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[le caire] jardin d'eden belvédère fébrile x eden
Sam 18 Mai 2019 - 15:43
« jardin d'eden belvédère fébrile »
tenue
Votre avion a atterri la veille sur tes terres natales égyptiennes. Deux options s’étaient offertes à toi. Tu avais cette opportunité – et cette envie – de présenter Eden à ta famille. La lignée des Amonwë attendait depuis plusieurs années que tu trouves enfin la perle rare. Néanmoins, à bien y réfléchir, tu te disais qu’il était peut-être trop tôt pour y songer. Tu as le désir de prendre ton temps avec la charmante métamorphomage. Vous partagez déjà un quotidien mouvementé dont l’équilibre se maintien au regard de vos habitudes de vie orientées vers le bien-être. Enfin, surtout pour ta compagne dont le rythme de vie effréné a peut-être été difficile à appréhender au début de votre relation. Mais maintenant que les mois passent, tu commences à t’y faire. Se réveiller souvent seule le matin n’est pas un problème pour toi dans la mesure où la douce professeure te laisse toujours un petit mot sur la table de chevet. Et puis, cela ne vous empêche pas de vous organiser des soirées seulement à vous, loin de toutes vos urgences quotidiennes et respectives.
Ce matin, vos habitudes ont été les mêmes. Tandis que tu prends le temps de te réveiller comme chaque matin, Eden est déjà sortie au pas de course pour faire son footing. Tu te rendors un peu avant de te lever pour vous préparer de quoi faire votre petit-déjeuner. Vu le temps qu’il fait au Caire, tu installes vos plateaux sur le petit balcon de la chambre qui donne sur l’immense ville. Collation prise, tu te diriges vers la salle de bain pour prendre une douche revigorante. Tu en sors avec une serviette autour de la taille, une seconde posée autour de tes épaules, tombant légèrement sur ta poitrine. Tu as toujours préféré laisser ton corps se sécher au gré de l’atmosphère ambiante. Tu te saisis d’une bouteille d’eau et de deux comprimés de magnésium – un rituel quotidien désormais. Cela t’aide à maintenir l’équilibre de ton système nerveux et à te sentir mieux.
Tu enfiles des vêtements légers, te pomponne comme à ton habitude et tandis que tu mets des bottines immaculées, tu prends la parole d’une voix volontairement mystérieuse. « Nous sommes attendues au Musée copte. Il a été fondé en 1910 et regorge de reliques qui, tu l’imagines, ont un lien avec la magie anciennement pratiquée dans le pays. Comme je te l’ai expliqué, le Ministère souhaite que j’enquête sur les lieux quelques jours. Le gouvernement sorcier égyptien a contacté la Fédération Magique Internationale suite à la découverte de vieux artéfacts et autres parchemins poussiéreux. » Une fois debout sur tes talons, tu as largement pris cinq centimètres de plus. Tu replaces tes cheveux correctement, ajoutant un peu de maquillage pour parfaire ta silhouette. « Je doute que nous soyons les seules sur le coup. Il faudra rester vigilantes, les pilleurs sont monnaie courante dans cette ville. »
Un taxi vous a déposé juste devant le Musée copte, dans le quartier historique du Caire. Les lieux sont divins, alliant le charme de l’ancien et le doux parfum de la magie ambiante. Tu parles encore très bien l’égyptien que tu utilises autant que possible en compagnie des habitants. Néanmoins, votre entrée dans le musée sera un atout pour Eden qui pourra s’exprimer dans votre langue habituelle. Lieu touristique, ils parlent bien évidemment anglais. L’entrée du bâtiment est intrigante, mais certainement bien peu comparée à ce dont il regorge. A peine franchissez-vous les portes qu’un vieil homme au teint basané vous accueille chaleureusement, vous tendant respectueusement la main en guise de salut. « Professeure Amonwë, Professeure Sykes, soyez les bienvenues au Musée copte. Nous vous attendions avec impatience. » Tu souris à Eden, lui adressant un clin d’œil pour lui signifier que tu les as prévenus que tu viendrais accompagnée. « Merci pour cet accueil, Professeur Amasis », dis-tu en te tournant vers ta compagne. « Le Professeur Amasis s’occupe d’assurer la sécurité des reliques et manuscrits entreposés dans le musée. Il a également été un de mes enseignants à Uagadou. » Tu marques une pause dans ton discours alors que l’homme vous guide lentement vers la salle dans laquelle sont entreposés les artéfacts. Les lieux sont absolument magnifiques, les murs regorgent de symboles arithmétiques et anciens. De quoi stimuler vos esprits scientifiques.
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Re: [le caire] jardin d'eden belvédère fébrile x eden
Dim 19 Mai 2019 - 16:05
Mes prunelles éclosent, lentement. Et c’est un nouveau jour, une nouvelle aventure. Remuant très légèrement dans le lit, je pouvais assez rapidement reprendre état de la situation malgré les heures de sommeil. La douce peau de Cléopatra, l’odeur d’un habitat qui m’est inconfortable, puisque inhabituel. Tâtant discrètement pour me souvenir de la position du mobilier, c’est dans l’obscurité la plus totale que je me faxais littéralement hors du lit, pour prendre soin de ne pas réveiller ma compagne et collègue.
Un point d’honneur. Il doit être aux environs de quatre heure et demi, et mes habitudes n’ont pas à empiéter sur les siennes. En aucun cas. Il est ainsi d’usage que je sois la plus discrète possible. Les premières fois, je me cognais un peu partout, je pense que j’ai dû la réveiller plusieurs fois en grommelant suite à un léger “boom”, mais je me suis habituée à compter mes pas, calculer la distance, devenue un véritable félin. Pas un bruit, l’éclairage extérieur, souvent les étoiles ou la lunes, me suffisent à me repérer jusqu’à la salle de bain où m’attendent mes affaires de sport.
Une paire de chaussons d’escalade, un legging, un débardeur, mon téléphone niché dans ma poche, mes écouteurs dans mes oreilles, un petit mot, une habitude. Chaque matins, j’arrachais une nouvelle page, et chaque matins, sonnant tant comme une excuse de ne pas être là pour l’accueillir de mes bras au réveil, je laissais parcourir cette écriture à l’encre noir sur un papier fin, disposant d’une subtile odeur fleurie, une pomme nichée entre les dents en guise de petit déjeuner pour accompagner les divers médicaments du petit matin.
« Madame Amonwë,
Puisse la nouvelle journée qui s’annonce combler le vide de mon absence en ce début de matinée que j’espère radieux. Je pense que tu as remarqué que je suis un peu tendue à l’idée de mettre mon nez dans les affaires du ministère, mais je ne saurais dire non à une occasion de passer du temps à tes côtés, alors je ferai de mon mieux pour rester sage !
Bonjour et à tout à l’heure.
Je t’aime,
Eden. »
Le temps de plier le petit papier en un élégant origami, quoique peut-être un peu approximatif de par mon état d’éveil si récent, je m’étirais tout en quittant le petit logement, la lumière du couloir, plus vive que la petite loupiote de salle de bain m'éblouissant quelques instants, avant que mes pas ne s’élancent en les rues désertes, d’abord, puis à la verticale, de balcons en gouttières, pour gagner les toits et prendre une première réelle bouffée d’air frais, alternant de toits en toits, les enchantements facilitant la détente en terme de sauts.
Mon coeur s’accélérait, au fil de l’effort, lentement, d’une manière relativement bien contrôlée, et ce, jusqu’aux premières lueurs du soleil, contemplant la ville du haut de la tour du Caire. J’étais déjà venue ici, mais les majeurs souvenirs des lieux traînent quelque part dans ma valise… Au sens propre, de même pour mes notions d’arabe égyptien.
A vrai dire, retenir autant d’informations, autant de langues relève de l’impossible, à moins d’y ajouter une touche de magie. La magie alimente l’esprit, l’esprit alimente le corps, le corps et l’esprit sont complémentaires, l’esprit alimente la magie, et la boucle est bouclée. Mes songes se dissipent, vaguement.
Enfin, avant que la vie ne reprenne en ville, il me fallait rentrer. Je clignais des yeux face à ce constat, me penchant un peu au bord pour observer le précipice et le sol. Pourquoi il y a autant de monde !? Ah. Oui. Jeûne.
Mes lèvres se pinçaient lentement, me laissant tomber en arrière pour disparaître dans le béton, regardant autour de moi, avant de soupirer lentement en secouant la tête, tirant sur mon débardeur pour en déchirer le tissu au niveau du ventre, dévoilant la brindille qui me sert de baguette, nichée dans l’élastique de mon bas, l’attrapant pour pointer le dit objet et l’ensorceler, me transportant ainsi jusqu’à la petite table de notre petit lieu de sommeil, la pointe de mes pieds amortissant lentement le choc, secouant la tête en redescendant tout en me séparant de mes écouteurs, découvrant Cléopatra vêtue d’une paire de serviettes, un sourire tendre, peut-être un peu timide se manifestant à mon minois, alors que mes prunelles virait au rose, m’approchant pour offrir un baiser à l’une de ses joues, non loin de son oreille, d’un geste assez doux et tendre, mais un peu pressé, évitant de prolonger le contact alors que mon corps était plus que moite.
« Hey. »
Chuchotais-je ensuite d’une voix enjôleuse avant de gagner mon côté du lit pour y attraper mon sac et plonger mon bras dedans, y tirant une petite mallette, en laquelle trône bon nombre de petits objets assez légers, souvent pris sur le tas, certains en meilleurs états que d’autres, parfois créé à la va-vite, notant donc le lieu et l’heure sur une petite pochette transparente avant d’y plonger l’objet, indiquant donc qu’il s’agissait là de ma réserve de portoloins. Du moins une partie. Replongeant ensuite le dit objet tout en écoutant les mots de Cléopatra.
« Nous sommes attendues au Musée copte. Il a été fondé en 1910 et regorge de reliques qui, tu l’imagines, ont un lien avec la magie anciennement pratiquée dans le pays. Comme je te l’ai expliqué, le Ministère souhaite que j’enquête sur les lieux quelques jours. Le gouvernement sorcier égyptien a contacté la Fédération Magique Internationale suite à la découverte de vieux artéfacts et autres parchemins poussiéreux. »
J’acquiesçais, avalant les informations tout en tirant de ma valise une fiole de ma réserve personnelle, tirant une seringue pour nicher quelques gouttes à l’intérieur, puis en déposant deux à chacun de mes yeux, les clignant ensuite, mon regard se montrant pensif, mes souvenirs de mes voyages et préparatifs me revenant, acquiesçant dans le vide en guise de “ok c’est bon” en buvant une gorgée dans la foulée de potion, “stabilisateur de mémoire”, de son petit nom, permettant aux souvenirs de rester en ordre après une récente modification, suppression, addition, modification...
« Je n’aurais pas pu rêver meilleur week end en amoureuses ! »
Plaisantais-je à demi. Le programme est enivrant, et en même temps cette capacité que nous avons, de jongler entre le personnel et le professionnel me rassure sur la solidité de notre lien.
« Je doute que nous soyons les seules sur le coup. Il faudra rester vigilantes, les pilleurs sont monnaie courante dans cette ville. »
Acquiesçant en refermant ma valise, je me redressais, des vêtements propres et une serviette entre les bras, me faufilant dans la salle de bain, mon sac autour du bras, posant le tout dans un petit coin pour lui laisser assez d’espace, laissant mes vêtements sales tomber au sol, glissant ma brosse à dents entre mes lèvres, fouinant dans mon sac pour sortir mon revolver, un Smith & Wession 500 4 pouces, mon regard se montrant plus sérieux, la lueur à mes yeux s’atténuant, l’enchantement couvrant les balles illuminant vaguement le chargeur, ne laissant qu’à supposer la dangerosité de recevoir l’une des contenues dans l’une des armes de poing moldues reconnues pour être des plus puissantes.
« J’espère pour eux qu’ils sont habitués à tomber sur des traqueurs de mages noirs. »
Fis-je avant de sourire, amusée, ma voix déformée par ma brosse à dent, détruisant toute la crédibilité de mon propos, faisant rouler l’arme entre mes doigts comme si c’était un jouet avant de la replonger dans un coin de mon sac et me faufiler sous une douche tiède, voir froide, afin de remettre mes sens en éveil, pour une douche courte, brève, la douce odeur du shampoing, de la crème de douche et du dentifrice se mêlant à la pièce, et pour autant, comme à mon habitude, une fois sortie, rien ne restait accroché, aucune odeur.
Frottant mon corps à la va-vite pour le sécher, j’enfilais une culotte, clignant des yeux en lui jetant un regard subtil, continuant mon boycott des soutiens-gorges. J’ai horreur de ces trucs ! J’en porte… Quand je veux être séduisante auprès d’elle, et là en l’occurrence, ce n’est pas trop l’objet aujourd’hui.
Enfilant une combishort, lacée au niveau du décolleté, je nichais une lame dans l’une des doublures, ma baguette enlacée d’un petit noeud à l’aide des dits lacets, attachant mes cheveux à l’aide de deux tiges elles-même doublées, deux couteaux papillons en l’occurrence, discrets, l’un enchanter pour désinfecter les plaies produites, l’autre empêchant justement la cicatrisation et la coagulation.
