Je ne m’attendais pas vraiment à cet aveu. Pourtant, j’aurai pu m’en douter. Bien sûr qu’il était évident que Catalina ne souhaitait plus avoir son cœur brisé. Je ne voulais pas non plus reproduire cette erreur. La première fois, ce n’était tellement pas voulu, j’étais complètement à l’ouest, ne comprenant pas pourquoi Lina était dans mon lit à mon réveil. J’avais été trop con. J’avais absolument voulu comprendre, au lieu de profiter juste du moment. C’était toujours ce que j’avais voulu, qu’au petit matin, je sois à ses côtés, dans le même lit. La tête en vrac, j’avais voulu retrouver des souvenirs de la veille, en vain. Sans le vouloir, j’avais totalement brisé une amitié, et même une relation de couple naissante. Ça m’avait fait du mal de la voir s’éloigner, partir sans explication, aller dans les bras d’une autre… Par la suite, j’avais encore merdé, mon ego ayant pris un coup, un rejet trop douloureux sur le moment, persuadé que je n’avais aucune chance avec elle, j’étais, à mon tour, parti dans les bras d’autres filles. Est-ce que j’avais voulu lui faire du mal intentionnellement ? Peut-être, qu’au fond, je lui en avais voulu, de m’avoir fait croire que c’était possible, en décidant de me renvoyer ses souvenirs. Mais voilà, je n’avais juste encore rien compris. Je m’étais pris une belle claque mentale quand elle m’avoua ses sentiments.

Aujourd’hui, je voulais me rattraper. Est-ce que ça portait ses fruits ? Peut-être un peu, oui. Ce soir, elle venait de m’avouer ses craintes, les entendre dire, ça m’avait fichu une vieille boule au ventre. Sentir qu’elle avait l’air démuni, la voir se recroqueviller sur elle-même. Je ne pouvais pas rester planté, dans mon coin. Je sentais qu’elle avait besoin de moi, peut-être que je me trompais, mais, il fallait que je la rassure. Je m’étais rapproché, cherchant son regard. Elle était encore sur le point de craquer, ça se voyait. Elle pouvait, si elle le souhaitait. Je n’allais pas la juger. Bien au contraire. J’étais là pour être un soutien, l’écouter, au besoin. J’essayais de trouver les mots justes, essayer de lui faire comprendre que je comptais plus le faire. Je voulais vraiment que ça marche entre nous. Au final, je l’avais toujours voulu, mais, jusqu’à maintenant, je n’avais pas su m’y prendre correctement. Elle ne répondit pas. Je n’attendais pas forcément de réponse non plus. Encore une fois, les gestes étaient tout aussi important que la parole.

La voilà contre moi, mes bras autour d’elle. Serrant mon étreinte pour la réconforter du mieux que je pouvais. Elle pleurait, à nouveau. Je sentais mon tee-shirt s’humidifier, mais je m’en fichais. Elle pouvait tremper mes hauts autant qu’elle le voulait. Nous restions dans cette position quelques instants, avant de poser cette question. Pourquoi j’avais demandé ? Je voulais juste être rassuré, me dire que ça ne la dérangeait pas, qu’elle acceptait ma présence, même pour toute une nuit. Est-ce qu’elle serait capable de refuser ? Qui sait. Je veux rester auprès d’elle, maintenant que je l’avais entre mes bras, je ne voulais plus la lâcher. J’avais pris un risque en demandant, mais je pus enfin respirer quand je sentis son mouvement de tête sur moi. Oui. Même si elle ne l’avait pas dit à voix haute, c’est tout ce que j’attendais. Je décidai de me faufiler sous la couette, de pouvoir la sentir encore plus proche de moi. L’un de mes bras restait sous sa tête, l’autre vint d’abord à se poser sur elle, pour poser ma main au niveau de son dos. Elle n’était toujours pas plus calme, ma main vint à faire quelques vas et vient sur son dos, pour essayer de la détendre au maximum. Je n’avais encore aucune notion de temps, est-ce que c’était au bout de 15 minutes, 20, 30 ? Plus encore ? Aucune idée, mais je pouvais rester des heures dans cette position. Au fur et à mesure, sa respiration devenait plus régulière, ses larmes devenaient moins constantes, jusqu’à disparaître totalement. Les mots ne suffisaient plus, maintenant, c’étaient les gestes qui comptaient. Nous étions tellement proches, je pouvais sentir son souffle sur mon visage. Je vins à poser ma main de libre sur sa joue. Je pouvais constater que son visage était sec à présent. Je mourrais d’envie de rapprocher mon visage du sien, sentir ses lèvres sur les miennes. Retrouver cette sensation que j’avais eue auparavant. Si je ne le faisais pas, je sentais que j’allais le regretter, à nouveau. J’avançai alors doucement, ma main toujours sur sa joue, je vins à déposer, délicatement, un baiser sur ses lèvres. Une chaleur vint m’envahir tout le corps. Est-ce que c’était judicieux de l’embrasser, là, maintenant ? Je n’avais pas vraiment réfléchi, mon corps l’avait réclamé. Ce fut un simple baiser, arrêté au bon moment. Ce n’était sûrement pas la soirée pour en demander plus. Ce n’était pas ce que je recherchais, pas ce soir. Je terminai par un bisou sur son front. Ma main se repositionna au niveau de son dos, sous mon sweat.

