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devant l'étendue - darius (terminé)
Dim 12 Jan 2020 - 12:18
C'était trop. Trop rigide, trop vieux, trop absurde, trop irréel, trop injuste. Trop lourd à porter pour son coeur de flammes, trop insupportable pour qu'elle se contienne. Souris. Tais-toi. Sois polie. Sois ambitieuse. Sois comme ta soeur. Dalia était née avec un défaut de discipline. Elle explosait, elle mentait moins bien que les autres, elle semblait prendre comme principe de s'opposer à tout ce qu'on voulait pour elle. C'était l'enfant turbulente, celle qu'il fallait reprendre, celle qui testait les limites. Ses parents avaient formé l'espoir que ce fort tempérament la transformerait en redoutable ambitieuse, prête à tout pour exceller. L'adolescence la rendit encore plus rebelle, et comble de la déception : pas une once d'ambition en elle. En cinquième année à Beauxbâtons, ils lui avaient demandé de réfléchir dès maintenant à sa filière à l'université. Réponse de l'intéressée : rien. Peut-être que je partirais faire le tour du monde. Pourquoi je devrais m'inscrire à l'université ? Provocation pour chercher le point de non-retour, atteint sous la forme d'une claque.
La tornade avait claqué la porte du salon pour prendre l'air, adossée à un mur de la demeure, face à la mer. Les écouteurs vissés aux oreilles, la cigarette à la main, habitude de mauvaise fille apprise à l'école, Dalia laissait les larmes de frustration couler sur ses joues, l'une pâle et l'autre rougie. Elle savait qu'on allait encore l'accuser de ruiner l'ambiance de la famille, qu'une jeune fille de sang-pur ne devait pas se comporter ainsi. Discours étouffant depuis quinze ans. Des bruits de pas sur le chemin mêlé de sable et de graviers firent doucement tourner le visage de l'impertinente vers qui osait venir la retrouver dans son moment de calme. Elle n'avait pas envie de voir ses soeurs tout de suite. Malgré leur lien soudé, elle leur en voulait d'être plus faciles et de rentrer dans le moule qu'elle détestait.
Pourtant, ce n'était ni Mina la ballerine ni Gira la cadette. C'était @Darius Belby. Monsieur l'héritier, prince de la famille. L'adolescente lui jeta un regard noir d'animal blessé et vaincu d'avance. Que veut votre majesté ? Il avait le beau rôle, lui. Il faisait ce qu'il voulait, parce qu'il était un homme, parce qu'il était l'aîné, parce que le destin des Colacino ne reposait que sur lui. Son aura de liberté jetait de l'ombre sur la jeune sorcière qui avait l'impression d'être coincée de toutes parts.
La tornade avait claqué la porte du salon pour prendre l'air, adossée à un mur de la demeure, face à la mer. Les écouteurs vissés aux oreilles, la cigarette à la main, habitude de mauvaise fille apprise à l'école, Dalia laissait les larmes de frustration couler sur ses joues, l'une pâle et l'autre rougie. Elle savait qu'on allait encore l'accuser de ruiner l'ambiance de la famille, qu'une jeune fille de sang-pur ne devait pas se comporter ainsi. Discours étouffant depuis quinze ans. Des bruits de pas sur le chemin mêlé de sable et de graviers firent doucement tourner le visage de l'impertinente vers qui osait venir la retrouver dans son moment de calme. Elle n'avait pas envie de voir ses soeurs tout de suite. Malgré leur lien soudé, elle leur en voulait d'être plus faciles et de rentrer dans le moule qu'elle détestait.
Pourtant, ce n'était ni Mina la ballerine ni Gira la cadette. C'était @Darius Belby. Monsieur l'héritier, prince de la famille. L'adolescente lui jeta un regard noir d'animal blessé et vaincu d'avance. Que veut votre majesté ? Il avait le beau rôle, lui. Il faisait ce qu'il voulait, parce qu'il était un homme, parce qu'il était l'aîné, parce que le destin des Colacino ne reposait que sur lui. Son aura de liberté jetait de l'ombre sur la jeune sorcière qui avait l'impression d'être coincée de toutes parts.
