- InvitéInvité
Quand on parle du loup.. [PV]
Dim 19 Jan 2020 - 14:44
La galère semblait sur le point de se terminer. Après son travail saisonnier à la ferme aux oiseaux et ses quelques mois d’inactivités, Alex allait enfin pouvoir avancer. Du moins, elle l’espérait sincèrement. Elle avait – pour la première fois – mis le nez dans les affaires de son père. Et si la consommation de Whisky était l’une des ses principales capacités, le commerce de ce liquide en lui était totalement étranger. Elle était aussi allée aider son grand-frère – Rohan – à la ferme qu’il tenait avec son épouse moldue. Le couple élevait du bétail tel que mouton, chèvre et autres animaux de fermes. Mais tout cela ne concordait en rien avec le futur que souhaitait la jeune femme. Non. Elle voulait faire quelque chose d’utile. Mettre ses capacités de potionniste et de duelliste au service des autres. Alors sa mère, membre du ministère et du conseil de Poudlard – une place qui lui donnait accès à un bon nombre de porte et d’opportunité – lui avait trouvé un stage au sein du ministère. Pas au bureau des Aurors, cela dit, mais ce n’était pas moins quelque chose qui intéressait l’ancienne Wright : le bureau de régulation des loups-garous. Elle profitait bien évidemment du système et de la place de sa mère pour passer par la petite porte, et même si cela ne plaisait pas à tout le monde. Qui n’avait pas besoin d’un coup de pouce pour entrer dans le monde terrifiant du travail ? Alex en avait certainement besoin. Et pour ce premier jour, l’appréhension l’accompagnait.
Elle était arrivée au ministère par le réseau des cheminées et avait ensuite suivi le chemin indiqué qui devait la mener au bureau qu’elle recherchait. Elle connaissait quelqu’un, dans cette équipe. Mirko Volkine. Les circonstances dans lesquelles ils s’étaient rencontrés n’étaient pas un bon souvenir pour la jeune femme. Elle devait avouer, cependant, que malgré le ton bourru du semi-vampire et la première mauvaise impression qu’elle avait eu à son propos, la jeune femme avait rapidement été admirative de la façon dont il avait géré les évènements. Elle-même n’en avait pas été capable, et avait plusieurs fois manqué ses attaques, mettant la vie de tout son groupe en danger. Heureusement tout s’était bien terminé, mais l’évènement n’avait pas moins laissé Alex dans un questionnement incessant. Elle attendait ainsi beaucoup de ses prochains jours. Énormément, même. Une première expérience au sein du ministère, au service de contrôle et régulation des créatures magiques. La première de sa tournée des services. Un premier pas vers son futur, hoping for more !
La rouquine débarqua alors de bonne heure dans les bureaux de la brigade de contrôle des loups-garous. Tous les bureaux n’étaient pas plein, mais celui qu’elle cherchait était présent. Elle entra, ignora le regard appuyé de certain membre de l’équipe – ou était les femmes dans cette histoire ?! – et s’avança plus vers le bureau du semi-vampire. Elle poussa un léger soupir, agrippa au fond de sa poche le téléphone à clapet que Dhan lui avait donné – se demanda un instant si elle ne devait pas l’appeler et lui dire exactement où elle était ? Au cas-où ? – et se lança.
- Mirko Volkine ? Alex Nightingal. On s’est déjà croisés à la soirée d’Halloween…, crut-elle bon de rappeler, avant d’ajouter. Je suis ici pour quelques jours, en découverte.
Elle ne détailla pas comment elle avait obtenue ce stage d’observation, quasiment sûre que l’homme n’avait rien demandé et n’était guère enthousiaste à l’idée d’avoir une gamine comme elle dans les pattes. Elle était juste là, et voilà tout. Il n’avait, de toute façon, pas le choix, et s’il ne la considérait que comme la fille à ses parents, elle était prête à lui montrer qu’il n’en était rien.
- Qui y’a-t-il au programme de la journée ? demanda-t-elle finalement, incapable de rester silencieuse trop longtemps. Et encore moins lorsque son appréhension l’accompagnait.
- InvitéInvité
Re: Quand on parle du loup.. [PV]
Lun 27 Jan 2020 - 22:26
L'unité de capture des loup-garous n'avait pas connu pareille agitation depuis bien longtemps. Il faut dire que ce n'était pas tous les jours qu'un stagiaire se présentait : habituellement, les étudiants des forces publiques préféraient miser leurs jetons sur le bureau des Aurors ou la brigade de police magique. La question des loup-garous souffrait d'être à la fois peu prestigieuse et politiquement incorrecte, ce qui constituait un double inconvénient évident.
Pire, si les stagiaires se faisaient rares, on n'avait jamais vu une seule femme oser franchir le pallier de l'unité. L'endroit était réputé pour abriter ce qui se faisait de pire en terme de vieux mâle blanc (une réputation largement méritée, à ce titre). Entre le duo de biker (à l'humour douteux) que tu incarnais avec Magnus, et vos deux collègues à la réputation (et aux intentions) troubles, on comprenait aisément qu'une femme dédaigne le poste. L'endroit était un peu le vestiaire du ministère de la magie, d'une certaine façon : un bureau à mi chemin entre la garçonnière et le bar de quartier.
A ce titre, tu n'avais pas spécialement prévu de récupérer le dossier, mais puisque la demoiselle est une tête connue, l'idée ne t'a pas semblé si mauvaise que ça, en fin de compte. Comme souvent, tout aura fait l'objet de petits arrangements entre collègues : pratique courante dans ce grand bain qu'est le ministère de la magie. Le fait qu'elle ai à peu de choses près l'âge de ta fille aura achevé de te persuader. Tu te souviens assez bien de la demoiselle, d'ailleurs : chevelure et tempérament de feu. Assurément, tu es curieux de savoir ce qui l'aura motivé à s'aventurer au « Far West » (comme vos détracteurs aiment à surnommer votre bureau).
Comme on pouvait s'y attendre, son arrivé ne manque pas d'attirer l'attention de tout le monde. Tu te retiens de glousser, tandis qu'elle approche, le regard insistant de Magnus œuvrant comme un véritable sortilège d'hilarité.
« Salut miss. Que tu réponds à ses salutations. Je me souviens de toi, oui. Le sortilège mal formulé.
Tu as un petit sourire en coin tandis que tes yeux noirs la détaillent. C'est ton truc à toi, de piquer pour voir ce que ça donne. Un sifflement s'élève alors depuis l'un des coins de la pièce, suivi de quelques rires.
« Guys, shut up. Dis-tu sans lever le ton. Tu tends le bras pour tirer une chaise près du bureau. Viens t'asseoir.
Quelques bribes de conversation se font entendre : l'un évoque une « belle prise », tandis qu'un autre rappelle l'existence de ce mannequin qu'il ne faudrait surtout pas rendre jalouse. Les allusions vont crescendo à partir de là. Cependant, tu mets rapidement un terme aux bavardages en envoyant sur tes comparses une boulette de papier. De vrais enfants.
« Ignore les. Que t'ajoutes pour Alex, l'air malgré tout visiblement amusé. All right...
Tu retournes tout à fait ton attention sur la jeune femme et la masse de document étalée sur ton bureau.
« Le bureau de capture des loup-garous a pour objectif de localiser et arrêter les illégaux, afin de les enregistrer, voire engager des poursuites en cas de délit, OK ? La question n'appelant aucune véritable réponse, tu poursuis dans la foulée. Généralement, on a affaire à deux profils types : le mec qui a les jetons et celui qui sait ce qu'il fait. Dans le premier cas, les choses se passent bien la plupart du temps : on intervient, on discute et la personne se rend d'elle-même. Le second est plus compliqué à gérer et nécessite souvent une arrestation en force, que ce soit à la pleine lune ou en dehors.
Tu détournes le regard en direction de la paperasse pendant un court instant.
« Mais avant ça, on doit localiser les loup-garous. Ça veut dire mener l'enquête. C'est typiquement ce qu'on va faire aujourd'hui.
Tes yeux se reposent sur la jeune femme.
« Des questions d'ordre général avant d'attaquer ?
Pire, si les stagiaires se faisaient rares, on n'avait jamais vu une seule femme oser franchir le pallier de l'unité. L'endroit était réputé pour abriter ce qui se faisait de pire en terme de vieux mâle blanc (une réputation largement méritée, à ce titre). Entre le duo de biker (à l'humour douteux) que tu incarnais avec Magnus, et vos deux collègues à la réputation (et aux intentions) troubles, on comprenait aisément qu'une femme dédaigne le poste. L'endroit était un peu le vestiaire du ministère de la magie, d'une certaine façon : un bureau à mi chemin entre la garçonnière et le bar de quartier.
A ce titre, tu n'avais pas spécialement prévu de récupérer le dossier, mais puisque la demoiselle est une tête connue, l'idée ne t'a pas semblé si mauvaise que ça, en fin de compte. Comme souvent, tout aura fait l'objet de petits arrangements entre collègues : pratique courante dans ce grand bain qu'est le ministère de la magie. Le fait qu'elle ai à peu de choses près l'âge de ta fille aura achevé de te persuader. Tu te souviens assez bien de la demoiselle, d'ailleurs : chevelure et tempérament de feu. Assurément, tu es curieux de savoir ce qui l'aura motivé à s'aventurer au « Far West » (comme vos détracteurs aiment à surnommer votre bureau).
