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Talks and owls
Ven 21 Juin 2019 - 14:13
Depuis son retour, Levius avait été souvent absent de la ferme, tant et si bien qu'il n'avait pas encore eu le loisir d'en faire tout à fait le tour. Plusieurs affaires à régler en ville et des rendez-vous professionnels (au cours desquels il scellait les engagements pris au cours des différents séminaires) l'avaient tenu éloigné de son sanctuaire. Le reste du temps, on le voyait traîner entre le parc, la bibliothèque et les salles de classe de l'université, ou bien s'absenter totalement (difficile alors de savoir ce qu'il faisait, ni où il allait).
Levius était un jeune homme secret, la chose n'était nouvelle pour personne... Et dans la mesure où la ferme devenait un lieu de passage de plus en plus fréquenté, il s'en éloignait parfois, poussé par la même physique que celle qui sépare l'eau de l'huile. Ce n'était pas une démarche vraiment consciente de sa part et, dans le fond, il aimait avoir des amis autour de lui (le groupe des Verts venait de temps et temps, Abigail étant la seule à occuper la maison à plein temps).
Cela dit, Levius avait bien conscience de ses responsabilités. En outre, on lui avait dit que Gabriel s'était joint récemment aux effectifs, car même si le club de botanique parvenait à gérer le gros de l'exploitation, il restait encore beaucoup de travail à faire auprès des animaux. Entretenir une ferme comme celle des Bird nécessitait des employés à temps plein (Levius songeait d'ailleurs à embaucher quelques saisonniers, au regard des récoltes à venir).
Mais pour en revenir au sujet de Gabriel, Levius était plutôt content. Les deux jeunes hommes s'étaient un peu fréquentés à Poudlard, puisque tous les deux membres de la maison Poufsouffle. Ils partageaient quelques points commun (notamment un grand intérêt pour tout ce qui se rapporte à la nature) et la volonté de bien faire. Par ailleurs, Gabriel n'était pas le genre exubérant ni envahissant (autrement dit Levius pouvait continuer d'exister en toute tranquillité en sa présence). L'on savait combien ce genre de détail pouvait compter.
Quoiqu'il en soit, ce jour là promettait d'être bien chargé. Levius devait expédier un lot de commandes à travers toute la grande Bretagne (notamment Londres). Le jeune homme avait installé son bureau sur le pavé devant la maison. Les livres de compte, les factures et autre récapitulatif de commande et les devis tenaient en piles ordonnées devant lui (un sortilège les empêchait de s'envoler). Partout autour étaient les paquets de plantes magiques conditionnées également entassés (certaines piles tanguaient dangereusement). Enfin, une foule de chouettes et de hibou se tenaient tout le long de la barrière encerclant l'enclos des chevaux : Levius les appelait une par une, attachait une petite bourse à la patte, leur remettait un paquet et une facture, puis les envoyait.
Tout ceci s’enchaînait assez bien grâce au sens de l'organisation de Levius (un sens assez personnel, certes, mais plutôt efficace). Cela dit, la masse de travail demeurait considérable et il allait sans dire qu'il ne pouvait pas accomplir tout cela seul. Le jeune homme avait donc demandé son aide à Gabriel, voyant là l'occasion parfaite d'avoir une vraie discussion.
Levius était un jeune homme secret, la chose n'était nouvelle pour personne... Et dans la mesure où la ferme devenait un lieu de passage de plus en plus fréquenté, il s'en éloignait parfois, poussé par la même physique que celle qui sépare l'eau de l'huile. Ce n'était pas une démarche vraiment consciente de sa part et, dans le fond, il aimait avoir des amis autour de lui (le groupe des Verts venait de temps et temps, Abigail étant la seule à occuper la maison à plein temps).
Cela dit, Levius avait bien conscience de ses responsabilités. En outre, on lui avait dit que Gabriel s'était joint récemment aux effectifs, car même si le club de botanique parvenait à gérer le gros de l'exploitation, il restait encore beaucoup de travail à faire auprès des animaux. Entretenir une ferme comme celle des Bird nécessitait des employés à temps plein (Levius songeait d'ailleurs à embaucher quelques saisonniers, au regard des récoltes à venir).
Mais pour en revenir au sujet de Gabriel, Levius était plutôt content. Les deux jeunes hommes s'étaient un peu fréquentés à Poudlard, puisque tous les deux membres de la maison Poufsouffle. Ils partageaient quelques points commun (notamment un grand intérêt pour tout ce qui se rapporte à la nature) et la volonté de bien faire. Par ailleurs, Gabriel n'était pas le genre exubérant ni envahissant (autrement dit Levius pouvait continuer d'exister en toute tranquillité en sa présence). L'on savait combien ce genre de détail pouvait compter.
Quoiqu'il en soit, ce jour là promettait d'être bien chargé. Levius devait expédier un lot de commandes à travers toute la grande Bretagne (notamment Londres). Le jeune homme avait installé son bureau sur le pavé devant la maison. Les livres de compte, les factures et autre récapitulatif de commande et les devis tenaient en piles ordonnées devant lui (un sortilège les empêchait de s'envoler). Partout autour étaient les paquets de plantes magiques conditionnées également entassés (certaines piles tanguaient dangereusement). Enfin, une foule de chouettes et de hibou se tenaient tout le long de la barrière encerclant l'enclos des chevaux : Levius les appelait une par une, attachait une petite bourse à la patte, leur remettait un paquet et une facture, puis les envoyait.
Tout ceci s’enchaînait assez bien grâce au sens de l'organisation de Levius (un sens assez personnel, certes, mais plutôt efficace). Cela dit, la masse de travail demeurait considérable et il allait sans dire qu'il ne pouvait pas accomplir tout cela seul. Le jeune homme avait donc demandé son aide à Gabriel, voyant là l'occasion parfaite d'avoir une vraie discussion.
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Re: Talks and owls
Dim 23 Juin 2019 - 23:55
Levius était de retour depuis plusieurs jours déjà, une situation qui avait rendu Abi beaucoup plus radieuse et qui m'avait, il fallait bien le reconnaitre, relativement inquiétée. La raison était simple : à l'embauche, la raison invoquée par ma jumelle était l'absence du maitre des lieux, mais maintenant qu'il était de retour, la situation durerait-elle ? Allait-il me dire de rassembler mes affaires et de partir ? Je n'en avais pas envie, réellement. Le travail ici me plaisait particulièrement, ne serait ce que pour la stabilité qu'il m'offrait. Je n'étais ni intéressé par l'argent, ni par une quelconque ambition d'évoluer dans une entreprise ou un truc du genre, non. Tout ce que je voulais, c'était me sentir utile. Et ici, c'était souvent le cas.
Aujourd'hui d'ailleurs, cela semblait aller dans ce sens, puisque que Levius m'avait invité à travailler avec lui. Et évidemment, j'avais dit oui. D'abord parce que j'étais serviable, et ensuite parce qu'il était tout de même mon patron. Allez dire au président de la société qui vous engage "Va t'faire", et vous verrez si vous allez le garder votre job. Moi, de toute façon, je n'étais pas ainsi.
La tâche était de surcroit simple, bien que titanesque. Et parfaitement rodé. J'avais presque l'impression de voir un dessin animé sous mes yeux, tant tout défilé avec une cadence aussi réglé qu'une horloge. C'était surprenant à première vue, mais instructif quand on s'y arrêtait d'un peu plus près. Lui attaché les bourses, les paquets et les factures aux hiboux, moi, je m'attelais à remplir les derniers paquets, et à lui tendre les bons au moment propice. Un travail qui fut soudainement interrompu par Susan, qui nous rapporta une tasse de thé, ainsi que du chocolat en tablette. Le temps avançait invariablement visiblement, et je la remerciais pour sa gentillesse, alors qu'elle me tendait une cuillère à café pour mon propre thé. Cette femme était décidément remarquable.
-"On avance bien. A ce rythme, on aura fini plus tôt que prévu..."
Et consigne du docteur ou pas, peu m'importerait. La cloture de la prairie devait encore etre réparée, et j'avais presque entièrement raboté la planche qui allait me servir à le faire. Du sais-je à y passer la nuit que ce serait chose faite demain. Foi de Gabriel !