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Re: devant l'étendue - darius (terminé)
Sam 18 Jan 2020 - 21:53
☩ A environ une quinzaine d’ausoniens, l’élégante demeure se drape régulièrement en théâtre de cacophonies. Les hauts dans les tours où les vermeils latins se lâchent, ce jour est exemple d’une de ces effusions d’usité. Peu étonnant par ailleurs que d’une lorgnade discrète par-dessus les lignes de son livre, s’illustre dans un camaïeu de roussis le faciès adolescent de la plus volcanique de leurs séditieuses. Si certains des descendants Colacino se complaisent dans leurs titres et les besognes qu’ils encourent, d’autres connaissent l’art de la rébellion passive ; puis il y a Dalia. Le bouton oppressé dans la fleur d’un âge bien trop ingrat qui dépeint sur son ton. Le bistre découpe muettement la silhouette menue de l’helvète. Il assiste, harponné à son mutisme, aux moissons de ses provocations que certains approuvent d’un acquiescement. D’autres se taisent mais leurs orbes fuyants prouvent leur réprobation. Quant à la concernée, sa mine ne détrompe pas sa fureur que traduit la porte rossée dans son sillon. Les cadres en tremblotent. Leurs habitants s’offusquent de ces manières. Pourtant chez les ritals, la chappe du silence les plombe. Il s’installe et les ronge. Jusqu’à ce que la voix de l’aînée de tous s’élève. Reine mère et lionne, qui encourage sa cadette pour la punition administrée. Aucun des enfants n’osera dès lors broncher -la certitude s’installe chez l’angliche. Puisque tous savent que lorsque coalition entre tantines et de leurs mères respectives apparait, le plus grand respect se doit aux verdicts de ce tribunal -au risque des fortes représailles. Enfin, presque tous… Mais là où est peut-être l’avantage singulier de leur prince : il sait être passif. Sa stature fend l’éther. Déposant auprès du premier guéridon son bouquin sans que les sons transgressent ses lippes. Puis, il prend l’exode. Direction l’extérieur. Dans son dos, on le somme d’expliquer cet essor. L’impassibilité sur trogne et dans le timbre, il rétorque alors avec flegme : « Il serait injuste pour nos elfes qu’elle n’honore leur plat. » Il se dédouane de tout parti. Non par crainte, mais par faute de conviction. Lui qui n’aime se soumettre aux règles, plie pourtant l’échine par respect pour cette lignée. Gardant à l’idée que ces efforts sont nécessaires et éphémères, dont il se déleste une fois au royaume d’Elisabeth. Mais, lui a une terre d’asile, Dalia non. Portant alors à croire, par-dessus la mine taciturne de sa cadette, qu’elle en pâtit -bien qu’elle soit également fautive sur certains aspects, il ne le renie aucunement. Ses pas alors le guidèrent dans le havre de paix dégoté par la cisalpine. Chatte sauvage -et surement à l’égo égratigné- elle le lorgne. Mauvaise. Cependant, cela n’excorie le tempérament de son aîné. Il en est de même avec ses mots -malgré la lourdeur en erreur dont ils se corrompent. Elle ne connait le poids de sa couronne ni les réticences qui sommeillent durant ses nuits. Non, il ne l’a jamais dit. Les aînés de la meute ont fait vœux d’un motus protecteur envers leurs plus jeunes ouailles. Il ne peut en tenir rigueur à l’ignorante par sa faute. « Je peux ? » Il ne se risque guère à la confrontation abrupte avec un animal aux griffes déjà dehors. Optant plutôt pour un claquement de doigt. Son paquet de cibiches déménage des poches de sa veste pour offrir ses entrailles à son maitre. Il en coince une entre ses lèvres sans attendre l’autorisation. Ce n’est qu’une formalité. Son briquet s’engage ensuite dans le schéma, jusqu’à ce que fumée apparaisse. Là, les objets décident d’eux-mêmes de rentrer au bercail. Le laissant seul. Lui, la renfrognée et leurs bâtonnets de mort. « Tu fumes depuis longtemps ? » Sans qu’arrière-jugement n’obombre la litanie. Le constat est bête comme neige. Lui et elles n’ont jamais été proches. Leur divergence d’âge et les récents exils en Afrique du cousin hybride n’ayant permit la proximité. En vérité même, la mangouste s’est vue percutée d’un choc à son retour d’Europe. Examinant celles qu’il s’imaginait encore hautes comme trois pommes perchées sur des talons. Il avait pris conscience que les petites douceurs de son sang n’auraient pas huit ans éternellement. |
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Re: devant l'étendue - darius (terminé)
Dim 9 Fév 2020 - 9:52
Che cazzo vuole Sua Maestà ? Confrontation entre l'Aiglon et le vilain petit canard. Dalia le regardait en coin, défiante, prête à exploser, mal à l'aise avec la venue de l'héritier dans un tel moment de vulnérabilité. C'était nouveau que ce soit lui qui vienne la trouver après les altercations familiales, et la jeune fille ne savait pas à quoi s'attendre. Au pire, au cas où. Posso ? demanda le sorcier habile. Il alluma une cigarette lui aussi, tandis que Dalia essuyait les larmes baignant ses joues d'un revers de main.
