- InvitéInvité
Re: Chambre d'Arthemis McAllister
Jeu 25 Mar 2010 - 19:48
bazzart & lj.
LEODAGAN W. & ARTHEMIS M.
20 FEVRIER 2010
- Les rayons du soleil formaient un sarcophage d‘or autour de son corps endormi. Sa poitrine se soulevait lentement à chaque inspiration, et son souffle léger emplissait sa chambre. Plongée dans la pénombre, la pièce semblait figée dans le temps. Aussi incroyable que cela puisse paraître, la chambre d’Arthemis McAllister n’était pas l’antre de l’ordre et de la propreté. N’en venez pas à imaginer que la jeune fille n’est qu’une enfant malpropre incapable de tenir une pièce correctement rangée, au contraire ! Mais un œil peu avisé pénétrant pour la première fois son espace intime pourrait être étonnée par le désordre apparent, qui n’est au final qu’un bordel très bien organisé. Arthemis aime les objets inutiles, vieux et désuets, et les entasse avec malice dans l’espace exigu. Elle aime leur odeur d’ancienneté, leur apparence poussiéreuse, leur aspect décalé. Ainsi, diverses étoffes et des vêtements variés ont élu domicile sur l’unique fauteuil que compte l’endroit. La bibliothèque fait office de fourre-tout, entre poupées de porcelaine et boîtes à bijoux, et le bureau se transforme en bibliothèque, écrasé sous le poids de nombreux livres à la couverture cornée, des marque-pages perdus à l’intérieur. Il y a des livres partout, chez Arthemis. Une pile à côté de la table de nuit, elle-même ensevelie sous la masse de papiers, certains calent la commode, d’autres mettent en valeur une paire de chaussures. Et de l’ensemble s’élève une étrange odeur, de celle que l’on retrouve dans la boutique d’un antiquaire. De lourds rideaux accrochés à l’unique fenêtre assombrissent la pièce, alors que de légères tentures délimitent l’espace, entre le lit, le bureau et la commode, dont le dessus se pare des milles couleurs des flacons de parfums, des pendentifs précieux, et d’un bouquet de roses figées dans leur éternité. La chambre d’Arthemis, c’est un univers propre à elle-même qu’elle s’est créé, mais un univers que peu de personnes peuvent encore se vanter d’avoir pénétré.
Le soupir de l’enfant qui se réveille vint ébranler la tranquillité de l’endroit. Ses paupières papillonnèrent et vinrent accrocher les grains de poussières qui volaient dans un rayon de soleil. Elle resta un instant à les observer danser, le temps de se remettre les idées en place. Quel jour était-on ? Samedi. Oui, samedi matin, son réveil affichait presque la huitième heure. Avait-elle quelque chose de prévu ? Non, absolument rien, c’était une parfaite journée de liberté qui s’offrait à elle. Ses yeux s’égarèrent sur le plafond de bois, remontèrent jusqu’à la fenêtre, furent aveuglée par le soleil. Un sourire se dessina sur ses lèvres et elle se leva enfin, s’étirant dans tous les sens pour faire enfin partir la torpeur du sommeil. Aujourd’hui, elle n’avait pas envie d’aller vite, de se poser mille questions et de tout contrôler. Ne voir personne et se concentrer sur ses devoirs d’astronomie et de botanique, accompagnée d’une bonne tisane et de quelques biscuits, semblait être la meilleure des initiatives qu’elle prendrait de la journée. Encore partiellement réveillée, Arthemis s’assit sur le rebord de sa fenêtre et se mit à peigner sa longue chevelure rousse. Perdue dans ses pensées, elle fixait les allers et venus des étudiants d’Hungcalf qui avait eu le courage de sortir en cette froide matinée. Son regard fut attiré par une élève qui traversait le parc, tenant dans ses mains une espèce de boîte en carton en forme de coeur d’un rouge vif. Comme c’était étrange ! La Saint-Valentin était depuis une semaine déjà ! Une étrange et désagréable sensation s’abattit sur Arthemis, alors qu’elle avait l’impression