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Il est temps qu'on parle | Aggripa Skinner
Jeu 12 Déc 2019 - 10:53
Doucement, la lame du couteau venait trancher la tomate. J'avais pris ma journée pour préparer ce moment, et afin d'être sur de ne pas être dérangé, j'avais payé un concert à Barth. Deux jours, et des tickets non-remboursables. Il était trop gentil, trop respectueux de geste tellement faux que j'étais sur qu'il ne reviendrait pas au mauvais moment. Et alors que je m'attelais à terminer de découper ma tomate, je repassais en revue ce que j'avais préparé.
Nous étions samedi. Ma mère ne souffrirait d'aucun retard, tant elle était ce genre de femme pour qui la ponctualité était une règle d'or. J'avais préparé une soirée pour elle et pour moi. Feint de vouloir passer un moment avec elle, ce qui en soit était tout de même vrai, mais pas la raison de ce diner. La vérité, c'est que je ne comprenais toujours pas certaines choses, et peut-être que dans mon passé, les réponses étaient inscrites. Si je ne m'en souvenais pas moi-même, elle s'en souviendrait peut-être. Mais comment vérifier, si ce n'est par un plan digne de Machiavel.
Les tomates glissèrent dans le saladier, et la planche à découper se reposa en même temps que le couteau. Et ma main se porta sur la minuterie, l'arrêtant avant qu'elle ne sonne. Une seconde avant. Je détestais ce bruit. J'haïssais qu'il me rappelle à l'ordre. Et comme toujours quand ma mère était de la partie, j'étais incroyablement rigoureux sur le temps. Ma tête se releva pour regarder l'objet, et la vue de l'ultime seconde m'arracha un sourire.
Un coup de baguette plus tard, les objets et plat s'envolèrent les uns vers le frigo, les autres vers la vaisselle qui allait se faire comme par magie. Tout était prêt. Le vin, les verres, l'apéritif sur la table du salon, la table à manger,... Tout. Même les indices que j'avais laissé ça et là.
-"Trois... deux... un..."
On sonna. Et la fossette de mon visage apparut alors que ma main se leva, laissant la porte s'ouvrir magiquement. Mon corps entreprit d'aller à la rencontre de celle qui ne m'avait jamais déçue, la seule pour qui j'avais une réelle affection : ma mère.
-"Mère. Quel plaisir que tu aies pu venir. Laisse-moi donc te débarrasser."
Je venais biser sa joue, avant de prendre délicatement son manteau de dessus ses épaules. Pas encore de serviteurs ici, et j'étais loin d'être convaincu de la confiance que je pouvais porter à ces maudits Elfes de maisons !
Nous étions samedi. Ma mère ne souffrirait d'aucun retard, tant elle était ce genre de femme pour qui la ponctualité était une règle d'or. J'avais préparé une soirée pour elle et pour moi. Feint de vouloir passer un moment avec elle, ce qui en soit était tout de même vrai, mais pas la raison de ce diner. La vérité, c'est que je ne comprenais toujours pas certaines choses, et peut-être que dans mon passé, les réponses étaient inscrites. Si je ne m'en souvenais pas moi-même, elle s'en souviendrait peut-être. Mais comment vérifier, si ce n'est par un plan digne de Machiavel.
Les tomates glissèrent dans le saladier, et la planche à découper se reposa en même temps que le couteau. Et ma main se porta sur la minuterie, l'arrêtant avant qu'elle ne sonne. Une seconde avant. Je détestais ce bruit. J'haïssais qu'il me rappelle à l'ordre. Et comme toujours quand ma mère était de la partie, j'étais incroyablement rigoureux sur le temps. Ma tête se releva pour regarder l'objet, et la vue de l'ultime seconde m'arracha un sourire.
Un coup de baguette plus tard, les objets et plat s'envolèrent les uns vers le frigo, les autres vers la vaisselle qui allait se faire comme par magie. Tout était prêt. Le vin, les verres, l'apéritif sur la table du salon, la table à manger,... Tout. Même les indices que j'avais laissé ça et là.
-"Trois... deux... un..."
On sonna. Et la fossette de mon visage apparut alors que ma main se leva, laissant la porte s'ouvrir magiquement. Mon corps entreprit d'aller à la rencontre de celle qui ne m'avait jamais déçue, la seule pour qui j'avais une réelle affection : ma mère.
-"Mère. Quel plaisir que tu aies pu venir. Laisse-moi donc te débarrasser."
Je venais biser sa joue, avant de prendre délicatement son manteau de dessus ses épaules. Pas encore de serviteurs ici, et j'étais loin d'être convaincu de la confiance que je pouvais porter à ces maudits Elfes de maisons !
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Re: Il est temps qu'on parle | Aggripa Skinner
Dim 15 Déc 2019 - 9:02
Je ne fus qu'à moitié surprise lorsque mon fils m'invita chez lui. En revanche, ce qui me dérangeait davantage, c'était son état à lui. Pas besoin d'être voyante pour deviner que s'il voulait me voir, c'était parce qu'il avait besoin de quelque chose. Depuis le temps, j'avais appris à le cerner. De tous mes enfants, Jarvis était le plus manipulateur et calculateur. Non pas que cela me déplaise, mais je savais pertinemment qu'il pouvait retourner ça contre moi. Fort heureusement, je n'étais pas née de la dernière pluie, et je déplorais le fait que mon instinct me dicte de me méfier de ma propre chair et de mon propre sang. Allons, peut-être que je me trompais, peut-être que pour une fois, mon deuxième garçon souhaitait simplement passer une soirée inintéressée avec moi. Cela sonnait faux.