Comme on pouvait s'y attendre, son arrivé ne manque pas d'attirer l'attention de tout le monde. Tu te retiens de glousser, tandis qu'elle approche, le regard insistant de Magnus œuvrant comme un véritable sortilège d'hilarité.
« Salut miss. Que tu réponds à ses salutations. Je me souviens de toi, oui. Le sortilège mal formulé.
Tu as un petit sourire en coin tandis que tes yeux noirs la détaillent. C'est ton truc à toi, de piquer pour voir ce que ça donne. Un sifflement s'élève alors depuis l'un des coins de la pièce, suivi de quelques rires.
« Guys, shut up. Dis-tu sans lever le ton. Tu tends le bras pour tirer une chaise près du bureau. Viens t'asseoir.
Quelques bribes de conversation se font entendre : l'un évoque une « belle prise », tandis qu'un autre rappelle l'existence de ce mannequin qu'il ne faudrait surtout pas rendre jalouse. Les allusions vont crescendo à partir de là. Cependant, tu mets rapidement un terme aux bavardages en envoyant sur tes comparses une boulette de papier. De vrais enfants.
« Ignore les. Que t'ajoutes pour Alex, l'air malgré tout visiblement amusé. All right...
Tu retournes tout à fait ton attention sur la jeune femme et la masse de document étalée sur ton bureau.
« Le bureau de capture des loup-garous a pour objectif de localiser et arrêter les illégaux, afin de les enregistrer, voire engager des poursuites en cas de délit, OK ? La question n'appelant aucune véritable réponse, tu poursuis dans la foulée. Généralement, on a affaire à deux profils types : le mec qui a les jetons et celui qui sait ce qu'il fait. Dans le premier cas, les choses se passent bien la plupart du temps : on intervient, on discute et la personne se rend d'elle-même. Le second est plus compliqué à gérer et nécessite souvent une arrestation en force, que ce soit à la pleine lune ou en dehors.
Tu détournes le regard en direction de la paperasse pendant un court instant.
« Mais avant ça, on doit localiser les loup-garous. Ça veut dire mener l'enquête. C'est typiquement ce qu'on va faire aujourd'hui.
Tes yeux se reposent sur la jeune femme.
« Des questions d'ordre général avant d'attaquer ?
- InvitéInvité
Re: Quand on parle du loup.. [PV]
Sam 1 Fév 2020 - 16:17
Alex comprenais les quelques mots que sa mère lui avait adressé le matin même. Si Carys Nightingal avait des contacts dans tous les recoins du ministère, l’unité de capture et régulation des loups-garous n’était pas le groupe de prédilection de la sorcière. Il fallait dire que l’ambiance qui régnait dans cette aile du ministère, était bien loin de celle qu’appréciait la mère d’Alex. La rouquine, elle, ne s’y trouvait pas mal. Le regard légèrement trop insistant de certains membres de l’unité ne l’effrayait, quant au bazar qui régnait sur les bureaux, les placards qui ne se fermaient plus, et l’ambiance vieux garçon et bar de quartier : Alex s’y sentait presque chez elle. Presque. Il y avait toujours ce léger stress de première journée. Et si cela allait mal se passer ? Et si elle n’était pas à la hauteur ? L’aventure l’appelait, mais les évènements de fin d’années l’avaient un peu secouées, et elle n’était toujours pas aussi sûr d’elle que ce qu’elle avait put être dans le passé. Enfin, elle était là à présent, et comptait bien vivre cette journée au maximum – en supposant que cela soit intéressant, elle espérait ne pas avoir à faire ce genre de trucs basiques que faisaient les stagiaires pendant leurs premiers jours de travail. Elle n’était vraiment pas douée pour faire du café, ni pour trier des papiers. Vraiment pas .
Elle fût accueillie par une pic, bien mérité, Alex devait l’avouer. L’échec cuisant de son sortilège d’attaque lors du bal d’Halloween, et tous ceux qui avaient suivis, avaient blessé Alex dans son égo de duelliste et dans sa confiance. Si elle n’était pas capable de manier sa baguette correctement, à quoi servait-elle ? Arf. Ces souvenirs n’étaient pas plaisants. Et pourtant, ses lèvres s’étirèrent dans un petit sourire. L’ambiance était plus détendue, semblait-il, il serait dommage de jeter un froid à tout cela. Et puis, Alex était une adepte de la pic bien faites, et celle-ci l’était. Elle s’assit alors sur la chose que lui présenta Mirko, ignorant les sifflements et quelques remarques de la part de ses collègues – qu’ils attendent de voir Alex sous son vrai jour : bien pire que quelques motards. Du moins le pensait-elle, elle avait peut-être perdu un peu la main depuis qu’elle avait quitté l’université. Mais ce genre de chose, c’était comme le vélo, right ?
- J’m’en remettrais ! dit-elle, pas inquiète par ce qui se passait autour d’elle, plutôt concentrée sur ce qui allait se passer par la suite. La bonne ambiance – certes un peu lourde – qui régnait dans ces bureaux n’était pas désagréable, loin de là. Alex était une beauf, aussi.
Assise sur sa chaise, Alex écouta avec attention les explications de Mirko. C’était clair. Cela ne dura pas quatre ans. La rouquine appréciait, elle n’avait pas enfin quittée la faculté pour retourner assis sur une chaise à écouter un ancien parler pendant des plombes. Non, les mots du semi-vampire étaient clairs et précis. Une chance ! L’homme lui expliqua ensuite qu’ils allaient enquêter, première étape importante dans la mission de l’unité. Un genre de Cluedo géant, grandeur nature. Nice. Cela lui parlait. Bien.
- Une question peut-être, vous partez en mission tout seul, d’ordinaire, ou vous avez toujours un partenaire ? Je veux dire, ça doit être assez risqué, parfois, non ? demanda-t-elle, son regard brillait légèrement. L’attrait du danger ? Gosh, non. Enfin, avec loup-garou dans le descriptif de l’unité, à quoi s’attendait-elle ?
Au moins, ce n’était ni un serpent géant, ni un spectre violent et encore moins un homme avec la tête du chèvre : elle avait déjà eut sa dose pour cela.
- InvitéInvité
Re: Quand on parle du loup.. [PV]
Jeu 6 Fév 2020 - 20:51
Tes yeux noirs toisent la rouquine pendant un court instant. T'as bien remarqué l'éclat particulier de son regard, au moment de t'interroger sur les risques encourus lors des missions. Ce feu là, c'est le goût du danger : tu connais ça bien, accro à l'adrénaline que tu es. Indicateur discret (s'il en faut) que la demoiselle ne s'est pas trompée de filière : car il faut du tempérament pour travailler dans les forces publiques. Du tempérament et beaucoup de prudence (ce qui fait souvent défaut à la jeunesse).
A ce titre, tu te souviens encore vivement de la témérité avec laquelle elle se comporta au cours du Bal organisé par le doyen de l'Université. Des sortilèges lancés à la volée, des initiatives irréfléchies : assurément, cette jeune femme là ne craint pas grand chose. Un tableau qui, pour le coup, aurait plutôt tendance à t'inspirer de la sympathie, parce-que tu y vois la marque d'une vraie bonne volonté et de l'inexpérience.
Tu sais que ces choses là se règlent avec l'expérience. Il est parfois plus facile d'adoucir un tempérament fougueux que d'encourager un couard. Les coups et les cicatrices sont de bons maîtres.
« Toute intervention se fait à deux au minimum. Trois à la pleine lune, à cause du risque lié à la contamination. Dis-tu, un vague rictus en coin. Ne serait-ce que pour se couvrir en cas d'incident. Que ce soit lors des arrestations ou des interrogatoires.
Tu lèves les yeux en direction de Magnus, ton binôme attitré, au moment où ce dernier t'adresse un clin d’œil assorti d'un baiser soufflé sur les doigts. Ricanement sourd en fond de gorge, mais tu ne te laisses pas distraire.
« Les opérations de grande ampleur peuvent mobiliser toute l'unité. Il arrive parfois que l'on mène des interventions transversales avec le bureau des Aurors, lorsque les cibles sont aussi des mages noirs. Ce n'est pas le plus courant en Grande Bretagne, mais ça arrive.
Tu imagines qu'elle a dû apprendre ça, à l'école : les profils criminels des sorciers en Europe.
« Cela dit, aujourd'hui, on va y aller tranquillement. Il ne s'agit pas de te renvoyer chez toi en pièces détachées. Ça, on le réserve pour le deuxième jour.
T'as ce petit rire rauque typique du père qui s'amuse de ses propres blagues, tandis que ton regard se reporte sur une carte de la région.
