La nouvelle année déjà bien débutée, le temps des ‘’bonnes résolutions’’ n’a jamais été le tien. Réaliste à cet égard tu défies quiconque prétendrait s’y tenir. Bien trop rebelle dans l’âme, versatilité palpable et majorée d’une humeur changeante. Grand classique de ta personnalité. Douce après-midi dont la fraicheur hivernale a le bénéfice de te réveiller. Bien trop souvent dans tes pensées, l’esprit vagabond et inlassablement en mouvement.
Tes pas parviennent enfin jusqu’à la pelouse du terrain de Quidditch. Les tours y sont hautes et vides de tout spectateur. Tes iris détaillent une silhouette bien connue. Déjà en tenue, le Cooper te fait signe et t’accueille d’une accolade à laquelle tu réponds d’une certaine tendresse. C’est ainsi que tu te comportes avec tes proches, même avec les hommes. Aucune pseudo masculinité toxique chez toi.
Si le vent ne souffle pas, les pans de ton pardessus camel virevoltent sous ton comportement théâtral. « Salut Matéo ! Ça va très bien et toi ?! » commences-tu avant de t’extraire de l’étreinte pour gratifier ton ami d’un sourire. Tu prends le temps d’admirer ce visage familier mais perdu de vue depuis quelques semaines. « Ça fait un bail, oui … Et oui je n’ai rien lâché ! ». L’aveu de t’être entrainé en solitaire mais également avec son aîné.
« Nous avons repris le VTT avec Elio, depuis Novembre ». L’enthousiasme bien présent. « Toi par contre … Tu vas prendre cher ! » L’œillade amusée à la référence à vos échanges écrits. Tu détournes le regard vers les vestiaires dont tu te remémores le chemin bien que tu ne sois plus étudiant. « OK, je vais me changer, j’en ai pour cinq minutes. Prépare-toi ! » Là, tu resserres la poigne sur ton sac de sport et t’engages sur le chemin.
Vêtements de ville dont les matières effleurent ta peau à mesure qu’ils sont retirés. Tu enfiles un short, des baskets ainsi qu’un débardeur par-dessus lequel tu te couvres d’une veste à capuche. Tu es fin prêt à en découdre. Tu finis par le rejoindre. « Bien ! On part pour cinq tours de terrain … En guise d’échauffement ! » précises-tu en prenant conscience de la longueur du périmètre. « J’espère que tu es en forme ! »
Tu t’élances d’un pas souple et déterminé. Tu es convaincu qu’une bonne partie de la pratique sportive n’est autre que la résultante d’une force mentale. Tu maintiens une vitesse correcte, les avant-bras donnant la cadence à la course. « Bon … J’ai cru comprendre que tu avais quelques soucis de cœur ! » Tu enclenches les confidences, et non pas sur un sujet aisé.
- InvitéInvité
Let's do workout | Kashmiri Sanahuja
Le casque sur les oreilles, je préparais mon sac pour une petite séance de sport. J’avais déjà ma tenue sur moi, mais valait mieux prendre de quoi se laver et se changer. Je savais très bien que la séance qui m’attendait risquer d’être intensive. J’avais demandé à @Kashmiri Sanahuja de participer à cet entraînement sportif. Nous avions déjà eu l’occasion de faire ça ensemble. Il était du genre sportif lui aussi, beaucoup plus que mon frère… J’avais déjà fait avec Elio, mais c’était… Différent. On va dire que c’était plus moi qui le coaché, surtout ces derniers mois. Lui qui se retrouvait à faire de la cuisine, que ce soit à la maison mais aussi au boulot, il avait un peu mis de côté le sport. Les vacances étant finis, j’avais plutôt bien profité des fêtes de fin d’année. Avec les repas à n’en plus finir, mais aussi, les soirées un peu trop alcoolisées… Il fallait bien fêter dignement cette nouvelle année, non ? Donc oui, il y avait vraiment besoin de décrasser tout ça. C’était pour cette principale raison que j’avais fait appel à Kash. De manière générale, à la fin des séances en sa compagnie, j’étais mort. Complet. Il était du genre à aller jusqu’au bout, et à me pousser jusqu’à n’en plus pouvoir. Après, c’était aussi l’occasion de le revoir. Cela faisait un moment que je ne l’avais pas croisé. Je savais qu’ils s’étaient revus, avec le frère, mais je ne l’avais pas revu depuis un certain moment.