Néanmoins, je n'étais pas de ceux qui arrivaient en retard. Voilà pourquoi je terminais de me préparer chez moi, au manoir Swan. Bouclant un bracelet magique orné de pierres précieuses à mon poignet, je sortais de la salle de bain, les cheveux parfaitement coiffés et la robe strictement taillée. S'il m'arrivait d'avoir des allures moins sévères depuis cet été, c'était uniquement en compagnie de Delgado. En dehors, je ne devais absolument pas montrer que j'avais changé, ce ne serait que faiblesse, et il était hors de question que je paraisse faible aux yeux du monde. En passant devant l'horloge du manoir, je vérifiais l'heure tout en étant persuadée que j'étais dans les temps. Évidemment que je l'étais, comme toujours.
Je transplanais jusqu'à l'adresse indiquée, non sans un soupir d'appréhension. Quitter le manoir pour me rendre à un logement du Myrddin, ce n'était pas quelque chose qui m'enchantait. L'appartement avait beau être habité par deux de mes enfants, et il pouvait être aussi luxueux que le manoir, je n'aimais guère savoir ma progéniture dans un endroit aussi restreint. Ça n'avait pas les allures d'un manoir, ça n'avait donc rien de comparable. C'était une descente dans la hiérarchie que je n'appréciais vraiment pas. Mais bon, ce soir, pour eux, surtout pour Jarvis, je faisais une concession.
Non sans maugréer, je sonnais à la porte, et ce fut presque immédiatement que la porte s'ouvrit pour me laisser entrer. Bientôt, ce fut Jarvis qui arriva pour m'accueillir. Il avait bonne mine, et il était beau, mon fils. Le laissant me débarrasser de mon manteau, car c'était un droit qui m'était dû, j'entamais d'avancer dans son appartement sans avoir décroché le moindre mot. Œillade critique sur le lieu de vie de mes deux fils, je fronçais légèrement les sourcils avant de faire face à ma progéniture. Le scrutant de bas en haut de mon regard bleu et froid, je terminais par planter mes prunelles dans les siennes, restant bien droite, dressée de toute ma superbe.
- Jarvis. Tu sembles en forme, comment vas-tu mon chéri ? Nouveau balayement du regard du logement, légère grimace de dégoût sur le visage. N'as-tu donc pas d'elfe de maison pour te servir ? Pernille me manquait déjà.
Néanmoins, je n'étais pas de ceux qui arrivaient en retard. Voilà pourquoi je terminais de me préparer chez moi, au manoir Swan. Bouclant un bracelet magique orné de pierres précieuses à mon poignet, je sortais de la salle de bain, les cheveux parfaitement coiffés et la robe strictement taillée. S'il m'arrivait d'avoir des allures moins sévères depuis cet été, c'était uniquement en compagnie de Delgado. En dehors, je ne devais absolument pas montrer que j'avais changé, ce ne serait que faiblesse, et il était hors de question que je paraisse faible aux yeux du monde. En passant devant l'horloge du manoir, je vérifiais l'heure tout en étant persuadée que j'étais dans les temps. Évidemment que je l'étais, comme toujours.
Je transplanais jusqu'à l'adresse indiquée, non sans un soupir d'appréhension. Quitter le manoir pour me rendre à un logement du Myrddin, ce n'était pas quelque chose qui m'enchantait. L'appartement avait beau être habité par deux de mes enfants, et il pouvait être aussi luxueux que le manoir, je n'aimais guère savoir ma progéniture dans un endroit aussi restreint. Ça n'avait pas les allures d'un manoir, ça n'avait donc rien de comparable. C'était une descente dans la hiérarchie que je n'appréciais vraiment pas. Mais bon, ce soir, pour eux, surtout pour Jarvis, je faisais une concession.
Non sans maugréer, je sonnais à la porte, et ce fut presque immédiatement que la porte s'ouvrit pour me laisser entrer. Bientôt, ce fut Jarvis qui arriva pour m'accueillir. Il avait bonne mine, et il était beau, mon fils. Le laissant me débarrasser de mon manteau, car c'était un droit qui m'était dû, j'entamais d'avancer dans son appartement sans avoir décroché le moindre mot. Œillade critique sur le lieu de vie de mes deux fils, je fronçais légèrement les sourcils avant de faire face à ma progéniture. Le scrutant de bas en haut de mon regard bleu et froid, je terminais par planter mes prunelles dans les siennes, restant bien droite, dressée de toute ma superbe.
- Jarvis. Tu sembles en forme, comment vas-tu mon chéri ? Nouveau balayement du regard du logement, légère grimace de dégoût sur le visage. N'as-tu donc pas d'elfe de maison pour te servir ? Pernille me manquait déjà.
- InvitéInvité
Re: Il est temps qu'on parle | Aggripa Skinner
Dim 15 Déc 2019 - 16:05
- Jarvis. Tu sembles en forme, comment vas-tu mon chéri ?