« Tu connais ce patelin ? Demandes-tu en pointant du doigt un petit village sorcier dans la région des Hébrides. On y a arrêté un illégal le mois dernier. Le type s'enfermait depuis plus d'un an dans sa cave, à la pleine lune. L'enquête a révélé qu'il ne prenait pas toujours de potion tue-loup faute de moyens.
Sur le bureau, une coupure de journal relate le fait divers, une photographie du prévenu illustrant la colonne.
« Il y a trois jours de cela, des habitants nous a contacté pour nous faire part de leurs inquiétudes. Ils prétendent avoir entendu des bruits suspects dans le voisinage, au cours de la dernière pleine lune... Ça peut-être une psychose collective, comme ça peut-être l'indice d'une contamination qui se serait produite pendant la période où l'illégal était en liberté.
Tu ramènes sur la table, entre vous, quelques photographies de l'endroit, des pièces à conviction.
« L'objectif de la journée, c'est donc d'aller là bas et d'interroger les habitants pour en apprendre un peu plus. On va évaluer la sériosité du cas et faire le tri dans les déclarations. Ton regard se pose sur la jeune femme, comme tu poursuis, le sourire accentué. Ta bouille sera notre atout confiance du jour.
A ces mots, tu te lèves, étirant vaguement ta carcasse trop souvent malmenée. Tu récupères ta veste en cuir et fourre quelques documents importants dans ta poche, sans oublier de vérifier que ta baguette magique est bien en place.
A ce titre, tu te souviens encore vivement de la témérité avec laquelle elle se comporta au cours du Bal organisé par le doyen de l'Université. Des sortilèges lancés à la volée, des initiatives irréfléchies : assurément, cette jeune femme là ne craint pas grand chose. Un tableau qui, pour le coup, aurait plutôt tendance à t'inspirer de la sympathie, parce-que tu y vois la marque d'une vraie bonne volonté et de l'inexpérience.
Tu sais que ces choses là se règlent avec l'expérience. Il est parfois plus facile d'adoucir un tempérament fougueux que d'encourager un couard. Les coups et les cicatrices sont de bons maîtres.
« Toute intervention se fait à deux au minimum. Trois à la pleine lune, à cause du risque lié à la contamination. Dis-tu, un vague rictus en coin. Ne serait-ce que pour se couvrir en cas d'incident. Que ce soit lors des arrestations ou des interrogatoires.
Tu lèves les yeux en direction de Magnus, ton binôme attitré, au moment où ce dernier t'adresse un clin d’œil assorti d'un baiser soufflé sur les doigts. Ricanement sourd en fond de gorge, mais tu ne te laisses pas distraire.
« Les opérations de grande ampleur peuvent mobiliser toute l'unité. Il arrive parfois que l'on mène des interventions transversales avec le bureau des Aurors, lorsque les cibles sont aussi des mages noirs. Ce n'est pas le plus courant en Grande Bretagne, mais ça arrive.
Tu imagines qu'elle a dû apprendre ça, à l'école : les profils criminels des sorciers en Europe.
« Cela dit, aujourd'hui, on va y aller tranquillement. Il ne s'agit pas de te renvoyer chez toi en pièces détachées. Ça, on le réserve pour le deuxième jour.
T'as ce petit rire rauque typique du père qui s'amuse de ses propres blagues, tandis que ton regard se reporte sur une carte de la région.
« Tu connais ce patelin ? Demandes-tu en pointant du doigt un petit village sorcier dans la région des Hébrides. On y a arrêté un illégal le mois dernier. Le type s'enfermait depuis plus d'un an dans sa cave, à la pleine lune. L'enquête a révélé qu'il ne prenait pas toujours de potion tue-loup faute de moyens.
Sur le bureau, une coupure de journal relate le fait divers, une photographie du prévenu illustrant la colonne.
« Il y a trois jours de cela, des habitants nous a contacté pour nous faire part de leurs inquiétudes. Ils prétendent avoir entendu des bruits suspects dans le voisinage, au cours de la dernière pleine lune... Ça peut-être une psychose collective, comme ça peut-être l'indice d'une contamination qui se serait produite pendant la période où l'illégal était en liberté.
Tu ramènes sur la table, entre vous, quelques photographies de l'endroit, des pièces à conviction.
« L'objectif de la journée, c'est donc d'aller là bas et d'interroger les habitants pour en apprendre un peu plus. On va évaluer la sériosité du cas et faire le tri dans les déclarations. Ton regard se pose sur la jeune femme, comme tu poursuis, le sourire accentué. Ta bouille sera notre atout confiance du jour.
A ces mots, tu te lèves, étirant vaguement ta carcasse trop souvent malmenée. Tu récupères ta veste en cuir et fourre quelques documents importants dans ta poche, sans oublier de vérifier que ta baguette magique est bien en place.
- InvitéInvité
Re: Quand on parle du loup.. [PV]
Mer 19 Fév 2020 - 19:44
Alex écouta avec un regard pétillant, la réponse du sorcier. Du danger, il y en avait. Elle s’y attendait. Il fallait dire que la chasse aux loups-garous, quand on avait un minimum écouté en cours de défense contre les forces du mal au collège, il devenait alors évident que les membres de cette unité ne passait pas toujours des journées douces et agréables, à profiter des quartiers sympathiques de Londres, ou des petits villages bucoliques de campagne. Par cette question, Alex voulait juste.. S’assurer de ne pas faire fausse route… Ou peut-être voulait-elle simplement s’assurer de l’intérêt des prochaines journées ! Et tout cela s’annonçait digne d’intérêt. Bien loin était l’envie de la rouquine de restée assise à un bureau, dans un openspace aussi mal rangé que sa chambre d’adolescente – ou actuellement. Et la jeune femme écouta les explications avec intérêt, hochant la tête de temps en temps, pour signifier qu’elle comprenait. Elle n’avait pas tout le savoir nécessaire, certainement pas. Mais n’était pas la dernière des idiotes. Elle écoutait les informations – parfois – et était assez curieuse du monde dans lequel elle vivait pour en savoir un minimum. Bien évidemment, elle n’était pas au même niveau que les étudiants qui suivaient le cursus des Forces Publiques. Mais si jamais elle avait un trop plein de questions, elle n’aurait qu’à demander à Caël. Et voilà tout.
A la blague de Mirko, Alex laissa échapper un petit rire. Alors que ce n’était pas drôle. Pas du tout. Pourtant, Alex aurait très certainement fais la même. Parce que c’était dans son tempérament, et que la chance d’avoir une face amusante en face d’elle, aussi infime soit-elle, excusait toutes les beauferies du monde. D’autant plus que, personne ne s’attendait à cela de sa part.
Alex posa ensuite son regard sur la carte que lui présenta le semi-vampire.
- Les Hébrides ? De nom, seulement, répondit-elle, avant d’écouter ce qu’il avait à dire. Elle se dit que tout cela était beaucoup d’animation pour une petite île comme celle-ci, au sud de l’ile de Skye. Une région isolée, qui pouvait inciter à bien des mystères.
Alex connaissait l’Ecosse et l’imagination de ses habitants. Elle-même n’était pas la dernière à laisser parler son sang du nord du Royaume-Uni. Dans tous les cas, sa curiosité était définitivement piquée, et l’envie de partir à la recherche de réponses bien présente.
- Ma bouille ? J'imagine que le public est assez réfractaire à l’idée de discuter le sujet loup-garou ? questionna-t-elle, après s’être levée à son tour, veste en main, sac contre elle, et baguette soigneusement rangée. Bash serait fier : elle ne l’avait pas oublié. Enfin, je suppose que je vais vite me rendre compte de quoi il en retourne, avoua-t-elle, avant même que Mirko ne puisse répondre. Après tout, autant vivre l’aventure jusqu’au bout, n’est-ce pas ?.
- Comment avez-vous découvert l’illégal, s’il s’enfermait dans sa cave à chaque pleine lune ? demanda-t-elle finalement, curieuse. Evidemment, il y avait toujours une possibilité d’évidement, mais les caves des anciennes maisons des îles écossaises était d’une rare efficacité. Et puis, elle posa la question, celle qui réclamait d’être posé depuis un certain temps : Que lui est-il arrivé ?
- InvitéInvité
Re: Quand on parle du loup.. [PV]
Sam 4 Avr 2020 - 21:14
Tu acquiesces d'un bref hochement du chef, lorsque la demoiselle réitère le nom de votre destination. A ce stade, tu as déjà la main à la poche, à la recherche de ton paquet de cigarette. La casquette sortie, bien rabattue sur la tête, le col relevé, l'écharpe nouée autour du cou et glissée sous ton pull, les lunettes de soleil dégainée, une paire de gant passée, tu es prêt à affronter la lumière du jour. Il est encore tôt, ce qui signifie que les heures les plus ensoleillées du jour restent à venir. Fort heureusement, la météo annonce un temps couvert (et même pluvieux) tout au long de la journée. Là se situe probablement le seul avantage, pour un vampire, de vivre dans les Highlands : le temps est à ce point capricieux que l'on risque assez rarement de brûler (même à midi). Cela dit, tu redoubles tout de même de précautions, car tu es plus proche de ceux qui se consument en chandelle au moindre rayon que des diurnes.
