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steady as she goes (oswald)
Mer 30 Oct 2019 - 10:56
Find yourself a girl and settle down
Live a simple life in a quiet town
mardi 22 octobre
@oswald derby
Je suis d'abord réveillée par l'odeur de la pluie se reflétant dans les feuilles autour de moi. Puis, des frissons qui me parcourent le corps. Hébétée, j'ouvre difficilement les yeux, fronçant les sourcils en observant que je me suis retransformée durant mon sommeil. A même le sol, au milieu des feuilles mortes, les cheveux ébouriffés dans lesquels s'accrochent quelques brindilles, je grelotte. M'asseyant dans le petit abri que je me suis trouvé pour la nuit, j'entoure mes genoux de mes bras afin d'avoir un peu moins froid. Je ne comprends pas vraiment pourquoi je me suis réveillée sous forme humaine. Dormir dans les bois, en tant que biche, c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour éviter les cauchemars. Ne voulant pas abuser des potions somnifères, j'ai remarqué que lorsque je me transforme, le poids de la tristesse est bien plus facile à supporter. Les émotions sont moins complexes, plus primales. La faim, la peur, le froid, voilà à quoi elles se résument. J'ai pris l'habitude de dormir ici, dans ce petit abri, roulée en boule, ma fourrure me protégeant de la fraîcheur de l'automne. C'est bien plus apaisant que de rester allongée dans le grand lit que je partageais avec Oswald, sans pouvoir trouver le sommeil.
Sortant de ma cachette, je me relève, étirant mes muscles encore endormis. J'ai l'impression d'être faible, c'est très étrange. Comme si mes membres étaient fabriqués de coton et que je n'étais pas vraiment vivante. Un transplanage plus tard et me voilà de retour chez moi, dans ma grande maison froide. La sensation de compression associée aux tours sur moi-même me donne rapidement la nausée, et je détale en direction des toilettes. Il y a vraiment quelque chose qui cloche aujourd'hui. Sortant de la petite pièce, plus faible que jamais, je me retiens contre la cheminée pour ne pas tomber. Mes yeux vides se posent sur l'âtre, et je songe aux bienfaits qu'un feu pourrait m'apporter. Mais les souvenirs de l'incendie reviennent avec force et je frissonne d'horreur. Ce ne sera toujours pas pour aujourd'hui, la maison restera froide, tant pis. "Easga." Voix éraillée qui sonne dans la pièce, ma fidèle chouette apparaissant sur la table quelques instants plus tard. Enroulant un petit morceau de parchemin prévenant l'hôpital que je ne me sens pas bien et n'irai pas travailler, je l'accroche à la patte de la chouette effraie qui s'envole bien rapidement.
Une alarme retentit dans l'ensemble de la maison et je sursaute, soudainement inquiète. C'est Sasha, ou Riley, je ne sais plus, qui a mis en place ce système, après l'arrestation d'Oz et mon interrogatoire. Si une personne transplane dans les cent mètres autour de la maison, je suis immédiatement prévenue. Qui peut bien vouloir me voir à une heure si matinale ? Les jumeaux sont à l'Université, mes cousines et Sasha aussi. Sur mes gardes, j'attrape ma baguette, précédemment posée sur la table. La peur s'intensifie encore plus lorsque j'entends trois coups secs à la porte. Me levant rapidement, ignorant de mon mieux le vertige qui m'assaille, je me place derrière la porte, baguette de noisetier tendue devant moi. Je sais me défendre, maintenant. Des soirées d'entrainement avec Oswald m'ont préparé à ce genre de moment. Je n'ai pas encore eu l'occasion d'utiliser cet entrainement, et j'avoue avoir espéré ne jamais en avoir besoin. Mais ce n'est pas le moment pour y songer. Inquiète, j'ouvre à demi la porte, les yeux plissés, mais je me fige bien vite. Une apparition se tient devant moi. Grands yeux surpris, rythme cardiaque qui s'emballe. Et ce qui devait arriver arriva. Mes jambes en coton ne me retiennent plus, mes doigts glissent sur la poignée de porte, et je tombe, perdant connaissance.
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Re: steady as she goes (oswald)
Dim 3 Nov 2019 - 18:42
No matter what you do
You'll always feel as though you tripped and fell
You'll always feel as though you tripped and fell
Pendant quelques secondes, il avait gardé les yeux fermés et était resté là, à sentir la pluie tomber sur lui. Les gouttes d'eau semblaient chaudes sur sa carcasse glacée. Fébrile, il comptait mentalement chaque impact sur sa peau étirée, comme autant de preuves : il était dehors. Libéré. C'était si irréel que son coeur lui semblait douloureux à chaque battement, craintif de devoir réaliser que ce n'était qu'un rêve. La souffrance physique, elle, était sans aucun doute réelle. Sa cheville gonflée par le tatouage le brûlait, ses yeux irrités par les larmes également. Ses os ressoudés étaient raides, et quelques cicatrices étaient encore boursouflées ci et là. Respirant l'air extérieur comme une drogue, le lycan ouvrit ses yeux délavés sur le monde qu'il réintégrait. I'm free. Le constat était effarant et amer. Quand il avait été pris, trente-quatre jours auparavant, il s'était immédiatement résigné à l'idée que c'était la fin. Jamais il ne quitterait Azkaban, jamas plus il ne serait lui-même, jamais plus il ne pourrait reprendre sa vie là où il l'avait laissée. Il était enfin arrivé à la conclusion de sa misérable existence de cavale et de secret. Sauf que désormais, il était dehors. La vie avait encore déjoué ses plans. L'esprit brisé et fatigué, Oswald avait du mal à y croire. Avait-il encore la force de rejoindre le flot des vivants, lui qui souhaitait mourir depuis plus d'un mois ? Les conditions de sa libération lui trottaient encore en tête, données froides et lointaines. La seule chose qui réussissait à l'animer, c'était de penser à Murphy. Il ignorait ce qu'il allait faire de sa vie ainsi broyée, il ignorait s'il était capable de retrouver le goût des choses un jour, mais il savait qu'il lui devait de la prévenir immédiatement. Plus jamais il ne disparaîtrait sans lui donner de nouvelles, il avait appris sa leçon. Elle était l'unique objectif de sa vie, à présent. Elle était
Il emprunta une cheminée londonienne pour rejoindre Inverness. Alors qu'il débarquait sur la place de Myrrdin Wyllt, une affiche placardée attira son attention - l'écriture étant familière à son regard observateur malgré lui. "Colocation à l'extérieur d'Inverness. (...) hibou à Murphy Fraser, hôpital Sainte-Marie." Impassible, l'Anglais resta quelques secondes devant l'annonce, enregistrant l'information. Apparemment il n'était pas le seul à avoir eu besoin de se persuader qu'il ne reviendrait jamais. Trop vide pour savoir s'il devait se sentir trahi qu'elle le remplace en accueillant des inconnus sous son toit ou rassuré qu'elle essaie d'aller de l'avant, le sorcier transplana directement à Taign Eun. Transport trop violent pour son corps épuisé : il vomit dès que ses pieds touchèrent le sol devant la maison, suivis de ses genoux. Trouvant ironique de revenir chez eux à demi-mort, le lycan prit une inspiration avant de se relever. Il s'essuya la bouche d'un revers de manche et posa son regard morne sur la façade qui était apparue. What am I supposed to say ? Aucune blague vaseuse ne lui venait. L'idée de revoir Murphy le tenait en haleine depuis la veille, mais une fois devant l'échéance il ne sentait que plus fortement le malaise de la situation. Il était de retour, oui. Son corps - et encore, dans un état affaibli. Mais lui, à l'intérieur ?