Ma mère avait toujours cette classe avec elle, et je devais reconnaître qu'elle était une source d'inspiration pour moi. Lorsque les enfants de mon âge cherchaient à imiter leurs pères, moi je cherchais à faire la même que ma mère. Parce qu'elle avait toujours représentait tout pour moi. Tout, toujours, dans le but de la rendre fier de moi. Mon père, lui, j'avais fini par abandonner.
-"Très bien."
Sourire naissant sur mon visage à la mention du mot chéri, j'avançais à nouveau vers le bar, pour en sortir une bouteille d'alcool, de cet alcool que je savais qu'elle aimait, et dont je gardais toujours une bouteille chez moi ainsi que deux verres. Et lui tendant l'un des verres, j'entrepris de le servir une fois qu'elle le tenait.
- N'as-tu donc pas d'elfe de maison pour te servir ?
Le sourire disparut presque aussi vite qu'il était venu.
-"Non."
Le mot avait tranché la conversation. Elle savait comment j'avais toujours traité Pernille. Et bien que l'idée m'avait tout de même traversé l'esprit, je ne m'étais pas encore fait à l'idée de payer pour obtenir une de ses immondes créatures. Même une mornilles était de l'argent gaché. Un fait que j'allais rappelé de suite.
-"Je n'ai pas encore trouvé le temps de jeter ainsi mon argent par les fenêtres."
Si encore, on pouvait les chasser comme il y a longtemps, dans certains pays, pour le sport, j'aurais adoré. Mais là, payer pour en obtenir un, devoir y mettre le prix pour juste avoir le plaisir de ne pas avoir le fond du panier, c'est... pas encore envisagée dans mon esprit.
Nouveau sourire alors que mon verre vient tinter le sien et que je l'invite à venir s'asseoir dans le salon.
-"Mais je t'en prie. Appelle-la si tu souhaite qu'elle nous serve. Je tâcherai d'être... gentil."
Un mot qui m'arrachait la gorge aussi bien que si j'avalais du verre pillé.
-"Et toi, comment vas-tu ?"
Ma mère avait toujours cette classe avec elle, et je devais reconnaître qu'elle était une source d'inspiration pour moi. Lorsque les enfants de mon âge cherchaient à imiter leurs pères, moi je cherchais à faire la même que ma mère. Parce qu'elle avait toujours représentait tout pour moi. Tout, toujours, dans le but de la rendre fier de moi. Mon père, lui, j'avais fini par abandonner.
-"Très bien."
Sourire naissant sur mon visage à la mention du mot chéri, j'avançais à nouveau vers le bar, pour en sortir une bouteille d'alcool, de cet alcool que je savais qu'elle aimait, et dont je gardais toujours une bouteille chez moi ainsi que deux verres. Et lui tendant l'un des verres, j'entrepris de le servir une fois qu'elle le tenait.
- N'as-tu donc pas d'elfe de maison pour te servir ?
Le sourire disparut presque aussi vite qu'il était venu.
-"Non."
Le mot avait tranché la conversation. Elle savait comment j'avais toujours traité Pernille. Et bien que l'idée m'avait tout de même traversé l'esprit, je ne m'étais pas encore fait à l'idée de payer pour obtenir une de ses immondes créatures. Même une mornilles était de l'argent gaché. Un fait que j'allais rappelé de suite.
-"Je n'ai pas encore trouvé le temps de jeter ainsi mon argent par les fenêtres."
Si encore, on pouvait les chasser comme il y a longtemps, dans certains pays, pour le sport, j'aurais adoré. Mais là, payer pour en obtenir un, devoir y mettre le prix pour juste avoir le plaisir de ne pas avoir le fond du panier, c'est... pas encore envisagée dans mon esprit.
Nouveau sourire alors que mon verre vient tinter le sien et que je l'invite à venir s'asseoir dans le salon.
-"Mais je t'en prie. Appelle-la si tu souhaite qu'elle nous serve. Je tâcherai d'être... gentil."
Un mot qui m'arrachait la gorge aussi bien que si j'avalais du verre pillé.
-"Et toi, comment vas-tu ?"
- InvitéInvité
Re: Il est temps qu'on parle | Aggripa Skinner
Dim 15 Déc 2019 - 17:44
Réponses rapides et concises, comme je lui avais toujours appris, et comme il l'avait toujours été. Jarvis était cet enfant qui me ressemblait le plus, et pourtant, c'était celui avec lequel j'avais le plus de peine à parler. Non pas que les sujets de conversations venaient à manquer, mais parce que je ne lui faisais pas confiance. Il avait cette mesquinerie héritée de moi qu'il pouvait retourner à tout moment contre sa famille. J'avais déjà eu certaines rumeurs de ses agissements à l'encontre de son frère. Je n'avais jamais cherché à prouver la véracité des faits, mais Jarvis savait à quel point j'étais opposée aux querelles fraternelles. Ces histoires, c'était à Wilson qu'ils le devaient, c'était lui qui les avait monté l'un contre l'autre, pour le bien de la maison Skinner. Mais si finalement les tensions étaient si fortes, c'était aussi à cause de ça. Et je n'étais pas certaine que ce soit très propice à la réputation de notre nom.
Attrapant le verre d'alcool qu'il venait de me servir, je prenais donc place au salon là où il venait de me l'indiquer tandis que je plissais les yeux à sa réponse tranchante. Je déplorais devoir être à ce point en garde face à l'un de mes enfants, pourtant, Jarvis ne me donnait pas le choix. Mon instinct était bien trop aiguisé pour laisser passer quoique ce soit.
