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Une histoire de foulard
Jeu 2 Avr 2020 - 1:17
Une histoire de foulard
Samedi 21 mars
@Aedan Walsh
@Aedan Walsh
Adan. Aden. Ayden. Ou Aedan ? Ah oui, c’était ça : Aedan. Encore un peu et Anna partait à la recherche de la mauvaise personne. La veille, elle était allée décompresser dans un bar du quartier sorcier d’Inverness après sa première semaine à Hungcalf. Elle attendait patiemment d’être servie par le barman quand un gars aux yeux sombres et coiffé d’un chignon s’était approché d’elle. Encore maintenant en y repensant, elle n’était pas sûre si le pauvre gars était ivre ou non à ce moment-là, mais sa désinvolture apparente l’avait menée à croire qu’il était quelque peu désinhibé quand il s’était adressé à elle. Il l’avait interpelée pour savoir ce qu’elle avait au cou. Anna ne s’en était pas rendu compte jusque-là, mais le foulard qu’elle avait mis ne couvrait pas correctement ses cicatrices. Elle lui avait alors répliqué du tac au tac :
« Qu'est-ce que ça peut te foutre ? » avant de reprendre la parole sur un ton sarcastique pour lâcher « Tu comptais me proposer un remède miracle pour les faire disparaître ? »
Elle ne s’attendait certainement pas à ce qu’il lui dise qu’il avait en effet une potentielle solution pour elle. Les simples sortilèges de dissimulation ne suffisant pas, il avait réussi à attiser sa curiosité. Sceptique et méfiante, elle lui avait lancé un « Développe ? » plus impératif qu’interrogatif. Chignon-man, qui, elle le découvrit plus tard, s’appelait Luigi, lui expliqua alors qu’un de ses amis en dernière année de Médicomagie pouvait éventuellement l’aider. Il lui donna la description physique du jeune homme dont il parlait et lui indiqua qu’il s’appelait Aeden. Pardon, Aedan. Il conclut sa tirade en lui disant qu’elle pouvait le trouver à la bibliothèque, car il y passait une certaine partie de son temps libre. Avant même qu’elle n’ait pu assimiler ce qui venait de lui être dit, Luigi fut interpellé par l’un de ses amis et s’en était allé, laissant la jeune femme en plan.
Suite à cette brève discussion, Anna avait tourné et retourné dans sa tête les informations qui venaient de lui être données. Elle était tellement obnubilée par la possibilité que quelqu’un puisse faire disparaître ses cicatrices qu’elle n’avait écouté que d’une oreille distraite ce que lui avait raconté le sorcier qui était venu l’aborder après le départ de Luigi. Se rendant compte qu’elle n’était pas réellement captivée par la conversation à laquelle elle participait plus ou moins (mais surtout moins que plus), elle avait fini par déclarer au jeune homme qu’elle n’arrivait pas à s’intéresser à ce qu’il lui disait. Elle avait donc terminé son verre d’une traite et avait quitté le bar. Peu importe qui était ce Luigi, il s’était montré terriblement persuasif, le bougre. Elle ignorait cependant ce qu’il pouvait retirer comme bénéfice dans toute cette histoire, et c’était bien ce point-là qui la rendait un peu méfiante.
Tandis qu’elle se dirigeait vers la bibliothèque, la métisse commençait peu à peu à maudire intérieurement Luigi. Il aurait pu prendre le temps de lui donner le numéro de téléphone de ce fameux Aedan ou, si ce dernier n’en avait pas, au moins son nom de famille pour qu’elle puisse le contacter en lui envoyant une lettre dans le cas où elle n’arriverait pas à le trouver ! Mais non, elle se retrouvait avec pour seules informations un prénom qu’elle n’arrêtait pas de déformer dans sa tête et une description physique approximative. Grand et avec les cheveux foncés. Super. Merci Chignon-man : c’est une description de grande qualité que tu as pondue là ! Si au moins Aedan avait pu avoir un signe réellement distinctif, genre une jambe de bois ou un oeil de verre, Anna aurait sans aucun doute eu moins de peine pour lui mettre la main dessus ! Mais non, il fallait que Monsieur ait un physique des plus banals.
