La mine d’argent ratifie un énième parchemin. D’un geste élégant, tu déposes la plume sur le madrier. Prunelles d’un ébène profond qui traversent le vaste salon de l’appartement de ton compagnon. Tu vis ici désormais, la plupart du temps en tout cas. Tu soupires, l’agacement palpable. L’ambiance n’est pas la meilleure en ce moment du fait de la présence de ta belle-sœur, Juliet. Il faut le dire vite, mais tu tolérais jusque-là sa présence. Tu as du mal, vague impression qu’elle impacte ta relation à son frère. Tu te fais certainement des films mais l’avouer reste impossible.
Tu tapes les feuilles contre la table afin d’en faire un paquet parfaitement droit. Penchant pour les obsessions, la rigidité mentale et l’ordre dans sa dimension la plus vaste. Des contrats pour la Delgado Industry, entreprise familiale de plantes et potions. Tu as tes parts de marché qu’il faut rendre fructueuse et des passe-droits associés dans la provenance de produits rares et intéressants. « Je ne peux pas laisser tout le travail à Carlos. Je suis son héritier maintenant » lances-tu avec fierté, aisance puriste avec laquelle tu t’illustres sans pudeur. Evandro étant évincé.
Tu entends le bruit de la douche, étant déjà à cran avec la situation actuelle du Ministère de la Magie, tu toises Kaiden. « Elle est encore là ? » Tu n’es pas chez toi, pas légalement parlant en tout cas, mais il reste ton compagnon. Et ton caractère de feu ressort. « Je crois même qu’elle ne m’aime pas » indiques-tu, lassitude dans la voix. Il faut dire qu’en ce moment tu es pris dans ces histoires de meurtre au sein du Ministère, d’oreilles coupées d’elfes de maison. Tes valeurs puristes sont mises à mal, là où ton irritabilité est maîtresse.
Tu finis par te lever, et de ton mètre soixante-dix-huit tu t’avances jusqu’au beau blond, assis non loin dans un canapé. Tu viens nicher ta tête au niveau de sa nuque, respire son odeur familière, enlace ses larges épaules. Tu grognes d’aise, conscient que tu puisses aller trop loin depuis quelques temps. Tu as besoin de cette proximité, celle-ci te manque. « Depuis que Juliet est là, il n’y a plus de ‘’nous’’ … C’est différent, on est moins proches tous les deux ». Tes mains se crispent sur son torse. « Et ce n’est pas ce que je veux, j’en ai marre, Kaiden ».
La franchise, celle qui dénote ton caractère qui ne peine pas à expliciter ce qu’il ressent bien que la colère et l’envie soient au premier plan. L’envie, celle de partager plus avec ton mec. Celle de mettre dehors cette belle-sœur que tu tolères seulement parce qu’elle reste un lien important pour le bellâtre. Toutefois, cela ne saurait durer bien longtemps. T’es un sale gosse, trop fier, volontiers pédant, et c’est quelque chose qui ne changera pas.
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d'amour et de haine x kaiden
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Re: d'amour et de haine x kaiden
APPARTEMENT DE KAIDEN
La voix de Vitor sortit Kaiden de ses pensées. Il tourna la tête pour observer l’homme à quelques mètres. Un petit sourire se dessina sur son visage.
_ Oui, elle a besoin d’un refuge moins lugubre que le manoir familial. Et ne dis pas ça, vous devez simplement apprendre à vous connaître.
Kaiden souhaitait que Vitor et sa sœur s’entendent. Il ne voulait pas avoir à choisir entre les deux, il ne pourrait tout simplement pas. Il espérait qu’avec un peu de temps, les choses s’arrangeraient.
Vitor se leva et vint s’installer contre lui dans le canapé, douce étreinte rassurante. La tête de Kaiden bascula pour se poser contre celle de son petit-ami et sa main se posa sur la cuisse du sorcier. Un petit soupir d’aise s’échappa des lèvres du blond. Ainsi, il était un peu comme dans un petit cocon de sécurité où rien ne pouvait lui arriver.
_ C’est temporaire. Elle a besoin d’un garde-fou, mais je te promets que je fais tout pour qu’elle se reprenne en main et qu’elle n’ait plus besoin de la chambre d’ami. C’est ma sœur, je ne peux pas la laisser tomber.
Il se redressa légèrement pour déposer un baiser sur la joue de Vitor et prendre sa main dans la sienne. Il sourit doucement.
