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Parc & récréation (PV Sid) [Terminé]
Jeu 14 Nov 2019 - 21:05
Parc & récréation
Feat Sidney Pond
Je suis encore allongé dans mon lit. Starman joue dans mes écouteurs et je regarde mon plafond, imperturbablement gris et exempt de tout intérêt. Je suis tenté de fermer les yeux, faire une sieste. Mais je dois résister. Si je devais m'endormir pour me réveiller en retard pour le rendez-vous au parc que je viens de fixer à Sid, je suis mort. Les cours du matin m'ont passablement fatigué, pourtant. Au départ, j'avais prévu de rentrer juste pour enfiler des vêtements plus adaptés pour ma balade et croquer un morceau. Puis j'ai vu mon lit. Mon lit si beau, si doux, si accueillant, je... Non ! Ne pas dormir ! Je devrais peut-être me redresser, me mettre au moins assis pour éviter que je succombe à l'envie de faire une bonne siestasse. Je devrais. Je retire ma paire d'écouteurs, ce sera toujours ça de moins pour m'endormir. Après moult tergiversations avec moi-même, je me décide enfin à m'asseoir sur le bord du lit. Je me regarde dans le miroir qui me fait face. Je me recoiffe, redonne du volume à mes beaux cheveux.
Allez, il est quinze heures trente, il est temps que je me prépare si je ne veux pas faire poireauter Sid. En fouillant dans un tiroir, je trouve un t-shirt blanc marquée du blason écarlate des Maraudeurs de Wigtown. Pour supporter le vent froid du mois de novembre, je prends un bon gros sweat-shirt à capuche qui, lui, porte sur le cœur le blason de la maison Pokeby et, au dos, on peut y admirer le blason de l'Université. Ça ira parfaitement pour cet après-midi. Je retire ma chemise d'étudiant sérieux et enfile les vêtements que j'ai trouvés. Pas mal, même si je trouve que ça jure avec mon chino d'élève sérieux. Qu'à cela ne tienne, je vais mettre un jean. Je pourrai toujours reporter le chino demain matin. Après quelques instants de préparation, je pense être prêt. Ah, une dernière chose. Je renifle mes aisselles avec élégance et distinction. Un coup de déodorant s'impose. Une fois le déodorant passé, je me dis que je m'en sortirais bien avec un coup de parfum. Hop, emballé, c'est pesé.
Je regarde ce que m'indique mon Walkman. Plus qu'une barre. Je m'empare alors de deux piles dont je garde une réserve conséquente dans ma table de nuit, retire celles qui sont usagées et les remplace par les nouvelles. Je rallume le Walkman : batterie pleine. Je ne serai pas à court de son cet après-midi, ni ce soir pour quand je réviserai. Si je révise. Je regarde l'heure à nouveau : quinze heures trente-huit. Il faut que je pense à me dépêcher si je veux arriver à l'heure à notre Q.G. C'est l'heure de partir. Je pense à m'assurer avoir tout ce qu'il me faut : clés, walkman, portable, baguette. Une fois rassuré, je décide de me mettre en route.
Il faisait beau aujourd'hui. Ce n'est pas exceptionnel, mais ce n'est pas si courant d'avoir du soleil un mois de novembre dans le nord de l'Ecosse. Dommage que le soleil soit déjà sur le point d'avoir franchi la ligne d'horizon. J'ai l'habitude, c'est sûr, mais j'aurais bien aimé traîner moins au plumard et un peu plus au parc. Tant pis, je ne referai pas le monde aujourd'hui. Je colle mes écouteurs sur les oreilles. Je n'ai pas encore fini ma compilation. Après Bowie, c'est Goodbye Stranger de Supertramp qui sonne dans mes oreilles. Rien de mieux que du nineties pour accompagner un début de soirée, pour sûr.
A peine trois chansons plus tard, j'arrive sur place. Encore personne, je suis le premier arrivé, je ne ferai pas face au châtiment de la mère supérieure Pond, je souffle un coup. La connaissant, elle ne devrait pas tarder à arriver. Je m'assieds contre l'arbre, tous deux sommes éclairés par une lanterne située à quelques pieds d'où je me trouve et qui vient à peine de s'allumer toute seule, comme par magie (saisi ?). Pour passer le temps, je me décide à pérenniser mes mauvaises habitudes en allant prendre mon paquet de cigarettes dans la poche droite de mon pantalon. Je ne l'ai pas pris. Ça doit bien faire quatre fois de suite que je suis obligé de demander des cigarettes à Sid. Eh bien, je vais peut-être devoir affronter son courroux, après tout!
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Re: Parc & récréation (PV Sid) [Terminé]
Dim 17 Nov 2019 - 19:29
12h30
J’ouvris les portes de la Grande Salle, l’estomac grondant. Une faim de loup m’habitait, creusée par la matinée de révisions qui venait de s’achever. Je n’avais pas cours aujourd’hui, mais j’avais tout de même choisi de passer la journée à l’université. La bibliothèque était mon repère favori lorsqu’il s’agissait de faire travailler mes neurones.
J’avais passé ces derniers jours à occuper tout mon temps libre – entre révisions interminables, lectures nocturnes et séances de sport quotidiennes, j’avais l’impression que mon corps tout entier me réclamait à manger. Constamment. C’était fatigant, vraiment.
Soupirant, je m’installai à la table des Grymm, sans porter attention aux autres étudiants attablés. Mes écouteurs enfoncés dans les oreilles, les Jezabels à fond, je m’empressai de me servir. Il fallait que je reprenne des forces avant d’aller m’épuiser à nouveau sur les terrains.
Ma poche vibra. J’en sortis mon téléphone pour y découvrir un message de Tim. Haussant un sourcil, j’y répondis aussitôt. Le voir m’obligerait à faire une pause. Mais avant, il fallait que je poursuive ma routine destinée à ne pas me faire péter un câble devant la frustration récente – mais constante – qui semblait ne pas vouloir me quitter.
Je mangeai donc en vitesse avant de quitter les lieux, sans un regard pour le reste de la population. Si je devais retrouver Lennox à 16h, il fallait que je m’active.
13h15
Dans la salle commune, le vert était de mise. Comme à son habitude, le lac nous enlaçait de sa lumière froide mais rassurante.
Même si j’avais préféré me prendre un appartement dans la ville, je passais une bonne partie de mon temps dans la salle commune de ma maison. Etant donné que j’avais récemment décidé de prêter plus attention à ce qu’il se passait autour de moi, j’avais pris la résolution d’essayer de me rapprocher de mes confrères. Pour l’instant, ça ne fonctionnait pas comme prévu. J’avais un mal fou à aller vers les autres. Bien évidemment, je m’étais liée d’amitié avec quelques personnes triées sur le volet dès mon arrivée à Hungcalf. Mais mes années avaient jusque-là été consacrées à ma réussite académique. Peut-être que la huitième annonçait un brin de changement, étant donné ma décision de rejoindre l’équipe de Quidditch. Je m’étais dit que ça pourrait constituer un bon début.