« Ta femme fatale est prête ! »
Sur-armée, malgré ma capacité à maîtriser mes émotions, je me demandais intérieurement si je n’en faisais pas un peu trop. Elle m’a déjà surveillé, certes. Mais elle ne m’a jamais suivie sur le terrain, c’est la première fois aujourd’hui que nous allons mettre en relief nos réelles capacités. En un sens, je me sens relativement peu confiante. S’il s’avère qu’il est nécessaire que nous nous défendions… Je ne suis pas certaine qu’elle veuille voir ces yeux, ce regard, cette aura… Enfin. Avec un peu de chance tout se passera bien.
Sur la route, je tenais ma langue. Dans le détail, il était simple de voir que ma respiration avait ralentis. L’adrénaline en règle générale devrait la faire augmenter, suffoquer, mais les musés un peu glauques, les sous-sols, les mages noirs et autres malfrats, les créatures dangereuses, tout ça m’effraie bien moins que la peur de ne pas être à la hauteur pour Cléopatra. C’est en cela que mes yeux se nichaient vers l’extérieur de sa voiture, et qu’à chacun de ses mots, je me tournais furtivement vers elle, mes lunettes de soleil camouflant le rose de mes yeux, ma poitrine se soulevant.
Un coup d’oeil rapide à mon téléphone, un échange de message, avant que je ne range définitivement l’appareil moldu une fois arrivé. Mes sandales foulaient le sol, et j’avais l’air d’une parfaite touriste. Pourtant, derrière mes lunettes, mon regard virevoltait à droite, à gauche, et mes vêtements revêtait discrètement de quoi répondre à toute éventualité.
« Professeure Amonwë, Professeure Sykes, soyez les bienvenues au Musée copte. Nous vous attendions avec impatience. »
Le clin d’oeil de Cléopatra ne m’échappe pas et un sourire timide se dresse à mon minois, alors que je redressais mes lunettes par respect, mes yeux gris se posant sur l’homme, nos mains se serrant, notant une légère crispation au niveau de sa mâchoire, desserrant légèrement mon étreinte avant de relâcher sa paume. Mes muscles sont encore un peu tendus de mon entraînement, mes mains ont soulevé mon corps sur des mètres et des mètres de hauteur, j’ai tendance le matin à manquer légèrement de subtilité.
« Merci pour cet accueil, Professeur Amasis »
Un signe de tête, je me montrais discrète, femme de l’ombre, en ce remerciement non verbal.
« Le Professeur Amasis s’occupe d’assurer la sécurité des reliques et manuscrits entreposés dans le musée. Il a également été un de mes enseignants à Uagadou. »
« Les grands esprits se rencontrent ! »
Plaisantais-je pour ne pas paraître trop crispée, mes prunelles balayant les lieux de gauche à droite sur notre trajet, observant la pièce en silence.
Mes lèvres s’entrouvraient, mon esprit épris de curiosité, de désir en cette pièce qui respire la magie, mon regard se dirigeant tout d’abord vers les murs, mes sourcils se fronçant lentement.
« Des sigils tracés en akkadien ? C’est rare. »
Fis-je, sans avancer d’un pas, jaugeant toujours la pièce, me refocalisant à la recherche d’un danger quelconque, principalement.
Un point d’honneur. Il doit être aux environs de quatre heure et demi, et mes habitudes n’ont pas à empiéter sur les siennes. En aucun cas. Il est ainsi d’usage que je sois la plus discrète possible. Les premières fois, je me cognais un peu partout, je pense que j’ai dû la réveiller plusieurs fois en grommelant suite à un léger “boom”, mais je me suis habituée à compter mes pas, calculer la distance, devenue un véritable félin. Pas un bruit, l’éclairage extérieur, souvent les étoiles ou la lunes, me suffisent à me repérer jusqu’à la salle de bain où m’attendent mes affaires de sport.
Une paire de chaussons d’escalade, un legging, un débardeur, mon téléphone niché dans ma poche, mes écouteurs dans mes oreilles, un petit mot, une habitude. Chaque matins, j’arrachais une nouvelle page, et chaque matins, sonnant tant comme une excuse de ne pas être là pour l’accueillir de mes bras au réveil, je laissais parcourir cette écriture à l’encre noir sur un papier fin, disposant d’une subtile odeur fleurie, une pomme nichée entre les dents en guise de petit déjeuner pour accompagner les divers médicaments du petit matin.
« Madame Amonwë,
Puisse la nouvelle journée qui s’annonce combler le vide de mon absence en ce début de matinée que j’espère radieux. Je pense que tu as remarqué que je suis un peu tendue à l’idée de mettre mon nez dans les affaires du ministère, mais je ne saurais dire non à une occasion de passer du temps à tes côtés, alors je ferai de mon mieux pour rester sage !
Bonjour et à tout à l’heure.
Je t’aime,
Eden. »
Le temps de plier le petit papier en un élégant origami, quoique peut-être un peu approximatif de par mon état d’éveil si récent, je m’étirais tout en quittant le petit logement, la lumière du couloir, plus vive que la petite loupiote de salle de bain m'éblouissant quelques instants, avant que mes pas ne s’élancent en les rues désertes, d’abord, puis à la verticale, de balcons en gouttières, pour gagner les toits et prendre une première réelle bouffée d’air frais, alternant de toits en toits, les enchantements facilitant la détente en terme de sauts.
Mon coeur s’accélérait, au fil de l’effort, lentement, d’une manière relativement bien contrôlée, et ce, jusqu’aux premières lueurs du soleil, contemplant la ville du haut de la tour du Caire. J’étais déjà venue ici, mais les majeurs souvenirs des lieux traînent quelque part dans ma valise… Au sens propre, de même pour mes notions d’arabe égyptien.
A vrai dire, retenir autant d’informations, autant de langues relève de l’impossible, à moins d’y ajouter une touche de magie. La magie alimente l’esprit, l’esprit alimente le corps, le corps et l’esprit sont complémentaires, l’esprit alimente la magie, et la boucle est bouclée. Mes songes se dissipent, vaguement.
Enfin, avant que la vie ne reprenne en ville, il me fallait rentrer. Je clignais des yeux face à ce constat, me penchant un peu au bord pour observer le précipice et le sol. Pourquoi il y a autant de monde !? Ah. Oui. Jeûne.
Mes lèvres se pinçaient lentement, me laissant tomber en arrière pour disparaître dans le béton, regardant autour de moi, avant de soupirer lentement en secouant la tête, tirant sur mon débardeur pour en déchirer le tissu au niveau du ventre, dévoilant la brindille qui me sert de baguette, nichée dans l’élastique de mon bas, l’attrapant pour pointer le dit objet et l’ensorceler, me transportant ainsi jusqu’à la petite table de notre petit lieu de sommeil, la pointe de mes pieds amortissant lentement le choc, secouant la tête en redescendant tout en me séparant de mes écouteurs, découvrant Cléopatra vêtue d’une paire de serviettes, un sourire tendre, peut-être un peu timide se manifestant à mon minois, alors que mes prunelles virait au rose, m’approchant pour offrir un baiser à l’une de ses joues, non loin de son oreille, d’un geste assez doux et tendre, mais un peu pressé, évitant de prolonger le contact alors que mon corps était plus que moite.
« Hey. »
Chuchotais-je ensuite d’une voix enjôleuse avant de gagner mon côté du lit pour y attraper mon sac et plonger mon bras dedans, y tirant une petite mallette, en laquelle trône bon nombre de petits objets assez légers, souvent pris sur le tas, certains en meilleurs états que d’autres, parfois créé à la va-vite, notant donc le lieu et l’heure sur une petite pochette transparente avant d’y plonger l’objet, indiquant donc qu’il s’agissait là de ma réserve de portoloins. Du moins une partie. Replongeant ensuite le dit objet tout en écoutant les mots de Cléopatra.
« Nous sommes attendues au Musée copte. Il a été fondé en 1910 et regorge de reliques qui, tu l’imagines, ont un lien avec la magie anciennement pratiquée dans le pays. Comme je te l’ai expliqué, le Ministère souhaite que j’enquête sur les lieux quelques jours. Le gouvernement sorcier égyptien a contacté la Fédération Magique Internationale suite à la découverte de vieux artéfacts et autres parchemins poussiéreux. »
J’acquiesçais, avalant les informations tout en tirant de ma valise une fiole de ma réserve personnelle, tirant une seringue pour nicher quelques gouttes à l’intérieur, puis en déposant deux à chacun de mes yeux, les clignant ensuite, mon regard se montrant pensif, mes souvenirs de mes voyages et préparatifs me revenant, acquiesçant dans le vide en guise de “ok c’est bon” en buvant une gorgée dans la foulée de potion, “stabilisateur de mémoire”, de son petit nom, permettant aux souvenirs de rester en ordre après une récente modification, suppression, addition, modification...
« Je n’aurais pas pu rêver meilleur week end en amoureuses ! »
Plaisantais-je à demi. Le programme est enivrant, et en même temps cette capacité que nous avons, de jongler entre le personnel et le professionnel me rassure sur la solidité de notre lien.
« Je doute que nous soyons les seules sur le coup. Il faudra rester vigilantes, les pilleurs sont monnaie courante dans cette ville. »
Acquiesçant en refermant ma valise, je me redressais, des vêtements propres et une serviette entre les bras, me faufilant dans la salle de bain, mon sac autour du bras, posant le tout dans un petit coin pour lui laisser assez d’espace, laissant mes vêtements sales tomber au sol, glissant ma brosse à dents entre mes lèvres, fouinant dans mon sac pour sortir mon revolver, un Smith & Wession 500 4 pouces, mon regard se montrant plus sérieux, la lueur à mes yeux s’atténuant, l’enchantement couvrant les balles illuminant vaguement le chargeur, ne laissant qu’à supposer la dangerosité de recevoir l’une des contenues dans l’une des armes de poing moldues reconnues pour être des plus puissantes.
« J’espère pour eux qu’ils sont habitués à tomber sur des traqueurs de mages noirs. »
Fis-je avant de sourire, amusée, ma voix déformée par ma brosse à dent, détruisant toute la crédibilité de mon propos, faisant rouler l’arme entre mes doigts comme si c’était un jouet avant de la replonger dans un coin de mon sac et me faufiler sous une douche tiède, voir froide, afin de remettre mes sens en éveil, pour une douche courte, brève, la douce odeur du shampoing, de la crème de douche et du dentifrice se mêlant à la pièce, et pour autant, comme à mon habitude, une fois sortie, rien ne restait accroché, aucune odeur.
Frottant mon corps à la va-vite pour le sécher, j’enfilais une culotte, clignant des yeux en lui jetant un regard subtil, continuant mon boycott des soutiens-gorges. J’ai horreur de ces trucs ! J’en porte… Quand je veux être séduisante auprès d’elle, et là en l’occurrence, ce n’est pas trop l’objet aujourd’hui.
Enfilant une combishort, lacée au niveau du décolleté, je nichais une lame dans l’une des doublures, ma baguette enlacée d’un petit noeud à l’aide des dits lacets, attachant mes cheveux à l’aide de deux tiges elles-même doublées, deux couteaux papillons en l’occurrence, discrets, l’un enchanter pour désinfecter les plaies produites, l’autre empêchant justement la cicatrisation et la coagulation.
« Ta femme fatale est prête ! »
Sur-armée, malgré ma capacité à maîtriser mes émotions, je me demandais intérieurement si je n’en faisais pas un peu trop. Elle m’a déjà surveillé, certes. Mais elle ne m’a jamais suivie sur le terrain, c’est la première fois aujourd’hui que nous allons mettre en relief nos réelles capacités. En un sens, je me sens relativement peu confiante. S’il s’avère qu’il est nécessaire que nous nous défendions… Je ne suis pas certaine qu’elle veuille voir ces yeux, ce regard, cette aura… Enfin. Avec un peu de chance tout se passera bien.
Sur la route, je tenais ma langue. Dans le détail, il était simple de voir que ma respiration avait ralentis. L’adrénaline en règle générale devrait la faire augmenter, suffoquer, mais les musés un peu glauques, les sous-sols, les mages noirs et autres malfrats, les créatures dangereuses, tout ça m’effraie bien moins que la peur de ne pas être à la hauteur pour Cléopatra. C’est en cela que mes yeux se nichaient vers l’extérieur de sa voiture, et qu’à chacun de ses mots, je me tournais furtivement vers elle, mes lunettes de soleil camouflant le rose de mes yeux, ma poitrine se soulevant.
Un coup d’oeil rapide à mon téléphone, un échange de message, avant que je ne range définitivement l’appareil moldu une fois arrivé. Mes sandales foulaient le sol, et j’avais l’air d’une parfaite touriste. Pourtant, derrière mes lunettes, mon regard virevoltait à droite, à gauche, et mes vêtements revêtait discrètement de quoi répondre à toute éventualité.
« Professeure Amonwë, Professeure Sykes, soyez les bienvenues au Musée copte. Nous vous attendions avec impatience. »
Le clin d’oeil de Cléopatra ne m’échappe pas et un sourire timide se dresse à mon minois, alors que je redressais mes lunettes par respect, mes yeux gris se posant sur l’homme, nos mains se serrant, notant une légère crispation au niveau de sa mâchoire, desserrant légèrement mon étreinte avant de relâcher sa paume. Mes muscles sont encore un peu tendus de mon entraînement, mes mains ont soulevé mon corps sur des mètres et des mètres de hauteur, j’ai tendance le matin à manquer légèrement de subtilité.
« Merci pour cet accueil, Professeur Amasis »
Un signe de tête, je me montrais discrète, femme de l’ombre, en ce remerciement non verbal.