Ça y est, j’étais prêt. En tout cas, pour mes affaires, mentalement… J’allais l’être. Nous nous étions donnés rendez-vous directement sur le terrain de Quidditch. Il y avait suffisamment d’espace et à proximité, il y avait la salle de musculation. Tout ce dont nous avions besoin pour bien souffrir en soi. Je préférais rejoindre la zone à pied, au moins, ça me permettait d’avoir un premier échauffement. Et, j’étais en avance, donc j’avais le temps. Heureusement pour nous, le temps était clément aujourd’hui. Il faisait frais, même froid. En même temps, mois de Janvier, il ne fallait pas trop en demander. Mais pour une fois, le soleil était quasi présent. Bah ouai, il ne fallait pas trop en demander, on était en Écosse. Donc, c’était déjà beaucoup !
J’arrivais enfin sur le terrain. C’était un peu ma deuxième maison cette zone de l’université, et j’appréciais être ici. Je me dirigeai dans un premier temps vers le vestiaire, histoire de déposer mes affaires et de ne pas m’encombrer avec. Je ressortis. Heureusement que j’étais bien couvert. Bonnet, haute chaussettes, short. Bon, j’étais plus couvert sur le haut de mon corps que le bas. Mais je savais très bien qu’au fil de la séance, j’allais sûrement retirer des couches, surtout si on se retrouvait à l’intérieur par la suite. Nous étions dans le milieu de l’après midi, la température était correcte. Supportable du moins.
J’attendis, assis sur un banc, tout en regardant les dernières news sur mon téléphone. Il n’y avait rien de bien particulier. Mais, ça passait le temps. Le temps de voir arriver mon coéquipier de sport. Justement, en parlant de lui, je le vis arriver au loin. Je lui fis signe de la main tout en me levant. Je m’approchai de lui et une fois en face, fis une accolade.
- Hey ! Comment tu vas ?! Ça fait un bail quand même non ? C’est moi où tu t’es entraîné sans moi ? Disais-je en le regardant. Je sens que je vais bien souffrir ! Finis-je par dire en rigolant. Tu peux aller poser tes affaires dans le vestiaire si tu veux. Après, ça te tente quelques tours de terrain, histoire de s’échauffer un peu ? Je t’attends là !
- InvitéInvité
Re: Let's do workout | Kashmiri Sanahuja
- InvitéInvité
Re: Let's do workout | Kashmiri Sanahuja
Mon coach personnel était enfin arrivé. Je commençais un peu à me les geler. Le fait de rester inactif, sur un banc, ça n’aidait pas vraiment en même temps. Donc oui, j’étais plutôt content de le voir. Mais ce n’était pas que pour cette raison. @Kashmiri Sanahuja était un bon ami, il était plus proche de mon frère, c’était normal, mais j’appréciais énormément sa compagnie. C’était pour cela que je m’étais permis de lui faire une accolade. Il y répondit avec autant enthousiasme que j’en avais. Il faut savoir que je ne suis pas une personne de petite taille, de manière générale, j’étais toujours le plus grand, mais dans les bras de Kash… J’avais l’impression de me sentir très petit. Pourtant, niveau taille, il n’était pas beaucoup plus grand que moi, mais ça se jouer surtout au niveau de la carrure, clairement, je ne faisais pas le poids. J’avais même l’impression qu’il avait repris de la masse depuis notre dernière entrevue. Je n’avais pas manqué de lui faire remarquer d’ailleurs. J’étais jaloux, moi ? Non, pas du tout. J’étais déjà très satisfait de mon corps. Je savais que nous n’avions pas le même niveau, et donc oui, je risquais de prendre très cher durant cette séance. De toute manière, ça, j’étais déjà au courant. C’était toujours comme ça à la fin d’un entraînement en sa compagnie. Il m’avoua qu’il avait repris un peu le sport avec mon frère aussi, notamment du VTT. Elio m’en avait déjà vaguement parlé.
