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intrigue | de rapides corbillards. (kashmiri)
Sam 1 Juin 2019 - 0:30
— Quand l’incompétence mène au chaos. Une faille de sécurité et voilà que l’apocalypse prenait en otage toute la ville. La communauté sorcière tremblante. Sous leurs pieds, routes, et maisons, voguaient toute une mosaïque de la faune magique. Allant de l’inoffensive bestiole à de belliqueuses guivres. L’alerte avait été lancée, quémandant des bras et des baguettes pour corriger la faute d’une équipe de magizoologistes qui, sous le bistre furieux, portaient désormais la couronne des incapables du siècle. Le Belby n’avait aucunement hésité à se joindre à la cause. Prenant place parmi les rangs de l’élite médicale pour pallier aux –déjà- méfaits qu’avaient rencontrés certains peu chanceux. Parfois, des vagabonds, quelques malfrats en capes noires ou juste des curieux. Mais il ne jugeait pas les malades. Après tout, dans ce cirque, ce n’était pas eux les fautifs. Mais les organisateurs assez stupides pour mettre toute une agglomération en panique et des citoyens dans le sang par négligence. Sa langue claqua alors qu’il fignolait le bandage du blessé qu’on lui avait attribué, tout bonnement était affligé que de telles choses puissent encore arriver. Autant qu’en parallèle il fut peiné que cette ineptie soit cause de souffrances chez des innocents. Pourtant sa réserve contint dans une mesure habile toute l’amertume pour l’évènement et ses stupides fédérateurs. Voulant rester professionnel, et surtout aider. Des gens comptaient sur lui. Ainsi, il s’évertuait à appliquer avec perfection tout ce que toutes ces années d’études lui avaient appris. Palliant malgré son inexpérience au sous-effectif du personnel de Sainte-Marie auprès des blessés de moindre envergure. Il prenait vraiment à cœur son rôle de mains fortes. Ignorant la peur qui régnait, l’entrée vers les souterrains qui pouvaient à tout instant cracher on ne savait quelle hydre. Et ce malgré quelques tremblements venant des bas-fonds du municipe, tels un code morse derrière quoi se tapissait le mot danger. A croire que son ex-identité de fauve sous des bannières d’or et de carmin était finalement méritée. D’autant plus qu’il savait pour avoir observé quelques éclopés sur les brancards que rôdaient là-dessous des créatures loin d’être charmantes. Des silhouettes roussies informant sur la présence de dragons, d’autres, encore choqués témoignaient avoir eu affaire à de grosses panthères voraces. Un véritable tableau témoignant du péril qui pouvait survenir en contre-bas. Et dire qu’il était loin d’être au bout de ses surprises… En effet, alors qu’il commençait à relâcher son estropié – l’un de ceux qui pour chance de tomber sur des Lutin de Cornouailles -, un cri strident retentit dans son dos. L’effarant autant que la plupart des gens alors que débarquait une femme, alourdie sur l’épaule du corps inerte d’un compère. Désespérée, l’inconnue beuglait telle une poissonnière un récit inintelligible mêlé de sanglots et d’aboi. Ce pour quoi l’éphèbe eut de l’empathie et une véritable compréhension en apercevant les nombreuses traces de luttes et de sang qui parsemaient les vêtements de ce couple déboulant droit des enfers. Pour même être honnête, le vermeil du mousse d’Aslcépios ne fit qu’un tour, se précipitant jusqu’à elle pour entamer en ordonnant à l’homme qu’il venait de soigner d’aller lui quérir un médicomage plus expérimenté. Il sentait d’avance que ce qui l’attendait n’aurait rien de glorieux, et voulut s’enquérir d’avance sans passer par quatre chemins lorsqu’il atteint ces deux nouveaux invalides : « Madame, s’il vous plait, dites-moi sur quoi vous êtes tombés ? » Il n’avait aucune envie de prendre le moindre virage, surtout anxieux en récupérant le corps qui s’alourdit aussitôt sur lui. Et il fut scient alors que l’homme était totalement inconscient. Cependant il abandonna vite tout espoir d’obtenir de la malheureuse la moindre information. Cette dernière conservé dans un parfait état de choc, alors que le rital sentait ses propres vêtements s’imbiber d’un liquide poisseux ; du sang. « Merde… » Un grincement pour contenir son désarroi, mortifié de l’état de ce patient. Cependant, la raison l’emporta dans l’urgence de la situation. Ainsi, il eut la chance d’avoir une assez bonne carrure pour supporter le mutilé pleinement. Se surprenant par la même occasion, aux vues de son poids mort qui lui tombait sur le torse, que la jeune femme ait pu trainer son comparse jusqu’ici. Il fallait croire que l’adrénaline possédait sa part de magie, elle aussi. Mais lui, ne s’embarrassa pas de la force brute, et gagna sa baguette dans sa poche pour invoquer un Mobilicorpus. Il eut alors toute mauvaise joie de constater un peu plus les dégâts lorsque le corps inanimé s’éleva. Autant que de mesurer la pleine gravité des injures qui parsemaient le derme de contusionné. Cet homme n’était clairement pas tombé sur un banal strangulot. Ni une ni deux il entraîna le souffrant jusqu’au brancard libéré par son ancien patient, parti chercher de l’aide. Il fallait prodiguer à l’inconnu les premiers soins de toute urgence. Ce fut à ce moment que revint son premier contus, suivi de près par une silhouette qu’il reconnut immédiatement mais n’eut aucun goût d’accueillir dans une myriade de politesse : « Rah... Un Guérisseur j’ai dit, râla-t-il pour son patient avant de balayer l’air d’un geste. Retournez-y de ce pas ! ordonna-t-il aussitôt avant de se tourner vers son ami : Kash reste, je pense pas qu’on soit de trop à deux. » Son ton se faisait sec. Sans équivoque malgré ses traits impassibles. Puis, il ne s’attarda pas plus dans sa besogne. Armé de sa baguette avec quoi il commença à couper le pantalon de l’injurié, là d’où semblait perlait le plus son sang. Et quelle ne fut sa surprise de tomber en relevant son pantalon sur deux traces circulaires plantées de part et d’autre de la cuisse du malade. Un instant pris d’un doute en se redressant d’horreur. Toujours son masque de sérieux toutefois sur le minois, bien que trahi par la raideur de ses muscles. « Ce sont des traces de mandibules...? » Il agrémenta alors la découverte d’un regard entendu pour son collègue. Et tous deux comprirent qui était le signataire de ces méfaits : une acromentule. |
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Re: intrigue | de rapides corbillards. (kashmiri)
Dim 2 Juin 2019 - 12:46
« de rapides corbillards »