Il toqua à la porte et attendit. Droit comme un i, les bras ballants, le visage absent. Murphy ouvrit lentement, l'air nerveux. Elle se figea immédiatement en reconnaissant Oswald. Il fronça les sourcils d'inquiétude, de compassion, de peine pour elle. Il lui avait infligé trop d'émotions douloureuses depuis le début de l'année. Lèvres entrouvertes, l'enveloppe muette du lycan cherchait quoi dire. Il n'avait pas envie de parler. Il serait probablement plus facile de simplement la serrer contre lui, essayer de retrouver la chaleur de son corps, la douceur de son parfum. Oz n'eut pas le temps de retrouver ses esprits : la rouquine s'évanouit. Surpris, il ne bougea pas immédiatement et contempla le corps inanimé au sol pendant un instant. Le contraste entre leur niveau d'émotion le laissait interdit. Il s'était attendu à des pleurs, des cris, de joie ou de colère, mais pas à ce silence pesant. Finalement, il entra dans la pièce et ferma la porte derrière lui. Heureusement, même avec les douleurs et la faiblesse, il réussit à porter Murphy jusqu'au canapé. Accroupi près d'elle, il l'écoutait respirer, son regard perdu dans les méandres de sa chevelure. Presque un an auparavant, c'était également dans cet état qu'il l'avait retrouvée. Elle était dans le coma, à Sainte-Marie. Tant avait changé depuis. Oswald se sentait dénué de réaction, loin de l'euphorie de la revoir alors, loin de l'angoisse de la savoir en danger. La seule chose qui était certaine, c'était qu'il se sentait légitime d'être près d'elle. Il voulait rester à ses côtés. Sa vie, aussi floue paraissait-elle, n'aurait pas de sens sinon.
Le lycan finit par se relever. Il promena son regard sur l'intérieur de la maison. Rien n'avait bougé. Un peu perplexe quant à l'évanouissement de Murphy qui durait, il prit quelques secondes pour se souvenir où elle rangeait les potions fortifiantes qu'elle lui donnait les lendemains de pleine lune. Il en ouvra une et versa quelques gouttes entre les lèvres de la sorcière. Quand l'effet apparut, elle se réveilla un peu brusquement. Oz jeta un regard à sa baguette, laissée là où elle était tombée, devant la porte d'entrée. Quand Murphy fit mine de vouloir aller la récupérer, il se dressa entre elle et son objet de défense. It's me. Pensant comprendre qu'elle le prenait pour un intrus, il sortit sa propre baguette de sa poche lentement et la balança sur la table de la cuisine pour lui montrer qu'il était désarmé.
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Re: steady as she goes (oswald)
Lun 4 Nov 2019 - 20:09
Je me réveille en sursaut, me redressant brusquement, déboussolée. Les sens soudainement en éveil, je remarque la présence d'une personne dans la pièce, et mon instinct me crie de me protéger. J'ai besoin d'un instant pour comprendre où je me trouve, sur le canapé, certainement déplacée par... mon coeur bat douloureusement la chamade dans ma poitrine alors que je reconnais une deuxième fois Oswald. Sauf que ce n'est pas lui. Cela ne peut pas être lui. J'étais là, lorsque la perpétuité a été prononcée. Réflexe de défense, je tâte le coussin à la recherche de ma baguette lorsqu'un mouvement de tête du sorcier m'indique l'endroit où elle se trouve. Vivement, je me relève et commence à me ruer vers la porte d'entrée, mais je m'arrête brusquement, l'inconnu au visage douloureusement familier se dressant sur mon chemin. Les yeux ronds comme des soucoupes, figée sur place, telle une biche devant des phares de voiture, je le fixe, acculée dans ma propre maison.
"It's me." Mes yeux s'emplissent de larmes alors que je reconnais la voix de mon âme-soeur. Il pioche sa baguette dans sa poche et j'ai un mouvement de recul, l'observant la lancer sur la table. Obstinée, toujours sur mes gardes, je secoue légèrement la tête, tentant de discerner ses traits derrière les larmes. "N-No." Voix éraillée qui semble vouloir s'installer perpétuellement dans mes cordes vocales. Tentant de garder le contrôle, je peine cependant à parler. "It can't b-be." Et il y a une raison très précise pour qu'il ne soit pas qui il prétend être. "O-Oswald is in a cell, in Azkaban, surrounded by..." J'avale ma salive pour chasser cette dangereuse boule au fond de ma gorge. "...Dementors, and they won't even let me see him." J'ai demandé, j'ai prié, j'ai négocié avec n'importe quelle personne susceptible de pouvoir m'aider. Qu'il se fasse enfermer, je ne remets pas en cause cette décision. Mais une part de moi s'était toujours accrochée au fait de pouvoir lui rendre visite, quelques fois, pas forcément régulièrement. La réalisation que je devrais apprendre à vivre sans lui une nouvelle fois m'avait brisée.
Chassant les larmes accumulées sous mes paupières avec ma manche, je détaille des yeux l'usurpateur. L'illusion est presque parfaite, jusqu'aux cernes et à la fatigue plus vraie que nature. Les neurones qui surchauffent à tenter de comprendre qui pourrait essayer de me tromper de cette manière. Mais c'est surtout le pourquoi auquel j'arrive à répondre rapidement. Les trafics et le réseau courant autour du Filet du Diable se sont retrouvés dévoilés à chaque personne présente ce jour-là, au Magenmagot, et plus globalement à l'entièreté de la communauté sorcière du Royaume-Uni grâce aux journaux. L'un des mages noirs qu'il a dénoncé voudrait-il se venger en s'en prenant à moi, alors que je n'ai jamais rien eu à faire avec cette facette de la vie d'Oswald ? Mon regard glisse jusqu'à la table où traîne la baguette du sorcier. Nouvelle vague de panique, et l'agressivité pour seul moyen de défense. "Who are you and why do you have his wand ?" Comment a-t-il fait pour se la procurer ? A moins que ce ne soit un faux ? C'est tout de même assez compliqué à dupliquer, une baguette. Ont-ils été la chercher directement à Azkaban, ou au Ministère ? Est-ce un coup du vampire détestable qui m'a interrogée ?
- InvitéInvité
Re: steady as she goes (oswald)
Ven 8 Nov 2019 - 19:29
Oswald ne savait pas vraiment pourquoi il s'était interposé entre Murphy et sa baguette. La scène lui paraissait absurde, de loin. Tous les deux dans leur maison, comme si elle le craignait et il voulait l'empêcher de se défendre. Un scénario qui ne se produirait jamais. Ils semblaient avoir plongé dans une réalité parallèle, où il était le danger et elle la proie. Pourtant, le lycan ne sentait aucune envie d'attaquer dans son corps d'automate. Il avait réagi instinctivement, comprenant que la sorcière ne croyait pas qu'il était réellement lui-même. Si elle attrapait sa baguette elle pourrait lui jeter un sort, et il devrait se défendre. Peut-être agissait-il ainsi pour la protéger, finalement ? Aussi incertain de ses forces que de ses capacités de ne pas la blesser en se défendant, il préférait calmer tout de suite les choses. It's me. Il se désarma et garda ses mains bien visibles.