- Qui veut-tu que j'appelle ? Pernille ? Non, elle est cantonnée au manoir Skinner tant que je ne lui en donne pas l'autorisation, tu le sais bien. Rivant mon regard sur la décoration du salon, je reprenais d'un ton quelque peu acerbe. Jeter ton argent par la fenêtre ? Je croyais au contraire que tu serais heureux de pouvoir avoir un esclave à ta botte, n'est-ce pas ce que tu aimes ? Laissant trainer mes yeux glacés sur lui, je continuais. Cela dit, si ce n'est qu'une question d'argent, nous pouvons toujours t'envoyer l'un des elfes du manoir, nous en avons trop à présent.
À présent que mes merveilleux enfants sont pour la plupart partis. Juliet logeant à l'université pour les études, je veillais davantage sur elle en ayant élu moi-même domicile là-bas. Les garçons en avaient fait de même. Alors oui, aujourd'hui, avec une progéniture grandie, les elfes de la maison Skinner étaient un peu en surnombre. Me débarrasser d'une ou deux têtes ne me dérangeait pas. D'autant plus que je les savais fidèle à mon nom et à ma cause. Ils pourraient m'être bien plus utiles ici qu'à se tourner les pouces au manoir.
Mais je n'en oubliais pas les politesses, voilà pourquoi je pris le temps de répondre à mon garçon après une première gorgée de cet alcool que j'appréciais. Ce fut non sans l'avoir analyser d'abord, discrètement, comme je savais le faire lors des soirées mondaines, pour m'assurer qu'il n'y ait rien dedans. Sait-on jamais.
- Je vais bien. La fin de l'année est toujours une période que j'apprécie dans l'exercice de mes fonctions d'enseignante. Les élèves sont plus agités. J'ai davantage de discipline à faire. Et donc de punition à distribuer. C'est distrayant. Petit sourire mauvais aux coins des lèvres, je fixais Jarvis avant de continuer. En parlant de cours, comment t'en sors-tu ?
Attrapant le verre d'alcool qu'il venait de me servir, je prenais donc place au salon là où il venait de me l'indiquer tandis que je plissais les yeux à sa réponse tranchante. Je déplorais devoir être à ce point en garde face à l'un de mes enfants, pourtant, Jarvis ne me donnait pas le choix. Mon instinct était bien trop aiguisé pour laisser passer quoique ce soit.
- Qui veut-tu que j'appelle ? Pernille ? Non, elle est cantonnée au manoir Skinner tant que je ne lui en donne pas l'autorisation, tu le sais bien. Rivant mon regard sur la décoration du salon, je reprenais d'un ton quelque peu acerbe. Jeter ton argent par la fenêtre ? Je croyais au contraire que tu serais heureux de pouvoir avoir un esclave à ta botte, n'est-ce pas ce que tu aimes ? Laissant trainer mes yeux glacés sur lui, je continuais. Cela dit, si ce n'est qu'une question d'argent, nous pouvons toujours t'envoyer l'un des elfes du manoir, nous en avons trop à présent.
À présent que mes merveilleux enfants sont pour la plupart partis. Juliet logeant à l'université pour les études, je veillais davantage sur elle en ayant élu moi-même domicile là-bas. Les garçons en avaient fait de même. Alors oui, aujourd'hui, avec une progéniture grandie, les elfes de la maison Skinner étaient un peu en surnombre. Me débarrasser d'une ou deux têtes ne me dérangeait pas. D'autant plus que je les savais fidèle à mon nom et à ma cause. Ils pourraient m'être bien plus utiles ici qu'à se tourner les pouces au manoir.
Mais je n'en oubliais pas les politesses, voilà pourquoi je pris le temps de répondre à mon garçon après une première gorgée de cet alcool que j'appréciais. Ce fut non sans l'avoir analyser d'abord, discrètement, comme je savais le faire lors des soirées mondaines, pour m'assurer qu'il n'y ait rien dedans. Sait-on jamais.
- Je vais bien. La fin de l'année est toujours une période que j'apprécie dans l'exercice de mes fonctions d'enseignante. Les élèves sont plus agités. J'ai davantage de discipline à faire. Et donc de punition à distribuer. C'est distrayant. Petit sourire mauvais aux coins des lèvres, je fixais Jarvis avant de continuer. En parlant de cours, comment t'en sors-tu ?
- InvitéInvité
Re: Il est temps qu'on parle | Aggripa Skinner
Dim 15 Déc 2019 - 21:08
- Qui veut-tu que j'appelle ? Pernille ? Non, elle est cantonnée au manoir Skinner tant que je ne lui en donne pas l'autorisation, tu le sais bien.
Bien sur que je le sais. Et je sais que tu sais que je n'acceptes pas sa présence. Être gentil ne l'a pas aidé quand j'avais 9 ans, et que tu m'a retrouvé à deux doigts de l'étrangler pour de bon, juste pour jouer. Pernille. Ravissante petite mocheté de la nature, mutation abjecte dotée de magie, je la détestais déjà à l'époque pour ce qu'elle savait faire et pas moi.