d’oublier quelque chose d’une importance non négligeable. Ses yeux s’écarquillèrent alors et elle lâcha le peigne qui vint s’écraser à ses pieds. Fébrilement, elle se mit à fouiller sa chambre, ouvrant ses tiroirs, remuant les tas de vêtements, retournant ses cahiers. L’impression désagréable ne passait pas, s’intensifiant au contraire au point qu’Arthemis, dans sa rage, fit voler un tas de feuilles de cours qui vinrent en virevoltant se poser sur le parquer. La jeune fille reconnut au milieux des parchemins l’enveloppe rouge et or qu’elle cherchait, et s’en saisit vivement avant d’en extraire la missive. Ses yeux la parcoururent rapidement, alors que ses lèvres la lisaient silencieusement. Saint-Valentine … blablabla … samedi 20 février … blablabla … Leodagan Weaver. Alors c’était ça, la boule qui s’était formée dans son ventre au point de l’étouffer. C’était ça, la chose qui allait définitivement gâcher sa journée. Car à 8h tapantes, Leodagan Weaver se tiendrait devant la porte de sa chambre, et il devrait l’accompagner tout au long de la journée, « répondant au moindre de ses désirs ». Une journée passée avec ce boulet accroché à la cheville. Non, vraiment, ce n’était pas le jour. S’asseyant sur son lit, l’invitation toujours dans les mains, Arthemis tenta de retrouver son calme, à la recherche d’une hypothétique consolation. Son esprit brouillé s’éclaircit suffisamment pour que des pensées censées et intelligibles remontent à la surface. C’étaient des vieilles rumeurs qui couraient, des noms, plus ou moins connus, le lien qui liait chacune de ses personnes, et un vieux sentiment de vengeance qui pourrait enfin être dégusté. Tout cela était encore flou dans la tête d’Arthemis, alors qu’elle fixait l’aiguille de l’horloge qui trottait en direction du 12. Il serait bientôt là, et elle était toujours là, passive, en chemise de nuit, décoiffée, la chambre en désordre, et l’estomac creux. Oui, un thé n’aurait pas été de trop dans l’immédiat. Mais elle n’eut pas le temps de faire un mouvement. Pendue par les pattes à l’une des poutres du coin le plus sombre de la pièce, Nyx, sa chauve-souris, remua dans son sommeil. C’était un signe qu’Arthemis reconnaissait parfaitement. Il signifiait que quelqu’un se tenait devant la porte. Les mains inconnues eurent à peine le temps de toquer que la jeune fille avait revêtu un fine robe de chambre claire sur sa longue chemise de nuit blanche, et qu’elle ouvrait la porte. Leodagan se tenait devant elle, impassible. Sur le coup, elle ne sut quelle attitude adopter, aussi se contenta-t-elle d’afficher un sourire et de dire d’une voix enjouée :
ARTHEMIS - « leo … dagan ! je ne t’attendais pas aussi tôt. entre ! »
Arthemis ouvrit la porte en grand pour le laisser passer, et referma derrière lui. Prenant sa baguette posée sur la table de nuit, elle se mit à la faire tournoyer dans tous les sens.
ARTHEMIS - « failamalle. failamalle. failamalle. ne fais pas attention au désordre. C’est assez rare que des gens viennent ici d’habitude … je n’aime pas trop ça … »
Sous l’impulsion magique, les tiroirs s’ouvraient et se remplissaient en ordre des divers objets éparpillés dans la pièce. Bien vite, il sembla à la jeune fille que cela était suffisant, aussi s’assit-elle sur son lit et invita le jeune homme à en faire de même sur l’un des fauteuils en face d’elle.
ARTHEMIS - « veux-tu déjeuner quelque chose ? j’ai du thé et du café, il vient de France, et je dois avoir des biscuits. wingardium leviosa. sers toi, je t‘en prie»
Deux tasses s’étaient posées devant les jeunes gens et une théière avait pris place sur le bureau. Une assiette de scones lévitaient à quelques centimètres du sol. Fixant toujours Leodagan du regard, Arthemis en piocha un, et le croqua cérémonieusement.