Plus émotive que lui, Murphy se mit à pleurer. Elle niait, aussi perdue que têtue. Le vide qui coulait dans son propre coeur face à la détresse de l'Ecossaise rendait Oz triste. Elle lui semblait si fragile, défaite. It can't b-be. O-Oswald is in a cell, in Azkaban, surrounded by... Mâchoire serrée, l'Anglais soupira difficilement. Don't say it. ...Dementors, and they won't even let me see him. Elle croyait encore pouvoir le voir. Lui rendre visite, comme une épouse dévouée ? Il ne lui avait pas suffisamment expliqué que le jour où il serait pris, ce serait terminé. Lui s'était résigné dès qu'il avait vu les sorciers de l'Unité de capture entrer dans son bar. Il avait admis qu'il ne la reverrait jamais plus. Et elle s'était infligée des espoirs douloureux pendant un mois ? I should have teach you better. Murphy sécha ses larmes et tiqua sur la baguette de chêne rouge posée sur la table. Who are you and why do you have his wand ? Son agressivité et sa loyauté envers cet Oswald qu'elle pensait ne pas se trouver devant elle relancèrent l'amertume lasse du lycan.
Il s'humecta les lèvres le temps de trouver quoi dire. Si d'ordinaire il lui était difficile de choisir les bons mots parmi tout ce qui lui passait par la tête, cette fois-ci il avait déjà du mal à trouver des mots, tout simplement. Remettre en route la machine. Se forcer à reprendre sa place dans cette vie. It's me, Murph. I'm... home ? L'accueil était si surnaturel que c'était difficile de prononcer ce mot. Back ? Ce serait mentir. Il n'était plus celui qu'elle connaissait. Plus entièrement. I got out. Il lui faudrait plus que cela pour la convaincre, alors il chercha comment prouver qu'il n'était pas un imposteur. D'un geste de la main, il désigna sa baguette. It's my wand. It's filled with a phoenix feather. Une première information. Don't ask me to show my patronus to prove myself, ajouta-t-il avec un rictus plus dur qu'il n'aurait voulu. Il se savait incapable de bien des sortilèges, et notamment celui qui demandait une énergie positive qu'il n'avait plus. Une autre idée, vite. Your second name is Siobhan. Un auror aurait pu le savoir d'après ses papiers, mais pas un mage noir. La dernière preuve s'imposa à lui avec un goût de couteau tourné dans la plaie. Il évita le regard de Murphy. The night we kissed for the first time, you were wearing my jersey and you tasted like strawberry. Moue vaguement émue, aveu d'échec, de nostalgie détestée. C'était l'un des souvenirs qu'il avait le plus utilisé pour lancer son patronus, justement.
Espérant avoir fait ses preuves, il tenta un faible haussement d'épaules. Got released this morning. Sorry for the lack of notice. Les yeux bleu acier revinrent sur elle, plus assurés. Il était là, désormais. Accepterait-elle ce retour, après tout ce qu'il lui avait fait subir ? Pourquoi avait-elle l'air aussi fébrile ? What have I done to you ?
Plus émotive que lui, Murphy se mit à pleurer. Elle niait, aussi perdue que têtue. Le vide qui coulait dans son propre coeur face à la détresse de l'Ecossaise rendait Oz triste. Elle lui semblait si fragile, défaite. It can't b-be. O-Oswald is in a cell, in Azkaban, surrounded by... Mâchoire serrée, l'Anglais soupira difficilement. Don't say it. ...Dementors, and they won't even let me see him. Elle croyait encore pouvoir le voir. Lui rendre visite, comme une épouse dévouée ? Il ne lui avait pas suffisamment expliqué que le jour où il serait pris, ce serait terminé. Lui s'était résigné dès qu'il avait vu les sorciers de l'Unité de capture entrer dans son bar. Il avait admis qu'il ne la reverrait jamais plus. Et elle s'était infligée des espoirs douloureux pendant un mois ? I should have teach you better. Murphy sécha ses larmes et tiqua sur la baguette de chêne rouge posée sur la table. Who are you and why do you have his wand ? Son agressivité et sa loyauté envers cet Oswald qu'elle pensait ne pas se trouver devant elle relancèrent l'amertume lasse du lycan.
Il s'humecta les lèvres le temps de trouver quoi dire. Si d'ordinaire il lui était difficile de choisir les bons mots parmi tout ce qui lui passait par la tête, cette fois-ci il avait déjà du mal à trouver des mots, tout simplement. Remettre en route la machine. Se forcer à reprendre sa place dans cette vie. It's me, Murph. I'm... home ? L'accueil était si surnaturel que c'était difficile de prononcer ce mot. Back ? Ce serait mentir. Il n'était plus celui qu'elle connaissait. Plus entièrement. I got out. Il lui faudrait plus que cela pour la convaincre, alors il chercha comment prouver qu'il n'était pas un imposteur. D'un geste de la main, il désigna sa baguette. It's my wand. It's filled with a phoenix feather. Une première information. Don't ask me to show my patronus to prove myself, ajouta-t-il avec un rictus plus dur qu'il n'aurait voulu. Il se savait incapable de bien des sortilèges, et notamment celui qui demandait une énergie positive qu'il n'avait plus. Une autre idée, vite. Your second name is Siobhan. Un auror aurait pu le savoir d'après ses papiers, mais pas un mage noir. La dernière preuve s'imposa à lui avec un goût de couteau tourné dans la plaie. Il évita le regard de Murphy. The night we kissed for the first time, you were wearing my jersey and you tasted like strawberry. Moue vaguement émue, aveu d'échec, de nostalgie détestée. C'était l'un des souvenirs qu'il avait le plus utilisé pour lancer son patronus, justement.
Espérant avoir fait ses preuves, il tenta un faible haussement d'épaules. Got released this morning. Sorry for the lack of notice. Les yeux bleu acier revinrent sur elle, plus assurés. Il était là, désormais. Accepterait-elle ce retour, après tout ce qu'il lui avait fait subir ? Pourquoi avait-elle l'air aussi fébrile ? What have I done to you ?
- InvitéInvité
Re: steady as she goes (oswald)
Dim 10 Nov 2019 - 12:44
Coincée dans ma propre maison, l'accès à la porte obstrué par le sorcier, je n'ai pas d'issue s'il décide de s'en prendre à moi. Un coup d'oeil vers les portes coulissantes donnant sur la terrasse pour jauger la distance à parcourir. Trop longue. Surtout, il faudrait compter le temps d'ouvrir la porte et ça lui laisserait le temps de m'attraper. La cheminée ? Il faudrait que je récupère la poudre de cheminette et ce serait la même chose. Non, le seul moyen de m'échapper reste le transplanage. Même si j'ai des nausées après chaque apparition. L'illusion est tout de même plus vraie que nature, et une petite voix au fond de mon crâne m’empêche de m'échapper. Et si c'était vraiment lui ? La peur qui tente de faire taire cette petite idée, et qui se traduit en agressivité face à l'imposteur. "Who are you and why do you have his wand ?" Tendue, je me concentre sur le sorcier, et sur le fait de refouler mes larmes pour ne pas paraître plus faible que je ne le suis.
"It's me, Murph. I'm... I got out." Secouant fermement la tête, je fronce de nouveau les sourcils. C'est impossible de s'échapper d'Azkaban. "Prove it." Il se met alors à lister des choses pour me convaincre. "It's my wand. It's filled with a phoenix feather. Don't ask me to show my patronus to prove myself." L'information est trop banale, je le sais. J'ai moi-même dû donner ma baguette au ministère pour qu'il vérifie mon identité, ils connaissent toutes les particularités. Hazel wood, nine inches, unicorn hair. L'idée de lui faire invoquer son patronus est bonne, mais je ne suis moi-même plus capable d'effectuer ce sort (quoique, je n'ai plus essayé depuis six mois), donc je doute que le vrai Oswald le réussisse. Ce serait une preuve... Mais terriblement méchante. Heureusement, il continue de parler, mettant fin à mes tergiversations. "Your second name is Siobhan." Mes yeux se plissent une nouvelle fois. Cette information est connue du ministère, elle aussi.