Ton sang ne fait qu’un tour dans ton corps à la lecture de ce message orchestré par le Ministère de la Magie. Ta première pensée va vers ton épouse que tu sais à la librairie. Tu l’espère en sécurité, sans pouvoir en être certain. Elle, qui porte votre enfant, tu n’oses à peine imaginer la tournure que pourrait prendre les évènements. Car évidemment, tu penses tout de suite au pire. C’est ta façon de voir le monde qui est ainsi. Tu envisages pourtant toutes les possibilités, mais en premier lieu les pires. Terrain apocalyptique semble-t-il. Tu maudis ce Jobberbille qui n’a pas réalisé qu’il transportait des animaux magiques dangereux. Tu te demandes sérieusement comment il a été possible de confier de telles chimères à un homme de ce genre. Incompétent. D’ordinaire tu es bien plus conciliant, peut-être est-ce le fait de devenir père, cet instinct familial qui s’empare de toi. Tu changes. Considérablement. Ta baguette de noisetier tournoie dans les airs, libérant des étincelles nacrées aux allures bestiales. L’invocation de ton patronus est rare mais impérative en cet instant. L’imposant loup albinos prend alors le chemin en direction du centre-ville d’Inverness, là où se trouve le Memoria. Ton récit sera simple : ‘’cache-toi, protège-toi, je t’aime, Kash’’. Tes iris inquiets suivent durant un temps indéfini le tracé lumineux du patronus messager. Soudain, une voix derrière toi te détourne de ton objectif, te demandant si tu n’étais pas ‘’par hasard’’ un guérisseur. Tes yeux balaient la scène, incapable de répondre quoique ce soit sur le coup. Tes pensées ne sont absolument pas dirigées vers l’instant présent. Tu es clairement préoccupé par tout ce qu’il se passe, mais aussi par ce que tu ne pourras pas maîtriser. Vague sensation déplaisante de ne pas pouvoir tout contrôler.
Silencieux, tu as cette impression que le monde s’est arrêté autour de toi. Les gens courent, certains fuient, d’autres semblent s’aventurer vers les entrailles du château. Toi, tu es là, ta chevelure au vent, devant cet imbécile qui remet tout en question. Syndrome de l’imposteur ? Tu seras diplômé dans à peine deux mois, tu es un sorcier compétent dans ton domaine à n’en pas douter d’après tes enseignants. Mais là c’est autre chose, il faut sortir des livres et se confronter à la réalité. Tu fermes un instant les paupières, inspectant les bruits autour de toi. Des hurlements, des cris de bêtes féroces. Tu fais signe au sorcier en face de toi de te conduire là où on t’appelle. Ou le devoir t’appelle du moins. Ton devoir de médicomage. Tu sais que tu devrais porter allégeance à un serment spécifique, le Serment d’Hippocrate chez les moldus. Vous, c’est autre chose avec toutefois la même philosophie. Tu le suis, tu cours derrière lui, allure athlétique qui te permet de le rattraper en un rien de temps. Une fois à sa hauteur, tu comprends que l’homme est aussi perdu que toi. C’est à ne rien y comprendre. Tu as étudié longuement les mouvements de foule dans ton cursus de psychomagie, tu sais combien ils sont dangereux. Les individus sont tellement sidérés qu’ils ne savent plus comment réagir.
Maintenant, s’offre à toi un terrain de guerre, silhouettes endommagées, meurtries, brûlées, infectées. Tu ne sais pas si tu étais prêt à être confronté à tout cela. Pas à cette forte dose du moins. Ton psychisme va certainement parvenir à se dissocier face à de telles horreurs. Corps inanimé en lévitation devant cet homme que tu reconnaîtrais entre mille. Darius. Ton Darius Belby. Ton alter-égo si tu préfères. Même si la situation ne porte pas à sourire, une risette étire tes lèvres en l’écoutant râler. Sacré personnage. Tu lui adresse un signe franc du minois, rassuré d’être à ses côtés, de le retrouver. Aucune hésitation, il va être – comme souvent d’ailleurs – ton point d’ancrage dans cet environnement hostile que tu peines à comprendre. Tu observes les gestes précis de ton ami qui découpe l’habit pour avoir une meilleure prise sur la blessure. Du sang perle en grande quantité. L’individu inconscient a le visage figé laissant entrevoir une douleur importante. Ta mâchoire se crispe. Tes prunelles se posent sur le cou de ton collègue, tu peux y voir palpiter ses jugulaires externes de façon plus que régulière, muscles tendus par la situation. Ta gorge se serre à l’évocation de mandibules. Tu sors de tes pensées et ressent alors un certain mimétisme qui s’empare de toi. Tu prends conscience que ton palpitant s’emballe. Vos regards se croisent et vous semblez vous comprendre instantanément. « Une acromentule » confirmes-tu après votre échange visuel. De tes doigts tu te saisis de ta baguette dont la pointe s’illumine d’une douce lueur. « Regarde, un des crochets devait être plus abîmé que l’autre. Certainement un vieux spécimen. Avec un venin plus concentré. » Tes mots semblent experts et trahissent ton expérience gagnée à Ste-Mangouste, notamment dans le service des empoisonnements. « Il faut faire vite, la propagation du venin semble lente du fait de l’inconscience du sujet. Est-ce qu’on a des poches de sang ? Il faudra faire une transfusion, il perd trop de sang. » L’on pourrait croire que tu cèdes à la panique mais absolument pas. Tu es connu pour ton calme olympien, du moins extérieurement. A l’intérieur tu n’es pas tranquille, tu sais très bien que Darius pensera au fait que les tissus risquent de rapidement se nécroser à cause du venin. Tu retires la chaussure de l’individu afin de prévenir le gonflement de sa jambe. « Je ne suis pas pour le garrot, si on prive tous les muscles du membre d’oxygène il y aura un risque d’amputation. En même temps vu l’état de la blessure … » Tu adresses une œillade inquiète au brun, le sollicitant dans la prise de décision. Tu as certes quelques années d’études supplémentaires mais tu as entièrement confiance en ses compétences. « Rius’ ? »
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Re: intrigue | de rapides corbillards. (kashmiri)
Dim 2 Juin 2019 - 23:07
