Nouveau samedi terminé. J’étais déjà claqué, et pourtant, je savais que j’allais devoir renchaîner demain, enfin, plus tard dans la journée.... J’avais déjà la semaine de cours dans les pattes. J’avais l’impression de ne plus avoir un moment pour me poser, enfin, si, parfois, c’était directement en cours. Ce n’était sûrement pas la meilleure solution, mais mes yeux se fermaient tout seul… Je venais tout juste de sortir du bar, j’étais prêt à rentrer chez moi, m’affaler sur mon lit, et m’endormir très rapidement, comme à chaque fois. J’avais sorti mon téléphone, dans l’idée d’envoyer un message à  @Catalina Pajares . Oui, on se reparlait. Et je m’accrochai à ça. Pour le moment, c’était trop tôt pour elle qu’on se voit, alors, dès que je pouvais, je lui écrivais, ou bien, je continuai d’envoyer des petits mots sur son bracelet. Mais voilà, quand j’ouvris mon portable, je vis une tonne de message, appel, des vidéos de potes qui étaient en soirée au grenier. Ça avait l’air d’être le feu, et apparemment, ils m’attendaient. Cela faisait un moment que je n’avais pas fait une soirée avec eux. J’avais malheureusement d’autres occupations, et, je ne pouvais pas vraiment y échapper. Alors oui, les voir s’éclater, ça me donnait envie. Même si je savais très bien que si j’allais arriver là bas, j’allais les retrouver dans un piteux état. J’allais être un peu en décalage avec eux. Ça pouvait être marrant au début, mais moins drôle que si j’étais vraiment dans le même état qu’eux. Mais voilà, j’avais craqué, c’était beaucoup trop tentant de s’y rendre. Avant d’y aller, j’envoyai un petit message à Lina, la prévenir que j’avais (enfin) fini mon service. Je ne savais pas pourquoi je prenais la peine de lui écrire, j’étais persuadé qu’elle était en train de dormir, paisiblement. En tout cas, je n’attendais pas de réponse… J’en profitai pour prévenir mes potes que je débarquais !

Je transplanai, et j’arrivais très rapidement sur les lieux. Ils ne m’avaient pas menti, c’était un carnage, mais dans le bon sens du terme. A peine arrivé, j’avais limite eu le droit à une ola. Ok, ça faisait longtemps, mais tout de même, ils n’abusaient pas un peu ? Ah bah si, ils étaient complètement rôtis…  Enfin, ça me faisait marrer. Je n’avais pas eu le temps de tous les saluer, qu’on me mit déjà un verre dans la main. Je n’avais aucune idée du contenant, mais je pouvais leur faire confiance, non ? Je pris une gorgée, je sentis l’alcool couler le long de ma gorge. Merde, c’était fort. Vu leur état d’ébriété, je ne risquais pas de les rattraper aussi vite, si c’était vraiment ce qu’ils espéraient… Je sentis mon téléphone vibrer dans ma poche, je le sortis et vis le nom de Lina. Je fus plutôt étonné de voir qu’elle ne dormait pas encore. D’ailleurs, je ne manquais pas de lui faire la remarque.

Toujours debout à ce que j’vois ? En soirée ?  
 11 mars 2h15

 
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J’écoutai à moitié mes potes, j’étais plus concentré à savoir si je recevais un sms ou non. Je prenais quelques gorgées, et regarder de temps à autre mon téléphone. Effectivement, elle était bien en soirée. Je me demandais avec qui. Je n’avais pas mentionné qu’au final, je l’étais aussi… Un oubli ? Je me demandais surtout où elle était, et au fond, j’espérais toujours un peu qu’elle ne vienne pas à draguer un gars, ou une fille… Je décidai de lui répondre à nouveau :

Ne fait pas trop de bêtises alors …  
 11 mars 2h24

 
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Apparemment, ça ne plaisait pas trop à mes potes de voir que j’étais plus sur mon téléphone qu’avec eux. Ils savaient très bien à qui je parlais, ils n’étaient pas dupe à ce point, même s’ils étaient bien bourrés, ils étaient encore un peu lucide. Je crois qu’ils préféraient plus le Matéo au cœur brisé et qui enchaînaient les conquêtes, au moins, je m’éclatais avec eux. Dans tous les cas, ils souhaitaient surtout que cette histoire se termine, d’une manière ou d’une autre… L’un d’eux s’approcha de moi et répliqua :

- Bon mec, c’est plus possible là ! Arrête de lui parler, ou bien, va la voir directement, ça sera plus simple, non ? Tu ne crois pas ? Fit-il en m’indiquant une direction.

Je regardai justement vers celle-ci et vis Lina, ici, au grenier, dans la même pièce que moi. Merde. Enfin, non, c’était bien ? Je ne m’attendais pas à la voir ici… Est-ce qu’elle m’avait vu ? Je devais faire quoi ? La voir ? Non. Je savais très bien qu’elle ne souhaitait pas me voir. Pas encore du moins. Je me sentais presque gêné d’être ici. Est-ce que j’allais gâcher sa soirée si j’étais présent ? Elle ne devait sûrement pas s’attendre à ce que je sois ici… En même temps, de base, ce n’était pas vraiment prévu que je débarque à cette soirée. Je décidai, malgré tout, d’envoyer un nouveau message :

I see you…
 11 mars 2h35

 
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Envoyé. Je regardai dans sa direction, toujours le téléphone en main. Attendant une réaction. Est-ce que c’était la meilleure solution, de lui montrer que j’étais là, et que j’avais conscience de sa présence ici. Mais avant de voir si elle avait bien reçu mon sms, une main se posa sur mon épaule, je me retournai et vis Hannah… Une ancienne conquête. Comme si c’était le bon moment… Je retirai vivement sa main de mon épaule. Elle fut un peu surprise dans un premier temps, elle était bien éméchée aussi, et j’imagine qu’elle était persuadée que nous pouvions reproduire une nuit que nous avions eu ensemble.

- Je suis juste venu voir mes potes Hannah, oublie… Finis-je par dire en buvant une nouvelle gorgée. C’était plutôt cash, et direct, mais au moins, c’était clair. Elle s’en alla aussi vite qu’elle était arrivé, sûrement déçu, mais elle trouva vite une nouvelle victime…

J’étais évidemment venu pour mes amies, mais maintenant que je savais Lina présente, j’avais une autre raison de rester finalement.

Il fallait qu’elle débarque maintenant, à cet instant présent. Pile quand je venais d’envoyer un message à  @Catalina Pajares , pile quand j’attendais une réponse. A croire que c’était presque calculé… Est-ce que ça l’était ? Venant d’Hannah, ça ne m’étonnerait même pas. Évidemment que je ne souhaitais pas la revoir, nous avions eu une aventure ensemble, mais ça s’arrêtait là. Je n’attendais rien de plus, et j’avais espéré que ça soit le cas pour elle aussi. Mais voilà, elle était là, devant moi, prête à en redemander. Est-ce que Lina était au courant ? Est-ce qu’elle savait avec qui j’avais pris du plaisir… ? Notamment avec elle ? Qu’est-ce qu’elle allait penser à me voyant parler avec elle… Non, ce n’était clairement pas le bon moment. J’étais loin d’être fier de moi… De cette période. J’étais tellement persuadé que je n’avais plus aucune chance avec Lina que j’avais essayé de combler ce vide qu’elle avait créé. Forcément, ça n’avait rien donné. Ça ne marchait pas comme ça. J’aurai pu m’en douter, mais non, j’avais continué tête baissé, sans savoir que j’étais encore en train de briser le cœur de l’espagnol au point de perdre totalement sa confiance. Aujourd’hui, j’en payais les frais. Il y avait du mieux, nous avions pu discuter, enfin, j’avais pu lui parler, expliquer mon point de vue, et maintenant, nous reprenions nos échanges, mais par SMS seulement. Ça me convenait déjà parfaitement, oui, je souhaitais plus, c’était évidemment, mais je ne voulais pas la brusquer, alors, quand elle sera prête, nous pourrions nous voir, en face à face. Est-ce que ça allait être aujourd’hui ? Ce soir ? A cette soirée ? En tout cas, ce n’ayant pas d’Hannah à mes côtés que ça risquait d’arriver. Alors oui, je n’avais pas hésité à la renvoyer ailleurs, loin de moi. J’étais persuadé qu’elle allait tout de même trouver quelqu’un à son goût le temps d’une soirée.

J’avais senti mon téléphone vibrer mais je n’avais pas encore eu le temps de voir la réponse. Oui, j’étais persuadé que c’était Lina, enfin, je l’espérais grandement. Je ne voyais pas qui ça pouvait être d’autre à cette heure-ci. J’ouvris mon téléphone et vis enfin le message :

I know...