C’est avec ces pensées plein la tête que la Grymm débarqua dans la bibliothèque. Après avoir traversé quelques couloirs, elle arriva près des tables de travail. Une dizaine de personnes au moins étaient installées, plongées dans leurs devoirs ou dans un bouquin, parfois les deux en même temps. Elle s’approcha d’un garçon aux cheveux noirs en chuchotant le fameux prénom d’origine irlandaise, mais celui-ci fronça les sourcils et hocha la tête de gauche à droite pour lui signifier qu’elle se trompait de personne. Ses deux essais suivants se soldèrent par des échecs également. En tournant la tête sur la gauche, elle vit que d’autres tables de travail se trouvaient plus loin, et que d’autres personnes correspondant à la description qui lui avait été donnée y étaient installées. Lâchant un soupir, elle hésita un instant à se confectionner une pancarte avec le prénom d’Aedan écrit dessus et à se promener dans les couloirs de la bibliothèque jusqu’à ce que l’intéressé se reconnaisse.
Cheveux foncés... Cheveux foncés... Ça veut dire quoi « cheveux foncés » ? Noirs ? Brun foncé ? Ou même blond foncé ? Anna commençait sérieusement à se demander si ce Luigi ne s’était pas un peu moqué d’elle. Comme si elle s’attendait à le voir débarquer de derrière une étagère avec une caméra à la main, une équipe de tournage le suivant de près tandis que les figurants se levaient en applaudissant, la Grymm lança des regards suspicieux autour d’elle. Elle s’approcha d’un énième Aedan potentiel et lui demanda s’il s’appelait ainsi. Nouvel échec. Echec cuisant, même. L’étudiant semblait être saoulé d’avoir été dérangé dans son travail. Il se replongea dans la lecture de son livre non sans avoir lancé un regard noir à Anna. Cette dernière commençait à douter de tout. Est-ce qu’Aedan était vraiment un étudiant ? Parce que bon, il pouvait tout aussi bien être un demiguise qui l’observait dans l’ombre en se délectant du spectacle qu’elle lui offrait !
Se mettant une claque mentale, la sorcière se ressaisit en se raisonnant : un demiguise ne pouvait certainement pas être admis à Hungcalf en tant qu’étudiant en Médicomagie, ni en tant qu’étudiant tout court d’ailleurs. Elle commençait vraiment à délirer. Toutefois déterminée à trouver cet étudiant, elle se jura mentalement qu’elle y passerait son samedi s’il le fallait. Son ventre se mit à gargouiller, lui rappelant ainsi que, même si elle était très motivée à l’idée de faire face à Aedan, elle restait humaine et avait par conséquent besoin de se sustenter de temps en temps. Pour cette raison, elle se dirigea vers la sortie de la bibliothèque, profitant de croiser un grand brun pour lui demander s’il s’appelait Aedan. Bien évidemment, ce n’était pas lui. Par contre, la blonde qui marchait juste derrière lui demanda à Anna :
« Aedan ? Tu cherches Aedan Walsh ? »
« Heu... Peut-être... » répondit Anna. La blonde devait vraiment la prendre pour une idiote. Elle se sentit donc obligée de préciser : « Je ne connais pas son nom de famille... Mais je sais qu’il est en dernière année en Médicomagie. »
« Ouais alors c’est peut-être lui. Tu le trouveras dans la Grande Salle, il est en train d’manger. »
Anna remercia la blonde et quitta la bibliothèque. Elle traversa les couloirs comme une flèche, priant le Dieu des demiguises pour que ce soit le bon Aedan. Arrivée dans la Grande Salle, elle s’approcha d’un groupe de quelques étudiants qui semblaient être assez âgés pour être en dernière année. Elle leur demanda alors s’ils connaissaient Aedan Walsh et s’ils savaient où elle pouvait le trouver. La seule fille du groupe lui indiqua un étudiant installé plus loin. A croire que, dans cette université, seules les filles connaissaient Aedan. Les personnes avec qui ce dernier semblait être en train de manger jusqu’alors venaient de se lever pour s’en aller, ayant apparemment terminé leur repas. Le demiguise, pardon, l’étudiant en Médicomagie, lui, ne quitta pas son banc, se retrouvant seul. Contournant la table pour aller prendre place face à lui, Anna retira son sac à dos qu’elle déposa sur le banc avant de s’y installer à son tour. De but en blanc, elle lui annonça :
« Salut Aedan. Est-ce que, par hasard, tu connais un Luigi ? Un gars qui porte un chignon. Il m’a dit que tu pouvais éventuellement m’aider pour... Quelque chose. » Instinctivement, elle remonta un peu le foulard vert qu’elle portait et qui, en plus de signifier qu’elle était une Grymm, permettait de cacher ses cicatrices. S’il s’avérait que ce n’était pas le bon Aedan, elle ne voulait pas qu’il voie ces marques et, en mentionnant Luigi, elle s’était souvenue de la possibilité que son foulard se déplace parfois juste assez pour les laisser apparaître. En attendant sa réponse, elle se servit un bol de soupe et prit une des tranches de pain qui se trouvaient au milieu de la table pour que les étudiants se servent à leur guise.