« Le Professeur Amasis s’occupe d’assurer la sécurité des reliques et manuscrits entreposés dans le musée. Il a également été un de mes enseignants à Uagadou. »
« Les grands esprits se rencontrent ! »
Plaisantais-je pour ne pas paraître trop crispée, mes prunelles balayant les lieux de gauche à droite sur notre trajet, observant la pièce en silence.
Mes lèvres s’entrouvraient, mon esprit épris de curiosité, de désir en cette pièce qui respire la magie, mon regard se dirigeant tout d’abord vers les murs, mes sourcils se fronçant lentement.
« Des sigils tracés en akkadien ? C’est rare. »
Fis-je, sans avancer d’un pas, jaugeant toujours la pièce, me refocalisant à la recherche d’un danger quelconque, principalement.
- InvitéInvité
Re: [le caire] jardin d'eden belvédère fébrile x eden
Sam 25 Mai 2019 - 19:29
« jardin d'eden belvédère fébrile »
tenue
Sourire radieux sur ton visage en découvrant comme chaque matin le petit mot laissé par Eden. Ta compagne sait très bien comment te faire sourire du matin, lire ce simple ‘’Madame Amonwë’’ suffit à te faire rire. Tu apprécies réellement de telles attentions, qui, de l’extérieur peuvent paraître infimes. Pourtant, elles sont bien là, présentes et délicates. Si tu n’étais pas davantage dormeuse, tu pourrais faire l’effort d’en faire de même. D’ailleurs, tu ne peux t’empêcher de t’en vouloir. Tu rectifieras le tir dès que possible. Mais pour l’instant, tu constates que tes soupçons étaient bien réels. Tu as pressentis cette anxiété chez Eden quant à l’idée de te suivre dans une affaire du Ministère de la Magie. Tu t’en veux. Irrépressible impression de trop lui en demander. Néanmoins, tu sais qu’elle le fait par amour. Pour toi.
Alors que vous prenez le temps de vous préparer, tu lui explique la démarche à laquelle tu es impliquée. Tu ne peux t’empêcher de rire à ses mots. Superbe weekend en amoureuses en effet. « Il faut voir cela comme un weekend d’aventures, loin du calme d’Inverness » soulignes-tu en levant les yeux au ciel. « En amoureuses » ajoutes-tu, rire au coin des lèvres. Mais, derrière le rire apparent tu ne peux lui cacher une certaine anxiété que tu verbalises très vite dans votre échange. Il y a toujours cette idée d’être pillé dans de telles missions. Si le Ministère de la Magie anglais souhaite étudier certaines formes de magie ancienne, tu as également connaissance des prix et marchandises qui circulent sur les marchés noirs. Des parchemins d’une valeur inestimable se vendent comme des petits pains. Tes iris sombres se posent sur le revolver qu’elle arme d’un enchantement. « Quel est cet enchantement ? » demandes-tu avec intérêt. « Tu n’imagines pas ce que je donnerais en l’instant pour me faire traquer par une si jolie chasseuse de mage noir. » Tes paroles sont accompagnées d’un haussement de sourcil suggestif et amusé. « J’en aurais même l’Avada Kedavra facile ! » souffles-tu dans un éclat de rire cristallin, levant les yeux au ciel. La plaisanterie est certes présente, mais tu sais qu’avec une amazone comme Eden Sykes, aussi douée sois-tu, vos forces rivaliseraient certainement sur un terrain similaire.
Enfin, vous voilà au musée. Tu distingues la discrétion de ta compagne. Tu peux lire au travers de ses pupilles qu’elle est anxieuse, peut-être a-t-elle sentie que quelque chose ne tourne pas rond ? Après tout elle reste une Auror, une femme surentraînée pour faire face aux situations dangereuses. Même si votre relation te permet de deviner plus ou moins aisément ses ressentis, tu n’en seras pas plus certaine, tu n’es pas légilimens. En tout cas, tu souris à l’idée que les grands esprits puissent se rencontrer. Parmi les intellectuels de ce lieu, ta collègue en fait bien évidemment partie. Femme intelligente aux intuitions vives, chose que tu apprécies sincèrement. Vous suiviez donc ton ancien professeur jusqu’à une pièce dans laquelle vous vous immobilisez. En son centre. Ton regard se détache vers ta compagne qui jauge avec attention les murs qui vous entourent. Tu remercies le Professeur Amasis qui finit par sortir de la pièce. Tu attends qu’il soit en dehors de ces murs pour te tourner vers Eden. « Extrêmement rare, je n’en ai vu qu'une seule fois durant ma carrière. » Ta voix est calme, détendue. Avec l’être aimée à tes côtés, tu te sens pleinement en sécurité. Tu t’approches d’un sigil en particulier, passant ta main au-dessus pour assimiler les ondes qui s’en dégagent. « Je capte des énergies sombres, des intentions mauvaises, c’est évident. » Ta gorge se serre un instant tandis que tes iris parcourent le symbole qui te fait face. « Généralement ce sont des signes qui remontent aux années 1600. » Tu te relèves enfin, mains posées sur tes hanches. La pièce est immense, il y a plusieurs tables sur lesquelles sont entreposées des colonnes de livres anciens ainsi que des parchemins. « Je ne sais pas par où commencer. Eden, tu perçois quelque chose ? » Tu t’en remets à ta moitié. D’habitude, tu aurais pris une décision rapide mais là, dans un tel contexte, tu préfères la solliciter.
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- InvitéInvité
Re: [le caire] jardin d'eden belvédère fébrile x eden
Dim 26 Mai 2019 - 23:18
« Il faut voir cela comme un weekend d’aventures, loin du calme d’Inverness »
Je regardais ses prunelles se nicher vers le plafond. Même si en réalité il s’agissait plus là du ciel, ou quelque chose en cet esprit. Mon minois s’attendrissait à cette vue, gorgé certes peut-être d’une touche d’ironie, mais aussi d’émotions.
Et c’est de ça dont il s’agit. Difficile en l’obscurité de percevoir la lumière, mais lorsqu’elle apparaît, elle est bien plus précieuse, à une réciproque où en baignant dans la lumière, il est nécessaire de trouver un peu d’obscurité pour s’y retrouver. Paradoxalement, cette symbolique qu’est le Yin et le Yang s’applique parfaitement bien à Cléopatra et moi.
Des pupilles de jais, qui ne laissent que peu transparaître, sans y être extrêmement attentif, mais donc chaque expression est un cadeau. Et à côté, mes yeux reflètent une lumière aveuglante, la sincérité de mes sentiments trahis par mon corps, par ma magie, ainsi, ce sont mes actes, et non ce que je ressens ou mes expressions corporelles qui marquent le mieux mes émotions, sans quoi elles n’ont réelles valeur à mes yeux.
Et les dieux savent ce que je ferais pour toi, Cléopatra. Ma douce lueur, mon guide vers la tranquillité, la joie, l’amour. Ta lumière brille moins. Plus discrètement. Mais elle est plus juste, tellement plus juste.
« En amoureuses »
En parlant de lumière. C’est nue, devant elle, ma serviette contre mon corps, que cette lueur, certes pure, réelle, puissante émanait, étincelante, mais aveuglante. Devant mes yeux rosies, si brillants, le diamant rose masquait pratiquement mes lèvres entrouvertes, mes joues teintées de rouge. Les deux lueurs, celle pâle émanant du chargeur et celles de mes yeux aurait suffit à illuminer la pièce sans fenêtre.
« En amoureuses… »
Repris-je, ma voix assez basse pour combler la brosse à dents entre mes lèvres, malgré tout, je déglutissais.
« Quel est cet enchantement ? »
« Ces enchantements. Il y en a plusieurs. Mais… Je n’ai pas trop envie d’en parler, ce sont des vieilleries dont j’essaye de me débarrasser, et si possible pour rendre justice. C’est une magie que je maîtrise pleinement, rassure toi, mais… J’ai déjà arraché mes souvenirs concernant leur fonctionnement et leur conception, et les reliques de mes recherches à leur sujet sont loin, très loins des regards. »
Mon regard se montrait plus déterminé. Si elle a autant confiance en moi que j’ai confiance en elle, il n’est pas nécessaire qu’elle en sache plus. Mais évidemment, j’étais l’une des seules Aurors à mélanger les styles de combat et la technologie moldue avec la magie, donc quand on entends “coup de feu” et “ministère de la magie” dans la même conversation, c’est qu’il s’agit fort probablement de moi, et la dernière affaire à laquelle je suis liée concernant un enchantement émettant ce genre de lueur était assez lugubre.
Un bain de sang interne, pour une fois je n’y étais pour rien, je suis arrivée après le massacre pour me confronter à l’auteur. Non, le plus effrayant, c’était la description des lieux. Des entailles profondes, un géant dont on a retrouvé qu’un pieds, quelques doigts et le sommet du crâne, un manoir dont la moitié est était ravagé, de toute part, des corps, des corps, et encore des corps gisaient.
Une affaire lugubre que j’ai résolu officiellement en abattant le meurtrier, légitime défense. L’arme du crime, un couteau revêtant une lueur étrange ayant été étudié sans réel succès.
Un rapport parfait, à l’exception de la dissimulation que dans le dernier souffle de l’assaillant que j’avais mis à terre, je lui ai soutiré l’information de l’emplacement des recherches sur cette magie. Que j’ai étudié, maîtrisé. Et utilisé. Dans ma folie d’antan de rendre justice.
L’un de mes poings se crispait lentement, mais…
« Tu n’imagines pas ce que je donnerais en l’instant pour me faire traquer par une si jolie chasseuse de mage noir. »
A son haussement de sourcil suivant, je ne pu m’empêcher de me mordiller la lèvre inférieure. Quelle faible créature tu fais, Eden ! Un mot, une tentation venant d’elle, et tu succombe…
« J’en aurais même l’Avada Kedavra facile ! »
Je souriais, déposant brièvement mes affaires sur le rebord du lavabo pour évoluer vers elle, d’un déhancher certain, le regard amusé, plein d’amour, d’une pointe de défi et de malice.
« Serait-ce là une proposition indécente concernant ce soir, vile et impure mage noir, cantatrice de la magie la puissante que ce monde m’est montrer à ce jour… A savoir, me rendre heureuse, épanouie et éperdument amoureuse ? »
J’embrassais un instant son corps du mien, malgré ma nudité qui ne me posais plus réellement de gêne. Même si je suis fille unique, je n’ai jamais été particulièrement pudique. L’avantage de savoir que mon corps est ce que je veux qu’il soit. Mes lèvres vinrent s’emparer de celles de ma collègue, mes prunelles se fermant à cet instant avant que je ne me recule, éprise d’un certain dynamisme et surtout toujours poisseuse, gagnant ma douche avant un ultime sourire.
Le temps s’écoule, jusqu’à cette fameuse réflexion. C’était la première qui m’est venue, étrangement. Plus tard. Dans cette pièce, un reliquaire remarquable.
« Des sigils tracés en akkadien ? C’est rare. »
« Extrêmement rare, je n’en ai vu qu'une seule fois durant ma carrière. »
Je la regarde se déplacer, mon regard se crispe alors que j’évolue derrière elle, pratiquement dans l’ombre tout en tirant de mon sac une pipette pour y nicher deux gouttes à mes yeux, les lueurs à l’intérieur commençant à remuer, lentement, comme un reflet de lumière dans une eau remuée.
« Je capte des énergies sombres, des intentions mauvaises, c’est évident. »
C’est bien l’impression que j’en ai, oui. M’approchant du sigil, je penchais légèrement la tête sur le côté, me retournant immédiatement et d’instinct, balayant la pièce en plissant des yeux.
« Généralement ce sont des signes qui remontent aux années 1600. »
« Il y a… » fis-je d’une voix extrêmement calme et lente.
« Je ne sais pas par où commencer. Eden, tu perçois quelque chose ? »
Je me tournais vers elle un instant, mon regard était différent, et c’était là probablement une nouveauté pour elle. Un bleu ciel traversait mes prunelles. Une belle couleur, pourtant, elle avait quelque chose de froid, et l’aura que je dégageais était violente, brutale. Non pas bestiale, mais subtile. Celle d’un assassin, d’un assassin froid et dangereux.
« Je ne perçois pas, je vois. Le vieux Amasis n’a pas semblé utile de nous prévenir sur le type de magie qui est contenu ici, je serais venue plus préparée si c’était le cas. »
Me retournant, j’approchais d’une table, spécifique, mes n’émettant plus le moindre bruit, rien, alors que j’attrapais un livre, spécifiquement, à une distance d’environs dix mètres de Cléopatra, reprenant à voix haute.
« La reliure. C’est du cuir humain. »
Fis-je, le poing de ma main libre se resserrant.
« Ce ne sont plus les pillards qui m’inquiètent. Le moindre faux mouvement, le mauvais livre ouvert, activer le mauvais enchantement, et je n’ose même pas imaginer ce qui pourrait nous tomber dessus. Cela dit, ça confirme l’un des soupçons que j’ai eu au premier regard. Ton ancien prof’ cache quelque chose. »
Malgré la rage qui bouillonnait, je reposais l’ouvrage, regardant autour de moi avant de dégainer l’un de mes couteaux, tournant vaguement sur place pour regarder autour de moi en fronçant les sourcils.
« Un travail bâclé. »
M’approchant d’un coin de table, je donnais un petit accoup dans le pieds, pour en retirer une assez grosse écharde maculée.