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Et maintenant ? Elle savait que j’étais là. Qu’est-ce que je devais faire ? Aller la voir ? Non, mauvaise idée. Elle ne voulait pas, c’est ce qu’elle m’avait fait comprendre… Du coup, on devait passer sa soirée chacun de notre côté ? Comme si nous n’étions pas présents ? Comme si nous n’étions pas dans la même pièce ? Ça paraissait insensé, mais j’avais l’impression que c’était la meilleure solution. Je n’eus pas vraiment eu le temps de réfléchir d’avantage à la question, un jeune wright débarqua dans notre groupe, apparemment, ils avaient des choses intéressantes à dire.

- Eh, les gars, vous la connaissez bien la fille là bas ? Vous pensez qu’il y a moyen de… Enfin, vous avez compris quoi ! Accompagné d’un sourire qui voulait tout dire.

Il avait jeté un regard dans une direction, nous faisions de même et je me rendis compte qu’il parlait de Lina… Mes potes, qui étaient présents, se mirent à rire tous ensemble. Bizarrement, j’étais le seul à ne pas participer à cette hilarité soudaine. Je pris une gorgée de ma boisson… C’était quoi cette soirée au juste là ? Elle prenait une drôle de tournure. Voyant la tête un peu perplexe du jeune Wright, mes potes décidèrent de lui expliquer la situation, à leur manière…

- Non mais mec, oublie ! Mat’ est dessus depuis… Depuis combien temps Mat’ ? Disait-il me posant la question. Je ne pris pas la peine de répondre, il savait parfaitement depuis combien de temps, il commençait juste à jouer avec mes nerfs. Bref, depuis un bon moment ! J’vais t’épargner les détails, mais, ils sont faits pour être ensemble mais mettent trois ans à se décider ! Donc, un conseil, trouve une autre meuf, ça sera mieux pour toi ! Finit-il par dire en tapotant l’épaule du jeune wright qui avait l’air un peu déçu et désolé à la fois.

Jusqu’à maintenant, je n’avais rien dit. Ça ne servait à rien que je m’engouffre dans ce débat, ils avaient déjà tout dit, même si je n’appréciais pas trop la manière. Je pouvais les excuser, ils étaient vraiment bien éméchés. Si j’étais dans le même état qu’eux, peut-être que j’aurai pris ça un peu plus sur le ton de la rigolade. Là, ce n’était pas trop le cas. D’un côté, je me sentais un peu mal pour le jeune wright, mais d’un autre côté, ça m’avait bien arrangé que mes potes lui annonce que ce n’était pas envisageable. En réalité, est-ce qu’il aurait pu avoir une chance… ? Pourquoi je me posais ce genre de question, sérieusement… Le wright reparti, beaucoup moins déterminé qu’en arrivant. Je décidai enfin de m’exprimer :

- Vous pouvez vraiment être cons, vous le savez ça ? Finis-je par dire en souriant. Oh que oui, ils l’étaient, mais ça devait être en partie pour ça que je traînais avec eux.

On continuait alors de discuter, de tout et de rien. Je n’avais pas répondu à Lina, à vrai dire, je ne savais pas quoi lui dire et puis, il fallait que j’évite de la voir. J’étais donc partie sur la solution de « chacun notre soirée ». Pendant la conversation, je vis la plupart des regards de mes potes se diriger dans mon dos. Bizarrement, ils avaient décidé de ne plus parler, ce qui était plutôt étrange de leur part. Avant même que je décide de me retourner, je sentis une tape sur mon épaule. J’étais quasiment persuadé que c’était le retour d’Hannah, j’étais de nouveau prêt à la renvoyer boulet mais je fus surpris, très surpris même, de tomber face à Lina. J’avoue, je ne comprenais pas très bien la raison. « Est ce que je peux te parler une seconde? » Normalement, en attendant cette phrase, je devrais être content, elle souhaitait me parler, c’était ce que j’attendais depuis un moment, mais bizarrement, j’avais un mauvais pressentiment. Je voyais bien dans son regard qu’il n’y avait pas que de la sympathie. Mais pour cette fois-ci, je ne comprenais absolument pas pourquoi.

- Euh, ouai, bien sûr. Tu veux qu’on sorte ? Disais-je en montrant la sortie. Je suivais Lina, qui avait déjà pris la direction. J’entendis des commentaires venant de mon groupe d’amis, je me retournai vivement pour leur jeter un regard noir et continuai de suivre Cat’. Une fois isolé, je repris : Qu’est-ce que tu voulais me dire… Il y a un soucis ? Disais-je d’une voix pas trop rassuré.

Je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Mais j’espérais qu’une chose, de ne pas revoir Lina énervé, pas une nouvelle fois. Je pensais que nous avions fini avec les embrouilles…

J’avoue, je n’étais pas spécialement serein. Pourtant, je devrais l’être ? Pourquoi je ne l’étais pas. Je n’avais absolument rien à me reprocher, du moins, plus maintenant. Je devrais même être content, content de voir que @Catalina Pajares décide de venir me parler. Mais c’était un peu ça le problème, pourquoi maintenant ? Pour quelle raison ? Elle m’avait bien fait signaler qu’elle n’était pas prête, et ça, il n’y avait pas si longtemps que ça. Qu’est-ce qui avait changé ? C’était aussi la manière qui m’interpellait. Elle souhaitait qu’on parle seul à seul ? Si vraiment c’était une conversation plutôt banale, elle n’aurait pas demandé de s’isoler, non ? Oui, je n’étais pas serein. Il fallait dire aussi que les dernières conversations que nous avions eues, elles avaient été généralement, tendus… Nous avons des caractères assez fort, tous les deux. Ça pouvait être explosif parfois. Mais je ne voulais pas revivre ces moments-là. Je souhaitais qu’on avance, et qu’on arrête de s’embrouiller. Sûrement plus facile à dire qu’à faire.

Je la suivis, jusqu’à ce qu’on se retrouve que tous les deux, à l’extérieur du grenier, dans le couloir. C’était plus calme. La dernière fois que nous étions ensemble, à cet endroit, on s’engueulait, encore. En même temps, c’était le jour où elle m’avait vu avec une autre… C’était aussi le jour où je l’avais vu repartir avec ce libraire. Je préférais ne pas penser à lui maintenant, je devrais même d’éviter de repenser à cette nuit-là, tout simplement. Il y a eu du chemin depuis, j’avais pris le temps de parler avec elle, nous discutions par sms, ça se passait plutôt bien, en tout cas, j’en avais l’impression. Alors oui, je m’interrogeais encore pour quelle raison elle souhaitait me parler en privé. J’avais donc décidé de parler en premier. Lui demander directement s’il y avait un problème. Évidemment, j’espérais qu’il n’y en avait aucun. Mais en la voyant, il devait y en avoir un, mais je ne voyais absolument pas lequel. Elle s’exprima enfin. Je fronçai les sourcils en entendant ses propos. De quoi elle pouvait bien parler au juste ? Des menaces ? Quelles menaces ? J’avoue que j’avais du mal à comprendre. Je n’avais menacé personne, enfin, je n’en avais pas le souvenir. J’avais réellement pu faire ça ? Non, évidemment que non.

- Des menaces ? De quoi tu parles ? Je ne comprends pas. Je t’assure, je ne vois pas de quelle menace tu me parles. Et de quel pote aussi ? Je n’ai jamais menacé qui que ce soit. J’te jure…

J’étais sincère, et j’espérais qu’elle puisse le voir. Je savais qu’elle avait du mal à me refaire confiance, et je pouvais la comprendre au fond, mais il fallait qu’elle me croie. Dans ma tête, je refaisais la soirée, comprendre d’où elle pouvait sortir ça. Au final, je n’avais pas beaucoup à rembobiner, ça ne faisait pas si longtemps que j’étais arrivé à cette soirée. Et finalement, ça me faisait tilt. Enfin, je ne voyais que ça, il ne s’était pas passé beaucoup de chose, surtout en rapport à Lina. C’était ce wright qu’elle faisait illusion ? Ce « pote », qui n’en était clairement pas un, et qui risquait de ne pas l’être non plus. Qu’est-ce qui lui avait raconté au juste ? Mes potes avaient un peu abusé en lui expliquant d’éviter de la draguer, mais il était retourner la voir après ?