_ Moi aussi, ce n’est pas ce que je veux. Tout ça est temporaire et après je ne serai qu’à toi. J’ai beaucoup de chance de t’avoir. Je n’aurais jamais cru qu’un jour, toi et moi, on soit ensemble et pourtant ça marche. Peut-être que tu devrais venir vivre avec moi de manière officielle ? Mettre ton nom sur la boîte aux lettres, que cet appart soit bien notre appartement.
Kaiden voulait vraiment rassurer Vitor, lui montrer qu’il était sérieux dans cette relation. Il avait aussi envie que chaque matin sans exception, il puisse se réveiller contre le corps chaud de son petit-ami. Il entrevoyait un futur avec le Delgado et il avait envie de tout faire pour que ça devienne une réalité.
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Re: d'amour et de haine x kaiden
Tu épluches ces documents avec une grande rigueur. Bien loin de ton caractère de feu si habituel. Ce ne sont pourtant pas les études qui ont su te motiver. Bien sûr tu aurais pu poursuivre davantage. Il est certain que tu étais un étudiant doué pour certaines mancies. Mais le cadre scolaire n’a jamais été fait pour toi. Trop dispersé, trop rebelle bien que rigidité et ténacité soient au premier plan. Il est courant que tu complexes sur cet emploi que tu occupes actuellement. Tu devrais être au rang de Sénior. Ce qui réhausse ton estime de toi n’est autre que le métier de tireur d’élite n’est pas offert à tout le monde.
La douceur de Kaiden n’a de cesse de t’étonner. Dans le bon sens. Tu as besoin de cela. Sa présence est rassurante, protectrice. Une force tranquille et apaisante, loin du déséquilibre constant qui traverse ta personne. Ton cœur bondit, tu te rends compte qu’il te fixe avec amour. Et ce regard n’a pas de prix. D’ébène, ton œil toise ton compagnon. Dieu qu’il est beau. Ses paroles tranchent d’avec tes pensées. Elles pourraient presque te tordre l’estomac. Tu n’arrives pas à penser comme lui. Ce n’est juste pas envisageable pour l’instant.
Long soupire. « Apprendre à nous connaître ? Je crois bien que c’est impossible pour celle qui souhaite voir les gays brûler au bûcher ! » Tu appuies ton regard dans le sien. « C’est texto ce qu’elle a osé me dire un matin où tu dormais ». Haussement de sourcil, dédain. « Elle rentrait de … Boîte. Cette chose moldue et dépravée où des gens dansent les uns sur les autres ». Tu enchaines aussitôt. « Complètement éméchée. Elle a déposé sa serviette trempée sur le canapé … Elle ne respecte rien, Kaiden ! » t’emportes-tu cette fois. C’est vrai que le blond est plus indulgeant que tu ne l’es. A bien des égards.
Tu viens t’installer contre lui, dans ce canapé désigné quelques temps plus tôt. L’Apollon dépose sa tête contre la tienne, présence noble et sécurisante, tout comme celle de sa paume sur ta cuisse. Tu grognes de contentement, ta main se pose sur la sienne. Geste que tu ne peux t’autoriser en public. Tu n’assumes pas. Les conventions puristes sont bien trop ancrées. Profonde expiration d’aise. « Je ne te demanderais jamais de la laisser tomber. La famille est la famille ». Tu es conscient de tout ce que cela représente. C’est tout aussi primordial pour toi.
Seulement avec Juliet c’est … Elle t’inspire de l’énervement, de l’amertume, une forme de haine. Tu ne comprends pas vraiment ces émotions qui traversent ton âme. Le Magizoologue prend ta main entre ses griffes, dépose un baiser tendre sur ta joue barbue. « Jusqu’à ce fameux bal tu veux dire ? » Tu joues sur ce souvenir torride où le doute a été fort, le danger de se faire découvrir bien réel. « Quand je pense que tout ça s’est passé sous leur nez ! » Tu ris, resserre sa poigne. Ta gorge se noue à l’évocation de rendre les choses plus officielles.
C’est peut-être ça qu’elle te reproche la sœur Blackthorn justement ? De ne pas assumer, de ne pas mettre les choses à plat. De ne pas t’engager davantage. « Je … Kaiden tu sais que c’est compliqué pour moi. Tout ça, je suis heureux avec toi, je ne me suis jamais senti aussi bien. Tu combles toutes mes espérances. Mais si je suis découvert … Je ne suis pas certain d’être capable de renoncer à mon statut d’héritier. Je l’attends depuis si longtemps. Si j’assume je peux tirer un trait sur ma famille. Et toi sur la tienne ». Ta mâchoire se crispe. « Mais j’en meurs d’envie, je voudrais tant que tout ça soit possible … Toi et moi, au grand jour ».