« Du sang. Je suis prête à parier que ce n’est pas celui d’un rat tombé sous les pattes d’un gros matou. De plus, l’encre de certains murs est récente, et je ne parle pas de restauration, il y a une sous-couche, là-bas, fis-je en pointant du pouce l’un des pans de murs opposés, bien trop lointain pour y voir clair à l’oeil nu. j’ai la certitude que l’une des runes existe pour maintenir masqué un lieu de cette pièce, une extension, un sous-sol ou un comble. Voilà exactement la raison pour laquelle ces runes sont toutes en langues mortes.
Celle en akkadien est un sigil de concentration tout ce qu’il y a de plus banal, n’importe quel étudiant de l’université maîtrisant cette langue pourrait la comprendre, la reproduire et la maîtriser. C’est là le problème. La langue. J’en ai recensé sept différentes pour le moment. Dont une entièrement disparu.
Tout traduire est trop long, sans intérêt, et demanderait des moyens colossaux. De plus la localisation du musée aspire à la sécurité, si le département des mystères à une bonne raison d’y venir, les forces exécutoires de justices, aucune, alors, laisser traîner quelques taches de sang, subtiles, quelle importance ?
Ce que je vois, c’est que cet endroit sert à de l’expérimentation magique sur des êtres humains. »
Faisant rouler le couteau entre mes doigts, je fermais les yeux avant de le ranger lentement, faisant lentement craquer ma nuque, puis mes doigts, mes prunelles revenant à la normale, secouant la tête avant de reprendre un petit sourire et revenir vers elle, le bruit de mes pas de nouveau complètement audible, passant lentement ma main dans son dos, au niveau de ses hanches, puisque nous étions “seules”, ma voix retrouvant un aspect tendre, cette aura meurtrière complètement évincée.
« Et toi, par quoi tu veux commencer ? »
Fis-je en souriant alors que mes doigts appuient sur ses vêtements pour tracer des chiffres et des lettres, de façon assez distinctes.
« 3 P 1 0 H 1 0 8 R »
3 personnes à 10h10 à 8 rangées de tables. Il m’était difficile en l’instant de savoir si elle comprendrait le message. La lame toujours dans ma main libre, je retirais celle autour de sa taille pour entailler ma paume, laissant mon sang couler dans les inscriptions, celles-ci s’illuminant légèrement en rouge, avant de faire tournoyer la lame entre mes doigts et la ranger au niveau de mes bretelles alors qu’en évoluant, mon apparence se mêlait à celle du professeur que nous avions rencontré plus tôt.
Au moins, je lui accorde le bénéfice du doute. Raclant ma gorge pour être certaine d’avoir pris la bonne voix, je tirais deux échantillons de mon sac pour les laisser tomber au sol, ceux-ci prenant mon apparence et celle de Cléopatra, avant de placer l’un de mes doigts devant mes lèvres en la regardant, puis détournant mon regard vers les rangées de table pour lui indiquer de prendre à revers, redressant mes manches, ma démarche parfaitement masculine et imitée de l’homme.
Gagnant la rangée du centre pour évoluer vers la sortie, mon regard se tournant légèrement vers ma gauche, un instant, tombant sur les trois hommes masqués en leur adressant un signe de la tête, le premier, plus proche de moi me le rendant avant de se faufiler, passant avec sa petite équipe sous la table.
Continuant de marcher, un sourire certain se manifestant à mon minois une fois de dos, évoluant jusqu’à la porte pour faire mine de l’ouvrir et la refermer, puis me retourner, accompagné du retour de cette lueur bleu et de cette aura meurtrière, mon corps reprenant son apparence habituelle, ma lame ensanglantée dans une main, nichant mon pistolet à la seconde, comptant les secondes.
Le style de filature, leur façon d’évoluer. Je sais exactement sur quelle échelle ils frapperont. Sur des doubles factices et éphémères. Et à cet instant, il n’y aura plus qu’à les cueillir. Féline, je me faufilais pour rejoindre ma compagne sur l’itinéraire désigné, le regard concentré. Malgré tout, mon bras droit tremblait très légèrement, et mes yeux étaient légèrement rouge.
Cette capacité de perception n’est pas innée, loin de là. J’ai eu un doute, et les gouttes posés à mes yeux étaient responsables de cette capacité d’observation hors du commun, mais aussi temporaire que dévastatrice en terme de fatigue.
Je regardais ses prunelles se nicher vers le plafond. Même si en réalité il s’agissait plus là du ciel, ou quelque chose en cet esprit. Mon minois s’attendrissait à cette vue, gorgé certes peut-être d’une touche d’ironie, mais aussi d’émotions.
Et c’est de ça dont il s’agit. Difficile en l’obscurité de percevoir la lumière, mais lorsqu’elle apparaît, elle est bien plus précieuse, à une réciproque où en baignant dans la lumière, il est nécessaire de trouver un peu d’obscurité pour s’y retrouver. Paradoxalement, cette symbolique qu’est le Yin et le Yang s’applique parfaitement bien à Cléopatra et moi.
Des pupilles de jais, qui ne laissent que peu transparaître, sans y être extrêmement attentif, mais donc chaque expression est un cadeau. Et à côté, mes yeux reflètent une lumière aveuglante, la sincérité de mes sentiments trahis par mon corps, par ma magie, ainsi, ce sont mes actes, et non ce que je ressens ou mes expressions corporelles qui marquent le mieux mes émotions, sans quoi elles n’ont réelles valeur à mes yeux.
Et les dieux savent ce que je ferais pour toi, Cléopatra. Ma douce lueur, mon guide vers la tranquillité, la joie, l’amour. Ta lumière brille moins. Plus discrètement. Mais elle est plus juste, tellement plus juste.
« En amoureuses »
En parlant de lumière. C’est nue, devant elle, ma serviette contre mon corps, que cette lueur, certes pure, réelle, puissante émanait, étincelante, mais aveuglante. Devant mes yeux rosies, si brillants, le diamant rose masquait pratiquement mes lèvres entrouvertes, mes joues teintées de rouge. Les deux lueurs, celle pâle émanant du chargeur et celles de mes yeux aurait suffit à illuminer la pièce sans fenêtre.
« En amoureuses… »
Repris-je, ma voix assez basse pour combler la brosse à dents entre mes lèvres, malgré tout, je déglutissais.
« Quel est cet enchantement ? »
« Ces enchantements. Il y en a plusieurs. Mais… Je n’ai pas trop envie d’en parler, ce sont des vieilleries dont j’essaye de me débarrasser, et si possible pour rendre justice. C’est une magie que je maîtrise pleinement, rassure toi, mais… J’ai déjà arraché mes souvenirs concernant leur fonctionnement et leur conception, et les reliques de mes recherches à leur sujet sont loin, très loins des regards. »
Mon regard se montrait plus déterminé. Si elle a autant confiance en moi que j’ai confiance en elle, il n’est pas nécessaire qu’elle en sache plus. Mais évidemment, j’étais l’une des seules Aurors à mélanger les styles de combat et la technologie moldue avec la magie, donc quand on entends “coup de feu” et “ministère de la magie” dans la même conversation, c’est qu’il s’agit fort probablement de moi, et la dernière affaire à laquelle je suis liée concernant un enchantement émettant ce genre de lueur était assez lugubre.
Un bain de sang interne, pour une fois je n’y étais pour rien, je suis arrivée après le massacre pour me confronter à l’auteur. Non, le plus effrayant, c’était la description des lieux. Des entailles profondes, un géant dont on a retrouvé qu’un pieds, quelques doigts et le sommet du crâne, un manoir dont la moitié est était ravagé, de toute part, des corps, des corps, et encore des corps gisaient.
Une affaire lugubre que j’ai résolu officiellement en abattant le meurtrier, légitime défense. L’arme du crime, un couteau revêtant une lueur étrange ayant été étudié sans réel succès.
Un rapport parfait, à l’exception de la dissimulation que dans le dernier souffle de l’assaillant que j’avais mis à terre, je lui ai soutiré l’information de l’emplacement des recherches sur cette magie. Que j’ai étudié, maîtrisé. Et utilisé. Dans ma folie d’antan de rendre justice.
L’un de mes poings se crispait lentement, mais…
« Tu n’imagines pas ce que je donnerais en l’instant pour me faire traquer par une si jolie chasseuse de mage noir. »
A son haussement de sourcil suivant, je ne pu m’empêcher de me mordiller la lèvre inférieure. Quelle faible créature tu fais, Eden ! Un mot, une tentation venant d’elle, et tu succombe…
« J’en aurais même l’Avada Kedavra facile ! »
Je souriais, déposant brièvement mes affaires sur le rebord du lavabo pour évoluer vers elle, d’un déhancher certain, le regard amusé, plein d’amour, d’une pointe de défi et de malice.
« Serait-ce là une proposition indécente concernant ce soir, vile et impure mage noir, cantatrice de la magie la puissante que ce monde m’est montrer à ce jour… A savoir, me rendre heureuse, épanouie et éperdument amoureuse ? »
J’embrassais un instant son corps du mien, malgré ma nudité qui ne me posais plus réellement de gêne. Même si je suis fille unique, je n’ai jamais été particulièrement pudique. L’avantage de savoir que mon corps est ce que je veux qu’il soit. Mes lèvres vinrent s’emparer de celles de ma collègue, mes prunelles se fermant à cet instant avant que je ne me recule, éprise d’un certain dynamisme et surtout toujours poisseuse, gagnant ma douche avant un ultime sourire.
Le temps s’écoule, jusqu’à cette fameuse réflexion. C’était la première qui m’est venue, étrangement. Plus tard. Dans cette pièce, un reliquaire remarquable.
« Des sigils tracés en akkadien ? C’est rare. »
« Extrêmement rare, je n’en ai vu qu'une seule fois durant ma carrière. »
Je la regarde se déplacer, mon regard se crispe alors que j’évolue derrière elle, pratiquement dans l’ombre tout en tirant de mon sac une pipette pour y nicher deux gouttes à mes yeux, les lueurs à l’intérieur commençant à remuer, lentement, comme un reflet de lumière dans une eau remuée.
« Je capte des énergies sombres, des intentions mauvaises, c’est évident. »
C’est bien l’impression que j’en ai, oui. M’approchant du sigil, je penchais légèrement la tête sur le côté, me retournant immédiatement et d’instinct, balayant la pièce en plissant des yeux.
« Généralement ce sont des signes qui remontent aux années 1600. »
« Il y a… » fis-je d’une voix extrêmement calme et lente.
« Je ne sais pas par où commencer. Eden, tu perçois quelque chose ? »
Je me tournais vers elle un instant, mon regard était différent, et c’était là probablement une nouveauté pour elle. Un bleu ciel traversait mes prunelles. Une belle couleur, pourtant, elle avait quelque chose de froid, et l’aura que je dégageais était violente, brutale. Non pas bestiale, mais subtile. Celle d’un assassin, d’un assassin froid et dangereux.
« Je ne perçois pas, je vois. Le vieux Amasis n’a pas semblé utile de nous prévenir sur le type de magie qui est contenu ici, je serais venue plus préparée si c’était le cas. »
Me retournant, j’approchais d’une table, spécifique, mes n’émettant plus le moindre bruit, rien, alors que j’attrapais un livre, spécifiquement, à une distance d’environs dix mètres de Cléopatra, reprenant à voix haute.
« La reliure. C’est du cuir humain. »
Fis-je, le poing de ma main libre se resserrant.
« Ce ne sont plus les pillards qui m’inquiètent. Le moindre faux mouvement, le mauvais livre ouvert, activer le mauvais enchantement, et je n’ose même pas imaginer ce qui pourrait nous tomber dessus. Cela dit, ça confirme l’un des soupçons que j’ai eu au premier regard. Ton ancien prof’ cache quelque chose. »
Malgré la rage qui bouillonnait, je reposais l’ouvrage, regardant autour de moi avant de dégainer l’un de mes couteaux, tournant vaguement sur place pour regarder autour de moi en fronçant les sourcils.
« Un travail bâclé. »
M’approchant d’un coin de table, je donnais un petit accoup dans le pieds, pour en retirer une assez grosse écharde maculée.
« Du sang. Je suis prête à parier que ce n’est pas celui d’un rat tombé sous les pattes d’un gros matou. De plus, l’encre de certains murs est récente, et je ne parle pas de restauration, il y a une sous-couche, là-bas, fis-je en pointant du pouce l’un des pans de murs opposés, bien trop lointain pour y voir clair à l’oeil nu. j’ai la certitude que l’une des runes existe pour maintenir masqué un lieu de cette pièce, une extension, un sous-sol ou un comble. Voilà exactement la raison pour laquelle ces runes sont toutes en langues mortes.
Celle en akkadien est un sigil de concentration tout ce qu’il y a de plus banal, n’importe quel étudiant de l’université maîtrisant cette langue pourrait la comprendre, la reproduire et la maîtriser. C’est là le problème. La langue. J’en ai recensé sept différentes pour le moment. Dont une entièrement disparu.
Tout traduire est trop long, sans intérêt, et demanderait des moyens colossaux. De plus la localisation du musée aspire à la sécurité, si le département des mystères à une bonne raison d’y venir, les forces exécutoires de justices, aucune, alors, laisser traîner quelques taches de sang, subtiles, quelle importance ?
Ce que je vois, c’est que cet endroit sert à de l’expérimentation magique sur des êtres humains. »
Faisant rouler le couteau entre mes doigts, je fermais les yeux avant de le ranger lentement, faisant lentement craquer ma nuque, puis mes doigts, mes prunelles revenant à la normale, secouant la tête avant de reprendre un petit sourire et revenir vers elle, le bruit de mes pas de nouveau complètement audible, passant lentement ma main dans son dos, au niveau de ses hanches, puisque nous étions “seules”, ma voix retrouvant un aspect tendre, cette aura meurtrière complètement évincée.