- Attends, quand tu dis « mon pote », tu parles d’un 1er année là ? Un Wright ? Je baissai les yeux, je commençais doucement à comprendre, enfin, du moins, en partie. Je relevai la tête, je voulais en savoir plus, tout n’était pas clair malgré tout. Je peux savoir ce qu’il t’a dit exactement ? Encore une fois, je ne lui ai absolument rien dit, je t’assure. Disais-je calmement. Si tu veux tout savoir, il est venu nous voir, disant qu’il était… intéressé… A partir de là, mes potes ont décidé de l’ouvrir, et ils ont essayé de lui faire comprendre, à leur manière, qu’il valait mieux qu’il évite… Je suis désolé, c’est vrai que je n’ai rien dit… J’ai laissé parler… Je n’aurai pas dû… Finis-je par dire en baissant à nouveau les yeux.

Juste le temps d’une soirée, de quelques instants, ça avait déjà basculé… Je voulais gagner sa confiance à nouveau, repartir sur de bonnes bases, et voilà qu’un petit jeune venait de faire pencher la balance du mauvais côté. Déjà, apprendre qu’il était aller draguer Lina, ce n’était pas très plaisant mais, en plus lui balancer des conneries à mon égard… Il avait intérêt à bien se rattraper ce 1er année…

J’avais tellement attendu ce moment, moment où @Catalina Pajares allait se décider à venir me parler, à ce qu’on se voit, en face à face. J’y avais imaginé tout type de situation, et dans ma tête, c’était beaucoup plus agréable que le moment qui était en train de se dérouler sous mes yeux. Lina n’était visiblement pas venue me voir par plaisir. Elle voulait s’expliquer, sur un fait que je n’avais pas saisi sur le moment. J’avais soit disant menacer un pote à moi de ne pas parler à l’espagnol. Autant vous dire que, pour moi, ça paraissait insensé. Jamais je ne m’aurai permis de faire ça. Lina ne « m’appartenait » pas, même si nous étions ensemble, je n’allais pas la considérer comme un objet et signaler à tout le monde que c’était « ma propriété ». Généralement, les personnes qui osaient faire ça, ils avaient un manque de confiance en leur partenaire, de peur qu’ils aillent voir ailleurs, probablement. Évidemment que ça ne me plairait pas de voir Lina avec une autre personne, mais je n’allais pas la forcer à être avec moi. Si elle souhaitait voir ailleurs… C’est que je ne devais vraiment pas être la bonne personne alors.

Mais au fil de la conversation, j’avais compris. Le responsable ? Pas du tout un ami à moi, juste un jeune wright qui n’avait absolument rien pigé. Enfin, si, il avait parfaitement compris, mais le fait d’être retourné voir Cat’ pour lui dire ce genre de chose, il n’était pas très futé. Ou bien, est-ce qu’il l’avait fait exprès ? Pour avoir une chance supplémentaire avec elle ? Au final, plus rien ne me choquerait maintenant. Mais si c’était vraiment son intention, je comptais bien lui dire deux mots… Il commençait très mal son année à Hung. Voulant être totalement transparent avec Lina, et sincère, je lui avais expliqué ma version des faits. Ce qui s’était réellement passé. Le wright qui était venu nous voir, mes potes qui avaient décidés de lui expliquer la situation avec leurs propres propos. Et moi dans tout ça ? Je n’avais rien dit. Rien ajouter, ou contester. Est-ce que c’était encore une erreur de ma part ? Selon Lina oui, ça en était bien une. Elle était persuadée que c’était une manière comme une autre de laisser répandre une rumeur et d’accepter ce genre de menace. Ça me faisait mal de l’entendre dire ça, de penser que j’étais capable de faire ça.

- Non, bien sûr que non ! Je n’ai jamais voulu ça. Ce n’était pas mon intention…

Pour le moment, c’était ma seule défense, dire que je n’étais pas d’accord avec elle. C’était étrange, pour une fois, elle gardait son calme tout en m’expliquant ce qu’elle ressentait de tout ça. J’avoue, je n’avais pas l’habitude, et j’avais cette crainte que ça explose à tout moment. Je savais très bien que chacun de mes propos pouvait faire basculer dans un sens, comme dans un autre. Bien sûr, j’espérais dans le bon sens. Je ne voulais plus me battre avec elle. Surtout, qu’encore une fois, c’était un malentendu… A croire que nous étions doués pour ça…

« C’est pas comme ça que je vais réussir à te faire confiance à nouveau. Ou que tu vas nous récupérer. » Ces mots faisaient mal. J’avais l’impression de revenir à la case départ. Tout ce que j’avais pu faire avant, les mots, lui écrire, ça n’avait donc aucun sens pour elle ? Juste à cause d’un type qui avait décidé de la ramener, je retombais à zéro ? Je la laissais encore parler, dans ma tête, j’essayais de trouver mes mots pour essayer de la convaincre que je n’avais jamais voulu ça. Ça ne servait à rien que je cherche mille an, je devais juste être sincère, à nouveau.

- Je suis prêt à prendre n’importe quel risque pour que tu aies confiance en moi à nouveau. Je suis prêt à attendre, prêt à t’écrire ces petits mots, te parler par sms, attendre que tu sois prête pour me parler… Mais en aucun cas, je ne me permettrai de menacer qui que ce soit qui déciderait de venir te parler, te draguer s’il ou elle souhaite. Je n’ai rien dit… Parce que… même si ce gars a parfaitement le droit de venir te voir… Je n’allais quand même pas l’encourager. Ouai, j’étais probablement un peu jaloux de lui de savoir qu’il pouvait facilement t’aborder et que malheureusement, je n’avais pas cette possibilité. Alors, oui, je n’ai rien dit… Pour moi, c’était la meilleure solution… Mais je t’assure, jamais tu seras ma « propriété » ou je ne sais quoi. Tu n’es pas un objet ou un trophée que je pourrais brandir…

Jusqu’au bout, j’étais resté calme, je n’avais pas haussé le ton, et je l’avais regardé dans les yeux. Ce dont j’avais le plus peur, c’est qu’au final, Lina souhaite peut-être d’aller voir ailleurs. Que je n’étais peut-être pas à la hauteur… Peut-être que, jamais, j’arriverais à recoller ces morceaux de son cœur que j’avais brisé. Cette fois-ci, je baissai les yeux à nouveau, regardant mon verre qui était encore plutôt bien rempli. Je n’avais pas tant bu que ça depuis mon arrivée, ce qui était étonnant de ma part.

- Après… Si tu souhaites te mettre avec quelqu’un… Je serai prêt à attendre aussi, s’il le faut…

Évidemment que je ne souhaitais pas du tout que cela arrive. Mais si elle avait besoin de passer par là pour qu’on puisse être ensemble… Ouai, j’étais prêt à prendre ce risque aussi.

J’avais l’impression que je devais toujours me justifier avec  @Catalina Pajares . Après, je pouvais comprendre, elle n’avait pas spécialement confiance en moi, alors, elle se méfiait… Encore. Mais pour une fois, elle était venue, calmement, demandant des explications. Je ne pouvais qu’apprécier cet effort. Parce que oui, ça devait en être un. De base, elle ne voulait pas me parler, et pour ça, elle avait décidé de venir malgré tout, et de ne pas imaginer encore toute sorte de chose à mon sujet qui devait être fausse. Est-ce qu’elle essayait de faire des efforts car elle souhaitait avancer, ensemble ? Je l’espérais fortement. A vrai dire, je n’attendais que ça. En tout cas, elle voulait des explications, je lui en avais donné. J’avais essayé de lui expliquer le plus calmement possible. Je voulais vraiment qu’elle me croit, que je n’étais pas ce genre de gars à balancer des rumeurs, être ce type qui pouvait être extrêmement jaloux, au point de ne plus autoriser quiconque aller lui parler. Non, je n’étais pas comme ça, et je ne le saurai jamais. J’avais été plutôt bien éduqué sur ce sujet. Même si notre mère n’avait pas été très présente, elle avait tout fait pour qu’on ait la meilleure éducation avec mon frère. C’était des principes qui pouvaient paraître tellement simples, mais ça ne l’était quand même pas pour certains. Quand je voyais certains de mes potes à ne quasiment pas respecter la gent féminine… Parfois, j’avais envie de leur mettre une claque derrière la tête… Bon, c’était un peu ce que je faisais, j’avoue. Mais parfois, il méritait plus.

En fait, dans ma bande de potes, je devais être le gars qui respectait le plus les filles. Alors oui, j’avais souvent quelques moqueries, gentille, mais elles pouvaient être présente tout de même. Après, je m’en fichais pas mal, au moins, je pouvais me regarder dans un miroir sans trop de difficulté. Forcément, quand j’ai eu ma période où j’enchaînais les conquêtes, ils étaient plutôt heureux pour moi. Mais même si c’était que des coups d’un soir, ce n’était pas pour autant que je devais les considérer comme des objets. Enfin, généralement, ce sujet pouvait être un long débat avec mes potes. Donc, de manière générale, on évitait le sujet, et on parlait d’autres choses.