Maintenant, il était peut-être temps d’essayer de trouver le sommeil. Il devait me rester quoi, 5h, grand maximum, avant que mon réveil décide qu’il serait temps de se lever… La nuit risquait d’être courte, mais, malgré ce qui avait pu se passer, les larmes entre autres, j’avais apprécié cette fin de soirée à ses côtés. En espérant que ça soit que le début….

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J’entendis mon téléphone vibré, tout en jouant une musique calme. C’était déjà l’heure ? Il fallait vraiment que je me réveille ? J’avais dormi combien de temps ? 3 heures ? 4 au mieux ? Je n’avais pas envie, tellement pas. La nuit fut courte. Je n’étais pas tellement du matin de base, mais là, c’était encore plus compliqué. L’un de mes bras était engourdi, je le sentais à peine, j’arrivais difficilement à le bouger. Je connaissais la raison. Je coupai d’abord la sonnerie de mon téléphone qui tournait toujours. Je me retournai et vis Lina. Elle était toujours là, et je n’avais absolument rien oublier de la veille. Je remontais la couette plus haut, ne voulant pas du tout me lever. Je me réfugiais auprès d’elle, recherchant le contact que nous avions eu cette nuit. Non, je voulais rester là, sous la couette, dans ses bras. Se lever pour se préparer pour le boulot ?  J’avais encore du temps….

Le réveil qui sonne. Beaucoup trop brutal pour moi. Le manque d’heure de sommeil se faisait largement ressentir. C’était trop tôt pour moi. Pourtant, je m’étais endormi assez rapidement par la suite, après l’avoir embrassé notamment. Mais la nuit fut beaucoup trop courte pour qu’elle soit totalement reposante. Je voulais retourner dans les bras de Morphée, mais mon esprit était déjà éveillé, compliqué de replonger, satané réveil. J’arrivais enfin à le couper, difficilement, en cherchant, à tâtons l’objet qui avait décidé qu’il était l’heure. Le pire, c’est que je savais qu’il allait se manifester d’ici 20 min encore. 20 min, c’était déjà bien pour profiter encore un peu de la présence de @Catalina Pajares dans mon lit. Oui, elle était là. Elle ne s’était pas échappée durant la nuit. Je me rapprochai d’elle, glissant mon bras vers elle, elle était dos à moi. Je ne voyais donc pas son visage, aucune idée si elle dormait encore, mais, si ce n’était pas moi, mon téléphone l’avait probablement réveillé. Je fermai les yeux, profitant au maximum de ce contact, mon visage enfoui dans ses cheveux, son parfum m’enivrant. Jamais je ne pourrais m’en lasser. Je voulais ce type de réveil tous les jours, par forcément un qui soit brutal, mais bien un où je pouvais retrouver Lina en ma compagnie. Pourquoi, la dernière fois, je n’avais pas pu profiter, tout simplement ? Comment j’avais pu passer à côté de ça ? A ce moment là, je n’avais juste pas mes neurones qui s’étaient connectés correctement. Ce matin, beaucoup plus. Mes souvenirs de la veille ne s’étaient pas volatilisés. Tout était limpide dans mon esprit. Pour cette raison que, non, je ne voulais absolument pas me lever.

Elle commençait à se mouvoir. Je relevai mon bras pour qu’elle puisse se déplacer sans trop d’encombres, mais j’avais toujours les yeux mi-clos. Mes paupières étaient lourdes ce matin. Plus que d’habitude, oui, c’était possible. Cette fois-ci, elle se mit face à moi. Même si elle avait eu des meilleures mines auparavant, c’était tout de même une vue très agréable. Parfait pour commencer la journée. Je reposai ma main au niveau de sa hanche. Je ne voulais pas rompre ce contact, pas encore. C’était trop tôt. Je l’entendis me saluer, j’ouvris les yeux un peu plus grand, vis son sourire, je fis de même. C’était contagieux. J’avoue, à ce moment, j’avais du ressentir les fameux papillons dans le ventre, c’était une expression un peu cul-cul, mais c’était ce qui décrivait le mieux.

- Good morning Sunshine… Lui répondis-je avec la voix grave du matin.