- Ouai, Elio m’avait dit ! C’est cool que tu le sors un peu ! Disais-je en rigolant. Non plus sérieusement, ça lui fait plaisir de reprendre ses sorties avec toi. Donc, si mon frère est heureux, je ne peux que l’être ! Je grimaçai quand il remit une couche sur ma future souffrance physique. A ce point ? Évidemment. Je suis sûr, tu prends même du plaisir à m’en faire baver avoue ! Je lui indiquai qu’il pouvait déposer ses affaires dans les vestiaires et se changer aussi, il n’était pas encore prêt pour débuter. Me préparer ? Mais je suis toujours prêt moi ! Disais-je en commençant à sautiller sur place.
Clairement, je faisais un peu trop le malin. Mais tant que j’étais encore frais, je pouvais en profiter. Je ne dirais sûrement pas la même chose à la fin. En attendant le retour de Kash, je faisais quelques échauffements au niveau de mes articulations. Quelques tours au niveau des chevilles, de même pour les genoux ainsi qu’au niveau des épaules. Je sautillai sur place, juste histoire de me réchauffer et ne pas partir totalement à froid. Le voilà prêt, avec une tenue adéquate. « Bien ! On part pour cinq tours de terrain... » Ah oui d’accord, direct. Ça, c’était de l’échauffement. Il fallait dire qu’un terrain de Quidditch n’était pas vraiment petit. Alors faire 5 tours… Mais je le suivis sans rechigner. J’avais suffisamment d’endurance pour tenir la cadence. Je me mis à ses côtés, je suivais aussi son rythme, il me convenait très bien. Je m’arrêtai un instant après avoir entendu les propos de Kash. Problème de cœur ? Apparemment, ils avaient déjà bien parlé avec mon frère, je ne voyais pas qui ça pouvait être d’autre… Je le rattrapai pour être à nouveau à son niveau pour lui répondre :
- Je vois qu’Elio a parlé un peu trop apparemment… Disais-je tout en prenant soin de respirer correctement durant la course. Tu attaques direct toi ! Tu ne perds pas de temps ! Je lâchai un petit rire. Tu es sûr de vouloir tout écouter… Il y en a des choses à dire. Après, ça peut peut-être tenir durant les 5 tours de terrain ! Je vais essayer de résumer…
Je commençai alors. Je lui parlai évidemment de Catalina. En même temps, il n’y avait personne d’autre. Je partais du début. De notre rapprochement, de notre amitié soudée, mais aussi mes sentiments qui se développaient au fur et à mesure. Je lui expliquai que je n’avais jamais vraiment osé faire quoi que ce soit, de peur de briser une amitié, et la perdre tout simplement. A ce moment là, je n’avais aucune idée des sentiments de Lina. Nous étions proches, oui, mais ça pouvait être que de l’amitié, non ? Ayant surtout une mauvaise expérience de jugement par le passé, avec Elsje, j’avais tendance à être beaucoup plus prudent… Trop sûrement. J’arrivais au moment de la soirée, la soirée qui avait tout basculé. Le soir où Lina avait dormi à mes côtés, m’avait embrassé… Mais malheureusement, j’avais tout oublié le lendemain.
- Ouai, j’ai vachement eu de la chance sur ce coup-là. Le premier rapprochement, et il faut que mon cerveau fasse reset. Au final, j’ai compris que c’était dû à une drogue, ce trou noir. Rien de grave hein, enfin, à part le fait d’avoir oublié.
Je continuai. Nous avions déjà fini notre premier tour, plus que quatre. Je lui expliquai alors le quiproquo qui s’était mit en place. Lina qui pensait que j’avais fait semblant d’oublier, juste parce que je ne voulais pas assumer une quelconque relation avec elle, et moi, ne comprenant pas son éloignement car, juste oublier et Cat’ ne donner pas plus d’explication.