J’attendais une réaction de l’espagnol. Est-ce que mon explication lui suffisait ? Je ne voulais vraiment qu’elle le soit. Je ne voulais pas qu’on recommence du début, juste à cause d’un jeune wright qui pensait qu’à sa gueule. Bon, je m’emballais peut-être, il voulait sûrement bien faire, mais même. Il ne m’avait pas aidé, clairement pas. « D’accord. Je te crois. » Really ? Genre, mais vraiment ? Ou bien c’était juste pour dire, « ok, si tu le dis » ? J’avais repris ma respiration, à croire que j’avais été en apnée le temps qu’elle me répond. J’avais vraiment cette impression qu’elle disait la vérité, en tout cas, il n’y avait pas d’agressivité dans sa phrase, ce qui était plutôt bon signe, non ? Et maintenant ? Elle me croit, et c’est tout ? On oublie cette conversation et on retourne chacun de notre côté ? J’avais envie de continuer de lui parler, ou juste de rester à ses côtés… Sa présence m’avait manqué. Les sms, oui, c’était bien, mais évidemment que ce n’était pas suffisant. « Merci d’avoir été honnête. » Je lui souriais légèrement :

- De rien, c’est normal. Je le serais, toujours.

Ce léger sourire sur son visage. J’avais l’impression que ça faisait une éternité que je ne l’avais pas vu, surtout quand il m’était destiné. Je n’eus pas vraiment eu le temps de profiter qu’elle commençait déjà à prendre la direction de l’entrée du Grenier. Quoi ? Mais ? Pourquoi ? Elle partait comme ça ? Sans rien dire de plus ? Je n’ai pas pu m’en empêcher, je n’avais pas pu résister, un réflexe peut-être ? Mais voilà, la voyant partir, j’avais attrapé sa main pour la retenir tout en m’exclamant un « Attends ». C’est à ce moment là que je constatais qu’elle avait toujours son bracelet, enfin, notre bracelet à son poignet. Elle le portait, encore. Oui, ça me rassurait. Ce contact. Réalisant ce que je venais de faire, je retirais rapidement ma main, je ne voulais pas qu’elle le prenne mal, mais maintenant, je devais m’expliquer.

- Je … Euh… Tu ne voudrais pas qu’on continue de discuter ? Enfin, pas forcément sur ce sujet là, un autre sujet, n’importe quel sujet en fait… Enfin, je repris une grande respiration avant de reprendre, est-ce que tu veux sortir un peu ? Te balader ? J’avoue que, me concernant, je crois que j’suis un peu à la ramasse, j’arriverai jamais à rattraper l’ambiance qui est là dedans.. Disais-je en ricanant. Après, tu veux peut-être continuer et retrouver tes amis… Enfin, je proposais ça comme ça, t’es pas obligé d’accepter. Je comprendrai si tu préfères rester ici… Disais-je en faisant probablement ma tête de chien battu. J'avoue, j'essayais de mettre toutes les chances de mon côté....

Oui, je tentais, encore… Mais ce n’était pas elle qui disait que je devais prendre des risques ? Clairement ça en été un. Elle pouvait très bien refuser, me recaler, encore…

J’avais osé lui demander, je n’avais pas forcément réfléchi en amont. C’était instinctif. J’avais envie qu’elle reste encore un peu, juste un peu ? Non, plus que ça, j’aimerais continuer la discussion avec elle, de traîner ensemble, en fait, de retrouver notre complicité de nous avions auparavant, si ce n’est plus. Parce que oui, il y avait forcément plus, plus qu’avant. Avant, nous étions qu’amis. Simplement amis. On savait très bien que ça ne nous suffisait pas. Jusqu’à maintenant, c’était plus une douleur qu’autre chose, de savoir qu’on souhaitait plus. Mais j’espérais que celle-ci soit remplacé par du bonheur, tout simplement. Pour en arriver jusqu’à ça, je tentais, cela avait commencé par les petits mots, puis les SMS, et maintenant ? Maintenant, j’essayais, de temps à autre, de lui proposer de se voir. En venant à cette soirée, je n’aurai jamais imaginé me retrouver en face d’elle, de  @Catalina Pajares . Alors oui, peut-être que la raison pour laquelle elle était venue me voir n’était pas la meilleure, mais au moins, elle était là. Et malgré ce petit malentendu, nous avions pu régler le « problème » et ça calmement. On pouvait dire qu’il y avait du progrès, non ? C’était forcément mieux que les dernières conversations que nous avions eues.

Donc, j’étais là, à l’avoir retenue, l’empêcher de partir et maintenant, je devais lui demander. Ce que j’avais fait, avec un peu de difficulté par rapport à d’habitude. On sentait le stress là ? Parce que c’était un peu le cas. J’avais déjà pu faire certaines allusions par SMS, et à chaque fois, je me prenais le revers du bâton, et que j’allais sûrement trop vite. Mais voilà, qui ne tente rien n’a rien, non ? Et je me rappelais encore de ce qu’elle avait pu me dire dans le passé « Si tu ne fais pas ce que tu veux, t’auras jamais rien ». Oui, certaines de ses paroles étaient restées gravées. Ce n’étaient pas forcément les meilleurs moments que nous avions eus ensemble, mais ça faisait partie de nous. On ne pouvait pas effacer ce passage, et qui sait, peut-être que ces moments difficiles allaient nous permettre de consolider encore plus notre relation ? Mais voilà, en demandant, j’étais quasiment persuadé qu’elle allait refuser, comme elle avait déjà pu faire par SMS, et, j’étais prêt à l’entendre, et que je pouvais comprendre encore - « D’accord » - mais je voulais tenter encore même si je craignais la réponse…. Wait ? D’accord ? Elle avait dit qu’elle est ok ? Vraiment ? J’avais bien entendu ? Ce fut tellement furtif, je n’avais même pas réalisé sur le coup. Je pense que ça devait se voir sur mon visage que j’étais réellement surpris. Elle devait juste récupérer ses affaires avant de partir. Oui, normal. Au final, je n’avais rien à récupérer, j’avais déjà tout sur moi. Je n’avais pas vraiment eu le temps de m’installer dans cette soirée, venu un peu à l’improviste, et je n’avais pas duré très longtemps à l’intérieur…

- D’accord, ok, ça marche. Je t’attends là alors. Disais-je en lui faisant un sourire au coin.

Je la vis partir, mon cœur avait soudainement accéléré lorsqu’elle accepta de venir se balader. En fait, je m’étais plus préparé à une réponse négative que positive… Pourtant, j’aurai pu m’attendre à cette éventualité ? Si je demandais, c’est forcément que je le souhaitais. Mais au final, on allait se balader où ? Il était genre, quoi, 2h du mat’ ? Il faisait nuit noire, heureusement pour nous, il ne pleuvait pas, c’était déjà ça. Mais plus rien n’était ouvert à cette heure-ci… Enfin, il y avait peut-être encore un ou deux trucs d’ouverts. Personnellement, je commençais à avoir un petit creux… Il devait bien y avoir un truc d’ouvert, même si l’heure était tardive ? J’avais toujours mon verre en main, je bu le contenant cul-sec. Je n’allais pas le trimballer dehors, et puis, il me fallait bien ça pour me donner un peu plus de courage pour la suite. Pourquoi j’étais aussi stressé ? J’avais tellement l’impression de jouer gros, que la moindre erreur pouvait être fatale. Je jetai le gobelet dans une poubelle non loin de moi.

Je la vis revenir, au moins, elle ne s’était pas échappée… Bah quoi ? Peut-être qu’elle aurait pu changer d’avis entre temps, non ? C’était possible. Je réalisai qu’elle n’était pas spécialement vêtue chaudement pour faire une longue balade à l’extérieur, à cette heure-ci. C’était très jolie, je ne disais pas le contraire, de toute manière, tout lui allait, mais ce n’était pas forcément très adapté. Nous étions qu’en avril, le printemps était là, mais de là à dire qu’il faisait bon et chaud la nuit, en écosse, ce n’était pas trop ça encore…
On se dirigeait vers la sortie, pour le moment, en silence. Je lui ouvris la porte de sortie, galanterie avant tout, non ? Et maintenant ? On allait où ? Je me tournai vers elle pour briser ce silence :

- Tu as faim ? Au final, mon dernier repas date d’il y a trop longtemps pour moi… ! Alors, j’me disais, que peut-être une pizza ? J’suis sûr que ça doit être encore ouvert à cette heure là, et au pire, il y a leur distributeur ! Qu’est-ce que tu en penses ? Tu refuserais une pizza ? Est-ce que j’essayais de la culpabiliser de passer à côté d’une super pizza bien gras comme il le fallait ? Peut-être bien. Et puis, c’était le type de repas parfait après une soirée, peut-être un peu alcoolisée pour l’espagnol.