« Et toi, par quoi tu veux commencer ? »
Fis-je en souriant alors que mes doigts appuient sur ses vêtements pour tracer des chiffres et des lettres, de façon assez distinctes.
« 3 P 1 0 H 1 0 8 R »
3 personnes à 10h10 à 8 rangées de tables. Il m’était difficile en l’instant de savoir si elle comprendrait le message. La lame toujours dans ma main libre, je retirais celle autour de sa taille pour entailler ma paume, laissant mon sang couler dans les inscriptions, celles-ci s’illuminant légèrement en rouge, avant de faire tournoyer la lame entre mes doigts et la ranger au niveau de mes bretelles alors qu’en évoluant, mon apparence se mêlait à celle du professeur que nous avions rencontré plus tôt.
Au moins, je lui accorde le bénéfice du doute. Raclant ma gorge pour être certaine d’avoir pris la bonne voix, je tirais deux échantillons de mon sac pour les laisser tomber au sol, ceux-ci prenant mon apparence et celle de Cléopatra, avant de placer l’un de mes doigts devant mes lèvres en la regardant, puis détournant mon regard vers les rangées de table pour lui indiquer de prendre à revers, redressant mes manches, ma démarche parfaitement masculine et imitée de l’homme.
Gagnant la rangée du centre pour évoluer vers la sortie, mon regard se tournant légèrement vers ma gauche, un instant, tombant sur les trois hommes masqués en leur adressant un signe de la tête, le premier, plus proche de moi me le rendant avant de se faufiler, passant avec sa petite équipe sous la table.
Continuant de marcher, un sourire certain se manifestant à mon minois une fois de dos, évoluant jusqu’à la porte pour faire mine de l’ouvrir et la refermer, puis me retourner, accompagné du retour de cette lueur bleu et de cette aura meurtrière, mon corps reprenant son apparence habituelle, ma lame ensanglantée dans une main, nichant mon pistolet à la seconde, comptant les secondes.
Le style de filature, leur façon d’évoluer. Je sais exactement sur quelle échelle ils frapperont. Sur des doubles factices et éphémères. Et à cet instant, il n’y aura plus qu’à les cueillir. Féline, je me faufilais pour rejoindre ma compagne sur l’itinéraire désigné, le regard concentré. Malgré tout, mon bras droit tremblait très légèrement, et mes yeux étaient légèrement rouge.
Cette capacité de perception n’est pas innée, loin de là. J’ai eu un doute, et les gouttes posés à mes yeux étaient responsables de cette capacité d’observation hors du commun, mais aussi temporaire que dévastatrice en terme de fatigue.
- InvitéInvité
Re: [le caire] jardin d'eden belvédère fébrile x eden
Dim 9 Juin 2019 - 13:57
« jardin d'eden belvédère fébrile »
tenue
Tu confirmes la rareté des écrits occultes qui s’offrent à vous. Tu prétends n’en avoir vu qu’une fois dans ta carrière, du moins, des akkadiens. Tes pas te guident au travers de la pièce. Derrière toi, de sa démarche feutrée et presque invisible, tu peux sentir la présence de ta compagne. Rassurante, agissant dans l’ombre. Sentiment de sûreté qui t’envahit. De ton expertise, tu commences à analyser les tracés répandus sur les murs. Tu parviens à identifier une date approximative jusqu’à ce qu’Eden reprenne la parole. D’une voix parfaitement calme, peut-être un peu trop lente à ton goût. Ce pourquoi tu lui demande instinctivement son avis. Ta gorge se serre, tes prunelles croisent les siennes. Tu restes imperturbable en apparence, stoïque, comme la plupart du temps. Si tu n’es pas occlumens, tu es persuadée que tu aurais eu un don pour cet art. Ne rien laisser entrevoir. Et pourtant. "J’ai confiance en lui", coupes-tu. Tu as confiance. Principalement parce qu’il a été ton enseignant. En vérité, tu ne sais pas tellement si tu peux te fier à cet homme qui n’a effectivement pas pris le temps de vous mettre en garde. En même temps, tu finis par te dire que vous ne lui avez pas vraiment laissé l’opportunité de le faire. L’aurait-il fait si vous n’étiez pas aussi pressée ? Si tu n’étais pas aussi pressée. A plusieurs mètres de toi Sykes mettait la main sur un vieil ouvrage dont la reliure serait du cuir humain. Ton regard s’assombrit encore davantage. Tu acquiesces à ce qu’elle vient de dire. Les conclusions de la jolie jeune femme vont dans le sens des tiennes. Tu ne te sens uniquement en sécurité dans cet endroit que grâce à sa présence.
"Je vais revoir mon avis sur lui", admets-tu en levant les yeux au ciel.
Féline, observatrice, tu détectes chacun de gestes de ta compagne. Celle-ci dégaine une lame. Tu avais déjà bien en tête cette idée d’une extension cachée dans cette pièce. A vrai dire cela te paraissait totalement logique. Habituée des sites d’archéomagie en Egypte, tu es bien familière avec ce genre de procédés. L’hypothèse émise te glace le sang. De l’expérimentation magique sur des êtres humains ? Et pourquoi pas après tout ? Un repère de mages noirs ? Les travaux d’une secte sorcière ? Toutes les possibilités peuvent être explorées dans de telles conditions. Tu reviens au moment présent suite à sa question. Par où commencer ? Tu secoues doucement la tête, replaçant une mèche de ton épaisse chevelure brune. "Honnêtement je n’en ai aucune idée. Il y a tout un tas de possibles qui s’offrent à nous, peut-être trop justement."
Et si c’était le but initial ? Tes questionnements finissent par s’interrompre. Tu inspectes attentivement les inscriptions gravées sur ton tissu par l’enseignante en métamorphoses. Le début du tracé te semble logique, trois personnes, à dix heures dix. Le reste tu ne parviens pas à mettre le doigt dessus. Tu comprends qu’il n’est pas le moment de poser des questions à voix haute. Tu balaies la salle du regard, comptant les rangées de table. Il y en a une dizaine. Huit… Huit rangées ? D’habitude tu es bien plus intuitive que cela. Tu hausses un sourcil devant l’image qui s’offrait à toi. Eden est une métamorphomage, tu le sais depuis un moment déjà. Celle-ci prend l’apparence du Professeur Amasis. Ce genre de transformation t’a toujours fascinée. Autant que les tiennes d’ailleurs. Tu regardais Eden, de dos, sous les traits masculins de celui qui vous a fait entrer ici. Tu l’observes faire mine de quitter la pièce. OK. Tu comprends. Son corps reprend alors sa forme originelle, tu sais que c’est le moment.
Tes talons claquent sur le sol, tu prends le chemin dessiné par ta compagne alors que ta silhouette semble vaciller. En quelques secondes, tu prends cette forme animale caractéristique et qui t’es propre. Sous cette imposante enveloppe féline, ta démarche semble identique. Tu te confonds parfaitement avec ta forme animagus. La légère cicatrice que tu possèdes à la lèvre supérieure est également identifiable. En revanche, la noirceur et le vide de ton regard ont laissé place à des iris éclatants d’une grande précision. En véritable prédatrice, tu rugis. Les trois hommes ouvrent le feu en ta direction. Tu esquives les sortilèges avec vitesse, agilité. Ta forme animagus est un atout indéniable en cas de conflit physique. Les trois hommes sont donc des sorciers, ce qui t’amène à réfléchir encore un peu plus sur l’enseignant que tu estimais tant. Mais pas le temps de s’épancher sur son cas. Eden est déjà aux prises avec deux assaillants. Ta métamorphose a dû les effrayer. Sauf un. Dans un bond silencieux, tu te retrouves sur une table qui te donne une vue imprenable sur la scène. Tout s’accélère mais tes réflexes bestiaux te donnent une sensation de ralentit imprenable. La vue d’un animal est ainsi faîte pour détailler chaque action au ralenti. Sans plus attendre, tu sautes sur le sorcier en face de toi qui n’as pas le temps de se protéger davantage. Griffes acérées qui donnent un violent coup sur le torse de ta victime. Le sang coule, il perd connaissance. Tu ne penses pas qu’il soit mort. Justement profondément blessé. Dans un nouveau bond, tu te dégages de l’homme neutralisé pour rejoindre ta compagne. Tu reprends instantanément ta forme humaine et engage un duel, munie de ta baguette de sorbier. Deux contre deux.
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- InvitéInvité
Re: [le caire] jardin d'eden belvédère fébrile x eden
Dim 30 Juin 2019 - 11:42
« jardin d'eden belvédère fébrile »
tenue
Du coin de l’œil tu as pu observer combien ta métamorphose n’a pas laissé Eden indifférente. Au point même d’être suffisamment distraite pour que sa baguette ne s’échappe de sa main à la volée. Tu sais pour sa phobie animalière. Alors que tu reprends ta forme humaine après avoir neutralisé un assaillant, tu remarques le sang qui coule le long de son bras. Tu fronces les sourcils et pense reconnaître cette forme de magie atypique mais ancestrale. D’ordinaire tu te sers bien volontiers de la magie de sang mais davantage à des fins protectrices. La jolie Auror débutait un interrogatoire musclé. Étrangement un sourire vint se greffer sur ton visage qui venait de s’assombrir. De l’extérieur c’est certainement assez effrayant. Le spectacle offert par l’illusion invoquée par ta compagne avait quelque chose de familier. Une inquiétante étrangeté qui résidait au fond de ton être. Allégorie d’une souffrance sans nom.
Les supplications de l’homme se faisaient hurlements autour de vous. Les répugnantes créatures te contournaient et de ton regard expert tu te permettais un instant de les jauger de haut en bas. Son maléfice est extrêmement bien réalisé, au point qu’il aurait pu duper l’enseignante en Défense Contre les Forces du Mal que tu es. Le théâtre qui prenait place devant toi te laissait perplexe. Tu as cette impression de retrouver la jeune femme que tu surveillais en filature lorsqu’elle était encore employée au Ministère de la Magie. Tu reconnais bien évidemment ses méthodes parfois aussi contestables que les tiennes – voire plus en ce moment précis. Un violent frisson parcoure ton échine. Depuis que vous êtes ensemble, jamais aucune situation de la sorte n’a eu lieu. Maintenant, tu croises les bras et reste silencieuse. Tu toises les alentours à la recherche d’une éventuelle autre menace. Rien. Tu croises enfin le regard acier de la belle qui t’adresses un sourire maladroit. Ton réflexe de déglutition se fait lourd. Lourd de sens. Vous venez de vous montrer l’une et l’autre sous un angle totalement différent. L’illusion de torture provoquée par Eden relève d’un acte de barbarie intense. Et en même temps, il ne s’agit que d’une illusion. Mais il traduit quelque chose de plus profond.
De ta baguette de sorbier tu traces un arc de cercle au-dessus de vous trois. Un voile translucide se forme de nulle part et vous enveloppe. Un enchantement de protection combiné à un sortilège d’insonorisation. Tu ne prends aucun risque supplémentaire. Enfin, tu t’accroupis devant l’homme dont les signes de traumatisme sont évidents. Tu adresses une nouvelle œillade à la métamorphomage, peut-être comprendra-t-elle ton intention de lui faire oublier ce qu’il vient de vivre. On ne peut laisser un être humain vivre avec de telles blessures. Toutes deux, vous êtes bien placées pour le savoir. Alors tu commences ton interrogatoire d’une voix monocorde qui exprime également le fait qu’il ne faut pas s’opposer à tes demandes. Le temps passe et tu obtiens des réponses à vos questions. Tu te relèves et pointes ta baguette sur la tempe de l’individu. « Oubliettes » murmures-tu en te centrant uniquement sur la scène qu’il vient de vivre. Tu es consciente que résideront toujours des traces inconscientes de ce qu’il a vécu. Tu te tournes enfin vers Eden. « Trois. Ils étaient uniquement trois et étaient bien affiliés à Amasis. Ils ne souhaitent pas que le Département des Mystères britannique mette la main sur ce que nous venons chercher. » D’un mouvement de la main tu défais le charme du bouclier que tu as précédemment invoqué. Tu lances un Incarcerem aux individus encore au sol. Ils seront bientôt en état d’arrestation. Sonnée par tout ce qui vient d’arriver, tu fronces les sourcils et te diriges vers la table qui comporte le plus de manuscrits et d’artefacts magiques anciens. Une part de toi a très largement cautionné les évènements. Une autre beaucoup moins. Tu ne sais pas vraiment comment te positionner face à tout cela. « Je vais prendre le temps d’analyser tout ce qu’il y a sur cette table. Toi, tu vas te reposer. Il faudra également contacter les autorités sorcières égyptiennes. » conseilles-tu d’un ton catégorique.
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Re: [le caire] jardin d'eden belvédère fébrile x eden
Lun 1 Juil 2019 - 20:45
Maintenir cet amas de rage est d’une difficulté déconcertante. L’armée obscure qui réduisait à néant l’espoir et la joie autour de nous n’en disait que trop long. Mon sang bouillonnait désagréablement. Je me sentais en danger, bien plus en danger que lorsque j’oeuvrais seul ou avec d’autres collègues. Ca n’a rien à voir. Être dans une situation si risquée en compagnie de Cléopatra me désarme, en tous les sens du terme, et je ne saurais expliquer pourquoi. Le retour d’une Eden que je n’aurais jamais voulu revoir, le retour d’une part d’ombre enfouie, profondément enfouie, masquée par la lumière, mais qui une fois présente s’apparente au mal incarné.