- InvitéInvité
Re: Chambre d'Arthemis McAllister
Lun 29 Mar 2010 - 18:12
« Leo ? Souffla une voix grave et basse qui m’était familière pour appartenir à l’un de mes meilleurs amis.
Hm ? Allongé sur mon lit, les yeux fermés, je ne daignais adresser un regard à mon interlocuteur. J’étais fatigué et n’avais pas vraiment envie de discuter pendant des heures, je n’aspirai qu’à la sérénité du sommeil.
On est samedi 20, et il est 7h.
Et ?
C’est pas aujourd’hui ton rencart avec McAllister ?
Et merde… »
D’un geste brusque, je me relevai subitement au milieu de mon lit, j’ouvris les yeux pour les poser sur le visage séraphin de Dan, qui semblait être occupé à fouiller mon bouquin de potions, sans doute à la recherche d’un quelconque devoir dont il voulait la correction. Même si je n’étais pas vraiment heureux de le trouver si tôt dans ma chambre, sans m’avoir demandé mon autorisation au préalable, je du avouer que je n’étais pas mécontent de son intervention, car sans lui, j’aurais sans doute complètement oublié la Saint Valentin, que je devais passer en compagnie d’une jolie grymm. En réalité, je me serais passé de cette journée. Ces derniers temps, je n’étais pas des plus agréables, et la gente féminine m’insupportait. Je ne voulais que Meteora, toutes les autres m’importaient peu, et m’agacer à ainsi jacasser et roucouler à mes oreilles. Leurs yeux de biches et leurs lèvres rosées n’étaient qu’artifices insupportables, et plus que jamais, j’aspirai à la solitude et au silence, loin des rumeurs de Hungcalf et les piailleries de ces dames. Le jour où j’avais reçu la lettre pourpre et dorée qui m’était destinée, je n’avais pas été spécialement emballé à l’idée d’être soumis aux moindres désirs d’une jeune femme que je connaissais tout juste, cependant, j’étais homme galant et romantique, plus que la plus part des hommes rôdant dans l’université, et je n’avais pu me résoudre à refuser. De plus, il s’agissait de la douce Arthémis. N’allez point vous imaginer quelques futiles illusions, le fait était que, malgré le peu de fois où je lui avais adressé la parole, j’avais reconnu en elle un être intelligent et intéressant, dont l’esprit m’avait plus. Bien sûr, je restais un homme, et je ne refusais jamais de passer une journée entière avec une demoiselle aussi belle que la grymm à la chevelure de braise, mais j’accordais à ce genre de détail bien moins d’importance que les autres. D’un geste las, fatigué, je me dirigeai vers ma salle de bain où je m’enfermai, loin de la vue des autres. Je pénétrai la cabine de douche et laissai couler l’eau chaude sur mon corps encore endormis, tandis que j’entendais au loin, les paroles de Dan qui se perdaient dans ma chambre. « T’en as de la chance, Weaver. Tout le monde se damnerait pour un rendez vous avec la Vierge Effarouchée. Dire que j’ai hérité de Jennifer Spelling, la grosse vache », je soupirai d’un air désemparé à ses mots. Dan avait la bien mauvaise manie de juger les gens sur leur apparence, ce qui avait le don de m’agacer au plus haut point. Je n’avais cependant pas une vision très objective à ce propos, car j’avais la chance d’avoir pour Valentine, Arthémis. Bien évidemment, je n’avais pas comme projet de me jeter sur elle et lui faire bestialement l’amour pour lui voler son bien le plus précieux, mais j’avais dans l’optique d’en apprendre un peu plus sur elle, ne serait-ce que pour m’en faire une amie. Quelques minutes plus tard, j’étais habillé, coiffé, et fin prêt à sortir de la salle d’eau. Je me retrouver nez à nez avec Dan qui me lança un regard taquin et moqueur, sifflant d’un air faussement admirateur.