Je vis qu’elle commençait à s’étirer, tentant de réveiller son corps. Même pour ça, c’était encore trop tôt pour moi. Je voulais rester emmitouflé sous la couette, recroquevillé sur moi-même, si possible dans ses bras, et rester tout le reste de la matinée dans cette position. A croire que Lina avait plus de facilité que moi. En plus, elle commençait à poser les questions qui fâchent. L’heure de réveiller ? Non… Travailler ? Je grimaçai quand j’entendis ce mot. Je ne voulais pas du tout aller bosser. Je n’étais pas du tout motivé. Je voulais plus une journée farniente, quitte à passer la journée dans le lit, regarder un film, en soit, ne rien faire. Mais ce n’était pas possible, je savais très bien que je n’avais pas le choix, en début d’après-midi, j’allais devoir être à mon poste. Je retirai ma main quand je vis quand se releva. Elle voulait vraiment partir ? Maintenant ? Je me frottai un peu le visage, me mis à bâiller aussi, mon corps se mettait en marche, tranquillement. Mais ce n’était pas pour autant que j’étais totalement prêt pour sortir du lit.

- On a encore un peu de temps devant nous… C’est l’heure à laquelle je me réveille habituellement, mais… Encore un bâillement, y’a possibilité de traîner encore un peu… Juste un peu ? Disais-je en la regardant. Est-ce que c’était une demande pour qu’elle reste. Évidemment. Mais voilà, elle commençait à vouloir s’échapper, sortir du lit. Pas déjà ? J’attrapai vivement sa main, la regardant toujours, je repris : S’il te plaît, juste encore un peu… J’te jure, je ne serais pas en retard ! Aller… Est-ce que je faisais actuellement ma tête de chien battue ? bien sûr. Je tirai doucement sur sa main pour l’attirer voir moi. Avait-elle vraiment le choix ? Oui… Non, en fait.

Elle ne pouvait pas me refuser ça ? Je ne demandais pas grand-chose… Je voulais faire ce que j’aurai dû faire il y avait plusieurs mois maintenant. Être à ses côtés, profiter de sa présence, l’avoir dans mes bras.

Bien sûr que non, je ne voulais pas la voir partir. Pas maintenant, pas déjà. C’était trop tôt. Je voulais faire durer ce moment, juste encore un peu. En vrai, j’aimerais qu’il dure plus longtemps que « un peu », mais, il y avait une certaine limite. Le gong allait bientôt sonner à nouveau, et cette fois-ci, je n’aurai pas le choix de me lever, vraiment. Voir @Catalina Pajares se relever, chercher à sortir du lit, je l’avais retenue, évidemment. J’ai, légèrement insisté pour qu’elle reste, qu’on profite d’être ensemble, de rester dans cette bulle, plus exactement, sous la couette, pour cette fois-ci. Alors oui, j’avais demandé. Je cherchais toujours à avoir son approbation. Jusqu’à maintenant, depuis hier soir, elle ne m’avait rien refusé. Elle avait accepté cette balade, cette pizza, que je la console, dormir dans ce lit, ensemble. Alors oui, ça me rassurait de l’entendre dire que ça ne la dérangeait pas, qu’elle pouvait apprécier même. J’avais besoin de savoir. Est-ce qu’au fond, ce n’était pas ma crainte ? Qu’un jour, elle ne veuille plus, et que, finalement, me repousse à nouveau ? Même si ce n’était pas le véritable message qu’elle avait essayé de me faire passer, j’avais cru à un rejet. Donc oui, cette crainte était toujours un peu enfouie en moi.

Toujours ma main dans la sienne, j’attendais une réponse, un geste ? Surtout un geste, puisque je voulais qu’elle revienne auprès de moi, dans le lit. J’étais toujours en position allongé, légèrement sur le côté, pour observer au mieux Lina. Elle se positionna en face de moi, mais pas vraiment comme je le souhaitais. Elle resta assise, mais elle ne retira pas ma main pour autant. C’était déjà bien… Nos doigts entrelacés, elle avait ce sourire aux lèvres. Qu’est-ce qu’elle comptait me dire ? Qu’est-ce qui la faisait sourire à ce point ? J’avais aussi le mien, mais les sourcils légèrement froncé, plutôt dubitatif par ce qu’elle comptait me dire. « Est ce que tu vas toujours demander ? » Comment ça ? C’était un problème que je demande ? Je pensais que c’était plutôt normal, non ? Au moins, si elle était consentante, ou non ? Bon… Je ne lui avais pas vraiment demandé quand j’avais décidé de l’embrasser… Et, c’est vrai, elle n’avait rien dit. J’avoue, la suite, je ne m’y attendais pas. Une gifle ? Carrément ? Je pouffai alors de rire.

