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Run forest, run || Leo(terminé)
Lun 19 Avr 2021 - 17:16
On oubli souvent que si la médecine magique est plus avancée que la médecine classique, nous permettant de vivre bien plus longtemps, et avec une bien meilleure santé, les moldus et nous avons un point en commun que aucun puriste ne pourra nier - quoi qu'en faite, ils pourraient, ils sont capables de tout - c'est notre fonctionnement biologique. Si nous mangeons trop, nous grossissons, si nous restons trop longtemps immobiles, nos muscles fondent, et cætera, et cætera ...
Ainsi, un point que certains négliges parfois, c'est l'entraînement physique classique. Bien sûr, un sort ou une potion peuvent donner une apparence des plus avantageuses pour une soirée, mais rien qui ne soit durable dans le temps. Un corps comme le miens, c'est le fruit d'un travail que je paies à la sueur de mon front, comme n'importe quel moldu que je pourrais croiser. D'autant plus que l'énergie, l'endurance et les réflexes que le métier d'auror demande ne s'acquièrent pas sur les bancs de l'école. Et parfois, pour neutraliser un ennemi, un coup bien placé est bien plus efficace qu'un sort. Mes méthodes peuvent sembler non conventionnelles aux plus conservateurs, mais elles sont efficaces, alors je n'ai que faire de l'avis de ceux qui vivent encore dans le passé et ont au minimum un demi siècle de retard sur leur temps. À trop vouloir être le plus différent possible des moldus, certains en deviennent ridicules.
C'est pourquoi, même lorsque je ne travaillais pas, je profitais de mon temps libre pour ne pas perdre la forme. Entraînement de boxe dans le jardin, petits duels entres amis, et une partie qui me barbait un peu plus, mais qui était néanmoins nécessaire : la course. Imaginez que je doive poursuivre un mage noir et qu'au bout de 500m, je suis complètement à bout de souffle, à la limite de l'apoplexie ? J'aurais l'air parfaitement ridicule, et en terme d'efficacité, c'était un zéro pointé. La course c'était le mieux que j'ai pu trouver pour travailler le cardio et l'endurance. Pourtant, je n'aimais pas ça. C'était assez ennuyeux de courir comme ça, sans but. Et puis souffler comme un bœuf asthmatique, dégouliner de sueur et sentir le fauve au bout de dix minutes, on pouvait quand même trouver plus glamour que ça. Quoi ? On a le droit de vouloir soigner son image en toute situation.
Il devait être environ 18h quand j'ai enfilé mes baskets et quitté le quartier de Myrddin Wylt pour aller courir dans la partie mixte de la ville. Au moins ici, aucun moldu ne me jetait un regard de travers et ce demandant pourquoi je courrais plutôt que de transplanner pour me rendre à l'endroit où je voulais aller. Je rencontrais régulièrement d'autres joggeur, et à force, j'avais appris à les reconnaitre. Je m'étais aussi inspiré d'eux, et j'avais investi dans une application capable de me dire comment se comportait mon cœur, combien de kilomètres j'avais fait, et des écouteurs sans fil dans lesquels on pouvait entendre les groupes de rock que j'avais connu à l'école élémentaire. La technologie, c'est presque aussi bien que la magie. J'avais tout d'un simple moldu, et c'était exactement le but recherché.
Après environ une petite heure de course, j'arrivais au bout de mon circuit habituel. Mais je me sentais encore en pleine forme, alors pour une fois, j'allais faire un peu de zèle et continuer. J'étais curieux de savoir où était ma limite sur la durée, car après tout, c'est une information importante à connaître. Je m'engageais alors sur une nouvelle route, que je n'avais pas pour habitude d'emprunter, afin de continuer le running du jour, et doucement, ma foulée m'amena à remonter petit à petit derrière un autre joggeur, un homme qu'il ne me semblait pas avoir déjà vu lors de mes précédents entraînements.
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Re: Run forest, run || Leo(terminé)
Mer 28 Avr 2021 - 18:08
Leo ne courrait jamais seul, jamais vraiment. Dès lors qu’il chaussait sa vieille paire de chaussures de course, qu’il positionnait la capuche de son sweat sans manche au dessus de son crâne et qu’il démarrait son chrono, c’était comme si il pouvait entendre la foulée de Magda se synchroniser à la sienne, son souffle se raccourcir, puis s’apaiser à mesure que le sien trouvait son rythme aussi. Ils courraient souvent ensemble, depuis toujours : Enfants, c’était lui qui la faisait courir, dans le couloir, dans les rues, parce que leurs parents n’étaient pas en état de faire cavaler la petite fille pleine d’énergie qu’elle était. Ado, il l’avait fait courir après le train qui l’emmenait à Ilvermorny, après qu’ils eurent passé la nuit à faire la fête pour ne pas sentir le déchirement de la séparation pour le semestre, et qu’ils avaient failli manquer le départ. Adultes … et bien, Adultes, ils avaient couru après toutes sortes de choses : l’amour, la gloire, la fortune … les ennuis aussi. Sauf que ceux-là, non contents de se laisser rattraper, avaient fini par prendre le dessus sur le frère et la sœur, à qui la fuite avait fait perdre haleine, jusqu’au tout dernier souffle. Leo se laissait aller à ses idées les plus sombres en courant, tiraillé entre les bavardages légers et imaginaires de sa sœur dans l’oreille gauche, et ses propres pensées morbides, toutes orientées vers Oswald Burgess, sa compagne, son fils, leur petite vie parfaite et propre sur elle, leurs mains ensanglantées bien enfoncées au fond de leurs poches, celles de leurs pantalons à pinces bien repassés.