Il faudrait que je lui pose une question dont lui seul aurait la réponse. Mais c'est dur, étant donné que mes souvenirs ont été fouillés dans les détails par un légilimens. Pas le temps de réfléchir plus que ça, le sorcier reprend la parole, fuyant mon regard. "The night we kissed for the first time, you were wearing my jersey and you tasted like strawberry." La boule qui revient en force dans la gorge, le regard qui se transforme, les larmes qui emplissent à nouveau mes yeux. "It's you." Révélation tardive, chuchotement qui ne veut pas y croire. "You're here." La première partie de sa phrase aurait pu être connue des aurors, mais pas la deuxième. C'est lui. Il est là. Clignant des yeux, je me laisse tomber sur le canapé, abandonnant ma position défensive. "How ?" Il reste planté là, haussant les épaules. "Got released this morning. Sorry for the lack of notice." Abasourdie, je ne peux empêcher les questions de sortir. "Why ?" J'ai toujours posé trop de questions.
Me reprenant vite, ne laissant pas le temps à Oswald de répondre, je me relève, secouant la tête, ignorant la sensation de vertige. "Doesn't matter. You're here." Raccourcissant rapidement la distance entre nous, j'enroule mes bras autour de sa taille, enfouissant mon nez dans son cou. "You're here." C'est tellement irréel que je me sens obligée de le répéter à voix haute. Fermant les yeux, je profite de sa chaleur, sensation presque oublié depuis un mois. La culpabilité qui revient comme une vague, aussi. "Sorry. I thought... Polyjuice... Was scared." Trop émotive pour former des phrases complètes, je chuchote contre sa peau pour éviter de craquer trop vite. Il sort de prison, je connais les effets qu'ont les Détraqueurs pour avoir eu affaire à une de ces créatures diaboliques. Alors je ne peux qu'imaginer son état. Reprenant peu à peu mes réflexes de médicomage, je m'éloigne lentement de lui. Ses vêtements sont tâchés de sang, certainement ceux qu'il portait lors de son arrestation. "Let's get you clean, yeah ?"
Montant les escaliers après m'être assurée qu'Oswald me suivait, je me rends dans la salle de bain. "You can take a shower, I'll get you some clean clothes. Do you want some coffee ?" Ne sachant pas quel est son état d'esprit, ou même s'il dispose d'un état d'esprit, je préfère lui laisser son intimité, et me rends dans la chambre. Là, j'ai besoin d'un moment pour reprendre mes esprits. Assise sur le lit, je fixe la porte du placard contenant ses vêtements. Il est là, il est vraiment là. Je n'y aurais jamais cru. J'ai même commencé à chercher un colocataire pour occuper la chambre vide, celle de Malachi, ou de l'enfant que nous voulions concevoir. Je ne pouvais pas garder la maison vide, mon seul salaire de médicomage n'est pas suffisant pour rembourser le crédit et avoir une vie convenable à côté. J'espère qu'il ne m'en voudra pas. Telle une automate, je me relève, ouvrant l'armoire. Un soupir d'agacement mêlé à une ancienne tendresse s'échappe de mes lèvres lorsque je découvre les vêtements roulés en boule, comme s'il n'était jamais parti. Attrapant au hasard un tshirt (il a toujours chaud) et un pantalon, je les pose sur le lit, accompagnés de sous-vêtements et d'une paire de chaussettes. Parfaiteinfirmièreménagère, je descends à nouveau au rez-de-chaussée pour m'affairer en cuisine, me préparant une tasse de thé, la cafetière concoctant une tasse pour l'Anglais.
- InvitéInvité
Re: steady as she goes (oswald)
Lun 11 Nov 2019 - 12:57
Difficile de trouver une preuve d'authenticité quand ils avaient tous les deux été scrutés et interrogés, les informations les concernant étant lisibles par les Aurors dans un dossier du Ministère. Oswald glissa de réponse banale en réponse banale avant de trouver le souvenir, celui qui avait le pouvoir de tout faire basculer, celui qui faisait mal, le seul à prouver qu'une part de lui avait réellement vécu cette scène. ...You tasted like strawberry. Le goût à jamais ancré dans ses lèvres, la blessure dans sa chair meurtrie, l'étincelle qui leur avait ouvert les yeux. Le visage fermé de Murphy fut submergé par les larmes à nouveau. Il avait percé la carapace défensive. It's you. You're here. Vaguement soulagé qu'elle ne le prenne plus pour un ennemi, Oz frissonna en réalisant que le fait qu'elle le reconnaisse enfin ne le rendait pas heureux. It's me. Chuchotement en écho, confirmation, aveu coupable. La sorcière se laissa tomber dans le canapé, abasourdie. How ? Why ? Il l'étudiait, inquiet de son état, de ses réactions, conscient des terribles ascenseurs émotionnels qu'il lui faisait vivre depuis un an. Trop lent pour répondre, il n'eut pas le temps de s'expliquer davantage : malgré une sensation de vertige évidente, Murphy se leva pour venir l'enlacer. Doesn't matter. You're here. Le souffle dans son cou le fit frissonner à nouveau. You're here, répétait-elle en le serrant.
D'un soupir, Oswald referma ses bras à son tour, les mains posées dans le dos de la rouquine. Il ne savait pas quoi lui dire, il avait la sensation de ne pas être ici, mais il avait envie de la protéger, ou au moins de lui faire sentir que son corps était bien là, contre elle. Sorry. I thought... Polyjuice... Was scared. Il fallut une seconde au lycan pour reformer les phrases à partir des mots saccadés. I get it, répondit-il, une main enrobant l'arrière du crâne de la sorcière dans un geste automatique de réconfort. Better safe than sorry. Un proverbe tout fait pour remplacer les paroles qui ne venaient pas. Même si son accueil avait été étrange pour lui, il aurait trouvé imprudent qu'elle ne se méfie pas. Lui-même aurait cru à une illusion s'il l'avait vue dans sa cellule. Le moment d'émotion passé, la médicomage reprit son habitude professionnelle. Elle se détacha lentement et jeta un regard aux vêtements de l'Anglais. Let's get you clean, yeah ? Déconnecté de son corps, Oswald avait oublié qu'il portait des traces de son propre sang, preuves de son arrestation musclée. Il contempla l'état minable de sa tenue pendant plusieurs secondes avant de suivre Murphy comme un automate. Dans la salle de bain, il jeta un regard à l'ensemble de la pièce comme s'il la découvrait, ou comme s'il avait oublié sa fonction. La voix de la sorcière était lointaine. Il l'entendit proposer un café et fit un effort pour répondre. Hem, yeah, sure.
Comme elle le laissait, il se retrouva face au miroir. Immobile, il s'observait. C'était la première fois qu'il se voyait depuis le jour de son arrestation. Il ne reconnaissait pas ce visage cerné et pâle. Lentement, il réfléchit à ce qui s'était passé quelques instants plus tôt dans le salon. Ce n'était pas comme cela qu'il aurait imaginé les retrouvailles. L'ancien Oz aurait voulu prendre Murphy tout de suite dans ses bras. Shhh, shh. It's me, Smurf. I'm back. I'm here. It's okay, I will never go again, I promise. Il l'aurait laissé pleurer contre lui, le nez dans ses cheveux. Il aurait caressé ses joues de ses mains chaudes, essuyant les larmes. You were the only thing keeping me alive in there. I thought of you every second. Il l'aurait embrassée, incapable de quitter ses yeux, son corps. Il aurait tout fait pour la réconforter, lui montrer que c'était réel. -- Un froid intérieur le fit frissonner une nouvelle fois - il se sentait tout le temps fébrile, c'était probablement le manque de sommeil. Impassible, Oswald ôta son t-shirt. Sur sa peau déjà marquée étaient apparues de nouvelles cicatrices. Il avait maigri, et perdu du muscle. Docile, se raccrochant aux recommandations de la sorcière avant de les oublier, il se déshabilla entièrement et prit une douche.