Fumi da molto tempo ? Regards qui se croisèrent, intention léthale dans les opalines de la jeune sorcière, animal farouche. Et toi ? Si le ton de Darius n'était pas inquisiteur, celui de l'adolescente était provocateur. La cigarette n'était qu'une mauvaise habitude, un cliché générationnel, le geste convoité pour son symbole rebelle et l'addiction s'insinuant dans les poumons immatures. Les filles qui fumaient en cachette à l'école acquéraient une aura enviable, et Dalia faisait partie de ces moutons noirs vêtus de costumes bleu ciel impeccables et délicats.
J'ai quinze ans, Darius, je ne suis plus une enfant. Même si tout le monde a apparemment encore des leçons de morale à me faire. C'était une enfant. Apeurée, perdue, révoltée, incomprise. Elle adoptait des armures et des poses de combats pour réussir à grandir à travers ces sentiments douloureux et confus. Jouer les grandes quand elle se sentait minuscule, jouer les fortes têtes pour ne pas pleurer devant ses parents, jouer les indifférentes quand son coeur saignait. Une hypersensible déguisée en insensible.
Ruminant toujours sa frustration et l'injuste gifle reçue devant tout le monde, elle écrasa sa cigarette au sol d'un geste nerveux du pied. Je ne supporte plus cette maison, ni cette famille. Je préfère même être à Beauxbâtons. Je ne sais pas si tu vois comment c'est là-bas, mais c'est loin d'être un endroit amusant et déjanté ! Et pourtant, j'ai qu'une hâte c'est y retourner. On m'y casse moins les coglioni. Litanie furieuse, accompagnée de quelques pas en rond, dirigée vers Darius non pas pour lui faire des reproches mais pour chercher un écho à ce qu'elle disait. Est-ce qu'il pourrait comprendre sa détresse, lui l'Intouchable ?
Fumi da molto tempo ? Regards qui se croisèrent, intention léthale dans les opalines de la jeune sorcière, animal farouche. Et toi ? Si le ton de Darius n'était pas inquisiteur, celui de l'adolescente était provocateur. La cigarette n'était qu'une mauvaise habitude, un cliché générationnel, le geste convoité pour son symbole rebelle et l'addiction s'insinuant dans les poumons immatures. Les filles qui fumaient en cachette à l'école acquéraient une aura enviable, et Dalia faisait partie de ces moutons noirs vêtus de costumes bleu ciel impeccables et délicats.
J'ai quinze ans, Darius, je ne suis plus une enfant. Même si tout le monde a apparemment encore des leçons de morale à me faire. C'était une enfant. Apeurée, perdue, révoltée, incomprise. Elle adoptait des armures et des poses de combats pour réussir à grandir à travers ces sentiments douloureux et confus. Jouer les grandes quand elle se sentait minuscule, jouer les fortes têtes pour ne pas pleurer devant ses parents, jouer les indifférentes quand son coeur saignait. Une hypersensible déguisée en insensible.