- Ah ouai ? Une gifle ? C’est vrai que ce n’est pas grand-chose finalement… Si ça arrive, t’y va doucement hein ?! Genre, juste une petite tapette, rien de plus ? Finis-je par dire en rigolant.

J’espère bien qu’elle n’allait pas arriver jusqu’à ce point. Je me doutais que c’était une blague, mais, parfois, il y avait un fond de vérité, non ? Elle vint enfin à trouver une position qui me convenait mieux. Ce que j’attendais. Ma main, elle ne l’avait pas lâchée. Elle me ramena même vers elle, me positionnant derrière elle. Comme au tout début. Je fermai les yeux à nouveau. Serrant mon étreinte. Un silence s’installa, mais pas du tout malaisant, bien au contraire, il était même apaisant. Mais Lina vint briser ce silence en posant une question. J’écarquillai les yeux, heureusement pour moi, elle ne me voyait pas. Pourquoi elle posait cette question ? Elle n’était pas sûr ? Elle ne s’en souvenait pas ? Ne me dites pas que c’était le cas… On n’allait pas inverser les rôles ? Bon, déjà, elle était dans mes bras, ce qui était différent de moi, la dernière fois. J’avoue, mon cœur commença à s’accélérer. Je ne pensais pas que j’allais avoir besoin de lui avouer, qu’elle allait s’en souvenir, du moins parfaitement. Ça ne servait à rien que je tourne autour du pot. Elle voulait juste une garantie, avoir confirmation que ça c’était bien déroulé. J’étais même prêt à lui rafraîchir la mémoire, s’il le fallait…

- Tu veux savoir si je t’ai embrassé hier soir ? C’est ça ? Ouai… Je t’ai embrassé, juste là. Disais-je en lui déposant un baiser dans son cou. Enfin… Je crois… Attends, je ne suis plus sûr du coup… Je me relevai légèrement, j’invitai Lina à se poser sur son dos, pour que je sois juste au-dessus d’elle. Ah si, je sais, juste là… Je me rapprochai d’elle, et vins à déposer un autre baiser, cette fois-ci sur son front. Bon… D’accord… Ce n’était pas le seul. Finis-je par dire en la regardant dans les yeux. Je ne demande pas, n’est-ce pas ?

Cette fois-ci, je n’allais pas faire semblant. Je posai à nouveau ma main sur sa joue, m’approchai doucement, pour venir, une nouvelle fois, embrasser ses lèvres. Celui-ci dura quelques instants… Avant que le réveil décide qu’il fallait s’arrêter. Je pinçai alors mes lèvres, frustrer de devoir m’arrêter. Mais, il était peut-être temps de se lever à présent…

Elle m’avait posé la question, elle voulait une confirmation, si, oui ou non, je l’avais bien embrassé avant de s’endormir. J’aurai très bien pu lui répondre tout simplement, lui dire qu’elle ne l’avait pas rêvé, que ça avait été bien réel. Mais, lui montrer, c’était bien aussi ? Surtout si elle avait un doute, c’est qu’elle ne se souvenait pas parfaitement. Je me suis fait un peu désirer, j’avoue. Jouant un peu… Ne cherchant pas à l’embrasser directement sur ses lèvres, mais d’abord son cou, son front… Et enfin ses lippes. Un baiser délicat, plein de tendresse, mais beaucoup trop court à mon goût. Ce satané réveil qui décide de se manifester au mauvais moment. En même temps, est-ce que c’était très sage de partir dans ce sens ? Je ne savais même pas comment on pouvait se qualifier maintenant. Est-ce qu’on pouvait dire qu’on était ensemble ? La logique voudrait que oui, si nous étions à venir à s’embrasser… Enfin, je ne voulais pas que ça soit que charnel, je voulais plus que ça. Tant que ce n’était pas totalement défini, je n’en savais rien. Enfin, ce n’était pas le moment de réfléchir à ça dans l’immédiat, juste profiter du moment présent, c’était ce qu’il fallait faire. Mais voilà, il ne restait plus beaucoup de temps, le réveil sonna une deuxième fois. Le temps était compté. Par dépit, je me décalai pour atteindre ce téléphone pour l’arrêter à nouveau. Cette fois-ci, je le coupai définitivement. Il ne risquait plus de nous déranger, en revanche, j’allais devoir faire attention à l’heure. Ça serait vraiment dommage d’arriver en retard au boulot, après, j’avais plutôt une bonne excuse ? Pas sûr que ça plaise à mon patron, mais pour moi, ça en était une.