Quand il descendit de l'escalier, il resta planté là dans les habits propres préparés pour lui. Il regardait Murphy, éteint, incertain de l'attitude à adopter. So you're looking for housemates. Trop fatigué pour savoir s'il devait en parler, ou s'il fallait le tourner autrement, il déclara le fait avec simplicité, d'un ton neutre. That's okay, I didn't think I was ever going out either. C'était la vérité. Quelque part, il trouvait sain qu'elle ait essayé d'aller de l'avant. Il se demandait juste quelle réaction il aurait eu si l'un des colocataires lui avait ouvert la porte au lieu de Murphy. Mais de ce qu'il lui avait semblé voir à l'étage, personne ne s'était encore installé. Préférant parler des faits, par facilité, le lycan posa sur la table les papiers de sa liberté conditionnelle. I'm convicted for not registering myself and for illegal activities including murders through the Snare. Nothing else, ajouta-t-il en référence à l'attaque de mai qui n'avait pas pu être prouvée. But they decided I can be useful for other investigations so I'm on parole. Il n'était qu'un pion, clairement, qu'ils utilisaient à leur guise. I'm free but have some rules to follow and I will be requisitioned to investigate or testify against some dark wizards. La liste des conditions se trouvait sur les documents, si la sorcière souhaitait les lire. Quand la cafetière indiqua avoir fini son travail, il se souvint machinalement de ce qu'il fallait faire et récupéra la tasse fumante.
D'un soupir, Oswald referma ses bras à son tour, les mains posées dans le dos de la rouquine. Il ne savait pas quoi lui dire, il avait la sensation de ne pas être ici, mais il avait envie de la protéger, ou au moins de lui faire sentir que son corps était bien là, contre elle. Sorry. I thought... Polyjuice... Was scared. Il fallut une seconde au lycan pour reformer les phrases à partir des mots saccadés. I get it, répondit-il, une main enrobant l'arrière du crâne de la sorcière dans un geste automatique de réconfort. Better safe than sorry. Un proverbe tout fait pour remplacer les paroles qui ne venaient pas. Même si son accueil avait été étrange pour lui, il aurait trouvé imprudent qu'elle ne se méfie pas. Lui-même aurait cru à une illusion s'il l'avait vue dans sa cellule. Le moment d'émotion passé, la médicomage reprit son habitude professionnelle. Elle se détacha lentement et jeta un regard aux vêtements de l'Anglais. Let's get you clean, yeah ? Déconnecté de son corps, Oswald avait oublié qu'il portait des traces de son propre sang, preuves de son arrestation musclée. Il contempla l'état minable de sa tenue pendant plusieurs secondes avant de suivre Murphy comme un automate. Dans la salle de bain, il jeta un regard à l'ensemble de la pièce comme s'il la découvrait, ou comme s'il avait oublié sa fonction. La voix de la sorcière était lointaine. Il l'entendit proposer un café et fit un effort pour répondre. Hem, yeah, sure.
Comme elle le laissait, il se retrouva face au miroir. Immobile, il s'observait. C'était la première fois qu'il se voyait depuis le jour de son arrestation. Il ne reconnaissait pas ce visage cerné et pâle. Lentement, il réfléchit à ce qui s'était passé quelques instants plus tôt dans le salon. Ce n'était pas comme cela qu'il aurait imaginé les retrouvailles. L'ancien Oz aurait voulu prendre Murphy tout de suite dans ses bras. Shhh, shh. It's me, Smurf. I'm back. I'm here. It's okay, I will never go again, I promise. Il l'aurait laissé pleurer contre lui, le nez dans ses cheveux. Il aurait caressé ses joues de ses mains chaudes, essuyant les larmes. You were the only thing keeping me alive in there. I thought of you every second. Il l'aurait embrassée, incapable de quitter ses yeux, son corps. Il aurait tout fait pour la réconforter, lui montrer que c'était réel. -- Un froid intérieur le fit frissonner une nouvelle fois - il se sentait tout le temps fébrile, c'était probablement le manque de sommeil. Impassible, Oswald ôta son t-shirt. Sur sa peau déjà marquée étaient apparues de nouvelles cicatrices. Il avait maigri, et perdu du muscle. Docile, se raccrochant aux recommandations de la sorcière avant de les oublier, il se déshabilla entièrement et prit une douche.
Quand il descendit de l'escalier, il resta planté là dans les habits propres préparés pour lui. Il regardait Murphy, éteint, incertain de l'attitude à adopter. So you're looking for housemates. Trop fatigué pour savoir s'il devait en parler, ou s'il fallait le tourner autrement, il déclara le fait avec simplicité, d'un ton neutre. That's okay, I didn't think I was ever going out either. C'était la vérité. Quelque part, il trouvait sain qu'elle ait essayé d'aller de l'avant. Il se demandait juste quelle réaction il aurait eu si l'un des colocataires lui avait ouvert la porte au lieu de Murphy. Mais de ce qu'il lui avait semblé voir à l'étage, personne ne s'était encore installé. Préférant parler des faits, par facilité, le lycan posa sur la table les papiers de sa liberté conditionnelle. I'm convicted for not registering myself and for illegal activities including murders through the Snare. Nothing else, ajouta-t-il en référence à l'attaque de mai qui n'avait pas pu être prouvée. But they decided I can be useful for other investigations so I'm on parole. Il n'était qu'un pion, clairement, qu'ils utilisaient à leur guise. I'm free but have some rules to follow and I will be requisitioned to investigate or testify against some dark wizards. La liste des conditions se trouvait sur les documents, si la sorcière souhaitait les lire. Quand la cafetière indiqua avoir fini son travail, il se souvint machinalement de ce qu'il fallait faire et récupéra la tasse fumante.
- Pour rappel:
- -Assignation sur le territoire de Grande-Bretagne.
-Port d'un bracelet runique gravé autour de la cheville permettant d'identifier les transplanages et transports par le réseau de cheminées.
-Obligation de passer chaque pleine lune dans les cellules prévues à cet effet à Azkaban.
-Obligation d'intégrer le programme de réinsertion professionnelle.
-Mention obligatoire de sa nature de lycanthropie sur ses papiers officiels.
-Obligation de répondre aux ordres des Aurors responsables du suspect dans la poursuite d'enquêtes sur le terrain, d'informations à nos services ou de collaboration avec les Unités de capture.
- InvitéInvité
Re: steady as she goes (oswald)
Lun 11 Nov 2019 - 19:22
J'ai énormément de mal à y croire. C'est un rêve. Ou un cauchemar. Le genre où tu te réveilles en sursaut au meilleur moment pour te rendre compte, déçue, que tout ce que tu vivais n'était pas réel. Si je n'entendais pas l'eau de la douche couler, j'aurais du mal à croire que tout ce qui s'est passé les dernières minutes ne faisait pas partie d'un vaste délire. Peut-être que je suis encore dans les vapes, allongée au sol, après m'être évanouie. Fixant les bulles se formant progressivement au fond de la casserole d'eau, je me pince le bras à travers mon pull, qui camoufle mes petites rondeurs. La douleur me tire un petit cri, j'ai serré trop fort. Fronçant les sourcils, j'ouvre une porte de placard pour sortir une boite de thé. Mon choix se porte sur un Earl Grey bien fort, que j'apprécie peu mais qui me permettra certainement de me remettre de mes émotions.