Ruminant toujours sa frustration et l'injuste gifle reçue devant tout le monde, elle écrasa sa cigarette au sol d'un geste nerveux du pied. Je ne supporte plus cette maison, ni cette famille. Je préfère même être à Beauxbâtons. Je ne sais pas si tu vois comment c'est là-bas, mais c'est loin d'être un endroit amusant et déjanté ! Et pourtant, j'ai qu'une hâte c'est y retourner. On m'y casse moins les coglioni. Litanie furieuse, accompagnée de quelques pas en rond, dirigée vers Darius non pas pour lui faire des reproches mais pour chercher un écho à ce qu'elle disait. Est-ce qu'il pourrait comprendre sa détresse, lui l'Intouchable ?
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Re: devant l'étendue - darius (terminé)
Sam 15 Fév 2020 - 11:46
☩ Quelques larmes roulent sur ses joues rondes. Juvéniles. S’il se pince avec compassion, le bouton sait écharper de ses nombreuses épines. Et ne tarde à ce que leur non-clémence sévisse. Morsure entre bouffée de goudron. Une frustration -peut être colère d’humiliée- se monte contre le pion innocent. Mais encore, il la pardonne. Distancé des fautes qu’elle lui accorde. Surtout qu’elle est aveuglée. De son mur de larmes qui dépêche un bouillonnement intérieur. Des centaines de flèches dans son cœur qui l’obnubile. De son ignorance. Il n’est pas bavard Darius. Guère boute-en-train de la bande. Plus proche des sphères aînées, le rital se cogne encore à voir l’une de ses cadettes éclore prochainement femme. Elle plaide même cette cause, bien que les oreilles réceptrices de l’angliche tintent de désaccord. A son propre âge, il ne se targue d’une pleine maturité. Alors elle, à quinze ans… Mais soit. Le bistre scrute. Accuse sa litanie. Frimas qui se bigarrent des brumes de tabac qu’il souffle. Pourtant, il lui assure son acuité. Il entend les flots qui tempêtent sur sa langue. Elle retient des hargnes. Elle s’étouffe. Elle s’agite. Ses talons martyrisent le sol. Ses inspirations se ponctuent par quelques cris de mouettes. Feu enflammé, la bave de lave s’éreinte et trouve fin. Après quoi, le menton titube. Il acquiesce. Ne se chagrine pas ; a contrario d’autres. « Ne l’ébruite pas trop fort, tu blesseras des innocents comme ça. » Puisque la demeure perchée sur le calcaire sarde ne rime qu’avec le prestige du lignage. Non, cette silhouette dissimule aussi la cohésion d’une marmaille, parmi laquelle encore d’ingénues bouilles ne mérite telle culpabilité. Et pire encore : elles s’en heurteront. « Je vais te considérer en adulte. » L’amène ton qui se glisse sur ses lippes, il cède. Un pas vers elle, à l’expectative même de pouvoir dompter avec une douceur ce brasier qui fulmine -non à tort. L’helvète n’est pas bête. Peut-être consentira-t-elle à s’ouvrir. S’apaiser de sa tourmente d’ire tout en saisissant sa faute. Qu’à son tableau s’ajoute les épaules toujours présentes malgré ses erreurs. L’humanité n’est pas pefection. D’autant plus que chez une enfant qui ne semble pas savoir qui elle est. Egarée dans sa coquille. Elle l’en peine. « Aucun jugement ici. Je ne suis pas là pour ça. N’oublie pas que cette pression familiale tu la partages à minima pleinement avec tes sœurs. » Bien qu’absent et muet d’usité, le futur médicomage n’ignore le carcan parental trop étriqué qu’Efisia impose aux fruits de ses entrailles. Il n’en est par ailleurs guère partisan. « Ce qu’a fait ta mère, et le pourquoi, est encore autre chose. Je ne dis pas qu’elle a eu raison ou non. Ca ne me regarde pas. » Cette violence est abhorrée plutôt par son cœur. Dérapage d’avanie contre le minois de