- C’est à ce moment-là qu’elle s’est rapprochée de Ymkje… Oui, l’autre De Booij… Autant te dire… Que ça m’a foutu un coup. Surtout quand j’ai enfin compris pourquoi. Ouai, il a fallu que je reçoive un coup dans la gueule pour avoir des informations…
Je n’allais pas plus m’étaler sur Saoirse, ça n’avait pas trop d’importance. Toujours dans ma lancée, je lui parlai du soir de son anniversaire, nos différentes embrouilles, pour enfin enterrer la hache de guerre, en quelque sorte. Mon rythme cardiaque avait bien augmenté. Entre la course, et le fait que je n’arrêtai pas de parler, il était forcément au plus haut.
- Aujourd’hui, on se reparle. Nous n’avons pas arrêté de s’écrire durant les vacances. Ah oui, et elle m’a aussi envoyé ses souvenirs, du coup, je sais exactement ce qu’il s’est passé ce soir-là. Elle est toujours avec Ymkje… C’est compliqué quoi… Finis-je par dire avec un rire nerveux. J’ai essayé de faire le plus court possible !
Avec Kash, je pouvais parler librement, et c’était une des rares personnes avec qui je pouvais faire ça. Pour dire, j’avais même du mal à parler avec mon frère de ces histoires. Je ne voulais pas l’encombrer avec ça, lui ayant perdu la femme de sa vie… Et, je n’avais surtout pas peur de jugement avec Kash. Généralement, il trouvait toujours les mots justes, ce qui n’était pas donné à tout le monde.
- InvitéInvité
Re: Let's do workout | Kashmiri Sanahuja
Chaleureuse réunion dont les rires affluent jusqu’aux gradins du stade de Quidditch. Un lieu dans lequel tu te sens bien. Synonyme de liberté. Tu as une appétence particulière pour cet endroit. Voler sur un balai, courir, être à vélo, tout cela signifie beaucoup pour l’être versatile que tu es. Tu ris à l’idée que tu puisses sortir son aîné. Tu prends plaisir à être en leur compagnie à ces deux-là. « Elio va mieux » soulignes-tu.
« … J’ai peut-être un petit côté sadique, oui ». Tu feins la surprise d’abord, la mine hilare par la suite. Le comportement de l’ami trahit son envie d’en découdre. Tu aimes ce tempérament classique d’un Wright. Si tu n’avais pas été un Lufkin ni un Serdaigle à l’époque, il ne serait pas ridicule que le choix se soit porté sur ces deux maisons aux dorures habillées de rubis. Le courage et la ténacité sont des qualités que tu possèdes, l’entêtement tout autant. Chapeauflou par excellence.
A ton retour, l’annonce du début d’entrainement retentit comme le ferait le gong lors d’une compétition de catch. Cinq tours de terrain cela revient à multiplier plusieurs dizaines de mètres … Et ce, sans pause. Intransigeant lorsqu’il s’agit d’efforts, tu n’es jamais du genre à te ménager. Sans rechigner, le Cooper prend le train en marche. A ta hauteur, le garçon finit par s’arrêter. « Déjà ?! » le charries-tu jusqu’à ce qu’il n’arrive de nouveau jusqu’à toi.
« Très peu, en vérité … » L’aveu. Son frère n’a pas tant parlé. Ce sont plus des suppositions qu’autre chose. « J’attaque direct, oui. J’ai trop de suppositions en tête. Au point de te prendre pour un Don Juan … » Ce qui n’est pas le cas d’après les propos de cet ami dont la torpeur mélancolique est derrière lui. Il se prémunit, te prévenant que la liste des éléments à raconter est longue. Tu acquiesces en guise d’encouragement. Tu as tout ton temps, surtout s’il s’agit de défaire cette affreuse image de séducteur à long nez.
Catalina, jeune femme dont s’est épris Matéo. Moralisateur, tu lui lances un regard entendu à l’évocation de la prise d’une drogue. Le rôle d’un grand frère te siérait à merveille. « Tu as peut-être oublié le plus important … » glisses-tu entre deux répliques, reprenant ton souffle par la même occasion. L’air fouette ta chevelure dont une mèche retombe sur ton front. Quelques joueurs de Quidditch s’entrainent au milieu du stade, d’autres prennent soin de leurs balais.