« D’accord »

D’accord ? Elle n’avait que ce mot en bouche ? C’était quoi, la deuxième ou troisième fois qu’elle me répondait ça, non ? Pas un mot de plus, juste « d’accord ». C’était étrange… Surtout venant de   @Catalina Pajares . Elle était du genre plus bavarde, normalement, je n’avais pas vraiment l’occasion d’en placer une, toujours à taquiner, m’embêter, c’était d’ailleurs l’un de ses passe-temps favoris avant. Mais voilà, maintenant, elle ne pouvait dire qu’un seul mot ? Je l’intimidais à ce point ? Oui, moi aussi j’étais stressé, évidemment. Je me doutais aussi qu’elle avait une certaine crainte à être à mes côtés. C’était donc de cette manière que ça se manifestait ? Elle ne pouvait dire qu’un seul mot ? Au moins, elle était d’accord avec moi, c’était déjà bien. Enfin, elle l’était, n’est-ce pas ? Elle ne disait pas ça juste pour me faire plaisir ? Non, je supposais que non. Encore une fois, ce n’était pas le genre de Lina, en tout cas, c’est ce que je pensais. Il fallait dire que de la voir si peu éloquente, c’était assez perturbant pour moi, et ça ne m’aidait pas vraiment à être plus à l’aise à mon tour. Je voulais tellement lui dire qu’elle n’avait pas besoin de se méfier, qu’elle pouvait être elle-même. La Lina qui n’arrêtait pas de me taquiner me manquait…

Il fallait y aller en douceur, je n’avais pas à me plaindre, elle était là, avec moi. Et oui, elle était d’accord pour manger un bout de pizza. Peut-être qu’avec le ventre plein, elle allait s’ouvrir un peu plus ? D’autant plus avec une pizza. C’était une chose que j’appréciais chez elle, elle était toujours partante pour manger du gras, ce n’était pas le genre de fille qui se privait et préférer manger de la salade à tous les repas. Au moins, je n’avais pas à culpabiliser. Je lui fis un grand sourire quand elle accepta ma proposition, par ce fameux « d’accord ». Une fois dehors, je ressentais le froid qui était bien présent. Je n’étais pas du genre frileux, mais je pouvais tout de même le ressentir. Pourtant, j’avais ce qu’il faut sur moi pour me réchauffer comme il le fallait. Quand je voyais la tenue de Lina, ce n’était pas aussi adéquat. J’avais envie de la prendre dans mes bras pour être sûr qu’elle n’attrape pas froid… Mais, il valait mieux s’abstenir… Si je voulais vraiment l’effrayer et la repousser, c’était sûrement le meilleur moyen. Je fus surpris d’entendre d’autres mots venant de l’espagnol. Ce n’était pas beaucoup plus, mais au moins, c’était différent. Où est-ce qu’on allait ? C’était une plutôt bonne question, je me mis à réfléchir quelques instants. Trouvé. Je savais où on pouvait se rendre, et puis, c’était plutôt une valeur sûre. J’étais persuadé que c’était encore ouvert à cette heure-ci. C’était plutôt bénéfique pour eux de rester ouvert, surtout un samedi soir, il pouvait y avoir certains clients tardifs, un peu comme nous finalement.

- Tu poses vraiment la question ? Je pense que tu connais plutôt bien cet endroit ! C’est un peu là où je vais pour prendre des pizzas. Valeur sûre garantie ! Disais-je en commençant à en prendre la direction, et cela, à pieds, évidemment.

Ce n’était pas si loin que ça. Au final, l’université était plutôt bien placée. Il y avait un peu de marche, mais ça allait peut-être permettre de nous réchauffer un peu ? Je mis les mains dans la poche centrale de mon sweat. Encore ce silence. Le silence me paraissait tellement pesant. Cela ne signifiait rien de bon, si Lina était silencieuse, c’est qu’elle n’était toujours pas à l’aise. Je devais dire quelque chose, essayer de détendre l’atmosphère…

- J’ai vu que… Que tu portais le bracelet. Je suis content qu’il te plaise, vraiment. Si un jour, tu as une recommandation, ou une envie particulièrement, fait moi signe, et je mettais ce que tu souhaiterais voir afficher dessus. Tu sais, du genre « Mat is the best », ce genre de chose quoi… Finis-je par dire avec un sourire au coin. Ok ok, j’ai compris, tu veux plus voir marquer « Mat sucks », right ?

Si elle ne me taquinait pas, je pouvais le faire moi-même, non ? Peut-être que ça allait permettre de la détendre un peu ? Et puis, je lui tendais une perche, elle avait juste à s’accrocher à celle-ci et continuer dans la lancée. Moi ? Maso ? Nooooon.

Je voyais très bien que @Catalina Pajares n’était pas super à l’aise. N’importe qui la connaissait, si elle ne parlait pas, ou très peu, il y avait un souci, forcément. A cet instant présent, je savais très bien ce qui l’a tracassé. En fait… C’était moi. Ça ne me faisait pas forcément très plaisir, je ne voulais pas qu’elle se retrouve dans cet état, qu’elle soit elle-même. Mais, il fallait que je me fasse à l’idée que ça allait mettre un petit peu de temps, que je sois patient en somme. Ce n’était pas forcément ma qualité première, loin de là, mais je pouvais faire cet effort, pour elle… Pour nous. Alors, tant bien que mal, et à ma façon, j’essayais de détendre l’atmosphère. Déjà, je ne pouvais pas laisser ce silence un peu trop pesant. Ça me stressait moi aussi, donc, il fallait que je trouve un sujet de conversation, et j’en avais trouvé un : Le bracelet. C’est la première chose qui m’était venu en tête. Je l’avais remarqué au moment où je l’avais retenue, et, je n’avais pas pu m’empêcher d’en parler. J’étais obligé de ne pas rester très sérieux sur le sujet. Premièrement, parce que je l’étais rarement, et deuxièmement, mon but n’était pas de la rendre encore plus mal à l’aise et au vu de certains SMS que j’avais reçu de sa part quand j’avais pu envoyer certains mots… Alors oui, j’avais rajouté une petite pointe d’humour, au point de m’auto-clasher. Ouai, j’étais prêt à tout. J’étais persuadé que ça allait la faire un minimum réagir. Tout d’abord, j’avais pu apercevoir un petit sourire s’afficher sur son visage, même si elle regardait au niveau du sol. C’était déjà ça de gagner, non ? Du coup, je n’avais pas pu me retenir d’en faire de même.

« Groupie »…. Elle revenait vraiment là dessus ? Nous avions déjà eu une légère conversation sur ce sujet, même si au final, je n’avais pas eu la fin mot de l’histoire. Est-ce que Lina serait jalouse ? Je l’étais bien quand un gars s’approchait d’elle pour lui parler, et qui cherchait surtout à la draguer. Pourtant, je croyais que j’avais été plutôt clair, je me fichais complètement de ces éventuelles groupies. Elles étaient là, je n’allais pas le nier, il y en avait, mais encore une fois, elle ne m’intéressait pas… Du moins, plus. Oui, il fallait encore se l’avouer, j’avais pu profiter légèrement de ma notoriétée quand j’étais un plus mal. Je n’en étais pas spécialement fier, mais ça avait été le cas, je ne pouvais pas l’effacer. Si elle voulait être rassurée, j’étais prêt à lui dire 1000 fois qu’il n’y avait qu’elle. Je n’ai quand même pas pu m’empêcher de rire face à sa réflexion, avant de lui répondre :

- En fait, je crois que j’ai surtout besoin de THE groupie, tu vois ? Genre, la seule et l’unique. Je n’ai pas besoin d’en avoir plein… Une seule me suffirait amplement ! Finis-je par dire avec un petit sourire au coin. Si ce n’était pas assez clair comme ça… Après, oui, je n’avais pas mentionné que je voulais parler d’elle, mais c’était évidemment, non ?

Petit à petit, on s’éloignait de l’université, jusqu’à maintenant, nous étions éclairés grâce aux lumières de celle-ci, mais plus ça allait, plus nous étions dans le noir complet, avant de retrouver la civilisation d’Inverness. Je sortis alors ma baguette pour avoir de quoi nous éclairer. Je vis que Lina fit de même, du moins, pour sortir sa baguette, en revanche, elle n’utilisa pas le même sort. Je l’observai alors, elle était frigorifiée. J’aurai dû m’en douter. Nous avions un peu de chance, il ne pleuvait pas (ce qui était rare en Écosse) et il n’y avait pas trop de vent non plus. Malgré ça, le froid était tout de même présent. Sa tenue était très jolie, ça lui allait parfaitement, mais oui, elle devait se les geler. Elle prononça alors le sortilège, que j’avais déjà pu entendre par le passé. Je voyais très bien ce qu’elle souhaitait faire. Mais rien. Il ne se passa absolument rien. Je fronçai les sourcils, posai ma main que niveau de mon menton pour m’exprimer :

- Hum … Il devait se passer un truc là, non ? Et après on dit que c’est moi qui n’écoute pas suffisamment en cours de sortilège, hein ? Disais-je en essayant de cacher un sourire, qui, clairement, était bien présent. Non, je ne me moquais pas, pas du tout, ce n’était pas mon genre. Habituellement, c’était elle qui se foutait de moi, alors, j’avais bien le droit ? Juste un peu ? Tu veux que j’essaye ? Je te l’ai déjà vu faire, ça n’a pas l’air très compliqué… Enfin, je crois. Je levai alors ma baguette, et voyant qu’elle n’avait pas l’air très rassurée, je rajoutai : Tu as confiance en moi ?

Ok, ce n’était sûrement pas la meilleure question à poser, là maintenant. Je voulais parler évidemment du sort que j’allais m’apprêter à lancer, mais cette question pouvait être aussi de manière générale. Est-ce qu’elle avait confiance en moi ? Là, maintenant ? Et même par rapport à la suite… ?

« Hmmm si tu le dis ». C’était ça sa réponse ? Pourtant, je venais clairement de lui dire que je souhaitais qu’une personne comme « fan », et pas n’importe laquelle, je voulais bien sûr parler d’elle. Je ne l’avais pas mentionné, mais pour moi, c’était évident. Alors quoi ? Elle ne me croyait pas ? Ou bien, elle ne voulait juste pas plus s’étaler sur ce sujet ? Pourtant, je sentais bien que ces histoires de groupie la déranger, très certainement. Ce n’était pas la première fois qu’elle faisait référence à elles. Aujourd’hui, elle pouvait me croire, vraiment. Je voulais être avec elle, et seulement elle. Les autres ne m’intéressaient pas, ça n’a jamais vraiment été le cas… J’en avais profité, à mon grand regret. J’avais préféré ne rien répondre, ça ne servait à rien, non ? Je n’allais pas plus insister là dessus, j’aurai bien d’autres occasions pour lui faire comprendre. Et puis, je ne voulais pas qu’elle se tracasse avec ça ce soir. Je voulais surtout qu’elle se détende, ce n’était pas en parlant de groupie que ça risquait d’être le cas.

On continuait de marcher, de plus en plus dans la pénombre. J’avais décidé d’y voir un peu plus clair avec l’aide de ma baguette. C’est juste à ce moment que je vis @Catalina Pajares tenter un sortilège… Oui, tenter, car elle l’avait littéralement foiré. J’avoue, je n’avais pas pu m’empêcher de la charrier un peu. C’était de bonne guerre. Vu le regard qu’elle venait de me lancer, je n’avais pas pu retenir un sourire. Je n’en attendais pas mieux venant de l’espagnol. Avec sa mine boudeuse. Elle était très douée pour réaliser cette tête, et en plus, il y avait certaines nuances. Parfois, elle faisait vraiment la tête, et il valait mieux ne pas l’emmerder par la suite, mais parfois, c’était plus soft, du style, à chercher à s’excuser envers elle, ou bien pour obtenir ce qu’elle souhaitait. Évidemment, je préférais plus cette version là. Qu’elle ne me fasse pas « vraiment » la tête… Vu le regard qu’elle faisait actuellement, je ne savais pas trop quoi en penser. Je dirais que c’était entre les deux, il valait mieux pour moi de ne pas trop renchérir derrière. Surtout qu’elle attendait, toujours dans cette tenue, et donc toujours dans le froid. Il était peut-être temps que je réagisse et que je l’aide un peu. Je m’étais donc proposé à faire ce sortilège. Je n’avais pas eu beaucoup d’occasions de le réaliser, mais l’ayant déjà vu faire, j’étais persuadé que ça risquait de ne pas être très compliqué. En tout cas, je l’espérais. Je n’avais pas d’autres idées pour essayer de la réchauffer… Enfin, non, oublie. J’avais donc posé une question, qui pouvait paraître très simple, mais c’était plus complexe que ça. J’avoue, je craignais un peu la réponse, et si elle me répondait que non ? Que non, elle ne me faisait pas confiance ? C’était une possibilité, et puis, ça avait été le cas… Est-ce qu’aujourd’hui, ça aurait changé ? Au final, elle n’y avait pas vraiment répondu. J’aurai pu m’attendre à ça. Elle était plutôt douée pour esquiver… Je n’allais pas me plaindre, il n’y avait pas de réponse négative, c’était déjà bien, non ?

Je pouffai légèrement lorsqu’elle proposa une autre solution, si le pire des cas devait arriver. Moi, coudre ? Vraiment ? Elle était vraiment sûre d’elle là ? C’était beaucoup plus raisonnable de lui en acheter une nouvelle. Ou bien, elle devait assumer jusqu’au bout et porter quelques choses d’horrible ? Oui, parce que ça risquait de l’être, forcément.

- On va dire que je vais réussir du premier coup ! Clairement, tu ne voudrais pas porter une tenue que j’aurai créée de mes « petites mains ». Disais-je en reprenant ses propos. Après, si vraiment tu y tiens, je pourrais toujours essayer, tu m’apprendras ? Finis-je par dire avec un sourire au coin. Oui, je ne manquais pas une occasion pour trouver toutes sortes d’excuses pour passer le plus de temps avec elle.

Bon, c’était bien beau de discuter, mais elle était toujours en train de se les geler. Si je voulais qu’elle reste encore un peu avec moi ce soir, il fallait qu’elle soit un peu mieux équipée. Je me remémorais en tête le geste qu’il fallait faire, ainsi que l’énoncé du sortilège.

- « Cum braccis amplificatum. ». Je vis alors la tenue de Lina se rallonger, pour arriver jusqu’à ses chevilles. Je ne savais pas si le tissu était suffisamment épais, mais ça devait être forcément mieux qu’avant… J’avoue, j’étais un peu fier de moi. Surtout que je n’étais pas totalement serein sur la réussite de ce sort. Et voilà ! Mieux ? Ça ira comme ça ? Je voulais quand même m’assurer que ça fera l’affaire. Et attends, juste pour être sûr, tu doutais vraiment de mes capacités ? Je ne sais même pas si j’ai envie de connaître la réponse, en fait. Au final, c’est le deuxième sort que je fais sur toi qui marche à la perfection… Bah ouai, le premier, c’était pour ta cheville…

Cette même cheville fragilisée à cause d’un pauvre type ivre lors de sa soirée d’anniversaire. Ça ne servait à rien que je repense à lui. D’ailleurs, heureusement pour lui que je ne l’avais pas recroisé… Je l’avais bien amoché la première fois, peut-être que ça lui avait suffit.
Baguette en main, je repris :

- On continue ? On n’est plus très loin ! Nous reprenions notre chemin, je continuai alors la discussion, toujours dans l’idée de ne pas trop avoir de blanc, et d’essayer de la détendre, juste un peu. Je présume que tu vas choisir la même que d’habitude ? La pizza, je parle… Oh, un jour j’en ai goûté une autre, une tuerie, vraiment ! J’suis sûr, tu aurais aimé !

Ouai, parce qu’au final, je commençais à bien connaître les goûts de Lina, parce que je la connaissais vraiment.  

Je sentais bien que sa phrase était légèrement ironique… Moi ? Coudre ? J’avoue que ça pouvait être très surprenant, beaucoup trop même. Il était clair que ce n’était pas vraiment mon délire. Enfin, j’imaginais, puisqu’en réalité, je n’avais jamais testé. En tout cas, ça ne m’attirait pas plus que ça. Après, je trouvais ça très respectable de savoir réalisé des vêtements, on en a tous besoins, non ? Donc, au final, c’était utile. Mes passions, c’était la musique et le sport, le Quidditch pour être exacte. En soit, c’était du loisir, ce n’était pas vital. Alors oui, j’étais presque prêt à tester la couture, connaître un peu plus cette facette de  @Catalina Pajares . J’avais déjà vu certaines de ses créations, mais je n’avais pas vraiment vu tout le processus. J’étais prêt à savoir comment ça fonctionnait. J’étais surtout prêt à passer le plus de temps possible avec l’espagnol… Ça, elle l’avait sûrement très bien compris. D’où cette légère ironie dans sa phrase. Je ne lui avais répondu que par un oui rapide de la tête avec un grand sourire. Je mourrais surtout d’envie d’être avec elle, encore, et encore. Peut importe l’activité que nous faisions.

En tout cas, moi, j’avais réussi à la perfection ce sortilège. Cela se vérifiait quand je vis sa tenue s’agrandir pour s’adapter et venir la recouvrir totalement. Ouai, j’étais plutôt fier de moi. Apparemment, elle l’avait un peu mauvaise. Là, je n’osais trop rien dire. Parfois, c’était plus prudent de ne pas rétorquer. Ça se voyait qu’elle boudait plus plus… Vous savez, le niveau où il ne fallait pas trop insister, et bien c’était là, maintenant. Bon, après, je n’avais quand même pas pu me retenir très longtemps… Je n’avais pas manqué de lui faire remarquer que c’était bien la deuxième fois que j’effectuais un sort qui marchait parfaitement. Ça n’avait sûrement pas été une très bonne idée de lui faire rappeler ce moment, cette soirée, ce passage où elle s’était battue avec un mec ivre. Parfois, j’avais envie de me donner des baffes. Bien joué Matéo.

Outch. Je l’avais sûrement un peu mérité celle-là. Le coup du « t’es nul en cuisine, donc t’es nul dans tous les autres domaines ». Elle était facile… Un peu trop même. Et je voyais très bien que ce n’était pas qu’une simple boutade. Elle l’avait vraiment, mais vraiment mauvaise. Bon, j’étais peut-être allé un peu trop loin… Habituellement, elle l’aurait sûrement moins pris personnellement, mais c’était bien ça le souci, ce n’était pas comme d’habitude. Elle se méfiait encore de moi, en tout cas, c’est ce que je pensais. Elle était là, avec moi, mais je me demandais si elle ne le regrettait pas… Je devais essayer de faire en sorte que ça ne soit pas le cas. J’en étais capable ?

- Ok, d’accord, je l’ai peut-être un peu mérité celle-là… Mais je t’assure, je m’améliore, vraiment ! Déjà, je maîtrise vraiment les pancakes, et puis, au final, c’est arrivé qu’une fois que je vienne à faire brûler un plat… Et ouai, tu étais là…

Ouai, je voulais bien parler de là SEULE fois où je l’avais invité à manger chez moi, avec Elio… Finalement, au lieu de tortilla, ce fut pizza… Ce n’était pas mal aussi, non ? C’était une valeur sûre les pizzas. Une facilité, certes, mais sûr malgré tout. D’ailleurs, à force de parler bouffe, je commençais sérieusement à avoir la dalle. Il était maintenant temps de se diriger vers cette fameuse pizzeria. J’essayais de faire saliver un peu Lina, et surtout changer un peu de conversation… C’était un sujet comme un autre, la pizza… ? Ce n’était peut-être pas le meilleur, mais pour le moment, je n’avais pas d’autres idées.

- Tu verras bien, je ne vais pas te spoiler là super pizza quand même ? Je n’oserai pas… Finis-je par dire avec un petit sourire au coin.

Elle commençait de plus en plus à parler, et pas juste sortir un ou deux mots maximum. Elle posait même des questions, c’est qu’il y avait une amélioration. Par contre, je ne m’attendais pas DU TOUT à cette question. Pourquoi ? Déjà… Elle avait vu cette scène… Elle avait vu Hannah venir me parler ce soir. Mais est-ce qu’elle avait aussi vu que je l’avais repoussé ? Je me demandais vraiment pourquoi elle posait cette question, elle cherchait quoi ? Moi qui essayais de trouver des sujets neutres, pas prise de tête… Pour finalement, qu’elle vienne à me parler des groupies, ou bien d’Hannah… Elle voulait vraiment qu’on aborde ce type de sujet, qui, fallait se le dire, était plutôt sensible ? Je continuai de marcher, tête baissé, bizarrement, mon sourire avait un peu disparu.

- Rien… Enfin… Elle cherchait probablement quelque chose, mais je lui ai bien fait comprendre qu’elle n’aura rien. Je m’arrêtai et me tournai vers Lina pour reprendre : Lina… Si vraiment tu souhaites que je te le dise mille fois, je peux le faire. Il ne se passera plus rien avec d’autres filles. Je sais que… J’ai merdé, et je m’en veux, vraiment… Si je pouvais effacer ce que je t’ai fait subir, revenir en arrière, revenir à ce lendemain de soirée, revenir dans ce lit et juste profiter que tu étais là, je le ferais. Malheureusement, c’est impossible. Crois-moi… Je suis là, avec toi, maintenant. Je préfère largement être à tes côtés que de continuer cette soirée au grenier.

J’espère que j’étais suffisamment convaincant. Elle était réticente, elle résistait, peut-être ? Encore une fois, je ne lui en voulais pas d’avoir tous ces doutes. C’était normal, c’était la conséquence de mes actes précédemment. Je devais faire avec, et d’essayer d’améliorer les choses. J’étais resté calme, je ne m’étais pas énervé, je comprenais sa réaction. De toute manière, il n’y avait pas d’intérêt à m’emporter, et hausser la voix… Je voulais la reconquérir.  

« Je sais »

Vraiment ? Alors pourquoi elle ressassait ces moments difficiles ? Elle voulait savoir quoi de plus ? Évidemment, je n’avais pas changé mon discours, c’était toujours le même et ça le restera. Comme je venais de lui dire, j’étais prêt à lui répéter autant de fois qu’elle le souhaitait, si ça pouvait permettre de la rassurer. Pour poser toujours ce genre de question, c’est qu’elle ne l’était pas. Elle craignait peut-être que je retourne avec ces filles, qui, encore une fois, je m’en foutais complètement. Maintenant que je connaissais les sentiments de  @Catalina Pajares , je n’étais pas prêt de la lâcher. Nous ressortions exactement la même chose l’un pour l’autre, et, il est fort probablement que ça toujours été le cas. Mais voilà, j’ai jamais eu le courage de lui avouer. D’ailleurs, est-ce que je lui avais vraiment avoué ? Elle devait comprendre que je tenais à elle, ça je lui avais dit, mais que j’avais vraiment les mêmes sentiments, que… Que je l’aimais ? Non… Ça, je ne lui avais pas encore dit. Ça pouvait tellement être effrayant de sortir ces trois mots. Ils pouvaient paraître anodins pour certains, mais pour moi, ça ne l’était pas. Aujourd’hui, j’étais tiraillé. J’avais envie de tout lui dire, jusqu’à lui prononcer ces trois mots, mais au vu de la situation actuelle, est-ce que ça allait vraiment être en ma faveur ? Elle n’avait pas spécialement confiance en moi, est-ce qu’elle allait me croire si je le lui disais ? Je ne voulais pas lui dire sur un coup de tête, ou pour essayer de la convaincre encore plus. Je voulais y aller, en douceur…

Elle avait mis un temps d’arrêt, je craignais d’entendre la suite de ses propos. Il y avait forcément une suite, elle ne pouvait pas me répondre juste en me disant « Je sais ». Elle se livra, et, forcément, ça faisait mal de l’écouter. Au fond de moi, je le savais tout ça, mais quand elle le disait à haute voix, ça prenait une autre ampleur. Le pire ? C’est qu’elle avait parfaitement raison. Je comprenais parfaitement ce qu’elle avait ressenti. Oui, j’ai eu cette même jalousie quand je la savais avec Ymkje et que oui, elle l’aimait, elle aussi. « Parce que t’étais pas censé être comme les autres. » Je baissai les yeux. Ouai, je ne suis pas ce type là, enfin, je ne l’étais pas… Même moi, en y repensant, je ne me reconnaissais pas. J’étais le premier à critiquer ces gars qui n’arrêtaient pas d’enchaîner les conquêtes et qui s’en fichaient pas mal de la gent féminine, qui ne la respecter pas. Et voilà que je venais à faire exactement la même chose. Cela fut de courte durée, mais, ça s’était déroulé malgré tout. Pour le moment, elle n’avait pas haussé la voix, elle était plutôt calme, même si je sentais très bien que c’était difficile pour elle d’en parler. En tout cas, ça l’était pour moi. Mais il fallait peut-être passer par là ? S’expliquer, vraiment, sans s’emporter, sans crier. Étrangement, je commençais à avoir un nœud qui se formait au niveau de mon ventre, et ça me coupait légèrement mon appétit. J’étais responsable. J’étais responsable de toute cette merde, responsable de voir Lina si mal, c’était ma faute.