"So you're looking for housemates." La voix d'Oswald me fait sursauter, le contenu de ma boule à thé se renversant sur le comptoir. Je ne l'ai pas entendu descendre les escaliers. Me retournant, le dos contre le bois du plan de travail, je porte une main à mon coeur. "You scared me." Mon expression change cependant au fur et à mesure que les mots du sorcier se fraient un passage jusqu'à ma conscience. Coupable, n'arrivant pas à décrypter l'expression de son visage, j'ouvre la bouche pour m'expliquer. Je n'en ai pas le temps. "That's okay, I didn't think I was ever going out either." Refermant la bouche, j'avale ma salive, le regard navré. "I'm sorry." Ça sort dans un murmure, mais je ne suis pas sûre que je puisse réussir à transmettre toute la peine et la culpabilité qui m'ont rongée tout au long de l'écriture des affiches jusqu'à leur installation en ville. Me mordillant la lèvre, je dévisage l'Anglais, pas certaine de la marche à suivre. Il a l'air tellement différent.
Heureusement pour moi, c'est lui qui prend la conversation en main, posant un parchemin sur la table qui nous sépare. Alors qu'il se met à parler, je décrypte le document des yeux, remarquant l'entête du ministère de la magie et la signature d'Oswald. "I'm convicted for not registering myself and for illegal activities including murders through the Snare." Relevant la tête, haussant les sourcils, je tique. "Mur... Wow." Je n'étais pas au courant de cela. J'étais présente au ministère, tout au long du procès, refusant de m'éloigner de lui, mais dans une pièce attenante à la salle d'audience du Magenmagot. Seule la sentence m'a été communiquée. Choquée, je dévisage le sorcier, incapable de l'imaginer faire de mal à une mouche. Le reste de ses paroles me parvient atténué, comme s'il me parlait à travers un mur. Ce n'est que lorsqu'il se déplace vers la cafetière que je reprends mes esprits, réveillée par le son de l'eau bouillante. Me retournant prestement, je me verse une tasse, recommençant la tâche ardue de remplir la boule à thé.
Une fois tout ceci effectué, je m'installe sur une chaise, posant ma tasse sur la table, les mains de part et d'autre de la porcelaine. La chaleur de l'eau traverse ma peau et se répand jusqu'aux os. Dévisageant à nouveau le lycan en face de moi, je ne sais quoi dire. Pour repousser l'échéance, je repose les yeux sur le parchemin, lisant dans les détails les conditions de sa libération. "So you don't need the cellar anymore." Rester sur les faits pour ne pas rentrer dans les émotions. "There's nothing about the use of wolfsbane in here." Really, Murphy ? L'homme de ta vie débarque alors que tu le croyais emprisonné à perpétuité et toi tu penses à la potion tue-loup ? La sensation maintenant familière de flottement réapparaît. Comme si mon corps et mon esprit n'étaient plus liés. C'est rare que cela arrive alors que je suis assise. Les mots imprimés sur le parchemin se troublent et je ferme momentanément les yeux. Passant une main dans mes cheveux, je réprime un frisson. "Please, can you light a fire ? I'm so cold." Désespoir des dernières semaines qui ont transformé cette maison en igloo. Technique d'évitement pour repousser la discussion douloureuse.
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Re: steady as she goes (oswald)
Mer 13 Nov 2019 - 14:44
Il déroula les informations sur sa condamnation et les raisons de sa présence là comme un automate qui récitait son texte, sans réfléchir, sans prêter attention aux réactions de Murphy. Les mots n'étaient pas les siens, mais ceux des sorciers qui s'étaient occupés de lui faire signer les papiers. Oswald n'était pas assez présent en lui-même pour dire à la sorcière qu'il ne pourrait pas l'emmener en Amérique pour voyager avec elle dans les villes qu'il avait appréciées, ou qu'il ne pouvait même plus approcher ses anciens employés même s'il avait été comme un père pour eux. Il était factuel, éteint. La seule chose à laquelle il réagit, ce fut le son de la cafetière. Il se versa une tasse et s'appuya contre le plan de travail. So you don't need the cellar anymore. Oswald glissa le regard sur Murphy un instant, comme s'il lui fallait un peu de temps pour sortir de ses pensées et comprendre ce qu'elle disait. Il avait oublié qu'ils avaient bâti la cave pour servir de prison refuge aux pleines lunes. Peut-être que la décision de justice serait levée un jour et qu'il pourrait rester chez lui pour ses transformations ? Il aimerait espérer qu'il n'était pas condamné à se rendre à Azkaban tous les mois jusqu'à la fin de sa vie. Ne trouvant pas quoi répondre pour le moment quant à l'utilité de la cave, il se taisait. There's nothing about the use of wolfsbane in here, reprit la sorcière, les yeux toujours sur le document. Il n'avait pas fait attention à cela non plus. I think they don't care about it, énonça-t-il simplement. Il ne risquait pas de s'échapper sous sa forme de loup une fois là-bas, et les seules victimes potentielles si ses chaines cédaient n'étaient que des détenus. Quant à sa douleur, Oz était bien placé pour savoir que cela ne préoccupait pas la direction de la prison. Trop anesthésié pour réaliser qu'il souffrirait le martyre lors de lune de novembre, il se perdit à nouveau, le regard dans les volutes de fumée de son café.
Please, can you light a fire ? I'm so cold. Le lycan n'avait pas remarqué qu'il faisait froid. Les sourcils froncés de perplexité, il ne posa cependant pas de question et s'exécuta. De sa baguette récupérée sur la table, il alluma la cheminée. Incendio. Machinalement, il vint s'asseoir sur le canapé lui aussi, entourant la rouquine d'un plaid en la couvant d'un regard furtivement inquiet. Réfléchissant un instant, il trouva un autre moyen maladroit de se montrer réconfortant. I... gonna have a new job. Rehabilitation. The Three Crows. Les mots arrivaient lentement, morcelés, mêlés à des souvenirs confus. I start... on thursday. Le temps qui passait était également un problème, mais il faudrait bien s'y faire. Il n'avait pas le choix. It will be safer, and I will be around more. Terminées les soirées interminables au Filet, où il rentrait de nuit, parfois au matin ; finies, les sorties à l'improviste n'importe quel jour à n'importe quelle heure pour récupérer quelqu'un ou régler quelque chose. Il ne risquait plus non plus de rentrer avec des blessures. And I'll have a salary. Un vrai salaire fixe et déclaré. Jusqu'ici il vivait en partie de sa fortune en tant que Burgess, et de ce qu'il gagnait au noir avec le Filet et ses réseaux. Les mois fluctuaient mais il ne manquait jamais d'argent. Tiquant sur un détail, l'Anglais allongea son bras devant Murphy - Accio wand. - et lui tendit sa baguette, oubliée sur le sol dans l'entrée. Sorry 'bout that.