- Jeter ton argent par la fenêtre ? Je croyais au contraire que tu serais heureux de pouvoir avoir un esclave à ta botte, n'est-ce pas ce que tu aimes ?
Le liquide ambrée de mon verre s'arreta de couler, ma main emmenant le verre ailleurs qu'à mes lèvres. Avoir un serviteur à ma botte ? Est-ce que cela me plairait ? Question compliquée, j'aimais asseoir mon autorité, mais un elfe.
- Cela dit, si ce n'est qu'une question d'argent, nous pouvons toujours t'envoyer l'un des elfes du manoir, nous en avons trop à présent.
-"Pour Noël."
Je refrénais un ricanement. Je n'étais pas sur qu'elle accepte ce genre de moquerie, et pourtant, j'adorais l'idée. Après tout, moi, j'avais déjà son cadeau, magnifique parure cachée dans un tiroir, protégée par 5 sorts anti-intrusion. Magnifique collier d'argent serti d’émeraude, un cadeau d'une autre époque, au prix justifiant que je n'avais plus d'argent à investir dans une lubie comme un Elfe. Un cadeau qui était, comme toujours, bien plus onéreux que les autres que j'offrirais au reste de la famille -pour ceux qui en aurait un-.
-"Ce n'est pas que j'aime avoir un serviteur à ma botte qui me freine, ou l'argent..."
Mensonge, et alors...
-"... Mais je ne sais pas si je peux avoir confiance en ces créatures. Que ferais-je, si un jour, elle décide de révéler mes secrets ?"
Qu'elle ne me dise pas que c'est impossible, cela s'était déjà vu. Fichues créatures. Et je n'avais pas envie de voir certains de mes secrets étalés au grand jour. Elle en savait quelque chose, elle qui savait ma condition d'animagus.
M'enquérant alors de ses nouvelles, elle me répondit ce qui m'arracha un nouveau sourire :
- Je vais bien. La fin de l'année est toujours une période que j'apprécie dans l'exercice de mes fonctions d'enseignante. Les élèves sont plus agités. J'ai davantage de discipline à faire. Et donc de punition à distribuer. C'est distrayant.
J'en savais quelque choses. Et alors qu'elle me demande comment je m'en sors moi-même, je décides de changer de place, venant m'installer à coté d'elle, prenant un plat de zakouski et lui en proposant :
-"Pour ce qui est du cours de Potions, tu en as une bonne idée."
Oeillade amusée, elle savait qu'elle était ma seule raison d'avoir encore ce cours dans mes matières. Si elle n'était pas tutrice de cette matière, je l'aurais arreté depuis quelques années déjà.
-"Dans les autres matières, je me débrouilles aussi bien que l'année passée."
Autrement dit, très bien. Elle m'avait habitué à performer, elle autant que mon père. Pourtant, j'avais doublé. A ma demande. Ce n'était pas la première fois que l'envie m'en prenait, puisque je l'avais déjà fait en Septième à Poudlard. Et comme à l'époque, celle-là même où je m'étais concentré pour maitriser mon animagie, j'avais mes raisons.
Mais un soupir las s'échappa tout de même de mes lèvres.
-"Tu te méfies."
Profonde vérité, dit sur ce même ton désolé que j'avais appris à jouer si bien au théatre.
-"Je n'ai pas changé tu sais, maman. Je fais toujours tout ce que je peux pour que tu sois fier de moi."
L'espace d'un instant, je rejouais ce gamin qu'elle avait emmené avec elle au chemin de traverse, il y a tant d'années. Ce même enfant qui n'avait qu'un seul souhait, le bonheur de sa seule bien-aimée de l'époque.
Bien sur que je le sais. Et je sais que tu sais que je n'acceptes pas sa présence. Être gentil ne l'a pas aidé quand j'avais 9 ans, et que tu m'a retrouvé à deux doigts de l'étrangler pour de bon, juste pour jouer. Pernille. Ravissante petite mocheté de la nature, mutation abjecte dotée de magie, je la détestais déjà à l'époque pour ce qu'elle savait faire et pas moi.
- Jeter ton argent par la fenêtre ? Je croyais au contraire que tu serais heureux de pouvoir avoir un esclave à ta botte, n'est-ce pas ce que tu aimes ?
Le liquide ambrée de mon verre s'arreta de couler, ma main emmenant le verre ailleurs qu'à mes lèvres. Avoir un serviteur à ma botte ? Est-ce que cela me plairait ? Question compliquée, j'aimais asseoir mon autorité, mais un elfe.
- Cela dit, si ce n'est qu'une question d'argent, nous pouvons toujours t'envoyer l'un des elfes du manoir, nous en avons trop à présent.
-"Pour Noël."
Je refrénais un ricanement. Je n'étais pas sur qu'elle accepte ce genre de moquerie, et pourtant, j'adorais l'idée. Après tout, moi, j'avais déjà son cadeau, magnifique parure cachée dans un tiroir, protégée par 5 sorts anti-intrusion. Magnifique collier d'argent serti d’émeraude, un cadeau d'une autre époque, au prix justifiant que je n'avais plus d'argent à investir dans une lubie comme un Elfe. Un cadeau qui était, comme toujours, bien plus onéreux que les autres que j'offrirais au reste de la famille -pour ceux qui en aurait un-.
-"Ce n'est pas que j'aime avoir un serviteur à ma botte qui me freine, ou l'argent..."