« C'est vrai. Dis-tu, lorsque la jeune femme évoque la pudeur des habitants à évoquer certains sujets sensibles. Cela dit, tu apprendras que la peur délie les langues mieux que les politesses.
Un rire sinistre accompagne cette affirmation : écho probable à ton vécu d'interrogateur chevronné et brutal. Tu as la réputation que l'on sait. Hélas, certaines convictions se renforcent tant et si bien, avec l'expérience des ans, qu'il est bien difficile d'en changer. La philosophie ne résiste pas à l'expérience du réel. Ce que tu dis, tu l'affirmes d'autant plus haut que ce sont des choses maintes fois constatées. Qu'il s'agisse d'interroger un prévenu ou un témoin, rien de tel que la crainte.
« T'as tout compris.
Que tu réitères. La théorie a ses limites. C'est bien pour cela que les jeunes font ce genre de stage : il faut se confronter à la chose et construire son expérience à partir de là, réduire la distance entre les savoirs académiques et les procédures, expérimenter les situations inhabituelles, apprendre à réagir à ce qui n'était pas prévu, s'adapter, ajuster ses croyances, son jugement. A ce titre, tu es là pour l'accompagner, donc elle n'aura aucun souci à se faire (et ce d'autant plus qu'on te connaît cette tendance à t'adoucir en présence de la gente féminine).
Finalement, tu prends les devants et invite Alex à te suivre d'un geste de la tête. Au moment de quitter le bureau des agents de capture, tu salues une dernière fois tes partenaires, attrapant les encouragements de rigueur au passage. Direction le réseau des cheminées du grand hall. Tu poursuis la discussion tout en marchant.
« Les communautés de sorciers des Hébrides n'ont rien à voir avec Londres. On parle d'une poignée de familles... Ils vivent comme au siècle dernier. T'as peu de chances de croiser un sang-mêlé dans ces coins là... C'est petit, tout se sait.
Vous entrez dans l'un des nombreux ascenseurs magiques de service, au milieu de quelques fonctionnaires des bureaux voisins. Une ribambelle de notes de service couleur lavandes et pliées en avion se glissent au dessus de vos têtes, juste avant la fermeture des portes métalliques. Tu adresses un vague regard à ton voisin, qui détourne aussitôt les yeux. Ton attention se reporte alors à Alex comme tu poursuis.
« Les loup-garous peuvent se cacher, sans tue-loup, il est pratiquement impossible de passer inaperçu. Le bruit que ça fait... Les gens regardent le calendrier et commencent à faire des conjonctures.
Ton intonation lugubre traduit des relents de détestation à l'endroit de la lycanthropie. Une haine brève qui semble s'effacer à l'instant où tes prunelles rencontrent les iris vertes de la jeune femme.
« Tu as déjà rencontré un loup-garou ? Tu sais dans quel état ils sont, à l'approche de la pleine lune ? Comment l'aspect physique change, sous l'effet de la malédiction... Le tempérament instable, la fatigue... Ou on ne vous apprend qu'à comparer la taille du museau et l'épaisseur de la queue ?
La clochette de l’ascenseur retentit sur ce dernier mot. Tu t'extirpe de la cabine, Alex sur tes talons, jusqu'à sortir des couloirs sombres et pénétrer dans le grand hall où flotte paisiblement l'immense portrait du ministre de la magie et trône la fontaine centrale.
« Les gens ont commencé à se regarder de travers, jusqu'à ce que la tension devienne vraiment intenable et que le type décide de passer la nuit dehors, pensant qu'il serait mieux dans la campagne environnante que dans sa cave. Évidemment, ça s'est mal passé... Le temps qu'on nous appelle, il a fait son tour. On l'a intercepté au petit matin, complètement désorienté.
Grondement bourru, sourd. Vous passez devant la guérite de contrôle des entrées. Tu t'arrêtes le temps de signer un registre, puis poursuit en direction des cheminées.
« Direction Pen Gwyrdd. Annonces-tu en adressant un dernier coup d’œil à la demoiselle, avant de faire un pas en direction de l'âtre noir monumental. Te goure pas au moment d'articuler.
« C'est vrai. Dis-tu, lorsque la jeune femme évoque la pudeur des habitants à évoquer certains sujets sensibles. Cela dit, tu apprendras que la peur délie les langues mieux que les politesses.
Un rire sinistre accompagne cette affirmation : écho probable à ton vécu d'interrogateur chevronné et brutal. Tu as la réputation que l'on sait. Hélas, certaines convictions se renforcent tant et si bien, avec l'expérience des ans, qu'il est bien difficile d'en changer. La philosophie ne résiste pas à l'expérience du réel. Ce que tu dis, tu l'affirmes d'autant plus haut que ce sont des choses maintes fois constatées. Qu'il s'agisse d'interroger un prévenu ou un témoin, rien de tel que la crainte.
« T'as tout compris.
Que tu réitères. La théorie a ses limites. C'est bien pour cela que les jeunes font ce genre de stage : il faut se confronter à la chose et construire son expérience à partir de là, réduire la distance entre les savoirs académiques et les procédures, expérimenter les situations inhabituelles, apprendre à réagir à ce qui n'était pas prévu, s'adapter, ajuster ses croyances, son jugement. A ce titre, tu es là pour l'accompagner, donc elle n'aura aucun souci à se faire (et ce d'autant plus qu'on te connaît cette tendance à t'adoucir en présence de la gente féminine).
Finalement, tu prends les devants et invite Alex à te suivre d'un geste de la tête. Au moment de quitter le bureau des agents de capture, tu salues une dernière fois tes partenaires, attrapant les encouragements de rigueur au passage. Direction le réseau des cheminées du grand hall. Tu poursuis la discussion tout en marchant.
« Les communautés de sorciers des Hébrides n'ont rien à voir avec Londres. On parle d'une poignée de familles... Ils vivent comme au siècle dernier. T'as peu de chances de croiser un sang-mêlé dans ces coins là... C'est petit, tout se sait.
Vous entrez dans l'un des nombreux ascenseurs magiques de service, au milieu de quelques fonctionnaires des bureaux voisins. Une ribambelle de notes de service couleur lavandes et pliées en avion se glissent au dessus de vos têtes, juste avant la fermeture des portes métalliques. Tu adresses un vague regard à ton voisin, qui détourne aussitôt les yeux. Ton attention se reporte alors à Alex comme tu poursuis.
« Les loup-garous peuvent se cacher, sans tue-loup, il est pratiquement impossible de passer inaperçu. Le bruit que ça fait... Les gens regardent le calendrier et commencent à faire des conjonctures.
Ton intonation lugubre traduit des relents de détestation à l'endroit de la lycanthropie. Une haine brève qui semble s'effacer à l'instant où tes prunelles rencontrent les iris vertes de la jeune femme.
« Tu as déjà rencontré un loup-garou ? Tu sais dans quel état ils sont, à l'approche de la pleine lune ? Comment l'aspect physique change, sous l'effet de la malédiction... Le tempérament instable, la fatigue... Ou on ne vous apprend qu'à comparer la taille du museau et l'épaisseur de la queue ?
La clochette de l’ascenseur retentit sur ce dernier mot. Tu t'extirpe de la cabine, Alex sur tes talons, jusqu'à sortir des couloirs sombres et pénétrer dans le grand hall où flotte paisiblement l'immense portrait du ministre de la magie et trône la fontaine centrale.
« Les gens ont commencé à se regarder de travers, jusqu'à ce que la tension devienne vraiment intenable et que le type décide de passer la nuit dehors, pensant qu'il serait mieux dans la campagne environnante que dans sa cave. Évidemment, ça s'est mal passé... Le temps qu'on nous appelle, il a fait son tour. On l'a intercepté au petit matin, complètement désorienté.
Grondement bourru, sourd. Vous passez devant la guérite de contrôle des entrées. Tu t'arrêtes le temps de signer un registre, puis poursuit en direction des cheminées.
« Direction Pen Gwyrdd. Annonces-tu en adressant un dernier coup d’œil à la demoiselle, avant de faire un pas en direction de l'âtre noir monumental. Te goure pas au moment d'articuler.
- InvitéInvité
Re: Quand on parle du loup.. [PV]
Sam 18 Avr 2020 - 14:39
Alex pouvait imaginer un grand nombre de techniques pour faire parler les gens, la peur n’en faisait pas partie. Non pas qu’elle ne redoute rien, bien au contraire, mais elle ne se voyait simplement pas rouler des épaules ou hausser la voix pour contraindre un interlocuteur à répondre. Elle était trop elle-même pour ça. Elle pouvait siffler, à la limite. Certains sorciers pensaient que parler le langage des serpents était mauvais signe, cela pouvait inspirer de la peur à certains, il était vrai, mais Alex n’avait jamais utilisé son don de cette manière. Elle trouvait bien plus intéressant de taquiner Dhan et l’ouroboros qu’il avait de tatoué sur sa peau. La sorcière, sans toutefois être pressée de voir la méthode qu’ils allaient employer pour obtenir des informations sur leur fameux loup-garou, restait curieuse. Son mentor allait-il montrer les crocs ? Elle supposait que d’être un vampire, même demi, pouvait avoir ses avantages dans ce genre de situation. Elle verrait bien.