Dans un excès de prudence (d’aucun dirait de paranoïa, mais ceux là n’avaient surement jamais eu à dormir avec une arme à feu sous l’oreiller), il ne courrait jamais deux fois au même endroit, en tout cas pas dans un intervale de temps trop court. La ville était grande, la campagne environnante aisément accessible, et les abords du loch plutôt bien aménagés, alors il n’allait certainement pas se farcir les mêmes cinq kilomètres tous les deux jours, a fortiori trop près de son lieu d’habitation. Il s’était donc éloigné raisonnablement de son quartier, avait fait le tour d’un grand parc bien arboré, avant de prendre le chemin du canal qui menait jusqu’au port. Tout à ses pensées, il n’avait pas tout de suite remarqué la silhouette élancée qui le suivait à la trace… Et quand ce fut le cas, un rapide coup d’oeil en arrière lui permis de voir que l’individu était en tenue de coureur on ne pouvait plus classique. Des affaires trop moulantes pour cacher une baguette dans une poche, et cela le rassurait un peu : quand bien même l’inconnu serait du genre belligérant, la magie lui donnait toujours l’avantage sur les moldus, et il était bien meilleur de ses pieds et de ses poings que n’importe quel sorcier lambda, sans compter le cran d’arrêt qu’il gardait toujours attacher à son avant bras. On ne se refaisait pas.
Il guetta encore de longues minutes la foulée de son suiveur, jusqu’à ce que celui-ci se mette à accélérer. Pas de doute, il essayait de se mettre à sa hauteur, par défi sportif, où était ce quelque chose d’autres ? Dans le doute, Leo avait augmenté la cadence à son tour, son pas se faisait plus leste, plus bondissant, aussi, passant sans difficulté par dessus les flaques d’eau et les racines du chemin de terre. Magdalena soufflait à ses cotés, il imaginait les gouttes de sueur couler le long de ce joli nez, ses boucles brunes collées sur son front, et les insultes en espagnol qu’elle lui assènerait pour l’avoir faire sprinter ainsi. La décharge d’adrénaline le fit sourire, jusqu’à ce que l’inconnu n’arrive finalement à sa hauteur, et que Leo se rembrunisse un instant, attendant de voir ce que ce dernier allait bien pouvoir lui dire … (chat, c’est toi qui y es ? Fais pas l’idiote, Magda)
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Re: Run forest, run || Leo(terminé)
Sam 1 Mai 2021 - 18:56
Le chemin que je venais d'emprunter semblait plus technique que le reste des chemins que je courrais habituellement. Un léger dénivelé rendait l'effort un peu plus énergivore, tandis que les flaques d'eaux avaient petit à petit creusées quelques nids de poules dans la terre. Pour finir le tableau, plusieurs racines sinueuses venaient traverser le sentier. En bref, cette route était une invitation à se tordre une cheville. Courir ici demandait donc une attention toute particulière. Prenant garde à l'endroit où je posais chacune de mes foulées, concentré sur mon souffle qui s'accélérait, je continuais néanmoins de voir du coin de l'œil l'homme que je suivais. Était-ce une hallucination ? Une interprétation de mon cerveau toujours sur ses gardes - comme si j'allais tomber sur un être magique querelleur en plein milieu d'une ville moldue ? J'avais pourtant l'étrange impression que cet homme m'avait regardé plusieurs fois, pour m'identifier, puis comme si il cherchait quelque chose dans mon apparence. Était-ce un des parents dont l'enfant était à la crèche moldue avec Emma ? J'avais la vague sensation d'un visage familier, mais je ne suis en rien physionomiste. Enfin, je me fait probablement une idée.