Mensonge, et alors...
-"... Mais je ne sais pas si je peux avoir confiance en ces créatures. Que ferais-je, si un jour, elle décide de révéler mes secrets ?"
Qu'elle ne me dise pas que c'est impossible, cela s'était déjà vu. Fichues créatures. Et je n'avais pas envie de voir certains de mes secrets étalés au grand jour. Elle en savait quelque chose, elle qui savait ma condition d'animagus.
M'enquérant alors de ses nouvelles, elle me répondit ce qui m'arracha un nouveau sourire :
- Je vais bien. La fin de l'année est toujours une période que j'apprécie dans l'exercice de mes fonctions d'enseignante. Les élèves sont plus agités. J'ai davantage de discipline à faire. Et donc de punition à distribuer. C'est distrayant.
J'en savais quelque choses. Et alors qu'elle me demande comment je m'en sors moi-même, je décides de changer de place, venant m'installer à coté d'elle, prenant un plat de zakouski et lui en proposant :
-"Pour ce qui est du cours de Potions, tu en as une bonne idée."
Oeillade amusée, elle savait qu'elle était ma seule raison d'avoir encore ce cours dans mes matières. Si elle n'était pas tutrice de cette matière, je l'aurais arreté depuis quelques années déjà.
-"Dans les autres matières, je me débrouilles aussi bien que l'année passée."
Autrement dit, très bien. Elle m'avait habitué à performer, elle autant que mon père. Pourtant, j'avais doublé. A ma demande. Ce n'était pas la première fois que l'envie m'en prenait, puisque je l'avais déjà fait en Septième à Poudlard. Et comme à l'époque, celle-là même où je m'étais concentré pour maitriser mon animagie, j'avais mes raisons.
Mais un soupir las s'échappa tout de même de mes lèvres.
-"Tu te méfies."
Profonde vérité, dit sur ce même ton désolé que j'avais appris à jouer si bien au théatre.
-"Je n'ai pas changé tu sais, maman. Je fais toujours tout ce que je peux pour que tu sois fier de moi."
L'espace d'un instant, je rejouais ce gamin qu'elle avait emmené avec elle au chemin de traverse, il y a tant d'années. Ce même enfant qui n'avait qu'un seul souhait, le bonheur de sa seule bien-aimée de l'époque.
- InvitéInvité
Re: Il est temps qu'on parle | Aggripa Skinner
Lun 16 Déc 2019 - 9:14
Je ne pouvais m'empêcher de plisser les yeux à la remarque de mon fils concernant les elfes de maison et les fêtes de fin d'année. Mais avec cette attitude, il ne s'attendait sûrement pas à ce que je le prenne aux mots et que je lui envoie véritablement un elfe de maison du manoir Skinner ici. Gretchen fera parfaitement l'affaire.
Plongeant mes lèvres dans l'alcool qu'il venait de me servir, je le fixais de cet air supérieur tandis qu'il m'expliquait, à demi-mots je le devinais, les raisons de son refus. Il y avait toujours eu dans les paroles de Jarvis, quelque chose de calculé, d'un peu faux. C'était moi-même qui lui avais appris l'art de détourner la vérité. Il fallait en raconter suffisamment pour que ce soit crédible, mais pas assez pour éviter que ça ne se retourne contre nous. Aujourd'hui, j'avais trouvé un adversaire à ma taille puisqu'il maitrisait parfaitement le langage. C'était sans compter son attitude qui avait été plutôt déplacée et malveillante depuis de nombreuses années déjà. Voilà pourquoi je me méfiais à ce point de lui plus que de mes autres enfants. Mais ce n'était pas pour autant que je le négligeais et que je lui donnais moins d'amour, bien au contraire. Jarvis était peut-être le seul enfant, avec Juliet, qui avait ma pleine attention. Reposant mon verre sur la table, je me décidais à lui répondre franchement.
- Tu connais le nombre d'elfe de maison que nous avons au manoir, et tu sais qu'ils gardent tous de nombreux secrets de la famille. Les elfes de maison sont de ces créatures fascinantes qui ont la servitude dans le sang. Ils aiment nous servir, rappelle toi. Je penchais un peu la tête sur le côté, accentuant mes airs mesquins et sournois, mais ils n'étaient pas adressés à mon fils. Tu sais Jarvis, des fois il faut apprendre à se faire aimer des autres pour qu'ils rentrent dans notre cercle, et qu'ils ne nous trahissent pas.
Ce que je voulais lui dire, c'était que s'il traitait bien son elfe, il n'y aurait aucune raison qu'il le trahisse. Ces créatures n'étaient pas comme les humains, fort heureusement. Les elfes résidant au manoir Skinner avaient toujours été passablement bien traités, et il y avait une raison toute précise à cela. Si je portais autant d'attention à Pernille, ce n'était pas pour rien non plus. Mais pour comprendre cela, Jarvis devait mettre sa cruauté naturelle de côté. Il ne suffisait pas toujours de faire peur pour accéder à la grandeur.
Lorsqu'il en vint à me parler de ses résultats aux cours, je me contentais de lui sourire, presque avec bienveillance. Car il n'y avait que mes enfants qui avaient droit à ce genre de regard aimant. Effectivement, je connaissais ses bulletins, surtout en Potions, et je devais avouer que je n'étais pas peu fière. Tous mes enfants savaient à quel point j'étais exigeante avec leurs études, et je n'accepterais aucun écart. Nous n'étions pas les Muller.