Malheureusement, cela faisait bien sept ans que je n’avais pas participé à un match digne de ce nom. Depuis Poudlard, en somme. Prendre le vol en option facultative coulait de source ; et cela m’avait permis de me défouler. Mais ce n’était pas assez. Ce n’était jamais assez. Et j’avais besoin d’entraînement.
Je saisis mon sac de rechange que j’avais déposé dans la matinée. Et alors que je m’apprêtais à ressortir, ma chouette fit son entrée, une lettre dans le bec.
Jarvis.
Je souris, levant les yeux au ciel devant sa réponse. Egal à lui-même, comme à son habitude. Administrant une caresse affectueuse à Croche, je pliai le bout de parchemin et le glissai dans ma poche. Mon retour attendrait.
13h45
Je nouai mes lacets, finalisant ma tenue de sport fétiche. Crispant légèrement le visage, je me concentrai un instant. Aussitôt, mes cheveux se raccourcirent, jusqu’à former une coupe très courte, à la garçonne. Plus pratique pour courir. J’étais parée, plus qu’à y aller.
15h23
Je tournai le robinet, regrettant instantanément la douce sensation de l’eau chaude coulant sur ma peau nue. Je ne pouvais traîner sous la douche plus longtemps, il fallait que je rejoigne Lennox.
Un jean taille haute, un pull en laine aux couleurs de ma maison, des bottes noires, mon fidèle blouson en cuir, une grosse écharpe autour du cou, et j’étais prête à partir. Mes cheveux ayant retrouvé leur coupe habituelle, je me regardai une dernière fois dans la glace, mon sac à l’épaule. Je fis la moue en constatant les cernes qui soulignaient mes yeux, et me concentrai pour pigmenter ma peau. Hors de question que Lennox se doute de mes insomnies.
Je jetai un coup d’œil à ma montre. J’avais un quart d’heure pour arriver au parc. Prenant une profonde inspiration pour me donner du courage, je me mis en route.
Alors que j’apercevais la tignasse de cet abruti de meilleur ami, assis contre un arbre – notre arbre –, je sortis mon paquet de cigarettes de la poche de mon blouson et en portai une à mes lèvres, l’allumant dans la foulée.
Je m’assis finalement à ses côtés, sans un mot. Le dos appuyé contre le tronc, les jambes tendues devant moi, un pied sur l’autre, je fermai les yeux et laissai ma tête reposer contre l’arbre, inspirant une de ces bouffées mortelles que j’affectionnais tant.
Instantanément, la présence de Tim près de moi me détendit les muscles. Ma frustration était toujours là ; je la sentais, sournoise, me serrer discrètement l’estomac, comme pour me rappeler son existence. Mais il n’était guère le moment de m’en préoccuper.
Enfin, je me décidai à rompre le silence. Les yeux toujours fermés, je murmurai presque, d’un ton étonnamment calme :
- Comment tu vas, p’tite tête ?
J’ouvris les portes de la Grande Salle, l’estomac grondant. Une faim de loup m’habitait, creusée par la matinée de révisions qui venait de s’achever. Je n’avais pas cours aujourd’hui, mais j’avais tout de même choisi de passer la journée à l’université. La bibliothèque était mon repère favori lorsqu’il s’agissait de faire travailler mes neurones.
J’avais passé ces derniers jours à occuper tout mon temps libre – entre révisions interminables, lectures nocturnes et séances de sport quotidiennes, j’avais l’impression que mon corps tout entier me réclamait à manger. Constamment. C’était fatigant, vraiment.
Soupirant, je m’installai à la table des Grymm, sans porter attention aux autres étudiants attablés. Mes écouteurs enfoncés dans les oreilles, les Jezabels à fond, je m’empressai de me servir. Il fallait que je reprenne des forces avant d’aller m’épuiser à nouveau sur les terrains.
Ma poche vibra. J’en sortis mon téléphone pour y découvrir un message de Tim. Haussant un sourcil, j’y répondis aussitôt. Le voir m’obligerait à faire une pause. Mais avant, il fallait que je poursuive ma routine destinée à ne pas me faire péter un câble devant la frustration récente – mais constante – qui semblait ne pas vouloir me quitter.
Je mangeai donc en vitesse avant de quitter les lieux, sans un regard pour le reste de la population. Si je devais retrouver Lennox à 16h, il fallait que je m’active.
13h15
Dans la salle commune, le vert était de mise. Comme à son habitude, le lac nous enlaçait de sa lumière froide mais rassurante.
Même si j’avais préféré me prendre un appartement dans la ville, je passais une bonne partie de mon temps dans la salle commune de ma maison. Etant donné que j’avais récemment décidé de prêter plus attention à ce qu’il se passait autour de moi, j’avais pris la résolution d’essayer de me rapprocher de mes confrères. Pour l’instant, ça ne fonctionnait pas comme prévu. J’avais un mal fou à aller vers les autres. Bien évidemment, je m’étais liée d’amitié avec quelques personnes triées sur le volet dès mon arrivée à Hungcalf. Mais mes années avaient jusque-là été consacrées à ma réussite académique. Peut-être que la huitième annonçait un brin de changement, étant donné ma décision de rejoindre l’équipe de Quidditch. Je m’étais dit que ça pourrait constituer un bon début.
Malheureusement, cela faisait bien sept ans que je n’avais pas participé à un match digne de ce nom. Depuis Poudlard, en somme. Prendre le vol en option facultative coulait de source ; et cela m’avait permis de me défouler. Mais ce n’était pas assez. Ce n’était jamais assez. Et j’avais besoin d’entraînement.
Je saisis mon sac de rechange que j’avais déposé dans la matinée. Et alors que je m’apprêtais à ressortir, ma chouette fit son entrée, une lettre dans le bec.
Jarvis.
Je souris, levant les yeux au ciel devant sa réponse. Egal à lui-même, comme à son habitude. Administrant une caresse affectueuse à Croche, je pliai le bout de parchemin et le glissai dans ma poche. Mon retour attendrait.
13h45
Je nouai mes lacets, finalisant ma tenue de sport fétiche. Crispant légèrement le visage, je me concentrai un instant. Aussitôt, mes cheveux se raccourcirent, jusqu’à former une coupe très courte, à la garçonne. Plus pratique pour courir. J’étais parée, plus qu’à y aller.
15h23
Je tournai le robinet, regrettant instantanément la douce sensation de l’eau chaude coulant sur ma peau nue. Je ne pouvais traîner sous la douche plus longtemps, il fallait que je rejoigne Lennox.
Un jean taille haute, un pull en laine aux couleurs de ma maison, des bottes noires, mon fidèle blouson en cuir, une grosse écharpe autour du cou, et j’étais prête à partir. Mes cheveux ayant retrouvé leur coupe habituelle, je me regardai une dernière fois dans la glace, mon sac à l’épaule. Je fis la moue en constatant les cernes qui soulignaient mes yeux, et me concentrai pour pigmenter ma peau. Hors de question que Lennox se doute de mes insomnies.
Je jetai un coup d’œil à ma montre. J’avais un quart d’heure pour arriver au parc. Prenant une profonde inspiration pour me donner du courage, je me mis en route.
Alors que j’apercevais la tignasse de cet abruti de meilleur ami, assis contre un arbre – notre arbre –, je sortis mon paquet de cigarettes de la poche de mon blouson et en portai une à mes lèvres, l’allumant dans la foulée.