Je n’ai jamais prétendu être une bonne personne. Et je n’en serai jamais une. Cette illusion est particulière. Elle fait appel à la noirceur de l’âme et en manifeste les actes les plus sombres, contrôlés par le lanceur. Ces enveloppes avides, elles représentant la sommité d’individus tombés, ceux dont j’ai pour la plupart oublier le visage, mais jamais l’objectif de justice. Mon regard s’est arrêté plus longuement sur l’Alpha, il la représente elle.
Fermant les yeux, quelques instants plus tard, après une dernière menace, je donnais le relai à ma compagne et je sentais la douleur m’envahir. Mes muscles s’engourdir, l’adrénaline redescendre, les gouttes commencer à présenter leurs effets secondaires. Le sort d’oubliettes ne me surprends que peu. Cléopatra est peut-être plus tendre. Ou plus précisément, plus mesurée. Et cette situation me déplait terriblement, j’ai l’impression que je viens de faire une grosse bêtise.
« Trois. Ils étaient uniquement trois et étaient bien affiliés à Amasis. Ils ne souhaitent pas que le Département des Mystères britannique mette la main sur ce que nous venons chercher. »
Quoi que cela soit, on parle de vies humaines… La vie est précieuse, elle ne doit être altérée ou supprimée que pour en protéger un plus grand nombre. Je n’ai jamais eu le moindre scrupule ou regret à exterminer de sang froid des meurtriers en série. Voir même, j’avoue y avoir pris un certain plaisir pendant une époque, mais là, je me sens coupable. Terriblement coupable. Je sens mon esprit, vaguement, je le ressens, et mon corps tiens debout par ma volonté, mais n’en est plus vraiment en état.
« Je vais prendre le temps d’analyser tout ce qu’il y a sur cette table. Toi, tu vas te reposer. Il faudra également contacter les autorités sorcières égyptiennes. »
Regardant le sort se dissiper, je me tournais ensuite vers elle, le regard vitreux, vide, égaré, comme celui d’un enfant ayant particulièrement besoin de sommeil. Le ton ne laisse pas place à contester avec un “mais je vais bien”. J’ai du mal à l’admettre. Mais je ne vais pas bien. Je ne vais clairement pas bien. Alors je me contentais d’acquiescer en reprenant d’une voix faible, pratiquement brisée.
« Oui, j’y vais. Je les préviendrai en arrivant. »
La colère diminuait et venait maintenant la peur, réelle, alors que je tournais des talons pour avancer à taton, d’un pas lent. Marcher m’aide un peu à la lucidité et je comprends peu à peu ce qui m’a mise dans cet état. Ce n’est pas une transformation de Cléopatra, ou une banale attaque de trois clampins. Non. C’est le fait que je n’ai jamais été si proche qu’aujourd’hui de la perdre à jamais. Il ne s’agissait pas de sur-protection, mais le fait de s’en prendre à ma lumière m’a plongé dans le noir. Quelques instants. J’ai perdu le contrôle, et c’est ma noirceur qui l’a finalement affecté.
Dans le fond, elle s’en serait mieux sortis sans moi, peut-être. Et cette réflexion me glaçait le sang. Un sentiment de méfiance envers moi-même me gagner et une lueur rouge sang venait habiter mes yeux, éclairant vaguement le sol dû à mon regard légèrement baissé alors que j’évoluais dans l’allée principale, la lumière se troublant, par des yeux humides dont le surplus perlait le long de mes joues avant de s’écraser au sol.
Il ne s’agissait pas de larmes, mais de gouttes de sang. Cette année de reconstruction, à redevenir une personne plus… Fréquentable, principalement pour elle, mais aussi pour subvenir aux besoins de ma famille, pour mes élèves, avait rendu mon corps à nouveau sensible à la magie noire et j’en subissais les contrecoups.
Mes pas quittait la pièce, mon regard se redressant à peine, je voyais trouble, difficilement, mais il y avait bien une silhouette.
« Je vois que tout ne s’est pas passé comme prévu, je vais devoir agir moi-m… »
Un coup de baguette du bout du poignet, pas un mot, et je continuais d’évoluer dans le froid. Le froid mordant. Le vent glacial traversait les allées pour se loger à l’extérieur et jusque dans la salle, et de chaque côté de mes pas, le sang continuait de perler, lentement, passant juste à côté de l’homme, prisonnier de la glace, passant ma main devant mon visage pour sécher mes larmes et l’observer pâlir de secondes en secondes. Mes sens étaient altérés, j’avais des difficultés à voir, entendre, sentir, percevoir quoi que ce soit et ma plus grande nécessité dans l’immédiat… C’est d’être rassurée.
« N’essayez que de lever le petit doigt… Et vous regretterez qu’elle soit bien trop lumineuse pour tuer de sang froid… Essayez de vous échapper… Et votre seule envie sera de retourner à jamais dans ce bloc de glace… Je vous traquerai, et je serai votre enfer. Je détruirai votre âme, je la ferai se consumer jusqu’à ce que vous rampiez au sol en me suppliant de vous achever. »
Je continuais mon chemin alors que le bloc de glace rompait, l’homme tombant au sol, ayant stoppé le maléfice avant que ses fonctions vitales ne s’arrêtent, mais assez longtemps pour qu’il fasse un bon somme. Menace écartée. Elle n’a plus qu’à faire ses recherches, quand à moi… Je ne dois juste… Pas être un boulet, et essayer d’arrêter de faire le mal partout autour de moi. A ces sombres pensées, j’allumais une cigarette en continuant d’évoluer, les larmes s’arrêtant de couler, expiant une grande bouffée de fumer en me laissant tomber au sol pour finir assise contre un mur et attraper mon téléphone pour envoyer une paire de messages. On peut reprocher ce qu’on veut aux différents émissaires du ministère, mais certains ont le mérite de faire l’effort d’être joignables facilement. Laissant ma tête basculer contre le mur, je fixais le plafond, mon esprit se vidant lentement.
C’était donc ça, ma vie d’avant ? C’est ça, que je ressentais ? Le poing de ma main libre se resserrait. Fuir n’a jamais été dans mon tempérament, même à deux doigts de m’endormir. Le temps de finir ma cigarette, je rejoignais la salle pour parler d’une voix la plus claire possible à travers, toujours un peu pâteuse, mais moins endormis.
« Je rentre me reposer, je te laisse un portoloin dans le couloir, tu n’auras qu’à le recalibrer. Les autorités ne vont pas tarder et ton ancien professeur fait un somme. Il n’est pas blessé. A tout à l’heure. »
Laissant donc en guise de portoloin un morceau de tissu attaché autour du manche de l’une de mes lames, je me servais de la seconde pour rentrer, moi, sans prendre le risque de transplaner au vu de mon état. Malgré tout, mon premier réflexe était de me nicher immédiatement dans la salle de bain et m’enfermer. Un besoin intense de solitude, et me confronter à moi-même me dégoûtait. Observer ce visage dans le miroir m’inspirait ce que je suis, quelque chose qui fait du mal autour de soi. Quelque chose que je ne veux plus être. Plus jamais.
Plongeant mon bras dans mon sac, je m’asseyais en tailleur, pour prendre d’abord une potion, afin d’altérer les effets négatifs des différents sorts utilisés et des gouttes à mes yeux, puis un carnet, afin de relire mes notes et en rédiger de nouvelles. Il est plus que temps de changement. Et je ne sais pas comment Cléopatra le prendra, mais… Je suis certaine qu’elle comprendra. Quand on aura le temps et le courage de discuter de tout ça. De ce qu’on a pu ressentir. Je ne sais pas si elle sera particulièrement pour cette sorte de fuite, mais j’ai besoin de remettre les pendules à l’heure.
Alors j’en faisais le tour. Chaque enchantements présents, le pas léger, l’absence d’odeur, les faisant tous disparaître de mon corps un à un, pour ne garder que l’essentiel. Ces agissements de chimères prennent fin. Je ne veux plus porter les stigmates du parfait assassin. Et c’est sous une forme de libération qu’en me séparant de mes vêtements, mon corps se laissait aller à cette apparence nouvelle, griffonnée à la va-vite mais donc j’avais l’essentiel en tête, plus pure, plus lumineuse, plus féminine, plus douce et harmonieuse, soupirant d’aise une fois satisfaite du résultat, acquiesçant avant d’aller me nicher sous la douche.
Et c’est en me disant en cet instant qu’elle va pouvoir sentir l’odeur de ma peau pour la première fois que je cligne des yeux. Je n’ai pas de parfum… Le shampoing citronné et le gel douche au savon d’Alep donne déjà une quantité d’information importante, mais il… Manque quelque chose…
Secouant la tête en sortant de ma douche, je fouillais à la va-vite pour arranger quelques poudres et des bases de potions pour générer un parfum frais. Cassis, citron, pivoine rose, magnolia, bois blonds, musc blanc, je clignais des yeux une fois ceci fait avant de regarder mon sac avec une pointe de regret. Ca veut dire que je vais sentir l’odeur du tabac froid, maintenant ?
Secouant la tête, je m’approchais de la porte close, hésitante.
« Cléo’... ? T’es rentrée ? »
Je n’ai jamais prétendu être une bonne personne. Et je n’en serai jamais une. Cette illusion est particulière. Elle fait appel à la noirceur de l’âme et en manifeste les actes les plus sombres, contrôlés par le lanceur. Ces enveloppes avides, elles représentant la sommité d’individus tombés, ceux dont j’ai pour la plupart oublier le visage, mais jamais l’objectif de justice. Mon regard s’est arrêté plus longuement sur l’Alpha, il la représente elle.
Fermant les yeux, quelques instants plus tard, après une dernière menace, je donnais le relai à ma compagne et je sentais la douleur m’envahir. Mes muscles s’engourdir, l’adrénaline redescendre, les gouttes commencer à présenter leurs effets secondaires. Le sort d’oubliettes ne me surprends que peu. Cléopatra est peut-être plus tendre. Ou plus précisément, plus mesurée. Et cette situation me déplait terriblement, j’ai l’impression que je viens de faire une grosse bêtise.
« Trois. Ils étaient uniquement trois et étaient bien affiliés à Amasis. Ils ne souhaitent pas que le Département des Mystères britannique mette la main sur ce que nous venons chercher. »
Quoi que cela soit, on parle de vies humaines… La vie est précieuse, elle ne doit être altérée ou supprimée que pour en protéger un plus grand nombre. Je n’ai jamais eu le moindre scrupule ou regret à exterminer de sang froid des meurtriers en série. Voir même, j’avoue y avoir pris un certain plaisir pendant une époque, mais là, je me sens coupable. Terriblement coupable. Je sens mon esprit, vaguement, je le ressens, et mon corps tiens debout par ma volonté, mais n’en est plus vraiment en état.
« Je vais prendre le temps d’analyser tout ce qu’il y a sur cette table. Toi, tu vas te reposer. Il faudra également contacter les autorités sorcières égyptiennes. »
Regardant le sort se dissiper, je me tournais ensuite vers elle, le regard vitreux, vide, égaré, comme celui d’un enfant ayant particulièrement besoin de sommeil. Le ton ne laisse pas place à contester avec un “mais je vais bien”. J’ai du mal à l’admettre. Mais je ne vais pas bien. Je ne vais clairement pas bien. Alors je me contentais d’acquiescer en reprenant d’une voix faible, pratiquement brisée.
« Oui, j’y vais. Je les préviendrai en arrivant. »
La colère diminuait et venait maintenant la peur, réelle, alors que je tournais des talons pour avancer à taton, d’un pas lent. Marcher m’aide un peu à la lucidité et je comprends peu à peu ce qui m’a mise dans cet état. Ce n’est pas une transformation de Cléopatra, ou une banale attaque de trois clampins. Non. C’est le fait que je n’ai jamais été si proche qu’aujourd’hui de la perdre à jamais. Il ne s’agissait pas de sur-protection, mais le fait de s’en prendre à ma lumière m’a plongé dans le noir. Quelques instants. J’ai perdu le contrôle, et c’est ma noirceur qui l’a finalement affecté.
Dans le fond, elle s’en serait mieux sortis sans moi, peut-être. Et cette réflexion me glaçait le sang. Un sentiment de méfiance envers moi-même me gagner et une lueur rouge sang venait habiter mes yeux, éclairant vaguement le sol dû à mon regard légèrement baissé alors que j’évoluais dans l’allée principale, la lumière se troublant, par des yeux humides dont le surplus perlait le long de mes joues avant de s’écraser au sol.
Il ne s’agissait pas de larmes, mais de gouttes de sang. Cette année de reconstruction, à redevenir une personne plus… Fréquentable, principalement pour elle, mais aussi pour subvenir aux besoins de ma famille, pour mes élèves, avait rendu mon corps à nouveau sensible à la magie noire et j’en subissais les contrecoups.
Mes pas quittait la pièce, mon regard se redressant à peine, je voyais trouble, difficilement, mais il y avait bien une silhouette.