« Wow, Leo, si je n’aimais pas autant les femmes, je crois que…
Très drôle Dan. »
J’acceptai néanmoins sa remarque comme compliment, et je jetai un bref coup d’œil au miroir qui recouvrait la paroi de mon armoire. Je fis alors face à mon reflet, et compris que j’en avais peut être un peu trop fait. Si le jean bleu foncé pouvait passer comme quotidien, la chemise aux tons sombres légèrement satinés pouvait passer pour celle d’un futur marié. Riant de ma bêtise, je finis par la remplacer par une chemise blanche, plus décontractée. Jetant un regard anxieux à ma montre, je réalisai qu’il ne me restait que peu de temps avant que le cadrant n’affiche huit heures. D’un geste souple j’attrapai fébrilement ma baguette grâce à la quelle je fis apparaître un bouquet de roses rouges, en espérant qu’elle n’y soit pas allergique. Je n’étais pas d’humeur à trouver plus original, et fort malheureusement, je n’avais pas pris le temps de faire quelques emplettes pour ne pas passer pour l’horrible radin que je n’étais pas aux yeux de la belle. Ainsi, Arthémis devrait se contenter du bouquet de roses rouges, des sempiternels chocolats à la liqueur, en forme de cœur, et de mon plus beau sourire. Tant pis pour les parures en diamants, les bagues en rubis, les boucles d’oreille en saphir, je n’avais de toute façon pas les moyens de lui offrir de telles choses. Fin prêt, je regardai Dan d’un œil amusé avant de me diriger vers la porte de ma chambre. Arrivé à la hauteur de la poignée, sur le point de l’actionner, je reçus derrière la tête un projectile qui n’eut pas vraiment pour effet de me blesser mais plutôt celui de me faire retourner. Surpris, je regardai en direction de mon ami, avant de regarder l’objet qui s’était finalement échoué sur le sol. Je me baissai pour le ramasser et réaliser de quoi il s’agissant. Dans un petit emballage plastifié, carré, je lu en petits caractères les mots « Pour plus de plaisir. » Je relevai les yeux en direction de Dan, hilare. Mi agacé, mi amusé, je lui renvoyai le préservatif, avant d’enfin me retourner et de quitter la chambre une fois pour toute, non sans avoir murmuré avec humour « Je te dirais si c’est un bon coup, Dan. Mais ne t’inquiète pas, nous nous protègerons. » D’un pas lent, je parcouru le couloir, vide, à une heure si matinale, pour enfin gagner la chambre d’Arthémis, où commencerait ma journée de soumission. Avant de frapper, je me laissai aller à songer à la journée que j’aurais pu avoir si la Saint Valentin n’avait jamais existé. Je me voyais encore me prélasser dans mon lit jusqu’à midi, puis daigner me lever pour travailler un peu. Non vraiment, j’avais hâte que la journée se termine, car plus que jamais, je n’avais qu’une seule aspiration : celle de me tenir loin de la société universitaire et de ses rumeurs bruyantes. Après avoir inspiré un grand coup, j’abattis mon poing sur la porte qui s’ouvrit presque instantanément. Surpris, je jetai un coup d’œil à l’intérieur de la pièce, et me retrouvai face à Arthémis, encore en robe de chambre. Mon expression n’en montra rien, mais j’étais désolé et quelque peu gêné de la trouver ainsi habillée, et jetai un œil à ma montre pour bien m’assurer que je n’étais pas en avance. Non, il était huit heures piles.