Je m’assis finalement à ses côtés, sans un mot. Le dos appuyé contre le tronc, les jambes tendues devant moi, un pied sur l’autre, je fermai les yeux et laissai ma tête reposer contre l’arbre, inspirant une de ces bouffées mortelles que j’affectionnais tant.
Instantanément, la présence de Tim près de moi me détendit les muscles. Ma frustration était toujours là ; je la sentais, sournoise, me serrer discrètement l’estomac, comme pour me rappeler son existence. Mais il n’était guère le moment de m’en préoccuper.
Enfin, je me décidai à rompre le silence. Les yeux toujours fermés, je murmurai presque, d’un ton étonnamment calme :
- Comment tu vas, p’tite tête ?
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Re: Parc & récréation (PV Sid) [Terminé]
Dim 17 Nov 2019 - 21:07
Parc & récréation
Feat Sidney Pond
Je vois Sid arriver d'un pas ferme et décidé, quoi que cela veuille dire. Je la connais assez pour analyser en quelques secondes les faits suivants : d'une, elle n'a pas eu une super journée ; de deux, elle n'a pas une super semaine ; de trois, elle force le pas pour éviter de me montrer les deux faits cités juste avant. Comme le gamin que je suis toujours, je lui tire la langue et, comme la mère supérieure désabusée qu'elle a toujours été, elle ne daigne même pas relever mon attitude enfantine. Elle vient s'assoir, sans cérémonie aucune, à côté de moi contre le tronc d'arbre sous lequel nous nous sommes retrouvés déjà tant de fois ces quatre dernières années.
Bien que je sois tenté de lui demander directement une cigarette comme celle qu'elle tient entre ses deux lèvres joliment recouvertes de rouge à lèvres (encore qu'elle a certainement juste fait un tour de passe-passe et qu'elle n'en porte pas, en réalité), je me ravise en me disant que ce n'est peut-être pas une bonne idée de lui en demander alors qu'elle vient à peine de s'asseoir. Je retire ma paire d'écouteurs des oreilles, éteins mon Walkman et range celui-ci dans la poche de ma veste. Alors que je prends une grande inspiration comme si j'étais submergé par le silence qui s'était installé autour de moi, Sid me demande comment je vais, sans oublier d'apposer sa petite touche personnelle qui la rend si pimpante et attachante.
J'esquisse un sourire, surtout parce ça fait des années que je me demande comment je peux bien répondre à son "petite tête", elle qui peut avoir la tête qu'elle veut. Je me suis certes habitué à l'appeler "rouquine" de temps en temps, parce que c'est sa couleur de prédilection, mais je n'ai pas encore trouvé de petite pique à lui envoyer. Je pourrais même pas dire qu'elle est moche vu qu'elle pourrait changer totalement de tête rien que pour me contredire. C'est ce qu'elle ferait, d'ailleurs : elle aime avoir raison et, de fait, que les autres aient tort quand ça commence à se crêper le chignon. C'est peut-être d'ailleurs pour ça qu'elle se vieillit par rapport à son âge réel : cela lui permet de paraître plus sérieuse qu'elle ne l'est déjà et à s'imposer chez les esprits impressionnables comme on trouve plein dans cette université. Moi compris.
« Ça va, tranquillement, rétorqué-je en tournant la tête vers ma camarade. J’ai passé mon après-midi à glander, c’était vachement sympa. Je me suis dit que l’après-midi ne serait pas complet sans voir ton petit air sévère, plaisanté-je en battant des yeux comme une aristocrate trop poudrée. »
Ne sachant trop que faire pour occuper mes doigts étant donné que j'ai sans doute laissé mon paquet de cigarettes dans le chino dont je me suis séparé avant de venir, je commence à arracher les petits brins d'herbe situés devant moi pour les rejeter aussitôt après. Le vent commence à réellement se rafraîchir et j'enfonce machinalement le bas de mon visage dans le col de mon sweat-shirt en espérant que celui-ci soit suffisamment protégé du vent.
« Et toi, alors ?, reprends-je après quelques secondes de silence et sans me séparer de mes brins d'herbe. Comment se passe ta semaine ? Tu fais autre chose à part bosser ou bien il faut que je t'emmène de force dans un bar pour qu'on se bourre la gueule ce weekend ? »
Soyons honnête. Ça s'est toujours passé comme ça entre Sid et moi. Elle, c'est celle qui bosse. Elle bossera quand elle veut, et aussi quand elle ne veut pas. Elle bossera qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige. Elle bossera même si son nez coule, si sa gorge est sèche ou si son système digestif est en plein nervous breakdown. Et moi, de mon côté, je ne bosse que lorsque l'on me menace physiquement (ce dont se charge Sid avec talent et abnégation) ou que l'on m'annonce que je risque de ne pas avoir d'avenir (ce dont se charge Poudlard et l'université à chaque fin d'année depuis que je possède une baguette magique). Et, toujours de mon côté, la charge de détendre Sid quand elle va moins bien que d'habitude est ma responsabilité que j'épouse avec bonheur puisque ça me permet de boire comme un trou et de faire la fête tout en évitant tout cas de mauvaise conscience. Et aussi parce que ça fait que ça permet de voir un sourire crispé sur la figure de Sid de temps en temps, et rien que pour le fou rire que ça me procure, ça vaut toutes les mauvaises notes du monde.
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Re: Parc & récréation (PV Sid) [Terminé]
Lun 18 Nov 2019 - 21:35
Je roule des yeux à sa plaisanterie futile. Ça s’était toujours passé comme ça, entre Tim et moi : aussi loin que je me souvienne, il m’a toujours accueillie avec une remarque stupide, se voulant drôle. Et je lui ai toujours répondu en levant les yeux au ciel avec dédain et exaspération.
Malgré ça, je ne me passerais de sa présence pour rien au monde. Pour une raison obscure, sa bêtise avait fini par le rendre attachant au fil des années ; et à présent qu’il était mon meilleur ami, depuis au moins une décennie maintenant, je ne comptais certainement pas le lâcher. Oui, oui, moi, la pro des relations gênantes ou malsaines. Faut croire que les miracles existent.
Il se met à arracher l’herbe autour de lui, ce qui me fait tiquer. Serait-il nerveux ? Non, ce n’était pas son genre. Il a juste besoin de s’occuper les mains, voilà tout. Mais d’habitude, il se serait allumé une cigarette – ou m’en aurait quémandé une, tiens. A moins qu’il ait oublié son fidèle paquet, une fois de plus, malgré mon message on ne peut plus clair de ce midi. C’est peut-être pour ça qu’il ne m’en a toujours pas demandé, d’ailleurs. Tant pis pour lui. Je ne revenais pas sur mes décisions.
Je lui lance un regard noir alors qu’il sous-entend que je passe mon temps dans mes révisions. Il n’a pas tout à fait tort, mais l’entendre le dire avec autant de légèreté ne me plaît pas. Et puis, je ne passe pas l’entièreté de ma vie dans les bouquins ! Je fais du sport, aussi. Autant que je le peux. Et je fume. Un peu trop. Et je rumine. Beaucoup trop.
