
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Re: pas l'étoffe, pas les épaules (oswald)
Sam 6 Avr 2019 - 9:48
Je ne savais pas si j'allais parler de la lettre à Oz ce soir. Je me disais que c'était peut-être trop frais, qu'il faudrait attendre quelques jours pour que je digère les informations apprises cet après-midi. Mais la conversation a pris un tournant qui, certes, m'a fait un peu oublier l'engueulade avec mon père, mais pas la lettre. Et j'ai besoin de m'ancrer quelque part dans nos paroles, perdue au milieu de toutes ces nouvelles informations. Besoin de savoir si son offre datant de quelques années tient toujours, ou si le seul rôle de meilleure amie est ouvert. La réaction d'Oz ne se fait pas attendre lorsque je révèle le bout de parchemin, sorti de ma poche. Les doigts qui triturent le papier, je hoche faiblement la tête, mais je n'élabore pas plus sur les circonstances qui m'ont permis de retrouver cette lettre. Je suis muette, dans l'attente de sa réponse. Car j'ai besoin de savoir. Son haussement d'épaules, ses mains dans ses poches, son petit sourire, tout me donne l'impression qu'il s'en moque un peu. Mais la sentence tombe, faisant battre mon coeur un peu plus vite. Nouvel hochement de tête, pour encaisser la réponse. Ne sachant pas trop quoi répondre ou quoi faire - je ne suis pas vraiment du genre impulsive à lui sauter dans les bras, c'est plutôt son truc à lui, je me contente d'une réponse évasive. "Good to know." J'ai envie de lui demander si le fait que je sois une femme est un mauvais point, mais je ne suis pas vraiment d'humeur à plaisanter. Poussant un grand soupir, je lève les yeux vers lui. "Well, can you be my best friend now and take me dancing or something ? I had a fight with my father while retrieving this." D'un mouvement de la main, j'agite la lettre avant de la remettre dans ma poche. Apparemment, il n'en fallait pas plus pour qu'Oz retrouve son sourire de gamin et m’entraîne sur la piste de danse.
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