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APPARTEMENT DE KAIDEN
Le couple s’installa sur le canapé l’un contre l’autre. Le Blackthorn se blottit contre le Delgado dans cette étreinte rassurante et apaisante. Un petit sourire se dessina sur le visage de Kaiden en entendant Vitor grogner. Il pouvait reconnaître ce son, c’était un signe de bien-être, différent de ceux de colère ou de mécontentement. La main du Blackthorn vint se poser sur la cuisse de son petit-ami et les doigts de Vitor la rejoignirent.
_ Tu n’es pour rien là-dedans. Je sais que ça va finir par arriver depuis des années. Etre gay pour mes parents, c’est suffisant pour qu’ils me rayent de leur vie une bonne fois pour toutes. Fit-il avec un petit sourire.
C’était une triste vérité, mais Kaiden en avait conscience depuis des années. Il ne redoutait pas ce jour, seulement il voulait être prêt à en assumer toutes les conséquences. C’était pour ça qu’à encore trente ans, il faisait attention à ne pas éveiller l’attention sur sa sexualité. Néanmoins, avec Vitor à ses côtés, il se sentait prêt à franchir cette étape.
Un léger rire gêné franchit les lèvres de Kaiden à l’évocation du bal qui avait tout changé entre les deux hommes. Le rouge n’avait pas tardé à venir teinter les joues du Blackthorn. Il ne serait jamais cru capable de ça, de prendre autant de risques que ce soit vis-à-vis de ses parents ou de risquer de perdre son amitié avec Vitor. Heureusement tout avait bien fini et aujourd’hui il ne regrettait rien, mais il ne savait pas s’il serait capable de recommencer. Vitor avait cette assurance que Kaiden n’avait pas et d’une certaine façon, cela inspirait la confiance.
Kaiden évoqua alors le fait de rendre leur relation officielle. Le magizoologue avait le sentiment d’avoir trouvé la bonne personne et d’être à un stade de sa vie où il pouvait s’assumer et encaisser le contrecoup. Il était prêt, mais il ne ferait rien sans l’aval de Vitor. C’était une décision à prendre à deux, en couple. Le Blackthorn sentit la main de son petit-ami se resserrer. Il tourna la tête pour observer le visage du barbu.
_ Toi aussi, tu me rends heureux. C’est pour ça que je veux franchir ce pas avec toi, mais je ne te pousserai pas. Je savais de mon côté que tout ça finirait par arriver depuis des années, j’ai eu le temps de me préparer.
Doucement, les doigts de Kaiden vinrent caresser la joue de Vitor sans le quitter des yeux.
_ Je ne veux pas que tu aies à choisir entre ton statut d’héritier et moi. Je t’aiderai à avoir les deux, parce que je veux pouvoir dire fièrement que je suis ton petit-ami.
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Re: d'amour et de haine x kaiden
« Elle m’a attaqué là-dessus juste après ma remarque sur sa chevelure rousse … Certes, j’ai mentionné les procès pour sorcellerie de l’époque, je ne m’attendais juste pas à ça ». Tu omets bien naturellement le passage de l’empoisonnement, celui où tu as versé une infusion de sauge trop prononcée. De quoi lui donner des maux d’estomac des jours durant. « C’était une attaque gratuite » renchéris-tu, propulsant la rumeur à un stade plus avancé. Les phalanges qui se nouent, paisibles, sur ton genou. Ton grognement joyeux aussi, celui que tu pousses seulement en sa présence. « Juliet pense que je ne suis qu’un bourgeois puriste. Ce qui n’est pas totalement faux, mais tout de même, je ne serais pas contre un peu plus de tenue ».
Et tu ne peux te retenir de psalmodier ces élucubrations uniquement sorties de ton esprit tordu. Olympien, le bellâtre précise que ses préférences sont une raison suffisante pour être exclu de la lignée toute entière. Ce qui en soi serait également le cas chez les Delgado, encore plus depuis que tu incarnes le rôle de l’héritier. Tous les espoirs sont placés en toi. « Tu es vraiment fort, Kaiden. Tu le dis avec tant de consolation ». Il faut dire qu’il est le propriétaire de son commerce, qu’il a réussi à orchestrer une existence de côté, mais réussie.