Aujourd'hui d'ailleurs, cela semblait aller dans ce sens, puisque que Levius m'avait invité à travailler avec lui. Et évidemment, j'avais dit oui. D'abord parce que j'étais serviable, et ensuite parce qu'il était tout de même mon patron. Allez dire au président de la société qui vous engage "Va t'faire", et vous verrez si vous allez le garder votre job. Moi, de toute façon, je n'étais pas ainsi.
La tâche était de surcroit simple, bien que titanesque. Et parfaitement rodé. J'avais presque l'impression de voir un dessin animé sous mes yeux, tant tout défilé avec une cadence aussi réglé qu'une horloge. C'était surprenant à première vue, mais instructif quand on s'y arrêtait d'un peu plus près. Lui attaché les bourses, les paquets et les factures aux hiboux, moi, je m'attelais à remplir les derniers paquets, et à lui tendre les bons au moment propice. Un travail qui fut soudainement interrompu par Susan, qui nous rapporta une tasse de thé, ainsi que du chocolat en tablette. Le temps avançait invariablement visiblement, et je la remerciais pour sa gentillesse, alors qu'elle me tendait une cuillère à café pour mon propre thé. Cette femme était décidément remarquable.
-"On avance bien. A ce rythme, on aura fini plus tôt que prévu..."
Et consigne du docteur ou pas, peu m'importerait. La cloture de la prairie devait encore etre réparée, et j'avais presque entièrement raboté la planche qui allait me servir à le faire. Du sais-je à y passer la nuit que ce serait chose faite demain. Foi de Gabriel !
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Re: Talks and owls
Mer 26 Juin 2019 - 10:59
La tâche qu'ils avaient à accomplir était très répétitive, mais comme il fallait aller vite et faire bien attention à ne pas se tromper, elle en devenait ludique. Levius aimait assez cet état de plénitude particulier que l'on ressent quand on se concentre. Toute l'énergie est focalisée au même endroit, on est plongé dans une sorte de transe satisfaisante. A partir d'un certain point, on pouvait même dire que Levius en perdit la notion du temps.
A seize heures précises, Susan interrompit les deux jeunes gens pour servir le thé. Rigueur d'horloge, honneur de cette femme de fermier abreuvée à la fontaine de l'exactitude. Levius eut un moment d'arrêt, puis il regarda l'heure sur sa montre à gousset et se détendit.
« Ah oui... C'est déjà l'heure.
Dit-il à voix basse (pour lui-même). Il remercia l'ancienne en langue des signes et conversa brièvement avec elle avant de reporter son attention sur Gabriel.
« Oui. Dit-il. Je suis assez soulagé... J'ai eu un peu peur en voyant la liste ce matin... Les commandes de dernière minute... J'ai beau leur répéter de prévoir au moins quarante huit heures de délais, rien n'y fait.
Il prit une gorgée de thé et en observa le fond pendant un instant.
« Enfin, c'est le jeu. Ajouta-t-il. Si on veut rester compétitif, il faut y répondre.
On sentait que Levius disait cela de manière rationnelle (pour la forme), mais que dans le fond, cela ne lui inspirait pas grande émotion. De manière générale, le jeune homme n'avait pas l'esprit commerçant. Les affaires ne l'intéressaient pas. Lui, ce qu'il aimait, c'était la recherche et la culture. Le reste était affaire d'argent (par conséquent, c'était vulgaire) et donc on sortait de son monde.
« J'en ai assez peu discuté avec Abigail, car c'est nous que cela concerne, mais j'aimerais que l'on parle un peu de ton travail ici. Si tu veux bien.
Dit-il soudain, reposant la tasse de thé dans sa coupelle. Levius manquait parfois d'inspiration pour amener délicatement un sujet important sur la table. Il aurait été question de sentiments ou d'affect, la chose aurait été différente... Mais là, on parlait d'emploi et de salarié : sujets épineux pour lesquels il se sentait bien incompétent. Par conséquent, il y alla d'un seul bloc, les deux pieds dans le plat.
« Enfin, je ne veux pas t'inquiéter en disant cela comme ça. Je veux dire... Il prit un court instant pour trouver la bonne formule. J'apprécie le travail que tu fais ici et si tu veux continuer, il va falloir que je te fasse signer un contrat en bonne et due forme.
A seize heures précises, Susan interrompit les deux jeunes gens pour servir le thé. Rigueur d'horloge, honneur de cette femme de fermier abreuvée à la fontaine de l'exactitude. Levius eut un moment d'arrêt, puis il regarda l'heure sur sa montre à gousset et se détendit.
« Ah oui... C'est déjà l'heure.
Dit-il à voix basse (pour lui-même). Il remercia l'ancienne en langue des signes et conversa brièvement avec elle avant de reporter son attention sur Gabriel.
« Oui. Dit-il. Je suis assez soulagé... J'ai eu un peu peur en voyant la liste ce matin... Les commandes de dernière minute... J'ai beau leur répéter de prévoir au moins quarante huit heures de délais, rien n'y fait.
Il prit une gorgée de thé et en observa le fond pendant un instant.
« Enfin, c'est le jeu. Ajouta-t-il. Si on veut rester compétitif, il faut y répondre.
On sentait que Levius disait cela de manière rationnelle (pour la forme), mais que dans le fond, cela ne lui inspirait pas grande émotion. De manière générale, le jeune homme n'avait pas l'esprit commerçant. Les affaires ne l'intéressaient pas. Lui, ce qu'il aimait, c'était la recherche et la culture. Le reste était affaire d'argent (par conséquent, c'était vulgaire) et donc on sortait de son monde.
« J'en ai assez peu discuté avec Abigail, car c'est nous que cela concerne, mais j'aimerais que l'on parle un peu de ton travail ici. Si tu veux bien.
Dit-il soudain, reposant la tasse de thé dans sa coupelle. Levius manquait parfois d'inspiration pour amener délicatement un sujet important sur la table. Il aurait été question de sentiments ou d'affect, la chose aurait été différente... Mais là, on parlait d'emploi et de salarié : sujets épineux pour lesquels il se sentait bien incompétent. Par conséquent, il y alla d'un seul bloc, les deux pieds dans le plat.
« Enfin, je ne veux pas t'inquiéter en disant cela comme ça. Je veux dire... Il prit un court instant pour trouver la bonne formule. J'apprécie le travail que tu fais ici et si tu veux continuer, il va falloir que je te fasse signer un contrat en bonne et due forme.
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Re: Talks and owls
Sam 29 Juin 2019 - 22:32
« Enfin, c'est le jeu. Si on veut rester compétitif, il faut y répondre.
J'aimais bien Levius. Il avait définitivement tout ce que je pouvais apprécier chez quelqu'un, à commencer par sa méthode tout à fait particulière et son amour pour la faune et la flore. Dans un autre temps, j'aurais adoré être de sa famille, comme son petit frère, mais voila, j'étais Gabriel. Juste Gabriel.
Enfin, tant qu'il me gardait à son service, cela m'allait. Il y avait bien ce projet que j'aurais aimé développer pour la grange mais...
« J'en ai assez peu discuté avec Abigail, car c'est nous que cela concerne, mais j'aimerais que l'on parle un peu de ton travail ici. Si tu veux bien.
Sa phrase me coupa sec dans mes pensées. Et si mes cheveux n'étaient pas encore ébène du stress que ce genre de mots pouvaient provoquer chez moi, alors c'est qu'il y avait quelque chose d'anormal. Parce que là, je stressais, c'était indéniable. Mon regard se posa sur Levius, mon envie de m'écrouler forte en l'instant. Je commençais à peine à me reconstruire, à me stabiliser, que j'étais à ma façon dépendant de cette vie qu'Abi m'avait si gentillement proposé de partager.
J'aurais cependant compris si ça avait été le cas. Tant de commandes ne semblaient pas inquiéter la famille, ne donnait pas l'impression que je sois une charge superflue, mais si les comptes disaient le contraire par exemple, et bien, je ne me serais pas imposé plus. J'aurais peut-être juste négocier l’hébergement le temps de trouver ailleurs et ...
« Enfin, je ne veux pas t'inquiéter en disant cela comme ça. Je veux dire... J'apprécie le travail que tu fais ici et si tu veux continuer, il va falloir que je te fasse signer un contrat en bonne et due forme.