En revanche, sa proposition retient mon attention. Je tourne la tête vers lui, sur le point d’acquiescer avec ferveur, lorsqu’un détail me revient en mémoire. Les mots de Jarvis lus un peu plus tôt résonnent dans mes oreilles, comme si je les avais entendus de sa bouche. Je peux presque percevoir le ton autoritaire de sa voix suave.
« Ne prévois rien ensuite. »
Je lève les yeux au ciel, une fois de plus, presque déçue de ne pas pouvoir répondre favorablement à la demande de Tim.
- Désolée, peux pas ce week-end. J’suis occupée. Et non, je ne fais pas que bosser. Mais peut-être que tu devrais t’y mettre, feignasse.
Comme pour le faire taire – peut-être était-ce le cas, d’ailleurs – et éviter ses questions intrusives, je lui tends ma cigarette. Elle était déjà bien entamée, à moitié, je dirais, mais ça ferait l’affaire. Après tout, j’avais dit que je ne lui filerai pas de clopes. Celle-là ne compte pas vraiment, vu que c’est celle que j’étais en train de fumer. Je ne lui en donne pas une entière mais le laisse finir la mienne, donc ça passe. N’est-ce pas ? Dans le doute, on va dire que oui.
Une idée me frappe. Je tourne la tête vivement vers mon acolyte, un grand sourire me fendant progressivement les lèvres alors que mon illumination soudaine fait son cheminement dans ma tête. Je crois même que mes yeux brillent. Ou peut-être est-ce à cause du froid.
- En revanche…, dis-je, souriant de toutes mes dents à présent. Je n’ai pas cours demain matin alors, on peut peut-être aller se mettre une mine ce soir ?
Je hausse les sourcils, fière de ma proposition. Avant d’ajouter :
- Bon, il est encore tôt, donc on peut profiter du parc avant de bouger. Et la seule condition que je t’impose, c’est qu’on passe chercher ton paquet de clopes. Tu n’me la feras pas à l’envers, cette fois.
Je ris doucement, et baisse la tête vers l’herbe que je me mets à arracher à mon tour. Une bonne bièraubeurre en compagnie de cet idiot de Lennox me ferait le plus grand bien, je crois… En tout cas, ça ne coûte rien d'essayer.
Malgré ça, je ne me passerais de sa présence pour rien au monde. Pour une raison obscure, sa bêtise avait fini par le rendre attachant au fil des années ; et à présent qu’il était mon meilleur ami, depuis au moins une décennie maintenant, je ne comptais certainement pas le lâcher. Oui, oui, moi, la pro des relations gênantes ou malsaines. Faut croire que les miracles existent.
Il se met à arracher l’herbe autour de lui, ce qui me fait tiquer. Serait-il nerveux ? Non, ce n’était pas son genre. Il a juste besoin de s’occuper les mains, voilà tout. Mais d’habitude, il se serait allumé une cigarette – ou m’en aurait quémandé une, tiens. A moins qu’il ait oublié son fidèle paquet, une fois de plus, malgré mon message on ne peut plus clair de ce midi. C’est peut-être pour ça qu’il ne m’en a toujours pas demandé, d’ailleurs. Tant pis pour lui. Je ne revenais pas sur mes décisions.
Je lui lance un regard noir alors qu’il sous-entend que je passe mon temps dans mes révisions. Il n’a pas tout à fait tort, mais l’entendre le dire avec autant de légèreté ne me plaît pas. Et puis, je ne passe pas l’entièreté de ma vie dans les bouquins ! Je fais du sport, aussi. Autant que je le peux. Et je fume. Un peu trop. Et je rumine. Beaucoup trop.
En revanche, sa proposition retient mon attention. Je tourne la tête vers lui, sur le point d’acquiescer avec ferveur, lorsqu’un détail me revient en mémoire. Les mots de Jarvis lus un peu plus tôt résonnent dans mes oreilles, comme si je les avais entendus de sa bouche. Je peux presque percevoir le ton autoritaire de sa voix suave.
« Ne prévois rien ensuite. »
Je lève les yeux au ciel, une fois de plus, presque déçue de ne pas pouvoir répondre favorablement à la demande de Tim.
- Désolée, peux pas ce week-end. J’suis occupée. Et non, je ne fais pas que bosser. Mais peut-être que tu devrais t’y mettre, feignasse.
Comme pour le faire taire – peut-être était-ce le cas, d’ailleurs – et éviter ses questions intrusives, je lui tends ma cigarette. Elle était déjà bien entamée, à moitié, je dirais, mais ça ferait l’affaire. Après tout, j’avais dit que je ne lui filerai pas de clopes. Celle-là ne compte pas vraiment, vu que c’est celle que j’étais en train de fumer. Je ne lui en donne pas une entière mais le laisse finir la mienne, donc ça passe. N’est-ce pas ? Dans le doute, on va dire que oui.
Une idée me frappe. Je tourne la tête vivement vers mon acolyte, un grand sourire me fendant progressivement les lèvres alors que mon illumination soudaine fait son cheminement dans ma tête. Je crois même que mes yeux brillent. Ou peut-être est-ce à cause du froid.
- En revanche…, dis-je, souriant de toutes mes dents à présent. Je n’ai pas cours demain matin alors, on peut peut-être aller se mettre une mine ce soir ?
Je hausse les sourcils, fière de ma proposition. Avant d’ajouter :
- Bon, il est encore tôt, donc on peut profiter du parc avant de bouger. Et la seule condition que je t’impose, c’est qu’on passe chercher ton paquet de clopes. Tu n’me la feras pas à l’envers, cette fois.
Je ris doucement, et baisse la tête vers l’herbe que je me mets à arracher à mon tour. Une bonne bièraubeurre en compagnie de cet idiot de Lennox me ferait le plus grand bien, je crois… En tout cas, ça ne coûte rien d'essayer.
- InvitéInvité
Re: Parc & récréation (PV Sid) [Terminé]
Lun 18 Nov 2019 - 23:29
Parc & récréation
Feat Sidney Pond
Toute occasion de parler de travail est bonne à prendre pour Sid. Son "feignasse" lapidaire résonne encore dans mes petites oreilles, tout comme sa défense peu convaincante quant à mes accusations. Je ne peux évidemment pas lui en vouloir de travailler : après tout, c'est ce qu'elle fait de mieux et elle n'a jamais eu de problème pour gravir les échelons grâce à sa diligence. Et puis, sans sa capacité à enchaîner les heures de travail sans broncher, elle n'aurait jamais atteint le niveau de connaissances qu'elle a aujourd'hui. Et sans ce haut de niveau de connaissances, je n'aurais certainement jamais réussi à tous mes examens en BUSE ou en ASPIC. Nous avons passé des heures entières dans la bibliothèque de Poudlard ou dans la Grande Salle à réviser, recopier, mémoriser des passages entiers de grimoires aussi poussiéreux que chiants. Ou même des heures passées dans le parc à réviser nos sorts et nos maléfices. Et sans elle, j'aurais certainement murmuré à moi-même que ça ne valait pas le coup.