Le premier tour achevé – tu comptes silencieusement votre épopée – tu relèves qu’il y a une altercation avec une certaine Lina dont l’incompréhension peut paraître légitime. Tu hoches la tête, le menton davantage relevé pour observer le ciel. Une façon à toi de t’évader, de ressentir davantage cette impression d’affranchissement. « Pour avoir plus d’informations ? » rebondis-tu, intrigué par ce qu’il a pu apprendre d’aussi capital.
C’est précisément là que tu mesures la distance qu’il existe entre Matéo et ta propre personne. Toi, Sanahuja, tu n’as jamais été très aisé dans les relations sociales. Très (trop) sélectif, ne laissant entrer dans ton cercle intime que de rares individus. Amitiés rares mais chéries et profondes. « Ça a l’air plus que compliqué oui … Heureusement que mes thérapies de couple ne sont pas aussi complexes … » L’humour au coin des lèvres, l’œillade familière. « Donc plus aucun espoir de la reconquérir ? »
Tu démarres des pas slalomé, imaginant des obstacles sur le chemin. Un exercice intéressant en guise d’échauffement. « Et comment est-ce que tu le vis ? J’imagine que les croiser dans les couloirs de la fac ne doit pas être évident … Je pense que ça doit te ramener à ces histoires à chaque fois ? » En tout cas toi, ce sera le cas. Tu aurais du mal. « Allez, encore trois tours ». Oui, le deuxième s’étant achevé.
- InvitéInvité
Re: Let's do workout | Kashmiri Sanahuja
Ca me rassurait de savoir que @Kashmiri Sanahuja pensait la même chose que moi. Oui, Elio allait mieux. C’était d’autant plus rassurant quand c’était un médecin, donc qui s’y connaissait dans ce domaine, qui l’affirmait. Mais au fond, je ne pouvais pas m’empêcher d’être toujours un peu inquiet. L’attendre le soir pour être sûr de le voir rentrer chez nous, lui envoyer de temps à autre des sms, m’assurer qu’il allait effectivement bien. J’étais pire qu’une mère en vrai ! Mais c’était comme ça. Avec le temps, ça allait probablement s’estomper, un peu.
Je me mis à rire quand il m’avoua son côté sadique. Ça ne confirmait que mes dires ! Malheureusement, ça ne m’arrangeait pas trop ça. Je savais très bien comment j’allais finir cette séance, par terre, à essayer de reprendre mon souffle comme je le pouvais, à bout de force. Mais j’avais besoin de ça, surtout en ce moment. Alors oui, si lui, il était sadique, je devais être très certainement maso me concernant…
Alors qu’on commençait tout juste l’échauffement, et ça en faisait 5 tours de terrain Quidditch. Kash attaquait directement les choses sérieuses. Il avait eu le temps de discuter avec mon frère auparavant, et Elio en avait profité pour parler de sujet sensible me concernant, les histoires de cœur. Donc oui, j’étais plutôt surpris de devoir en parler si vite. Mais apparemment, Kash avait besoin de renseignements supplémentaires. Aujourd’hui, il me prenait carrément pour un Don Juan. Je n’avais pas pu retenir un rire suite à cette révélation. Moi, Don Juan ? Il devait se tromper de personne… Ceci dit, je risquais peut-être de le devenir, c’était sûrement plus facile de supporter ce statut.
Suite à ça, j’avais commencé à lui raconter toute l’histoire avec Catalina, et ça depuis le début. Même si ça paraissait facile d’en parler à Kash, ce n’était pas vraiment le cas. La blessure était encore trop fraîche. En racontant tous ces événements, les uns après les autres, ça paraissait tellement insensé. Comment j’avais fait pour supporter tout ça ? Aucune idée… En tout cas, Kash était très attentif à ce que je lui racontais. Il s’y intéressait en posant des questions, auxquelles je répondis, évidemment. J’avais besoin de son avis sur cette histoire, même si, je craignais qu’il n’y avait plus grand-chose à faire aujourd’hui.