la fleur. Mais n’aperçoit-elle pas qu’elle que l’allumette de du bûcher fut invoquée par ses lèvres ? « On parle de toi, ici. Il y a des provocations à éviter. Tu es intelligente. Tu connais assez tes parents pour savoir où sont leurs limites. » L’âge ingrat particulièrement incisif, d’autant plus lorsqu’il s’accompagne d’un esprit fin. Même si Dalia est victime -il le reconnait-, son affront fut prémédité par elle-même. Il ne l’en condamne pas. Mais possède l’espoir qu’elle comprenne : assommer avec l’extrême contraire la desservira toujours envers les gens bornés. |
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Re: devant l'étendue - darius (terminé)
Dim 22 Mar 2020 - 20:19
Tempête immature, Dalia tournait en rond, lançant des accusations à tout va, déclarant qu'elle préférait rester à Beauxbâtons que supporter ces réunions familiales. Elle choisissait une prison dorée à une autre, plus étouffante, emplie de regards juges. Darius, impassible, montagne inébranlable sous les cris d'orfraie, ne s'offusque pas. Non svela troppo forte, faresti male a innocenti così. Haussement d'épaules ostensible, l'âme encore échauffée par les événements. Non ho paura di nessuno - mensonge d'effrontée. Vado a considerarti adulta, reprit l'ausonien. La promesse semblait tentante pour l'adolescente en quête de reconnaissance, mais échappée de la bouche de son aîné elle parut suspecte à la Suissesse. Dalia sentait venir la leçon de morale, parce que Darius était comme tous les autres : un adulte, un traître, un vendu.
Le pas vers elle provoqua un regard farouche de l'animal pourtant inoffensif, qui avait besoin de se draper dans une attitude agressive pour se sentir vivre. Dalia ne bougea pas, méfiante, bornée, déjà convaincue qu'elle était en désaccord avec ce que son cousin allait dire. Nessuno giudizio qua. Non sono qui per questo. Non dimentica che questa pressione familiare condividi almeno completamente con sorelle tue. Opalines qui roulaient sur le côté. Elle admettait, à contre coeur, trouvant toutefois quelque chose à redire. J'ai l'impression que c'est pire avec moi. Ou que je suis pire. Le syndrome du vilain petit canard, la plus rebelle du trio pourtant fort en caractère sarde dans des enveloppes de grâce helvète, l'indomptable, qui ne trouvait jamais sa place et qui refusait de garder celle qu'on lui attribuait.
Cio che ha fatto tua madre, reprit le sorcier, e il motivo, è una altra cosa ancora. Non dico che ha avuto ragione o no. Non mi riguarda. Evidemment, tout le monde détournait les yeux quand elle était giflée par ses parents. Approbateurs ou passifs, les observateurs se taisaient sous le bruit cinglant de la marque de l'obéissance rappelée à la joue poupine. Irritée d'être donnée en spectacle telle l'enfant punie, Dalia résista à l'envie de couvrir sa joue honteuse d'une main pudique. Elle détourna simplement le regard.
Si parla di te, qui. Ci sono provocazioni da evitare. Sei intelligente. Conosci abbastanza tuoi genitori per sapere dove sono le loro limiti. La moue se fit mauvaise, rageuse. Flatter son intelligence pour la rendre coupable de la sanction. Quoi ? Des provocations ?! Sérieusement ?! Le ton haussé, qui hurlait presque la douleur de l'incompréhension, la tourmente des émotions immatures qui se heurtaient dans son esprit de contradiction. Oui, elle provoquait, mais parce qu'elle ne savait pas comment être autrement, parce qu'elle avait désespérément besoin de se faire entendre, par peur d'étouffer sous le cadre strict. N'était-ce pas à ses parents de comprendre cela avant tout ?