Elle n'aime certainement pas que je souligne sa tendance au surmenage. Ironiquement, c'est le signe le plus évident de son surmenage. Ça et ses yeux qui, parfois, paraissent si lourds qu'ils se ferment tout seuls. J'ai beau lui conseiller d'aller récolter un peu de sommeil, ne serait-ce que pour être plus productive le lendemain, je peux toujours rêver qu'elle prenne réellement mes conseils en compte. Même quand elle dit qu'elle va le faire, je la retrouve souvent encore plus fatiguée le lendemain et je devine sans trop de difficultés qu'elle a passé toute sa nuit avec un pavé imbitable, un paquet de clopes dont il ne reste presque plus rien une fois l'aurore arrivée et des litres de thé engloutis.
Quand je lui propose une aventure éthylique ce weekend, elle réfléchit mais finit fatalement par refuser. Je sens poindre le désenchantement dans sa voix, comme si elle s'était lancée pour une réponse positive à ma proposition mais que c'étaient d'autres mots, ceux d'un refus, qui étaient sortis. Je me surprends à faire la moue, comme pour indiquer que ce n'est pas qu'elle m'éconduise qui est un problème, mais que je ne veux pas qu'elle se ruine les yeux à déchiffrer des bouquins et la santé à ne pas prendre de temps. Ni pour elle, ni pour nous.
« Bah, c'est pas bien grave, lui réponds-je benoîtement, convaincu qu'elle doit avoir bien assez de travail pour refuser une telle aubaine. C'est quoi que tu dois faire, ce weekend ? Encore bosser ? »
Ça ne m'étonnerait pas, tout comme je ne serais pas étonné qu'elle m'envoie chier en guise de réponse à ma question. Mais bon, je suis de toute façon tellement habitué à ça que je ne daigne même plus retenir ma curiosité. En guise de toute réponse, elle me tend le reste de sa cigarette. Je n'insiste pas pour mes questions : pour qu'elle tente de me soudoyer aussi bassement, elle ne doit vraiment pas vouloir m'en parler. Je saisis la clope entre mon index et mon pouce et la porte à ma bouche. J'en tire une longue et lourde bouffée que je laisse filer jusqu'à mes alvéoles. C'est alors qu'à ma grande surprise, Sid me propose qu'on avance ce rendez-vous alcoolique à ce soir. Je me retourne, les yeux ronds comme des balles de tennis et le sourire large devant tant d'audace de sa part. Depuis quand les métamorphomages peuvent-ils changer de personnalité !?
« Attends, attends, attends, tempéré-je sous l'effet de la surprise tout en recrachant la fumée stockée dans ma gorge. T'es en train de me dire que tu veux aller te murger un soir de semaine ? »
Je la joue à la provoc. Pas forcément parce que je veux la manipuler psychologiquement, mais surtout parce que ça me fait marrer. Je la vois, les sourcils levés, les yeux brillants de la fierté de celle qui sait qu'elle fait une bêtise mais qui l'assume complètement. Je dois avouer que ce n'est pas souvent que je tombe sur cette Sid là. Tout comme je dois avouer que c'est ma Sid préférée. J'appuie de nouveau ma tête contre le tronc d'arbre tout en engorgeant mes poumons de fumée. Je recrache doucement la fumée avant de donner ma réponse que Sid doit fébrilement attendre.
« Est-ce que le pape chie dans les bois ? »
Ce soir, on se la colle comme il faut. We f***ing get down! Et tant pis pour le mal de crâne que j'anticipe déjà avec une pointe d'effroi. Toutefois et toujours par curiosité, je ne peux m'empêcher :
« Dis voir, ça ne te ressemble pas beaucoup de proposer ce genre de trucs, m’aventurè-je à lui demander tout en tirant la dernière latte de la cigarette. On a quelque chose à fêter ? »
- InvitéInvité
Re: Parc & récréation (PV Sid) [Terminé]
Mer 20 Nov 2019 - 21:15
Au lieu de se concentrer sur l’objet de ma proposition et de me répondre du tac au tac, ce que j’espérais d’ailleurs, il l’analyse. Je lui offrais sur un plateau une occasion de faire l’une des choses qu’il préférait le plus au monde, se pinter la gueule, et lui, il trouvait le moyen de jouer au plus malin. Il est tellement gonflé ! J’ai du mal à en revenir. Mais je ne lui en veux pas. Après tout, il a raison. Ce genre de comportement ne me ressemble pas.
Je ne relève pas sa provocation, me contentant de lui sourire avec espièglerie. Il est hors de question qu’il arrive à pourrir le groove de l’empereur. Non, non, cette fois, j’allais me tenir à mes accès de folie que je me refusais d’écouter d’habitude. La Sid trop sérieuse était à mettre au placard pour la soirée !
Mais c’est qu’il insiste, le bougre. Il accepte, mais il insiste ! Je prends une mine exaspérée et le regarde avec gravité, avant d’expliquer fatalement :
- Ecoute. L’appel de l’alcool est extrêmement sacré. Il faut absolument y répondre, sinon, nous risquons de perdre notre statut de membres à l’Académie de la Beuverie. Ce serait particulièrement tragique. Il ne faut surtout pas en arriver, là, Tim ! Quoiqu’il arrive !
Je le regarde un instant, les yeux exorbités, l’air dramatique. Mais je ne peux tenir mon sérieux plus longtemps, alors je me laisse glisser le long de l’arbre, hilare.
Croyez-le ou non, mais c’est bien un rire sincère qui me secoue le corps. Je me tiens les côtes, des larmes perlent aux coins de mes yeux, j’ai le souffle court. La tronche qu’a tirée Lennox au début de ma tirade a aidé à mon fou rire – il est clair qu’il ne s’attendait pas à ce revirement de ma part ! Eh oui, il a beau dire qu’il me connait aussi bien qu’il veut pour m’avoir côtoyée pendant près de quinze ans, faut croire que j’arrive toujours à le surprendre.
Je reprends mon sérieux progressivement. Je suis complètement allongée sur l’herbe, à présent, les mains derrière la tête. Je plie les jambes, un pied à terre, l’autre sur le genou opposé. Levant les yeux vers sa p’tite bouille, je lui souris doucement.
- Sinon, ce qu’on a à fêter, c’est mes résolutions de cette année. J’essaye de m’y tenir ; la preuve, on sort ce soir. Tu vas m’aider à me décoincer ou tu comptes jouer la stupeur toute la soirée ? Parce que t’es pas au bout de tes surprises, sweetie.
Un clin d’œil vient ponctuer ma phrase, et je ris légèrement avant de tourner mon regard vers le ciel. Je n’ai pas franchement besoin de boire pour me dérider. Tim est un peu mon désinhibiteur sur pattes. Mais là, je crois que la perspective d’une soirée à enchaîner les pintes me rend le cœur plus léger.
Juste un peu.
Je ne relève pas sa provocation, me contentant de lui sourire avec espièglerie. Il est hors de question qu’il arrive à pourrir le groove de l’empereur. Non, non, cette fois, j’allais me tenir à mes accès de folie que je me refusais d’écouter d’habitude. La Sid trop sérieuse était à mettre au placard pour la soirée !