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Re: Une histoire de foulard
Ven 3 Avr 2020 - 15:07
Une histoire de foulard
Feat Anna
Feat Anna
La bibliothèque est l’endroit où je suis le plus à Hung, plus que la salle commune des Lufkins, plus que ma chambre –que je dois envisager de quitter un de ces quatre pour me trouver un appartement en fait- J’y fais mes devoirs, y révises mes partiels, les recherches pour ma thèse ou simplement pour y lire lorsque je me suis suffisamment avancé mais ce cas-ci est assez rare. J’ai un sourire discret et un mouvement de la tête pour Monsieur Shades, le bibliothécaire du campus. Il me voit souvent, très voir trop souvent ici. Je suis installé à la même table que d’habitude, celle près de la fenêtre au fond de la pièce où la vue sur le parc est imprenable, lorsque je veux souffler un peu il m’arrive de m’échapper sur la vue, je n’ai vraiment jamais pris le temps de me promener convenablement dans ce parc, je suis sur ma dernière année et je pense ne pas connaître cet endroit. Je connais pourtant cette pièce par cœur. Je sais que j’échelle de l’allée B aime bouger toute seule dès l’instant qu’un pied est posé dessus, que certains livre de l’allée F peuvent s’ils le souhaitent sortir de l’étagère pour donner des coups sur la tête, que l’allée V n’aime pas être dérangée si la nuit est tombée et que les ouvrages ne s’ouvriront pas, la table non loin du bureau du bibliothécaire est gravé de plusieurs citations et autres déclarations d’amours, certains l’appelle même « la table des amoureux », ou « la table des niais » celons les personnes. Et enfin, il y a la porte de la réserve qui demande un léger coup d’épaule pour qu’elle se ferme correctement. Ce lieu me manquera, son calme, son côté apaisant, l’odeur de l’encre mêlé à la poussière, du vieux cuir et des pages jaunies. L’heure n’est pas aux adieux de cette pièce, j’ai encore quelques mois ici et mon estomac réglé comme une horloge me fait regarder ma montre au poignet. Je me lève, range le livre emprunté à sa place en prenant soin d’esquiver une échelle tentant de me faire un croche-patte et sort de la pièce.
Descendre les deux étages ne me demande que peu de temps, mes longues jambes me permettent d’être rapide et de dévaler les marches deux par deux, l’appel du repas est bien trop ancré dans ma tête et dans mon ventre, j’ai trop faim. J’arrive dans la grande salle, fait un signe de la main à certains camarade bleus et m’avance pour prendre un bol et m’installe en face de Darius qui a déjà entamé son repas. Je me sers de la soupe pour commencer, nous échangeons des banalités. Il termine son bol et me dit qu’il doit y aller, je lui fais un signe de la tête. Il prend le chemin vers la sortie et j’ai subitement un flash, j’ai oublié de lui dire pour Rose. Bon je lui en parlerais un de ces quatre. Je me ressers de la soupe et entends un bruit sourd, je regarde en face de moi, un sac est posé sur le bac et une fille s’installe en face de moi. Je ne la connais pas, ne l’ai jamais vue, ni même croisée et pourtant elle connait mon prénom. Je remonte mes lunettes. Si je connais Luigi…Evidemment que je le connais, depuis des années même le fait que elle le connaisse en revanche me fait un peu peur. Je la détail du regard elle n’a pas l’air d’être une fille a qui ont veut chercher des noises, non en fait si, elle pourrait éventuellement le connaître aussi. Je termine mon second bol et prend la parole :
- Oui je connais Luigi et vu la description que tu m’en fais, c’est le même que nous connaissons. S’il t’a dit de venir me voir c’est que je peux t’aider ou qu’il sait que j’ai les compétences pour.
Je lui souris et prends une troisième portion de soupe, ça se mange véritablement sans faim.