J'expirais, et venait m'installer sur une chaise. J'avais vraiment eu peur. Genre vraiment vraiment vraiment beaucoup. Et même temps , j'étais content qu'il puisse apprécier mon travail au point d'envisager une suite de la sorte. Encore que je ne réclamais rien de spécial moi. L'accord avec Abi -gîte, couvert, et ce que l'on peut donner- c'était déjà plus que nécessaire.
-"Je... Je ne sais pas quoi dire. "
Les derniers de mes employeurs ne terminaient pas leurs phrases ainsi il faut dire. J'en avais presque perdu l'habitude. Que devais-je dire ? Où était Rose quand j'avais besoin d'elle ? Elle savait toujours trouvé les mots justes ?
-"Tu sais, l'accord que j'ai passé avec Abi me convient. Je ne demande rien de plus."
Ma voix était loin d'être celle d'un gaillard qu'il sait de quoi il parle. Je ne mentais pas, comme toujours. Cela ne voulait pas dire que j'étais particulièrement courageux dans ce genre de situation. Les compliments m'allaient droit au coeur, mais le reste m'inquiétait plus que de raisons. Surtout qu'au final, je logeais dans la grange gratos. Si contrat i y avait, est-ce que cela voulait dire que j'allais devoir payer un loyer ? Et de combien ? L'incertitude me gagnait alors que j'écoutais la réponse de Sensitive.
J'aimais bien Levius. Il avait définitivement tout ce que je pouvais apprécier chez quelqu'un, à commencer par sa méthode tout à fait particulière et son amour pour la faune et la flore. Dans un autre temps, j'aurais adoré être de sa famille, comme son petit frère, mais voila, j'étais Gabriel. Juste Gabriel.
Enfin, tant qu'il me gardait à son service, cela m'allait. Il y avait bien ce projet que j'aurais aimé développer pour la grange mais...
« J'en ai assez peu discuté avec Abigail, car c'est nous que cela concerne, mais j'aimerais que l'on parle un peu de ton travail ici. Si tu veux bien.
Sa phrase me coupa sec dans mes pensées. Et si mes cheveux n'étaient pas encore ébène du stress que ce genre de mots pouvaient provoquer chez moi, alors c'est qu'il y avait quelque chose d'anormal. Parce que là, je stressais, c'était indéniable. Mon regard se posa sur Levius, mon envie de m'écrouler forte en l'instant. Je commençais à peine à me reconstruire, à me stabiliser, que j'étais à ma façon dépendant de cette vie qu'Abi m'avait si gentillement proposé de partager.
J'aurais cependant compris si ça avait été le cas. Tant de commandes ne semblaient pas inquiéter la famille, ne donnait pas l'impression que je sois une charge superflue, mais si les comptes disaient le contraire par exemple, et bien, je ne me serais pas imposé plus. J'aurais peut-être juste négocier l’hébergement le temps de trouver ailleurs et ...
« Enfin, je ne veux pas t'inquiéter en disant cela comme ça. Je veux dire... J'apprécie le travail que tu fais ici et si tu veux continuer, il va falloir que je te fasse signer un contrat en bonne et due forme.
J'expirais, et venait m'installer sur une chaise. J'avais vraiment eu peur. Genre vraiment vraiment vraiment beaucoup. Et même temps , j'étais content qu'il puisse apprécier mon travail au point d'envisager une suite de la sorte. Encore que je ne réclamais rien de spécial moi. L'accord avec Abi -gîte, couvert, et ce que l'on peut donner- c'était déjà plus que nécessaire.
-"Je... Je ne sais pas quoi dire. "
Les derniers de mes employeurs ne terminaient pas leurs phrases ainsi il faut dire. J'en avais presque perdu l'habitude. Que devais-je dire ? Où était Rose quand j'avais besoin d'elle ? Elle savait toujours trouvé les mots justes ?
-"Tu sais, l'accord que j'ai passé avec Abi me convient. Je ne demande rien de plus."
Ma voix était loin d'être celle d'un gaillard qu'il sait de quoi il parle. Je ne mentais pas, comme toujours. Cela ne voulait pas dire que j'étais particulièrement courageux dans ce genre de situation. Les compliments m'allaient droit au coeur, mais le reste m'inquiétait plus que de raisons. Surtout qu'au final, je logeais dans la grange gratos. Si contrat i y avait, est-ce que cela voulait dire que j'allais devoir payer un loyer ? Et de combien ? L'incertitude me gagnait alors que j'écoutais la réponse de Sensitive.
- InvitéInvité
Re: Talks and owls
Dim 30 Juin 2019 - 17:51
Levius cligna plusieurs fois des yeux en voyant les cheveux de son camarade changer de couleur. Il avait pourtant essayé de présenter les choses de manière douce, mais visiblement sa première approche ne s'était pas faite sans générer quelques sensations fortes au pauvre Gabriel.
Levius voyait bien qu'il lui faisait peur avec son idée : sans doute se posait-il des tas de questions. Il ne pouvait malheureusement pas éviter d'aborder le sujet : depuis le temps qu'il travaillait ici, il fallait en parler.
« Non, peut-être, mais... Fit Levius, visiblement aussi mal à l'aise que Gabriel en ce moment. Au delà des petits arrangements, tu accomplis ici le travail d'un vrai salarié.
Le jeune homme ne se sentait pas du tout l'étoffe d'un patron et discuter de la sorte lui était au moins aussi pénible que marcher sur des braises ardentes. Il aurait donné beaucoup de choses pour éviter d'avoir à parler de ça, mais il sentait aussi qu'il n'avait pas le choix. Cela faisait parti du travail et à moins de payer quelqu'un pour assumer les tâches administratives à sa place, il devait y passer.
« Un contrat de travail est avantageux pour nous deux : toi, tu es protégé par un cadre, des horaires et un salaire... Et moi je rentre dans les clous. En l'état, la situation n'est pas vraiment légale et... Ce serait idiot de risquer des ennuis alors qu'il est si simple d'officialiser l'arrangement.
Dit-il. Levius reprit sa tasse de thé en main afin de se donner de la contenance. Il en bu une gorgée et regarda le fond, comme il venait de le faire une minute plus tôt.
« Les bons comptes font les bons amis, pas vrai ?
Levius eut un petit sourire un brin maladroit, tandis qu'il relevait la tête en direction de Gabriel. Cela dit, au delà de la mièvrerie du dicton, le jeune homme était assez convaincu par le fond : on gagnait toujours à mettre les choses par écrit, surtout quand il s'agissait de travail et d'argent.
Car si, aujourd'hui, tout allait pour le mieux entre eux, nul n'était en mesure de prédire la suite des événements. C'était une précaution purement pragmatique, dont les cœurs un peu trop idéalistes (comme ces deux rêveurs là) négligent parfois l'importance, mais qui ne faisait rien perdre non plus. Pourquoi, dès lors, s'en priver ?
« Enfin... Ajouta-t-il lentement, l'air presque hésitant. Qu'est-ce que tu en penses ?
La meilleure manière pour Levius de faire redescendre la tension, c'était d'aller directement au fond des choses. En demandant à Gabriel d'aller au fond de ses pensées, il pourrait débroussailler le sujet sans risquer de passer à côté de l'information essentielle.
Levius voyait bien qu'il lui faisait peur avec son idée : sans doute se posait-il des tas de questions. Il ne pouvait malheureusement pas éviter d'aborder le sujet : depuis le temps qu'il travaillait ici, il fallait en parler.
« Non, peut-être, mais... Fit Levius, visiblement aussi mal à l'aise que Gabriel en ce moment. Au delà des petits arrangements, tu accomplis ici le travail d'un vrai salarié.
Le jeune homme ne se sentait pas du tout l'étoffe d'un patron et discuter de la sorte lui était au moins aussi pénible que marcher sur des braises ardentes. Il aurait donné beaucoup de choses pour éviter d'avoir à parler de ça, mais il sentait aussi qu'il n'avait pas le choix. Cela faisait parti du travail et à moins de payer quelqu'un pour assumer les tâches administratives à sa place, il devait y passer.