L’éclat grenat qui pousse sur les joues barbues du beau magizoologiste à l’évocation du bal t’amuse plus qu’il ne le devrait. « On aurait pu se faire attraper à n’importe quel moment ! » Et cela n’a pas eu lieu. « J’ai peut-être un peu abusé des bonnes choses ce soir-là, je t’ai allumé comme il fallait ! » Tu repenses notamment aux avances non dissimulées engagées, à ce verre que tu as renversé sur sa chemise afin de précipiter la suite des événements. Rusé le Grymm qui sommeille en toi, Vitor. Son admiration lorsqu’il se retourne vers toi te saisit. Que peut-il aimer chez toi ?
« J’apprécie ton respect, Kaiden, j’ai beaucoup de chance de t’avoir ». Son exquise caresse sur ta joue te faire sourire, tu parsèmes sa main de tendres baisers, inspectant ses prunelles avec dévotion. « Tu es beau » lances-tu, le visage illuminé de bien-être. « Je veux les deux, mais je réfléchis de plus en plus à m’émanciper. Mais pour cela, je dois acquérir davantage de parts dans l’entreprise Delgado. Après quoi je pourrais vraiment négocier avec Carlos. Et m’imposer. Ils attendent aussi que la descendance perdure et pour cela je ne peux rien faire ». Triste réalité où te voilà enfermé.
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Re: d'amour et de haine x kaiden
APPARTEMENT DE KAIDEN
Kaiden se blottit contre son compagnon, enserrant doucement son genou de ses doigts.
_ Je crois qu'elle pourrait me tenir un discours très proche du tien. Vous vous ressemblez plus que vous le croyez. Fit-il avec un petit sourire.
Juliet était sa famille et Kaiden ne voulait pas que ça change. Il souhaitait pouvoir y ajouter Vitor de manière officielle. Le Blackthorn avait conscience que tout ça lui coûterait le dernier lien qui l'unissait à ses parents. C'était un fait à venir dont il avait conscience depuis plus de dix ans. Il avait réussi à en faire le deuil. Le chemin avait été long et complexe. Sa relation avec Kashmiri en avait bâti. A l'époque, Kaiden n'était pas prêt à franchir le pas, à assumer les conséquences de tout ça. Il avait préféré perdre son petit-ami de l'époque, malgré des sentiments forts que de faire de ses parents des ennemis. Aujourd'hui, Kaiden avait mûri. Ses reins étaient solides, prêts à encaisser le contre-coup du tsunami qu'il allait créer en annonçant son homosexualité. Il était prêt à franchir ce cap avec Vitor à ses côtés.
_ J'ai eu une dizaine d'années pour en faire le deuil, ça aide.
Le proverbe disait "vivre caché pour vivre heureux", mais la personne qui avait dit ça n'avait conscience du poids que c'était de devoir faire attention à chacun de ses mots, de ses interactions avec les autres pour conserver le secret de qui l'on était. Kaiden ne pouvait pas continuer ainsi toute sa vie. Il n'avait plus envie que de ça de le mettre sur la place publique, non il voulait simplement être lui-même sans avoir à faire attention. Néanmoins, il pouvait attendre encore un peu, attendre que Vitor soit prêt lui aussi et l'aider à le devenir.
Les souvenirs de cette première fois qui avait poussé les deux hommes à questionner leurs sentiments pour finalement devenir en couple avaient fait monter le sang aux joues de Kaiden.
_ Je sais pas ce qui t'as pris, mais je suis heureux que tu l'aies fait. Fit-il avec un sourire sincère et toujours un peu carmin sur le visage.
Vitor avait besoin de temps, avant de pouvoir afficher même un peu plus sa relation avec Kaiden. Les deux hommes allaient devoir continuer de vivre en public comme s'ils n'étaient que des amis. Le Blackthorn l'acceptait. Il attendrait le temps qu'il faudrait, parce qu'il avait confiance en Vitor. Il savait que ce n'étaient pas des mots en l'air et qu'un jour, Kaiden pourra dire fièrement être le compagnon de Vitor. Pour montrer que ça ne changeait rien entre, les doigts du Blackthorn vinrent caresser la joue barbue de Vitor qui déposa des baisers sur la main souple, arrachant un doux sourire au magizoologue. Une nouvelle pointe de rouge apparut sur le visage de Kaiden au compliment inattendu de son petit-ami.
_ Toi aussi, trop pour que je puisse te résister. Dit-il un brin taquin.