Je me rapprochai à nouveau d’elle, pensant que j’allais tout simplement me poser à ses côtés, être dans ses bras. Mais @Catalina Pajares en avait décidé autrement. Je comprenais mieux pourquoi, parfois, c’était tout aussi bien de ne pas demander. Elle en redemandait, et j’avoue, que ça ne me déplaisait pas. Moi aussi je ne voulais pas m’arrêter sur un simple baiser. Celui-ci était beaucoup moins chaste que le précédent. Une chaleur m’envahit dans tout mon corps. J’avais l’impression que mon cœur allait exploser. Les sensations étaient multipliées par mille avec elle. J’avais attendu ce moment depuis bien trop longtemps. Ma main se retrouva au niveau de sa nuque, pour prolonger le plus longtemps possible ce baiser. Mais, elle s’arrêta, bien trop vite à mon goût. « Il était temps ». J’esquissai alors un sourire. Ouai, il était temps. J’essayai aussi de reprendre au mieux ma respiration, essayant de calmer ce rythme cardiaque, mais là, je n’arrivais plus à le contrôler. Sa main se posant sur ma joue, je fermai un instant mes yeux, profitant au maximum de ce contact. Frisson qui me parcourut le corps. Je rouvris les yeux en entendant sa question. La regardant dans les yeux. Se lever ? Ce serait plus judicieux, c’est ce qu’on devrait faire… Normalement.

Mais mon cerveau était trop embrumé pour que je puisse réfléchir correctement. Je lui répondis, mais pas par la parole. Je n’en avais pas eu assez, je vins à poser à nouveau mes lèvres sur les siennes, reprendre là où elle s’était arrêtée. J’avais envie de continuer, j’avais envie d’elle, clairement. Ma main vint se glisser sous le sweat, sentir sa peau, la caressant, mon corps la réclamait. Est-ce que nous l’allions le faire, là, maintenant ? Je réalisai la tournure que ça prenait… Et… Non. Ce n’était pas ce qu’il fallait faire. Pas tout de suite. C’était trop tôt, non ? Est-ce que ça l’était en réalité ? Cela faisait maintenant bien des mois que j’attendais ce moment. Mais j’attendais surtout de pouvoir être avec elle, être un couple, pas juste lui sauter dessus à la première occasion. Non, je devais arrêter… Avant qu’il me soit impossible de faire machine arrière, c’était maintenant, ou jamais. Je me reculai alors vivement, m’arrêtant net dans ce que j’entreprenais.

- Attends, attends… Disais-je en reprenant mon souffle. Elle devait se demander ce que je foutais. Pourquoi je m’arrêtais. Même moi, je me posais un peu la question… Je… J’ai envie, ne doute pas de ça… C’est juste que… Tu crois que c’est vraiment le bon moment ? Je me reculai encore un peu plus, si j’étais trop proche d’elle, je risquais de craquer. Je gardai tout de même une de ses mains, je ne voulais pas non plus qu’elle croit que je la rejetais totalement. Je veux être avec toi Lina, je ne veux pas que tu croies que je cherche juste… ça. Dis-moi que tu comprends… Je ne cherche pas à te rejeter, bien au contraire… Je veux juste faire les choses… bien.

Putain… Comment j’avais fait pour m’arrêter ? Mon corps voulait la retrouver, il était attiré, comme un aimant. Mais, j’étais persuadé que c’est ce qu’il fallait faire. C’était très dur mentalement… Et j’espère que Lina allait comprendre mon raisonnement. Je ne voulais pas qu’elle soit comme ces filles, où j’avais juste pour profiter de leur corps, et c’est tout. Elle n’était pas comme elles. Ça n’a jamais été le cas.  

Je me demandais encore comment j’avais pu m’arrêter. Comment j’avais pu stopper ça. Arrêter ses caresses dans mon dos, sentir sa peau sous ma main, goûter à ses lèvres… Comment ? Je n’avais qu’une envie, retirer ce que je venais de dire et reprendre là où on s’était arrêté pour le faire jusqu’au bout. Encore une fois, je pouvais visualiser son frère, dépité, s’auto-frappant le visage avec sa main, tellement désespéré. N’importe quel mecs, ou filles d’ailleurs, aurait continué. Je voulais connaître @Catalina Pajares sous toutes les coutures, retirer ses vêtements trop amples et la découvrir, totalement. Mais voilà, comme à mon habitude, j’avais probablement trop réfléchi, encore, même dans un moment pareil. J’étais persuadé que ce n’était juste pas le bon moment. On venait tout juste de se reparler face à face, elle m’avait toujours dit vouloir y aller en douceur, et voilà qu’on était prêt à en arriver à ce stade ? Non, c’était trop rapide. Je voulais lui prouver que j’étais prêt à être patient pour ça aussi. Que ce n’était pas qu’un coup d’un soir, au plutôt, d’un matin… Je voulais être avec elle, vivre des réveils, comme celui-ci, quasiment tous les jours. Je voulais qu’on prenne le temps. Alors, ça pouvait être difficile à comprendre, surtout quand l’envie était toujours bien présente. Même moi, en disant ces mots, je me demandais si c’était juste, si je ne réfléchissais pas encore de trop…