Please, can you light a fire ? I'm so cold. Le lycan n'avait pas remarqué qu'il faisait froid. Les sourcils froncés de perplexité, il ne posa cependant pas de question et s'exécuta. De sa baguette récupérée sur la table, il alluma la cheminée. Incendio. Machinalement, il vint s'asseoir sur le canapé lui aussi, entourant la rouquine d'un plaid en la couvant d'un regard furtivement inquiet. Réfléchissant un instant, il trouva un autre moyen maladroit de se montrer réconfortant. I... gonna have a new job. Rehabilitation. The Three Crows. Les mots arrivaient lentement, morcelés, mêlés à des souvenirs confus. I start... on thursday. Le temps qui passait était également un problème, mais il faudrait bien s'y faire. Il n'avait pas le choix. It will be safer, and I will be around more. Terminées les soirées interminables au Filet, où il rentrait de nuit, parfois au matin ; finies, les sorties à l'improviste n'importe quel jour à n'importe quelle heure pour récupérer quelqu'un ou régler quelque chose. Il ne risquait plus non plus de rentrer avec des blessures. And I'll have a salary. Un vrai salaire fixe et déclaré. Jusqu'ici il vivait en partie de sa fortune en tant que Burgess, et de ce qu'il gagnait au noir avec le Filet et ses réseaux. Les mois fluctuaient mais il ne manquait jamais d'argent. Tiquant sur un détail, l'Anglais allongea son bras devant Murphy - Accio wand. - et lui tendit sa baguette, oubliée sur le sol dans l'entrée. Sorry 'bout that.
- InvitéInvité
Re: steady as she goes (oswald)
Sam 23 Nov 2019 - 19:06
Rester factuelle pour ne pas plonger dans l'océan perturbé de nos sentiments. Entre un détenu fraîchement relâché et anesthésié et le chaos de mes pensées, le malaise est palpable, épais rideau de fumée accentué par les volutes de nos propres boissons chaudes. "There's nothing about the use of wolfsbane in here." Habitudes qui reviennent vite. Reprendre le rôle de la médicomage, l'infirmière. A nouveau, attitude inintéressée d'Oswald. "I think they don't care about it." Levant les yeux vers lui, je le jauge, mon coeur se serrant une nouvelle fois en observant les ravages d'Azkaban. "So do you want the potion or not ?" Les ingrédients sont dans mes placards, ou même dans notre jardin. L'aconit tue-loup, jolie fleur toxique, pousse paisiblement à l'arrière de notre maison.
Frissonnant, je demande d'une manière un peu brusque à Oz d'allumer la cheminée. A chacun de retrouver sa place. Moi, la médicomage, lui, le bûcheron. Il s'exécute, avant de me rejoindre, posant un plaid autour de mes épaules. Intriguée par le geste réconfortant, je tourne la tête vers lui, mon regard glissant jusque sur son visage. "I... gonna have a new job. Rehabilitation. The Three Crows. I start... on thursday." L'information met quelques instants à s'enregistrer dans mon crâne. Je n'ai pas le temps de réagir, de lui indiquer que je n'apprécie pas le nouveau gérant de la boutique d'ingrédients de potions, qu'il continue. "It will be safer, and I will be around more." Petit rire amer, bref, alors que je détourne le regard. More than when you were imprisoned, or before then ? "And I'll have a salary." Fixant mon thé, je souffle pour moi-même. "Guess we don't need a housemate then." Considération purement matérielle, lorsque mes proches m'ont indiqué factuellement que je ne pourrais pas rembourser le crédit avec mon seul salaire.
Le sorcier tend la main et je baisse les yeux, vaguement intriguée par son geste. "Accio wand. Sorry 'bout that." Récupérant la baguette de ses doigts, j'enroule mon index contre le sien, nouvelle preuve qu'il se trouve ici, à côté de moi. "You're here." Accrochée ainsi telle un nouveau-né agrippant le doigt d'un adulte, l'index laisse place à la main entière, doigts entrelacés avec les siens. "Don't you ever leave a third time." Menace sous-jacente. Il n'a plus le droit de m'abandonner. Il n'a certes pas choisi la prison, mais ses activités criminelles l'ont poussé là-bas, pas sa lycanthropie. J'en suis certaine. Des lycans qui occupent des postes au ministère existent. Ils se sont simplement enregistrés.
En parlant d'enregistrement... Mes yeux se ferment quelques instants, alors que je rassemble du courage. "I need to tell you something." Les doigts qui se quittent, qui viennent triturer l'ourlet de mon pull. "I'm an animagus." Le coeur qui accélère, les paroles qui accélèrent elles aussi pour ne pas vraiment lui laisser le temps de réagir avant d'entendre tout ce que j'ai à lui dire. S'il réagissait, je sais que je n'arriverai pas à tout lui dire. "I transform into a doe. The first time was just days before you got arrested, I never found a way to tell you." Le doigt levé pour appuyer mon propos, j'ajoute un détail. "I'm gonna register." La leçon est apprise et comprise.
- InvitéInvité
Re: steady as she goes (oswald)
Mer 27 Nov 2019 - 21:13
So do you want the potion or not ? La question semblait lointaine, comme provenant d'un souvenir - celui de leurs habitudes, quand ils avaient trouvé comment vivre à deux le secret qui lui pesait. Peu capable de se projeter, la potion tue-loup lui semblait une considération futile, dépassée. Oswald se sentit un peu menacé par le ton impatient de Murphy et s'efforça donc de répondre néanmoins. Y-yes, I do. Il lui était tellement difficile de mettre de la vie dans sa voix et sa raison ne tenait qu'à un fil. S'occuper du feu et du plaid étaient plus facile, la mécanique des gestes subsistant dans les zones endormies de son cerveau. D'un ton morne, il décortiquait les nouvelles, annonçant son futur travail. De quoi remettre un pied dans la vie active et légale, de quoi se refaire une santé au calme, de quoi payer sa part du crédit. Ces éléments purement terre à terre étaient tout ce qui lui restait. Guess we don't need a housemate then, souffla la rouquine. Sans s'émouvoir du sujet, Oz fit doucement non de la tête pour appuyer les dires de l'Ecossaise.
Avant de prendre une gorgée de café, le lycan rendit à la sorcière sa baguette abandonnée dans l'émotion de son arrivée. Sorry 'bout that. Pardon pour la frayeur et la confusion de son retour, pardon pour son état second, pardon pour avoir disparu. Conscient de ne lui offrir que l'ombre de lui-même, il n'attendait pas qu'elle soit plus enthousiaste que lui. Son état devait lui crever le coeur. Murphy entrelaça sa main à la sienne. Anesthésié, Oz regretta de ne pas être capable de savourer la douceur du contact. You're here. C'était là. Le moment où il devait la saisir dans ses bras, l'attirer contre lui, respirer sa peau, répéter sans cesse I'm here en frissonnant sous l'émotion. L'idée traversa le regard bleu acier avec une lueur amère. L'Anglais ne bougea pas. Don't you ever leave a third time. Cette fois-ci, le ton menaçant fut bien reçu. Il le prit comme une promesse renouvelée entre eux. I won't. Ever. Mots coûteux, qui sonnaient creux. L'intention était pourtant réelle, mais noyée dans le vide de son coeur anéanti par son mois de détention.
I need to tell you something. Main retirée, et Oz examina les signes de nervosité de sa compagne sans rien dire. Il n'était pas prêt à assimiler le flot de paroles suivant. I'm an animagus. I transform into a doe. The first time was just days before you got arrested, I never found a way to tell you. -I'm gonna register. Abasourdi, même si cela changeait peu l'expression de son visage. Trop d'informations, trop de questions qui ne venaient pas. Il avait l'impression d'être parti un an. A doe, répéta-t-il après quelques secondes à la fixer. D'abord son patronus était devenu un loup, et maintenant elle se changeait en biche ? La biche et le loup-garou ? C'était une forme de blague ? Since when ...are you training ? Il précisa sa question dans un effort de clarté, conscient que ses phrases morcelées étaient parfois vagues. I had no idea. L'animagie prenait des mois ou des années à s'apprendre, non ? Comment avait-elle fait pour garder ça secret ? Where was I all this time ? Avec l'impression de ne pas connaitre Murphy, la sensation amère dans la gorge qu'elle devait se dire la même chose de lui, il ne savait même pas si c'était une bonne ou une mauvaise nouvelle. Why ?