La tête du Blackthorn dodelina, il comprenait ce que souhaitait Vitor. Il réfléchit quelques secondes avant de reprendre.
- Je t'aiderai du mieux que je peux et si je peux me servir de mon nom une dernière fois pour t'aider, n'hésite pas.
Il se pencha pour venir embrasser avec tendresse le beau Delgado avant de poser sa tête dans son cou et de venir serrer sa main dans la sienne.
_ Pour les enfants, j'en ai toujours voulu. Si tu veux adopter, on fera ce qu'il faut. Si tu veux des enfants avec nos gènes, on trouvera une solution. L'important pour moi, c'est qu'on les élève ensemble.
Il hésita quelques secondes avant d'ajouter. Kaiden voulait des enfants, peu importait si biologiquement ils étaient de lui, mais il y avait un point important pour lui.
_ Mais je veux que les enfants soient les nôtres officiellement, pas de troisième personne dans l'équation après la naissance et pas de nourrice.
Si jamais, le couple passait par une mère porteuse et que l'enfant avait les gènes de Vitor, si la femme restait auprès de l'enfant, Kaiden craignait de ne pas avoir sa place, de se faire recheter. C'était peut-être idiot comme crainte, mais il voulait être un père présent pour son enfant et pas juste une figure parternelle lointaine effacée par la mère biologique ou une nourrice. Il ne voulait pas que son enfant grandisse sans vraiment connaître ses parents. Kaiden souhaitait éviter l'enfance qu'il avait eue à sa descendance.
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Re: d'amour et de haine x kaiden
Sa paume contre ton genou te fait frémir. Chaque contact est doux et amènerait volontiers à l'absence de pudeur. Douce risette sur ton visage barbu et marqué par l'affection. Vivre cachés, ne serait-ce que pour des instants de ce genre, cela ne te dérange pas au fond. Car tu ne peux l'assumer pleinement auprès de tes proches. Leurs mœurs sont trop fermées, c'est un fait indéniable. Ils ne comprendraient pas, alors tu le revendiques à quiconque serait un minimum ouvert d'esprit. Tu as su te faire une raison à ce propos.
T'es sourcils se froncent. Juliet et toi vous ressemblez plus que tu ne l'aurais pensé ? C'est impossible. Tu préfères refouler cela dans un coin de ton esprit à l'obsessionnalité maladive. "Je n'y crois pas une seconde !” renchéris-tu, ton affreuse mine fière et condescendante sur le visage. Là encore tu te demandes ce qu'un homme aussi valeureux que Kaiden peut bien faire avec toi. T'es si dévalorisant quand cela touche ton égo.
Les dires du blond traversent ta pensée, la coupe en deux. Schize profonde, ancrée, qui fait mal. Dix années d'une vie pour l'opération complexe qu'est celle du deuil. Comme par réflexe, tu essaies de capter sa présence rassurante, ton regard noir se tourne en direction du sien. Le réconfort est là, il submerge le reste. De l'admiration, bien sûr, de l'appréhension, évidemment. Il ne saurait en être autrement.
Sa douce timidité se lit sur ses joues rosies. Il te fait rire d'un amusement emplit de bienveillance. "Je ne sais pas non plus ce qu'il m'a pris ce soir-là, je te trouvais juste très beau". La confession qui jusque-là n'était pas advenue. "Je t'ai toujours regardé, Kaiden, différemment au fil des années, nous avons grandit tous les deux, mon regard sur toi est devenu celui d'un homme". Teinté d'envie.
Délicat, comme rarement c'est le cas, tu déposes d'élégants baisers sur le revers de sa main, au creux de sa paume… T'es d'ordinaire plus brutal que cela, le feu gronde en toi, ton caractère de tireur d'élite probablement. Tu ris. "Alors ne me résiste pas. Blackthorn !" assènes-tu, le défi palpable dans tes prunelles. La réponse à son baiser ne se fait pas attendre une seule seconde, sa tête se dépose dans ta nuque.
"Je ne veux pas que tu penses que j'ai besoin de l'influence des tiens. Je peux faire autrement. Il faut que je m'attelle à cela dans les prochaines semaines. C'est mon combat contre Carlos, quand bien même je puisse l'admirer sincèrement il ne me laissera pas au sommet de la famille Delgado si j'épouse un homme". Ton regard prend une pigmentation plus foncée. "Je jalouse ma tante Amélia ainsi que mon cousin Evandro pour cela, ils ont réussi à s'émanciper, eux".