Je voyais bien à sa tête qu’elle n’était pas satisfaite. Je l’étais aussi, au fond. Je ne voulais juste pas qu’elle croit que je la repoussais, dans le sens, que je ne voulais pas d’elle. Je ne voulais pas qu’elle le prenne mal, que, finalement, elle ressent la même blessure que j’avais pu lui infliger, sans le savoir, la première fois. Non, je ne voulais pas reproduire le même schéma. Elle fit sa moue boudeuse. Elle voulait que je craque à nouveau ? Non parce que là, ça n’aidait vraiment pas. Alors oui, elle n’était vraiment pas contente, mais cette tête, elle était quand même irrésistible. Ce n’était sûrement pas le but, mais c’était l’effet que ça me faisait. « D’accord ». D’accord ? Vraiment ? Ou bien, c’était juste pour me faire plaisir ? Elle n’allait pas refaire le coup d’hier soir ? A ne pas être assez bavarde, et que le seul mot qu’elle sortait, c’était celui-ci… Non, je préférais avoir en face la Lina souriante, qui rigole aussi, comme quand elle s’était foutue de moi quand je m’étais cogné le pied. Après, cette tête, son côté boudeuse, ça faisait partie de son caractère. J’aurai dû m’en douter qu’elle allait réagir de la sorte. C’était comme si j’avais refusé à un enfant de lui donner un bonbon. Difficile de ne pas lui donner ce qu’elle désirait. Surtout, quand c’était ce que je souhaitais aussi…

Elle commença à se déplacer pour sortir du lit. En même temps, pourquoi y rester ? En soit, c’était un peu prendre un risque sinon. Rester allonger dans ce lit, ensemble, on risquait forcément de craquer… Je risquais de craquer. Je voyais toujours sa tête de boudeuse, et je ne voulais pas qu’elle reparte comme ça. Je ne voulais pas tout gâcher, non plus. Elle était alors assise sur le bord du lit, prête à se lever, je vins alors derrière elle, passant mes bras autour d’elle, ma tête posée sur son épaule.

- Arrête de bouder ! Sinon, je vais devoir utiliser la manière forte pour te faire sourire… Suite à cette menace, je positionnai mes mains de chaque côté d’elle, au niveau du ventre. Si mes souvenirs étaient bons, elle était toujours chatouilleuse, non ? Juste un petit sourire ? Attention… Tu es sûr ? Je devais exécuter mes menaces. Ce que je fis, en commençant par la chatouiller. Elle se débattait pas trop mal, mais elle résistait encore. Vraiment ? Je la ramenai alors sur le lit, pour avoir encore plus de facilité d’accès. Elle n’allait pas résister bien longtemps, non ? Voyant qu’elle se défendait vraiment trop, je vins à bloquer ses mains au-dessus de sa tête et me mis à califourchon sur elle. Ok… Ce n’était sûrement pas la meilleure position pour ne pas craquer, mais je voulais juste un sourire… Alors ? Disais-je, un peu essoufflé par ce « combat », j’attends ! Sinon, je recommence, et je serais sans pitié ! Attention… Dans 3….2….1…. J’étais prêt à recommencer, mais enfin, arriva ce premier sourire ! Et bah, tu vois, quand tu veux ! Ce n’était pas ton meilleur, mais, ce n’était pas si difficile ? Non ? Finis-je par dire avec un sourire taquin.

Bon, clairement, je ne pouvais pas rester comme ça, dans ma tête, ce ne sera bientôt plus un jeu, et je risquais de dériver, et reprendre ce que je ne voulais pas… Pas maintenant. Je fis rapidement un bisou sur sa joue et me relevai. Cette fois-ci, j’étais vraiment debout, à lui tendre la main pour l’aider à se relever à son tour.

- Un petit-déjeuner ? Il reste des pancakes ! Disais-je avec un large sourire. Je me dirigeai vers ma porte, me retournai, voyant Lina hésitante, je repris : T’inquiètes, Elio est sûrement déjà au boulot à cette heure-ci… On sera que tous les deux. Finis-je par dire en ouvrant la porte, et l’invitant à me suivre. 