« Un contrat de travail est avantageux pour nous deux : toi, tu es protégé par un cadre, des horaires et un salaire... Et moi je rentre dans les clous. En l'état, la situation n'est pas vraiment légale et... Ce serait idiot de risquer des ennuis alors qu'il est si simple d'officialiser l'arrangement.
Dit-il. Levius reprit sa tasse de thé en main afin de se donner de la contenance. Il en bu une gorgée et regarda le fond, comme il venait de le faire une minute plus tôt.
« Les bons comptes font les bons amis, pas vrai ?
Levius eut un petit sourire un brin maladroit, tandis qu'il relevait la tête en direction de Gabriel. Cela dit, au delà de la mièvrerie du dicton, le jeune homme était assez convaincu par le fond : on gagnait toujours à mettre les choses par écrit, surtout quand il s'agissait de travail et d'argent.
Car si, aujourd'hui, tout allait pour le mieux entre eux, nul n'était en mesure de prédire la suite des événements. C'était une précaution purement pragmatique, dont les cœurs un peu trop idéalistes (comme ces deux rêveurs là) négligent parfois l'importance, mais qui ne faisait rien perdre non plus. Pourquoi, dès lors, s'en priver ?
« Enfin... Ajouta-t-il lentement, l'air presque hésitant. Qu'est-ce que tu en penses ?
La meilleure manière pour Levius de faire redescendre la tension, c'était d'aller directement au fond des choses. En demandant à Gabriel d'aller au fond de ses pensées, il pourrait débroussailler le sujet sans risquer de passer à côté de l'information essentielle.
- InvitéInvité
Re: Talks and owls
Mar 2 Juil 2019 - 10:05
Plus on discutait, plus mes cheveux revenaient à une couleur douce et habituelle. Je n'étais pas mécontent ou malheureux d'apprendre ses choix ou perspectives d'avenir me concernant, je n'en éprouvais juste en soit pas le besoin réel. Au départ, j'avais accepté parce que cela m'arrangeait et faisait plaisir à Abi autant que cela l'aidait. Mais maintenant, mon coeur s'était attaché à cette ferme, à cette terre, aux enjeux qu'elle représentait.
-"Je..."
Ne sais pas vraiment trop quoi dire. Probablement. J'étais fier de la reconnaissance que je venais de recevoir en l'état.
-"J'essaye juste de faire mon travail comme il doit être fait."
Parce que si un Billywig s'échappe, ce serait la merde. Parce que les chevaux méritent d'être soigné correctement. Parce que la botanique ne m'a jamais rebuté. Parce que j'aime cette vie, tout simplement.
-"Un contrat de travail, sincèrement, c'est pas ce que je recherche. J'en ai eu plein dans ma vie, et c'était rarement concluant. Ca coute visiblement cher au patron, et finalement, ce genre de situation mène à une rupture..."
Un employé, c'était des charges, des contraintes,... tout un tas de trucs. Moi, je logeais ici, je mangeais ici, c'était logique que je mette la main à la pâte. Attrapant le paquet suivant, je venais l'accrocher délicatement à la patte du hibou suivant, continuant ainsi notre tache.
-"Je signerais un contrat si tu veux. Ca ne me dérange pas en soit. Mais il n'y a pas d'obligations. Ma situation actuelle est bien meilleure que ce que j'ai déjà pu connaître par le passé..."
J'avais vécu à la rue, connu la soupe populaire et tout des trucs ainsi après tout. Un secret dont je n'étais pas fier, mais surtout une situation que je n'étais pas envieux de revivre.
-"Ici, j'ai une grange que je peux aménager petit à petit, de l'occupation qui rentre dans le contexte de mes cours, je souffre ni de la faim, ni du froid, ni de la solitude. Et j'ai toujours un truc à faire. Ca suffit à me satisfaire..."
-"Je..."
Ne sais pas vraiment trop quoi dire. Probablement. J'étais fier de la reconnaissance que je venais de recevoir en l'état.
-"J'essaye juste de faire mon travail comme il doit être fait."
Parce que si un Billywig s'échappe, ce serait la merde. Parce que les chevaux méritent d'être soigné correctement. Parce que la botanique ne m'a jamais rebuté. Parce que j'aime cette vie, tout simplement.
-"Un contrat de travail, sincèrement, c'est pas ce que je recherche. J'en ai eu plein dans ma vie, et c'était rarement concluant. Ca coute visiblement cher au patron, et finalement, ce genre de situation mène à une rupture..."
Un employé, c'était des charges, des contraintes,... tout un tas de trucs. Moi, je logeais ici, je mangeais ici, c'était logique que je mette la main à la pâte. Attrapant le paquet suivant, je venais l'accrocher délicatement à la patte du hibou suivant, continuant ainsi notre tache.
-"Je signerais un contrat si tu veux. Ca ne me dérange pas en soit. Mais il n'y a pas d'obligations. Ma situation actuelle est bien meilleure que ce que j'ai déjà pu connaître par le passé..."
J'avais vécu à la rue, connu la soupe populaire et tout des trucs ainsi après tout. Un secret dont je n'étais pas fier, mais surtout une situation que je n'étais pas envieux de revivre.
-"Ici, j'ai une grange que je peux aménager petit à petit, de l'occupation qui rentre dans le contexte de mes cours, je souffre ni de la faim, ni du froid, ni de la solitude. Et j'ai toujours un truc à faire. Ca suffit à me satisfaire..."
- InvitéInvité
Re: Talks and owls
Sam 6 Juil 2019 - 18:08
Levius observait toujours en détail le motif de la théière qui se trouvait entre eux. Il lui était difficile de soutenir le regard de son homologue et suivre la conversation en même temps : l'un, comme l'autre, lui demandant une énergie particulière. Impossible d'en dispenser simultanément dans les deux secteurs.
Cela dit, Gabriel n'était pas le genre d'individu à même de véritablement mettre Levius mal à l'aise. L'un comme l'autre occupait fort peu d'espace. Ils avançaient à tâtons, trop soucieux pour imposer quoique ce soit d'inconvenant. Le blâme revenait bien à la situation. Complexité nouvelle pour ces deux jeunes habitués aux bancs de Poudlard et à l'insouciance des heures sans responsabilités. Il leur fallait apprendre sur un terrain nouveau, mais pour un premier essai et jusqu'à présent, cela ne semblait pas se passer trop mal.
Levius poursuivit donc après avoir fait de son mieux pour comprendre le point de vue de son camarade.
« Je suis content si la vie ici te plaît...
Fit-il en esquissant un sourire. Il allait poursuivre, mais un grand duc venait de choir sur la table en tentant de dérober un biscuit. Levius manqua de tomber à la renverse en voulant protéger la porcelaine. Elle fut épargnée, fort heureusement, mais un tas de feuille s'envola dans tous les sens. Il lui fallu user d'un sort ou deux pour toutes les rassembler et d'un peu de persuasion pour ramener le hibou à son perchoir. Après quoi, il rectifia la position de ses lunettes sur son nez et tenta de rattraper le fil de la conversation.
« Ne t'inquiète pas pour l'aspect procédurier... C'est une formalité, mais on ne peut pas y couper. Si tu ne faisais que rendre service de temps en temps, cela ne me dérangerait pas...
Il passa une main nerveuse dans ses cheveux clair et découvrit d'une plume s'y était fichée.
« Mais la réglementation du travail est ce qu'elle est. Je ne veux pas risquer d'avoir des soucis en cas de contrôle... Cette entreprise c'est... Il hésita. C'est l’œuvre de toute ma famille. Je dois m'en occuper de manière responsable... Et cela commence par mettre en ordre les statuts.
Levius reprit un peu de thé pour se donner de la contenance. On sentait que le sujet lui importait, au fond. Charles Bird lui avait légué un héritage extraordinaire et Levius semblait prêt à tout pour poursuivre son œuvre de la meilleure des manières. Il voulait que son aîné soit fier de lui (fut-ce-t-il dans l'autre monde).
« Tu ne préférerais pas prendre une chambre dans la maison ? La grange n'est pas aux normes, tu sais...
Demanda-t-il, sans arrières pensées.