Tu acquiesces à ses propos en ce qui concerne le désir d’enfants. Cela viendra un jour, mais pas pour aujourd’hui. Tu n’es pas encore prêt à assumer une famille. Pas encore, mais cela adviendra, peut-être. Il y a chez toi cette difficulté à te projeter loin dans le futur, ce besoin au contraire de t’épanouir dans l’instant présent. De repousser les limites du temps qui passe. Incessant combat contre l’existence, contre la déchéance que tu vois bien trop au quotidien. ”Je ne vois pas les choses autrement, j’ai besoin de savoir mes enfants miens, génétiquement parlant et sans personne entre nous deux. Il faudra leur expliquer bien sûr, mais ça, nous saurons le faire en temps voulu. Je ne suis pas inquiet”. Bien au contraire. ”Néanmoins … M’écarter des valeurs puristes en matière d’éducation me paraît difficile, je dois te l’avouer”. Tu sauras faire des concessions. Mais jusqu’où ?
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APPARTEMENT DE KAIDEN
L'aîné des Blackthorn avait fait le deuil de la relation avec ses parents depuis un moment maintenant, il savait qu'un jour, lorsque la vérité sera su sur son attirance, il ne les verra plus jamais. Il s'était fait à cette idée. Cependant, il n'était pas question de perdre la relation qu'il avait avec son frère, ses sœurs et ses cousines et cousins. Il était prêt à faire des sacrifices, il en avait déjà fait de nombreux pour pouvoir enfin vivre sans se cacher, mais sa fratrie, il ne pouvait pas. Il ne voulait pas non plus avoir à choisir entre Juliet et Vitor. Il en serait incapable.
Les mots du Delgado sur cette soirée qui avait tout fait changé firent rougir Kaiden. Ses émotions fortes transparaissent de cette façon sur son visage, surtout lorsqu'il s'agissait de sentiments comme l'amour. Il n'y avait pas à douter, Kaiden aimait Vitor, c'était une évidence comme si ça avait toujours été là.
_ Je crois que je refusais de penser la relation entre nous de cette manière, mais si je suis là aujourd'hui dans tes bras, c'est la preuve que moi aussi, je voulais être plus que ton ami. J'aurais pas eu le courage de franchir le cap comme tu le fais, pas chez mes parents et pas comme ça.
Kaiden n'aurait pas pu chauffer Vitor comme ce dernier l'avait fait, pas comme ça, pas dans ce lieu. Le fait que Blackthorn ait accepté, ait fait confiance à Vitor malgré tout ça était la preuve d'un attachement sincère qui dépassait de loin un simple désir.
Résister ? Kaiden en était incapable, pas face à Vitor. Il y avait bien peu de choses pour lesquelles il dirait non si ça venait du Delgado. Il avait totalement confiance en lui. Il sentait bien à ses côtés, sa tête dans le creux du cou de Vitor.
_ Je pense que tu n'as besoin de personne. Je n'en ai jamais douté. Je te propose simplement l'aide que je peux avoir si tu le désires. S'il y a bien quelqu'un qui est fort et qui sait se débrouiller sans l'aide de personne, c'est toi.
Il serra sa main dans celle de Vitor, caressant doucement la peau du Delgado.
_ Ne sois pas jaloux. Ils se sont émancipés en rejetant l'héritage, de la même manière que je vais le faire. Toi, ton combat est plus complexe, plus grand. Ce n'est pas comparable.
Il était question d'avenir, alors ce fut naturellement que le sujet des enfants arriva. Kaiden savait qu'il en voulait, il en avait toujours voulu. Aujourd'hui, il commençait à s'imaginer les avoir avec Vitor, fonder une famille avec cet homme. Ce souhait ne venait pas sans crainte, sans doute sur ce qui pourrait advenir. Vitor chassa tout ça, partageant le même avis sur l'éducation. Le Delgado voulait des enfants avec son ADN, Kaiden l'acceptait. Il n'avait pas besoin de lien de sang pour aimer un enfant. Peut-être l'une des rares bonnes choses qui avaient été apportées par la génération précédente des Blackthorn, l'idée que les liens de sang n'étaient pas le plus important dans une famille.
Un rire doux s'échappa des lèvres de Kaiden à la mention des valeurs puristes. Il se redressa pour plonger son regard dans celui de Vitor.
_ Elles ne sont pas si mauvaises que ça, ce sont elles qui ont fait les hommes que nous sommes et je ne changerai rien à qui tu es.