Mais c’est qu’il insiste, le bougre. Il accepte, mais il insiste ! Je prends une mine exaspérée et le regarde avec gravité, avant d’expliquer fatalement :
- Ecoute. L’appel de l’alcool est extrêmement sacré. Il faut absolument y répondre, sinon, nous risquons de perdre notre statut de membres à l’Académie de la Beuverie. Ce serait particulièrement tragique. Il ne faut surtout pas en arriver, là, Tim ! Quoiqu’il arrive !
Je le regarde un instant, les yeux exorbités, l’air dramatique. Mais je ne peux tenir mon sérieux plus longtemps, alors je me laisse glisser le long de l’arbre, hilare.
Croyez-le ou non, mais c’est bien un rire sincère qui me secoue le corps. Je me tiens les côtes, des larmes perlent aux coins de mes yeux, j’ai le souffle court. La tronche qu’a tirée Lennox au début de ma tirade a aidé à mon fou rire – il est clair qu’il ne s’attendait pas à ce revirement de ma part ! Eh oui, il a beau dire qu’il me connait aussi bien qu’il veut pour m’avoir côtoyée pendant près de quinze ans, faut croire que j’arrive toujours à le surprendre.
Je reprends mon sérieux progressivement. Je suis complètement allongée sur l’herbe, à présent, les mains derrière la tête. Je plie les jambes, un pied à terre, l’autre sur le genou opposé. Levant les yeux vers sa p’tite bouille, je lui souris doucement.
- Sinon, ce qu’on a à fêter, c’est mes résolutions de cette année. J’essaye de m’y tenir ; la preuve, on sort ce soir. Tu vas m’aider à me décoincer ou tu comptes jouer la stupeur toute la soirée ? Parce que t’es pas au bout de tes surprises, sweetie.
Un clin d’œil vient ponctuer ma phrase, et je ris légèrement avant de tourner mon regard vers le ciel. Je n’ai pas franchement besoin de boire pour me dérider. Tim est un peu mon désinhibiteur sur pattes. Mais là, je crois que la perspective d’une soirée à enchaîner les pintes me rend le cœur plus léger.
Juste un peu.
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Re: Parc & récréation (PV Sid) [Terminé]
Mer 20 Nov 2019 - 22:27
Parc & récréation
Feat Sidney Pond
Je dois l'avouer, le revirement de Sid est soudain. Amusant, attendrissant au possible mais surprenant. La voilà qu'elle m'attrape pas les épaules, s'exclame en me secouant comme un prunier au mois de juin que nous nous devons d'aller boire ce soir. Pas seulement d'aller boire, mais de nous exploser la tronche à coups de pintes, de whiskys et autres élixirs divins. Et tout comme j'avoue la soudaineté de son acte, j'avoue que ma réaction dans un premier temps fut l'inquiétude. Même si elle m'a déjà fait le coup quelquefois, elle a l'habitude de garder un sang-froid à toute épreuve et à n'exploser ainsi que lorsque ça n'implique aucune conséquence. Et la voilà, en fin d'après-midi d'un jour de semaine, en train de faire la folle. Au début les yeux écarquillés, c'est finalement mon sourire qui s'élargit en la voyant rire aux larmes et tenter de faire évacuer la pression qu'elle a dû accumuler en masse ces dernières semaines.
Ses éclats de rire se taisent alors peu à peu, et l'environnement reprend son souffle puis son calme. Je regarde la rouquine essuyer avec les manches de son pull les quelques larmes que les soubresauts humoristiques lui ont tiré. Je m'approche d'elle, toutefois. Le regard grave mais doux, comme si je voulais la rassurer. Je pose alors une main solidaire sur l'épaule, prenant la pose du médecin qui s'apprête à donner une mauvaise nouvelle. Je m'approche doucement de Sid mais, au dernier moment, ma tête descend brusquement de quelques centimètres. Pour ainsi dire, je m'apprête à parler à son ventre.
« SIIIIIID !!, m'écrié-je alors comme si je voulais m'adresser à un être présent dans son bidon. Un monstre t'a mangé et essaye de me convaincre que tu es quelqu'un de fun ! Je vais te libérer et après on ira lire des livres chiants, j'te promeeets ! »
En même temps que je crie mon dernier mot, je commence à rire comme l'idiot que je suis probablement, tout ça sous le regard (faussement ?) outré de mon amie. Sid s'allonge sur l'herbe encore sèche, bien que l'humidité ne devrait pas tarder à retomber en même temps que la nuit. Je suis encore adossé, tranquillement, à notre arbre, la regardant scruter les étoiles accrochées à la voûte qui commence à se laisser voir. Il fait nuit tôt, à cette époque de l'année. Cela m'arrange, cela dit : je suis plus un oiseau de nuit. Sid alors me regarde avec cet oeil espiègle dont elle seule a le secret, m'expliquant que c'est le moment de respecter ses propres engagements et de lâcher la bride. Pas toujours, bien sûr ; on ne se refait jamais complètement. Mais une fois de temps en temps, quand l'agenda chargé que deux étudiants comme nous avons nous le permet. Oublier le stress des examens qui approchent à grands pas, les obligations que tous les jeunes gens de 25 ans ont forcément. Tout ça, oublié. Le temps d'une soirée, s'enivrer d'autre chose que des accomplissements universitaires et choisir quelque chose de beaucoup plus simple : le houblon, le malt, l'orge !
Sid laisse retomber sa tête, son regard se perdant dans le ciel maintenant pratiquement noir. De mon côté, je me lève histoire de détendre mes jambes qui commencent à s'engourdir à cause du froid et de la position peu confortable dans laquelle j'étais assis. Je me dirige vers ma rouquine et lui bouche la vue du ciel avec ma grosse tête d'imbécile heureux. Elle m'a appelé sweetie, comme il lui arrive parfois. J'aime bien ce surnom, encore que je n'ai jamais osé lui dire. Elle serait capable de le pervertir, d'en faire un fardeau que je ne veux pas porter. Tout ça juste pour m'emmerder, en plus. Je m'agenouille à côté d'elle. Je fouille dans sa poche droite, là où elle avait posé son paquet de cigarettes. Je lui en prends une, allume celle-ci une fois dans mon bec et tire une grande taffe que je ne recrache une fois celle-ci ayant pris le temps de refroidir dans mes poumons. Evidemment, Sid me décoche un regard noir qui signifie : "je vais te mettre tellement de coups de pieds au cul que tu porteras des caleçons pointure 36".
« Je te la rembourse dès qu'on ira prendre mon paquet, rouquine. »
J'enfile ma capuche pour éviter de salir mes cheveux puis m'allonge à côté de Sid, mon regard fixé sur le même point d'horizon. Après une autre bouffée de fumée avalée, je tends sa cigarette à Sid, histoire qu'elle en profite et qu'elle ne m'en veuille pas trop de monopoliser son paquet de cigarettes. Une question d'ordre capital vient alors me frapper l'esprit.