L’anglaise suivit alors Mirko à travers les couloirs du Ministère de la Magie, un endroit gigantesque dans lequel il était incroyable facile de se perdre. Alex n’y était jamais trop allé, ne s’y étant jamais vraiment senti légitime. Sa mère avait tenter, plusieurs, de lui faire découvrir quelques services, mais hormis cela, rien. Elle trouvait l’endroit trop sombre et étouffant, malgré la hauteur sous plafond. Et puis il y avait trop de monde. Trop de gens pressés, de vrai moldus londoniens, à la poursuite d’un temps qui leur échappait à chaque pas qu’ils faisaient. L’unité de capture des loups-garous, de part leur local et les personnes qui y travaillaient, dénotait et attirait bien plus la jeune femme que le reste. Tant mieux, puisque c’était là qu’elle venait faire un stage d’observation, et plus si affinité.
La rouquine écouta avec l’attention qu’elle pouvait avoir les explications du chasseur de loup-garou. De son intonation, et de ses mots, Alex en déduisit rapidement qu’il connaissait très bien son métier. C’était plutôt rassurant, il fallait l’avouer. L’ancienne Wright était fidèle à sa maison et son tempérament et un exemple parfait des gens qui se retrouvaient sous la bannière rouge d’Hungcalf, ou celle rouge et or des Gryffondor à Poudlard. Et savoir qu’elle était entre de bonnes mains étaient une assurance qui présageait un apprentissage complet et passionnant et si certaines personnes de l’ascenseur détournaient le regard sous l’appuie de celui de Mirko, la rouquine soutint le regard du semi-vampire sans sourciller.
- J’en ai croisée une, mais le jour qui a suivi la pleine lune, répondit-elle alors, elle n’avait donc rien vu d’autre que ce qu’on lui avait présenté en cours, et ne pensait même pas être proche de la réalité en imaginant ce à quoi cela pouvait ressembler.
Elle se souvenait de la discussion qu’elle avait eu avec une jeune étudiante de Castelobruxo, mais n’avait jamais été capable d’avoir plus de détails que ce que la jeune femme avait bien voulu lui dire. Elle avait simplement senti la peur, chez la louve-garou, une peur et une certaine mélancolie, rien de plus.
Elle quitta ses pensées, qui la raccrochaient à un passer lointain, et reporter toute son attention sur le semi-vampire.
- L’illégal aurait donc put mordre quelqu’un, souffla-t-elle, plus à elle-même qu’autre chose. Alex avait bien l’image en tête. Rien n’était certains, de ce qu’elle avait compris. Elle hocha la tête, à la mention du lieu qu’ils allaient rejoindre, et se contenta d’un sourire lorsque Mirko lui demande de ne pas se tromper sur sa prononciation. Enfin, elle connaissait les risques du réseau de Cheminette, et cela n’avait absolument rien à voir avec un groupe de spectres masqués à leur trousse, rien.
Alex articula bien comme il faut, avec ce roulement de R que demandait le lieu ou elle allait. Elle avait hâte, ce serait-ce que de se retrouver dans un endroit perdu, au fin fond du monde. Lorsque la flemme verte du sortilège l’enroba, un léger frisson la parcourut. Après quelques secondes, elle posa le regard sur un petit pub typique des îles du nord, aux poutres en bois et sombres et aux pierres apparentes. Pen Gwyrdd avait déjà conquis son cœur. Son regard clair traîna sur la totalité de l’endroit, avant de tomber sur Mirko, de qui elle se rapprocha.
- C’est charmant ici, dit-elle, dans un petit sourire, avant de poser une question sur la suite. Comment ça se passe, maintenant. Il y a une autorité locale avec qui l’unité travaille ou on se débrouille ?
- InvitéInvité
Re: Quand on parle du loup.. [PV]
Lun 20 Avr 2020 - 23:14
Le nuage de suie soulevé par votre arrivé retomba peu à peu, en dévoilant l'entièreté du petit établissement. C'était un trou, à l'évidence. Un de ces coins de campagne tellement reculé qu'on s'étonne même d'y voir du monde. Centre névralgique de la ville, ce pub accueillait, en soirée, toute la population locale (des éleveurs de mouton aux ouvriers de la distillerie du coin).
A cette heure, toutefois, le troquet était pratiquement vide. On comptait bien trois ou quatre locaux affairés au dessus de leur bière, ainsi qu'une harpie encapuchonnée, accoudée au bar, en train de mâchonner un morceau de foi cru, mais c'était à peu près tout. Cela parlait et cela fumait beaucoup par contre, au point de rendre l'air opaque sous les solives. Pour toute musique, il y avait le cliquetis des verres et autres ustensiles. Un dépouillement plein de chaleur propre aux gens du nord de l'écosse.
A ce titre, votre irruption attira le regard de tous les badauds, peu habitués à voir des gens de l'extérieur. Toutes les conversations s'arrêtèrent en même temps, les mines relevées, les regards ahuris pointés sur vous. Cela dura quelques secondes et puis tout reprit, comme si de rien n'était.
Tu jettes un regard en arrière, juste à temps pour assister à l'apparition d'Alex, au milieu des flammes vertes. Les mains qui époussettent vaguement ta veste, la mine dégoûtée (comme à chaque fois que tu utilises un mode de transport magique), tu arrives quand même à esquisser un sourire. La jeune femme semble contente de l'escapade et même si cela ne fait que commencer, c'est tant mieux. Interrompant alors ses questionnements d'un geste avisé de la main, tu prends la suite des explications, sans manquer de revêtir une expression(ironiquement) savante.
« Jeune fille, première étape essentielle quand t'arrives en mission : boire un coup.
Tu as un petit rire rauque en fond de gorge et, comme tu te diriges vers le bar, on te voir sortir un paquet de cigarettes de la poche.
« Latha math Mirko. Ciamar a tha thu?
Te lance le tenancier d'un air bonhomme. Assurément, cet homme là avait tout du sorcier écossais stéréotypique. Il était dans la force de l'âge, portait une chevelure d'un roux flamboyant à demi cachée sous un chapeau de forme étrange et orné d'une brassée de chardons séchés, ainsi qu'une longue barbe grise nouée à l'extrémité. Pour parachever ce portrait, on pouvait relever le tweed en tartan élimé aux entournures qu'il portait par dessus une chemise de couleur vive, et tout un lot de talismans bizarres (notamment une patte de poulet) pendaient autour de son cou. Par ailleurs, son visage était rouge et souriant. Il se tenait bien droit derrière son bar (à l'aspect ancien et gras), où on le voyait astiquer des verres à bière avec un torchon affreusement sale.
« Un scotch Bathair.
Dis-tu, après avoir passé le bras au dessus du bar pour lui serrer la main. Tu adresses ensuite un bref regard à Alex (au cas où elle voudrait prendre quelque chose), avant de poursuivre.
« Comment ça se présente ?
Pendant un moment, le tenancier ne répond pas, se contentant de te fixer d'un regard sans équivoque. Il semblait contrarié, embarrassé et fatigué tout à la fois. Finalement, ce n'est qu'une fois les consommations posées devant vous qu'il se décide à parler.
« C'est encore un coup à créer de l'agitation c'histoire... Alors qu'on était bien tranquille. Ah ça ! J'ai rien contre vous, mais dis-toi : j'espérais qu'on s'revoit pas avant longtemps. Dit-il, avec un accent si fort qu'on le comprenait mal. Les Iorwerth et les Afanen se tirent encore dans les pattes. On ne comprends plus rien à c'qui s'passe... Je t'en ficherais...
Il eut un sifflement d'agacement, puis son regard (d'un vert éclatant) se posa sur Alex et il sourit.
« Et la wee mademoiselle ?
- La miss est en stage avec moi.
- Non ?! Il eut un rire profond et chaleureux. C'est pas bien commun ça, une bonnie hen comme ça...
Tu esquisses un vague sourire, avant de prendre une gorgée et tirer sur ta cigarette.
« Alex, je te présente Bathair Toirdhealbhach...
- Ah, tais-toi donc, tu m'écorches les oreilles avec ton accent de sassenach, ya wee bastart.
- C'est lui le big boss, ici.
Que t'annonces en levant ton verre.
A cette heure, toutefois, le troquet était pratiquement vide. On comptait bien trois ou quatre locaux affairés au dessus de leur bière, ainsi qu'une harpie encapuchonnée, accoudée au bar, en train de mâchonner un morceau de foi cru, mais c'était à peu près tout. Cela parlait et cela fumait beaucoup par contre, au point de rendre l'air opaque sous les solives. Pour toute musique, il y avait le cliquetis des verres et autres ustensiles. Un dépouillement plein de chaleur propre aux gens du nord de l'écosse.