Cela dit, Gabriel n'était pas le genre d'individu à même de véritablement mettre Levius mal à l'aise. L'un comme l'autre occupait fort peu d'espace. Ils avançaient à tâtons, trop soucieux pour imposer quoique ce soit d'inconvenant. Le blâme revenait bien à la situation. Complexité nouvelle pour ces deux jeunes habitués aux bancs de Poudlard et à l'insouciance des heures sans responsabilités. Il leur fallait apprendre sur un terrain nouveau, mais pour un premier essai et jusqu'à présent, cela ne semblait pas se passer trop mal.
Levius poursuivit donc après avoir fait de son mieux pour comprendre le point de vue de son camarade.
« Je suis content si la vie ici te plaît...
Fit-il en esquissant un sourire. Il allait poursuivre, mais un grand duc venait de choir sur la table en tentant de dérober un biscuit. Levius manqua de tomber à la renverse en voulant protéger la porcelaine. Elle fut épargnée, fort heureusement, mais un tas de feuille s'envola dans tous les sens. Il lui fallu user d'un sort ou deux pour toutes les rassembler et d'un peu de persuasion pour ramener le hibou à son perchoir. Après quoi, il rectifia la position de ses lunettes sur son nez et tenta de rattraper le fil de la conversation.
« Ne t'inquiète pas pour l'aspect procédurier... C'est une formalité, mais on ne peut pas y couper. Si tu ne faisais que rendre service de temps en temps, cela ne me dérangerait pas...
Il passa une main nerveuse dans ses cheveux clair et découvrit d'une plume s'y était fichée.
« Mais la réglementation du travail est ce qu'elle est. Je ne veux pas risquer d'avoir des soucis en cas de contrôle... Cette entreprise c'est... Il hésita. C'est l’œuvre de toute ma famille. Je dois m'en occuper de manière responsable... Et cela commence par mettre en ordre les statuts.
Levius reprit un peu de thé pour se donner de la contenance. On sentait que le sujet lui importait, au fond. Charles Bird lui avait légué un héritage extraordinaire et Levius semblait prêt à tout pour poursuivre son œuvre de la meilleure des manières. Il voulait que son aîné soit fier de lui (fut-ce-t-il dans l'autre monde).
« Tu ne préférerais pas prendre une chambre dans la maison ? La grange n'est pas aux normes, tu sais...
Demanda-t-il, sans arrières pensées.
- InvitéInvité
Re: Talks and owls
Mar 16 Juil 2019 - 21:23
« Mais la réglementation du travail est ce qu'elle est. Je ne veux pas risquer d'avoir des soucis en cas de contrôle... Cette entreprise c'est... C'est l’œuvre de toute ma famille. Je dois m'en occuper de manière responsable... Et cela commence par mettre en ordre les statuts.
Je pouvais le comprendre. Et avec de tels enjeux, de tels arguments, je n'allais pas opposé plus de résistance que ça. Je n'allais pas m'opposer à la logique, alors que moi-même, d'une certaine manière, je tenais à ce lieu, à ce qu'il soit préservé.
« Tu ne préférerais pas prendre une chambre dans la maison ? La grange n'est pas aux normes, tu sais...
-"J'ai promis à Abi que si les conditions n'étaient pas favorables, je rentrerais. Mais pour l'instant, c'est l'été. Tout va bien."
J'aimais ma liberté. J'aimais travailler ici, j'appréciais Susan et même Levius, mais c'était chez eux. Une limite que je ne pouvais pas réellement franchir pour l'instant.
-"Puis, j'ai connu pire."
J'ignorais ce que ma jumelle avait raconté à son ancien amant à mon sujet. Je ne savais pas si elle lui avait dit que j'avais déjà couché dehors, par un froid glacial. S'il savait que j'avais côtoyé des choses comme la soupe populaire pour ne pas crever de faim. Et je m'en moquais un peu. Pour la première fois peut-être, je me moquais bien qu'on le sache. Tout ce que je voulais, c'était rester ici finalement. A un tel point que j'aurais pu arrêter mes études pour ce genre de vie.
-"J'essaye de l'améliorer, de l'aménager quand j'ai le temps. C'est assez chouette en fait. J'aime bien. Un espace vierge que j'aménages petit à petit, dès que j'ai le temps."
Colmater les murs, casser des fenetres, réparer deux-trois autres choses, et tout ce qui s'imposait. La ferme ne manquait pas de matière première, et moi, j'étais assez habiles de mes mains, volontaire et je n'avais pas peur de me lancer dans l'inconnu d'une tâche alors. Appelant un autre hibou, je lui attachais un colis à la patte, et buvait un peu du thé qu'il me restait.
Je pouvais le comprendre. Et avec de tels enjeux, de tels arguments, je n'allais pas opposé plus de résistance que ça. Je n'allais pas m'opposer à la logique, alors que moi-même, d'une certaine manière, je tenais à ce lieu, à ce qu'il soit préservé.
« Tu ne préférerais pas prendre une chambre dans la maison ? La grange n'est pas aux normes, tu sais...
-"J'ai promis à Abi que si les conditions n'étaient pas favorables, je rentrerais. Mais pour l'instant, c'est l'été. Tout va bien."
J'aimais ma liberté. J'aimais travailler ici, j'appréciais Susan et même Levius, mais c'était chez eux. Une limite que je ne pouvais pas réellement franchir pour l'instant.
-"Puis, j'ai connu pire."
J'ignorais ce que ma jumelle avait raconté à son ancien amant à mon sujet. Je ne savais pas si elle lui avait dit que j'avais déjà couché dehors, par un froid glacial. S'il savait que j'avais côtoyé des choses comme la soupe populaire pour ne pas crever de faim. Et je m'en moquais un peu. Pour la première fois peut-être, je me moquais bien qu'on le sache. Tout ce que je voulais, c'était rester ici finalement. A un tel point que j'aurais pu arrêter mes études pour ce genre de vie.
-"J'essaye de l'améliorer, de l'aménager quand j'ai le temps. C'est assez chouette en fait. J'aime bien. Un espace vierge que j'aménages petit à petit, dès que j'ai le temps."
Colmater les murs, casser des fenetres, réparer deux-trois autres choses, et tout ce qui s'imposait. La ferme ne manquait pas de matière première, et moi, j'étais assez habiles de mes mains, volontaire et je n'avais pas peur de me lancer dans l'inconnu d'une tâche alors. Appelant un autre hibou, je lui attachais un colis à la patte, et buvait un peu du thé qu'il me restait.
- InvitéInvité
Re: Talks and owls
Jeu 1 Aoû 2019 - 11:01
Levius observait Gabriel d'un air concerné : on sentait que tout ceci lui tenait à cœur. Dans le fond, le jeune homme ne voulait que le meilleur pour son entourage, mais il était parfois trop timide pour oser imposer quoique ce soit.
Même si, d'un autre côté, Gabriel était adulte : il pouvait bien décider lui-même de la manière dont il souhaitait vivre... Si il préférait avoir son petit coin avec ses affaires dans la grange, c'était son affaire, non ?
Cependant, Levius culpabilisait trop à l'idée de le laisser occuper une vieille bâtisse mal aménagée. C'était une question de responsabilité et d'éthique, en un sens. Il acceptait mal de profiter d'une chambre bien isolée et meublée tandis que Gabriel dormait (presque) à la belle étoile.
Quelque part, il se demandait si son camarade ne partageait pas les défauts d'un caractère un peu trop bon : à ne jamais rien oser demander, à se faire tout petit... C'était difficile de savoir pour Levius. Même s'ils se connaissaient de longue date, ils n'étaient pas vraiment intimes et le sorcier avait encore du mal à décrypter les réactions du jeune homme.
« Je comprends...
Fit-il d'un ton pensif, tandis que sa main faisait doucement tournoyer le reste de thé au fond de sa tasse. Il avait ce regard absorbé de celui qui fait le point sur les choses.
« Je ne savais pas que tu avais eu des difficultés... Avoua-t-il. Mais cela ne veut pas dire que tu doives te contenter d'un vieux parquet qui craque et d'un toit qui fuit.
Il eut un petit sourire, comme pour marquer la plaisanterie. Tout ceci n'avait pas besoin d'être dramatisé, après tout. Levius voulait bien faire et il était évident que Gabriel aussi. Ils parviendraient mécaniquement à s'entendre.