« leo … dagan ! je ne t’attendais pas aussi tôt. entre ! » Je lui adressai un petit signe de la tête, avant d’entrer dans sa chambre d’un désordre chaotique similaire au mien. Je l’entendis fermer la porter derrière moi, et esquissai un petit sourire. Je n’avais pas pour habitude d’entrer dans la chambre des femmes sans y être convié, et lorsque je l’étais, elles avaient cette habitude de tout ranger à la perfection avant mon arrivée. Je ne savais si Arthémis avait oublié notre rendez vous, ou bien si simplement elle n’avait pas eu l’envie de ranger sa chambre, mais j’appréciai pleinement cette simplicité et ce naturel. Me retourna légèrement, je soufflai d’une voix basse « Je serais venu plus tard, si tu l’avais souhaité. » Cela m’aurait drôlement arrangé, aurais-je pu rajouter, mais je me retins. Ce n’était pas dans les codes de la courtoisie que de signifier à une jeune femme que l’on aimerait être encore au lit plutôt que d’être auprès d’elle, bien que je me doutais bien qu’Arthémis aurait sans doute préféré ne pas être dérangée. « failamalle. failamalle. failamalle. ne fais pas attention au désordre. C’est assez rare que des gens viennent ici d’habitude … je n’aime pas trop ça … » Silencieux, je l’observai ranger rapidement ses affaires à l’aide de sa baguette. Ne m’attardant pas sur chaque détail, je préférai baisser les yeux vers mes pieds, pour ne pas empiéter sur son espace vital. Je comprenais cependant ce qu’elle voulait dire, et ce qu’elle ressentait, car à l’instar d’Arthémis, je n’aimais guère que des étrangers pénètrent ma chambre, déjà, je tolérai tout juste la présence de mes amis les plus intimes… Je ne levai les yeux que lorsqu’elle sembla décider que c’en était assez, et vins m’asseoir à ses côtés, sur son lit, quand elle m’y eut invité. Toujours aussi silencieux, je l’observai avec attention. « veux-tu déjeuner quelque chose ? j’ai du thé et du café, il vient de France, et je dois avoir des biscuits. wingardium leviosa. sers toi, je t‘en prie» Je secouai négativement la tête. « Non, merci. Il est trop tôt pour que mon estomac supporte quoi que se soit. Mais merci. » Je lui adressai un sourire chaleureux, chose rare, il fallait l’avouer, avant de remarquer que j’avais encore le bouquet de roses dans une main, et la boîte de chocolats dans l’autre. Gêné, je déposai la boîte sur ses genoux et lui tendis le bouquet. « Hm, je ne suis pas un Valentin très original, mais les chocolats avaient l’air appétissants, et les roses sentaient bon alors… » Quelle étrange situation que de me trouver dans la chambre de quelqu’un que je connaissais à peine, de savoir que j’allais passer la journée entière avec elle. Cependant, je ne pu m’empêcher de penser que j’aurais pu tomber sur pire Valentine. « Si tu veux, je peux t’attendre dehors, peut être désires-tu t’habiller ? »
Hm ? Allongé sur mon lit, les yeux fermés, je ne daignais adresser un regard à mon interlocuteur. J’étais fatigué et n’avais pas vraiment envie de discuter pendant des heures, je n’aspirai qu’à la sérénité du sommeil.
On est samedi 20, et il est 7h.
Et ?
C’est pas aujourd’hui ton rencart avec McAllister ?
Et merde… »
D’un geste brusque, je me relevai subitement au milieu de mon lit, j’ouvris les yeux pour les poser sur le visage séraphin de Dan, qui semblait être occupé à fouiller mon bouquin de potions, sans doute à la recherche d’un quelconque devoir dont il voulait la correction. Même si je n’étais pas vraiment heureux de le trouver si tôt dans ma chambre, sans m’avoir demandé mon autorisation au préalable, je du avouer que je n’étais pas mécontent de son intervention, car sans lui, j’aurais sans doute complètement oublié la Saint Valentin, que je devais passer en compagnie d’une jolie grymm. En réalité, je me serais passé de cette journée. Ces derniers temps, je n’étais pas des plus agréables, et la gente féminine m’insupportait. Je ne voulais que Meteora, toutes les autres m’importaient peu, et m’agacer à ainsi jacasser et roucouler à mes oreilles. Leurs yeux de biches et leurs lèvres rosées n’étaient qu’artifices insupportables, et plus que jamais, j’aspirai à la solitude et au silence, loin des rumeurs de Hungcalf et les piailleries de ces dames. Le jour où j’avais reçu la lettre pourpre et dorée qui m’était destinée, je n’avais pas été spécialement emballé à l’idée d’être soumis aux moindres désirs d’une jeune femme que je connaissais tout juste, cependant, j’étais homme galant et romantique, plus que la plus part des hommes rôdant dans l’université, et je n’avais pu me résoudre à refuser. De plus, il s’agissait de la douce Arthémis. N’allez point vous imaginer quelques futiles illusions, le fait était que, malgré le peu de fois où je lui avais adressé la parole, j’avais reconnu en