A ce titre, votre irruption attira le regard de tous les badauds, peu habitués à voir des gens de l'extérieur. Toutes les conversations s'arrêtèrent en même temps, les mines relevées, les regards ahuris pointés sur vous. Cela dura quelques secondes et puis tout reprit, comme si de rien n'était.
Tu jettes un regard en arrière, juste à temps pour assister à l'apparition d'Alex, au milieu des flammes vertes. Les mains qui époussettent vaguement ta veste, la mine dégoûtée (comme à chaque fois que tu utilises un mode de transport magique), tu arrives quand même à esquisser un sourire. La jeune femme semble contente de l'escapade et même si cela ne fait que commencer, c'est tant mieux. Interrompant alors ses questionnements d'un geste avisé de la main, tu prends la suite des explications, sans manquer de revêtir une expression(ironiquement) savante.
« Jeune fille, première étape essentielle quand t'arrives en mission : boire un coup.
Tu as un petit rire rauque en fond de gorge et, comme tu te diriges vers le bar, on te voir sortir un paquet de cigarettes de la poche.
« Latha math Mirko. Ciamar a tha thu?
Te lance le tenancier d'un air bonhomme. Assurément, cet homme là avait tout du sorcier écossais stéréotypique. Il était dans la force de l'âge, portait une chevelure d'un roux flamboyant à demi cachée sous un chapeau de forme étrange et orné d'une brassée de chardons séchés, ainsi qu'une longue barbe grise nouée à l'extrémité. Pour parachever ce portrait, on pouvait relever le tweed en tartan élimé aux entournures qu'il portait par dessus une chemise de couleur vive, et tout un lot de talismans bizarres (notamment une patte de poulet) pendaient autour de son cou. Par ailleurs, son visage était rouge et souriant. Il se tenait bien droit derrière son bar (à l'aspect ancien et gras), où on le voyait astiquer des verres à bière avec un torchon affreusement sale.
« Un scotch Bathair.
Dis-tu, après avoir passé le bras au dessus du bar pour lui serrer la main. Tu adresses ensuite un bref regard à Alex (au cas où elle voudrait prendre quelque chose), avant de poursuivre.
« Comment ça se présente ?
Pendant un moment, le tenancier ne répond pas, se contentant de te fixer d'un regard sans équivoque. Il semblait contrarié, embarrassé et fatigué tout à la fois. Finalement, ce n'est qu'une fois les consommations posées devant vous qu'il se décide à parler.
« C'est encore un coup à créer de l'agitation c'histoire... Alors qu'on était bien tranquille. Ah ça ! J'ai rien contre vous, mais dis-toi : j'espérais qu'on s'revoit pas avant longtemps. Dit-il, avec un accent si fort qu'on le comprenait mal. Les Iorwerth et les Afanen se tirent encore dans les pattes. On ne comprends plus rien à c'qui s'passe... Je t'en ficherais...
Il eut un sifflement d'agacement, puis son regard (d'un vert éclatant) se posa sur Alex et il sourit.
« Et la wee mademoiselle ?
- La miss est en stage avec moi.
- Non ?! Il eut un rire profond et chaleureux. C'est pas bien commun ça, une bonnie hen comme ça...
Tu esquisses un vague sourire, avant de prendre une gorgée et tirer sur ta cigarette.
« Alex, je te présente Bathair Toirdhealbhach...
- Ah, tais-toi donc, tu m'écorches les oreilles avec ton accent de sassenach, ya wee bastart.
- C'est lui le big boss, ici.
Que t'annonces en levant ton verre.
- InvitéInvité
Re: Quand on parle du loup.. [PV]
Sam 25 Avr 2020 - 11:36
Alex n'avait pas besoin de s’en cacher, elle se trouvait dans son élément. Ce petit bar typique des îles écossaises, aux poutres apparentes et aux murs de pierres avait toujours bien plus trouvé grâce à son cœur que ses pubs chics de la capitale Londonienne. Loin d’être traditionnelle, Alex aimait beaucoup l’ambiance qui y régnait. Quelque chose de bons enfants, où les problèmes n’avaient pas leur place, mais où les ragots volaient d’une table à l’autre, comment il se devait d’être le cas dans les petites communautés. Les endroits reclus comme l’île sur laquelle ils avaient atterris n’échappaient surement à cette règle, officieuse plus qu’officielle, certainement une vieille habitude qui avait la peau dure. Dans le village près du manoir qu’elle habitait avec sa famille, c’était un peu comme ça. Heureusement, les Nightingal étaient assez riches, influents et éloignés pour avoir de quoi limiter les dégâts que les babillages du peuple pouvaient avoir. Peut-être que les choses étaient similaires ici, ou peut-être pas, Alex attendait d’avoir davantage d’explication, pour être en possession de tout ce qu’il était utile de savoir.
Mais la seule explication qu’elle obtint de la part de son mentor ne fût pas ce qu’elle espérait. Prendre un coup à boire ? Avant de commencer ? Really ? Elle se demanda un instant si ce n’était pas un piège. Boire en pleine journée, boire avant midi, même. Oh, Alex l’avait déjà fait, un lendemain de soirée, en festival ou pendant les vacances. Elle n’était pas si perdue que cela aux mots du dhampire.. Mais pour son premier jour, elle-même trouvait ça étrange. Enfin.. Elle voyait Mirko, et devait prendre exemple, right ? Elle le suivit alors au bar, salua d’un large sourire l’homme qui se trouvait derrière. Nul doute qu’il était écossais et sorcier. Ses vêtements typiques du nord du Royaume-Uni, sa crinière aussi rousse que celle d’Alex, et sa maîtrise du Gaélic ne prêtait pas à confusion. Malgré ses origines écossaises, la jeune sorcière ne parlait pas un mot de patois local, elle n’avait jamais appris, et on ne lui avait jamais proposé. Elle compris cependant vaguement les mots du tavernier, puisque Mirko lui répondit, comme si de rien était, qu’il prendrait un Scotch avant de poser son regard sur elle.
- La même chose, dit-elle.
Elle n’avait pas froid aux yeux, et si on lui proposerait un bon verre, elle ne refusait pas. Jamais. Peu importe l’heure, peut importe le lieu. Et puis, qui irait vérifier ce qu’elle avait – ou pas – bu, dans un coin aussi retiré que celui-là ? Bathair, de son prénom, s’activa à préparer leurs commandes, repoussait de quelques minutes une réponse à la question de Mirko. Toute cette histoire semblait fatigué l’homme barbus, et Alex ne pouvait certainement pas imaginer ce qui se passait dans ce petit village. Elle écouta, alors, silencieuse, trempant ses lèvres dans le liquide ambré qu’on lui avait servi, attentive à ce puissant goût qu’elle avait en bouche, ainsi qu’aux mots que prononçait l’homme à la longue barbe grise. Alex retint surtout deux noms : Iorweth et Afanen, qui semblaient engager dans une petite guerre, mais l’homme ne lui en appris pas beaucoup plus. Et puis, Mirko fit les présentations. Alex posa son verre sur le bar et serra la main du big boss.
- Enchantée, Alex Nightingal, se présenta-t-elle, un large sourire aux lèvres. Elle n’avait pas tenté de prononcé le nom du tenancier, ne souhaitant pas se risquer à l’écorcher. Elle était capable d’avoir un accent écossais – sa grand-mère, lorsqu’elle était énervée, en avait un très prononcé, et elle n’avait cessé de l’imiter, pour le plus grand déplaisir de son aïeule, qui s’emballait alors dans des monologues aux roulements de R incontrôlables.
La rouquine sourit légèrement à ce souvenir, avant de reporter son attention sur Bathair.
- Vous avez parlez des Iorweth et des Afanens ? questionna-t-elle simplement, avant de prendre une légère gorgée du scotch qu’elle avait commandé.
- Les Iorweth et les Afanens, lassie, sont les deux plus grandes familles de l’île. Les plus anciennes, surtout. Les Afanen sont des cultivateurs, et la plupart des terres de l’île sont à eux. Les Iorwerth, sont des distillateurs de scotch, c’est le leur que vous buvez, expliqua-t-il, appuyé sur le comptoir, alors que son regard passait d’Alex à Mirko, pour revenir sur la jeune femme. Et c’est la guerre depuis longtemps, avant même que je sois un wee bairn. Je pense que personne ne sait d’où cela vient., termina-t-il, avant de se redresser.
Le regard d’Alex passa de Bathair à Mirko.
- Cela à un rapport avec notre affaire ? questionna-t-elle
.
Le chef du village était là, dans la conversation, et répondit avant le vampire.
- C’est le p’tit gars Iorwerth qui a été arrêté le mois dernier. J’vous ai appelé, puis vous r’débarquez aujourd’hui. Il baissa d’un ton. Y’a des bruits qui cours, mais c’est peut-être qu’une rumeur de plus.. dit-il finalement, dans un léger soupire.
- On sait qui appelé ? demanda-t-elle finalement, à Mirko. Elle ne savait pas si ce genre d’appel était anonyme ou non. Elle pensait que oui, mais espérait sincèrement que non. Cela leur faciliterait bien la tâche, right ?