« Cela ne me dérange pas que tu l'aménages comme tu veux. Je voudrais juste, au moins, la mettre aux normes avant... Faire l'isolation, brancher au circuit d'eau... Ce genre de choses. L'endroit est resté vide un moment, alors il faudra aussi vérifier que la charpente tient le coup... Et puis, il faudra aussi poser différents enchantements de sécurité. Tu es au dessus d'un énorme tas de paille, après tout.
Levius reposa sa tasse de thé et dirigea son regard vers le ciel, comme il continuait de songer à tout cela. Comme une chouette venait voler des gâteaux sur le plateau, il interrompit cependant ses considérations pour la gratifier d'une caresse bienveillante et poursuivre.
« J'ai déjà budgété l'ensemble. Ça ne me coûtera pas si cher que ça, ne t'en fais pas. D'ailleurs, pour les enchantements, on pourra gérer ça nous-même. Je l'ai déjà fait avec la maison.
Même si, d'un autre côté, Gabriel était adulte : il pouvait bien décider lui-même de la manière dont il souhaitait vivre... Si il préférait avoir son petit coin avec ses affaires dans la grange, c'était son affaire, non ?
Cependant, Levius culpabilisait trop à l'idée de le laisser occuper une vieille bâtisse mal aménagée. C'était une question de responsabilité et d'éthique, en un sens. Il acceptait mal de profiter d'une chambre bien isolée et meublée tandis que Gabriel dormait (presque) à la belle étoile.
Quelque part, il se demandait si son camarade ne partageait pas les défauts d'un caractère un peu trop bon : à ne jamais rien oser demander, à se faire tout petit... C'était difficile de savoir pour Levius. Même s'ils se connaissaient de longue date, ils n'étaient pas vraiment intimes et le sorcier avait encore du mal à décrypter les réactions du jeune homme.
« Je comprends...
Fit-il d'un ton pensif, tandis que sa main faisait doucement tournoyer le reste de thé au fond de sa tasse. Il avait ce regard absorbé de celui qui fait le point sur les choses.
« Je ne savais pas que tu avais eu des difficultés... Avoua-t-il. Mais cela ne veut pas dire que tu doives te contenter d'un vieux parquet qui craque et d'un toit qui fuit.
Il eut un petit sourire, comme pour marquer la plaisanterie. Tout ceci n'avait pas besoin d'être dramatisé, après tout. Levius voulait bien faire et il était évident que Gabriel aussi. Ils parviendraient mécaniquement à s'entendre.
« Cela ne me dérange pas que tu l'aménages comme tu veux. Je voudrais juste, au moins, la mettre aux normes avant... Faire l'isolation, brancher au circuit d'eau... Ce genre de choses. L'endroit est resté vide un moment, alors il faudra aussi vérifier que la charpente tient le coup... Et puis, il faudra aussi poser différents enchantements de sécurité. Tu es au dessus d'un énorme tas de paille, après tout.
Levius reposa sa tasse de thé et dirigea son regard vers le ciel, comme il continuait de songer à tout cela. Comme une chouette venait voler des gâteaux sur le plateau, il interrompit cependant ses considérations pour la gratifier d'une caresse bienveillante et poursuivre.
« J'ai déjà budgété l'ensemble. Ça ne me coûtera pas si cher que ça, ne t'en fais pas. D'ailleurs, pour les enchantements, on pourra gérer ça nous-même. Je l'ai déjà fait avec la maison.
- InvitéInvité
Re: Talks and owls
Lun 12 Aoû 2019 - 21:38
Il comprenait. Je ne saurais dire pourquoi, cela me faisait comme chaud au coeur. Sans pour autant le lui avouer, Levius gagnait des places dans la liste de mes meilleurs employeurs. Autant que mes cheveux tendaient à prendre une légère teinte violette, très légère, mais indicatrice de mon état de bien-être. Alors qu'il m'expliquait ses projets, j'acquiesçais pour les sortilèges. Quand il fallait se débrouiller, j'étais parfaitement capable, et à deux, ce serait encore plus simple. Et, sans être dans les meilleurs, j'avais toujours justifier de bonnes notes dans ce genre de matière.
-"C'est toi qui voit. Mais, plus que faire appel à des pros, j'aime l'idée de le faire moi-même."
Je n'étais pas vantard, ou imbus de ma personne. Certaines choses, qui demandait une certification poussée, devait être faites par des personnes de métier, mais à travers mon vécu, j'avais aussi appris à me débrouiller, à toucher un peu à tout pour être autonome. C'est pour ça que parfois, même si la magie était possible, j'aimais la façon moldue. Je n'avais pas peur de prendre un rabot et de passer du temps à travailler une planche pour voir un bon résultat, et ensuite réparer une barrière. J'étais ainsi, fier de ce que je pouvais faire de mes dix doigts et ne vivait pas que de magie ou d'enchantements.
-"Les vacances approchant, j'aurais du temps à consacrer à ce genre de projet, et j'ai prévu d'arrêter un ou deux cours pour avoir aussi plus de temps pour travailler ici. Ce sera l'occasion."
Décision mûrement réfléchie déjà, et pour laquelle je n'avais aucun doute. Si l'envie m'en prenait et que j'avais le temps, les cours en question j'y assisterais en étudiant libre, mais j'en doutais fortement. Et la raison était aussi simple qu évidente : il y avait ici toujours quelque chose à faire, et finalement, le soir, je me couchais l'esprit en paix. C'était bon de savoir que j'étais utile, que je pouvais me sentir fier de moi à la fin d'une journée de travail. Et si je n'avais pas craint la réaction d'Abi ou de Rose, je crois même que j'aurais complétement arrêté Hungcalf.
Remarque qu'avec une proposition de contrat, l'idée n'était peut-être pas à enterrer.
-"C'est toi qui voit. Mais, plus que faire appel à des pros, j'aime l'idée de le faire moi-même."
Je n'étais pas vantard, ou imbus de ma personne. Certaines choses, qui demandait une certification poussée, devait être faites par des personnes de métier, mais à travers mon vécu, j'avais aussi appris à me débrouiller, à toucher un peu à tout pour être autonome. C'est pour ça que parfois, même si la magie était possible, j'aimais la façon moldue. Je n'avais pas peur de prendre un rabot et de passer du temps à travailler une planche pour voir un bon résultat, et ensuite réparer une barrière. J'étais ainsi, fier de ce que je pouvais faire de mes dix doigts et ne vivait pas que de magie ou d'enchantements.
-"Les vacances approchant, j'aurais du temps à consacrer à ce genre de projet, et j'ai prévu d'arrêter un ou deux cours pour avoir aussi plus de temps pour travailler ici. Ce sera l'occasion."
Décision mûrement réfléchie déjà, et pour laquelle je n'avais aucun doute. Si l'envie m'en prenait et que j'avais le temps, les cours en question j'y assisterais en étudiant libre, mais j'en doutais fortement. Et la raison était aussi simple qu évidente : il y avait ici toujours quelque chose à faire, et finalement, le soir, je me couchais l'esprit en paix. C'était bon de savoir que j'étais utile, que je pouvais me sentir fier de moi à la fin d'une journée de travail. Et si je n'avais pas craint la réaction d'Abi ou de Rose, je crois même que j'aurais complétement arrêté Hungcalf.
Remarque qu'avec une proposition de contrat, l'idée n'était peut-être pas à enterrer.
- InvitéInvité
Re: Talks and owls
Dim 18 Aoû 2019 - 16:22
Le regard de Levius se riva un moment sur les mèches colorées de la chevelure de Gabriel. Il avait l'air totalement absorbé par cette vision, bien que toute personne le connaissant un minimum sache qu'il ne perdait rien de la conversation. En vérité, il songeait à tout ce qu'il restait à faire pour rendre la grange habitable. Un gros chantier à n'en point douter, mais ils avaient l'avantage de la magie. Ce serait sans doute l'affaire d'une semaine, peut-être deux tout au plus, selon l'état de la charpente... Il ne pouvait pas le dire, car en dépit de ses facilités en sortilège, l'architecture magique n'était pas son métier.
« Pour le gros œuvre on verra avec les artisans du coin... Ma grand-mère connaît tout le monde dans la région. Dit-il pensivement. Nous, on gérera les finitions... Quoiqu'il en soit, il faudra que je fasse faire un devis pour avoir une idée de ce qui nous attend.