Nous n’avions jamais été ensemble, et pourtant, la jalousie était bien présente, dès deux côtés. Moi, j’étais jaloux de Ymkje, jaloux de ce Wright qui avait voulu draguer Lina. Elle, c’était de toutes ces filles qu’elle l’était. Elle se renfermait sur elle-même, ça se voyait. J’avais envie de m’approcher d’elle, j’avais envie de la prendre dans mes bras, essayer de la rassurer… Mais c’était peut-être encore un peu trop tôt pour ça. Je décidai malgré tout de faire un peu petit pas vers elle…

- Je suis désolé… Oui, je sais, dire ça risque probablement de rien changer, mais je le pense, sincèrement. Tu parles de jalousie… Je crois que… C’est ce qui m’a poussé à aller voir d’autres filles. Je sais, ça n’excuse rien, et je ne cherche pas à le faire… C’est juste… Quand la dernière fois, tu m’as repoussé…. Je… J’étais tellement persuadé que c’était totalement fini, que je n’avais vraiment plus aucune chance… J’ai… J’ai vrillé. Pour moi, je n’avais aucune chance face à Ymkje… Je n’arrêtais pas de te faire souffrir et elle… Et bien… Tu étais heureuse.

Ça me faisait mal de repenser à tout ça. Encore aujourd’hui, j’avais l’impression que je la faisais souffrir. En me regardant, elle devait voir que les mauvais côtés, toutes mes erreurs que j’avais pu commettre. Je m’approchai à nouveau d’elle, nous étions plutôt proches. J’avais juste à tendre, un peu, mon bras, que je pouvais la toucher. C’était dur de résister…

- Est-ce que tu crois, qu’il serait possible, qu’on reparte sur de bonnes bases toi et moi ? Ça peut paraître ridicule comme question, évidemment que je ne peux pas effacer les erreurs que j’ai commises…. C’est juste… Je te promets que je ne ferais plus ses erreurs, Je … J’aimerais vraiment que tu sois la seule et l’unique groupie… Finis-je par dire avec un léger sourire. Mon regard alternait entre son visage et mes mains qui essayaient de trouver une occupation entres elles.

Je lui demandais certainement beaucoup, peut-être trop. Peut-être que c’était encore trop tôt ? J’avais juste envie qu’elle le sache. Je voulais vraiment retrouver notre complicité, si ce n’est plus…

Je vis ses premières larmes coulaient le long de ses joues. Non… C’était exactement ce que je voulais éviter de base. A croire que c’était inévitable. Est-ce que j’allais toujours avoir cet effet avec elle ? La rendre dans cet état là ? Je voulais qu’elle soit heureuse, comme elle l’avait pu être avec Ymkje. Oui, j’aurais aimé être cette personne, depuis le début. Celle qui la faisait sourire, celle qui lui redonnait confiance en elle. Mais jusqu’à maintenant, je n’en avais pas été capable. Est-ce que j’allais pouvoir l’être ? Je le souhaitais, vraiment, plus que tout. Elle ne disait rien, son corps parlait pour elle, pour le moment. Je continuai dans ma lancée, je voulais qu’on revienne à zéro, qu’on arrête de parler de ces filles, ou moi de Ymkje. Certes, ça faisait partie de notre passé, mais je voulais qu’on avance, ensemble. J’avais fait une sorte de proposition. Revenir sur des propos que j’avais pu lui dire plus tôt.

« J’suis pas et je serais jamais une de tes groupies Mat. » Je fronçai les sourcils en entendant cette réponse. Elle ne voulait pas être avec moi ? J’étais perdu. Je pensais que c’était possible, que nous pouvions être ensemble. Pas tout de suite, pas dans l’immédiat, mais que ça pouvait arriver. Nous ressentions la même chose, pourquoi ça ne serait pas possible ? Mais j’entendis la suite, et je comprenais enfin ce qu’elle voulait dire. Je me mettais une baffe mentale. Qu’est-ce que je pouvais être con. Évidemment, je ne le pensais pas de cette manière, mais elle l’avait interprété de cette façon. Je me sentais bête. Je voulais toujours rajouter une touche un peu humoristique dans des sujets parfois sérieux. C’était ma manière de faire, mais parfois, il fallait peut-être arrêter et dire ce que je pensais, vraiment. Encore une fois, elle avait parfaitement raison. Sur toute la ligne. Bien sûr que ce n’était pas Hannah, ni aucune de ces autres filles. Ça me faisait mal de la voir comme ça. Je la laissais s’exprimer. Je voulais qu’elle me dise ce qu’elle ressentait. C’était difficile, mais peut-être qu’il fallait justement passer par là pour repartir de zéro, comme ce que je lui avais proposé ?

« Moi j’serais jamais facile à vivre, et toujours chiante… ». Malgré la situation, je n’avais pas pu m’empêcher d’esquisser un léger sourire. Elle était vraiment sérieuse ? Oui, elle l’était, peut-être, chiante, boudeuse, colérique… Mais même avec tous ces défauts, je voulais être avec elle. Ça faisait partie d’elle, et je suis tombé amoureux d’elle. Finalement, c’est que je devais presque aimer cette facette aussi. Je sentais qu’elle était au bord de la rupture. Tout ce qu’elle venait de dire, elle commençait à lâcher prise, peut-être un peu trop… J’avais une boule au fond de la gorge, est-ce que c’est ça qui m’empêchait de répondre quoi que ce soit ?

Cette dernière phrase, cette main tremblante qui essayait de camoufler son visage si triste. Je ne pouvais pas la laisser comme ça. Pas dans cet état. Je devais faire quelque chose, dire quelque chose. Alors, sans dire un mot, j’attrapais cette main pour l’attirer vers moi. Je la pris alors dans mes bras. Je ne savais pas si c’était ce qu’elle souhaitait, mais parfois, un geste était tout aussi important que les mots. Je la serrai fort contre moi. Cela faisait tellement longtemps que je ne l’avais pas sentie si proche de moi. Son parfum… Il m’avait manqué lui aussi. Pour le moment, elle ne m’avait pas repoussé. Elle le pouvait, si elle le souhaitait. Je m’étais permis de le faire, sans savoir si elle l’accepterait. Je sentais qu’elle avait besoin de se décharger de tout ça. Et j’étais là, prêt à l’écouter, à essayer de la rassurer aussi. D’ailleurs, c’est ce que je devais faire. Je m’écartai légèrement, c’était surtout pour que je puisse la regarder. Je ne voulais pas m’éloigner d’elle. Je posai une main sur sa joue, et avec l’aide de mon pouce retira quelques unes de ses larmes qui roulaient sur son visage.

- Non, moi non plus je ne veux pas que tu sois une de mes groupies. Je me suis mal exprimé, encore… Je ne te demande pas d’être comme ce que tu as dit, jamais je ne te le demanderai, et je ne le souhaite pas non plus. Tu l’as dit toi-même, tu n’es pas Hannah, et tu ne le seras jamais, ni aucunes autres de ces filles. Pourquoi ? Parce que, clairement, elles ne sont pas à ta hauteur. T’es chiante ? Et ? Tu crois vraiment que c’est ça qui va me repousser ? Sérieusement ? Tu me connais mal @Catalina Pajares ! Je marquai une pause. Ses larmes n’arrêtaient pas de couler. Je pris alors le bout de ma manche pour venir effacer les traces de ces pleurs, mon pouce ne suffisait plus. Je repris alors: Lina, tu n’as pas à faire semblant avec moi. Tu peux tout me dire… Je suis là. Toujours.

Je sentais qu’elle avait encore des choses à dire. En tout cas, je lui proposai de le faire. Si elle préférait ne rien dire, ça me convenait aussi. Elle choisissait. On pouvait très bien ne rien se dire, et rester dans cette position, dans tous les cas, ça m’allait.
La voir si proche de moi, ma main sur son visage… Forcément, ça me ramenait à un autre souvenir, celui où je l’avais embrassé la dernière fois. Au final, c’était assez similaire, Lina en pleure, moi qui décidais de réagir… Oui, bien sûr que j’avais encore envie, mais je ne pouvais pas me permettre de faire ça. Elle avait besoin d’un soutien, pas d’un mec qui profitait de sa faiblesse.