elle un être intelligent et intéressant, dont l’esprit m’avait plus. Bien sûr, je restais un homme, et je ne refusais jamais de passer une journée entière avec une demoiselle aussi belle que la grymm à la chevelure de braise, mais j’accordais à ce genre de détail bien moins d’importance que les autres. D’un geste las, fatigué, je me dirigeai vers ma salle de bain où je m’enfermai, loin de la vue des autres. Je pénétrai la cabine de douche et laissai couler l’eau chaude sur mon corps encore endormis, tandis que j’entendais au loin, les paroles de Dan qui se perdaient dans ma chambre. « T’en as de la chance, Weaver. Tout le monde se damnerait pour un rendez vous avec la Vierge Effarouchée. Dire que j’ai hérité de Jennifer Spelling, la grosse vache », je soupirai d’un air désemparé à ses mots. Dan avait la bien mauvaise manie de juger les gens sur leur apparence, ce qui avait le don de m’agacer au plus haut point. Je n’avais cependant pas une vision très objective à ce propos, car j’avais la chance d’avoir pour Valentine, Arthémis. Bien évidemment, je n’avais pas comme projet de me jeter sur elle et lui faire bestialement l’amour pour lui voler son bien le plus précieux, mais j’avais dans l’optique d’en apprendre un peu plus sur elle, ne serait-ce que pour m’en faire une amie. Quelques minutes plus tard, j’étais habillé, coiffé, et fin prêt à sortir de la salle d’eau. Je me retrouver nez à nez avec Dan qui me lança un regard taquin et moqueur, sifflant d’un air faussement admirateur.
« Wow, Leo, si je n’aimais pas autant les femmes, je crois que…
Très drôle Dan. »
J’acceptai néanmoins sa remarque comme compliment, et je jetai un bref coup d’œil au miroir qui recouvrait la paroi de mon armoire. Je fis alors face à mon reflet, et compris que j’en avais peut être un peu trop fait. Si le jean bleu foncé pouvait passer comme quotidien, la chemise aux tons sombres légèrement satinés pouvait passer pour celle d’un futur marié. Riant de ma bêtise, je finis par la remplacer par une chemise blanche, plus décontractée. Jetant un regard anxieux à ma montre, je réalisai qu’il ne me restait que peu de temps avant que le cadrant n’affiche huit heures. D’un geste souple j’attrapai fébrilement ma baguette grâce à la quelle je fis apparaître un bouquet de roses rouges, en espérant qu’elle n’y soit pas allergique. Je n’étais pas d’humeur à trouver plus original, et fort malheureusement, je n’avais pas pris le temps de faire quelques emplettes pour ne pas passer pour l’horrible radin que je n’étais pas aux yeux de la belle. Ainsi, Arthémis devrait se contenter du bouquet de roses rouges, des sempiternels chocolats à la liqueur, en forme de cœur, et de mon plus beau sourire. Tant pis pour les parures en diamants, les bagues en rubis, les boucles d’oreille en saphir, je n’avais de toute façon pas les moyens de lui offrir de telles choses. Fin prêt, je regardai Dan d’un œil amusé avant de me diriger vers la porte de ma chambre. Arrivé à la hauteur de la poignée, sur le point de l’actionner, je reçus derrière la tête un projectile qui n’eut pas vraiment pour effet de me blesser mais plutôt celui de me faire retourner. Surpris, je regardai en direction de mon ami, avant de regarder l’objet qui s’était finalement échoué sur le sol. Je me baissai pour le ramasser et réaliser de quoi il s’agissant. Dans un petit emballage plastifié, carré, je lu en petits caractères les mots « Pour plus de plaisir. » Je relevai les yeux en direction de Dan, hilare. Mi agacé, mi amusé, je lui renvoyai le préservatif, avant d’enfin me retourner et de quitter la chambre une fois pour toute, non sans avoir murmuré avec humour « Je te dirais si c’est un bon coup, Dan. Mais ne t’inquiète pas, nous nous protègerons. » D’un pas lent, je parcouru le couloir, vide, à une heure si matinale, pour enfin gagner la chambre d’Arthémis, où commencerait ma journée de soumission. Avant de frapper, je me laissai aller à songer à la journée que j’aurais pu avoir si la Saint Valentin n’avait jamais existé. Je me voyais encore me prélasser dans mon lit jusqu’à midi, puis daigner me lever pour travailler un peu. Non vraiment, j’avais hâte que la journée se termine, car plus que jamais, je n’avais qu’une seule aspiration : celle de me tenir loin de la société universitaire et de ses rumeurs bruyantes. Après avoir inspiré un grand coup, j’abattis mon poing sur la porte qui s’ouvrit presque instantanément. Surpris, je jetai un coup d’œil à l’intérieur de la pièce, et me retrouvai face à Arthémis, encore en robe de chambre. Mon expression n’en montra rien, mais j’étais désolé et quelque peu gêné de la trouver ainsi habillée, et jetai un œil à ma montre pour bien m’assurer que je n’étais pas en avance. Non, il était huit heures piles.