- InvitéInvité
Re: Quand on parle du loup.. [PV]
Sam 9 Mai 2020 - 15:16
Tu consumes ta cigarette entre deux gorgées de scotch, tandis que le maître des lieux rappelle les réalités de son patelin. Rivalités familiales en toile de fond, Pen Gwyrdd affichait le vice de toutes les communautés restreintes : trop de proximité et pas assez d'événements pour rompre la monotonie. Les gens en venaient à se déchirer pour une haie un peu trop haute, ou un hibou trop bruyant. Cela se cristallisait de génération en génération, au point que plus personne n'était en mesure de dire par quoi et qui tout avait commencé. Typiquement le genre de choses qu'un citadin (tel que toi) comprend mal, mais enfin, cela faisait parti des complexités de ce bas monde. Écrasant alors le mégot de ta cigarette dans le cendrier, tu reportes ton attention sur Alex, une fois le gros des explications dispensé.
« Il semblerait que la rumeur soit partie de Christy Afanen.
Dis-tu en réduisant un peu la distance entre vous, afin de préserver le secret de la conversation des oreilles qui traînaient. Ce faisant, tu déplies un genre de trombinoscope sur le bar entre vous. La photo de tous les individus impliqués de près ou de loin à l'affaire étaient disposés de sorte à rendre compte des liens entre eux. De gros traits au marqueur de couleur différents faisaient la distinction entre les liens familiaux, professionnels et amoureux. Cependant, aucun trait ne faisait la jonction entre les Afanen et les Iorwerth. Tu désignes Christy du doigt.
« C'est une vieille fille... Dans les soixante cinq ans. Elle occupe la maison juste à côté de celle où on a trouvé la planque du jeune qui a été arrêté. Le premier coup, elle avait vu juste, mais l'affaire l'a rendu complètement paranoïaque... Il s'agira donc de voir si son alerte mérite d'être prise au sérieux ou non cette fois-ci.
Tu replies le document, tandis que Bathair se charge de récupérer ton verre vide. Après un court échange de politesses, tu règles l'addition (pour vous deux, cela va sans dire) et prend la direction de la sortie (non sans avoir préalablement rajusté casquette et lunettes de soleil). De t'exposer en pleine lumière te fait toujours un sale effet, en plus de faire ressortir ton teint de cadavre. Tout à fait le genre de chose susceptible de te mettre de mauvaise humeur. Bien heureusement, le ciel est voilé, apparaissant uniformément blanc. Il se pourrait même qu'il pleuve : l'air est imprégné de cette odeur caractéristique précédent les averses.
« Il est toujours délicat de trancher quand on a affaire à des individus à ce point biaisés. On va donc commencer par recueillir sa version des faits, poser des questions afin obtenir le plus de détails possibles, chercher les contradictions, puis on ira inspecter la planque de Iorwerth.
Le village était petit. Les maisons suivaient un alignement approximatif, le long de rues pavées tortueuses et mal entretenues. Elles avaient rarement plus d'un étage et semblaient toutes très anciennes. Sans la magie, la plupart d'entre elles se seraient probablement effondrées depuis longtemps, car les murs penchaient dangereusement et certaines toitures suivaient des courbures étranges.
Ainsi, la demeure de Christy Afanen n'échappait pas à la règle. C'était une maison étroite, retranchée derrière un petit jardin sauvage et qui disparaissait derrière les ronces et les herbes hautes. Un arbre malingre venait encadrer cette vision sinistre et l'on pouvait voir plusieurs chats miteux en train d'observer le voisinage, depuis le muret biscornu qui traçait la limite de la propriété.
« C'est la partie la plus simple du processus. Je t'invite donc à poser des questions.
Dis-tu en jetant un regard à Alex, juste avant de sonner. L'interview de Christy Afanen constituait un exercice parfait pour la jeune femme. Tu décidais donc de la laisser mener le truc, prêt à assurer ses arrières à la fin si nécessaire.
Après un instant, le visage de Christy apparut dans l'encadrement de la porte. C'était effectivement une femme d'un certain âge, mais l'on sentait que les années de labeur l'avaient abîmée. Elle paraissait beaucoup plus vieille qu'elle ne l'était vraiment. Ses cheveux étaient d'un gris uniforme, ses yeux pâles et vitreux. Elle portait une robe de sorcière en velours d'un bleu canard profond qui sentait fort un mélange d'urine de chat et de gingembre.
A ce titre, elle eut un léger mouvement de recul en vous découvrant, trop habituée à sa petite communauté pour ne pas s'émouvoir à la vue de nouveaux visages (même si ce n'était pas la première fois qu'elle te rencontrait, en l’occurrence).
« Christy Afanen ? Agent Volkine, agent Nightingal. Tu estimais inutile de préciser la qualité de stagiaire d'Alex dans le cas présent. Elle serait plus efficace affublée du même titre que toi. Nous venons au sujet de l'appel.
- Oui... Dit-elle en fronçant les yeux, d'une voix traînante, comme si elle semblait réfléchir. Oui, je me doutais que vous viendriez. Mais entrez, entrez je vous prie...
Christy Afanen jeta un regard suspicieux alentour, avant de s'écarter de la porte pour les laisser entrer. Surprenamment, l'intérieur de la demeure était infiniment mieux ordonné que le jardin. Les meubles anciens débordaient de breloques et d'ouvrage au crochet de mauvais goût, mais tout était très bien ordonné. Cela dit, l'odeur d'urine de chat était si forte qu'elle en devenait irritante pour le nez. La vieille femme vous guida jusqu'à sa cuisine d'un pas lent, où bouillonnait un chaudron entouré d'ingrédients en tout genre, dont du gingembre fraîchement épluché.
« Pour éloigner ces maudits loup-garous...
Grommela-t-elle à voix basse, avant de se mettre à touiller la mixture mollement (dont on pouvait douter de l'efficacité, dans la mesure où aucun ouvrage de potion un tant soit peu sérieux ne faisait mention d'une telle préparation).
« Il semblerait que la rumeur soit partie de Christy Afanen.
Dis-tu en réduisant un peu la distance entre vous, afin de préserver le secret de la conversation des oreilles qui traînaient. Ce faisant, tu déplies un genre de trombinoscope sur le bar entre vous. La photo de tous les individus impliqués de près ou de loin à l'affaire étaient disposés de sorte à rendre compte des liens entre eux. De gros traits au marqueur de couleur différents faisaient la distinction entre les liens familiaux, professionnels et amoureux. Cependant, aucun trait ne faisait la jonction entre les Afanen et les Iorwerth. Tu désignes Christy du doigt.
« C'est une vieille fille... Dans les soixante cinq ans. Elle occupe la maison juste à côté de celle où on a trouvé la planque du jeune qui a été arrêté. Le premier coup, elle avait vu juste, mais l'affaire l'a rendu complètement paranoïaque... Il s'agira donc de voir si son alerte mérite d'être prise au sérieux ou non cette fois-ci.
Tu replies le document, tandis que Bathair se charge de récupérer ton verre vide. Après un court échange de politesses, tu règles l'addition (pour vous deux, cela va sans dire) et prend la direction de la sortie (non sans avoir préalablement rajusté casquette et lunettes de soleil). De t'exposer en pleine lumière te fait toujours un sale effet, en plus de faire ressortir ton teint de cadavre. Tout à fait le genre de chose susceptible de te mettre de mauvaise humeur. Bien heureusement, le ciel est voilé, apparaissant uniformément blanc. Il se pourrait même qu'il pleuve : l'air est imprégné de cette odeur caractéristique précédent les averses.
« Il est toujours délicat de trancher quand on a affaire à des individus à ce point biaisés. On va donc commencer par recueillir sa version des faits, poser des questions afin obtenir le plus de détails possibles, chercher les contradictions, puis on ira inspecter la planque de Iorwerth.
Le village était petit. Les maisons suivaient un alignement approximatif, le long de rues pavées tortueuses et mal entretenues. Elles avaient rarement plus d'un étage et semblaient toutes très anciennes. Sans la magie, la plupart d'entre elles se seraient probablement effondrées depuis longtemps, car les murs penchaient dangereusement et certaines toitures suivaient des courbures étranges.
Ainsi, la demeure de Christy Afanen n'échappait pas à la règle. C'était une maison étroite, retranchée derrière un petit jardin sauvage et qui disparaissait derrière les ronces et les herbes hautes. Un arbre malingre venait encadrer cette vision sinistre et l'on pouvait voir plusieurs chats miteux en train d'observer le voisinage, depuis le muret biscornu qui traçait la limite de la propriété.
« C'est la partie la plus simple du processus. Je t'invite donc à poser des questions.
Dis-tu en jetant un regard à Alex, juste avant de sonner. L'interview de Christy Afanen constituait un exercice parfait pour la jeune femme. Tu décidais donc de la laisser mener le truc, prêt à assurer ses arrières à la fin si nécessaire.
Après un instant, le visage de Christy apparut dans l'encadrement de la porte. C'était effectivement une femme d'un certain âge, mais l'on sentait que les années de labeur l'avaient abîmée. Elle paraissait beaucoup plus vieille qu'elle ne l'était vraiment. Ses cheveux étaient d'un gris uniforme, ses yeux pâles et vitreux. Elle portait une robe de sorcière en velours d'un bleu canard profond qui sentait fort un mélange d'urine de chat et de gingembre.