C’était exactement ce type de moment qui m’avait manqué, cette complicité. L’embêter, c’était mon passe-temps favori. Je n’avais pas à culpabiliser, ça l’était pour elle aussi. Alors oui, j’avais pris un malin plaisir à la chatouiller, cherchant à tout prix ce sourire qui m’avait tant manqué. Même si sa moue boudeuse m’avait manqué aussi, je préférais quand même la voir sourire. Mais me retrouver à nouveau, dans cette position, il valait mieux pour nous qu’elle décide rapidement à sourire. Je ne risquais pas de résister très longtemps, et, je le répète, ce n’était pas le but. Heureusement, elle céda, enfin, je l’avais un peu aidé. J’avoue, j’étais un peu fier de moi. J’avais réussi ma mission, la faire rire. Ce qui, parfois, n’était pas si évident que ça ! Elle était vraiment douée pour bouder. Trêve de plaisanterie, il était peut-être vraiment temps de se bouger, les minutes passaient, et, prochainement, il fallait que je sois prêt pour ma journée de boulot. J’étais loin d’être motivé, déjà, la fatigue était toujours présente, mais, je préférais largement passé ma journée en compagnie de @Catalina Pajares plutôt que des mecs ivres à 20h. Ouai, ça arrivait. J’exagérais peut-être un peu, surtout pour un dimanche… Mais ce n’était pas impossible.

J’eus un léger sourire quand je vis Lina essayer d’être un peu plus présentable. Elle n’avait vraiment pas besoin de faire ça. Ok, elle avait eu des jours meilleurs, mais, même dans cet état, elle était belle malgré tout. Je m’étais rapproché de ma porte, rassurant Lina que nous allions bien être que tous les deux par la suite. Quand je vous disais que je n’étais pas le seul à aimer charrier, elle le faisait dès qu’elle le pouvait. C’était encore le cas, persuadant que je n’étais toujours pas capable de faire ces pancakes. Le jour où j’allais lui en faire, elle ne pourra plus rien dire… Et encore, je suis sûr qu’elle trouvera toujours quelques choses… Je posai alors ma main sur le cœur, grimaçant, comme si ça m’avait réellement touché ce qu’elle venait de me raconter. Légèrement mélodramatique, je sais… Mais oui, ça me touchait un peu qu’elle puisse ne pas me croire. J’ouvris la porte, l’invitant à se diriger vers la cuisine, mais j’attendis. J’attendis qu’elle termine de s’observer dans le miroir. J’allais devoir lui dire… Elle remarqua enfin qu’elle était attendue. Quand elle s’approcha, je répliquai :

- Tu sais, ça te va bien aussi la tête de panda… Ou mieux encore, tête de raton-laveur ! Finis-je par dire en rigolant.

Arriver au niveau de la cuisine, je vis sur le plan de travail deux assiettes, dans lesquelles était disposé un pancake. Il manquait presque plus que des bougies, et nous avions un petit repas d’amoureux. Ok, donc clairement, Elio ne m’avait pas du tout cru. C’était sa manière de me faire passer un message, qu’il avait compris que j’étais loin d’être seul. Je passai une main sur mon visage, un peu gêné par cette situation. Est-ce qu’il allait me demander un peu plus d’informations ? Sûrement pas aujourd’hui, je ne risquais pas de le croiser, j’allais rentrer tard à nouveau ce soir. Même si parfois, ça arrivait qu’il ne dorme pas encore. Est-ce que j’étais prêt à lui dire que c’était Lina ? En même temps, je ne voulais pas qu’il pense que c’était n’importe qui, comme ça avait pu déjà être le cas.

- Ouai … Elio ne m’a vraiment pas cru cette nuit… Finis-je par dire en pouffant de rire. Au moins, je n’avais pas grand-chose à préparer. Une boisson chaude ? Lui demandais-je en récupérant une tasse. Me concernant, je sortis un verre pour y verser un jus de fruit. Trop long pour préparer un chocolat chaud maintenant…

Nous commencions à manger tranquillement, et je réalisai que, finalement, ça ne serait pas mal d’avoir un moment, rien que nous deux. Un peu comme celui-ci, mais en mieux encore. Un peu comme un date ? Ça permettrait peut-être d’officialiser un peu la chose, enfin, si elle le souhaitait. Comme je lui avais signalé, j’avais envie de faire les choses biens. Et, c’était une chose qu’il fallait faire, non ?
Je brisai alors ce silence pour venir à m’exprimer :

- Dis-moi, ça te tenterait, un jour, qu’on se fasse un repas ? J’veux dire, pas juste des pancakes, un vrai repas, ou du moins, une soirée, rien que nous deux ? Un truc sympa quoi…. Ouai, je sais, je demande, encore… Mais, j’ai juste besoin de savoir… Et promis, j’arrêterai avec mes questions après… Finis-je par dire avec un sourire au coin.

Je n’avais pas mentionné le mot « date », mais c’était plutôt explicite, non ? Elle avait compris où je voulais en venir ?