Me saisissant d'un hors d'œuvre qu'il me présentait, je le gardais devant ma bouche alors qu'il en vint à me parler comme s'il était ce petit garçon perdu et perturbé qu'il avait, dans le fond, toujours été. Par ses cours de théâtre, je savais très bien qu'il maitrisait à la perfection le fait de simuler certaine émotion. Pourtant, je marchais dans son jeu. Moi aussi, j'étais capable de faire, et il y avait quelque chose où il ne m'égalerait jamais : l'expérience.
Alors, je souriais avec bienveillance et douceur cette fois, tout en posant ma main libre sur celle de mon enfant. Contact néanmoins chaleureux et apaisant, celui d'une mère attentive à son enfant. Cette mère que j'avais toujours été, derrière cette glace qui m'entourait pour me protéger.
- Voyons, j'ai toujours été fière de toi. Mais tu sais à quel point je dois me méfier de tout et de tout le monde, tu sais que ce n'est pas dirigé contre toi. Vérité. Les vieilles habitudes ont la vie dure, et je regrette d'agir de la sorte, par instinct, avec vous. Nouvelle vérité. Vague soupir avant que je ne reprenne. Lorsque je ne serai plus obligée auprès de ton père, ça ira peut-être mieux. Encore une vérité. Et ce fut sur ses mots que je venais manger mon encas avec une tranquillité et un détachement qui faisait froid dans le dos.
Plongeant mes lèvres dans l'alcool qu'il venait de me servir, je le fixais de cet air supérieur tandis qu'il m'expliquait, à demi-mots je le devinais, les raisons de son refus. Il y avait toujours eu dans les paroles de Jarvis, quelque chose de calculé, d'un peu faux. C'était moi-même qui lui avais appris l'art de détourner la vérité. Il fallait en raconter suffisamment pour que ce soit crédible, mais pas assez pour éviter que ça ne se retourne contre nous. Aujourd'hui, j'avais trouvé un adversaire à ma taille puisqu'il maitrisait parfaitement le langage. C'était sans compter son attitude qui avait été plutôt déplacée et malveillante depuis de nombreuses années déjà. Voilà pourquoi je me méfiais à ce point de lui plus que de mes autres enfants. Mais ce n'était pas pour autant que je le négligeais et que je lui donnais moins d'amour, bien au contraire. Jarvis était peut-être le seul enfant, avec Juliet, qui avait ma pleine attention. Reposant mon verre sur la table, je me décidais à lui répondre franchement.
- Tu connais le nombre d'elfe de maison que nous avons au manoir, et tu sais qu'ils gardent tous de nombreux secrets de la famille. Les elfes de maison sont de ces créatures fascinantes qui ont la servitude dans le sang. Ils aiment nous servir, rappelle toi. Je penchais un peu la tête sur le côté, accentuant mes airs mesquins et sournois, mais ils n'étaient pas adressés à mon fils. Tu sais Jarvis, des fois il faut apprendre à se faire aimer des autres pour qu'ils rentrent dans notre cercle, et qu'ils ne nous trahissent pas.
Ce que je voulais lui dire, c'était que s'il traitait bien son elfe, il n'y aurait aucune raison qu'il le trahisse. Ces créatures n'étaient pas comme les humains, fort heureusement. Les elfes résidant au manoir Skinner avaient toujours été passablement bien traités, et il y avait une raison toute précise à cela. Si je portais autant d'attention à Pernille, ce n'était pas pour rien non plus. Mais pour comprendre cela, Jarvis devait mettre sa cruauté naturelle de côté. Il ne suffisait pas toujours de faire peur pour accéder à la grandeur.
Lorsqu'il en vint à me parler de ses résultats aux cours, je me contentais de lui sourire, presque avec bienveillance. Car il n'y avait que mes enfants qui avaient droit à ce genre de regard aimant. Effectivement, je connaissais ses bulletins, surtout en Potions, et je devais avouer que je n'étais pas peu fière. Tous mes enfants savaient à quel point j'étais exigeante avec leurs études, et je n'accepterais aucun écart. Nous n'étions pas les Muller.
Me saisissant d'un hors d'œuvre qu'il me présentait, je le gardais devant ma bouche alors qu'il en vint à me parler comme s'il était ce petit garçon perdu et perturbé qu'il avait, dans le fond, toujours été. Par ses cours de théâtre, je savais très bien qu'il maitrisait à la perfection le fait de simuler certaine émotion. Pourtant, je marchais dans son jeu. Moi aussi, j'étais capable de faire, et il y avait quelque chose où il ne m'égalerait jamais : l'expérience.
Alors, je souriais avec bienveillance et douceur cette fois, tout en posant ma main libre sur celle de mon enfant. Contact néanmoins chaleureux et apaisant, celui d'une mère attentive à son enfant. Cette mère que j'avais toujours été, derrière cette glace qui m'entourait pour me protéger.
- Voyons, j'ai toujours été fière de toi. Mais tu sais à quel point je dois me méfier de tout et de tout le monde, tu sais que ce n'est pas dirigé contre toi. Vérité. Les vieilles habitudes ont la vie dure, et je regrette d'agir de la sorte, par instinct, avec vous. Nouvelle vérité. Vague soupir avant que je ne reprenne. Lorsque je ne serai plus obligée auprès de ton père, ça ira peut-être mieux. Encore une vérité. Et ce fut sur ses mots que je venais manger mon encas avec une tranquillité et un détachement qui faisait froid dans le dos.