« leo … dagan ! je ne t’attendais pas aussi tôt. entre ! » Je lui adressai un petit signe de la tête, avant d’entrer dans sa chambre d’un désordre chaotique similaire au mien. Je l’entendis fermer la porter derrière moi, et esquissai un petit sourire. Je n’avais pas pour habitude d’entrer dans la chambre des femmes sans y être convié, et lorsque je l’étais, elles avaient cette habitude de tout ranger à la perfection avant mon arrivée. Je ne savais si Arthémis avait oublié notre rendez vous, ou bien si simplement elle n’avait pas eu l’envie de ranger sa chambre, mais j’appréciai pleinement cette simplicité et ce naturel. Me retourna légèrement, je soufflai d’une voix basse « Je serais venu plus tard, si tu l’avais souhaité. » Cela m’aurait drôlement arrangé, aurais-je pu rajouter, mais je me retins. Ce n’était pas dans les codes de la courtoisie que de signifier à une jeune femme que l’on aimerait être encore au lit plutôt que d’être auprès d’elle, bien que je me doutais bien qu’Arthémis aurait sans doute préféré ne pas être dérangée. « failamalle. failamalle. failamalle. ne fais pas attention au désordre. C’est assez rare que des gens viennent ici d’habitude … je n’aime pas trop ça … » Silencieux, je l’observai ranger rapidement ses affaires à l’aide de sa baguette. Ne m’attardant pas sur chaque détail, je préférai baisser les yeux vers mes pieds, pour ne pas empiéter sur son espace vital. Je comprenais cependant ce qu’elle voulait dire, et ce qu’elle ressentait, car à l’instar d’Arthémis, je n’aimais guère que des étrangers pénètrent ma chambre, déjà, je tolérai tout juste la présence de mes amis les plus intimes… Je ne levai les yeux que lorsqu’elle sembla décider que c’en était assez, et vins m’asseoir à ses côtés, sur son lit, quand elle m’y eut invité. Toujours aussi silencieux, je l’observai avec attention. « veux-tu déjeuner quelque chose ? j’ai du thé et du café, il vient de France, et je dois avoir des biscuits. wingardium leviosa. sers toi, je t‘en prie» Je secouai négativement la tête. « Non, merci. Il est trop tôt pour que mon estomac supporte quoi que se soit. Mais merci. » Je lui adressai un sourire chaleureux, chose rare, il fallait l’avouer, avant de remarquer que j’avais encore le bouquet de roses dans une main, et la boîte de chocolats dans l’autre. Gêné, je déposai la boîte sur ses genoux et lui tendis le bouquet. « Hm, je ne suis pas un Valentin très original, mais les chocolats avaient l’air appétissants, et les roses sentaient bon alors… » Quelle étrange situation que de me trouver dans la chambre de quelqu’un que je connaissais à peine, de savoir que j’allais passer la journée entière avec elle. Cependant, je ne pu m’empêcher de penser que j’aurais pu tomber sur pire Valentine. « Si tu veux, je peux t’attendre dehors, peut être désires-tu t’habiller ? »