« Je vois que tout ne s’est pas passé comme prévu, je vais devoir agir moi-m… »
Un coup de baguette du bout du poignet, pas un mot, et je continuais d’évoluer dans le froid. Le froid mordant. Le vent glacial traversait les allées pour se loger à l’extérieur et jusque dans la salle, et de chaque côté de mes pas, le sang continuait de perler, lentement, passant juste à côté de l’homme, prisonnier de la glace, passant ma main devant mon visage pour sécher mes larmes et l’observer pâlir de secondes en secondes. Mes sens étaient altérés, j’avais des difficultés à voir, entendre, sentir, percevoir quoi que ce soit et ma plus grande nécessité dans l’immédiat… C’est d’être rassurée.
« N’essayez que de lever le petit doigt… Et vous regretterez qu’elle soit bien trop lumineuse pour tuer de sang froid… Essayez de vous échapper… Et votre seule envie sera de retourner à jamais dans ce bloc de glace… Je vous traquerai, et je serai votre enfer. Je détruirai votre âme, je la ferai se consumer jusqu’à ce que vous rampiez au sol en me suppliant de vous achever. »
Je continuais mon chemin alors que le bloc de glace rompait, l’homme tombant au sol, ayant stoppé le maléfice avant que ses fonctions vitales ne s’arrêtent, mais assez longtemps pour qu’il fasse un bon somme. Menace écartée. Elle n’a plus qu’à faire ses recherches, quand à moi… Je ne dois juste… Pas être un boulet, et essayer d’arrêter de faire le mal partout autour de moi. A ces sombres pensées, j’allumais une cigarette en continuant d’évoluer, les larmes s’arrêtant de couler, expiant une grande bouffée de fumer en me laissant tomber au sol pour finir assise contre un mur et attraper mon téléphone pour envoyer une paire de messages. On peut reprocher ce qu’on veut aux différents émissaires du ministère, mais certains ont le mérite de faire l’effort d’être joignables facilement. Laissant ma tête basculer contre le mur, je fixais le plafond, mon esprit se vidant lentement.
C’était donc ça, ma vie d’avant ? C’est ça, que je ressentais ? Le poing de ma main libre se resserrait. Fuir n’a jamais été dans mon tempérament, même à deux doigts de m’endormir. Le temps de finir ma cigarette, je rejoignais la salle pour parler d’une voix la plus claire possible à travers, toujours un peu pâteuse, mais moins endormis.
« Je rentre me reposer, je te laisse un portoloin dans le couloir, tu n’auras qu’à le recalibrer. Les autorités ne vont pas tarder et ton ancien professeur fait un somme. Il n’est pas blessé. A tout à l’heure. »
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Laissant donc en guise de portoloin un morceau de tissu attaché autour du manche de l’une de mes lames, je me servais de la seconde pour rentrer, moi, sans prendre le risque de transplaner au vu de mon état. Malgré tout, mon premier réflexe était de me nicher immédiatement dans la salle de bain et m’enfermer. Un besoin intense de solitude, et me confronter à moi-même me dégoûtait. Observer ce visage dans le miroir m’inspirait ce que je suis, quelque chose qui fait du mal autour de soi. Quelque chose que je ne veux plus être. Plus jamais.
Plongeant mon bras dans mon sac, je m’asseyais en tailleur, pour prendre d’abord une potion, afin d’altérer les effets négatifs des différents sorts utilisés et des gouttes à mes yeux, puis un carnet, afin de relire mes notes et en rédiger de nouvelles. Il est plus que temps de changement. Et je ne sais pas comment Cléopatra le prendra, mais… Je suis certaine qu’elle comprendra. Quand on aura le temps et le courage de discuter de tout ça. De ce qu’on a pu ressentir. Je ne sais pas si elle sera particulièrement pour cette sorte de fuite, mais j’ai besoin de remettre les pendules à l’heure.
Alors j’en faisais le tour. Chaque enchantements présents, le pas léger, l’absence d’odeur, les faisant tous disparaître de mon corps un à un, pour ne garder que l’essentiel. Ces agissements de chimères prennent fin. Je ne veux plus porter les stigmates du parfait assassin. Et c’est sous une forme de libération qu’en me séparant de mes vêtements, mon corps se laissait aller à cette apparence nouvelle, griffonnée à la va-vite mais donc j’avais l’essentiel en tête, plus pure, plus lumineuse, plus féminine, plus douce et harmonieuse, soupirant d’aise une fois satisfaite du résultat, acquiesçant avant d’aller me nicher sous la douche.
Et c’est en me disant en cet instant qu’elle va pouvoir sentir l’odeur de ma peau pour la première fois que je cligne des yeux. Je n’ai pas de parfum… Le shampoing citronné et le gel douche au savon d’Alep donne déjà une quantité d’information importante, mais il… Manque quelque chose…
Secouant la tête en sortant de ma douche, je fouillais à la va-vite pour arranger quelques poudres et des bases de potions pour générer un parfum frais. Cassis, citron, pivoine rose, magnolia, bois blonds, musc blanc, je clignais des yeux une fois ceci fait avant de regarder mon sac avec une pointe de regret. Ca veut dire que je vais sentir l’odeur du tabac froid, maintenant ?
Secouant la tête, je m’approchais de la porte close, hésitante.
« Cléo’... ? T’es rentrée ? »
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Re: [le caire] jardin d'eden belvédère fébrile x eden
Sam 13 Juil 2019 - 14:46
« jardin d'eden belvédère fébrile »
tenue
Froide, un brin déplaisante, tu te montres autoritaire afin de reprendre le contrôle sur cette situation qui t’échappes. Tu te penches alors sur tes recherches et resteras un bon moment seule dans cet endroit qui quelques minutes plus tôt se faisait bien moins calme.
[…]
Tu te saisis de la lame que ta compagne t’as laissé et à peine tes doigts n’effleurent le morceau de tissu que tu te retrouves téléportée jusqu’à l’appartement loué pour l’occasion. Cette solitude a été salvatrice, du moins pour un temps. A ton arrivée tu écoutes quelques bruits provenant de la salle de bain. Tu essaies de te faire la plus discrète possible, retirant avec minutie tes talons. Tu souffles. Aussi travailleuse sois-tu, il t’arrive aussi d’en avoir assez, d’être las. Tu détaches un bouton de ton chemisier, détaillant un peu plus ton décolleté que la brise vient doucement étreindre les formes. Comme par réflexe, tu viens te servir un verre de rhum et tu t’adosses enfin contre un mur adjacent, silencieuse. Une voix hésitante arrive jusqu’à toi et brave ainsi l’accalmie. « Je suis là » lances-tu d’un ton sans reproche, contrairement à ce que l’on aurait pu s’attendre. Tu te laisses glisser contre le mur, tes fessiers touchant le carrelage. Tes prunelles ternes jonchent le sol, tu réfléchie à tout ce qu’il s’est passé puis détourne le regard, fronçant les sourcils. « Eden ? » questionnes-tu dans ta confusion. « C’est… Toi ? » Ses traits, sa silhouette, sa chevelure, tout est différent. Ses cheveux châtains ont laissé place à une crinière flamboyante oscillant entre le blond et le roux. Ses iris sont plus clairs, plus profonds, différents. Si ce n’est pas tant l’apparence physique qui t’attires en priorité chez quelqu’un, tu dois avouer être séduite. Réellement. La belle Eden te plaisait déjà auparavant, mais là probablement encore plus. Elle est rayonnante. « Tu … » Tu te lèves, prenant appui sur tes mains, déposant ton verre de rhum sur l’îlot central pour la rejoindre et la prendre dans tes bras. Soupire d’apaisement non dissimulé. « Tu es ravissante » soulignes-tu au creux de son oreille. « C’est ta véritable apparence ? » Après tout elle est une métamorphomage et pourrait bien prendre n’importe quel physique du moment qu’elle le souhaite. « Ton … odeur. » Tu es étonnée, tombant des nues par autant de bouleversements. « Tu sens bon » dis-tu dans un rire amusé. Epiderme de senteurs nouvelles, fleuries, contenantes, raffinées. Tu te détournes doucement pour te diriger vers le bar. « Tu veux boire quelque chose ? » demandes-tu afin de briser l’équilibre fragile qui vous enveloppe de nouveau. Vous devrez faire le point, communiquer, discuter sur ce qu’il s’est passé. Tu en es consciente et c’est pourquoi tu prépares le terrain avec aplomb, elle le comprendra.
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Re: [le caire] jardin d'eden belvédère fébrile x eden
Sam 13 Juil 2019 - 15:18
« Je suis là »
Un soupire de soulagement. Elle aurait pu fuir. Elle aurait peut-être dû fuir. Mes doigts effleurent la porte, maladroitement, et je me sens comme bloquée par un flot d’émotions trop… Complexes, bien trop complexes. La culpabilité m’anime, j’en suis consciente. Mais cet acte, ces changements, sont réfléchis. Terriblement réfléchis. Il me faut quelques secondes, encore avant d’accepter de tourner le bouton de porte pour l’ouvrir, ma respiration légèrement chaotique, essayant pourtant de ne pas paraître terrorisée.
Terrorisée à l’idée qu’elle ne puisse plus me regarder, qu’elle prenne peur.
« Eden ? »
Je crois que je tremble. Elle est assise, au sol, il y a de l’alcool, mais je ne perçois pas que ça. En un instant, j’ai l’impression que je vais m’effondrer. Mes yeux brillent d’une couleur rouge sang. Toujours cette incapacité à masquer mes émotions. Encore et toujours.
« C’est… Toi ? »
Si sa prononciation n’avait pas été parfaite, j’aurais probablement perdu contenance, me serais effondrée, aurait pleuré toutes les larmes de mon corps. Mais non, cet espace nuance quelque chose, ce temps. Ce rythme. Les précédents événements nous ont assurément fait comprendre que nous ne savons pas tout l’une de l’autres et que nous avons encore énormément de travail à faire pour nous comprendre parfaitement.
« Tu … »
Je ? Elle s’éloigne, ma respiration s’accélère et les larmes montent à mes yeux. Par pitié, ne me fais pas ça. Je t’en supplie, tout. J’accepterai tout, mais pas ça. Je le mérite, cependant je ne le veux pas, ne m’abandonne pas… Cléopatra, ne...
Par réflexe nerveux les larmes s’écoulent. Ses bras, ses mains à mon dos, aussi nu que le reste de mon corps, en la volonté de lui dévoiler entièrement ce nouveau corps, peut-être. Cette chaleur, douce. Retenant tant bien que mal mes sanglots, je me comprends que je me suis égarée. Que mon manque de confiance en moi m’a fait manquer de confiance en elle. Que malgré les efforts, je suis toujours loin d’être une personne convenable.
« Tu es ravissante »
Au moins, pour ça, je n’ai pas échoué. Un rictus se fait entendre à mon sourire, et mes bras se nichant autour d’elle témoignent d’une étreinte montrant une émotion profonde. Rassurée, bouleversée. Profondément rassurée, assurément bouleversée.
« C’est ta véritable apparence ? »
Toujours silencieuse, tentant de reprendre constance, je secouais vaguement cette nouvelle tête qui se déposait sur son épaule, remontant mon épaule pour sécher aussi discrètement que possible mes larmes.
« E-eumh… Non… Je ne l’utilise plus depuis si longtemps… Je serais incapable de la reprendre… Je ne m’en souviens plus. Et puis… Le corps reflète l’âme. Alors… Enfin… Ne plus m’en souvenir est une bonne chose. Je... »
Un temps.
« Ton … odeur. »
Elle y a fait attention… Ce genre de détails, pourtant insignifiants… Bon sang Cléopatra ! Comment dois-je m’y prendre pour ne pas m’effondrer, ne pas hurler, ne pas pleurer !?
« Tu sens bon »
Son rire finissait par être contagieux. Acceptant qu’elle relâche cette étreinte, je la suivais prêt du bar, frottant nerveusement mon visage pour laisser disparaître les dernières nuances de peine, la suivant pratiquement au pas passé cela.
« Tu veux boire quelque chose ? »
Je souriais vaguement pour commencer à farfouiller dans le bar et attraper une bouteille de whisky, la débouchant pour en boire une grande -trop grande- lampée, les tremblements encore visible à mes bras. Sentant quelques gouttes couler le long de mon menton, s’effondrant à cette poitrine plus volumineuse, en effleurant cette tétine plus foncée pour rouler le long de mon ventre, de ma cuisse, je ne reposais pas la bouteille, soupirant un instant, visiblement secouée pour reprendre d’un ton plus maîtrisé bien que clairement perturbé.
« Ma véritable apparence, c’est ce que je reflète vouloir être, Cléo’... Et… Je veux me montrer… Désirable, lumineuse, plus douce, plus humaine, moins froide, je… »
Mes lèvres se pinçaient lentement en détournant le regard. Et merde. Posant ma bouteille, je lui bondissais pratiquement dessus, la serrant d’une poigne certaine, les sanglots suivant immédiatement, ma voix pratiquement brisée.
« Je veux te rendre heureuse, être présente pour toi, te le montrer chaque jours, évoluer avec toi, et de découvrir que je peux te blesser, ou tout simplement que tu peux être blessée, que n’importe quel instant peut nous séparer me terrorise, et… Je… Enfin, tu sais… »
Respiration brusque, haletante, je reculais mon visage, tarris par les larmes, le nez rougis, mes tremblements se stabilisant, alors que ma voix se calmait, chuchotant à peine.
« Je t’aime… Je t’aime tellement… »
Un soupire de soulagement. Elle aurait pu fuir. Elle aurait peut-être dû fuir. Mes doigts effleurent la porte, maladroitement, et je me sens comme bloquée par un flot d’émotions trop… Complexes, bien trop complexes. La culpabilité m’anime, j’en suis consciente. Mais cet acte, ces changements, sont réfléchis. Terriblement réfléchis. Il me faut quelques secondes, encore avant d’accepter de tourner le bouton de porte pour l’ouvrir, ma respiration légèrement chaotique, essayant pourtant de ne pas paraître terrorisée.