« Heureusement que mes thérapies de couple ne sont pas aussi complexes … ». Sur ces propos, je me permis de lui envoyer un coup sur son épaule. Très drôle… Après, il n’avait probablement pas tort… Je me demandais comment il avait réussi à suivre tellement c’était complexe. En revanche, c’est la prochaine question qui me toucha particulièrement. En réalité, je ne lui avais pas encore tout raconté. A croire que je ne voulais pas le dire à voix haute, mais il avait posé la question fatidique, et je connaissais parfaitement la réponse. Tout en essayant de garder mon souffle je répondis :
- En réalité, non… Je ne t’ai pas tout raconté. Lina voulait plus d’explication suite à l’altercation que j’ai eu avec Ym, tu sais, suite au cognard… Et… Je lui ai dit la stricte vérité. Que j’avais encore des sentiments pour elle… J’ai… Je l’ai même embrassé à vrai dire… Mais, elle m’a bien fait comprendre que c’était trop tard. Alors oui, ça fait mal… Mais j’en ai marre de me prendre la tête. J’ai espéré encore et encore… Pour rien.
Kash avait parfaitement compris. Oui, à chaque fois que je voyais Lina en compagnie de Ym, c’était douloureux. Je n’arrêtais pas de me dire que c’était littéralement ma faute si elle était à ses côtés. Malheureusement pour moi, Lina avait choisi, elle s’était décidé de rester auprès de la De Booij. Je ne pouvais rien faire de plus pour essayer de la reconquérir. Je devais maintenant faire ma vie de mon côté.
- Tu te doutes que ce n’est pas évident en ce moment du coup. Mais nous avons mis les choses aux clairs, enfin, je pense… En tout cas, il faut que j’arrête d’espérer. C’est mort. Maintenant, il serait peut-être temps que je profite vraiment de ma vie d’étudiant comme il se doit ! Jusqu’à maintenant, je m’attachais beaucoup trop, que ce soit avec Elsje, et maintenant Catalina, j’ai souffert. Donc, je me dis, qu’il faut que j’arrête de me prendre la tête ! Finalement, je vais peut-être devenir ce Don Juan ! Finis-je par dire en rigolant.
Nous avions déjà enchaîné trois tours de terrain, nous étions au milieu du quatrième maintenant. Je sentais mon cardio grimpait en flèche, mais j’arrive encore à suivre la cadence. Il m’en fallait plus pour être à bout de souffle.
- Bon, et toi alors ? Tu as forcément des choses à me raconter depuis tout ce temps ! On ne va quand même pas parler que de mes histoires reloues là ?
- InvitéInvité
Re: Let's do workout | Kashmiri Sanahuja
Réassurances mutuelles de savoir l’ami et frère dans une meilleure posture qu’il ne l’a été par le passé. Bien qu’en soi cela ne t’empêche pas de conserver un œil bienveillant mais lointain sur Elio. Tu peux aisément imaginer combien Matéo doit incarner une de ces figures maternelles à l’allure protectrice. Cela serait bien son tempérament – et ce serait Ô combien légitime. Ta position à toi est bien plus éloignée, tu n’es pas sa famille. Tu demeures un ami précieux – tu n’en doute pas – mais tu préfères garder ce voile de pudeur.
L’esquisse d’une amitié sportive – en vérité sadomasochiste du fait de tels efforts imposés et subis. Cette poignée – tu es inlassablement dans l’abus – de tours de stades débutée, le sujet des amourettes du sorcier commence à prendre. Tu accueilles son coup de coude d’un rire. C’est de bonne guerre, Sanahuja. Après tout tu ne t’es pas fait prier pour le charrier. Bien que tu ne sois pas en cabinet, cela ne t’empêche pas de maintenir tes réflexes de psychothérapeute : tout aborder, tout questionner, crever l’abcès si cela semble nécessaire.