« Et si on allait se murger avec les moldus, ce soir ?, proposé-je à ma chère amie, convaincu que c'est une bonne idée. Ça fait longtemps qu'on y est pas allé. »
La question n'est pas si surprenante. Même pour Sid. Elle a toujours connu mes inclinations pour le monde des moldus, mon monde d'origine. Je n'ai jamais caché à Sid qu'à part quelques exceptions, je préfère la compagnie des moldus à celle des sorciers. Evidemment, les premiers ne sont pas exempts de défauts ni de préjugés stupides, même à mon égard. Ceux qui me connaissent sans connaître mon secret pensent que j'ai fait toute ma scolarité chez les futurs taulards, que je vaux à peine mieux qu'un vaurien. S'ils savaient que je sais voler sur un balai comme peu de sorciers savent le faire et que je fais des études dans l'une des universités magiques les plus prestigieuses du monde, ils seraient sans doute plus surpris par le fait que je fasse effectivement des études que par le fait qu'il existe un monde magique parallèle au nôtre. Enfin, au nôtre. Au monde des moldus.
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Re: Parc & récréation (PV Sid) [Terminé]
Jeu 21 Nov 2019 - 16:17
Il me vole une clope, se servant dans la poche de mon blouson sans la moindre pression. Je le fusille du regard, évidemment, alors qu’il me promet de me la rembourser. Je ris un coup, ironique. Si je devais compter le nombre de cigarettes qu’il me doit, on n’en finirait pas.
Comme pour me faire taire, il finit par me la tendre pour qu’on partage. Je lève les yeux au ciel sans mot dire, acceptant tacitement la supercherie. Et alors que la fumée s’envole dans la nuit, il me fait part de ses envies.
Ça ne me surprend pas, finalement. Tim reste très attaché au monde moldu. Je le suis aussi, bien sûr. Après tout, ma famille sorcière est composée d’enfoirés de première, et la seule qui compte à mes yeux est la mère Greenwood, qui n’a pas une goutte de sang sorcier dans les veines. J’aurais tant voulu que mon père soit encore là, histoire de rehausser le niveau.
Il est vrai que j’ai toujours préféré l’alcool sorcier. Et, ce soir, une bièraubeurre me faisait bien envie… Mais Tim avait l’air de tenir à ce qu’on aille dans un bar moldu. Après tout, c’est moi qui l’ai forcé à revenir de l’autre côté du miroir ; alors, passer une soirée sans magie, en comparaison, ce n’était pas grand-chose. Je lui dois au moins ça.
J’acquiesce silencieusement à sa requête, avant de me rendre compte qu’il ne peut certainement pas voir mon geste. Alors, lentement, j’approche mon bras du sien pour poser doucement ma main sur la sienne. Mes doigts exercent une légère pression sur sa peau, comme pour lui faire comprendre que je le suivrais quoi qu’il arrive. Où qu’on aille.
Je retire ma main, tout aussi lentement, en prenant soin de ne pas être brusque dans mes mouvements. Je me relève sur un coude pour le regarder.
- Tu veux aller où ? dis-je d’un ton enjoué, histoire de passer à autre chose.
Je me mets debout et époussète mes vêtements avant de lui tendre la main pour l’aider à faire de même. Ça ne servait plus à rien de traînasser par ici, le temps se rafraîchissait dangereusement et mon ventre, menaçant, semblait se réveiller de sa torpeur.
- J’aurais un seul impératif. Peu importe le bar où on va, faut qu’ils servent à manger. J’ai envie d’un énorme burger bien gras avec des frites… et de la bonne bière !
Est-ce que j’arrêterai d’avoir faim un jour ? Pour l’instant, ça se profile plutôt mal, si vous voulez mon avis.
Tant pis.
Comme pour me faire taire, il finit par me la tendre pour qu’on partage. Je lève les yeux au ciel sans mot dire, acceptant tacitement la supercherie. Et alors que la fumée s’envole dans la nuit, il me fait part de ses envies.
Ça ne me surprend pas, finalement. Tim reste très attaché au monde moldu. Je le suis aussi, bien sûr. Après tout, ma famille sorcière est composée d’enfoirés de première, et la seule qui compte à mes yeux est la mère Greenwood, qui n’a pas une goutte de sang sorcier dans les veines. J’aurais tant voulu que mon père soit encore là, histoire de rehausser le niveau.
Il est vrai que j’ai toujours préféré l’alcool sorcier. Et, ce soir, une bièraubeurre me faisait bien envie… Mais Tim avait l’air de tenir à ce qu’on aille dans un bar moldu. Après tout, c’est moi qui l’ai forcé à revenir de l’autre côté du miroir ; alors, passer une soirée sans magie, en comparaison, ce n’était pas grand-chose. Je lui dois au moins ça.
J’acquiesce silencieusement à sa requête, avant de me rendre compte qu’il ne peut certainement pas voir mon geste. Alors, lentement, j’approche mon bras du sien pour poser doucement ma main sur la sienne. Mes doigts exercent une légère pression sur sa peau, comme pour lui faire comprendre que je le suivrais quoi qu’il arrive. Où qu’on aille.
Je retire ma main, tout aussi lentement, en prenant soin de ne pas être brusque dans mes mouvements. Je me relève sur un coude pour le regarder.
- Tu veux aller où ? dis-je d’un ton enjoué, histoire de passer à autre chose.
Je me mets debout et époussète mes vêtements avant de lui tendre la main pour l’aider à faire de même. Ça ne servait plus à rien de traînasser par ici, le temps se rafraîchissait dangereusement et mon ventre, menaçant, semblait se réveiller de sa torpeur.
- J’aurais un seul impératif. Peu importe le bar où on va, faut qu’ils servent à manger. J’ai envie d’un énorme burger bien gras avec des frites… et de la bonne bière !
Est-ce que j’arrêterai d’avoir faim un jour ? Pour l’instant, ça se profile plutôt mal, si vous voulez mon avis.
Tant pis.
- InvitéInvité
Re: Parc & récréation (PV Sid) [Terminé]
Jeu 28 Nov 2019 - 17:32
Parc & récréation
Feat Sidney Pond
Je comprends qu'en posant sa main douce sur la mienne, elle accède à ma requête. Un sourire se dessine sur mon visage, d'une oreille à l'autre. Cela fait des mois que je n'ai pas bougé, que je n'ai pas eu une seule soirée sans voir de baguette magique cracher des étincelles ou d'images bouger dans des bouquins poussiéreux. Je suis content de savoir que ce soir, nous irons chez les moldus. Je n'ai rien contre le monde des sorciers et après plus de dix années à côtoyer les magiciens et les magiciennes, il m'arrive encore souvent de m'émerveiller de ce que recèle ce monde. Mais il faut croire que les habitudes ont la vie dure : on ne peut pas grandir dans un monde sans qu'il s'inscrive en nous, sans qu'on absorbe ses us et ses coutumes à un tel point que les autres mondes auxquels on accède dans sa vie deviennent oppressants. On essaye d'agir, de penser comme les autres. Mais on n'est pas comme les autres. Je ne suis pas comme les autres. A jamais, je resterai le petit moldu de Dundee malgré mes pouvoirs, malgré ma baguette en bois de cornouiller, malgré mon balai magique. Alors, parfois, je pense à mon monde d'origine avec nostalgie. Je ne pense pas que ce soit si anormal, si ?