Il vint embrasser le Delgado dans un tendre baiser, plongeant un regard amoureux dans le sien. Lorsque les lèvres se séparèrent, il ajouta quelques mots.
_ Mais je serai pas contre un peu plus de tolérance dans l'éducation puriste.
C'était sans doute là, le plus grand bémol de cette éducation, ce qui conduisait Kaiden et Vitor à vivre leur relation cachée du regard du monde, à devoir prendre de lourdes décisions avant de pouvoir s'assumer publiquement.
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Re: d'amour et de haine x kaiden
Alors tu regardes ses traits. Tu ne sais pas ce que tu préfères, ses lèvres fines et dessinées, ses prunelles d'une profonde couleur noisette dans lesquelles tu aimes te perdre, ou cette légère barbe que tu caresses parfois avec tendresse. "Pas comme ça, n'est-ce pas ?", tu joues sur les mots, l'amenant davantage contre toi, ta paume contre son épaule. Tu embrasses son front. "Donc je me suis dévoué", soulignes-tu, douce fierté virile.
Sa tête est nichée dans le creux de ton cou, sa respiration qui a le don de te faire frissonner. Tu pourrais rester comme cela pendant des heures. Tu es bien, c'est tout. Sa présence est rassurante et désirée. Il parvient à te canaliser, à affaiblir le feu qui se consume à l'intérieur, là où toutes et tous ont échoué. Ta main se resserre dans la sienne. Ses dires flattent ton égo surdimensionné. Il n'est pas dit que cela soit une bonne chose.
"Je vais avoir besoin de toi, pour m'épauler. Mais tôt ou tard cela pourrait te mettre en danger. Je dois te tenir à distance de Carlos, il fera tout pour garder le pouvoir sur l'entreprise''. C'est un homme sournois, il est d'ailleurs drôle que tu puisses penser cela d'un autre que toi. Car tu n'es pas le dernier à ce propos. "Il essaiera de m'écarter de mes ambitions", poursuis-tu, la voix plus grave que d'ordinaire.
Ses paroles renforcent ce que tu pensais jusque-là. Ton combat est plus fort. Inutile de le dire, tu es un sacré délirant, habité par des désirs symboliques de parricides. Tu ne tueras pas Carlos, du moins ce n'est pas encore dans tes plans. En revanche il incarne le père, celui qui est à même de renier le fils, de faire de toi un vulgaire rejeton. "Carlos devrait savoir que je manie les poisons avec brio". Des menaces, ouvertement.
Tu interceptes le baiser que t’envoies le magizoologiste. Conscience que tu ne mérites pas sa douceur, son indulgence. Selon lui, les valeurs de pureté sont celles qui ont forgé l’homme qu’il ne désire pas voir changer aujourd’hui. Un mince sourire se dessine à tes lèvres. Il demeure bien plus ouvert d’esprit que tu ne peux l’être. Sur maints sujets. En l’occurrence, l’éducation d’un enfant.
La mine indécise, l’incompréhension gagne tes pensées. ”Qu’est-ce que tu entends par “plus de tolérance” ?” Modifier quoique ce soit de l’éducation que tu as reçu serait la renier. Tu n’es définitivement pas prêt à passer ce cap. ”Ce sont mes convictions, Kaiden, je ne peux les outrepasser”.
Le baiser rendu, tu l’embrasses de nouveau. ”Je ne suis pas comme toi, je ne suis pas à même de vivre autrement. Je suis contre les violences éducatives, évidemment, mais le reste je ne sais pas si je pourrais passer outre”. Tu penses ici à la domination masculine, aux privilèges de la bourgeoisie sorcière…
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Re: d'amour et de haine x kaiden
APPARTEMENT DE KAIDEN
L'étreinte entre les deux hommes se fit plus forte, plus intense. Ainsi dans les bras, l'un de l'autre, Kaiden se sentait en sécurité, prêt à faire face à n'importe quoi. Il sourit doucement.
_ Et j'en suis heureux.
Kaiden avait conscience en Vitor, totalement. Il était prêt à attendre le temps qu'il faudrait pour que le Delgado ne perde pas tout ce qu'il avait pour être aux côtés de lui. Le magizoologue l'aiderait et l'épaulait. Il était convaincu que les paroles de Vitor n'étaient pas des mots en l'air, que le jour où les deux hommes pourraient ensemble sous la lumière du jour arriveraient.