— Appliquer les arts d’Hippocrate n’était pas une mince affaire. Bien qu’il décomptait une profonde satisfaction à savoir que la capacité d’aider la plèbe face aux maux résidait entre ses griffes, l’éphèbe ne pouvait s’empêcher de notifier que cette dernière incluait le risque des erreurs. Après tout, les capacités humaines ne suivaient aucune loi comportementale constante. Leurs variations se constituant non monotones et, dans des cas pas tant rare que ça finalement au malheur du monde, pouvaient engranger de très lourdes conséquences. Alors, face à ces dangers potentiels, il n’y avait aucun doute que la compagnie d’un collègue plus expérimenté était un luxe dont le motard ne voulait se défaire. D’autant plus lorsqu’il s’agissait d’un accointant pour lequel il dévouait une profonde confiance. A la fois en tant qu’homme, mais aussi en tant que médicomage. Cependant, l’hybride libanais n’était pas spécialisé dans les attaques d’animaux magiques, à l’instar de son homologue angliche. La nécessité alors de quelqu’un de bien plus expérimenté dans ce domaine pour le souffrant meurtri par l’aragne géante était indéniable. Pourtant, ils prirent les devants en attendant l’arrivée du Guérisseur messie. Tous deux comprenant dans leur besogne quelle horreur venait de s’en prendre à leur patient. Une raison de plus d’en vouloir à ce Jobberbille, dont l’incompétence mettait en péril la vie de trop nombreux innocents. Le rital s’en mordit la joue avec fureur. Mais ramena son intérêt au constat que soulignait l’observateur Sanahuja. Dans d’autres circonstances surement aurait-il accueilli la finesse de cet esprit allocutaire avec deux fossettes aussi amusées qu’impressionnées. Kashmiri était un rat de bibliothèque certes, mais dont l’intelligence qui accouplait à toute sa modestie quant à ses capacités fascinait l’ausonien. Mais il n’eut gout à l’en féliciter par une risette. Se contentant d’acquiescer du menton même si la résultante de ce bilan n’apportait guère de soulagement ; bien au contraire. Cependant, l’heure n’était aux lamentations ni à l’ire face à l’injustice qui frappait l’estropié, mais à l’action. Et la mangouste, agile, ne s’attarda pas plus lorsque son ainé de médecine quémanda après une nouvelle ressource de vermeil. S’écartant à un mètre du corps pour fouiller parmi les caisses d’équipements médicaux mis à disposition pat Sainte-Marie. Par chance, ce n’était pas son premier cas à soigner, ce qui lui avait déjà permis de déjà faire ses marques au préalable parmi ce bric-à-brac. De ce faire ses ergots tâtonnèrent rapidement sur la surface d’une potion testeuse de rhésus. Alors, l’objet en main, il offrit un regard par-dessus son épaule. Présentant le petit flacon de verre en explicitant son utilité : « Vu l’état de sa compagne, on ira bien plus vite en effectuant le test qu’en tentant d’obtenir l’information par elle. » D’autant qu’aux vues des habits de la paire, ceux-là semblaient tout droit être de jeunes pions de la pègre et des deals qui pullulaient dans les souterrains. Pas vraiment le genre de personne à échanger entre elles leurs groupes sanguins durant leurs petites affaires. Ainsi il cula jusqu’à sa place initiale. L’exode n’ayant duré que quelques secondes, durant lesquelles il moissonna par la même occasion une sangle dans le but d’établir un garrot sur le bras du contus. Après tout, il valait mieux limiter au maximum de piocher dans du sang infecté par le venin, au risque de fausser le verdict. Ce genre de précaution qui laissait identifier le potentiel du bon Guérisseur. En revanche, en relevant d’une main véloce la manche de l’inconscient, il ne put retenir un soupir contrarié presque inaudible. Souffle retiré à une âme déchirée par la mine de peine qui se dessinait en contre-bas. Et pour qui, ce mousse d’Asclépios s’appliqua dans ses gestes. Serrant au maximum la sangle par-dessus le biceps de l’invalide, avant d’entamer un Diffindo mesuré sur un centimètre dans l’intérieur de son coude. Il ne tarda à récupérer une goutte qu’il fit léviter jusqu’au test après avoir débouché ce dernier avec ses dents, faute de l’occupation de ses mains. Aussitôt par des mouvements vifs du poignet accélérant l’homogénéisation du mélange, alors que Kashmiri retirait la chaussure du malheureux. Ce fut à ce moment même qu’il l’écouta dans ses explications. Cependant, il dû s’avouer d’un avis contraire et le témoigna sur un ton alcyonien lorsque son ami l’y invita. Partageant un second échange de bistre à havane bercé aux primes abords dans un profond motus. Là même où il put relever l’inquiétude chez son ami, à son image. Affichant pour toute réponse un rictus désolé, tandis qu’abdiquait sa trombine pour le sol. « Honnêtement, je pense qu’il est préférable d’être cul-de-jatte que mort. » La potion de son test s’assombrissant progressivement en parallèle mais qu’il ignora en dardant de nouveau ses orbes à la moitié amicale de son âme. Le bagnard savait qu’il pouvait être honnête avec le Lufkin. Que tous deux pensaient, malgré eux, plus aux autres parfois qu’à leurs propres entités, et qu’aucune de leur décision n’irait contre le bienfondé de l’existence qui relevait maintenant de leur choix. « On ne connait pas assez bien la viscosité du venin d’une Acromentule pour affirmer si elle atteindra ou non le cœur d’ici cinq minutes. Tant que le sang pulse, on a des risques que ça contamine tout son corps. Je pense qu’il est préférable de lui mettre un second garrot, le temps qu’on nous débauche un Guérisseur qui puisse lui procurer un antidote. » D’autant qu’en lorgnant à nouveau les empreintes des mandibules auréolées de carmin, il eut la conviction qu’il était préférable d’économiser le sang de ce pauvre zig. « Je me trompe peut-être, mais je pense sincèrement qu’il faut qu’on stoppe la propagation du venin et l’hémorragie. Puis que l’on désinfecte cette plaie avant qu’une infection ne se déclare. » Car après tout, si l’incompétence de Jobberbille était telle qu’elle mettait toute une ville à feu et à sang – et ce littéralement par le biais de dragons et autres représentants de la faune magique -, il n’aurait été bordé d’aucun étonnement si les crocs de l’aranéide n’avaient pas baignés auprès de viande avariée. Ses prunelles cependant finirent par caresser le test dont le précédent sombre précipité s’était étendu à l’intégralité de la solution. Teintant le volume entier d’un profond bleu de prusse d’où il conclut aussitôt : « Groupe A-. » Une rapidité vestige de ses années de bénévolats en Ouganda où il s’était tant accoutumé à l’expérience qu’il en avait mémorisé chaque code couleur. |
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Re: intrigue | de rapides corbillards. (kashmiri)
Mar 4 Juin 2019 - 20:51
« de rapides corbillards »
Ton égal se dirige vers de longs contenants qui proviennent certainement de l’hôpital le plus proche. La vitesse à laquelle évoluent tes cognitions ne t’a pas laissé le temps de remarquer le matériel que vous aviez autour de vous. Es-tu davantage un homme de savoir ou bien d’action ? Cette question, tu te la pose encore. Les deux sont-ils compatibles sur le terrain ? Est-ce que tu ne ferais pas mieux de rester derrière un bureau à faire de la recherche et à enseigner ? As-tu vraiment ta place sur de telles interventions ? Tu poses-tu trop de questions ? Darius est quelqu’un que tu admires pour sa débrouillardise. Quelque part, tu souhaiterais être aussi habile que lui. Certainement l’es-tu, sans t’en rendre compte. Tu restes muet à l’évocation du test de rhésus, c’est une excellente idée que tu approuves simplement d’un signe de la tête. Plus pragmatique que toi, encore une fois.