Sid se redresse et me fixe avec des grands yeux, me demandant où l'on pourrait alors étancher notre soif d'alcool. Il y a quelques bars moldus à Inverness que je connais bien. Voyons voir. D'abord, il y a le Black Thistle. C'est un pub dans la pure tradition écossaise où l'on sert quelques uns des meilleurs whiskys d'Ecosse (et donc du monde, naturellement). Côté points négatifs : la musique est vraiment à chier. Il y a aussi l'Exhausted qui vaut le coup, ne serait-ce que pour la bière éponyme qui vient de la micro-brasserie juste à côté. Côté points négatifs : c'est rempli de cons qui n'hésiteraient pas à coller une main au cul à Sid dès qu'elle rentrera dans le bar. Par conséquent, je devrais moi-même coller une main, dans leur gueule, pour équilibrer les choses. Sans compter qu'elle-même risquerait de vraiment faire du mal à quelqu'un. Ou, encore, il y a le Noose qui sert des fish & chips et des burgers d'anthologie, parfait pour éponger la cuite monumentale du voyageur éthylique fatigué après avoir atteint le septième bar de la soirée (et je parle de ma propre expérience, donc je sais de quoi je parle). Quand Sid n'impose pour condition que celle où on doit forcément y trouver des frites, des burgers et de la bière, ma décision est prise : the Noose it is! En même temps, j'aurais dû m'en douter...
« Quand même, lancé-je à ma chère consœur, avec tout ce que tu t'empiffres, t'as la chance de pouvoir faire disparaître ta cellulite en un claquement de doigts ! »
J'ai à peine le temps de terminer ma pique que Sid me décoche un coup de pied droit dans mes côtes, profitant de ma situation d'infériorité. Alors qu'elle affiche un air satisfait de sa vengeance express, je grimace et gémis pendant un court instant, sans m'empêche de rire de nos enfantillages. J'ai toutefois le temps de comprendre que je ne devrai plus revenir sur ça de la soirée, sans doute de la semaine et peut-être de toute l'année prochaine. Il n'empêche, je n'ai pas tout à fait tort : si je mangeais autant que Sid, je ne pourrais même plus tenir sur mon balai sans risquer de le briser en deux. Après, avec elle, j'ai l'habitude : je ne crois pas l'avoir vu une seule journée sans manger depuis que l'on se connaît. Et je l'ai déjà vu se déchaîner à des festins... Sans rentrer dans les détails, je dirai simplement ceci : c'est prodigieux. Vraiment. La preuve que c'est une grosse bouffe ? Il est à peine seize heures, et la voilà l'estomac qui gargouille à se lécher les babines à la simple idée d'absorber un maximum de junk food ! Alors qu'elle se lève et me tend sa main pour m'aider à me redresser, considérant que l'offense est lavée, je lui explique alors la destination qui pourrait convenir à ses attentes.
« Je te propose d'aller au Noose. Question bouffe de cochon, y a pas mieux ! En plus c'est en plein centre-ville donc c'est simple d'y aller. Ça te tente ? »
Je profite de son temps de réflexion pour lui prendre subtilement la cigarette coincée entre son index et son majeur. J'avale une grande bouffée de fumée de la sucette à cancer et la recrache en prenant bien soin d'envoyer dans le ciel de tout petits ronds éthérés. En rebaissant la tête, je croise le regard de Sid, qui semble plutôt convaincue par mon laïus sur la nourriture de cochon. Moins sur celui de la cellulite, cela dit. Et sinon, on peut toujours aller chercher la baston avec une bande de cons à l'Exhausted.
- InvitéInvité
Re: Parc & récréation (PV Sid) [Terminé]
Mar 3 Déc 2019 - 17:48
Mon coup de pied en plein dans ses côtes était amplement mérité. Ce sagouin savait pertinemment ce qu’il risquait à se permettre des remarques de la sorte concernant la quantité de de bouffe que j’étais capable de m’avaler sans grossir. Il était jaloux, voilà tout.
En plus, sa pique n’était même pas fondée. Je n’ai jamais, au grand jamais, fait disparaître ma cellulite grâce à ma nature de métamorphomage. Alors oui, j’ai un peu choisi ce corps de rêve, grand et mince, avec des jambes infinies. J’ai peut-être quelque peu triché, il y a des années en arrière, avant que ma fringale intarissable ne se manifeste, en m’accordant le droit d’avoir une silhouette parfaite. J’ai aussi, par moments, joué sur le volume de ma poitrine en fonction de mes humeurs. Mais si j’ai pu garder ce corps tel qu’il est, c’est bien pour deux raisons n’ayant aucun lien avec mes facultés magiques : premièrement, j’ai un corps de lâche qui n’absorbe que très peu le gras ; ensuite, vu tout le sport que je me tape – autant physiquement qu’intellectuellement –, tu m’étonnes que ma graisse fonde comme neige au soleil. C’est donc tout à mon honneur – si on met de côté mon métabolisme d’éternelle maigre.
Il a l’air de passer en revue dans sa p’tite tête l’ensemble des bars moldus à sa connaissance. Finalement, il me propose le Noose. S’il y a de quoi s’en mettre plein la panse, j’suis carrément chaud !
Je lui reprends ma cigarette et la porte à mes lèvres, savourant ma bouffée, avant de lui lancer avec un petit clin d’œil pétillant d’anticipation :
- Fine by me. C’est parti, camarade !
Cigarette au bec, mains dans les poches de mon blouson, je me mets en route sans plus attendre. L’heure de la mal bouffe et de l’alcool a sonné !
En plus, sa pique n’était même pas fondée. Je n’ai jamais, au grand jamais, fait disparaître ma cellulite grâce à ma nature de métamorphomage. Alors oui, j’ai un peu choisi ce corps de rêve, grand et mince, avec des jambes infinies. J’ai peut-être quelque peu triché, il y a des années en arrière, avant que ma fringale intarissable ne se manifeste, en m’accordant le droit d’avoir une silhouette parfaite. J’ai aussi, par moments, joué sur le volume de ma poitrine en fonction de mes humeurs. Mais si j’ai pu garder ce corps tel qu’il est, c’est bien pour deux raisons n’ayant aucun lien avec mes facultés magiques : premièrement, j’ai un corps de lâche qui n’absorbe que très peu le gras ; ensuite, vu tout le sport que je me tape – autant physiquement qu’intellectuellement –, tu m’étonnes que ma graisse fonde comme neige au soleil. C’est donc tout à mon honneur – si on met de côté mon métabolisme d’éternelle maigre.
Il a l’air de passer en revue dans sa p’tite tête l’ensemble des bars moldus à sa connaissance. Finalement, il me propose le Noose. S’il y a de quoi s’en mettre plein la panse, j’suis carrément chaud !
Je lui reprends ma cigarette et la porte à mes lèvres, savourant ma bouffée, avant de lui lancer avec un petit clin d’œil pétillant d’anticipation :
- Fine by me. C’est parti, camarade !
Cigarette au bec, mains dans les poches de mon blouson, je me mets en route sans plus attendre. L’heure de la mal bouffe et de l’alcool a sonné !
- Dans le prochain épisode...: