(tenue) ۞ La fumée flotte doucement jusqu'au plafond, trop dense pour être évacuée tout de suite par l'aération ; pourtant, dans l'antre des Deadly Sins, Darcy est pour l'instant seul. Il a plus ou moins gentiment montré la sortie aux derniers clients traînant encore dans leur antre, indiquant en un froncement de sourcil que la soirée est finie. Les autres Sins se sont absentés à leur tour, laissant la fermeture à deux des fondateurs. Darcy profite de ce joint déjà bien entamé, se laissant baigner dans la satisfaction du travail bien fait ; la soirée fut une véritable réussite. Bon nombre d'invités ont répondu à l'appel, et le bouche à oreille s'est révélé des plus efficace. Parfois, Darcy se demande pourquoi les magouilles illégales lui vont si bien. Probablement parce qu'il n'a rien à perdre, tout à gagner dans cette histoire. Be gay, do crimes, dirait son ancienne boss - disons qu'il a bien suivi ces préceptes, surtout depuis quelques semaines. La salle est déjà rangée, coup de main du reste des Deadly Sins un peu plus tôt, alors Sloth peut rester affalée contre le bar, à contempler la fumée de son pétard, soufflant des ronds dans l'air. Il a dénoué sa cravate et défait les deux premiers boutons de sa chemise, dont il a également remonté les manches jusqu'aux coudes pour s'aérer un peu dans la chaleur de la cave et de la foule, un peu plus tôt dans la soirée.

Il relève la tête quand Althea traverse l'antre des démons, se délectant de la vue qu'elle lui offre ; la robe est à la limite de la décence, pour le plus grand plaisir des yeux de Darcy. Elle se glisse avec grâce derrière le bar, et Darcy reste silencieux, fumant la fin de son joint tandis qu'elle prépare deux martinis. Il écrase le mégot quand elle pousse le verre vers lui, les yeux dans les yeux ; il la remercie d'un sourire - elle est la seule à le voir sourire autant, géant de pierre habituellement si inexpressif. La seule, à part peut-être lui - mais c'est une toute autre histoire. « Je pourrais m’habituer à ce genre de soirée, » dit-elle, expression mutine sur son visage, ses lèvres rouges étirées en un rictus amusé. S'emparant de son verre, Darcy le lève et trinque doucement avec elle, ne la quittant pas un seul instant du regard. Elle a les yeux brillant sous la lumière tamisée de la cave. « Moi aussi. C'est une sacrée réussite. On aura l'occasion d'en refaire une, » promet-il, sourire en coin s'élargissant légèrement. Pas besoin d'attendre une occasion, en réalité ; ils créeront l'occasion eux-même, car en Enfer ils sont les rois, et ils feront bien ce qui leur plaît. « Tu es sublime,» ajoute-t-il, flattant l'égo de Pride - parce qu'au fond il sait bien que cette tenue était pour lui, pour ses yeux.  Et cela ne fait que lui rappeler la conversation pressante qu'ils doivent avoir ; mais il n'est pas le péché de la Paresse pour rien, alors il procrastine, repousse le moment aussi longtemps qu'il le peut, car il n'a jamais été très doué pour les mots, Darcy.

Il y a quelque chose d'incroyablement satisfaisant dans le fait d'être là, seul avec elle, dans ce lieu ayant pris vie sous leurs mains. Difficile de croire, pour un gamin des rues comme lui, que cette mine d'or lui appartient - et la charge de travail est conséquente, surtout pour lui : quelle idée de placer Sloth en maître des lieux, partisans du moindre effort, lui qui s'enlise langoureusement dans l'étreinte du zamal pour tout oublier. Pourtant, lorsqu'il s'agit du Styx, Darcy est souvent pris d'un acharnement, d'une envie de faire l'effort, auquel il n'est pas habitué. Ecumer les rues pendant ses nuits d'insomnies, marchand de sable préférant répandre la léthargie plutôt que d'y succomber. Doux tintement de leurs verres l'un contre l'autre qui résonne dans le silence confortable entre eux - est-il réellement confortable, ou emprunt de secrets ? Elle lui sourit, lèvres carmin illuminant son visage, regard tempête brillant de décadence et de fierté, aussi - miroir de ses propres prunelles sombres étincelantes d'ambition. Facile, pour deux êtres cassés, de s'établir dans l'ombre plutôt que dans la lumière, car il n'y a plus rien à perdre dans l'obscurité, n'est-ce pas ? Tout ce que Darcy possède sous la lumière du jour, il pourrait l'abandonner si facilement. Mon royaume pour un cheval, car qu'est-ce que ce royaume lumineux ? Des études brillantes dont il se fiche royalement ? Un titre de délégué qui lui est certes utile et prestigieux, mais qu'il abandonnerait sans le moindre remord ? Alors que dans l'obscurité, avec elle, tout devient possible - car ils ont ce don, tous les deux, de tirer la beauté et la gloire de la laideur et l'oubli. « Une, cent … tout ce qu’on voudra. » A cela, il lève son verre avant d'y tremper les lèvres, laissant l'alcool le réchauffer un peu plus. Dans ces mots, Darcy ne peut s'empêcher de lire une promesse - celle de rester ensemble coûte que coûte, de ne jamais se lâcher. Car même s'ils ne sont plus ce qu'ils ont été par le passé (completely, absolutely, irremediably in love), ils sont, et seront toujours.

It's not the same, but it is. And that's all that matters.

Elle est toujours là, liée à lui, souvenirs adolescents se lovant entre ses côtes, comblant chacune de ses fissures et fractures - et ils en jouent, tous les deux, flirtent encore avec la limite - un compliment, un regard empli de mélancolie pour un temps ancien où tout était plus facile, plus naïf, plus innocent. Plus une seule goutte d'innocence en eux deux aujourd'hui si ce n'est l'affection pure qui les unit encore et toujours. Il flatte sa princesse, just because he can, et la lueur de malice dans ses yeux lui rappelle encore une fois pourquoi il est tombé amoureux d'elle, quand ils n'étaient encore que des gosses dans une école beaucoup trop pompeuse pour lui. La belle et le clochard. « C’est pas qu’avec mes cocktails que je fidélise la clientèle, » dit-elle en un clin d'oeil, et il lève les yeux au ciel pour faire mine, mais son sourire en coin le trahit. Menteuse, a-t-il envie de répondre, car il sait qu'elle aime jouer de ça, de lui, de sa faiblesse pour elle. Il ne dit rien, laisse son regard parler pour lui, comme souvent - c'est fou tout ce que l'on peut dire en une inflexion de sourcil, en un battement de cils. « T’en veux une? » Darcy ne cherche même pas à savoir de quoi elle parle, enlisé dans la léthargie. Elle se retourne et il la dévore du regard, éhontément, mais cela ne fait que lui rappeler que Dorian. Sujet fâcheux qu'il fuit, depuis trop longtemps déjà. Comment lui dire ? Elle dépose une olive dans son verre, et il la remercie d'un simple hochement de tête, rechignant à user des mots - langue pâteuse, bouche cotonneuse - il boit pour réveiller ses papilles, et pour se donner un peu plus de courage liquide, aussi. La langue déliée par l'herbe et l'alcool, les mots sortent sans même qu'il n'ait à y penser. « Thea, je t'ai raconté mes vacances d'été ? » Yéyé mort, perte d'un repère - voyage, loin, à l'autre bout du monde - Inde, Chine. Il lui a dit tout ça. Ce qu'il n'a pas dit, c'est combien ses yeux l'ont noyé, ses bras l'ont bercé, ses doigts l'ont touché. Son coeur bat plus vite à cette seule pensée.

Le silence se tend
la tempête crie dans ses yeux
arrêtes, hurle-t-elle silencieusement

((mais il ne peux pas. Il ne veut pas s'arrêter, à présent qu'il est lancé - c'est maintenant ou jamais. Et bordel, ça fait mal, parce qu'il a l'impression de dire au revoir à tout ce qu'ils ont vécu - est-il en train de la trahir ? Non. Jamais. Elle est la seule fille qu'il a aimé. Elle le restera.))

Il sait qu'elle fuit
il veut, lui aussi
tout oublier, revenir en arrière,
comme avant
c'était facile, avant.

((it was loud banter and stupid arguments, silly nicknames to mock then to love, it was warm and innocent embraces, kisses in the corridors of their school, the taste of her lips so sweet. It was beautiful, soft, it was happiness. Why can't he just feel this again for her ? why ?))

Elle se détourne, elle l'ignore
lève le nez comme la princesse qu'elle est
« oui, » murmure-t-elle
bourrasque sèche qui lui pique les joues
elle ne veut pas l'entendre, elle devra pourtant.

((ne fait pas l'innocente, Althea. Arrêtes, toi aussi. Arrête de faire comme si de rien n'était, maintenant que le sujet est lancé, car Darcy sait, il sent que tu lui caches quelque chose - il devine les mots sur le bout de ta langue, ceux que tu essayes si désespérément d'enfoncer dans le déni, ceux que tu rechignes à prononcer. Crois-tu qu'il n'en souffrira pas ?))

« non, » assène-t-il
sourcil froncée,
mâchoire serrée
lutte pour laisser les mots s'échapper.
chaque syllabe est une torture
sa voix se fait dure
pour la forcer à écouter.

« J'm'attendais pas à le voir là-bas. » ((sun-kissed skin, the deepest eyes and the sweetest voice)) « On a passé quelques jours ensemble. » ((crashing together in an explosion - Supernova)) « Il est reparti sans rien dire. » ((haunting sorrow in the morning, he's gone, fuck, why the hell is my heart beating like that ?)) « Et je l'ai retrouvé y a quelques semaines. A la coloc. » ((Dorian.))

Finir le verre en une gorgée,
c'est fait, c'est dit,
sortir une énième cigarette
laisser le paquet sur la table
(une invitation)
pourquoi ça fait si mal ?

« tant mieux, » dit-elle
tant pis, entend-il son regard hurler
Arrêtes. façade, hypocrisie
Arrêtes, s'il te plaît.

((there's a storm in your eyes, Althea. It is screaming in his ears, roaring out of rage - and Darcy stands in the eye of the storm, watching the wind trying to destroy everything you've ever built together - but he knows you, damn it, like the back of his own hand.))

statue de marbre,
digne mais usée
usée par le vent, la pluie,
le froid de son propre coeur

((and you, Darcy. why must you be so cruel with her ? Why must you break her heart, over and over again ? Hers isn't cold and dead like yours. hers is only human ; monster, Darcy, you fucking monster, you deserve every bad thing you get - you deserve the pain of seeing him and not being able to do anything about it-))

et elle le brise en un regard
l'orage le pétrifie
Atlas ployant un instant sous le poids du monde
mais ne se brisant pas

« Don't, » souffle-t-il
fumée de la cigarette expirée
l'anglais roulant sur sa langue

- parce que c'est plus facile de se détacher de la situation,
de cette façon. -

« You think I decided for it to happen ? »

colère qui gronde dans sa voix
pour cacher quelque chose d'autre
un sentiment honteux, ridicule
la peur.

((because you're scared shitless, Darcy. What the fuck is going on ? You forgot what it was like, to feel, and fuck, you hate it. hate hate hate. he fought against it, tried to turn it into hatred, failed, trying again, buried everything under layers of apathy but that feeling only became bigger and bigger - You have no control ; not feeling anything was easier, so much easier, and now...))

« T'as pas le droit de penser que j't'abandonne. »
parce que comment pourrait-il ne serait-ce qu'y penser ?
elle reste la seule à ses yeux.

et l'hypocrisie devient soudainement trop
lui aussi a le droit de s'indigner
parce qu'ils sont censé être in this together,
right ?

« And don't you fucking think I didn't notice. »
you're abandonning me too
i can feel it

((ce n'est pas aujourd'hui que tout prend fin - parce que ça s'est arrêté bien plus tôt. C'était fini y a déjà si longtemps. faut juste avaler la pilule, et putain vous y arrivez vraiment pas.))

« craches le putain de morceau. »
le ton sec, parce que merde.
elle s'énerve,
lui aussi
miroir inversé.
tell me, rugit-il des yeux
deux puits sombre

plaie béante.

Injustice de la situation
parce qu'elle se permet d'être en colère,
elle, comme si c'était justifié
comme si elle ne lui cachait rien

Putain de princesse qui se croit tout permis, qui croit que le monde va lui obéir au doigt et à l'oeil - qui croit quoi, que Darcy lui a retiré le contrôle de la situation ? Lui-même sait pas ce qu'il fout, bordel, tout ce qu'il sait c'est qu'en l'espace de quelques jours d'été son monde entier s'est chamboulé, son coeur s'est remis à battre comme avant, palpitant agité entre ses côtes à la vue de lui. Et il avait clairement pas envie que ça se passe de cette façon non plus. Esprit solitaire qui déteste l'amour, parce que ça fait mal, ça fait vivre, et lui a envie de m-

« j'espère qu'il va t'arracher le cœur, »
nez à nez
une tension étrangère
si loin de celle qu'ils connaissent tous les deux par coeur.

« c'est déjà fait, » lâche-t-il
la colère qui retombe, brutalement,
le vent qui s'arrête de souffler.

Il est fatigué.

((the goddamn pain of waking up and not seeing him.
so that's what it feels like, to find his heart again,
only for it to be ripped off a second after ?))

et elle se recule
comme si elle avait gagné
mais ils ont tous les deux perdu, putain
même Darcy
alors qu'elle n'a rien dit

perdu d'avance.

« t'es une putain de lâche, » soupire-t-il avant de tirer sur sa clope. Non, il ne lui courra pas après. Sloth, déjà épuisé d'avoir ne serait-ce qu'ouvert la bouche, se refuse à ramper derrière elle - parce que bordel, il lui a déjà tout donné, son coeur, son corps, son âme, mais c'est fini tout ça maintenant. C'est fini. « Et moi aussi. » Parce qu'il aurait pu lui dire tellement plus tôt, et parce que sans la drogue et l'alcool, il aurait jamais rien dit.

Et regarder son dos dénudé
s'adoucir
l'aimer au passé

« Hey, princesse. » l'appeler ((une dernière fois?))
« j'aurais aimé pouvoir choisir.
parce que même maintenant,
tu passes avant tout. »

avant lui aussi.

elle est sa princesse. La seule devant qui il a accepté de courber l'échine. La seule personne qu'il a aimé, la seule femme qu'il aimera jamais, la seule qui lui donne encore envie de rester sur cette putain de terre par moment. Celle qui lui donne la force de se réveiller le matin, parce qu'il sait qu'avec elle il pourrait réinventer le monde s'il le voulait.

autant crever sans elle.

majeur en l'air qui le fait souffler
expiration de fatigue,
de lassitude

((he never liked fighting with her - not like that. there were the quick-witted, amusing banters,
those where they would argue for small, insignificant details just for fun,
and then there were the real fights, like this -
and it hurts, because they were never made to butt heads like that.
they were made for work together, to complete each other
and they still do, even in these moments.))

elle s'arrête.

she looks fragile
pendant une seconde
et son coeur souffre de la voir ainsi.

la princesse se redresse alors
(difficilement, trop)
marche la tête haute vers la scène
et la léthargie le quitte alors
une seule chose à faire :
la suivre

comme toujours.

chaussures abandonnées au sol
pieds ancrées dans le sol mais posture aérienne
ange déchu déployant ses ailes brûlées
et lui qui la rejoint en quelques enjambées

s'asseoir au piano, retomber en arrière -

((quand ils squattaient éhontément la salle de musique,
à Beauxbâtons, et qu'elle semblait s'envoler pour lui,
suivant les notes de musiques qu'il jouait -
parce qu'ils se suivent toujours, s'attirent, se tirent,
se lâchent pour mieux se rattraper))

notes légères et aiguës qui résonne dans l'air enfumé
mélodie qui lui vient comme une seconde nature
parfois plus simple de dire les choses sans un mot
et laisser l'art parler

deux artistes calcinés qui s'écrasent
se meurent
sans jamais renaître de leurs cendres.

((les couleurs envahissent son esprit - céruléen, cobalt et pastel))

notes plus graves, basse rythmée mais nostalgique
mélancolique tristesse qui les habite
timidité innée de la musique elle-même

((lapis-lazuli, paon, persan))

et sa voix qui s'y mêle et s'emmêle
un souffle, une caresse
a little hoarse from the emotions-

ne pas la quitter du regard,
laisser ses doigts danser

((they have a mind of their own))

and witnessing the explosion of a dying star.
interlude mélodique,

et se sentir mourir, un peu
parce qu'il s'éveille sous la musique
et il ressent Althea
trop
c'est toujours trop
I'm not made for this "feeling" thing anymore.

Il voit.

Il savait déjà, mais maintenant il ressent
la brûlure de ses nerfs à chacun de ses mouvements
les rêves brisés qui s'échouent à ses pieds
la torture, tous les jours, l'oublie qu'elle recherche
Althea, ailes calcinées qui battent encore

désespérément.

Il reçoit, et envoie en retour
les espoirs déchus, l'abandon
la solitude de son coeur rouillé
glacé
courbé au dessus du clavier il chante
voix rauque, douleur au coeur
au corps
esprit malade qui ne daigne pas guérir

((Nothing explains the way you feel, mister.
have you tried antidepressants ?
This is the highest dose I can give you.))

« You don't get burned, 'Cause nothing gets through
It makes it easier, easier on you
But that much more difficult for me
To make you see »

Elle s'entête malgré la souffrance
elle continue, elle avance
c'est bien là leur différence.

« Love ain't fair
So there you are
My love »

La rage qui gonfle en lui
est-ce là la seule chose qu'il est encore capable de ressentir ?
Ses doigts viennent marteler le clavier
les notes brillent d'un pourpre profond dans son esprit
bordeaux, rouge feu, passion en braise
des braises qui s'essoufflent

« Your heart's a mess
You won't admit to it
It makes no sense
But I'm desperate to connect
And you, you can't live like this »

Les notes déchirent sa gorge comme un cri
appel désespéré, he reaches out to her

((there's something wrong with your mind, son.
Fix yourself. It's not that hard. Smile a little.
You have no excuse. Grow the fuck up.))

Il essaye, bon sang
il veut l'atteindre
l'aider, la guérir
lui redonner tout ce qu'elle mérite et plus encore
il voudrait s'excuser de ne plus l'aimer comme avant
mais comment ?

T'es sa bouée, son bourreau. You pick her up and let her down. T'as tout cassé entre vous, détruit l'amour qui flottait encore, brisé ton propre coeur en brisant le sien, t'es injuste Darcy, parce que tu la tiens fort contre toi mais tu ne lui appartient plus. Plus entièrement. Egoïste que tu es, tu te raccroches à ce que vous aviez, lâchement, plutôt que de tout laisser tomber, la laisser partir. Elle part, elle non plus elle ne t'appartient plus, alors why are you still holding on ? She's everything to you ; the last woman you'll ever love, probably. Et t'es convaincu qu'au fond tu l'aimes toujours, parce que putain t'es incapable de la lâcher. Tu la regardes souffrir en faisant ce pour quoi elle vit, tu ressens la douleur, tu la chantes.

So there you are,
my love.

((this is what we've become.
it's rotten work, isn't it ?))

Quelques notes qui flottent encore dans l'air, her figure stops moving, statue de marbre qui hésite, marque un temps d'arrêt, avant de réclamer, impératrice, "Plus fort," et qui es-tu pour lui refuser cela ? Des doigts marquent des accords forts, finie les caresses, tu frappes. Tu martèles. Les couleurs se font rougeâtres ((like the anger raging inside both of you, like the pain, the passion, burning you to the ground)) et putain t'as mal. T'as mal. I'm so tired of trying to fight this. T'as envie de tout arrêter, t'as plus la force de rien. Being alive is tiring.

I'll never wake up without an overdose
of you.

Et tu continues. Parce que tu la suivrais jusqu'au bout du monde, jusqu'à la fin, ta princesse. T'es son serviteur, son tortionnaire. Tu la regardes s'envoler, s'effondrer, souffrir, aimer. Et il lui envoie tout. Tout, en retour. La léthargie qui l'habite, le tressaut de son coeur face à lui et la culpabilité de ne pas ressentir la même chose pour elle.

I don't wanna sleep, I don't wanna dream
'cause my dreams don't comfort me

Danses, Althea. Montres-lui combien tu souffres, montres lui comme tes rêves sont brisés, et Darcy, joues, pleures à travers les notes qui coulent comme des larmes, qui hurlent comme des cris déchirants. C'est plus facile de s'exprimer à travers des mots qui ne sont pas les tiens, parce que tu sais à peine parler, Darcy, t'as la gorge nouée par le trop-plein de sentiments qui devient un néant d'émotions.

comatose

it's too much and not enough
it's blinding, painful, yet you feed off of this pain
you take it with you, drown in it
and you've never felt more alive.

she's leaving him, he's letting her go
for the very first time.

there's nothing he can do to mend the broken piece
of what they once were. so he lets her go ;
hitting the chords, his voice ripping through the air
while she dances like she never danced before

silence.
immobilité.

Elle s'approche, lâche comme une bombe
« hunter est revenu. » et il savait.
pourquoi ça lui serre le coeur ?
you're not mine. you haven't been for a while.

« we fucked on the office couch » Il se détourne
ses yeux errant sur les touches d'ivoire
I don't want to hear it

« good for you, » grogne-t-il, amère
égoïste. C'est de ta faute, Darcy.
don't be a petty bitch ; you want her
to be happy, don't you ?

« and i can't seem to tell him
about everything. »
il lève la tête ; la regarde.
Pretty princess, hurting
still the only woman to his eyes

las, il se lève
géant de pierre craquelée
i need a drink.

Il fait glisser deux verres de whisky
sur le comptoir, descend le sien
trois gorgées, ((ça brûle)) il se ressert.

« it's not easy to admit it.
Nor is it to ask for help. »
fierté mal placée,
l'avouer serait admettre
qu'elle est cassée.
N'est-ce pas ?

« You do realize I'll break his face
if he ever hurts you like i did, right ? »
lâche-t-il sur le ton de la conversation.
« s'il a un tant soit peu de sentiments pour toi,
tu n'as rien à craindre, Thea. but
that's not what it's about.
you can't even admit it to yourself. it's okay. »

trinque pitoyablement avec son verre
« fuck. look at us. »