T’affairant à ton diagnostic, tu doutes un instant sur la conduite à tenir et te réfères donc au barbu qui te répond avec un soupçon d’ironie. Tu souris, laisses entendre un soupire amusé. « Je ne sais pas trop, vivre sans un membre impacte l’image du corps au point de provoquer des douleurs fantômes. Mais de toute façon on ne peut pas tellement lui demander son avis... » Pauvre inconscient dont la blessure est si profonde qu’il en a perdu connaissance. Pupilles doucereusement foncées qui se posent sur le flacon testeur, tu remarques un assombrissement du liquide.
Alors tu ne laisses pas davantage le temps filer entre vos doigts. Tandis que tu maintiens une oreille sur la voix du garçon à tes côtés, le morceau de noisetier fièrement tendu dans ta main laisse apparaître un tissu qui s’enroule fermement autour de la cuisse infectée. Au fond, Belby n’a pas tort, vous êtes face à une situation qu’il est difficile d’évaluer. Dans cinq minutes il sera peut-être trop tard. « C’est fait » pointes-tu d’un coup d’œil. « Je vais désinfecter, tu t’occupes de stopper le venin. » Là, tu te montres plus autoritaire que d’ordinaire. Lufkin dans l’âme, l’on te connaît plus pour ta sérénité que ton caractère intransigeant. Néanmoins, cela ne t’empêche pas de te montrer dominateur à l’occasion. Origines ibériques qui sommeillent en toi. Tes pas te conduisent de nouveau vers les caisses sur lesquelles sont apposés les slogans et logos de Sainte-Marie. Genoux contre terre, tes phalanges farfouillent entre les seringues, les tubes de verre vides et autres ustensiles de soins. Tu ne trouves pas ce que tu cherches.
Tu souffles. Pression ascendante. Palpitations cardiaques plus que régulières. Étrangement tu sens tes nerfs prendre le dessus sur la situation. « C’est pas vrai… » Instinctivement tu te retournes vers l’italien que tu toises d’un regard inquiet. « Il n’y a plus de désinfectant ?! » Le ton employé est celui d’un homme énervé, agacé, en proie à l’angoisse générée par la situation. Agir, se retourner contre autrui plutôt que réfléchir. Pensée paralysée, tu te redresses de toute ta hauteur, chaussures plantées dans le sol. « Accio désinfectant » dis-tu, la gorge serrée. D’un tour de main tu te retrouves muni d’une bouteille d’antiseptique aux propriétés plus puissantes que leurs homologues de base. « Désolé » glisses-tu en direction de ton compagnon de galère. « OK. Ils pourront s’occuper d’une transfusion plus tard. » Tu découvres des compresses qui vont permettre d’aider à stopper l’hémorragie. Tu les applique sur la blessure suintante. Tu préfères maintenir tes iris sur ton activité du moment, tu as l’impression de faire plus ou moins n’importe quoi, de tout faire à l’envers.
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Re: intrigue | de rapides corbillards. (kashmiri)
Mer 5 Juin 2019 - 20:22
— L’accointance d’inusité comptabilisait ce petit quelque chose de particulier. Cette étincelle qui laissait miroiter dans les échanges des deux éphèbes les empreintes d’une sagesse constituée par leurs efforts communs. Cela même qui contribuait à ce que chacun s’adonne à l’honnêteté de ses pensées pour que la situation s’orne d’une myriade d’arabesques jusqu’alors dissimulées dans leur intégralité Ce fut ainsi que l’ausonien muta scient envers les conséquences d’une amputation, qui cependant ne le firent scier sur ses positions. Accompagnant par son bistre l’homologue trônant dans les orbes ibériques, pour détailler leur éclopé. Et ses maux. Endormi sous les relents de sa douleur dans une expression mêlant horreur et grimace. Les zygomatiques tordus dans drôles d’arcs ; on aurait dit un masque de mort. Il fut alors convaincu par ce besoin d’agir. Et n’attendit pas plus lorsque son confrère vogua dans des tons plus autoritaires. On pouvait même dire qu’il se plaisait à obéir. Docile de manière volontaire. Sa confiance en les capacités de Kashmiri était aveugle. Il vouait une fascination à la finesse de son esprit et le perçant de ses remarques. Même s’il trouva la cœur à s’évader dans un constat sarcastique : « Tu sais quand même que de nous deux tu es celui qui a le plus de connaissances en poisons et venin ? » Soufflant par-là la ressouvenance du parcours hétéroclite de l’âme qui s’était tressée à la sienne par les voix d’amitié. Le semi-angliche n’avait caché l’envie qu’il portait aux itinéraires professionnels qu’empruntait son aîné des études. Ce dernier ayant même acquis sa place à cheval sur deux services de Sainte-Mangouste. Car un seul ne suffisait guère à sa vorace cervelle, s’amusait toujours son compatriote. Toutefois jamais sur les notes de mépris. D’autant plus que le libanais s’était obombré des faveurs de l’une des équipes qui ne laissait aucunement indifférent le rital. Mais il n’eut guère envie de pousser plus loin les heures de son ironie. Prenant soin de s’avancer lui-même vers des caisses cette fois-ci réfrigérées. Il lui était désormais nécessaire d’agir, et il espérait au fond de lui trouver les remèdes qui lui semblaient plus adéquats quant à son infirme : un philtre régénérateur à la mandragore couplé à un antidote pour poison rare. A vrai dire, il n’avait point la science sur les probabilités d’une efficacité quelconque, mais dans des rapides calculs internes de potioniste accompli, il savait que de toute manière aucun effet délétère n’était