A ce titre, elle eut un léger mouvement de recul en vous découvrant, trop habituée à sa petite communauté pour ne pas s'émouvoir à la vue de nouveaux visages (même si ce n'était pas la première fois qu'elle te rencontrait, en l’occurrence).
« Christy Afanen ? Agent Volkine, agent Nightingal. Tu estimais inutile de préciser la qualité de stagiaire d'Alex dans le cas présent. Elle serait plus efficace affublée du même titre que toi. Nous venons au sujet de l'appel.
- Oui... Dit-elle en fronçant les yeux, d'une voix traînante, comme si elle semblait réfléchir. Oui, je me doutais que vous viendriez. Mais entrez, entrez je vous prie...
Christy Afanen jeta un regard suspicieux alentour, avant de s'écarter de la porte pour les laisser entrer. Surprenamment, l'intérieur de la demeure était infiniment mieux ordonné que le jardin. Les meubles anciens débordaient de breloques et d'ouvrage au crochet de mauvais goût, mais tout était très bien ordonné. Cela dit, l'odeur d'urine de chat était si forte qu'elle en devenait irritante pour le nez. La vieille femme vous guida jusqu'à sa cuisine d'un pas lent, où bouillonnait un chaudron entouré d'ingrédients en tout genre, dont du gingembre fraîchement épluché.
« Pour éloigner ces maudits loup-garous...
Grommela-t-elle à voix basse, avant de se mettre à touiller la mixture mollement (dont on pouvait douter de l'efficacité, dans la mesure où aucun ouvrage de potion un tant soit peu sérieux ne faisait mention d'une telle préparation).
- InvitéInvité
Re: Quand on parle du loup.. [PV]
Jeu 28 Mai 2020 - 23:45
La jeune femme écoutait ce qu’on lui disait avec un grand intérêt. Curieuse, elle notait tout dans son esprit et espérait ne rien oublier. Elle pouvait parfois être tête en l’air. Etrangement, tout semblait rester. Les informations qu’on lui apprenaient ne s’échappaient pas de son cerveau et se contentaient de rester là, attendant la bonne pièce pour terminer le puzzle. Sans n’avoir jamais vu aucun dossier, des images se formaient dans l’esprit de la rouquine, lui faisait presque totalement oublier le verre de scotch qu’elle avait commandé et entamé. Un Iorwerth arrêté. Des histoires de familles. Alex avaient des images, des idées, mais elle ne voyait pas encore trop bien comment tout cela était lié. Un loup-garou, d’une grande famille ou non, restait un loup garou. Le tenancier de l’auberge voulait peut-être simplement dévoiler les jolies histoires qui entouraient son village ? Surement. Elle posa finalement la question, espérant connaitre l’identité de celui – ou celle – qui avait a nouveau appelé la brigade. Le petit cercle que l’aubergiste, le dhampire et la rouquine formait se referma un peu plus, gardant pour eux des informations qui seraient certainement mal vue de divulguer.
Tout aussi attentive qu’au début, la jeune femme écouta les nouvelles explications et analysa un instant les visages et les liens qui reliaient les membres des familles, sans que jamais ces dernières ne se rejoignent. Son scotch l’accompagna, l’aidait parfois dans sa réflexion, avant de l’abandonner violement. A ce stade, peut-être était-ce inutile de faire trop d’extrapolation. Après tout, hormis des rumeurs et « on dit », rien n’était certain. Peut-être étaient là pour aucune raison valable. Mieux valait prévenir que guérir, évidemment, Alex comprenait ce principe de précaution – même si elle ne l’utilisait que rarement, voire même jamais.
- Et vous pensez qu’elle pourrait avoir raison ? questionna-t-elle, avant de saluer et remercie Bathair d’un léger sourire. Elle approfondi sa question. Je veux dire, deux loups garou au même endroit à si peu de temps d’intervalle, ça ne doit pas arriver souvent. Avec le passage de la brigade le mois dernier, il aurait été logique qu’il parte ou se cache pendant un certain temps, ajouta-t-elle, pensive.
L’idée n’était pas idiote, mais l’inverse pouvait être vrai aussi. Si la brigade était passé le mois dernier, pourquoi repasserait-elle si rapidement ? Un bon nombre de scénario pouvait se dérouler. Il n’y avait ni bonne ni mauvaise idée. Le mieux était de ne pas se faire mordre, mais il était toujours plus aisé de dire les choses. Le destin et la vie avaient parfois le chic pour tourmenter les Hommes qui foulaient cette terre, qu’ils soient sorciers ou moldu, sorcier ou vélane. Il y avait toujours quelque chose pour faire en sorte qu’oublier la dure réalité de la vie soit impossible. Alex laissa son regard se perdre sur le petit village, tout en écoutant le plan d’attaque – ou plutôt d’investigation que présenta Mirko. Un plan qui ne manquait pas de logique, et leur promettait au moins, de ne pas chercher une première piste à tout prix, puisqu’ils en avaient déjà une, même si des rumeurs et des potins ne faisaient, de l’avis de la jeune femme, pas office d’indice. Cela avait le mérite de les mener quelque part, et plus précisément devant une petite maison ancienne qui tenait encore debout grâce à la volonté de Merlin savait quoi. La vieille dame qui ouvrit la porte à Mirko et Alex était à l’image de son logis : ancienne et bancale mais toujours debout. Et tandis que son mentor faisait les présentations, Alex réfléchissait. Un tas de question lui venait en tête, ce n’était pas cela qui manquait. Encore fallait-il les poser de la bonne manière et dans le bon ordre.
La petite dame les fit entrer dans sa chaumière, qui n’avait, de l’opinion de la stagiaire, rien à envier au jardin qui était certes négligé, mais où l’air était en capacité de circuler. Ici, les odeurs d’urines de chat et de gingembre bouilli se mélangeait. Alex dû se contenir pour ne pas grimacer. Lors que la sorcière à la robe de velours bleu eu terminé de marmonner dans sa barbe – ou moustache, tout juste naissante – la Fourchelangue fit un pas en avant, bravant les indications de son odorat, qui en d’autres circonstances l’auraient poussé à fuir.
- Madame Afanen, nous venons au sujet d’un loup garou, commença-t-elle, avant d’être coupée par le ton monotone de leur premier témoin.
- Ces maudits loup-garou, répéta-t-elle, avant de faire quelques pas autour du chaudron bouillonnant, et d’y ajouter quelques ingrédients.
Alex n’avait jamais vu une recette pareille dans sa carrière de potionniste, mais elle n’était pas là pour donner une leçon de préparation de potion. Alors elle repris.
- Il y a des rumeurs sur un loup-garou, un deuxième loup-garou. Vous pourriez nous dire ce que vous savez ? Si vous avez vu quelque chose ?
Le ton d’Alex était tranquille, tout autant que l’expression de son visage. Elle laissait de côté ce qui ne lui plaisait pas dans cette maison, ignorait l’odeur qui y régnait et l’air un peu perdu et décalé de leur hôte.
- Il n’y a pas de rumeur. Il est vraiment là, dit-elle, portant cette fois-ci toute son attention sur la jeune femme. Je ne l'ai pas vu.. Juste entendu.
Et elle s’arrêta là, sans donner plus de détail. Mais Alex n’en démordit pas, elle esquissa un léger sourire, avant de reprendre. Christy Afanen était devenue paranoïaque, selon les dires de Mirko, mais peut-être y avait-il un petit grain de vérité dans ce qui avait été raconté, ou peut-être pas.
- Ou l’avez-vous entendu ?
A question simple, réponse simple ? Peut-être. Ou pas.
- Partout.
Alex se retint de faire rouler ses prunelles vertes au ciel. Elle ne savait pas si Chisty Afanen n’était pas coopérative parce qu’elle n’en avait pas envie ou parce que la stagiaire s’y prenait comme un manche. L’idée de ne pas être à la hauteur ou de faire des erreurs si tôt dans l’enquête l’irrita.
- Est-ce que vous en avez parler avec d’autres résidents ? Ont-ils entendus des choses ? tenta-t-elle, une dernière fois, même s’il serait certainement bien plus simple et rapide d’aller directement poser la question aux concernés.
- Ils ne parlent pas. Ils n’écoutent pas, chacun garde ses secrets, ici, répondit-elle en marmonnant, avant de change d’expression et de porter son attention sur Mirko. Vous allez le tuer, n’est-ce pas ?
Cette fois, la rouquine ne put s’empêcher un petit soupire, léger et bref, tandis que son regard, comme celui de la sorcière, se posait sur le dhampire. Par Merlin, qu’il puisse en tirer quelque chose, ou qu’ils s’en aillent, ou très bientôt, l’un comme l’autre allaient perdre tout usage de leur odorat. Et ne plus être capable d’apprécier les arômes composant un single malt ou encore d’un thé de Cornouailles la rendait triste d’avance.