Telle une libération, Matéo entreprend de se dévoiler un peu plus. L’air fouette ton visage, tu inspires longuement, trouvant ainsi le rythme pour ta course. Dans l’écoute comme dans le sport il faut faire preuve d’endurance. Tu hoches la tête, acquiesçant à ses dires. C’est une véritable dramaturgie qui se dépeint dans ton esprit. Mais tu entends la complexité de la situation. « Tu sais … Je pense que c’est très noble de te prendre la tête avec ça justement. Le contraire serait plus inquiétant ». Oui, parce que l’empathie ne l’a jamais quitté, ton ami.
Ce qui te frappe, c’est l’intonation de sa voix, le sens que tu en dégage. Tu as l’intuition que la culpabilité n’est pas si lointaine. Qu’elle est toute proche malgré tout. Tu observes depuis ses dires cet ami qui se situe au milieu de ces deux femmes. Tu mesures le flou que tout cela engendre. Très nettement. Il y a des moments où la seule réponse viable qui te vient n’est autre que prendre l’autre dans tes bras forts et réconfortants. Parfois tu ne vois que cela. Parfois, tu crois que les réponses verbales ne suffisent pas, qu’elles ne sont pas toujours adéquates.
« Tu te sens coupable, c’est ça ? » tentes-tu, l’hypothèse qui te parait la plus pertinente. « Je ne pense pas que tu donneras un jour raison à ma fabulation de tout à l’heure ! Don Juan ne se soucie pas de l’autre. Du moins dans ce que nous raconte l’auteur. Toi, tu es capable de te mettre à la place de l’autre, tu ressens et c’est une force bien que ce soit douloureux ». Oui, tu es absolument convaincu de tout cela. Tu n’as pas vu le quatrième tour passer. Le cinquième est passé tout aussi rapidement.
Tu franchis la lignée d’arrivée sans réellement t’en rendre compte. Il n’y a pas de compétition. « Ce qu’il faut voir, c’est ce qu’elles t’apportent ces filles-là ? Est-ce qu’elles t’apportent les mêmes choses ? Est-ce qu’elles sont très différentes ? » Reproduire les mêmes relations n’étant pas impossible et au contraire très courant. Toi également, tu as connu des choses difficiles de ce côté-là. Sa demande prochaine en sera le témoin.
« Moi ? » demandes-tu de nouveau, non pas que tu puisses être interrogé par sa demande mais plus par le caractère intime que cela révèle. Tu as du mal à confier tes affects, à les déposer quelque part. Loin de toute question de confiance, c’est bien plus ton caractère pudique qui ressort. Tu lui montre les installations qui parsèment l’horizon du stade de Quidditch. Là-bas, quelques personnes s’entrainent sans qu’elles ne soient à proximité. Ce sera parfait pour poursuivre ces confidences.
Tu t’agrippes à une barre suspendue, mouvement qui contracte automatiquement ton torse tout entier. Sous le débardeur tes muscles saillants exultent. « Moi, eh bien j’ai passé une période difficile aussi ». Tu captes son regard, un léger sourire. « Tu me fait cinq séries de douze pendant que je t’explique ? » Une directive plus qu’une proposition. L’entrainement n’a pas de prix. « Tu savais que la mère du petit m’a lâché après sa naissance … J’ai retrouvé quelqu’un ».
Tu t’installes à la barre adjacente, imprimant les mêmes mouvements. Tes bras et tes épaules brulent sous le poids de ton corps à soulever dans les airs. Mais tu continues. Tu n’es pas du genre à te ménager. « Avec Katherine les choses se sont vite accélérées. On va s’installer dans un loft. Le petit l’appelle ‘’Maman’’ … C’est assez étrange. Et puis entre temps, entre la mère de Côme et Katherine j’ai rencontré un homme. Je ne te l’ai jamais dit ».
Bien que ta bisexualité n’ait jamais été dissimulée, pas avec les frères Cooper. « C’était assez chaotique pour moi … Je ne savais plus où donner de la tête ». Tu fais une pause, les pieds touchant enfin le sol, arrêtant ta deuxième série. Tu le regarde. « J’avais du mal à refaire confiance, à accepter que je sois sous le charme de Katherine. A accepter mon amour pour elle, à m’engager de nouveau ». Tu souffles. Oui, tout ça.