Avant de prendre une gorgée de café, le lycan rendit à la sorcière sa baguette abandonnée dans l'émotion de son arrivée. Sorry 'bout that. Pardon pour la frayeur et la confusion de son retour, pardon pour son état second, pardon pour avoir disparu. Conscient de ne lui offrir que l'ombre de lui-même, il n'attendait pas qu'elle soit plus enthousiaste que lui. Son état devait lui crever le coeur. Murphy entrelaça sa main à la sienne. Anesthésié, Oz regretta de ne pas être capable de savourer la douceur du contact. You're here. C'était là. Le moment où il devait la saisir dans ses bras, l'attirer contre lui, respirer sa peau, répéter sans cesse I'm here en frissonnant sous l'émotion. L'idée traversa le regard bleu acier avec une lueur amère. L'Anglais ne bougea pas. Don't you ever leave a third time. Cette fois-ci, le ton menaçant fut bien reçu. Il le prit comme une promesse renouvelée entre eux. I won't. Ever. Mots coûteux, qui sonnaient creux. L'intention était pourtant réelle, mais noyée dans le vide de son coeur anéanti par son mois de détention.
I need to tell you something. Main retirée, et Oz examina les signes de nervosité de sa compagne sans rien dire. Il n'était pas prêt à assimiler le flot de paroles suivant. I'm an animagus. I transform into a doe. The first time was just days before you got arrested, I never found a way to tell you. -I'm gonna register. Abasourdi, même si cela changeait peu l'expression de son visage. Trop d'informations, trop de questions qui ne venaient pas. Il avait l'impression d'être parti un an. A doe, répéta-t-il après quelques secondes à la fixer. D'abord son patronus était devenu un loup, et maintenant elle se changeait en biche ? La biche et le loup-garou ? C'était une forme de blague ? Since when ...are you training ? Il précisa sa question dans un effort de clarté, conscient que ses phrases morcelées étaient parfois vagues. I had no idea. L'animagie prenait des mois ou des années à s'apprendre, non ? Comment avait-elle fait pour garder ça secret ? Where was I all this time ? Avec l'impression de ne pas connaitre Murphy, la sensation amère dans la gorge qu'elle devait se dire la même chose de lui, il ne savait même pas si c'était une bonne ou une mauvaise nouvelle. Why ?
- InvitéInvité
Re: steady as she goes (oswald)
Jeu 28 Nov 2019 - 22:11
Promesse scellée entre nous. "Don't you ever leave a third time." Naturel rancunier pris en étau entre mes sentiments pour lui et les souvenirs de qui il était, qui cherche à sortir. Oswald ne réagit pas au contact de nos mains, lui qui était si tactile autrefois. "I won't. Ever." Hochant la tête pour indiquer que je suis satisfaite de sa réponse, je lui lâche la main. Ce n'est pas comme s'il allait me la serrer de lui-même, et sa poigne est devenue faible. Vaguement déçue de son manque d'enthousiasme mais me rappelant ce qu'il a subi depuis un mois, j'espère silencieusement qu'il a vraiment compris ce que j'attends de lui. Plus de criminalité, plus de cavale, plus de comportement à risque de se faire enfermer une nouvelle fois, voire tuer. Je ne le supporterais pas, et n'aurais pas d'autre choix que de le supprimer de ma vie. Quelle sensation étrange, de penser à ceci, alors que la douleur de son absence est encore si vive.
Décidant de jouer cartes sur table, de ne plus avoir de secret l'un pour l'autre, je lui avoue un détail important. "I'm an animagus." Les mots qui s'alignent sans lui laisser le temps de réagir, les informations importantes en premier. Je n'ai pas forcément envie d'entrer dans les détails des raisons de cet apprentissage, mais je me dois d'appuyer sur un point. "I'm gonna register." Bien que ce n'était pas prévu au départ, car cela pouvait attirer l'attention sur le fait que j'abrite un loup-garou sous mon toit, maintenant que l'information est publique, je ne vois pas l'utilité de cacher ma nouvelle compétence aux yeux du ministère de la magie. La réaction de l'Anglais se fait attendre, son cerveau probablement gelé ayant du mal à relier les informations. "A doe." Jaugeant les changements imperceptibles de son visage, me préparant à tout type de réaction, je serre les poings dans mon pull. "Yes." Une biche, toute rousse, certains endroits du dos n'ayant pas de pelage, correspondant aux cicatrices de l'accident des souterrains. Cet épisode date d'il y a moins d'un an, mais il semble tellement lointain.
Les questions démarrent, le regard acier troublé. "Since when ...are you training ? I had no idea." Le danger de cette question cogne contre mes tympans, l'envie d'être honnête d'un côté et la peur de sa réaction de l'autre. Tiraillée entre ma raison et mes émotions, je prends une gorgée de thé pour chasser la boule qui commençait à se former dans ma gorge. Relevant le nez, je ne réfléchis plus. "Since the eighteenth of May." Date fatidique, événement que je n'aurais pas pu prédire, je ne pouvais cependant pas arrêter le processus pour ça. Cette nouvelle est d'ailleurs la raison qui m'a poussée à me dévouer entièrement à ce processus d'apprentissage, à ne pas vouloir rater une étape, à chercher un mentor pour m'accompagner lors de la première transformation. "Why ?" Ne souhaitant plus me torturer l'esprit, ne souhaitant pas non plus perturber Oswald plus qu'il ne l'est déjà, ne souhaitant pas entrer dans les détails de mes raisons à poursuivre l'apprentissage de l'animagie, je soupire. "Why do I do anything ?" Ce n'est pas le moment. Nous venons à peine de nous retrouver, il est épuisé, je suis épuisée, nous devons apprendre à nous connaître à nouveau.
Eludant volontairement sa question, je me tourne un peu plus vers lui pour le regarder dans les yeux. Je suis épuisée physiquement et mentalement, mais les non-dits ont menacé notre relation tellement de fois, il faut qu'on avance au même rythme. "Listen. We need to be honest with each other now. No more secrets, okay ?" Consciente que cela contredit mes agissements précédents, je précise rapidement mes propos. "I'm gonna tell you why I did this, but not today. You need to rest." Il a l'air exténué. Je doute qu'il réussisse à dormir, mes neurones ont déjà compté le nombre de fioles de potion de sommeil disponibles dans la salle de bain. Les souvenirs de mon réveil en pleine forêt et de la sensation de flottement resurgissent. "And frankly, I do too." Reprenant une position confortable dans le canapé, face à la porte-fenêtre donnant sur la mer, je me concentre sur mon thé. Le dos qui s'enfonce dans les coussins, le regard qui contemple les vagues. "Let's just... rest."
Les secondes et les minutes passent tandis que j'observe la mer du Nord, enfoncée dans mes pensées tumultueuses. Le bruissement d'ailes me sort de ma rêverie, Easga se posant sur l'accoudoir du canapé, une lettre au bec. Les muscles engourdis, je parviens à l'attraper et l'ouvrir. C'est l'hôpital, qui m'annonce que mon absence a bien été prise en compte, mais que je n'ai plus de jour de congé disponible. Cette journée sera donc prélevée sur mon salaire. Soupirant, je replie lentement le parchemin. "I have to go back to work tomorrow. Are you gonna be okay ?" Quelle sensation étrange, de retrouver quelqu'un à qui parler. La chaleur humaine que je sens même sans qu'il me touche. Le son de sa respiration à côté de moi. Il m'a tellement manqué.
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