Des larmes coulèrent à nouveau, enragées, pour soulager le trop plein de colère. La Suissesse n'arrivait pas à se décharger sur Darius, trop imposant, trop respecté, trop calme. Et que ce calme l'insupportait ! On voyait bien qu'il ne vivait aucune tempête émotionnelle, le Prince. D'un frisson nerveux dans la nuque, la jeune fille frissonna et replia les bras sur sa poitrine juvénile. C'est juste lourd, avoua-t-elle. Le poids des traditions, des attentes, des règles. Je ne peux jamais être moi-même, il faut tout le temps jouer un rôle. Sa voix, diminuée dans un ton vulnérable, se ressaisit rapidement pour se parer de lassitude. Je suppose que je ne t'apprends rien, lança-t-elle à l'ausonien en essuyant à nouveau ses joues humides. Tout le monde était dans le même bateau dans ces familles de sang-pur. Pourquoi avait-elle l'impression d'être la seule à vouloir se jeter du bord ? Parfois je me dis que je suis tombée dans la mauvaise famille, que je ne suis pas faite pour elle. Elle s'adossa au mur de la demeure pour relâcher ses muscles tendus et nerveux.
Le pas vers elle provoqua un regard farouche de l'animal pourtant inoffensif, qui avait besoin de se draper dans une attitude agressive pour se sentir vivre. Dalia ne bougea pas, méfiante, bornée, déjà convaincue qu'elle était en désaccord avec ce que son cousin allait dire. Nessuno giudizio qua. Non sono qui per questo. Non dimentica che questa pressione familiare condividi almeno completamente con sorelle tue. Opalines qui roulaient sur le côté. Elle admettait, à contre coeur, trouvant toutefois quelque chose à redire. J'ai l'impression que c'est pire avec moi. Ou que je suis pire. Le syndrome du vilain petit canard, la plus rebelle du trio pourtant fort en caractère sarde dans des enveloppes de grâce helvète, l'indomptable, qui ne trouvait jamais sa place et qui refusait de garder celle qu'on lui attribuait.
Cio che ha fatto tua madre, reprit le sorcier, e il motivo, è una altra cosa ancora. Non dico che ha avuto ragione o no. Non mi riguarda. Evidemment, tout le monde détournait les yeux quand elle était giflée par ses parents. Approbateurs ou passifs, les observateurs se taisaient sous le bruit cinglant de la marque de l'obéissance rappelée à la joue poupine. Irritée d'être donnée en spectacle telle l'enfant punie, Dalia résista à l'envie de couvrir sa joue honteuse d'une main pudique. Elle détourna simplement le regard.
Si parla di te, qui. Ci sono provocazioni da evitare. Sei intelligente. Conosci abbastanza tuoi genitori per sapere dove sono le loro limiti. La moue se fit mauvaise, rageuse. Flatter son intelligence pour la rendre coupable de la sanction. Quoi ? Des provocations ?! Sérieusement ?! Le ton haussé, qui hurlait presque la douleur de l'incompréhension, la tourmente des émotions immatures qui se heurtaient dans son esprit de contradiction. Oui, elle provoquait, mais parce qu'elle ne savait pas comment être autrement, parce qu'elle avait désespérément besoin de se faire entendre, par peur d'étouffer sous le cadre strict. N'était-ce pas à ses parents de comprendre cela avant tout ?
Des larmes coulèrent à nouveau, enragées, pour soulager le trop plein de colère. La Suissesse n'arrivait pas à se décharger sur Darius, trop imposant, trop respecté, trop calme. Et que ce calme l'insupportait ! On voyait bien qu'il ne vivait aucune tempête émotionnelle, le Prince. D'un frisson nerveux dans la nuque, la jeune fille frissonna et replia les bras sur sa poitrine juvénile. C'est juste lourd, avoua-t-elle. Le poids des traditions, des attentes, des règles. Je ne peux jamais être moi-même, il faut tout le temps jouer un rôle. Sa voix, diminuée dans un ton vulnérable, se ressaisit rapidement pour se parer de lassitude. Je suppose que je ne t'apprends rien, lança-t-elle à l'ausonien en essuyant à nouveau ses joues humides. Tout le monde était dans le même bateau dans ces familles de sang-pur. Pourquoi avait-elle l'impression d'être la seule à vouloir se jeter du bord ? Parfois je me dis que je suis tombée dans la mauvaise famille, que je ne suis pas faite pour elle. Elle s'adossa au mur de la demeure pour relâcher ses muscles tendus et nerveux.