Les musiques s'enchainent dans mes écouteurs, et l'application semble avoir prit le relais elle même sur ma propre playlist, car des basses que je ne reconnais pas viennent frapper mes tympans. Ce nouveau rythme vient me motiver, et instinctivement, ma foulée s'adapte à ce que j'entend. Mes pieds viennent frapper le sol à la cadence de la batterie, et cette soudaine accélération, invariablement, me rapprochais de l'autre homme. Et cette fois, je n'avais pas le moindre doute, il l'avait remarqué, car lui même allongea ses foulées, bondissant littéralement au dessus du sol, en réponse à mon avancée. Qu'est-ce que je devais y comprendre ? Je crois percevoir un sourire sur son visage, à présent que je suis assez proche. Est-ce qu'il joue ?
Ok, je suis challengeur. Cette fois, je fait fit du rythme que m'impose le batteurs du groupe qui est en train de me chanter aux oreilles. J'accélère de moi même, et dépasse assez clairement ma vitesse de croisière. Je pourrais, oui, appeler ça un sprint. C'est donc plutôt rapidement que j'arrive à la hauteur de l'autre homme, et cette fois, j'ai la certitude qu'il m'avait bien remarqué depuis le début, car il n'a rien dans les oreilles, donc il n'a pu que m'entendre, et il tourne son regard sur moi. Je prends la disparition de son sourire pour une vexation que j'ai pu le rejoindre. Alors, taquin, je lui adresse simplement un sourire amusé, et un clin d'œil, avant d'accélérer pour le dépasser. C'est clairement une invitation que je lui envoie, sortir de ma course routinière et me défouler sans que ce ne soit dans le contexte du travail me fera beaucoup de bien. Je retrouve déjà la sensation familière de l'adrénaline qui vient se délivrer dans mes veines, et les frappements de mon cœur en écho dans mes oreilles viennent en partie camoufler le son des titres qui se succèdent.
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Re: Run forest, run || Leo(terminé)
Jeu 27 Mai 2021 - 14:48
Peu importait véritablement qui était le poursuiveur qui lui collait au train, Leo ne baisserait pas sa garde, pas tout de suite. Il n’y avait rien de genré dans l’approche, il se serait méfié d’une minette en legging rose, si elle l’avait suivi avec autant d’assiduité. Il ne disposait cependant pas d’autre chose que d’un instinct de survie particulièrement solide pour se décider à paraître plus menaçant, ou non, alors il se contenta d’allonger le pas, autant dans l’espoir de le semer, au mieux, au pire de l’essouffler un peu, en cas de confrontation future. Lui même était loin d’avoir atteint ses limites, il avait appris à courir avant de marcher, ne s’était jamais vraiment arrêté (Après quoi tu cours, Moreno ? La gloire ? La fortune ? La querelle ? ). L’inconnu lui adresse un sourire sans animosité, tout juste échauffé lui aussi, et un clin d’oeil alors qu’il le dépasse plus largement comme une invitation à lui tenir la dragée haute. Allons bon.
Il aurait pu bifurquer à la prochaine intersection, rapidement, lui fausser compagnie pour reprendre à son rythme, sans cette tension qui pinçait le haut de sa nuque et verrouillait ses mâchoires, finir en petites foulées et retourner chez lui à peine fatigué, comme souvent. Il aurait pu. A la place, il suivit l’inconnu, une décharge d’adrénaline dans le corps invitant chaque fibre à se tendre un peu plus, chaque rebond à se faire plus énergique. Il n’avait pas la technique des coureurs professionnels, loin s’en fallait, mais comme tout bon chat sauvage, la fugue comme la fougue servait de combustible dans ses veines, et ce qu’il ignorait être William ne resta pas bien bien longtemps loin devant. Le sentier était trop étroit pour qu’ils puissent courir à l’épaulé, alors il restait derrière lui, le bout de sa basket mordant parfois l’arrière du talon de l’auror, juste assez pour qu’il perçoive sa présence. Leur poursuite durant encore sur la moitié d’un kilomètre à vive allure, jusqu’à ce que la route ne s’élargisse pour déboucher sur un vaste parc ouvrage à la piste de sable tassée et de terre meuble, parfaite pour les tours de piste et les sprints. Leonardo tira un peu plus sur les cordes de son corps anguleux, suivant l’appel d’air offert par le sportif devant lui, et ils atteignirent le banc qui semblait marquer leur ligne d’arrivée comme un seul homme, une main sur le dossier de bois gonflé par l’humidité.
- … Sacrée foulée… Ca doit être très désagréable de jouer au foot avec vous …
Leo partait toujours du principe que ses interlocuteurs étaient moldus, pour la bonne et simple raison que, la plupart du temps, c’était le cas, à fortiori quand il faisait du sport. Les sorciers n’étaient pas majoritaires en ville, en dehors des étudiants comme Catalina, et les sportifs avaient tendance à faire les marioles sur des balais plutôt que de faire Véritablement de l’exercice physique. Il essuya d’un revers de manche le bout de seon nez et de ses lèvres : il avait réussi à le faire transpirer, le salopiaud, songea t’il en esquissant un petit sourire. Ça n’arrivait pas si souvent.