- InvitéInvité
Re: Il est temps qu'on parle | Aggripa Skinner
Lun 16 Déc 2019 - 23:05
Se faire aimer ? Des Elfes ? De ces immondes créatures ? Cette seule idée me répugnait rien que d'y penser, me donner envie de vomir. S'ils aimaient nous servir soit, c'était dans l'ordre des choses. Nous étions les maitres et eux des esclaves juste bon à nous servir, mais de là à éprouver une once d'affection pour eux... Jamais !
Mais elle avait raison de l'affirmer pourtant. Certaines de mes relations m'aimaient, et je ne le regrettais pas. Pour autant, je ne me voyais pas agir avec les sous-classes comme avec eux. C'était juste tout bonnement impossible.
- Voyons, j'ai toujours été fière de toi. Mais tu sais à quel point je dois me méfier de tout et de tout le monde, tu sais que ce n'est pas dirigé contre toi.
Dirigé ou non contre moi, cette méfiance me tue. J'ai l'impression d'en souffrir, que de la reconnaissance de sa part me ferait parfois tellement de bien. Mais elle continue, comme elle l'explique si bien, à en vouloir davantage, toujours plus. Se rend-elle compte que je me dépasses en réalité ? Ou à l'instar de ma directrice de maison, voit-elle juste ce qui est en surface ?
-Les vieilles habitudes ont la vie dure, et je regrette d'agir de la sorte, par instinct, avec vous. Lorsque je ne serai plus obligée auprès de ton père, ça ira peut-être mieux.
Mon visage se durcit en entendant parler de lui. Encore lui. Toujours lui. Ma tête se détourne un moment, visiblement irrité. La vérité est que j'ai fait payer Adriel de ce qui s'est passé avec Belladonna, mais pas encore Wilson.
-"Toujours lui."
Il était loin le temps où j'étais un enfant cherchant à l'impressionner. J'avais compris qu'il n'y avait à ses yeux qu'Adriel, l'ainé chéri. Mon regard revenant vers Agrippa, ayant perdu très nettement de son éclat humain, je déclarais :
-"Laisse-moi m'en occuper. Laisse moi nous débarrasser de lui... définitivement..."
Tentateur, je ne résistais pas à ma propre tentation, déposant mon propre verre sur la table et changeant alors mon aspect pour cette autre facette de moi que ma mère fut la première à connaitre. Mon corps s'allongeait, ma tête s'affinant dans la trasformation. Peau d'écailles et rayures argentées firent leur apparition sur mon corps qui venait doucement s'enrouler autour de cette aimée que je recevais ce soir, et ma tête venait quémander une caresse douce autant solennelle. Il ne m'aurait fallu qu'un mot d'elle, et je me serais occupé de son époux sans le moindre remords. Juste un mot.
Mais elle avait raison de l'affirmer pourtant. Certaines de mes relations m'aimaient, et je ne le regrettais pas. Pour autant, je ne me voyais pas agir avec les sous-classes comme avec eux. C'était juste tout bonnement impossible.
- Voyons, j'ai toujours été fière de toi. Mais tu sais à quel point je dois me méfier de tout et de tout le monde, tu sais que ce n'est pas dirigé contre toi.
Dirigé ou non contre moi, cette méfiance me tue. J'ai l'impression d'en souffrir, que de la reconnaissance de sa part me ferait parfois tellement de bien. Mais elle continue, comme elle l'explique si bien, à en vouloir davantage, toujours plus. Se rend-elle compte que je me dépasses en réalité ? Ou à l'instar de ma directrice de maison, voit-elle juste ce qui est en surface ?
-Les vieilles habitudes ont la vie dure, et je regrette d'agir de la sorte, par instinct, avec vous. Lorsque je ne serai plus obligée auprès de ton père, ça ira peut-être mieux.
Mon visage se durcit en entendant parler de lui. Encore lui. Toujours lui. Ma tête se détourne un moment, visiblement irrité. La vérité est que j'ai fait payer Adriel de ce qui s'est passé avec Belladonna, mais pas encore Wilson.
-"Toujours lui."
Il était loin le temps où j'étais un enfant cherchant à l'impressionner. J'avais compris qu'il n'y avait à ses yeux qu'Adriel, l'ainé chéri. Mon regard revenant vers Agrippa, ayant perdu très nettement de son éclat humain, je déclarais :
-"Laisse-moi m'en occuper. Laisse moi nous débarrasser de lui... définitivement..."
Tentateur, je ne résistais pas à ma propre tentation, déposant mon propre verre sur la table et changeant alors mon aspect pour cette autre facette de moi que ma mère fut la première à connaitre. Mon corps s'allongeait, ma tête s'affinant dans la trasformation. Peau d'écailles et rayures argentées firent leur apparition sur mon corps qui venait doucement s'enrouler autour de cette aimée que je recevais ce soir, et ma tête venait quémander une caresse douce autant solennelle. Il ne m'aurait fallu qu'un mot d'elle, et je me serais occupé de son époux sans le moindre remords. Juste un mot.