à comptabiliser une fois l’un et l’autre conjugué. C’était un tout ou rien, sans risque. Alors, ses coussinets tâtonnèrent parmi les fioles. En les relevant du bout des doigts dans un bal incessant où tinter le grelot des verres se bousculant. Il savoura même à cet instant ses capacités acquises depuis des années. Celle-là même qu’il intronisait en ses formidables compagnons. Ainsi lévita autour de lui une dizaine de potions. Ordonnées méthodiquement dans une file indienne par doublons et caractéristiques : antidotes, philtre affectant le corps et ceux pour les écorchures de l’esprit. Son attention toutefois s’évada des mignonettes parmi lesquelles il farfouillait en percevant son collègue céder aux prémices de la panique. Asservi par le chaud de son sang. Des impulsions qui faisaient rage dans les contextes d’urgence comme celui auquel les deux se faisaient frangins de misère. Et auxquels le plus jeune mousse d’Asclépios resta totalement interdit. Surement surpris que l’Olympe lui-même quitte ses vastes apparats alcyoniens. Même s’il compatissait pleinement. Le Belby aurait pu relater ses primes expériences sur le terrain lorsqu’il s’était exilé dans les brousses d’Ouganda. Cette volonté de sauver la vie d’un être avec la culpabilité de n’avoir encore égorgé les épines de sa détresse. Un sentiment déchirant pour toute bonne atma philantrope. Ces dernières, finalement, pouvaient bien apparaitre dans certaines situations comme des gênes. Et l’impuissance, sous les étendards maudits qui le narguaient au creux des pupilles espagnoles, gagna le motard. Il ne pouvait sommer son comparse de se calmer. Cela risquait d’engendrer des foudres plus tenaces, ou pire : un profond désespoir. Alors il épongea cette colère. Qu’il ne prit aucunement ardente envers lui-même, mais contre cette injustice de ceux qui gémissaient sous le couvert de l’ineptie des autres. L’œillade alors attentive aux humeurs de son cadet, il simula la continuité dans ses recherches. Tentant d’évaluer des orles de ses prunelles l’orage hispanique, ce qui fut une bien belle erreur. En effet, l’examen le conduisait progressivement dans les mêmes affres. Happé par les tribulations de son reflet vivant pour s’ensevelir sous le sentiment qu’il essayait de se battre pour une cause inutile. Après tout, le blessé nécessitait d’un vrai guérisseur spécialisé pour ce type de pathologie, et non d’apprentis. Pourtant, ce messie tant espéré peinait à leur parvenir. Ce ne fut qu’au bout de quelques minutes que ses griffes toquèrent au fond de la caisse, et qu’il ramena ses égards à ses précédentes entreprises. Louchant envers la multitude de fioles qui couronnaient sa trogne. Il ignorait lui-même qu’il avait la capacité d’en tenir autant simultanément dans l’éther. Mais l’adrénaline s’avérait toujours gavées abscons mystères, bons comme mauvais. Ses sourcils alors arqués il entendit le calme revenir enlacer tel un châle réconfortant les épaules de son frère de cœur. La chaleur le gagnant par la même occasion alors qu’il balayant d’un air empathique les excuses qu’on lui adressait. « Ce n’est pas grave. Garde cette rancœur bien au chaud, ça pourra servir si on croise le demeuré responsable de tout ce cirque. » Car ils savaient tous deux qui était fautif. Celui-là même dont les mains s’aspergeaient chaque seconde du carmin de l’invalide qu’ils avaient à leur charge. Mais il ne méritait pas encore leur attention. Cette dernière devant être vouée à la vie qui trônait au creux de leurs paumes. Ce fut pourquoi, les badigoinces pincées, la mangouste loucha de nouveau à la peuplade en verre qui auréolait son visage. Déposant celles qu’il jugeait inintéressantes, afin de s’atteler à dénicher la cure promise. Et à sa grande surprise, il trouva même mieux que ses précédentes idées. En effet, parmi toute la panoplie des solutions du parfait curateur, se trouvait une fratrie de flacons pourpres. Tous identifiés Régénération Sanguine. Une agréable trouvaille à laquelle, idiot, il n’avait pas tout d’abord pensé. Ce n’était point un de ses réflexes ce type de mixture, mais il se promit dès l’instant qu’il allait y remédier. Surtout dans l’étude de cas de venin filant en intraveineuse. Ici s’offrait à lui la chance d’abreuver le malheureux d’une nouvelle hémoglobine tout en rejetant par dilution progressive les méfaits de la reine aranéide. Certes une solution qui nécessiterait un suivi médical de plusieurs jours. Mais au moins quelque chose de plus viable que ce à quoi il comptait faire appel au départ. Alors, les ergots carillonnèrent contre les ampoules médicamenteuses lorsqu’il s’empara de son trésor. Lorgnant en parallèle rapidement sur une réserve de dictame qu’il trouva tout à fait appropriée pour l’hémorragie de son souffrant. Il laissa alors le reste des solutions filer jusqu’à leur coffret qu’il referma aussi sec après leur retour au bercail. Puis, il pivota vers son second, présentant fièrement ses trouvailles : « Je crois qu’il a une chance de s’en tirer. » Surement une réplique maladroite. Mais où l’espoir brasillait tant dorénavant qu’il n’eut plus peur d’évoquer les ombres de la mort. Leurs ténèbres bien moins angoissantes une fois possesseur de quelques rayons d’optimisme. Il déposa aussitôt les deux flacons, se penchant par-dessus le corps pour observer le libanais agir avec ses compresses, tout en le rassérénant d’une risette confiante. Il sentait son confrère en nage, et voulut l’immuniser de ce fléau, à son image. Un parfait timing qu’il usa pour glisser jusqu’à son compagnon l’essence de dictame. « Tiens, pour les tissus endommagés. Ca ne fonctionne pas sur les muscles mais au moins on peut déjà commencer à limiter les dégâts. Ensuite, il me faudra ton aide pour le relever pour lui faire ingérer la Potion de Régénération Sanguine. A moins qu’on le fasse en intraveineuse, mais je la pense trop concentrée pour prendre le risque. T'en dis quoi ? » Car malgré l’épisode de tension malévole, il désirait l’approbation de ce Lufkin dont il ne doutait jamais des méninges. |
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Re: intrigue | de rapides corbillards. (kashmiri)
Mar 18 Juin 2019 - 22:14
« de rapides corbillards »
Relation qui vous unie, forte de cette capacité d’autocritique et de partage. Evidemment tu t’inquiètes presque automatique des conséquences d’une éventuelle amputation. Tu penses au pire, comme d’ordinaire. C’est ta façon d’appréhender le monde et la réalité qui t’entoure. Pourquoi les choses changeraient-elles aujourd’hui ? Néanmoins, tu trouves le courage – ou plutôt l’aplomb – de te tourner vers le bel italien qui t’accompagne. Ton autorité sembla fonctionner et venait trahir ce lien tout particulier qui vous unis. Tu réalises la chance inouïe qui habite ton être. Tu as ici un ami solide sur qui tu peux compter. Un homme proche de toi, ayant des valeurs similaires aux tiennes et à qui tu peux confier le plus lourd des secrets. Quelque part, c’est rassurant. Tu ris à sa pointe sarcastique. « Allez, Belby, fais-moi passer pour un empoisonneur ! » lances-tu par-dessus le corps dont vous vous occupez. Bien sûr, tu joues sur le terrain de l’humour, n’ayant pas l’envie – ou la capacité – de saisir le compliment ainsi détourné. « Mais si un jour l’envie te prends de suivre mes pas, ma proposition est toujours d’actualité. » Sourire de circonstance, tu sais qu’il comprendra rapidement ce à quoi tu fais référence. D’ici quelques mois tu ne seras plus étudiant et tu envisages déjà le futur. Tu le prépare avec minutie.
Compresses en main, tes iris dévient de leur cible précédente pour se diriger vers l’éphèbe. L’admiration peut clairement se lire sur ton visage en le voyant se saisir d’un philtre de régénération sanguine, d’autres à base de mandragore ainsi qu’une fiole d’antidote pour poisons rares. Cet homme te complètes à merveilles, vos deux esprits semblant œuvrer en véritable symbiose. La fameuse balance interne de tout soignant : bénéfice versus risque. L’observer, s’affairant ainsi avec une armada d’ustensiles de verre en lévitation autour de lui, était amusant. En fait, cette simple action reflétait ton propre travail, cette façon-même que tu as d’organiser les étapes de tout travail. La rigueur scientifique n’empêche pas le fantasque.
C’est enfin l’énervement qui te gagne, panique te prenant aux tripes. Pourtant tu finis par te calmer assez facilement. Sans mot dire, ton compagnon de guerre accueillait ta détresse avec ferveur. Son non-jugement avait ce don de te redonner ce calme olympien qui te caractérise tant. Tempête espagnole qui s’empare de tes veines mais qui se dissout délicatement au rythme des œillades bienveillantes du Belby. Présence rassurante et stabilisante pour ton esprit qu’il est difficile de contenir et d’englober. Tes paupières se plissent à l’écoute de cette nouvelle réplique qui s’insinue en toi. Futur guérisseur ou pas, tu serais clairement capable de refaire le portrait de cet abruti de responsable du cirque. Enfin, ton frère d’armes t’indique que votre malheureux a certainement une chance de s’en sortir. « Qu’est-ce que je ferais sans toi ? » Gratifiante ou non, l’intonation n’en était pas moins sincère. En l’instant, que ferais-tu sans Darius ? Pas grand-chose. Ou du moins très différemment. Sa présence équilibre tes compétences.
Tu te saisis de l’essence de dictame tendue par le motard. Tu en verses quelques gouttes sur une compresse vierge que tu appliques ensuite doucement sur les plaies dont tu as préalablement épongé le surplus de sang. L’hémorragie est moins forte. Tu en profites pour laisser le dictame pénétrer les chairs de votre patient. Chairs qui reprennent peu à peu de leur teinte naturelle. « Bien. Les tissus reprennent de leur consistance. Je propose l’ingestion, je suis d’accord avec toi. L’intraveineuse serait une prise de risque. » La moue sérieuse et déterminée, tu administres le restant du flacon de dictame aux allures dorées. « Toujours avoir une fiole de dictame sur soi… Toujours ! » Laisses-tu entendre, pensant à haute voix. « A trois on le relève ? » Tu comptes et vous vous employez à relever l’individu, façon moldue afin d’avoir une prise plus nette sur le corps qui est littéralement entre vos mains. « Il faut stimuler le réflexe de déglutition. L’inconscience ne l’empêchera pas d’avaler » précises-tu. « Je t’ai dit qu’Evelyn attendait notre bébé ? » demandes-tu comme si de rien était. L’avis de cet homme compte à tes yeux. Bien plus qu’il ne pourrait l’imaginer.
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- Spoiler:
- Désolé du temps de réponse ! J'étais en déplacement pro sur Paris je n'ai pas pu répondre ! J'espère que cette réponse te conviendra, n'hésite pas !
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Re: intrigue | de rapides corbillards. (kashmiri)
Sam 22 Juin 2019 - 11:15
— Quelque part, il fallait confesser que le caduc lion frémissait de peur. Malgré les flots d’adrénaline qui le submergeaient, la pointe de l’échec excoriait la courbure de sa nuque. Tressaillant un peu plus quant à la ressouvenance que la non-réussite dans le domaine d’Asclépios pouvait être l’équivalente d’odieuses sentences. Sous cette vérité, il s’efforçait à voguer contre ces courants infernaux. Au fond bien soulagé de la présence de son compère à ses côtés. L’ibérique était son filet de sécurité. Surtout que leur complicité permettait de partager les facettes de la complexité du cas qui s’offrait à eux, avec l’assurance que le second accomplirait les tâches qui lui étaient attribuées du mieux qu’il le pourrait. C’est ainsi qu’on octroya à l’un l’hémorragie, et l’autre le poison. Bien que le choix du médicomage pour le traitement de la cigüe d’aragne parut au début surprenant de la part de l’ainé estudiantin. Des deux, l’italien n’était nullement celui qui avait été affecté en partie sur les cas d’empoisonnement à Sainte-Mangouste. A vrai dire, ses fesses n’avaient pas encore migrées des bancs scolaires. Cependant il se doutait que ce frère de coeur avait réfléchi sciemment à sa décision. D’autant que les deux avaient connaissance des intérêts pour les domaines médicaux de l’un et de l’autre, l’ausonien n’ayant jamais muché un prurit de spécialisation pour les cas d’empoisonnement. Une risette drapa ses lippes, telle une once solaire émergeant au creux de la malévole tension environnante. Un regain d’un peu de légèreté pour ne pas se laisser dévorer par l’angoisse de l’urgence. Surement un contraste révoltant quant à la grimace de douleur qui teintait le minois de leur estropié, mais ils devaient combattre le stress pour être efficaces. Un haussement de ses épaules s’en suivit, l’air nonchalant mimé mais que tous deux surent factices dès l’instant où le semi-angliche s’y adonna. « Non tu as raison, tu n’es pas un empoisonneur. Tu es juste plutôt un psychopathe fasciné par les effets que laissent tes doloris sur tes victimes. » Des railleries bien basses mais d’où s’intensifia le rictus taquin à l’orle de son labre. Pourtant ce dernier s’évada de rif, soufflé par une demi-surprise qui s’accompagna d’embarras. Des deux éphèbes, personne ne pouvait dire lequel était le plus modeste. Réagissant l’un et l’autre comme des autruches aux compliments qu’ils s’adressaient. Ce fut au tour du rital ici, ses joues nacarats furent le piédestal d’un bistre fuyant au sol. A vrai dire, la proposition de Kashmiri était alléchante. Une formation au Sainte-Mangouste, ça n’avait pas de prix. Aux côtés de son frère étudiant, le mousse guérisseur pourrait même plus aisément s’attarder sur des sujets qui attiseraient plus sa curiosité. Qui savait même si la folie d’une thèse ne viendrait pas lui frôler l’esprit ? Cependant subsistaient des réserves. Le britannique se questionnait à propos des reflets que son apprentissage aurait sur la carrière de ce presque frère d’âme. Peut-être le lui proposait-il plus par amitié que pour ses compétences ? D’autant que son échec impacterait directement la réputation du Sanahuja. Ce qu’il ne souhaitait aucunement. Un soupir lui échappa, avant d’opter pour de timides fossettes. Bienveillantes malgré leurs retenues qu’il espéra fortement invisibles pour cet homme qui le connaissait pourtant que trop bien. La mascarade ne lui parut même pas assez viable pour qu’il noie le poisson dans la foulée : « Je dois déjà voir où je vais faire mon stage de fin d’année. » Un autre problème qui lui alourdissait les épaules. Ils étaient en mai après tout, le temps pressait. Son havane borda soudainement leur éclopé avec intérêt. Un gout de cendre jaillissant tandis qu’une pensée opportuniste gravissait le flanc de ses neurones : s’il faisait du bon travail, peut-être serait-il repéré par les Guérisseurs alentours ? Une horreur d’égocentrisme qui étripa son noble endocarde et ses propres principes. Il ne souhaitait guère percevoir dans le malheur d’autrui une aubaine personnelle. Pourtant ce nombrilisme avilissant lui colla au derme. Sa philanthropie pourtant ne tarda guère à récupérer le gouvernail de ses actions. Mené au travers de l’urgence qui s’appesantissait sur leurs épaules. La paire n’en sortie cependant pas indemne : son double de l’âme craquant à l’électricité malfaisante qui leur ternissait le cœur et leurs capacités de jugement. Lui, totalement impuissant face à cette détresse qui n’huchait qu’à la sienne. Par chance, le castillan reprit ses rênes avant que son compagnon méditerranéen ne soit démuni des siennes. Tous deux s’affairant à leur besogne dès que l’orage hispanique eut pris son essor. Et très vite une lueur d’espérance naquit pour eux : enclavées dans des parois de verre, trônaient des solutions messies. Qui obligeaient à des soins fastidieux et répétitifs dans le temps certes, mais qui laissaient entrevoir au malheureux l’auspice de la guérison. La vilenie du souverain aranéide pouvait être finalement déjouée. Présentant ses merveilles, un réconfort commun les cajola. Tous étaient trop altruistes pour rester indifférents au sort de la vie qu’ils ballotaient entre leurs quatre paumes. La nouvelle fut accueillie avec soulagement par son reflet d’esprit, à qui il rendit les éclats de ses fossettes. Et les deux s’activèrent. Il ne fallut par beaucoup de temps au libanais pour débuter par le dictame. Ses gestes experts choyés par deux orbes sombres latines curieuses. Kashmiri n’avait pas volé les mérites de sa réussite scolaire. Puis, l’adonis d’Italie s’avança vers le haut du corps mutilé d’avance. Evaluant un instant le contenu de ses précieuses fioles qu’il remua pour juger de leurs viscosités. Le liquide semblait peu ragoutant. Au moins il trouvait enfin un point positif à l’inconscience de leur patient. Puis acquiesça à l’oraison de son vis-à-vis, même s’il conserva pour son propre égard son sentiment d’idiotie de ne pas avoir eu le réflexe plus tôt du dictame. Il était apprenti guérisseur merde ! s’admonestait-il intérieurement. Indocte sur l’instant du dictat qu’on apprenait plus facilement de ses erreurs. Lorsque le choix de la méthode de traitement fut fait, il attendit que son partenaire soit prêt pour qu’ils soulèvent à deux le souffrant. Posté derrière, ils eurent tout le plaisir de constater du poids d’un corps inanimé lorsque sonna le signal « Trois ». Grimaçant quelque peu avant que le motard ne glisse entre deux souffles : « Attendant, récupère-le un peu, pour que j’ouvre cette satanée fiole. » Il transvasa un peu la masse à supporter contre le Sanahuja, retenant encore d’une main l’endormi. Puis ramena pour la seconde fois de la journée la potion auprès de ses lèvres qu’il déboucha avec ses crocs. La bouche encombrée, il s’apprêta à quémander à son comparse de misère de retenir intégralement leur infirme. Cependant ce dernier trouva le moment opportun pour une confidence. La trogne hâlée se para en une seconde de surprise. Remerciant tous les dieux d’avoir occupé son museau pour que ne le quitte un juron inopportun, il le libéra toutefois en récupérant agilement de ses doigts libres le bouchon. Un instant de flottement s’en suivant, en scrutant le minois qui lui faisait face. Cependant à l’heure même se dessina la toison chrysocale. Blottie sur la gauche de l’oreille de son camarade. Délicate et provocatrice. Flottante au travers de l’éther de manière à ce que le séduit ne puisse qu’être attiré par ses charmes. Ou plutôt ses épines, identifia-t-il par reconnaissance de ce galbe. Celui-là même qui disparut dans les gorges des Enfers. « Oh shit.. ! » L’apostrophe aussi vile que sa raison de son intervention. Échappée du Cerbère bouchon pour s’étirer hors de ses lippes. Il n’eut pas idée du quiproquo pouvant découler de ces mots toutefois. Pris d’immobilité, les cellules grises en surchauffe. L’inconsciente courrait droit vers la mort. Néanmoins, au fond, ce n’était pas le problème du Belby. Passée aux travers des mailles de sécurité inexistantes, il n’avait pas à se soucier ni de l’idiotie de la peste, ni de l’incompétence des forces de l’ordre. Si le gong avait sonné pour elle, c’était elle qui en tenait la batte. Cette malheureuse finalité paraissait d’autant plus certaine quand on connaissait le bourreau du martyr positionné sur le brancard devant lui. La garce finirait en crise de tétanie à peine devant la bête. Retrouvée plus tard, défigurée de ses pires frissons. Momifiée dans un cocon de soie d’aragne – sûrement à moitié perforée, si ce n’était dévorée. Il posa, nauséeux à l’image. Personne ne valait tel départ de leur monde. Pas même Lucifer. Sa propre conscience s’emballa. Pesant chaque part. L’angelot et le démon en rixe mordante pour le sort de cette Eve qui venait de croquer avidement dans la pomme. Fallait-il la damner, ou l’épauler en généreux Adam ? La question ne dura point. Il était toujours aussi trop bon, aussi trop con... L’auto-persuasion le guida à penser qu’il faisait ça pour sa famille aussi, son frère – très bon accointant de la mangouste. Tous auraient été dévastés de cette perte. Alors, son esprit chevaleresque, vestige de son âme de lion, le poussa à reculer de son malade et son frère d’atma. Zieutant l’horizon à la recherche d’une officier auror, ou au moins un foutu magizoologiste. En vain. La cohue se crépissant uniquement des uniformes de Sainte-Mangouste et Sainte-Marie. Un bel appel de solidarité de panacée, mais qui ne l’émeut guère. Il comprit qu’il n’avait pas le choix : c’était lui qui allait s’y coller. L’urgence afflua dans ses veines, et il pressa les griffes pour prendre la suite du substrat d’imbécilité qui les mettait en danger tous les deux. Sans un regard en arrière, sans une explication, les tempes bourdonnants de colère. Il fut sourd aux potentiels appels du libanais. L’impulsion gavée d’adrénaline pulsant au travers de ses veines. Cette fille était vraiment une plaie. |
- InvitéInvité
Re: intrigue | de rapides corbillards. (kashmiri)
Sam 6 Juil 2019 - 19:03
« de rapides corbillards »
Joute verbale qui s’installe entre les deux éphèbes. Vous n’en êtes pas à la première et jamais aucun d’entre vous ne gagne vraiment. Quand l’un capitule, l’autre renchérie. C’est entre rictus et modestes compliments que tu proposes enfin un poste de stagiaire à ton acolyte. Tu as cette fibre professorale en toi. D’ailleurs beaucoup t’auraient prédit une future carrière de professeur à Hungcalf. Pourquoi pas d’ici quelques années ? Après tout, tu restes ouvert à toutes opportunités. Mais là, tu en offres une à ton ami et frère de longue date. Depuis Poudlard tu connais et reconnais ses talents indéniables en matière de préparation de potions. Tu le voudrais à tes côtés sans hésitation. Tu soupires à sa réponse gênée. Plus amusé qu’autre chose. « De toute façon tu sais où me trouver » laisses-tu entendre tout en poursuivant tes soins. Technicités à la fois efficientes et synchronisées, vous parvenez tant bien que mal à redonner espoir en la vie de cet inconnu. Blessure complexe teintée de venin que vous épongez avec tact et ferveur. Tu l’aides volontiers tandis qu’il débouche la fiole de ses crocs acérés. Sans t’en rendre compte tu choisis ce moment précis pour lancer une confuse confidence. Tu vas devenir père. La nouvelle surprend le bel italien dont tu observes les traits du visage. Mais rien. Aucune parole supplémentaire. Simplement cette expression de surprise sur la face. Apostrophe qui casse le silence environnant. Instant d’incertitude palpable, tu ne dis mot et poursuit ton travail d’orfèvre.
Ton regard ébène suit celui de Darius, au loin tu ne vois rien. L’horizon te paraît vide si ce n’est les quelques fous qui hurlent et se sauvent de parts et d’autres de la scène. Rien qui puisse en tout cas éveiller quelconque curiosité chez toi. Sourcils froncés, faciès pincé, tu cherches, sans savoir quoi ni comment. Tu le vois quitter le théâtre qui s’opère entre vous depuis tout à l’heure. Sans un mot. Rien. Néant. Pris d’une anxiété relative à ce manque de compréhension tu te mets à hurler son nom, priant pour qu’il revienne à tes côtés. Le monde s’écroule autour de toi. Du moins c’est l’impression que tu as. Ton pilier n’est plus et tu dois maintenant gérer la situation toi-même. Tu fermes les yeux un instant, incapable de rien. Tes gestes se font incohérents, sans aucune logique ni ordre préalablement réfléchit. Un Guérisseur arrive enfin de nulle part comme envoyé du ciel. Tu sors de ta détresse et laisse faire le professionnel qui s’est immiscé dans l’action. Tu recules d’un pas, chancelant. La situation est si instable et confuse que tu préfères renoncer. Tu as l’impression d’avoir tout gâché. De ne pas avoir été à la hauteur de la mission qui t’incombait ici. Tu as cette sensation que tout est enfin terminé quand un bruit de respiration haletante t’extirpe de tes pensées. Il a survécu. Peut-être un peu grâce à vous.
RP terminé
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