« Tu as toujours su parler aux filles Cooper. ». Est-ce que c’était vraiment mon cas ? Je savais très bien que c’était sous un ton ironique, en même temps, je l’avais un peu cherché. Il est clair que ce n’était pas un très beau compliment de dire que @Catalina Pajares pouvait ressembler à un panda, ou un raton-laveur, mais, ces deux espèces étaient mignonnes, non ? Après, non, il fallait avouer, je n’étais pas le plus doué dans la drague. Ce n’était pas mon truc, enfin, mon style, c’était plus la taquinerie, charrier, jouer là-dessus. Avec Lina, ça marchait plutôt bien d’ailleurs. Notre passe-temps favori. Et puis, elle savait très bien que je la trouvais parfaite, je ne voulais juste pas lui dire trop souvent, je ne voudrais pas qu’elle prenne trop la grosse tête. Ça serait dommage.

- Je sais, c’est d’ailleurs probablement pour cette raison que tu m’adores, n’est-ce pas ? Finis-je par dire avec un air malicieux.

Quoi ? Je n’avais pas le droit de m’envoyer des fleurs ? Ça ne marchait pas comme ça ? Elle pouvait me tirer la langue le nombre de fois qu’elle voulait, ce n’était pas ça qui allait m’empêcher d’arrêter. Bien au contraire. C’était probablement ce qui me motivait le plus. Elle passa la première le pas de la porte, lui laissant l’accès, un peu de galanterie ne faisait pas de mal ? Bon, c’était aussi pour arriver derrière elle, passant mes bras autour d’elle, et venir à l’embrasser à nouveau sur la joue. C’était un peu pour me faire pardonner, en quelque sorte. Évidemment qu’elle ne ressemblait pas à un raton-laveur… Pas tout à fait. Je vins même à lui glisser à l’oreille :

- Tu es parfaite. Pour réaliser un deuxième bisou sur sa joue avant de me détacher d’elle.

Il était peut-être temps de prendre ce fameux petit-déjeuner. Mon ventre réclamait à manger. C’est à ce moment que je vis la petite attention venant de mon frère. Très subtil, mais le message était parfaitement passé. Il avait compris. J’étais nul pour mentir, encore plus avec lui. Il était loin d’être dupe. Alors ouai, ça m’avait un peu calmé. Je me sentais même un peu gêné. Bon, au moins, il n’était pas présent ce matin, et je ne risquais pas de le voir ce soir, finissant tard. J’allais avoir un peu de répit avant qu’il commence à m’en reparler. Je n’allais pas lui cacher bien longtemps que je reparlais avec Lina. Quel était l’intérêt ? Aucun. C’était mon frère, je pouvais lui faire confiance, même s’il risquait un peu de s’inquiéter, jusqu’à maintenant, on s’était fait plus de mal que de bien.

- A votre service Madame. Disais-je en lui répondant à sa demande.

Du café ? Oui, je devais bien avoir ça. C’était la boisson de prédilection d’Elio, pas la mienne en revanche. Mais ça ne voulait pas dire que je ne savais pas en faire. Pas bien compliqué avec une machine. On met la tasse, on appuie sur un bouton, et voilà. Nous voilà à manger tranquillement chacun notre pancake qui restait. Elio avait eu l’amabilité de nous en laisser. Il aurait très bien pu tout manger, mais il était vraiment trop sympa. Je lui en referais de toute manière. C’est à ce moment que me venait une idée. Je voulais faire les choses correctement avec Lina. Y aller par étapes, c’était d’ailleurs pour cette raison que j’avais arrêté notre moment intime pour ne pas brûler ces étapes. Au final, un rendez-vous, rien que tous les deux, un truc un peu spécial, c’était envisageable ? Alors, j’avais essayé de lui expliquer, sans vraiment mentionner le mot. Elle avait parfaitement compris où je voulais en venir, puisqu’elle résuma ce que je venais d’expliquer. Oui, un date. J’avalai difficilement ma dernière bouchée. Pourquoi je me sentais si gêné pour lui demander ? Ce n’est pas comme si, 20 minutes avant, on était quasiment prêt à aller beaucoup plus loin.

- Euh .. Ouai, c’est ça… Un date. Finis-je par dire, avec un léger sourire. Je pris une gorgée de jus. Besoin de m’hydrater un peu la.

A quoi je pensais ? Et bien, je n’y avais pas encore réfléchi dans les détails, je venais tout juste d’avoir l’idée…

- Euh … Là comme ça ? Maintenant ? J’en sais rien… Disais-je en rigolant. Mais, un truc un peu spécial, histoire de marquer le coup… Tu as juste à dire oui, et je m’occupe de tout. Tu ne le regretteras pas, promis !

Ok, je me mettais peut-être un peu trop la pression la. Je ne voyais pas du tout encore ce que je pouvais faire, mais j’allais bien avoir certaines idées ?