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Re: devant l'étendue - darius (terminé)
Mer 25 Mar 2020 - 0:34
☩ Et alors éclate le rideau de pluie. Se mue contre ses joues poupines toute une candeur meurtrie, persuadée d’être rouée dans l’œil du cyclone. Elle choit dans des méandres où elle s’égare. La main effacée vers les cieux, elle coule. Se distance de la surface. Dans le silence d’une l’étendue de doute, elle hurle. Hurle encore. Et se noie. Esseulée. Sans retenir que face à ce miroir, les premières prunelles à voiler sa silhouette de sordides grimaces ne sont que siennes. L’orémus sommeille alors. Faites qu’elle crève un matin d’indulgence pour elle-même. Qu’elle se déleste de son ire auto-allouée, avant d’agrémenter le désespoir d’autrui sur sa poisseuse carcasse. Un poids d’où s’accumule la nimbe d’une pureté de vermeil. L’ausonien est dépassé, même s’il saisit. Hochement lancinant de son visage. Pourtant, uniquement le crépitement de sa cibiche s’adonne à la réplique. Inspiration. Le bistre grappinant les épaules qui battent encore de douleur. L’obombrer maintenant de tendresse la froisserait de pitié. Pire : la braquerait à ce qu’elle visse ses canines contre son hâle, jusqu’au sang. Encore, s’il possède l’assurance qu’auprès de cette sauvagerie verbale, elle s’en soulagerait de ses souleurs, il s’y vouerait en intégral. Pourtant, la hargne délétère ne s’effacera qu’avec les poussières du temps. Et lorsqu’elle osera enfin s’apprécier d’elle-même. La grisaille s’étiole sur les lippes. Embaume l’éther. Assez temporisé, maintenant au réconfort. Les égards couve l’orle des falaises. La houle sera ici la seule autre témoin de leurs confidences. « L’inverse m’aurait déçu. » Seconde bouffée qui tue. Les plis mordorés étincellent du soleil qui se meurt sur la mer. Ses lueurs éparpillées sur le prisme béant se mouvant sous la brise méditerranéenne. Le tableau se parfait avec mélancolie. Une parfaite touche en symbiose avec son flegme notoire. « Tu ne définis pas par ton nom de famille. En ça tu es chanceuse. » A contrario de coqs bavassant la belle étiquette de leurs veines. Un soupir dément sa neutralité. Même s’il l’étouffe de fumerole, tous devinent son agacement. Mais il s’en détourne. Egrenant la cendre au bas de ses pas. Elle se fane contre ce sol, terre des ancêtres. Pourtant lui encore scrute les bécots indécents d’Ouranos à Gaïa. L’appel de l’essor violente sous le plexus. Celui-là même qu’il ajourne encore par raison. Il se saoule alors de cette même promesse d’aventurer prochainement ses élytres dans ces contrés lointaines. Lesquelles ? Toutes, peu importe. Juste pour s’échapper. « Et peut-être que tu n’es pas faite pour cette famille. Mais ce sont les gens comme toi qui la guérissent. » Des esprits qui se saignent les traditions d’ignares. Vomissant la cage dorée et se débectent du cristal des soirées mondaines. Le luxe n’est guère écho de la richesse de l’âme -et déjà saluer ce dogme s’établit comme une forme de sagesse. De caractère également. Dalia est prometteuse. Séditieuse dans le ventre, asphyxiant obombrée par des velléités d’ambition qui ne lui appartiennent. Le plus tragique est que le rital doute même qu’elle sache qui elle est. « Il y a quand même des sacrifices à faire. Mais cela ne veut pas dire uniquement de ton côté. » Le menton écharpe alors son épaule de son égide. Fixe dans la posture comme au regard. S’emprisonne alors ses billes de havane dans les mirifiques iris céladon. La pluie y a cessé mais ses traces sont encore lisibles. L’herpestidae s’en navre. « Ce n’est pas en confrontant les gens qu’ils changeront d’avis. Encore moins lorsqu’ils sont bornés. » |