Terrorisée à l’idée qu’elle ne puisse plus me regarder, qu’elle prenne peur.
« Eden ? »
Je crois que je tremble. Elle est assise, au sol, il y a de l’alcool, mais je ne perçois pas que ça. En un instant, j’ai l’impression que je vais m’effondrer. Mes yeux brillent d’une couleur rouge sang. Toujours cette incapacité à masquer mes émotions. Encore et toujours.
« C’est… Toi ? »
Si sa prononciation n’avait pas été parfaite, j’aurais probablement perdu contenance, me serais effondrée, aurait pleuré toutes les larmes de mon corps. Mais non, cet espace nuance quelque chose, ce temps. Ce rythme. Les précédents événements nous ont assurément fait comprendre que nous ne savons pas tout l’une de l’autres et que nous avons encore énormément de travail à faire pour nous comprendre parfaitement.
« Tu … »
Je ? Elle s’éloigne, ma respiration s’accélère et les larmes montent à mes yeux. Par pitié, ne me fais pas ça. Je t’en supplie, tout. J’accepterai tout, mais pas ça. Je le mérite, cependant je ne le veux pas, ne m’abandonne pas… Cléopatra, ne...
Par réflexe nerveux les larmes s’écoulent. Ses bras, ses mains à mon dos, aussi nu que le reste de mon corps, en la volonté de lui dévoiler entièrement ce nouveau corps, peut-être. Cette chaleur, douce. Retenant tant bien que mal mes sanglots, je me comprends que je me suis égarée. Que mon manque de confiance en moi m’a fait manquer de confiance en elle. Que malgré les efforts, je suis toujours loin d’être une personne convenable.
« Tu es ravissante »
Au moins, pour ça, je n’ai pas échoué. Un rictus se fait entendre à mon sourire, et mes bras se nichant autour d’elle témoignent d’une étreinte montrant une émotion profonde. Rassurée, bouleversée. Profondément rassurée, assurément bouleversée.
« C’est ta véritable apparence ? »
Toujours silencieuse, tentant de reprendre constance, je secouais vaguement cette nouvelle tête qui se déposait sur son épaule, remontant mon épaule pour sécher aussi discrètement que possible mes larmes.
« E-eumh… Non… Je ne l’utilise plus depuis si longtemps… Je serais incapable de la reprendre… Je ne m’en souviens plus. Et puis… Le corps reflète l’âme. Alors… Enfin… Ne plus m’en souvenir est une bonne chose. Je... »
Un temps.
« Ton … odeur. »
Elle y a fait attention… Ce genre de détails, pourtant insignifiants… Bon sang Cléopatra ! Comment dois-je m’y prendre pour ne pas m’effondrer, ne pas hurler, ne pas pleurer !?
« Tu sens bon »
Son rire finissait par être contagieux. Acceptant qu’elle relâche cette étreinte, je la suivais prêt du bar, frottant nerveusement mon visage pour laisser disparaître les dernières nuances de peine, la suivant pratiquement au pas passé cela.
« Tu veux boire quelque chose ? »
Je souriais vaguement pour commencer à farfouiller dans le bar et attraper une bouteille de whisky, la débouchant pour en boire une grande -trop grande- lampée, les tremblements encore visible à mes bras. Sentant quelques gouttes couler le long de mon menton, s’effondrant à cette poitrine plus volumineuse, en effleurant cette tétine plus foncée pour rouler le long de mon ventre, de ma cuisse, je ne reposais pas la bouteille, soupirant un instant, visiblement secouée pour reprendre d’un ton plus maîtrisé bien que clairement perturbé.
« Ma véritable apparence, c’est ce que je reflète vouloir être, Cléo’... Et… Je veux me montrer… Désirable, lumineuse, plus douce, plus humaine, moins froide, je… »
Mes lèvres se pinçaient lentement en détournant le regard. Et merde. Posant ma bouteille, je lui bondissais pratiquement dessus, la serrant d’une poigne certaine, les sanglots suivant immédiatement, ma voix pratiquement brisée.
« Je veux te rendre heureuse, être présente pour toi, te le montrer chaque jours, évoluer avec toi, et de découvrir que je peux te blesser, ou tout simplement que tu peux être blessée, que n’importe quel instant peut nous séparer me terrorise, et… Je… Enfin, tu sais… »
Respiration brusque, haletante, je reculais mon visage, tarris par les larmes, le nez rougis, mes tremblements se stabilisant, alors que ma voix se calmait, chuchotant à peine.
« Je t’aime… Je t’aime tellement… »
- InvitéInvité
Re: [le caire] jardin d'eden belvédère fébrile x eden
Mar 23 Juil 2019 - 21:14
« jardin d'eden belvédère fébrile »
Gestes mal assurés qui témoignent de la contrainte actuelle. Comme tu t’y attends dans ce genre de situation, les réponses ne fusent pas. Elles se font rares mais sérieuses. Évidemment tu t’intéresses rapidement à ce changement d’apparence si soudain. Vivre avec une métamorphomage est un questionnement de tous les instants. Chaque détail compte et pourtant chacun d’eux peut être déformé, remodelé, repensé à l’infini. Ou presque. Le sujet reste fascinant mais complexe. Tu ris, complimentes sa nouvelle apparence et les modalités sensorielles qui l’accompagnent. Eden se dit incapable de reprendre son apparence originelle, prétextant ne plus s’en souvenir et que finalement le physique reflète l’âme. Tu acquiesces à tout cela. Tu la crois profondément sincère. Tu la sais profondément sincère.
Tu t’es accolée au mur avec tranquillité. Ainsi tu te sens mieux. Plus stable. C’est bête mais peu importe. Tu sirotes ton verre de rhum avec une appréciation non feinte. L’alcool est capable de bloquer ta pensée, de l’inhiber. N’est-ce pas cela le processus alcoolique ? Si. Mais tu ne l’es pas. Toi, tu te contentes d’une consommation régulière. De toute façon tu n’avoueras jamais avoir un problème avec l’alcool. Celui-ci reste un refuge, un réconfort non pathologique sur lequel tu ne craches pas. Tu la regarde déboucher une bouteille de whisky et l’entamer à même le goulot. Encore une fois tu apparais comme étant la plus raisonnable des deux. Et pourtant.
Ses aveux sont doux et témoignant de son souhait de changement. C’est honorable et tu salues volontiers sa démarche. Tu t’apprêtes à le souligner quand la belle se jette sur toi, acte qui trahit son anxiété persistante. Tu profites de son étreinte. Enfin. Tu n’attendais que cela. Si tu es cette femme connue pour être indépendante et autoritaire, tu aimes, dans l’intimité, te laisser aller voire être guidée, protégée. En l’occurrence, au quotidien tu enseignes aux nouvelles générations comment se protéger contre les forces du mal. Dans ta vie personnelle, tu aimes te défaire de tout cela. Tu restes une femme avec ses propres fragilités malgré les apparences héroïques.
« Je suis heureuse, à tes côtés » précises-tu contre son oreille, menton posé sur son épaule. « N’en doute pas. » Tu lui souris, déposant tes lèvres charnues et carmin contre les siennes. « Je t’aime, Eden Sykes. Sous n’importe quelle forme. Je t’aime. » Ton sourire est éclatant.
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- InvitéInvité
Re: [le caire] jardin d'eden belvédère fébrile x eden
Sam 27 Juil 2019 - 19:16
« Je suis heureuse, à tes côtés »
Moi aussi… Ne me quittes jamais, par pitié… Nos odeurs s’échangent, se mélangent, et le fait de dégager quelque chose me permet de comprendre le pourquoi du comment, la façon dont ça se déroule. Malgré cette nouvelle apparence aux grands yeux, mon minois paraît fatigué de ce soulèvement d’émotions, fermant lentement les yeux pour profiter de l’instant mon nez venant se réfugier dans sa chevelure sombre avant de les rouvrir en les sentant s’éloigner, ses lèvres venant s’emparer des miennes.
Une mélodie sombre dévorait mes entrailles. Agir, c’est ce que je me contente de faire. Réfléchir aux conséquences de mes actes, c’est douloureux. Ca n’épargne rien. Et pourtant, même si profondément blessée par… Moi-même, je me sens heureuse quelque part d’être capable de ressentir ça. Ma respiration s'accélérait, resserrant mon étreinte autour d’elle, mon corps tremblant, légèrement, tentant tant bien que mal de contenir mes sanglots, alors que nous rompions à l’unissons ce baiser, je frottais nerveusement mes yeux pour me détacher des larmes alors qu’elle reprenait.
« Je t’aime, Eden Sykes. Sous n’importe quelle forme. Je t’aime. »
Echec. C’est encore pire. Tu mérites mieux que moi, Cléopatra. Je fais tout, et je continuerai de tout faire pour que ça change, mais c’est un état de fait. Cette lumière, que je dégage… Je veux qu’elle cesse de laisser derrière elle la mort, la désolation, la destruction et la violence… Mais qu’elle laisse des sourires, la vie, je veux arrêter d’être un monstre…
« Je deviendrai une meilleure personne, je te le promet… Je ferai... »
Je clignais brusquement des yeux en passant mes doigts au niveau de mon nez, pour regarder le sang couler. J’avais dépassé mes limites. De très loin. Les magies contractuelles sont dangereuses, pour l’intégrité physique. Elles demandent une connaissance extrêmement pointues et une condition parfaite pour ne pas laisser de séquelles à long terme, pour autant, elles sont toujours un fléau à court termes et les effets secondaires des précédents maléfices commençaient à se faire ressentir. Mon regard devenait de plus en plus vitreux à chaque secondes et mon champ de vision de plus en plus flou.
« Tout… »
Les larmes cessaient, alors qu’une perle de sang s’évadait de mon oeil droit, perlant le long de mon visage, une profonde migraine m’éprenant. Parler devenait difficile, les muscles de mon visage s’engourdissaient, de même que ceux de mon corps, mes jambes tremblotant un peu, montrant une difficulté certaine à tenir debout.
« Dodo… »
Murmurais-je à peine d’une voix suppliante, exténuée par la quantité de magie utilisée, par les montées d’adrénaline et la fatigue générale. Ca m’apprendras à ne pas faire de nuits complètes pour tenter de profiter de celle que j’aime, de continuer d’apprendre, d’entretenir mon corps, mon esprit, préparer mes cours, faire des recherches...
Moi aussi… Ne me quittes jamais, par pitié… Nos odeurs s’échangent, se mélangent, et le fait de dégager quelque chose me permet de comprendre le pourquoi du comment, la façon dont ça se déroule. Malgré cette nouvelle apparence aux grands yeux, mon minois paraît fatigué de ce soulèvement d’émotions, fermant lentement les yeux pour profiter de l’instant mon nez venant se réfugier dans sa chevelure sombre avant de les rouvrir en les sentant s’éloigner, ses lèvres venant s’emparer des miennes.
Une mélodie sombre dévorait mes entrailles. Agir, c’est ce que je me contente de faire. Réfléchir aux conséquences de mes actes, c’est douloureux. Ca n’épargne rien. Et pourtant, même si profondément blessée par… Moi-même, je me sens heureuse quelque part d’être capable de ressentir ça. Ma respiration s'accélérait, resserrant mon étreinte autour d’elle, mon corps tremblant, légèrement, tentant tant bien que mal de contenir mes sanglots, alors que nous rompions à l’unissons ce baiser, je frottais nerveusement mes yeux pour me détacher des larmes alors qu’elle reprenait.
« Je t’aime, Eden Sykes. Sous n’importe quelle forme. Je t’aime. »
Echec. C’est encore pire. Tu mérites mieux que moi, Cléopatra. Je fais tout, et je continuerai de tout faire pour que ça change, mais c’est un état de fait. Cette lumière, que je dégage… Je veux qu’elle cesse de laisser derrière elle la mort, la désolation, la destruction et la violence… Mais qu’elle laisse des sourires, la vie, je veux arrêter d’être un monstre…
« Je deviendrai une meilleure personne, je te le promet… Je ferai... »
Je clignais brusquement des yeux en passant mes doigts au niveau de mon nez, pour regarder le sang couler. J’avais dépassé mes limites. De très loin. Les magies contractuelles sont dangereuses, pour l’intégrité physique. Elles demandent une connaissance extrêmement pointues et une condition parfaite pour ne pas laisser de séquelles à long terme, pour autant, elles sont toujours un fléau à court termes et les effets secondaires des précédents maléfices commençaient à se faire ressentir. Mon regard devenait de plus en plus vitreux à chaque secondes et mon champ de vision de plus en plus flou.
« Tout… »
Les larmes cessaient, alors qu’une perle de sang s’évadait de mon oeil droit, perlant le long de mon visage, une profonde migraine m’éprenant. Parler devenait difficile, les muscles de mon visage s’engourdissaient, de même que ceux de mon corps, mes jambes tremblotant un peu, montrant une difficulté certaine à tenir debout.
« Dodo… »
Murmurais-je à peine d’une voix suppliante, exténuée par la quantité de magie utilisée, par les montées d’adrénaline et la fatigue générale. Ca m’apprendras à ne pas faire de nuits complètes pour tenter de profiter de celle que j’aime, de continuer d’apprendre, d’entretenir mon corps, mon esprit, préparer mes cours, faire des recherches...
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