S'il avait été question d'un aménagement pour lui-même, Levius se serait certainement débrouillé tout seul. Cependant, il préférait faire les choses de manière propres et carrées pour Gabriel. Une fois encore, ce n'était pas pour contrarier l'envie de son comparse de toucher aux planches et au marteau, mais plutôt pour des questions de sécurité et de législation. Il fallait que tout soit en ordre, car il n'était déjà pas très orthodoxe de loger son employé dans une vieille grange... Alors il allait sans dire qu'il était proprement hors de question d'improviser.
Cependant, avec l'aménagement des meubles et la décoration, Gabriel aurait largement de quoi s'amuser. Levius souhaitait seulement que l'espace soit prêt à accueillir quelqu'un. Pour le reste, il n'en faisait pas son affaire. Il laissait son espace à son camarade.
« Oh, je vois... Répondit Levius. Je vais me débrouiller pour planifier les rendez-vous autour des dates qui t'arrangent...
Il fit apparaître un calendrier d'un coup de baguette magique et se mit à le parcourir du regard. On voyait que certaines dates étaient déjà annotées de divers rendez-vous professionnels, mais il restait aussi de nombreux espaces vides.
« Ce week-end là peut-être ?
Fit-il en désignant les deux jours correspondants du bout de sa baguette, le calendrier posé entre eux.
« Cela dit, tu n'as pas à arrêter des cours pour travailler davantage ici. Ajouta Levius d'un ton concerné. Les études passent avant tout... D'ailleurs, j'ai prévu de recruter une personne en plus pour la saison, donc ce n'est pas nécessaire.
Il jeta à Gabriel un regard furtif au dessus de ses lunettes. On devinait à son expression que tout ceci le laissait un peu perplexe. Il fallait dire que Levius avait toujours été très studieux. Il était foncièrement convaincu de l'intérêt de poursuivre ses études à terme et de s'occuper de son avenir avant tout le reste. Ce travail qu'il lui offrait à la ferme n'était qu'un boulot d'appoint, Levius ne voulait pas qu'il s'accompagne de sacrifice.
« Pour le gros œuvre on verra avec les artisans du coin... Ma grand-mère connaît tout le monde dans la région. Dit-il pensivement. Nous, on gérera les finitions... Quoiqu'il en soit, il faudra que je fasse faire un devis pour avoir une idée de ce qui nous attend.
S'il avait été question d'un aménagement pour lui-même, Levius se serait certainement débrouillé tout seul. Cependant, il préférait faire les choses de manière propres et carrées pour Gabriel. Une fois encore, ce n'était pas pour contrarier l'envie de son comparse de toucher aux planches et au marteau, mais plutôt pour des questions de sécurité et de législation. Il fallait que tout soit en ordre, car il n'était déjà pas très orthodoxe de loger son employé dans une vieille grange... Alors il allait sans dire qu'il était proprement hors de question d'improviser.
Cependant, avec l'aménagement des meubles et la décoration, Gabriel aurait largement de quoi s'amuser. Levius souhaitait seulement que l'espace soit prêt à accueillir quelqu'un. Pour le reste, il n'en faisait pas son affaire. Il laissait son espace à son camarade.
« Oh, je vois... Répondit Levius. Je vais me débrouiller pour planifier les rendez-vous autour des dates qui t'arrangent...
Il fit apparaître un calendrier d'un coup de baguette magique et se mit à le parcourir du regard. On voyait que certaines dates étaient déjà annotées de divers rendez-vous professionnels, mais il restait aussi de nombreux espaces vides.
« Ce week-end là peut-être ?
Fit-il en désignant les deux jours correspondants du bout de sa baguette, le calendrier posé entre eux.
« Cela dit, tu n'as pas à arrêter des cours pour travailler davantage ici. Ajouta Levius d'un ton concerné. Les études passent avant tout... D'ailleurs, j'ai prévu de recruter une personne en plus pour la saison, donc ce n'est pas nécessaire.
Il jeta à Gabriel un regard furtif au dessus de ses lunettes. On devinait à son expression que tout ceci le laissait un peu perplexe. Il fallait dire que Levius avait toujours été très studieux. Il était foncièrement convaincu de l'intérêt de poursuivre ses études à terme et de s'occuper de son avenir avant tout le reste. Ce travail qu'il lui offrait à la ferme n'était qu'un boulot d'appoint, Levius ne voulait pas qu'il s'accompagne de sacrifice.
- InvitéInvité
Re: Talks and owls
Jeu 5 Sep 2019 - 22:36
A nouveau, ma tignasse changeait de couleurs. M'étais-je trop enjoué de cette discussion que je ressentais maintenant la douche froide de cette dernière remarque ? Les études passent avant tout... Une phrase qui fendit l'air et mon coeur mieux que le couteau de ce moldu. Je déglutis alors que je laissais un instant un blanc s'installer. Un instant où je dévisageais mon patron, et où l'impression qui se marqua sur mon visage était celle du malaise présent.
La réalité, c'est qu'au niveau des cours, j'avais déjà pris ma décision, et qu'elle était officiellement actée. J'en arretais deux, d'abord parce que oui, le temps que cela me libérerait serait plus propice pour mon travail à la ferme, me libérant même du temps pour moi, mais aussi parce que Rose avait bataillé pour la bourse Merlin, et conserver ces cours ne me permettraient pas de garder le niveau suffisant pour tenir cette bourse. Finalement, on était loin de la situation que j'avais connu à l'époque, avec Kate pour m'aider.
Quand au travail que j'abattais à la ferme, je ne m'étais jamais dit : c'est à moi de le faire ou à un autre. Non, je voyais ça plutôt comme une équipe. Si j'avais le temps, je le faisais, parce que ça me faisait plaisir et puis parce que ça m'aidait aussi pour les études. L'expérience personnelle était la meilleure des écoles, et ici, il y avait de quoi expérimenter. Sauf que là, la sensation que je ressentais était plus propice à un frein que l'on m'imposait. Et je n'avais pas le droit, aucun, de m'opposer à ça...
-"Je ne déprécie pas l'importance de mes études..."
Je venais rompre le silence, parce que c'était mon devoir, l'ayant moi-même laissé. Ma voix était calme, mais clairement timide face à l'homme devant moi, et je continuais me justifiant :
-"Plusieurs raisons me poussent à arrêter ces cours. Le travail ici en est une, mais il y en a d'autres... et... Et je ne compte pas revenir sur cette décision."
Il avait été franc, je me devais de l’être à mon tour.
-"Le travail ici, je le fais parce que j'aime ca. Pas pour un salaire ou autre chose. Pas parce qu'il rentre dans une liste qu'on m'a attitré..."
Je ne savais pas l'expliquer, mais avoir ce genre de discussion me mettait mal à l'aise. Très. Et quand j'avais fait mon deal avec Abi, je lui avais dit. Ma relation avec elle avait peut-être faciliter les choses, mais j'étais ainsi. Si je n'avais pas d'argent, peu m'importe. Si demain je me retrouvais à la rue, c'est que cela doit arriver. Mais ici, j'avais un toit. Avec des trous peut-être, mais c'était mieux que rien. Je pouvais rentrer quand je voulais, m'occuper d'animaux et de botanique, et pas de loyer à payer ou quoi que ce soit d'autres. Travailler dans ces conditions, c'était normal à mes yeux. Cette ferme, c'était pas un emploi pour moi, juste un mode de vie. En changer serait difficile, mais si il le fallait un jour, je l'assumerai. Je ne nourrissais pas d'ambitions professionnelles pour ce genre d'avenir.
La réalité, c'est qu'au niveau des cours, j'avais déjà pris ma décision, et qu'elle était officiellement actée. J'en arretais deux, d'abord parce que oui, le temps que cela me libérerait serait plus propice pour mon travail à la ferme, me libérant même du temps pour moi, mais aussi parce que Rose avait bataillé pour la bourse Merlin, et conserver ces cours ne me permettraient pas de garder le niveau suffisant pour tenir cette bourse. Finalement, on était loin de la situation que j'avais connu à l'époque, avec Kate pour m'aider.