FRIMELDA
- InvitéInvité
Re: Une histoire de foulard
Sam 4 Avr 2020 - 16:35
Une histoire de foulard
En attendant que le sorcier qui lui faisait face lui réponde, Anna avait trempé un morceau de son pain dans sa soupe et l’avait englouti, observant un peu plus attentivement son interlocuteur. Elle se demandait s’il avait beaucoup de succès auprès des personnes attirées par les hommes. Elle, elle ne le trouvait pas particulièrement à son goût, du moins, pour ce qui était de l’apparence. La Grymm n’était pas du genre à s’arrêter au physique, et elle avait clairement l’impression qu’Aedan dégageait quelque chose : il avait à ses yeux un charme certain qui devait en faire tomber plus d’un et plus d’une. En obtenant une réponse à sa question, Anna tenta tant bien que mal de cacher son soulagement : elle avait trouvé la personne qu’elle cherchait ! A croire que le Dieu des demiguises l’avait bel et bien entendue.
Après avoir pris une cuillère de soupe, la jeune femme balaya rapidement les alentours de son regard. Certains étudiants étaient bien trop proches : il était fort probable qu’ils entendent leur conversation s’ils tendaient l’oreille vers eux. Abandonnant son unique couvert dans son bol de soupe et posant son morceau de pain sur la table, elle glissa sa main dans son sac et en sortit sa baguette magique. A la voir, on aurait pu croire qu’elle l’avait juste posée sur le banc, de l'autre côté des ses jambes, là où son sac ne se trouvait pas, mais elle avait en réalité jeté subtilement un maléfice qui lui permettait de s’exprimer librement sans être entendue. Assurdiato était définitivement un sortilège très utile : si quiconque s’approchait trop près d’eux, il ne pourrait pas les entendre discuter, car ses oreilles se mettraient à bourdonner.
Sa baguette magique n’avait pas émis la moindre bruit ni la moindre étincelle lorsqu’Anna avait exécuté le sortilège. Elle l’avait simplement déposée à côté d’elle avant de se replacer dans sa position initiale, à savoir : sa cuillère dans une main et son bout de pain dans l’autre. Aedan n’avait pas posé de question, mais en confirmant qu’ils connaissaient tous les deux le même Luigi, il l’avait tacitement invitée à expliquer pour quelle raison Chignon-man pensait qu’il pouvait lui venir en aide. Elle engloutit une autre cuillère de soupe, comme pour se donner du courage, puis elle prit une profonde inspiration. Elle s’apprêtait à aborder avec ce jeune homme dont elle ne savait rien un sujet qu’elle préférait en temps normal éviter. Méfiante, Anna lança un dernier regard pour s’assurer que personne ne regardait dans leur direction, puis elle tourna la tête pour qu’Aedan puisse bien voir ce qu’elle s’apprêtait à lui montrer.
« Il m’a envoyée te voir pour ça. » lâcha-t-elle tout en abaissant le foulard qu’elle avait autour du cou. Après avoir laissé Aedan les voir l’espace de quelques secondes, elle recouvrit ses trois cicatrices et récupéra sa cuillère. « Maintenant, la question c’est de savoir si t’as vraiment un moyen de les faire disparaître... J’men fous si c’est pas encore une solution aboutie et stable. Je suis prête à tout pour que les gens arrêtent de me regarder comme si j’étais un monstre. Ils sont bien trop cons pour se renseigner un minimum sur le sujet, et du coup ils sont persuadés que la lycanthropie est transmissible par le biais des griffures. Bref. T’as une solution ou pas ? »
Même si Anna était de nature très méfiante, elle voulait vraiment découvrir la potentielle solution qu’Aedan avait trouvée. Elle était déterminée à se débarrasser de ses trois cicatrices qui lui pourrissaient la vie depuis qu’elle les avait. Au début, elle était partie du principe qu’elle s’en foutait pas bien mal de ce que les autre pensaient d’elle, mais elle s’était vite rendu compte que c’était plus facile à dire qu’à faire... En plus d’avoir été virée de son ancienne université, elle avait été foutue dehors quand elle avait mis les pieds dans un magasin de chaudron. Sans parler des gens qui la fuyaient comme la peste quand elle marchait dans la rue avec ses cicatrices à découvert. Il était vrai que les recherches étaient encore floues quant à la possible transmission de la lycanthropie hors morsure, mais elle était étonnée de voir le nombre de personnes qui pensait cette transmission-là comme étant inéluctable.
Codage par Libella sur Graphiorum