_ Ne t'inquiète pas, je saurai me défendre. Je doute que mes parents soient mieux que Carlos. Dit-il dans un soupir.
L'un comme l'autre n'avait pas des figures parentales exemplaires, c'était même tout l'inverse. Ce que pouvait faire Carlos ne faisait pas peur à Kaiden. Il savait très bien ce que ce genre de personnes était capable de faire et il avait appris à y faire face. Il ne voulait pas être un poids pour Vitor.
_ Le savoir est une chose, mais ne t'abaisse pas à son niveau en les utilisant. Tu es meilleur que lui.
Les discussions sur l'avenir continuèrent sur un sujet plus sérieux, preuve du fort attachement que les deux hommes se portaient et de leur volonté de se construire un avenir commun. C'était le sujet des enfants, de comment les avoir et de leur éducation. Kaiden savait qu'il était plus ouvert sur le sujet que son petit-ami. Il n'avait rien contre la façon dont il avait été éduqué, elle n'était ni bonne, ni mauvaise, mais sur certains points il voudrait plus de tolérance.
_ Ce que je veux dire, c'est que je ne veux pas que nos enfants se retrouvent dans la même situation que nous à devoir cacher qui ils sont. Je veux qu'ils puissent être eux-mêmes sans craindre le gourou de leurs parents. Et pas de mariage arrangé, j'ai bien trop vu les dégâts que ça fait. Je ne veux pas que tu renies celui que tu aies, tes convictions. C'est aussi elles qui font que je suis tombé sous ton charme.
Kaiden ne voulait pas reproduire les mêmes erreurs que ses parents. Il ne doutait pas que lui et Vitor sauraient apporter de l'amour sincère à leurs enfants. Cependant, il souhaitait éviter ce qui l'avait fait souffrir, lui et sa fratrie.
Un nouveau baiser tendre vint unir les lèvres des deux hommes. Kaiden y répondit avec douceur. Un geste d'affection si normal pour un couple que pour pourtant devait avoir lieu à l'abri des regards tant que la question des générations précédentes et du potentiel impact sur la vie du couple n'était pas réglée.
_ L'important c'est que nos enfants soient heureux. Je sais qu'on les aimera. Je veux qu'ils aient notre soutien. C'est tout, de la même manière que l'on se soutient l'un l'autre.
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Re: d'amour et de haine x kaiden
Ton soupir est désabusé à la mention du caractère frontal de ses parents, qui, tout comme ton oncle ne seront pas très cléments si vous deviez vous pointer main dans la main à un repas de famille. Les dires du sorcier sont réconfortants, ils viennent remettre du baume à ce cœur meurtri qui palpite à l’intérieur de toi. Il n’est pas question pour toi de rester sans rien faire, s’il faut l’empoisonner …
Tu préfères mettre cette pensée de côté pour l’instant, l’omettre, la nier. C’est peut-être préférable pour le moment. Kaiden est optimiste, bien plus que toi d’ailleurs, et ce qu’il te dit ne manque pas d’enserrer ton cœur dans un étau : tu es meilleur que Carlos. Meilleurs que cet infâme personnage qui a longtemps terrorisé ta famille. Et pourtant tu l'admire.
Ces figures parentales n’ont rien de sécurisantes, elles sont au contraire cruelles et mortifères. Le ton de tes pensées est plus pessimiste. ”Je ne peux rien garantir, Kaiden”. La carte de l’honnêteté est déposée sur le coin de la table. Rien qu’à cela, tu resserres un peu plus ta paume autour de sa main. Une violence certaine fait rage en toi. Il te faut la combattre.
”Pas de mariage arrangé”, répètes-tu, cette fois avec plus d’apaisement, une pointe d’ironie dans la voix. Oui, tu en as fait les frais toi aussi, les essais ont été nombreux et peu concluants. ”Tu es plus modéré que moi sur bien des sujets, je devrais prendre exemple sur toi”. Notamment sur la question des hybrides, sur les né-moldus mais aussi sur la place de la femme dans l’ordre sociétal.
Tu es fier de l’avoir à tes côtés pour cela, il est capable de faire redescendre la haine en très peu de temps. Et dieu sait combien tu es une tête brûlée. ”Je ferais en sorte de les chérir, de tout mon possible, comme toi je veux te rendre heureux”. Et dans un geste plus ferme, tu attires ton compagnon contre toi, lui intimant de s’asseoir sur tes cuisses. ”Embrasse-moi, encore”. Ton esquisse est douce, amoureuse.