Quand au travail que j'abattais à la ferme, je ne m'étais jamais dit : c'est à moi de le faire ou à un autre. Non, je voyais ça plutôt comme une équipe. Si j'avais le temps, je le faisais, parce que ça me faisait plaisir et puis parce que ça m'aidait aussi pour les études. L'expérience personnelle était la meilleure des écoles, et ici, il y avait de quoi expérimenter. Sauf que là, la sensation que je ressentais était plus propice à un frein que l'on m'imposait. Et je n'avais pas le droit, aucun, de m'opposer à ça...
-"Je ne déprécie pas l'importance de mes études..."
Je venais rompre le silence, parce que c'était mon devoir, l'ayant moi-même laissé. Ma voix était calme, mais clairement timide face à l'homme devant moi, et je continuais me justifiant :
-"Plusieurs raisons me poussent à arrêter ces cours. Le travail ici en est une, mais il y en a d'autres... et... Et je ne compte pas revenir sur cette décision."
Il avait été franc, je me devais de l’être à mon tour.
-"Le travail ici, je le fais parce que j'aime ca. Pas pour un salaire ou autre chose. Pas parce qu'il rentre dans une liste qu'on m'a attitré..."
Je ne savais pas l'expliquer, mais avoir ce genre de discussion me mettait mal à l'aise. Très. Et quand j'avais fait mon deal avec Abi, je lui avais dit. Ma relation avec elle avait peut-être faciliter les choses, mais j'étais ainsi. Si je n'avais pas d'argent, peu m'importe. Si demain je me retrouvais à la rue, c'est que cela doit arriver. Mais ici, j'avais un toit. Avec des trous peut-être, mais c'était mieux que rien. Je pouvais rentrer quand je voulais, m'occuper d'animaux et de botanique, et pas de loyer à payer ou quoi que ce soit d'autres. Travailler dans ces conditions, c'était normal à mes yeux. Cette ferme, c'était pas un emploi pour moi, juste un mode de vie. En changer serait difficile, mais si il le fallait un jour, je l'assumerai. Je ne nourrissais pas d'ambitions professionnelles pour ce genre d'avenir.
- InvitéInvité
Re: Talks and owls
Dim 29 Sep 2019 - 22:12
Levius comprit bien vite qu'il venait de mettre son interlocuteur mal à l'aise. Cependant, il ne comprenait pas très bien pourquoi. Tout ce qu'il lui avait dit, c'était de prioriser son propre avenir, rien de plus (après tout, il ne pourrait probablement pas travailler éternellement à la ferme, il était donc important d'assurer ses arrières). Levius était forcé d'admettre avoir un peu du mal à comprendre la logique de son camarade et c'était d'autant plus désarçonnant qu'il était bon psychologue.
Gabriel semblait animé de quelque idée de dévouement, comme s'il tenait à faire les choses sans contrepartie, simplement parce que cela lui plaisait. Assurément, Levius pouvait le comprendre, mais cela n'avait rien d'incompatible avec ce qu'il lui proposait (à savoir un salaire et un toit décent). L'héritier de la famille Bird avait bien de la peine à cerner Gabriel, sur ce coup. Il avait l'impression qu'il lui manquait des pièces pour comprendre, des morceaux d'histoire (sans doute) ou bien des événements clés qui lui permettraient de voir les choses du même angle que lui. Une chose délicate à amener, cependant. Leur relation était marquée du sceau d'une hiérarchie qui, même si elle n'était pas très présence dans leurs rapports, existait quand même. Il n'était pas coutumier de ce type de configuration et c'était bien dans ce genre de cas de figure que cela se sentait le plus : Levius ne savait simplement pas quoi faire.
« Comme tu veux. Répondit donc simplement Levius. Sache juste que je ne t'en demande pas plus. Si tu as d'autres raisons que celle du travail, je comprends, c'est très bien. Tu es libre d'organiser ton emploi du temps comme tu le veux. Je tenais seulement à clarifier le fait que je ne veux pas que le travail à la ferme soit la cause de cette décision... Le cas échéant je t'aurais allégé. Maintenant, si tu me dis que tu as d'autres raisons, très bien. Je le respecte et dans ce cas, on est d'accord.
Levius n'était pas en train d'argumenter en disant cela. Il lui faisait simplement part de son point de vue, de son impression sur le sujet (de toute façon, il n'y avait pas de désaccord sur le sujet). Dans le fond, Gabriel pouvait bien faire ce travail pour les raisons qu'il voulait, mais puisqu'il revenait à Levius d'organiser les choses, il assumait de poser ce cadre là plutôt qu'un autre. C'était sa responsabilité en tant que gérant d'une entreprise. Il n'avait simplement pas le choix et trouvait un peu dommage que Gabriel n'essaye pas plus de le comprendre.
« Je suis content que ça te plaise. Fit néanmoins Levius. C'est un cadre très agréable. On a de la chance.
Le jeune homme ne tenait pas à déblatérer indéfiniment sur le sujet. Il avait fait part de ses intentions à Gabriel. Ce dernier avait toutes les cartes en main. A présent, il n'y avait plus besoin de s'embêter avec une conversation qui les mettait tout deux mal à l'aise. Levius n'était pas le genre de personne à bien vivre de se trouver dans une position de pouvoir. Quand bien même ne s'agirait-il que d'une petite entreprise familiale où chacun fait les choses dans la simplicité et la bonne humeur, il y avait cette fichue hiérarchie qui l'embarrassait plus qu'elle ne lui facilitait la vie. Malheureusement, il n'avait pas le choix. Cela faisait parti de son travail, à lui, de gérant.
Gabriel semblait animé de quelque idée de dévouement, comme s'il tenait à faire les choses sans contrepartie, simplement parce que cela lui plaisait. Assurément, Levius pouvait le comprendre, mais cela n'avait rien d'incompatible avec ce qu'il lui proposait (à savoir un salaire et un toit décent). L'héritier de la famille Bird avait bien de la peine à cerner Gabriel, sur ce coup. Il avait l'impression qu'il lui manquait des pièces pour comprendre, des morceaux d'histoire (sans doute) ou bien des événements clés qui lui permettraient de voir les choses du même angle que lui. Une chose délicate à amener, cependant. Leur relation était marquée du sceau d'une hiérarchie qui, même si elle n'était pas très présence dans leurs rapports, existait quand même. Il n'était pas coutumier de ce type de configuration et c'était bien dans ce genre de cas de figure que cela se sentait le plus : Levius ne savait simplement pas quoi faire.
« Comme tu veux. Répondit donc simplement Levius. Sache juste que je ne t'en demande pas plus. Si tu as d'autres raisons que celle du travail, je comprends, c'est très bien. Tu es libre d'organiser ton emploi du temps comme tu le veux. Je tenais seulement à clarifier le fait que je ne veux pas que le travail à la ferme soit la cause de cette décision... Le cas échéant je t'aurais allégé. Maintenant, si tu me dis que tu as d'autres raisons, très bien. Je le respecte et dans ce cas, on est d'accord.
Levius n'était pas en train d'argumenter en disant cela. Il lui faisait simplement part de son point de vue, de son impression sur le sujet (de toute façon, il n'y avait pas de désaccord sur le sujet). Dans le fond, Gabriel pouvait bien faire ce travail pour les raisons qu'il voulait, mais puisqu'il revenait à Levius d'organiser les choses, il assumait de poser ce cadre là plutôt qu'un autre. C'était sa responsabilité en tant que gérant d'une entreprise. Il n'avait simplement pas le choix et trouvait un peu dommage que Gabriel n'essaye pas plus de le comprendre.
« Je suis content que ça te plaise. Fit néanmoins Levius. C'est un cadre très agréable. On a de la chance.
Le jeune homme ne tenait pas à déblatérer indéfiniment sur le sujet. Il avait fait part de ses intentions à Gabriel. Ce dernier avait toutes les cartes en main. A présent, il n'y avait plus besoin de s'embêter avec une conversation qui les mettait tout deux mal à l'aise. Levius n'était pas le genre de personne à bien vivre de se trouver dans une position de pouvoir. Quand bien même ne s'agirait-il que d'une petite entreprise familiale où chacun fait les choses dans la simplicité et la bonne humeur, il y avait cette fichue hiérarchie qui l'embarrassait plus qu'elle ne lui facilitait la vie. Malheureusement, il n'avait pas le choix. Cela faisait parti de son travail, à lui, de gérant.
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